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Bohuslav MARTINU LA REVUE DE CUISINE KUCHYNSKA REVUE Ballet pour six instruments (1927) Edition critique de Christopher HOGWOOD EDITIONS MUSICALES ALPHONSE LEDUC 175, rue Saint-Honoré 75040 PARIS CEDEX 01 AL29516 Réf:CG TABLE DES MATIERES CONTENTS Préface (en francais) Preface (in English) xv La Revue de Cuisine (partition / score) 1 Notes critiques (en francais) 2 Critical notes (in English) 85 AL 29516 PREFACE @ Revue de cuisine ~ sous-titrée Pokuseni svatouska hrnce (La Tentation de hypocrite Chaudron) ~ fut composée en 1927, alors que Martina vivait & Paris, sur une commande de la chorégraphe Jarmila Kroschlova pour sa « compagnie de danse dramatique » de Prague. argument fait d'intrigues amoureuses entre des ustensiles de cuisine - type allégorie qui trouvait ses origines dans les pantomimes de Joseph Grimani au xvint siécle pour se pour- suivre dans des divertissements comme le Concerto con piatti e bicchieri de Rossini ~ avait déja &té présenté par la méme compagnie & Vienne en 1926 sous le titre Die Kiichenrevue. Laccompagnement musical avait alors été improvisé par un pianiste et deux musiciens au visage noirci pour représenter des percussionnistes africains (« die beiden Neger mit Schlagzeug »), avec de la musique de variétés enregistrée sur disque. Comme elle avait besoin d'une parti- tion plus substantielle pour les spectacles de Prague, Krdschlova envoya a Martind le scénario. suivant, avec une description des personnages et les minutages approximatifs' La Revue de cuisine Personnages Chaudron (Hrnec) ‘Torchon (Hadr) Balai (Kosté) Couvercle (Poklice) Moulinet (Kvedlacka) Description des personnages Chaudron : Se tient comme un accessoire de théatre. Le ventre de Chaudron présente des ouvertures pour la téte et es bras de Pacteur. Il est le seul & exprimer ses émotions non pas par le mouvement mais par les mots et expression de son visage. Torchon : Ses mouvements et son éthique illustrent son manque de caractére. I1n’a aucune résistance. S'l réussit a faire preuve de rapidité, de force ou de souplesse dans le mouvement, il ralentit alors aussitot ou seffondre, Le rythme qui en résulte peut étre rapide ou lent, prolongé ou staccato, mais le plus important est qu'il change fréquemment. Balai : Sa force est ferme et inflexible, et sa colonne vertébrale donne l’impression qu'il a avalé une régle. Son mouvement de danse est tout entier dans ses pieds et uniquement dans ses pieds. Son rythme tend a étre lent, trés posé, et toujours le méme. Couvercle : Elle* ne commence a bouger qu’en réponse 4 une stimulation extérieure, Elle est completement passive. Son rythme, nullement caractéristique, est musicalement quel- conque, et elle n'a pas de motif propre. Moulinet? : Elle” n’a pas non plus de motif spécial. Mais elle est trés mobile et ~ ce qui est le plus important - se déplace beaucoup d'un endroit & un autre, trés rapidement, et avec un mouvement extrémement saccadé. Elle produit un effet remuant et est constamment active. " Loriginal est maintenant perdu, et le texte donné ici provient de la transcription de MiloS Safrének dans Divadlo Bohuslava Martind,p. 159-162, oit Ton trouvera aussi le dialogue par du Prologue, 2 peut biton utilise autrefois pour faire mousser Ie chocolat, le « moulinet » est ce qui nous semble se rapprocher Te plus du tchéque kvedlacka, équivalent de allemand Qui, batonnet de bois termine par des dents disposées en Gioile et qui sert& mélanger sot en étant roulé entre les paumes, soit par un mouvement de va-et-vient vertical Emploi du pronom « elle», Couvercle et Moulinet étant des personnages féminins. AL29 516 vl Argument Le mariage de Chaudron et de Couvercle est menacé par la capricieuse Moulinet. Chaudron se laisse séduire par cette derniére, et son étre intérieur