Une Villa en Sicile : Des Figues et un Cadavre (Un Cozy Mystery entre Chats et Chiens – Livre 2)
By Fiona Grace
4/5
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About this ebook
--Books and Movie Reviews (à propos de Meurtre au Manoir)
UNE VILLA EN SICILE : DES FIGUES ET UN CADAVRE est le deuxième livre d'une captivante nouvelle série de cosy mysteries par l'auteur à succès Fiona Grace, auteur de Meurtre au Manoir, un best-seller n°1 avec plus de 100 critiques cinq étoiles (et un téléchargement gratuit) !
Audrey Smart, 34 ans, a entrepris un changement majeur dans sa vie, quittant sa vie de vétérinaire (ainsi qu’une succession de romances ratées) et déménageant en Sicile pour acheter une maison à 1 $ - et se lancer dans des rénovations, domaine dont elle ignore à peu près tout.
Audrey est occupée à ouvrir le nouvel abri de la ville, tout en rénovant sa propre maison aux multiples problèmes - et en sortant à nouveau. Avec l'aide d'amis, elle commence à accueillir des animaux errants et malades. Mais tout le monde en ville ne se montre pas reconnaissant pour ses services et elle se fait bientôt des ennemis inattendus.
Quand Audrey apprend qu’un chien blessé se trouve près de la côte, elle s’y rend pour l’aider, et trouve à la place le cadavre d'un puissant notable.
Audrey, désormais suspecte, peut-elle résoudre le crime et effacer les soupçons qui pèsent sur elle ?
Ou bien son rêve sicilien s'effondrera-t-il ?
Un cosy plein de mystère, de rires, d'intrigues, de rénovations, d'animaux, de cuisine, de vin - et bien sûr, d'amour - UNE VILLA EN SICILE saura vous captiver et vous tenir en haleine jusqu’à la toute dernière page.
« Le livre avait du cœur et toute l'histoire fonctionnait de manière très fluide, sans sacrifier ni l'intrigue, ni la personnalité. J'ai adoré les personnages – il y avait tellement de personnages fantastiques ! J'ai hâte de lire ce que Fiona Grace nous réserve pour la suite ! »
-- Critique d'Amazon (à propos de Meurtre au Manoir)
« Wow, ce livre décolle et ne s'arrête jamais ! Je n'ai pas pu le poser ! Je recommande chaudement pour ceux qui aiment un super cosy mystery avec des rebondissements, des retournements, de la romance et un parent perdu depuis longtemps ! Je lis le prochain livre en ce moment même ! »
-- Critique d'Amazon (à propos de Meurtre au Manoir)
« Ce livre va à un rythme plutôt soutenu. Il a tout juste le bon mélange de personnages, de lieux et d'émotions. J’ai eu du mal à le reposer et j'espère lire le prochain livre de la série. »
-- Critique d'Amazon (à propos de Meurtre au Manoir)
Le livre n°3 de la série – VIN ET MORT - est désormais également disponible !
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Une Villa en Sicile - Fiona Grace
UNE VILLA EN SICILE :
DES FIGUES ET UN CADAVRE
(Un Cozy Mystery entre Chats et Chiens — Livre Deux)
FIONA GRACE
Fiona Grace
L’auteure débutante Fiona Grace est l’auteure de la série LES HISTOIRES À SUSPENSE DE LACEY DOYLE, qui comporte neuf tomes (pour l’instant), de la série des ROMANS À SUSPENSE EN VIGNOBLE TOSCAN, qui comporte quatre tomes (pour l’instant), de la série des ROMAN POLICIER ENSORCELÉ, qui comporte trois tomes (pour l’instant) et de la série des ROMANS À SUSPENSE DE LA BOULANGERIE DE LA PLAGE, qui comporte trois tomes (pour l’instant).
Comme Fiona aimerait communiquer avec vous, allez sur www.fionagraceauthor.com et vous aurez droit à des livres électroniques gratuits, vous apprendrez les dernières nouvelles et vous resterez en contact avec elle.
