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SEZNEf.A-T-ILASSASSINIÎ 35?
II
JENE VN ASSASSIN ~ l'IlEMIEIlS
Sl'lSPAS
- MACAUHE W-C0UYE1OE. —I...
I.KOAHAOIBTK
TEMOIGNAGES.
DEIU1KUX KTI.K
MAÇON DEUAMHAIS. -- U MACHINE AËCIUMi. —UNEÎIIANOK
VOYAGEUR, —t'iNCDU'ATlON.
Unfaitnouveaudo grandeImportance allaitso pro- foullets,l'écrituredu disparu,contestéod'ailleurspar
duirea la chargedunégociant breton,faitdontl'accu- los siens,semblaitbien,eu effet,contrefaite.
sationno pouvaitmanquerdo tirer un fâcheuxparti M.Vidalsignalaita Soznocquo,toujourssur lo car-
contrelui. net, on voyaitinscritau chapitre« dépensesQuémo-
En effet,la Sûretégénéraleno tardait pas a acqué- nour»lo prixd'un billetdochemindoferDroux-Paris.
rir la certitudequocon'étaitnullementlo %M mal quo Or, l'enquêteno venait-ello pns d'établird'uno façon
le mystérieuxpersonnage s'étaitprésentéau bureaudo Indiscutable, otdol'aveumémodo Soznoc,quolocon-
postedu boulevardMaleshorbes lui réclamer l e
pourbien le samedi Drouxï seiller général M Elnistèro n'avait pas pris lo train ù
pli destinéa M. Quémeneur,mais
suivant2 juin. M. Vidalan.ni.jalt enfina l'Inculpé,qu'Ala sulto
Or, commoH était établi,do son propreaveu,quo d'unonouvollo wiquêto faltoan restaurantdo la ruo
Seznecso trouvaita Parislo premierJuin,les enquê- d'Amsterdam, où il prétendaitêtre venudomandorlo
teursétalenton droitdose demandersi, au lieud'en l«f Juin dosnouvellesdo M. Quémonour, il avait été
partir losoirmémoainsiqu'il lo prétendait,il n'avait établido la façonla plus formolloquonul no l'avait
pas plutôtquitté Paris lo lendemainot, par consé- vu ot qu'on no lo connaissaitpas danscet établisse-
quent,do supposerquoc'étaitlui qui soraltvenuh co mait. mont,pas pins d'ailleursquo coluidontil so récla-
bureauréclamerlo chèquedo soixantomillefrancs
adresséù sa victime. Sezneoso contontad'opposora ces attaquesdirectes
En outre,il était fort possiblequoSeznec,sansquo un profondsilonco.Lesoir,h dix-neufheures,il était
ses voisinsdo Morlatx s'en fussentaperçus,so fut conduitentaxia la prisonduDépôt.Hallaity demeu-
rendunu Havre et s'y trouvât lo 13 juin, dateù rer on attendantsontransfortù Brestoù lo jugo•d'ins-
laquelleil aurait expédiéa Mu«Quémeneur un télé- tructionlo réclamait.
grammequi avait pour but de lut laissercroireque Pondantco temps,los recherchesavaientcontinué
sonfrèreétait encorevivanta ce moment, dansla régionde Houdan,Onavait fouillé,battulos
Rienn'empêchaitégalementdo supposerquorovenu boisqui bordentla routennttonalo,maissans aucun
le 20juin au Havre,11y auraitabandonné,a la gare résultat.CesrecherchesallaientBOpoursuivrelo len-
decetteville,la valisodesa victime,aprèsavoirorga- demain,sousla dlrcotionde M.Vidal.
nisé la mise en scènedont nous avons parlé plus L'opiniondu commlssairo enquêteurot dos inspec-
haut. teursplacéssoussesordres,était,en effot,quoSoznoc
Tout cela, évidemment, ne constituait pas encore avaitdû tuer M. Quômoneurù auxenvirons do Houdan,
les preuvesqui sont indispensables pour fairotomber probablement onrassommant coupsdocric.Ils sup-
la tête d'un homme.Cependantla justice,estimant posaient onsulto quo M, Quémeneurmort, Seznec,
q'elletenaitenmainsun faisceaude présomptions suf- après s'êtrodébarrassédu cadavre,avait gardédans
fisantespour justifierl'arrestationdu compagnon .do la voiturola mallettedo sa victimeet qu'avantd'al-
voyagedeM.Quémeneur, n'avaitpashésjtéa prendre ler l'abandonner au Havre,il y avaitintroduitcertains
cettemesurorigoureuse,comptant bienque,d'Icipeu. nombresdo documonts ayant nonsouloment pour but
ellene tarderaitpas a confondre celuiqu'elleaccusait do tromperla Justico,maisencorodo servir6esinté-
d'avoirassassinésonami.' rêts.