s'en trouve si agité qu'il rejette Couvercle ; elle roule dans un coin. Sans Balai, amoureux de l'ordre & tout prix, Torchon profiterait de ce moment fatidique pour éloigner Couvercle du droit chemin de la vertu, mais Balai ne le permettra pas : il provoque Torchon en duel. Moulinet, qui aime le tourbillon et le ‘mouvernent, est enthousiasmée par le combat et attise la passion des deux participants. Aveuglé par la lutte, Balai heurte Couvercle qui roule sur V'avant-scene. Le duel, qui fut passionné, prend fin ; Balai a une jambe cassée et boite, et Torchon a un bras cassé qui pend. Moulinet se tourne vers Chaudron pour lenflammer @ nouveau, mais entre-temps Chaudron sest remis de son engouement et appelle Couvercle. Elle n'est plus la, Chaudron est accablé, et Balai aussi. Balai part a la recherche de Couvercle dans tous les coins, mais elle reste introuvable. Il pense ‘maintenant quielle est perdue pour de bon ; Chaudron se lamente lorsque, devant la rampe, ‘un immense pied frappe Couvercle et la ramene sur scéne. Grande allégresse. Balai améne Couvercle & Chaudron ; Couvercle et Chaudron se retrouvent. Moulinet et Torchon dansent ensemble une joyeuse danse ; Balai se joint & eux et Chaudron bat la mesure. Tout le monde est satisfait - Balai d/avoir rétabli ordre, Chaudron d'avoir retrouvé Couvercle, et Couvercle avoir la paix. Torchon et Moulinet ren finissent pas de danser. Scénario Lever de rideau Prologue parlé, dans lequel Chaudron (un acteur) présente les interprétes (danseurs) au public. Le tout avec humour et esprit. (Une vingtaine de lignes) 2. Introduction musicale, danse & deux temps, rapide (1 minute). Les danseurs commencent & se mettre en place. Ils doivent étre en mouvement avant que l'action ne commence, 3. Danse de Moulinet autour de Chaudron (2 minutes). Moulinet bondit de sa place et vole vers Chaudron & toute vitesse. En faisant des cercles et des bonds, elle attire de tout son tre, Chaudron répond en montrant la téte ; il regarde Moulinet et tend les bras vers elle. Moulinet disparait. 4. Danse de Chaudron et de Couvercle (1 minute). Chaudron est tres contrarié par la disparition de Moulinet. Ses bras et sa téte expriment avec des gestes rythmiques rapides combien tout bouillonne en lui. Chaudron est si passionné que Couvercle, qui le recouvre, cen tremble d'agitation au point de tomber et de rouler dans un coin. Dans son excitation, Chaudron ne sen apergoit méme pas. Moulinet reparait, et d'un bond prend la place de Couvercle, faisant comme chez elle. 5. Danse d’amour des deux couples (3 minutes). Torchon et Couvercle, Chaudron et ‘Moulinet. Tango sentimental et passionné. Ce tango est écrit principalement pour Torchon, prenant en compte ses caractéristiques et son rythme. Torchon courtise Couvercle, passionné et languissant, hardi et obséquieux. Couvercle ne réagit guére, mais tolére tout. Tout au long de ces deux derniéres danses, Balai affiche son mécontentement. 6. Duel (1/2 minute), Danse de Balai. Balai ne supporte plus un tel désordre et doit donner libre cours & sa colére. II provoque Torchon en duel. (La danse de caractére se transforme en Charleston) AL29 516, vn (1 minute 1/2) : La lutte est féroce, alimentée et exacerbée par Moulinet. Dans le feu du combat, Balai heurte Couvercle, qui roule jusqu’a 'avant-scéne. Personne ne sen apergoit ‘Ala fin du combat, Balai a une jambe cassée et Torchon un bras cassé. Le combat prend fin subitement, 7. Interlude (3/2 minute). Au cours de cette pause musicale, Chaudron, le coeur brisé, réclame Couvercle & cor et & cri et repousse Moulinet. 