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Copyright © 2020 par Fiona Grace. Tous droits réservés. Sauf dérogations autorisées par la Loi des États-Unis sur le droit d’auteur de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous quelque forme que ce soit ou par quelque moyen que ce soit, ou stockée dans une base de données ou système de récupération, sans l’autorisation préalable de l’auteur. Ce livre électronique est réservé sous licence à votre seule jouissance personnelle. Ce livre électronique ne saurait être revendu ou offert à d’autres personnes. Si vous voulez partager ce livre avec une tierce personne, veuillez en acheter un exemplaire supplémentaire par destinataire. Si vous lisez ce livre sans l’avoir acheté, ou s’il n’a pas été acheté pour votre seule utilisation personnelle, vous êtes priés de le renvoyer et d’acheter votre exemplaire personnel. Merci de respecter le travail difficile de l’auteur. Il s’agit d’une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les entreprises, les organisations, les lieux, les événements et les incidents sont le fruit de l’imagination de l’auteur ou sont utilisés dans un but fictionnel. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou mortes, n’est que pure coïncidence.
Image de couverture : Copyright Romas_Photo, utilisé en vertu d’une licence accordée par Shutterstock.com.
PAR FIONA GRACE
UN COZY MYSTERY ENTRE CHATS ET CHIENS
UNE VILLA EN SICILE : MEURTRE ET HUILE D’OLIVE (Tome 1)
UNE VILLA EN SICILE : DES FIGUES ET UN CADAVRE (Tome 2)
SÉRIE POLICIÈRE COSY LA BOULANGERIE DE LA PLAGE
UN CUPCAKE FATAL (Tome 1)
EIN HEXEN-COSY-KRIMI
SKEPSIS IN SALEM: EINE MORDSFOLGE (Tome 1)
UN ROMAN POLICIER ENSORCELÉ
SCEPTIQUE À SALEM : UN ÉPISODE DE MEURTRE (Tome 1)
LES ROMANS POLICIERS DE LACEY DOYLE
MEURTRE AU MANOIR (Tome 1)
LA MORT ET LE CHIEN (Tome 2)
CRIME AU CAFÉ (Tome 3)
UNE VISITE CONTRARIANTE (Tome 4)
TUÉ PAR UN BAISER (Tome 5)
RUINE PAR UNE PEINTURE (Tome 6)
RÉDUIT AU SILENCE PAR UN SORT (Tome 7)
ROMAN À SUSPENSE EN VIGNOBLE TOSCAN
MÛR POUR LE MEURTRE (Tome 1)
MÛR POUR LA MORT (Tome 2)
MÛR POUR LA PAGAILLE (Tome 3)
MÛR POUR LA SÉDUCTION (Tome 4)
SOMMAIRE
CHAPITRE UN
CHAPITRE DEUX
CHAPITRE TROIS
CHAPITRE QUATRE
CHAPITRE CINQ
CHAPITRE SIX
CHAPITRE SEPT
CHAPITRE HUIT
CHAPITRE NEUF
CHAPITRE DIX
CHAPITRE ONZE
CHAPITRE DOUZE
CHAPITRE TREIZE
CHAPITRE QUATORZE
CHAPITRE QUINZE
CHAPITRE SEIZE
CHAPITRE DIX-SEPT
CHAPITRE DIX-HUIT
CHAPITRE DIX-NEUF
CHAPITRE VINGT
CHAPITRE VINGT-ET-UN
CHAPITRE VINGT-DEUX
CHAPITRE VINGT-TROIS
CHAPITRE VINGT-QUATRE
CHAPITRE VINGT-CINQ
CHAPITRE VINGT-SIX
CHAPITRE VINGT-SEPT
ÉPILOGUE
CHAPITRE UN
À chaque fois qu'Audrey se promenait dans Mussomeli, elle se rappelait à quel point elle aimait cette ville, en plein cœur de l'île de Sicile.
La ville, avec ses maisons pittoresques au charme désuet, nichée au sommet d'une colline, était construite selon une architecture baroque, où les odeurs des pâtisseries italiennes fraîchement sorties du four se mêlaient à la brise fraîche de l'océan et à l'air frais des montagnes, et où les habitants du coin et autres acquéreurs de maisons à un euro se saluaient d'un geste de la main. Le temps était souvent ensoleillé, et la température avoisinait agréablement les vingt degrés. Même si beaucoup de maisons étaient délabrées et que leurs fondations tombaient en ruines, l'endroit semblait receler un tas d’opportunités, et la promesse qu'un jour, elle vivrait dans la maison méditerranéenne de ses rêves.
Au début, Mason, son séduisant ami entrepreneur américain, avait deux longueurs d'avance sur Audrey grâce à son allure d'athlète, mais à mesure qu'ils se rapprochaient de l'endroit qu'Orlando Falco, président du conseil municipal, leur avait indiqué sur la carte qu'il leur avait ensuite remise, Audrey accéléra le rythme, essoufflée. Quand ils arrivèrent Via Barcellona, la rue où se situait la propriété destinée à devenir le nouveau centre vétérinaire, elle courait presque.
