Éducateur spécialisé
entre métier et formation
Cahier n°72
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Éducateur spécialisé entre métier et formation
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Éducateur spécialisé entre métier et formation
Tout un programme 10
Un problème de profusion 20
Un problème de confusion 21
Un problème de déperdition 23
De la domination… 25
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Éducateur spécialisé entre métier et formation
Autour du stage 57
SUCCES ENGAGEANT 61
EN GUISE D’ENVOI 63
Contacts 67
Bibliographie 68
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Éducateur spécialisé entre métier et formation
Éducateur spécialisé ?
Selon la loi du 29 avril 1994, « par éducateur-accompagnateur spécialisé (…),
on entend la personne qui (…) favorise par la mise en œuvre de méthodes et de
techniques spécifiques, le développement personnel, la maturation sociale et
l’autonomie des personnes qu’il accompagne ou qu’il éduque. Il exerce sa
profession soit au sein d’un établissement ou d’un service, soit dans le cadre de vie
habituel des personnes concernées. »
Deux filières conduisent en trois ans au diplôme d’éducateur spécialisé : une
formation dans l’enseignement supérieur pédagogique ou social de plein exercice
et de type court, section éducateur, soit « le plein exercice », ou bien l’équivalent
en promotion sociale.
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Éducateur spécialisé entre métier et formation
En novembre 2001, le Fonds ISAJH (fonds social pour les institutions et services
d'aide aux jeunes et aux handicapés) prête son cadre et une « neutralité bienvenue
dans le paysage tellement divisé de notre enseignement communautaire », pour
une première rencontre, « au nom du souci de la spécificité de la formation et du
métier ». La proposition vient sans doute à son heure, puisque la suite en découle
presque naturellement : des discussions, des partages de vues, d’approches et de
méthodes, des indignations, aussi, avec toujours ce désir ancré dans la réalité d’un
métier encore trop mal reconnu, de l’avis des formateurs.
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Éducateur spécialisé entre métier et formation
En passant, il fallut bien nommer ce groupe resté jusque là sans nom : le modèle de
la plate-forme s’imposa – « à la fois ensemble d’idées communes et fondation
d’élaborations futures » – centrée sur la formation et le métier d’éducateur
spécialisé.
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Éducateur spécialisé entre métier et formation
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Éducateur spécialisé entre métier et formation
Les organisateurs inscrivent d’ailleurs leur démarche dans des perspectives larges.
Ils appellent de leur vœu « un désir politique de reconstruire une société
‘éduquante’, c’est-à-dire une société où la transmission et la solidarité feraient
partie du souci de la collectivité et auraient leur place dans le rapport que nous
avons aux autres (…) ».
Tout un programme
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Éducateur spécialisé entre métier et formation
réflexion d’un formateur qui tâche de préciser à quoi peut tenir l’art de la
formation dans et par l’écart pour terminer par l’approche d’un « éducateur-
formateur » qui creuse l’interrogation à partir de la relation humaine concrète qui
supporte chaque intervention éducative.
« Cela a commencé fort avec les interventions de Jean Blairon, Jean Brichaux
et Philippe Gaberan qui ont très vite emmené l’assistance là où nous les
attendions : autour de la question centrale du sens de ce métier dans un contexte
sociétal où l’éducateur apparaît principalement de deux façons. D’une part,
comme un incontournable social, une urgente nécessité que l’on évoque face à la
difficulté du quotidien des plus faibles ou dès que dans l’effervescence de
l’actualité, une banlieue brûle… un peu plus longtemps qu’un jour ou deux. Et
d’autre part, comme un empêcheur de gouverner en rond dans la mesure où il
révèle les maillons faibles de notre organisation sociale, professionnel toujours à
la marge. Les éducateurs sont présents en première ligne, là où parfois le
‘sociabily correct’ s’estompe. Ceci dans un contexte de reconnaissance floue du
statut et d’une recherche récurrente d’identité ! Des propos dont la diversité dans
le ton et dans la pensée révélait peu à peu la profondeur d’un sentiment commun
‘noyau dur de la profession’ qui parlait et s’affermissait au gré des différentes
nuances et précisions des orateurs.
Il y eut des temps de débats, souvent trop courts mais toujours très vivants où
l’on pouvait prendre le pouls de l’auditoire. Il y eut, entre autres, cet incident
mémorable où un participant a parlé plusieurs fois dans son intervention des
‘clients’ de nos services sociaux à la manière anglo-saxonne, là où dans notre
culture latine nous parlons plutôt d’usagers, de bénéficiaires etc.
Les petits remous qui ont suivi cette intervention étaient révélateurs de l’esprit
qui traversait une grande partie de la salle protestant contre le fait qu’on assimile
les éducateurs à des fournisseurs d’un produit « service socio-éducatif » fourni à
un client déjà pas mal piégé par un modèle omniprésent du ‘tout à la
consommation’.