8. Marche funébre (3 minutes). Couvercle est perdue et Chaudron est effondré. Balai cherche Couvercle dans tous les coins. Balai est lui aussi désespéré. Couvercle est partie. Puis un énorme pied envoie Couvercle rouler sur la scéne. Chaudron Vaccueille avec un cri de joie. 9. Danse fougueuse (1 minute), Tous laissent éclater leur grande allégresse, 10, Danse finale, Foxtrot ou shimmy (3 minutes). Balai et Torchon aménent Couvercle & Chaudron, suivis de Moulinet, Allégresse unanime et exubérante. Chaudron est heureux. Balai est content de lui. Torchon et Moulinet sont d'une gaieté extravagante. Baisser de rideau, tandis que Torchon et Moulinet dansent encore. Le ballet doit étre écrit et exécuté avec humour, et pas du tout sérieusement. La réponse que Martina envoya de Paris & Krschlova (le 26 avril 1927) montre que, selon lui, ce scénario suffisat & ses besoins ; il explique comment il a interprét les suggestions de la chorégraphe et donne différentes possibilités de situer le texte parlé, écrit par Jan Lowenbach (ous le pseudonyme de « J. L. Budin »), auteur du livret du premier opéra de Martiné, Vojak a taneénice. (Aprés un faux départ en francais, le reste de la lettre est écrit en tcheque), Mademoiselle! Jai fini « La revue » et e Venvoie en méme temps que cette lettre. L’instrumentation en est: cla- rinette, basson, trompette, violon, violoncelle, piano. Comme je vous lai déja dit, d'aprés votre argument écrit, jai impression que vous avez. déja un projet entigrement élaboré pour le ballet et par conséquent je n'ai rien changé d’essentiel, je mien suis tenu aux indications que vous avez, données dans Vargument. Jai également noté dans a partition une espéce desquisse pour piano afin de vous facliter le travail. Mais je vous préviens que ce ne peut étre considéré comme une réduction pour piano - ce nest rien de plus qu'une sorte de canevas pour que vous puissiez avoir au départ une idée de la musique. Je pense quil serait préférable que vous I’écoutiez avec orches- tre avant de répéter, car beaucoup de choses sont exprimées parla combinaison des instruments, le timbre de certains instruments la sonorité d’ensemble, et aussi le rythme, quion ne peut faire tenir dans la réduction pour piano et qui change quelque peu & Vorchestre. Fondamentalement donc ~ jinsiste la-dessus ~ cette ceuvre est éci ment ne vous en donnera une idée claire, comme vous le découvrirez. par vous-méme lorsque vous entendrez la sonorité de lorchestee. Jespére que vous me comprenez. Le déroulement de ensemble de lceuvre est approximativement le suivant: Ouverture n° 1, Celle-ci était pas indiquée précisément dans Vargument, a vous donc de déci- der. Le dialogue parlé commencera soit pendant Fouverture, soit aprés, entre les deux premiers pour six instruments, et aucun autre arrange- 3 Lemanuscrit original, propriété dela Fondation Martind quil'a acquis des archives privées d’Eva Kréschlov, fait actuellement patie des collections du Musée Martin de Plicka ; i etic tradult apres la traduction anglaise d’Aleé Brezina AL 29516 vit N° 2, Introduction musicale (Allegretto), crescendo progressif, métriquement lige au n® 3 (danse de Moulinet), formant ainsi un seul numéro musical Le n® 4 est une espéce d’interlude (danse de Chaudron et de Couvercle) conduisant au n? 5, le ‘Tango (danse d'amour), {quil commence par une transition et prépare le duel n° 6 (Charleston))], Je n®7 [est une] transition, lamentation de Chaudron, conduisant au n° 8 (Marche funébre), qui améne par un accelerando au n® 9 (Scherzo) et au n° 10, oi il ya une sorte de danse joyeuse dans laquelle le piano introduit le rythme et des éléments du Charleston. La danse est plutot tcheque. Je erois donc que le plan formel est bon, et pour ce qui est de la sonorité vous nlavez pas vous inquiéter. Fespére que la pidce tout entiére vous donnera satisfaction pour la danse. ‘Merci de me confirmer que la partition est bien arrivée parla poste. Toutefois la partition demeure ma propriété, car je nen ai pas de copie. Ecrive2-moi pour me dire si vous voulez conserver