En attendant,Sezneoavait passéune trèsmauvatso Tandisqu'aidéspar les gendarmes, gardescham-
nuit: pas un instant,il n'avait reposé.A soncalme pêtres et certainsparticuliers,les inspecteursdo la
précédent avait succédéune agitatloiuflêvieuse, Sûreté
puis, dontlesgénérale foulllalont les bolsdosQuatro-Plllors,
un' profond abattoment,et lorsque, lo lendemain tailliss'étondonten borduredo la routodo
matin.M.Vida),auquelil restaita remplirquelques Dresth Paris, entreHoudanet dernièrelocalitéoù IAX Queue-los-Yvolines,
il
formalitésde procèsverbauxet do scellés,lolit rame- M.Vidalse rendaitdanscotte
ner a son cabinet,Seznec,pale, le regardéteint,les interrogeaitlo mécanicienCoulon,qui avait aidé, lo
traits tirés,semblaitaccablepar le poidsdo la fata- 28mai dornlor,Sezneca réparerles pneusdo sa voi-
lité. turo,
Cependant, d'unevoixfaibleet voilée,11eutencore •—Pourcetravail,déposaitle.témoin,J'ai dû appor»
la— forcede protester: ter un cricdemonatelier.
Je no suis pas un assassinI 11n'y a contremoi — Sozneon'en avaitdoncpasî
aucunepreuvede culpabilité. J'ai pu metromperdans —Il m'a dit qu'il avaitégarélo sien,la nuit précé-
mes déclarationsprécédentes, mais ce sont là des dente,sur la routo.
erreursde mémoirecompréhensibles, imputables a, M.Vidalentendaitensultoun autretémoin, M11" Cari-
l'étatd'énarvement otde fatiguedanslequel m'avalent gnonqui, lo26mai,a l'hôtolNourrisson, a La Queuc-
misles pannessuccessives demavoiture.Je maintiens lès-Yvolines, affirmaavoirvu sur l'auto do Seznec
que j'ai bienquittéM.Quémeneur à la garodo Hou- unemallette" quicorrespondait exactementau signale-
dan,malgréqueM.Garnler,employédanscottegaro, montde la mallette doM.Quémeneur.
affirmelo contraire,De même,Je maintiensquo je Lo commissaireVidals'en allait ensultodôjeunor
n'ai passé a Paris,quelquesJoursplus tard, que la dansun hûtoldoHoudan, oùil apprenaitquolesbat-
seulejournéedu premierjqln et queJe suisrentréà tuesordonnéespar lui n'avaientdonné aucunrésul-
Morlaixle.soirdocomômeJour. tat. Maisau dessert,il allait recevoirun renseigne-
« Ce n'est donc pas mol qui, le lendemainmatin, montqui, ou premiorabord,lui parut dosplus inté-
2 Juin,ainsi quo vousme l'avezdit hier, al pu venir ressants. , au _
Par-
me présenterpoury réclamerunolettreau nomdo M.Rommillat,procureurdo la République
M. Quémeneur. quet do Droux, ot M.Giraud.juge d'Instruction,lui
t ce n'est pas mol non plus qui ni pu venir au faisaientsavoirqu'ils avalent été avisésque divers
Havreles 13et 20juin.J'étaisalorsh Morlaix,quoJo habitantsdo Corisy,petit bourgdistantdo Dreuxdo
n'ai quitté.C'esth vousù établirsi j'ai mentiet quatre kilomètres, avalentconstaté,uno huitainodo
si je pas
mesuisabsentéde Bretagneù cemoment. jours après la disparitiondo M, Quémonour, qu'une
s'était dégagée
M.Vidalqui ne semblaitnullementdécldorh lAchcr odeurde cadavroen décomposition
sa proie,allaitfairepart à Seznecdodifférentes obser- durantun certain temps d'un taillis qui, à quinze
vationsqu'il avait faites ot qui lui apparaissaient centsmétrosdeCerisy, et à troiskilomètresdeDroux,
commesingulièrement troublantes. séparaitla voioforréodo la routonationalo, lo g;sndarmo;
Toutd'abord,il mottaltsousles yeuxde l'inculpélo Lo fait lui avait été confirmécpar