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Éducateur spécialisé entre métier et formation
Tant qu’à parler consommation, il était déjà… plus que temps de passer à
table, ce que l’on fit en essayant de caser en un seul long service les trois cents
participants qui avaient réservé leur dîner. Les conversations vont bon train.
Certaines tablées rassemblent plutôt des collègues contents de se retrouver
ensemble hors de leur cadre habituel, d’autres sont l’occasion de rencontres et de
découvertes de personnes venues d’horizons différents et permettent d’initier les
contacts. »
Deuxième temps, une série de quatorze ateliers sont proposés au choix des
quelque trois cents participants.
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Éducateur spécialisé entre métier et formation
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Éducateur spécialisé entre métier et formation
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Éducateur spécialisé entre métier et formation
La situation qui nous est soumise dans le thème de la journée se présente sous la
forme de l'affirmation d'un écart dommageable entre la formation initiale et
l'exercice du métier d'éducateur.
Ces postes d'observation successifs nous ont permis de constater que le thème de
l'écart se décline souvent sous le mode du « carrousel » : la responsabilité en est
souvent attribuée à un autre. La préparation de cette intervention nous a ainsi
replongés trente ans en arrière, époque où nous avions été sollicités pour concevoir
un programme d'enseignement de la littérature pour le troisième degré de
l'enseignement secondaire. Nous avions opté pour un système qui laissait beaucoup
de liberté de choix aux enseignants titulaires du cours. Une objection nous avait
alors été faite par un professeur d'université, qui contestait la capacité des
enseignants à choisir. Nous nous étions étonnés du propos, constatant quand même
que les dits enseignants avaient été formés… entre autres par ce professeur !
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Éducateur spécialisé entre métier et formation
Il avait prolongé son argument en disant : « dans l'état où ils nous arrivent après le
secondaire, on ne peut plus faire grand-chose pour eux. ». Propos singuliers, qu'il
est inutile ici de déconstruire plus avant ; l'essentiel est d'y voir une parfaire
incarnation du « carrousel de l'écart » : celui-ci est toujours pensé comme trop
grand, mais tout aussitôt défini comme imputable à une autre partie (voire à
chacune des parties à tour de rôle).
Le premier geste qu'il convient dès lors de poser dans un tel contexte, pour éviter
le trop facile effet de carrousel, est de reformuler la question de l'écart
formation/métier en tentant de la préciser quelque peu.
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Éducateur spécialisé entre métier et formation
Dans les lieux où nous sommes mobilisés (par exemple le comité de pilotage de
l'évaluation du secteur de l'aide à la jeunesse), force est de constater qu'un tel écart
apparaît possible. A en croire certains, il arrive qu'une sélection s'opère, pour les
recrutements, au regard de l'établissement de provenance, certains étant dotés d'une
si mauvaise réputation que cette provenance peut se révéler un argument négatif
irréversible…
Mauvaises réputations
d’établissements et reproches
aux jeunes postulants
Même si les propos qui nous ont été tenus en ce sens sont sûrement excessifs, nous
devons admettre que nous entendons souvent les reproches suivants :
méconnaissance grave, dans le chef des étudiants formés, de l'évolution des
secteurs, délégitimation (apprise en formation) des institutions où ils pourraient
être engagés (comme les IPPJ – Institutions publiques de protection de la
jeunesse), connaissance de base insuffisantes.
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Éducateur spécialisé entre métier et formation
uns de ces ajustements dans des milieux et secteurs divers, que l'écart le plus
inéquitable porte sur des différences d'attentes, les uns exigeant une performance
s'exprimant en termes de résultats, les autres, de respect de processus. Une autre
solution joue sur la « positivation » de l'écart. Elle fait intervenir un quatrième
protagoniste : les praticiens de la formation continuée, dont il est attendu à la fois
une réduction de l'écart (souvent au point de vue individuel) et un travail
d'évaluation et d'évolution, prenant l'écart comme matériau de base.
Aussi pertinents, utiles et nécessaires que soient ces deux modes de traitement,
nous voudrions poser ici qu'ils possèdent une face moins positive : l'intérêt
insuffisamment porté à ce qu'on peut appeler les politiques de formation.
Politique de formation,
politique en formation
Pour faire bref, nous dirions qu'on peut entendre par là le fait que toute politique de
formation, (dans ses orientations, dans l'organisation de son système à l'intérieur de
son sous-champ spécifique), en tant qu'elle produit les conditions de toute
production, soit la construction du capital culturel des individus, des groupes et des
institutions, est une politique en formation (qui souvent ne dit pas son nom).