les droits uniquement pour vous-méme ou si vous consentez A d’éventuelles représentations ailleurs. Et dites-moi aussi of et quand vous donneriez l’euvre. Dans la partition, vous trouverez encore par endroits quelques annotations, Comme je Pai déj dit, je pense qu'il vaudrait mieux que vous entendiez toute ceuvre interprétée au préalable par Vensemble, pour que vous ayez une image précise de la musique. Répondez & ma question & propos de la partition et des représentations, et dites-moi si ma conception vous convient. ‘Avec mes cordiales salutations, B, Martina, ibis, rue Delambre. Paris 14° PS. Je profite du fait que mon ami va a Prague ; il emportera la partition avec iui, Veuillez. done cenvoyer chercher la partition & partir du lundi (2 mai) aV'adresse : Professeur J. Dane’ Podskalska n° 5 soit directement son appartement, soit & votre nom chez le concierge. Nous possédons également une « esquisse » préliminaire de l'ceuvre avec les minutages approximatifs de Martind, montrant comment il se représentait la succession des mouvements dansés sous une forme schématique, avec les liaisons prolongées, figurées par des signes de «crescendo », nécessaires pour les transitions dans le scénario (photo 1). Photo © Musée de a Ville de Polita, « Marting Centre », République Tehéque, ‘Comme Fexplique Martina, Yocuvre était écrite pour six instruments, avec une réduction pour piano ajoutée uniquement pour les répétitions. Les références ultérieures une « suite orchestrale » sont trompeuses, et Martina indique clairement qu'il nexiste quune version en sextuor, Il attire Pattention 4 la fois sur l’élément jazz. (le Charleston, n° 6, et les passages qui y renvoient dans le finale, ainsi que des « quasi-citations » de James P. Johnson, le « pére du Charleston ») et sur Vessence tchéque de la danse finale, mélodie de caractére délibérément folklorique. Bien qu'il intitule le n® 5 « Tango », celui-ci est fondé sur le premier style de tango introduit & Paris par les compagnies américaines en tournée, et partage des particularités ryth- miques et mélodiques avec & la fois la habanera et le fox-trot (et méme le cakewalk). ‘AL 29516 La Revue de cuisine fut créée dans son intégralité le 17 novembre 1927 4 I'Umélecké Beseda, a Prague, avec six musiciens de la Philharmonie tchéque dirigés par Stanislav Novak. La premiére partie du programme consistait en une pantomime de Kroschlové, une polka chorégraphiée de Smetana, et Onze Scénes d’enfants de Felix Petyrek. La Revue fut dansée ‘uniquement par des femmes, et seul le rdle non dansé du narrateur, Phypocrite Chaudron, était confié & un homme, l'acteur Milos Nedbal. La photo 2 montre une photographie publicitaire dela compagnie avec une affiche annongant Obrizky z velkomésta (Tableaux d'une métropole) sur une musique de Moussorgski (Tableaux d'une exposition), avec La Revue dans le cadre de Ia saison a venir (1927-1928). 929° Photo 2: Membres du groupe Jarmila Kréschlovd. Proprité de Eva Krdxchlové, Prague. xl Mirko Ogadltk rendit compte du spectacle dans le périodique tchéque Tempo (vol. VIL, rn 3-4, 30 décembre 1927, p. 134) La troupe de Jarmila Kréschlova est irréprochable dans la stylisation du mouvement dépouill Cependant, lorsqu‘elle introduit dans son systéme et sa mise en scéne des éléments purement dansants, elle rate son effet, car les danseuses de Krischlova ne font pas suffisamment de dif- férence dans leur mélange de styles de mouvement, Ce qui conviendrait le mieux & leurs mou- ‘ements serait un rythme clair, voire un rythme métronomique, car Cest seulement lorsquiun ‘mouvement est réparti sur des temps que la régularité et la qualité organique distinctive du genre sont mises en valeur. Leur prestation fut cette fois meilleure surtout dans le ballet de Bohuslav ‘Martini intitulé La Revue de cuisine. Il nécessite