carnetde trouvédansla valisode M. Qué- Abgral,originairede Iandorneau. ommoM. Qu*nio-
meneur.Etdépenses
s'arrêtenta deuxfeuillets,portantrespec- nour, qu'il connaissaitparticulièrement. Enfin, un
tivementcesmots: Dépense» Quémeneur, puis : dépen- tait autre habitantdo Corisyavait signalé,co qui ajou-
sesSeznec.Il lui faisaitremarquerque,sur cesdeux encoroa l'intérêtdo l'affaire,quequelquesJourB
- 6-
SEZNEC A-Trjl,ASSASSINE» 3fi&
avantquo fûtconstatéecettoodeursuspecte,il avait étaitdoncfacileASoznecde prendredanscettoloca»
nporousur la routodoBrestAParis,nonloindu tail- llté un train quelconquepour gagner Paris ou lo
lis, dos (laquesdo sang, s'étondantsur cinquante Havre,
mètrcB environ, Enfin,Mlaissait
.Vidalne tardaitpas a recueillirun tèmoU
Paît plusétrangeencore,lo mêmetémoinétant,lo gnago qui supposer que,dansla nuitdu 25au
3 juin, occupédansun champ,avaitvu unoautomo- Komal, J'automoblle doM.Soznec avaitstationnéun
bileà carrosserie torpédo, i dentique a colledo Sezneo, longmoment, vors vingt-trois heures,Burla routode
stoppée auxabords du fourré, Brestù P&ris,à la hauteur dola borne52,a troiskilo-
Unhommegrand,mince,soc,répondantau slgnule- mètresquatrecentsde La Quoue-lôs-Yvollnes, c'ost-a«
i montdo Seznec,en était descendu ot avait pénétré direh un endroitdontSoznocn'avaitpas cru devoir
dan»lo taillisoù II était parti vorsCorisyd^abord, lui parler,
puis,faisantdoml-tour au village,il s'étaitdéfinitive- Voici,on effet,ce.que déclaraitM, PierreDeotofe
mentéloignéversDreux. AGambais;
Immédiatement, M,Vidal,accompagné dodouxins- maçon —Jerevenais deMillomont et j'allaisAGambais, le
pecteurs, sautaiten voiture,et gagnaitCerisy,où on 25maidernier,quand,arrivéAla hauteurdesCanots,
fourindiquaitou'lls étalent,attendus au delàdu vil- j'aporçusa deux ou troiscontemètresuno voiture
lage,a un Heudit la côtedu Lary, arrêtée.C'étaitunotorpédoAcaissefoncée.Sesphores
La,en effet,locommissaire dola Sûrotégénéraleso brillaientd'un toi éclatqu'aveuglé,je dus descendre
rencontraitavec M. Rommillatet M. Glrod,ainsi domachineet continuerma route,au pas.Quantj'ar«
locommissaire Beaumoiou, doDreux,flanqué rivaià hauteurdola voiture,je visun hommegrand
3u'avcc
o quelquesgendarmes et sergentsdovillequi avalent et seccommomol,«coifféd'un chapeaumou,allerot
jugé utilesdeso munirdo plusieurschienspoliciers, venirsur la routo, Jocrusa présencode quelques
la
l*s témoinssusceptibles do donnerd'utilesrenseigne- braconniers, et jo pensaisenmoi-même : « Camarade,
mentsavaient été égalementconvoqués. tu n'as pas le noncoinici », Maisje me détrompais
Immédiatement, ils précisaientlo point d'où leur vite,et croyantque le voyageuravaituno panneet
avalontparusodégagerles mauvaises odeurs,L'endroit attendaitpeut-êtreune aide quelconque, je l'interro-
étaitsinistre a souhait.Unravinprofondrecouvertde geai,
broussailles ot d'unoimpénétrable végétation bordait o—Jo ne suis pas en panne,me répondit-il, Merci,
la voloterrée.Ondécidado battroimmédiatement ce n'ai besoinde rien. »
coin,Leschlons,démuselés, excitéspar leur conduc- jo« Puis,commeje m'éloignais, il ajouta:
teur, eurentvitefaitdécourirveTsunomassoinformo «—Suis-jebiensur la routede Versailles ?