Si nous nous plaçons du point de vue des politiques de formation ainsi conçues,
nous soutiendrons que l'écart qui nous occupe est une manifestation parmi d'autres
d'une domination (mais pas plus peut-être que le manque d'écart, que je vais être
amené à déplorer également).
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Éducateur spécialisé entre métier et formation
Du point de vue que nous venons de définir, trois problèmes au moins sont en effet
à pointer : un problème de profusion, un problème de confusion, un problème de
déperdition – étant entendu que, de fait, ces problèmes sont liés au-delà de leurs
différences.
Un problème de profusion
Les sociologues Callon et Latour nous ont appris que nous vivons désormais
entourés de « créatures », soit des objets techniques inventés par la recherche en
laboratoire et implantés dans la société par des « techniciens d'insertion » - pensons
par exemple à certaines asbl de formation para-universitaires -. Parmi ces
« créatures », des concepts ; parmi ceux-ci, ceux qui sont produits par les
laboratoires de sciences sociales.
Production et consommation à
outrance de concepts
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Éducateur spécialisé entre métier et formation
Un problème de confusion
Cette fois, c'est un manque d'écart entre la formation initiale et le métier que nous
allons être amenés à regretter. Dans un champ comme dans l'autre - mais
également dans le domaine de la formation continuée -, on voit en effet se
déchaîner ce que Jean-Pierre Le Goff a appelé la « logomachie des compétences »,
cette « machinerie de l'insignifiance ». Le Goff voit dans les manifestations de
« frénésie de classement » auxquelles donne lieu la traduction du travail et de la
formation en termes de compétences un discours pseudo-savant qui « embrouille le
sens commun ». L'effet le plus grave de ce discours est de vider de son sens
l'expérience humaine que constitue le travail, ainsi que l'expérience de formation
qui lui est liée.
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Éducateur spécialisé entre métier et formation
Ce manque d'écart entre métier et formation fait porter sur les jeunes un poids
excessif, puisque l'on avancera souvent implicitement que ce sont eux qui, « par
nature », en quelque sorte, « ne sont plus motivés ».
Pire : les « logiques de plan » sont imposées aux bénéficiaires du travail social lui-
même, pour qu'ils puissent « mériter » l'accès à une aide qui est devenue de plus en
plus conditionnelle, tous secteurs confondus : pour pouvoir bénéficier d'une aide,
l'usager n'est-il pas convié à se comporter comme un petit stratège de son
existence, en ayant un projet de formation, de vie…, une demande, en souscrivant
« spontanément » et « librement » à des « contrats », etc. Et ce, alors même que ne
peut être stratège que celui qui possède les capitaux ad hoc, ce qui n'est
évidemment pas le cas des personnes précarisées au sens large.
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Éducateur spécialisé entre métier et formation
Un problème de déperdition
Ce simple rappel permet d'ancrer la formation des adultes dans son terrain
véritable, celui de la lutte collective, où on conteste le rôle que le système définit
pour vous et où on propose un modèle de développement alternatif au modèle
dominant. En suivant les suggestions d'Alain Touraine, il faut réserver le terme
d'acteur à celui qui refuse ainsi le rôle assigné et interprète différemment les
orientations du développement auquel il participe. Les résultats de cette tradition
en matière de formation des adultes sont exceptionnels.
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Éducateur spécialisé entre métier et formation
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Éducateur spécialisé entre métier et formation
De la domination…
Les points de repère que nous venons de proposer sont certes insuffisants; il eût
fallu certainement encore étudier les impacts produits par la dérégulation globale
qui affecte le champ de la formation en général : brouillage des repères (confusion
dans les missions par exemple), introduction de logiques relevant d'une structure
binaire offre/demande (comme les chèques-formation), déconstruction des
instances régulatrices, technocratisation des politiques et des pratiques, etc.
Nous espérons néanmoins que ces indications sommaires peuvent nous engager à
prendre toute la mesure du thème de l'écart, en le sortant des (fausses) évidences
dans lesquelles les lectures de sens commun pourraient l'enclore. Il convient ainsi
d'étudier notamment comment la domination sociale s'exerce dans les champs
mêmes de la profession et de la formation, souvent d'une manière inattendue ou
peu aperçue : pouvoir des logiques de plan, effets paradoxaux du thème de l'acteur,
domination exercée à travers même la promotion de l'individualisation, etc.
L'écart le plus dommageable à nos yeux, en effet, est bien le découplage qui
s'installe de plus en plus entre les luttes sociales qui portent sur les conditions
matérielles de la production (comme les fronts communs qui se construisent
aujourd'hui même) et la tendance à l'individualisation manipulée, quasiment
ininterrogée, qui sévit sur le front des conditions culturelles de la production,
qu'elle soit de biens ou de services.