des moyens dexpression minimaux. Ilya peu de notes, mais cela vaut la peine. Martind utilise son sens visuel trés développé pour donner forme a la musique. Pour lui, la musique n'est pas une méditation et la composition nest pas un imystére métaphysique. L’aspect expressif est donc secondaire. Sensible ila symétrie visuele, ila fait passer dans une symétrie musicale, une forme précise, prédeéterminée, qui atteint une valeur ‘expressive grace au seul contraste de périodicité, Cest pourquoi le principe de la forme dansée lui convient sibien. Dans ses formes dansées, Martini a considérablement maii, et se révéle dans certaines réalisations ayant une valeur universelle. Cela dit, une petite aeuvre comme La Revue de cuisine devrait résoudre sous d’autres rapports le probléme soullevé en raison de son expéri- nn, La musique a été formidablement bien jouée par des membres de la Philharmonie tchéque sous la direction de son premier violon, Stanislav Novak. mentat Un bref article parut également dans le périodique allemand Auftakt (1927) : DIE TANZGRUPPE KROSCHL hat jiingst an einem Abend, an dem Frau Krdschls “Ritterschau- spiel’ Petyreks “Kindersticke” und B. Martinis "Kiichenrevue” (Text von J. Lowenbach) gegeben ‘wurden, mit vielen originellen Einfallen und einer Tanzkultur dberfeinerter Wesensart geblendet ‘Wie werden die Sticke gelegentlich eines Tanzaufsatzes besprechen, Lors d'une soirée récente 1a TROUPE KROSCHL a dansé : Ritterschauspiel de Krdschl, Kinderstiicke de Petyrek et La Revue de Cuisine de Martint (Texte de J. Lowenbach). Elle nous a ‘louis par ses idées originales et une sublime culture de la danse. Nous évoquerons ces ceuvres dans un prochain article. Rien ne semble avoir résulté de ces représentations, bien que, d’aprés Jaroslav Mihule [Bohuslav Martind, profil Zivota a dila, p. si], Martind ait vainement tenté de faire jouer (inté- gralement 2) la musique au festival de Baden-Baden Vannée suivante : « En 1928, pendant ses vacances d’été & Poliéka, Martina composa pour le festival de Baden-Baden la Jazz Suite, une ‘ceuvre qui fut trés appréciée. Son approche du jazz est beaucoup moins directe que la souplesse naturelle de la musique de La Revue. A Vorigine, Martind avait l'intention d’étre représenté par cette ceuvre au festival de Baden-Baden ; il écrivit cependant : “Comme ils mont demandé de leur envoyer une piéce plus bréve pour le théatre, je leur enverrai La Revue, qui a été dansée & Prague” » (lettre a sa famille & Poligka, 12 février 1928). Par la suite, il semble que Baden-Baden ait préféré deux mouvements de la Jazz Suite (annoncés dans le programme sous le titre « Entracte »), et Martini ne revint & La Revue quen 1929, lorsqu’il en tira une suite en éliminant les n° 4,7 et 8 et en faisant d'autres changements 5 dans une liste des travaux accomplis au cours de Pannée, envoyée a Safrének (10 décembre), il note : « Arrangé un petit ballet, La Revue de la cuisine, sous forme de suite en quatre movements (pour clarinette, basson, trompette, violon, violoncelle, piano) ». Cette suite fut programmée le AL 29516 xIL 5 Janvier 1930 par Alfred Cortot lors d'une série de concerts de musique de chambre qu'il donna & Paris la Salle Pleyel, ce qui incita Alphonse Leduc & publier la suite en partition d'orchestre ¢t, deux ans plus tard, la version pour piano seul de Martina (un arrangement trés différent de la réduction destinée aux répétitions incluse dans la partition du ballet). En entendant leuvre 4 Paris un mois plus tard, Florent Schmitt eut une réaction étrangement agressive ; élément de jazz lui déplut manifestement, et il en résulta un paragraphe acerbe paru dans Le Temps du 8 février 1930 : nfin, a Ecole normale de musique, dans la jolie salle d’Auguste Perret, jentendis, outre P’émou. vant sixiéme concerto de Haendel et une