cachéosouslesbroussailles otquorecouvrait devieux «—Ouit Vousn'avezqu'Acontinuertoutdroit,»
morceauxde sac.C'étaitbienun cadavre,maisnon . «Jo romontais s ur monvéloet m'éloignais. Autour*
celuiquel'onrecherchait, Onse trouvaittout simple- nantde la routede Gambais, a cinq centsmètresau
menton présence la dépouille(l'unveau que son doladela voiture,A lueurdesphares,jo quelà
d o la vis
propriétaire, quelquepaysandes environs,étaitvenu votturo u'avalt pasbougéde placo.
déposerlà pours'éviterles fatiguesd'un pénibleense- M.Vidal A la suite de cette très intéressantedéposition,
faisaitbattrelestaillisquibordaientla route
vellssoroont,
'Dissimulant malla déconvenue quelui causaitcette et explorerles étangsne voisins.Maispasplus que les
de succès.-
ridiculedécouverte, M,Vidalse rendait&Dreuxafin 'autres,cesrecherches furentcouronnées
d'interroger le mécanicien,Houdé qui, le 25mai,Ason Cependant, en co qui concernaitl'emploidu temps
et lo
passage, lendemain, Asonretourvers Rrôst,avait de Sezneo au les
Havre, témoignages se faisaient de
réparél'autodo Soznec, plus en plus nets et précis, Tout(Pabord,M11* Louise
Le magistratlui'demandait; Hérandal,vendeuse chezM.Chenouard, marchandde
—En quelétatétaitla voiture ? machinés Aécriro,23,rueJules-Slègfrieu, déclaraitque
~ Enbon état, répliquaitlo témoin. le 13juin, elle se a u
trouvait magasinlorsque,ver»
r- Quopou valt -onattendre d'elle ? quatorze heures,un homme de hautetaille, malgré,
—•Elle pouvaiteffectuersans panne une longue vêtud'un completcouleurfoncéeet coifféd'un clia*
course,La prouve,monsieurle commissaire, queter- mou sombre,
je peaus'envintlui demander a toutede
placé si olle guingois » sur sa
vousdis la vérité,c'estqu'unefoisla '"'paration tête, pouvaitlut vendre
minée,ayantétéprendreun verredan; an débitavec aumeilleurcomptepossibleunemachinea écrired'oc-
M.Sezneo,je lui dis : . casion. '*' ce
«—Si vousn'ovezpos confiance en votrevoiture, —Effrayéepar les alluresbizarresde cliemy
confiez-la moi; j'ai des piècesde rechangeA aller déclaraitM"«Hérandal,etsurtoutpar sonregardsour»
chercherA Paris,jo conduiraicettevoituredans la noiset par d'horriblescicatrices rougesqullùi côutù-
capitale,vousaurez,vous,le recoursdovousy rendre raientlealors visage, je m'enfus appelermonpatronqui
par lotrain,» présenta une machined'occasionAce client.