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Ces précautions étant prises, je voudrais évoquer les termes d’un dilemme auquel
toute formation mais en particulier celle d’éducateur est confrontée : satisfaire tout
à la fois aux demandes des employeurs soucieux d’engager des personnes
susceptibles de tenir un poste de travail (employabilité) et celles du centre de
formation dont la mission est également de satisfaire aux exigences de la fonction
critique.
L’adage nous dit que l’on ne peut servir deux maîtres à la fois et, pourtant, c’est la
situation à laquelle le centre de formation est confronté. Plutôt qu’un pas de deux,
il s’agit le plus souvent de manier l’art du grand écart entre des exigences
susceptibles d’entrer en contradiction.
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Éducateur spécialisé entre métier et formation
Mais avant d’évoquer ce périlleux exercice, il me semble utile d’insister sur deux
points fondamentaux : le métier d’éducateur a des spécificités, qui, par voie de
conséquence, ne sont pas sans influence sur sa formation.
Nul ici ne contredira le fait que la formation de l’éducateur relève de ce qu’il est
convenu d’appeler une « formation professionnalisante », expression que je préfère
dans le champ des métiers de l’humain à celle de « formation professionnelle »
pour la distinguer des champs d’activité à caractère technique. Il ne s’agit pas là
d’un caprice mais de la volonté de montrer que la formation aux métiers de
l’humain n’est pas une formation professionnelle comme une autre et cela pour
diverses raisons.
La seconde raison, et qui entretient avec la première un rapport étroit, est le fait
que l’usager au bénéfice duquel agit l’éducateur est un être doué de ce que
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Éducateur spécialisé entre métier et formation
Place à l’usager
En relation interpersonnelle
La troisième raison tient, quant à elle, au fait que les pratiques de l’éducateur sont
de l’ordre de l’intersubjectivité, de l’interconnaissance. La proximité qu’entretient
l’éducateur avec l’usager affecte aussi bien le premier que le second et cela tant sur
le plan affectif que cognitif, si bien qu’il n’est pas exagéré de parler d’une
coproduction de savoir, là où certains ne verraient qu’un rapport asymétrique de
dominant à dominé. L’activité de l’éducateur suppose une implication profonde
dans la relation. Il est ainsi légitime d’affirmer que sa personnalité est
effectivement son principal outil.
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Éducateur spécialisé entre métier et formation
Enfin - mais la liste n’est pas limitative -, l’activité de l’éducateur se décline non
seulement à la lumière de l’éthique comme nous l’avons déjà dit mais également à
la lumière des dimensions idéologiques, politiques et philosophiques, ce qui la
distingue de toute autre activité de service. Je rappellerai ici que Michel Autès a
qualifié cette relation de « relation de service sans service » dans la mesure où ce
qui s’y joue est de l’ordre de l’existentiel et non du matériel.
Fort de cette première remarque, abordons maintenant le sens et les exigences que
suppose une formation « pas comme les autres » se voulant professionnalisante.
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La seconde difficulté n’est pas moins importante. Elle a trait au savoir dont dispose
l’éducateur pour étayer son action. En d’autres mots, il s’agit de répondre à la
question de savoir si l’éducateur dispose ou non d’un savoir professionnel
spécifique, condition, comme vous le savez, d’appartenance à la catégorie des
professions reconnues. En filigrane, ces questions conditionnent la nature
qu’entretiennent avec la formation les employeurs et les impétrants.
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Éducateur spécialisé entre métier et formation
Loin de moi l’idée selon laquelle le centre de formation devrait être un lieu « loin
des bruits du monde ». L’une de ses missions est bien évidemment de produire de
la qualification et à tout le moins de préparer les personnes qu’il accueille à
« tenir » un poste de travail, ce que P. Naville traduisait jadis en une formule
lapidaire : être « bon pour le service ».
Mission impossible
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Éducateur spécialisé entre métier et formation
porte » n’existe pas, même si l’air du temps est à la formation courte et ciblée
(formation-maison). L’impossibilité matérielle et financière de diversifier à
l’extrême les voies de formation afin de coller au plus près du terrain se double
d’une impossibilité - pour ne pas dire d’une vacuité - intellectuelle. C’est ce
qu’illustrent très bien les travaux qui ont mené les chercheurs en éducation à
dénombrer pas moins de 3000 compétences utiles à l’exercice du métier
d’instituteur. On n’ose imaginer le résultat de telles recherches dans le cas de
l’éducateur ! Comment tenir compte de ces résultats dans l’élaboration d’un cursus
de formation ?