Mason se mit à trottiner, et la rattrapa aisément.
– Si je ne te connaissais pas, je croirais que tu veux te débarrasser de moi.
Pas vraiment sportive, elle était terriblement essoufflée, au point qu’elle peinait à parler. Quand elle y arriva, elle haletait.
– Je suis juste… vraiment excitée… j'ai hâte… de m’installer… et commencer à avoir de véritables clients.
– Oui. Ne mettons pas la charrue avant les bœufs. J'espère que ce n'est pas en trop mauvais état.
– Non. Le conseiller municipal m'a dit qu'il n'y avait besoin que de quelques retouches esthétiques mineures. Je pense que nous pourrons avoir terminé et ouvrir d'ici une semaine.
Falco était venu la voir la veille, et lui avait donné les instructions pour se rendre à la propriété, sous la forme d'une carte dessinée à main levée à la hâte, ainsi que la clé de la porte d'entrée. Ils s'étaient mis d'accord sur le fait que la ville fournirait les locaux en échange de ses services, et lui verserait une généreuse indemnité pour effectuer les travaux nécessaires à l’ouverture du cabinet. Audrey jeta un œil à la carte, puis leva les yeux sur les numéros des maisons, essayant de trouver le bon bâtiment parmi un assortiment de devantures de magasins banales tassées les unes contre les autres. Elle releva la tête et plissa les yeux.
– Ce devrait être quelque part par ici.
Ils passèrent devant une vieille église catholique avec une statue de Marie devant, et une place agrémentée d'une petite fontaine. Falco lui avait dit qu'il s'agissait d'un bien immobilier de premier ordre, très bien situé en centre-ville, à côté de la place, et Audrey s'était alors demandé, l'espace d'un instant, pour quelle raison un autre propriétaire de magasin n'avait pas sauté sur l'occasion plus tôt. Mais elle était beaucoup trop enthousiaste pour interroger Orlando Falco, son ami. Elle s'arrêta, pivota sur place, tentant de s'orienter.
– C’est ici ?
Mason désigna une petite devanture de l'autre côté de la rue, où un panneau indiquait Affittasi Commerciale.
Elle retourna le papier dans sa main pour vérifier le numéro sur la porte, le 135.
– Oui, ça doit être ici ! Je crois que c'est là !
Elle se jeta quasiment dessus, et se tint devant la porte, à observer. C'était un bâtiment étroit, et la vitrine était couverte de papier, de sorte qu'elle ne voyait pas l'intérieur, mais c'était une construction de briques rouges, avec une jolie porte bleu turquoise, ornée d'une poignée en verre et d'une fente à courrier en laiton. Elle n'avait jamais travaillé que pour un très grand cabinet vétérinaire à Boston. Jamais elle n'avait possédé d'endroit à elle. Elle eut un frisson d'excitation, imagina les mots Mussomeli Veterinaria, Dott. Audrey Smart peints en lettres cursives en travers de la devanture.
Et oui, le local était situé directement en face de la place de la ville, à un jet de pierre de la jolie fontaine. Elle se tourna vers elle, son cœur martelant sa poitrine.
– Oooh ! C'est vraiment un emplacement de choix ! Ça a l'air chouette ! Tu ne trouves pas que ça a l'air chouette ? demanda-t-elle à Mason en lui bousculant légèrement le bras.
Apparemment, elle était incapable d'utiliser une autre voix que celle d'une gamine excitée.
Les mains dans les poches, il inspectait l'endroit d'un œil un peu plus sceptique.
– Et si tu gardais un peu ton enthousiasme pour quand nous serons entrés, Boston ?
– Ouais, eh bien, j'ai hâte, répondit-elle, traversant à la hâte le trottoir jusqu'à la porte d'entrée.
Elle inséra la vieille clé dans la serrure, la tourna, et ouvrit la porte… sur la puanteur la plus ignoble qui ait jamais envahi ses narines. Elle la frappa de plein fouet, et elle recula sur les orteils de Mason.
– Oh, hé… Il fit une pause, l'espace d'une seconde. Qu'est-ce qui est mort là-dedans ?
Audrey grimaça. Elle n'était pas certaine d'avoir envie de le découvrir, mais une fois encore, elle avait traversé l'enfer avec sa petite maison. Elle avait vu des choses plutôt dégoûtantes, depuis une moisissure verte et touffue jusqu'à un évier tellement obstrué par de longs cheveux noirs qu'elle avait eu des haut-le-cœur tout le temps qu'avait duré le nettoyage. Plus rien ne pouvait l'effrayer à présent.