Et M.Houdé d'ajouter s
• —SezneopréféragagnerParisen auto. Celui-ci, après avoirlonguement marchandé,se déci-
daitAl'acheterpour le prixde cinqcentsfrancset il
On comprendra toutela gravitéde ce témoignage. demandaitqu'onla'lui emballât.11ajoute,qu'ilrepasr
M,Vidaln'étalt-ilpas en droitd'endéduirequesi, le seraitdansl'aprës-midi, versseizeheures,pourrégler
lendemainmatin,Seznecavaitabandonné son projet, la factureet prendrepossession du colis,
c'étaitsarisdouteparcequ'il ne s'étaitdébarrasséde DBUX personnes avaientassistéa cettescène.C'était
soncompagnon de route.qu'après l'avoirdépouillé d e M. Legrand,représentant, la
pour région, d'uneinar-
sonargent, quede machine Aécrire,et M.Georgesde Hainault,
Toutela journée,battuoset fouillésallaientconti- sous-directeur cettefirme,qui de était venuvisiter
nuer vainement, Toutefois,si la policen'avaitpas M.Chenouard (1). . ' A V
encororetrouvéle cadavrede celui qu'ellecroyait Quandl'acheteurfut parti,cesmessieurs racontèrent
avoirété assassinépar Seznec,il lui parvenaitdeux AM.Chenouard qu'étantmontésARouendansle tiain
informations plutôtmauvaises pour ce dernier. la de Paris,ils avalentvoyagé avecl'acheteurdela ma-
i« Lesinspecteurs du Contrôledesrecherchés de chine,Laphysionomie decethommeneleur inspirait
Sûretégénérale,qui avaientété chargésd'enquêterau confianceEt ils n'hésitèrentpas à déclarerA
Havre,découvraient quo,le 13juin,un voyageuraux Sas I. Chenouard que,pour eux,ceni*reviendrait
mystérieuxacheteur,
alluresétrangess'était, le matin,présentédans un. n'ayantpas payé la maohine,
"' pas la
magasindeventedemachines A écriroet y avaitfait chercher. , x ;-
l'achatd'unemachinedito« Royal». Ils se trompaient.Eneffet,l'hommese représentait
2°Lesagentsde la Brigademobilede Rennes,qui exactement Aseizeheuresau magasin.,
enquêtaient deleurcôtéAMorlaix,villeoùdomourait Il se montrafortmécontent en constatantque.:"'' rem-
Sezneo, avaientacquisla certitudequele marchandde ballage n'avait pas étéfait, ... ton acerbe, v
bolsétait parti le 12 do Morlaix,s'était arrêté un —Faites-le.immédiatement, fit-ild'un
momentAPlouaretpourmettresa voitureen garage dansdixminutesJe seraideretour. sur un meublédu
dansuno auberge,et que, de retourtrois jours plus Et il s'éloignaen abandonnant
tard,il avaitreprissa voilureet était rentréà Mor- magasinunebouteilleenveloppée dansun journal.
laix. Un quartd'heureaprès,il revenaitet après avoir
Or, airtslqu'ilslo faisaient observerjudicieusementfait établirune factureau nomde Ferbourg,demeu-
dansleur rapport,Plùuàretétaitunestationdo che- rantA Mayenne, il remettait'a la caissièrequatrebll«
minsde fer, situéeentreGqtngamp ot Morlaix, et des-
serviepar leBrapidesdé la lignedeBrestAParis,11 ~(1)Matindu&jùittçt:W3<, .^
-7-
MO CRIMESET CHATIMENTS
lotsde centfrancset deuxMilot* de cinquantefrancs, Seznecquisemblaittrès déprimé,nofit,aucunedira-
puis, il partait en emportantUtmachineet la bou- cultejiourdéclarerqu'il se nommait: Seznec.(Pierre-
teille.
sa vendeuse, àlosepli-Xturle dit qu'il étaitle |« mal 1878.
Ajoutonsque XI.t'.lietmimi'd, ainsi l'ioinodierii Guillaume),
avalentreconnuimmédiate neuten laque
pliutn de Se/.neu quatre,entants,(el'inlslèro),
t qu'il
qu'il était marié,père de
exerçait la professionde négo-
quo XLVidalleuravaitpnseutée,l'hotumoauquelils cianten botsn Morlaix.
avaientvenduo ttomachin>, le eoininiKsaire de police à luSlire lé généralel'aver-
1,0eoniniissalro ayant missousle*yeuxift>XLClie- tissaitalorsqu'ilolatt ;
nouant une reproduetU n p/intographiqiio du contrat I" D'assassinatsur lainculpé personne do XI.Quémonour;
Quenieiieur So/iuc,h mureiu.ndlUIlrma (iii'il<Muit
en-.
tain que c'étaitbien la .. H.iyul» uelieleo lo 13juin '!<> Ilefouxenécritureprivée,
parSeznec, ù l'aidede la
résultantdela conteclion
machine achetéeau Havre,
chezlui,«pliavaitservia docylogriiphUT le contint.