Former dans le seul but de l’employabilité est également non souhaitable dans la
mesure où cette attitude purement pragmatique irait à l’encontre de la
professionnalité évolutive à laquelle chacun aspire. Préparé à œuvrer
essentiellement dans un secteur limité, l’éducateur deviendrait un spécialiste un
peu benêt qui sait à peu près tout sur presque rien (je suis conscient que les esprits
chagrin pourraient me rétorquer que la formation d’aujourd’hui conduit l’éducateur
à ne savoir presque rien sur presque tout !). Mais ce serait surtout le priver de toute
mobilité professionnelle et par voie de conséquence de développement
professionnel. Notons au passage la contradiction de certains employeurs qui, côté
cour, prônent une formation courte et ciblée et, côté jardin, réclament de la part du
personnel une plus grande flexibilité.
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Un processus complexe
d’apprentissage tout au long
de la carrière
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Exercer la fonction critique, c’est non seulement « avoir un regard averti sur le
monde » mais c’est aussi développer une force de proposition et d’innovation.
Pour le dire autrement, le centre de formation doit jouer un rôle de premier plan
dans l’élaboration et le perfectionnement de programmes d’action innovants face à
une réalité socio-éducative particulièrement labile. Nous touchons là du doigt la
nécessité pour nos centres de formation de s’ouvrir à la recherche appliquée à
l’instar de ce qui se fait déjà dans les Instituts régionaux de Travail Social français
(IRTS). Il s’agissait au demeurant d’une des missions assignées aux Hautes Ecoles
par le décret fondateur de 1995. Une décennie plus tard, force est de reconnaître
qu’il y a loin de la coupe aux lèvres comme le montrent les résultats de l’enquête
commanditée par le ministère de l’Enseignement supérieur (2005).
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interventions de ces deux lieux de formation quand ce n’est pas à une superbe
ignorance réciproque. Plutôt que d’alternance, je préfère parler d’articulation et de
régulation dans la mesure où il ne s’agit pas de passer d’un pôle à l’autre mais de
créer un mouvement de transformation qui transcenderait les deux pôles. Partir de
la pratique pour y revenir après un détour par la médiation théorique. Partir de la
théorie pour y revenir après un détour par la médiation pratique.
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Moi aussi j’ai râlé contre cet écart entre la théorie et la pratique, au point d’être un
très mauvais élève éducateur. Quand j’ai fait ma formation d’éducateur spécialisé
en cours d’emploi à l’Institut de Formation en Travail Social (IFTS) d’Echirolles
près de Grenoble (France), je trouvais les contenus de formation « nuls à chier ! ».
Pour moi, déjà licencié en philosophie et professionnel en exercice depuis cinq
ans, tous les enseignements dispensés par l’Institut me paraissaient inutiles et loin
de la réalité du terrain. Pendant quatre ans j’ai été un « sale gosse » et un très
« mauvais élève » qui résiste à tout. Parfois avec raison. Mais souvent à tort.
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Le temps soignant les plaies à vif et surtout l’aide d’une thérapie permettent
d’avouer aujourd’hui que mes résistances d’alors étaient surtout l’œuvre de mon
inconscient ; et que sous les aspects d’une attitude que je pensais héroïque
s’exprimait mon incapacité à pouvoir regarder les souffrances de mon histoire. En
vérité, je n’avais jamais vraiment souhaité être éducateur. Du moins je ne voulais
pas être « que » cela ! J’avais pour rêve d’être pédopsychiatre avant que la vie ne
me rattrape et que, père à vingt ans d’une jolie petite fille, il me faille entrer dans la
vie active pour nourrir ma famille. J’ai tenté un instant de poursuivre les études
médicales mais mon employeur me contraint à lâcher prise. C’en était fini pour
moi ; je ne serai donc qu’un éduc !
Alors, et si aujourd’hui je ne regrette rien d’un parcours qui m’a permis de croiser
de nombreux personnages admirables, je crois que cette histoire, que mon histoire,
m’est aujourd’hui utile pour comprendre en quoi est utile l’écart entre la théorie
transmise en centre de formation et la pratique acquise par l’expérience sur le
terrain Oui, il y a un écart entre la théorie et la pratique et c’est bien ainsi car cet
écart est le lieu possible de l’émergence de ce qui fait pour chacun le sens à être là
dans ce métier. C’est le lieu où n’est pas seulement travaillée la question du
« comment faire ? » mais aussi celle du « pourquoi le faire ? » Cet entre-deux est
celui du passage des savoir-faire aux savoir-être.
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l’aimez, lui donner même un objet que vous lui demanderez de vous rendre le
lendemain au lever. Vous prenez le risque de la proximité et de l’implication
affective. Car, il faut être à cette place pour que le môme puisse trouver des repères
adultes nouveaux et que vous puissiez être en mesure d’être cet imago paternel ou
maternel dont parlent les psys quand ils analysent notre rôle.