médiocre sonate inédite ot Bach parodie son air fameux de la Suite en ré,la Revue de cuisine du jeune Tehéque B. Martinu, ballet oles personages sont des broches et des marmites, Cela commence bien. Le Prélude le Tango, curieusement rythmés, ont de Fesprit et de la couleur, C'est habilement écrit pour six instruments, dont une trompette bien en place au timbre, é moins qu‘lle ne joue en solo, déicieusement fondu, Et jusqu’alors, tant due cst de la musique, ce est que poliment accueil, Mais, avec le Charleston, le Finale. qui, Musical introduction, a dance in duple time, fst (1 minute). The dancers begin to move into position. They must get moving before the action begins. 3+ Dance of the Twirling-Stick around the Pot (2 minutes). The Twirling-Stick springs from her place and flies to the Pot at top speed. As she circles and jumps, she entices hiny with her whole being, The Pot responds by showing his head; he watches the ‘Twirling. Stick with his eyes and stretches out his arms toward her. The Twitling-Stick vanishes ‘4+ Dance of the Pot and the Lid (1 minute). The Pot is very upset thatthe Twitling-Stick has = wee SA aa * (ee == hn — _———— 2 : ae MI. AL2e sie ALD SI6 AL29 S16 AL29 516 AL29 516 las Ter. VI Piano |e i) vw. Vie 1 Piano AL29 516 4. DANSE DU CHAUDRON ET DU COUVERCLE Allegro (eS SSS eae 3 22 Tr. vi Ve Bon vL Piano a Cae Bon Tp, vl Ve. Piano ten : on p Ti. t v v Vic, : Fin Piano 26 5. TANGO (Danse d’amour) che vl Ve. ‘pace if doles expression aL29 516 AL 29516 cae Tr. Ve Piano "P senza crescendo I "P vensa crescendo AL29 516 SSE po es sas TSS aL2v 516 Cae Bon Tr. vw Piano la Bon v. Vie Piano AL 29516 X Law si6 4 clas Trp, v. Ve. Piano lar Te. Ve. ALI 516 6. CHARLESTON (Le duel) Poco a poco Allegro lar = 7 I Piano AL29 516 38 la Trp. vL Ve Piano Trp. MI. Ve Piano ge Tw. Ve Pano AL 516 Char Bon Tro. vw Vie Piano ae Tr, vl We. Piano ® Tempo di Charleston [sim EE dans la Site le dur de a tepis se trouve ii repeat mark kere i Suste oy AL2w 16 7 “ che on Tr. w Tp. PEE ct AL29 s16 42 Chae Tr. vt Piano ALI S16 ener z AL29 516 he T, ML Vie Piano Che Bon Tee MI. Ve Piano AL29 516 AL29 16 o 7. ENTRACTE - (Lamentation du chaudron) Allegro moderato AL 5I6 AL29 516 la, Te. Piano Cle, Te. Ve. Piano AL29 516 9 8. MARCHE FUNEBRE un Adagio ww. Pano AL29 516, Bon vw Andante cas Bon Tip, vi Ve. Piano AL29 516 Pau AL29 516 2 lat Bon sens rordive Ve Piano Bon Tp. Vie. Piano Pit vivo fomen AL2s sis t Ve, ano AL29 516 [K] Moderato ALaw sie AL 29516 lar Bon vL Piano Chae vl Piano 9, FINAL (Danse enlevée) ‘Tempo di Marche AL29 516 as # vl Piano lar Tr, vl Ve. Piano 10, ALLEGRETTO (Fin du drame) Allegretto 5 o 7 aL2w si6 | oe ae on To. Piano MI. Vie Piano = AL2w ste 6 Pano ‘AL29 516 6 Bon wL Piano clas Bon vL Piano AL29 516 AL 29516 1.29 516 Bon Piano Ga, vi We Piano AL29 516 o che Tr. vl iano Cla. Bon vw Piano AL 29516 68 vi Piano Ce, vi Piano AL29 s16 | v Piano AL 29516 tas Bon vL Ve. Piano x, vl. aL aw sie hac Piano Cla, vL Ve. Piano Gra, H. Gilbert Pfay AL2v 516 blank ‘p> Tage B SOURCES BALLET MANUSCRIT Partition autographe : Paul Sacher Stiftung, Bale : Mb 2120 (= B) « Réduction » pour piano incluse dans la partition (= Br) Papier & musique a 22 portées, 33,7 x 26,4 cm., folioté 1-27 (55 pages), Page de titre (f. 1) : fajouté au crayon] B. Martina. Kiichen-revue. Kuchyiiské revue. (Jarmila Kréschlova.) Osoby : Hrnec / Uterak / Smetak / Puklicka / Kvedlaéka, Obsazemi orchestrui s Clarinet in B. Fagot ‘Trompette in B Violino 1 Viollonéello [sic] 0 Paris Paques 1927 B. Marting Ibis rue Delambre Paris 14e. Ala fin (£27) :« fine. Paris 23/4 1927. B, Martina » Instrumentation (f. 2r) : Clarinet in B / Fagot / Trompete in B / Violino I/ Violoncello / Piano / [réduction pour piano, sans titre] Livret : localisation actuelle inconnue. Pour une traduction, voir préface, p. VI. SUITE MANUSCRIT Partition autographe : archives des Editions musicales Alphonse Leduc, Paris (= $). ‘Total de 56 pages, dimensions 23 x 31 cm en quatre cahiers séparés, paginés 1-19, 1-8, 1-10 et 1-16, chacun intitulé « La Revue » [« de cuisine » ajouté au crayon sur le premier cahier uniquement] 1, Prolog [Prologue] = n® 1, 2 et 3 du ballet 2. Tango = n° 5 du ballet 3. Charleston = n° 6 du ballet, avec une reprise ajoutée pour les mes. 43-80. 