Se pinçant le nez, elle entra. Un petit bureau de réception se trouvait à l'avant, la lumière du jour qui entrait à flots par la droite grâce à une immense vitrine en arc de cercle éclairait une pièce absolument gigantesque.
– Tu penses que c'était quoi, avant ? demanda-t-elle en se penchant pour ramasser quelque chose au milieu du tas d'ordures. Oh. C'était donc ça !
C'était une publicité pour un aspirateur. Elle la montra à Mason, les yeux exorbités, comme s'il n'en avait jamais vu de sa vie. Il avait remonté le haut de son t-shirt Pink Floyd sur son nez pour le couvrir, découvrant un peu ses abdos. Brina aurait approuvé… et aurait voulu qu'elle lui envoie une photo.
– Un vieux magasin d'aspirateurs, expliqua-t-elle, essayant d'ignorer ses muscles.
– Un magasin d'aspirateurs ?
À présent, il avait l'air complètement perdu. Avec son accent traînant, et son ton nasillard, conséquence du fait qu'il se pinçait le nez, sa voix ressemblait un peu à une chanson country triste.
– Tu veux dire que cet endroit ne vendait que des aspirateurs ? Pourquoi ?
Il pouvait faire preuve d'une ignorance, par moments. Comme s'il vivait dans un autre monde avant de venir ici. Elle l'ignora et avança vers la devanture.
– Nous pouvons installer la salle d'attente ici, commença-t-elle, visualisant tout parfaitement dans sa tête. Elle grimpa par-dessus un présentoir cassé, encore rempli de brochures présentant un aspirateur terriblement ancien, et agita les mains. Si nous montons une cloison ici, pour la séparer de l'arrière, nous aurons sûrement besoin de deux ou trois salles d'examen, un chenil, un placard à fournitures… tu penses que des cages métalliques seraient préférables, ou est-ce qu'on essaie d'être plus écolos et plus respectueux des animaux ?
Mason fronça les sourcils.
– Euh, Audrey…
– Sûrement plus écolo. Je parie que les gens ici aiment les entreprises vertes. Ça me donnera peut-être droit à des allègements d'impôts. Oh, regarde !
Elle fonça vers l'arrière du local. Il y avait déjà un couloir à l'arrière de la boutique, couvert de vieux lambris de bois, et qui menait vers deux pièces. Elle ouvrit les portes à la volée. Une petite salle de pause avec un distributeur hors d’âge et une petite table bistrot, et une minuscule salle de bains dont le carrelage rose chewing-gum se décollait. Parfait.
– Tu sais, ma belle, l'appela-t-il alors qu'elle fouillait dans son sac à la recherche d'un stylo ou d'un crayon. Il fallait qu'elle commence à faire une liste de fournitures. Je suis peut-être un excellent charpentier, mais il est absolument impossible, même avec la meilleure volonté du monde, que je parvienne à te remettre cet endroit en état en une semaine. J'espère que tu t'en rends compte.
Elle sourit en trouvant enfin un stylo Bic dans le puits sans fond qu'était son sac cabas.
– Tu peux faire tout ce que tu as décidé de faire, répondit-elle en répétant une phrase que son père lui disait tout le temps dans sa jeunesse. J'ai confiance en toi.
Il scruta le vaste espace de part en part.
– Tant mieux, parce que moi, pas du tout.
Audrey l'examina, et la peur lui tordit le ventre. La dernière chose dont elle avait besoin, c'était qu'il lui fasse voir la réalité en face. Si elle ne pouvait pas ouvrir cet endroit rapidement, et commencer à avoir des clients payants, elle serait fichue.
Elle s'obligea à refouler cette idée.
– Oh, arrête. C'est parfait. Regarde.
Elle retourna la carte pour commencer à griffonner ses idées, appuyée sur un présentoir en verre. Il jeta un œil par-dessus son épaule, avec un petit rire ; mais ce n'était pas son rire habituel. Elle s'interrompit pour le regarder.
– Quoi ?
– Tu as de grands espoirs pour cet endroit. Combien te donnent-ils pour le remettre en état ?
– Deux mille euros, annonça-t-elle fièrement.
– Oui… euh. Aud ? Je déteste devoir te le dire, mais un seul de ces murs dont tu parles va exploser ton budget. Et je ne te parle que du matériel. Sans compter la main-d'œuvre.