De la « bonne distance »
En revanche, vous prendrez soin de ne pas confondre vos sentiments avec ceux du
môme, vous ferez attention de ne pas le leurrer en lui laissant croire une réalité qui
n’est pas. Ce qui veut dire que si, au détour d’un moment anodin de la vie
quotidienne, il vous demande « pourquoi je n’ai pas un(e) père ou mère comme
toi ? », vous n’allez pas laisser gonfler votre ego mais bien mobiliser à la fois votre
patience et votre habileté professionnelle pour faire comprendre à cet enfant que
quoi qu’il ait pu se passer ses parents restent ses parents, qu’il n’est en rien
responsable et encore moins coupable des événements qui lui arrivent, que vous
êtes là de façon passagère pour l’aider à grandir, etc. S’il y a une « bonne
distance » à prendre (c’est actuellement la mode dans le secteur de décréter qu’il
existerait a priori une « bonne distance » dans la relation), c’est à ce moment là et
non au moment où l’enfant plongé dans une situation de crise a besoin de trouver
un appui solide, concret, charnel. Et pour vous aider à trouver cette bonne distance,
vous aurez le soin d’évoquer la situation en réunion d’équipe, en travail avec une
psy ou en analyse de la pratique. C’est là que s’opère le « travail clinique »
contenu dans la relation éducative ; c’est là, comme le dit Joseph Rouzel, que « se
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laisser guider par les principes du discours psychanalytique produit une certaine
efficacité »i . Comme en après-coup. Parce que l’enfant a besoin d’un adulte qui
puisse le faire regarder vers demain de façon positive.
Il ne suffit pas d’arriver avec son statut d’éducateur ou d’être en position d’adulte
auprès de jeunes enfants pour être accepté comme tel et pouvoir établir une
relation éducative. C’est l’autre qui nous instaure dans un rôle d’éducateur. Et pour
cela il va venir se frotter contre, tout contre vous, vous « tester » comme il se dit
couramment dans le métier. Et si vous êtes un tant soit peu professionnel, vous
savez à ce moment là que ce n’est pas après vous que l’Autre en a, que ce n’est pas
votre « moi personnel » qu’il vient culbuter mais ce que vous représentez à ce
moment là. Et il vient vous tester pour vérifier si « ça tient », s’il peut
véritablement s’appuyer contre vous, et si vous avez véritablement quelque chose à
lui apporter. S’il doit être un repère et s’il doit être un contenant, l’éducateur ne
peut pas parvenir à ces qualités en s’appuyant seulement sur un rapport de force. Il
doit passer par une étape d’apprivoisement.
C’est bien sur ce point là que nous nous opposons aux tenants d’une vision de
l’éducateur ayant les pleins pouvoirs sur l’autre et c’est bien sur ce point là
qu’achoppe la vision de l’éducation selon les courants d’éducation traditionnelle et
les courants de l’éducation nouvelle auxquels nous revendiquons d’appartenir.
« L’enfant ne fera rien d’autre que ce que l’adulte aura décidé pour lui », écrit
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Et pour cela, il faut s’engager dans des supports de relation qui soient portés par
l’éducateur et désirés par l’autre.
Si vous êtes un tant soit peu professionnel, vous savez que, lors de cette
confrontation, ce n’est pas après vous que l’autre en a, que ce n’est pas à votre
« moi personnel » qu’il en veut mais à ce que vous représentez en qualité d’adulte.
Aussi, vient-il vous tester pour savoir si « ça tient », s’il peut s’appuyer contre
vous, si vous avez quelque chose à lui apporter (une présence contenante, une aide,
de l’humour). Il est bon d’instaurer une relation qui soit de l’ordre du don, c'est-à-
dire que l’autre puisse se dire : mais « comment se fait-il que lui me juge digne de
pouvoir partager avec lui une activité qui lui est chère, alors que, jusqu’à présent,
mes parents ou mes profs m’ont toujours considéré comme un bon à rien ? ». Le
rapport de hiérarchie cède le pas ici à une rencontre entre deux êtres humains. Il ne
faut pas parler d’égalité puisque le rapport éducatif persiste mais un rapport
« d’amour ». L’éducateur c’est celui qui aime. C’est l’ami. C’est le mentor.
Dans le secteur social, la formation émane des centres employeurs avant que de
prendre son autonomie. Trop sans doute ! Et il y a toujours eu, chez l’employeur,
la volonté d’avoir un droit de regard voir un droit de contrôle sur la formation.