4. Final [Finale] = n®* 9 et 10 du ballet AL 29516 "4 Réduction pour piano autographe, archives des Editions musicales Alphonse Leduc, Paris, (= Sr) Page detitre et 25 pages (non numérotées), dimensions 23x31 cm, contenant quatre mouvement: Prologue, Tango, Charleston et Finale, Cet arrangement, qui différe de la « réduction » figurant dans la version intégrale du ballet (Br), fut publiée par Leduc en 1932 (sous le numéro AL 18 054) ; ila servi a confirmer quelques passages ambigus de la présente édition. SOURCES IMPRIMEES Partition d'orchestre, partition de poche et parties : La Revue de Cuisine / suite pour orchestre par / Bohuslav Martini / Editions musicales Alphonse Leduc, Paris, [1930] (AL 17700). Dédié & Madame B. Nebesky, chez qui Martind logeait & Paris. Qualifié de « ballet fantaisie » dans le catalogue de Leduc, mais on ne retrouve cette appellation sur aucune des pages de titre. PARTITION = L, PARTIES = Lp, REDUCTION POUR PIANO = Lr La mention « suite pour orchestre » parait avoir été ajoutée par léditeur ; elle ne figure dans aucune source manuscrite. Les parties publiées semblent tirées d'un matériel dexécution annoté, avec des coups darchet et des altérations de précaution ajoutés (V. et Vc.), ainsi que des doigtés (Vc.). Seules les indications ratifiant par analogie ce qui figure dans les sources manuscrites ont été reprises ici, encore que les changements significatifs soient notés dans le commentaire critique. Genése et premiéres exécutions ‘Composition : Paques 1927. Premiére exécution : Prague, 17 novembre 1927, Premiere exécution de la Suite 4 Paris: 5 janvier 1930. Le ballet complet porte le numéro H. 161 et la suite H. 161a dans Harry Halbreich, Martini : Werkverzeichnis, Dokumentation und Biographie (Zurich, 1968). Principes d’édition Les deux partitions manuscrites ont été annotées au crayon bleu en vue de lexécution, bien que la plupart de ces indications fassent double emploi avec loriginal. Lorsquelles différent réellement, nous avons préféré suivre loriginal, en notant la variante dans le commentaire critique. Les gommages et les altérations faites au crayon (non bleu), qui pourraient étre le fait du compositeur, sont également notés, quoique dans la plupart des cas la version non modifige soit conservée dans le texte principal. Les divergences mineures entre les sources dans les signes darticulation (accents, staccato, etc.) ne sont pas notées, Dans la partie de piano, Martind note souvent articulation au-dessus de la partie de main droite seulement ; inversement, il ajoute parfois des indications dynamiques superflues la main gauche, sous la portée. Ces différences ont été tacitement éliminées ici, de méme que les petites irrégularités dans les parties doublées par ailleurs identiques, et les indications analogues qui se trouvent dans Lp. Lorthographe et la grammaire de Martind (« con sordini » AL 29516, pour un seul instrumentiste, «rittardando », « accellerando », « viollonéello », etc.) ont également &té corrigées. En revanche, les indications telles que les signes de staccato niont pas davantage été prolongées que dans les manuscrits ou la partition imprimée ; la possibilité de jouer simile est laissée & la discrétion de Vinterpréte. Martini utilisait souvent des indications dynamiques «composées », elles que tes. ou —<

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