Bon. La main d'œuvre. Ses honoraires. C'était vraiment tout ce qui l'intéressait, parce qu'il n'était de toute évidence pas ici pour les animaux qu'il détestait viscéralement.
– Eh bien, s'ils veulent tant que je vienne, peut-être peuvent-ils m'accorder plus, si je le leur demande. Je veux dire, c'est moi qui, toute seule, vais régler leur problème d'animaux errants. Ils devraient être prêts à banquer, non ?
– Ici ? À Mussomeli ? Tu rêves ! marmonna-t-il en donnant un coup de pied dans un tas de déchets variés – de vieilles boîtes de nourriture, du carton, des moutons de poussière, et des morceaux de meubles cassés. Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, ces gens ne roulent pas vraiment sur l'or. Je veux dire, le type des aspirateurs n'a pas réussi. Qu'est-ce qui te fait dire que toi, tu réussiras ?
– J'y arriverai, parce que je ne suis pas nulle. Elle sourit.
Il croisa ses bras bronzés.
– N'essaie pas de faire de l'humour. Ça ne fonctionne pas.
– Alors, cesse d'être rabat-joie, dit-elle en se dirigeant vers un mur. On pourra mettre les chats juste ici. Il va nous falloir au moins vingt emplacements. Peut-être plus. Il y a énormément de chats errants dans le coin, et je veux avoir un endroit où ils pourront sortir et explorer les lieux.
– Euh, Audrey…
Il était bien déterminé à saper son enthousiasme.
– C'est compliqué de mettre les chats et les chiens au même endroit. Alors, d'autres cloisons. Une par ici, et…
– Audrey…
– On pourrait peut-être mettre la salle d'opération par là. Et une salle préparatoire aussi, évidemment. Mon bureau devrait être assez grand, bon, pas un truc de dingue, mais assez grand pour que trois personnes s'y tiennent, parce qu'il me faudra un endroit pour recevoir les propriétaires de mes patients au sujet des traitem…
Il laissa retomber le t-shirt de son visage.
– Audrey !
Elle s'interrompit.
– Quoi ?
Il lui fit signe avec les yeux de regarder à ses pieds. Là, juste devant ses orteils, se trouvait une boule de fourrure en charpie. D'après la queue, ce devait être un opossum. Mort, et grouillant de mouches et d'asticots.
Elle cria et courut vers Mason, lui sautant presque dans les bras.
– Oh, mon Dieu !
Il s'écarta d'elle et y jeta un œil de plus près.
– Ceci explique la puanteur, annonça-t-il. Voyons si nous pouvons trouver quelque chose pour nous en débarrasser.
Ils trouvèrent des bâtons, et luttant contre une terrible envie de vomir, Audrey et Mason finirent par déposer la chose dans un sac plastique. Elle avait eu affaire à toutes sortes d'atroces blessures sur des animaux avant, mais il n'y avait rien de plus horrible qu'une vermine morte depuis une semaine.
– Pauvre bête, murmura-t-elle d'un ton triste quand Mason noua le haut du sac laissant une trace grasse sur le plancher. Je suppose que la première chose à faire serait de nous procurer du matériel de nettoyage et de jeter les ordures.
Il acquiesça.
– Je connais un type qui peut nous fournir une benne. Grand format. Ce ne sera pas du luxe.
Elle se frotta les mains.
– Génial. Alors on commence quand ?
Mason leva une main.
– Doucement, ma belle. Je meurs de faim. Pourquoi n'irions-nous pas déjeuner, et tu me diras ce qu'il faut faire ?
– Je n'ai pas faim ! Et il y a tellement à faire, je préfère m'y mettre maintenant.
Elle tourna sur elle-même.
Elle ne savait pas par quoi commencer.
– Et je te paie pour m'aider, pas pour aller déjeuner.
Il se frotta les yeux d'un air las.
– Euh, Audrey… Cette fois, elle leva les yeux sur lui, parce que la dernière fois qu'il avait usé de ce ton, elle était sur le point de marcher sur un opossum en décomposition. Tu sais que je vais faire de mon mieux, mais j'ai aussi mes propres travaux de rénovation à faire.
– Je sais, mais…
– Je dois avoir terminé d'ici le mois prochain. J'ai quelqu'un qui vient d'Amérique pour séjourner chez moi. En visite.
Elle fronça les sourcils. Quelqu'un. La famille ? Un ami ? Une petite amie ? C'était plutôt vague. Est-ce qu'il le faisait exprès ?