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Il faut bien reconnaître qu’il existe, actuellement, une réelle volonté de réduire à
tout prix cet écart entre la théorie et la pratique. Curieusement, cette volonté émane
autant de certains employeurs que de certains employés. Ainsi, aujourd’hui, deux
des principaux acteurs de la formation disposent de fort mauvaises raisons pour
vouloir aligner la théorie sur la pratique. Les employeurs d’abord, qui cédant aux
sirènes du monde de l’entreprise ou aux paroles mielleuses des consultants et
autres nouveaux coachs, se laissent séduire par le rêve de l’efficacité et de l’ordre
total. Ils ne jurent plus que par des grilles complexes d’évaluation, par des fiches
de poste, par des procédures écrites et autres démarches qualité. A cet égard se
multiplient les discours de mise en garde contre l’engagement de soi ou
l’implication affective. Il est demandé aux salariés de faire leur boulot et rien de
plus. Le philosophe Cornélius Castoriadis, au tout début des années 60, avertissait
du caractère imbécile et des conséquences ravageuses de ce nouveau rationalisme.
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Ainsi, la loi du 2 janvier 2002 qui, en France, vient soi disant rappeler aux
professionnels que l’usager doit être au cœur du dispositif d’action sociale ou
médico-sociale, devient en fait un véritable levier au service du machinement du
lien et des institutions. Ce sont les besoins de la personne et non plus ses désirs qui
vont être la cible des interventions et le noyau de l’action. Faut-il que la personne
accueillie soit propre et bien habillée ? Alors la personne est saisie, lavée,
retournée, peignée et soignée sans même qu’elle ait son mot à dire ou qu’elle
participe à l’acte effectué ! Peu importe qu’il n’y ait plus aucune parole échangée
ou que la pudeur et l’intimité ne soient plus respectées. Tout cela n’entre plus en
ligne de compte. C’est même de la perte de temps ! La personne est usinée comme
une pièce sur une chaîne de production. Peu importe la manière seul le résultat
compte parce que seul le résultat est évalué et codifié dans la démarche qualité.
Dans ces institutions, l’humain cède la place à l’efficacité. Alors faudrait-il que les
centres de formations souscrivent à cette tendance et se fassent les complices de
cette détérioration du sens de l’action sociale et médico-sociale ? Sous prétexte
d’une rationalisation des pratiques, faudrait-il renoncer aux valeurs du social ? Et
si, au contraire, dans nos cours et dans notre pédagogie nous osions les maintenir !
Professionnalisation versus
engagement
Dans les années 80, il s’est développé tout un courant de pensée pour donner à
croire que la professionnalisation des métiers devenaient un impératif et que cette
professionnalisation passait par un renoncement à ce qui faisait un engagement
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militant. Je me suis très tôt exprimé contre cette tendance pour affirmer, au
contraire que, être éducateur était à la fois un métier et un engagement. Et avec
Patrick Perrard, responsable des filières en travail social à l’ADEA de Bourg en
Bresse, nous venons de rappeler cette position dans un petit ouvrage sur les
moniteurs éducateurs. Il y avait d’autant plus d’urgence à le faire que, en France, le
passage aux 35 heures est venu mettre au grand jour les fragilités du métier ; nous
avons vu des équipes renoncer à la continuité et à la cohérence de
l’accompagnement, afin de souscrire au confort horaire. L’environnement social
porté par les médias pousse à la résignation. Il y a comme un sentiment de fatalité
qui conduit à accepter les renoncements aux valeurs fondatrices de nos métiers, et
qui sape toute volonté de changement.
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travail d‘équipe, les écrits professionnels, les réunions, les projets, etc. Le secteur a
bien pris conscience de cette nécessité et il a fait le travail nécessaire durant ces
vingt dernières années. Mais pour exercer les métiers de la relation, le
professionnel doit maîtriser un autre ensemble de compétences, dites informelles,
parce que relevant de l’humain. Il s’agit des capacités d’écoute, d’attention, de
patience, de disponibilité, d’intuition, de réserve, de tolérance, etc. Autant de
qualités qui sont recouvertes par la notion d’empathie employée par Carl Rogers.
Être capable de comprendre l’autre sans ni le prendre ni prétendre se mettre à sa
place. Ce premier registre de compétence concernant des qualités humaines qui ne
sont pas faciles à acquérir s’enracine dans un autre groupe de compétences, elles
aussi informelles ; connaissance de soi, estime de soi, confiance en soi,
connaissance de ses limites, etc. Ces qualités ne sont pas des dons ; nul ne naît
éducateur. Ces capacités s’acquièrent mais pas par de la théorie. Il faut pour cela
des espaces spécifiques de formation.
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L’écart entre la théorie et la pratique est celui où se joue la survie de ce qui fait la
dimension humaine de nos métiers. Si nous voulons machiner le secteur social à
l’image du machinement qui s’opère dans la société alors effectivement il faut
réduire cet écart et se laisser aller à ce rationalisme dont le philosophe Cornélius
Castoriadis critique les effets. En revanche, si nous voulons préserver l’humain
dans la relation éducative, alors il faut faire en sorte que les dispositifs de
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Plusieurs ateliers sont centrés sur la personne de l'étudiant qui à vivre une période
de formation initiale, avec en son sein une initiation à la pratique professionnelle.
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Autour du stage
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Le stage fait l'objet d'un contrat tripartite et la visite de stage met en présence
l'institution, l'étudiant et l'école. Bien vivre cette rencontre suppose d'analyser
rigoureusement diverses séquences afin d'en dégager des pistes de travail, tâche à
laquelle s'est attelé l'atelier 1.
Quelques questions représentatives des vécus de terrain sont abordées dans d'autres
ateliers. Elles interpellent bien évidemment aussi la formation.
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Succès engageant
Réaliser une journée d’étude en quelques mois à peine, sans un euro en poche, sans
soutien politique concret, avec beaucoup d’encouragements de principe venant des
différents cabinets contactés, certes, certes… Ce n’était pas gagné d’avance.
Cependant, dès que la décision a été prise par des formateurs des Hautes écoles de
Form’Educ d’organiser cette journée, une forme d’énergie et de complicité est née
et s’est développée peu à peu.
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de la communauté française, cela finit par s’entendre. Oui vraiment il était temps
que cela commence. »
Tous les participants intéressés ont été invités à transmettre leurs coordonnées ;
Form’Educ s’engageant à leur envoyer sous forme électronique le compte-rendu le
plus complet possible de cette journée. C’est le document que vous avez sous les
yeux maintenant.
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En guise d’envoi
« Grâce à nos manteaux couleur muraille (gris béton), notre don d’ubiquité et
nos nombreux informateurs, nous sommes en mesure de vous révéler que les 300
experts réunis ce jour à la Marlagne ont négocié pour l’éducateur la juste
reconnaissance des compétence suivantes :
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monde. Il risque sa vie, son image, il aime l’adrénaline qui baigne les thrillers : il
se met à nu, découvre sa fragilité et sait qu’il risque d’être broyé tôt ou tard par la
machine institutionnelle.
Mais il trouve sa dignité dans son rôle d’acteur politique : il est éclaireur
envoyé aux marges de la société et peut ainsi lui montrer la voie pour s’allier les
bonnes grâces de ses frontaliers. Il est aussi résistant, défenseur des valeurs face
aux créateurs de besoin, aux trend setters de tout poil qui vous déclassent un
homme aussi vite qu’une génération d’ordinateurs.
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serait-ce que pour cette question, il est grand temps, estime la plateforme, que
professionnels et formateurs des métiers de l’éducation spécialisée se concertent
mieux en vue d’une action efficace sur le terrain politique.
Enfin la rencontre des Hautes écoles et des Écoles de promotion sociale semblent
pouvoir être un levier important pour unir des forces jusque là séparées et faire
avancer de concert, ce qui s’est aujourd’hui clairement révélé comme une cause
commune. Form’Educ souhaite cette rencontre. Les écoles de promotion sociale
également. Alors, au travail.
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Contacts
Michel Cotton
François Gillet
Emmanuel Renard
Tél. : 04 343 64 83
Courriel : manurenard@scarlet.be
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Bibliographie
o Blairon J. & Servais E., L'institution recomposée, tome 1 : Petites luttes entre
amis, 2000, éd. Luc Pire.
o Blairon J., Fastres J., Servais E. & Vanhee E., L'institution recomposée, tome
2 : L'institution totale virtuelle, 2001, éd. Luc Pire.
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o Censier D., Moi, elle, une autre…, éditions Favre, Lausanne, 2005.
o Curvale J., Delpiroux D. et Jiho, Sales gosses, éditions Erès, Toulouse, 2005.
o Gaberan P., l’ami mentor, dans L’éducateur d’une métaphore à l’autre, parler
autrement de l’éducateur, dir. Jean Brichaux, édition Erès, Toulouse, 2005
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Présenter son action au delà d’un rapport d’activités, d’un dossier de subvention ou
d’une prise de parole publique, c’est une manière de se positionner autrement par
rapport à l’extérieur, de décrire ses pratiques professionnelles sous un autre jour.
C’est aussi s’extirper du quotidien et prendre le temps de la réflexion : qui est-on,
que fait-on, quel sens a l’action… ?
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Certains services, certaines associations ont fait le pari de l’Internet comme outil
de visibilité, de travail en réseau, d’échanges sur les pratiques. Ils sont conscients
des énormes possibilités que leur offre la Toile : devenir émetteur/producteur et
non plus seulement consommateur/récepteur.
Si la démarche de Labiso montre des effets très positifs, elle est aussi de celles qui
nécessitent une adaptation continue, un questionnement permanent, notamment du
fait du support qui la sous-tend. Un support, l’Internet, dans lequel il est intéressant
que les professionnels de terrain des secteurs de l’aide aux personnes investissent
pour l’alimenter de contenus pertinents et mobilisateurs.
Labiso@alter.be
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