– Ah oui ?
Il acquiesça, mais n'en dit pas plus. Elle devait avouer que cela attisait sa curiosité. Si c’était sa petite amie, alors il était carrément gonflé : il passait son temps à flirter avec elle. En fait, ce n'était pas tout à fait vrai. La plupart de ses « flirts » consistaient plutôt en des blagues osées, comme de lui proposer de monter pour l'aider à se changer. Audrey avait l'impression qu'il ne les faisait pas tant parce qu'il s'intéressait à elle que parce qu'il aimait beaucoup la voir rougir.
Tout ce qui pouvait éventuellement se passer n'était en fait que dans la tête d'Audrey, et Mason attirait les femmes, de toute évidence, alors il était fort possible que son hôte soit une fille. Et c'était très bien. Tout à fait merveilleux. La pauvre fille avait sûrement besoin de toutes les bonnes ondes qu'Audrey pourrait lui envoyer, pour pouvoir supporter Mason. Mais alors d'où sortaient ces petites pointes de jalousie ?
– Euh… qui ça?
– Quelqu'un. Rien d'important. Donc, oui, comme je le disais, continua-t-il, comme s'il voulait vraiment changer de sujet, tapant dans un mur du bout de sa botte. Je vais essayer de venir ici pour t'aider quand je ne travaillerai pas sur ma propre rénovation, mais je ne peux pas tout faire.
– Oh, ne t'inquiète pas pour ça, lui répondit-elle avec un geste de la main. Je ne vais pas rester les bras croisés.
– Toi ? En plus de ta propre rénovation ?
– Ouais, répondit-elle, en le gratifiant d’un sourire confiant. Tout est sous contrôle.
Il haussa les sourcils, l'air dubitatif.
– Quoi ? J'ai fait un travail d’artiste pour la douche.
– Ouais. Il me semble aussi que tu as balancé à cette douche tous les jurons qui existent au monde. Et ça, c'est un peu plus qu'une simple douche, ma belle.
D'accord, il n'avait pas tort. Ils en avaient déjà discuté, et bien sûr, elle avait du pain sur la planche. Mais elle n'avait pas besoin que cet endroit soit parfait. Tout ce dont elle avait réellement besoin, c'était des niches, et d'une table d'examen propre pour commencer. Elle y arriverait. En plus, elle n'avait ni famille ni amis – et absolument pas de petit ami – qui avaient prévu de lui rendre visite, l'obligeant à accélérer les rénovations de sa maison. Elle avait tout le temps devant elle pour s'occuper de sa maison plus tard.
C'est à ce moment qu'Orlando Falco fit son entrée, affichant un éclatant sourire d'homme politique. L'homme portait en permanence un costume noir et une cravate, en dépit des températures chaudes.
– Bonjour, bonjour, s'exclama-t-il en glissant vers elle dans ses mocassins italiens cirés, tout en lui tendant un journal. Alors vous avez trouvé, hein ? C'est plutôt agréable, vous ne trouvez pas ? L'emplacement est superbe.
Elle acquiesça.
– Certes… mais à présent que je le vois, je me rends compte que nous n'avons pas abordé certains sujets. Je pense que j'aurai besoin…
Elle s'interrompit en voyant son visage s'assombrir en regardant autour de lui.
– Vous n'avez pas vraiment avancé, n'est-ce pas ?
– Eh bien, non. Je veux dire, vous m'avez envoyé les clés hier seulement, donc…
Elle baissa les yeux et se rendit compte qu'il désignait du doigt le journal roulé qu'il venait de lui donner. Il le lui prit des mains et l'ouvrit, désignant une grande publicité sur une demi-page, avec tout un tas de drapeaux italiens, de confettis, et une photo d'un petit chiot joyeux. Elle sourit en la voyant.
– C'est sympa. Ça parle de quoi ?
– C'est, euh… pour la grande ouverture de cet établissement, expliqua-t-il.
– Oh. Vous faites déjà de la pub ? murmura-t-elle en songeant « Eh bien voilà qui est un peu prématuré, mais peu importe. »
Puis son regard tomba sur un point particulier de la pub.
Elle disait 18 Settembre.
Septembre ? Ce qui voulait dire, genre, vraiment septembre ?
Elle fouilla dans sa poche, y trouva son téléphone, et jeta un œil au calendrier.
– Attendez. Est-ce que vous êtes en train de me dire que vous voulez que cet endroit ouvre