Eneffet,celtemacldneétaità caractèresparticuliers de l'acte sous-seingprivé relatif il lu propriété
Touaret (Cotes dn-\ord), etdécouvert
do
dansla valisede
« élite».LesKotaienttruqueset lesaligne'iientsdofce-XI.Quémeneur, lo;,'iijuin.
lueiix. M,Vidalvoulutpousserphciloinson Interrogatoire,
D'autrepari, M. Logrand,interrogeégalementpar maisSeznec refusade lui répondre.
l'inspecteurItoyit, déclaraitque l'achetcucde la - Je jure,ilisall-il, que Jo suis innocent.Si j'ai pu
machine,avec lequelil avait vnvngôdans lo train, me tromper...commettre deserreurs...au sujet,de la
avait,«lovantlui,glissédans le filetunesorte,de uiiil- villeoù nousnous.sommes arrêté;*, XI.Quêineneur et
letlo en cuir Jaune,répondantassezexactementnu hu.let do la garooù il a pris le train, c'est unlinn-
signalementde collaqui avait,été trouvéeA la min.» inentla l'autode nia mémoire. Et puis, l'étaistrès
maritimedu Havre. énervépar toutesces pannessuccessives. Et mainte-
M. Georgesdo HalnauUreconnut
dans la photode Soznecqui lui étaitimmédiatement,
présentée, son nant, si vousmo voyezaussi bouleversé,
à o t au
c'est,parce
compagnon de voyageet l'aclietenrdela inacliine. iptoJe pense l'inquiétude
arrestation d oitcauseril ma chagrinque mon
Enlln,d'uno fuiteà la garo du Havre,lï femme.
résultaitque, leenquête,
-U)jtili'.,vers dix-huit heures,un
« l'ont-l'instant,Jo no puisvousillroqu'unechose:
nesuispourriendansla disparitiondoM Quémo-
hommevêtud'un complotgris, coiffed'une casquette Je nour...je n'ai pas assassinémoncompagnon de roule,
de mêmecouleur,ayant;ui IÛbrasun «ciré « ou un D'ailleurs, no répondraiù aucunedo vosquestions
caoutchoucnoir, so présentaitau contrôleot deman- lant queJojeneserai pas assistédemonavocat.
daita l'employé de service,M.Helamare, dolui ouvrir eutbeau insister,Sezneoso renfermadans
la portodo là salled'attentede troisièmeclassequi unM,Vidal
était formé. 1!alors, r.umn train n'étanten partance même profondmutismeet Jomagistratle reconduisitlui-
(Matindu 7 juilletW.l).L'homme rentradansla sallo Lesoir en taxiJusqu'auDépôt.
ot s'assitsur une Unmomentplustard,lo siens; niOine, Se/.neeécrivaitla lettresuivanteaux
facteurLeroy,de banquette.
l'Ouest-Etat,traversantla salle,d'at-
tente,vit le voyageuroccupén fouillerdirnsune
valise qu'il avaitdevantlui.
-- Mais, «' Xlachère petiteJeanne,et chorspetits
disait-il,m'ayantaperçu,lo voyageurferma enfants,
la valise;et, d'un coupde talon,la repoussaHirla.ban-
quette,ayant placé soussa tétouneautrevalise; il « Vous
attenditla formationdu train do Paris qui part du faites n'ignorez pusqueJosuisarrêté,..Novousen
Havreà vingt-deuxheuresvingt-cinq. pas.,.Je sortiraiencorela tète liante...Laisse
doncla rumeur
Lo surveillantMoutolqui contrôlaitlos billotsdo toi et consoletesreposer sur mol,ma lomnio; console-
voyageurs et stationnait,\ l'entréedola salled'attente, Moninnocence enfantsqueje laissasousta garde.
déclarait : serareconnuesouspeuet surtoutnote
—L'homme dontil s'agit était porteurd'un billet laisse pas abattre... et remontesurtout ces
délivrépar le bureaudu Iluvroù destination de Satnt- « Prendscourage petits.
Nnznlro. Quandon appelapour lotrainde Paris,jo vis Réponds-moi an plus tôt et si tu lo peux,tu pourras
lo voyageur quitterla sallod'attenteot prendreplace mo mettreun petit,mandat,puisqu'onm'a confisqué
daimun wagonarrièredetroisièmeclasse,où II plaça, connue touLce quojo possédaissur moi.Or, co n'est pas,
dansle tilet,la valisesur laquelleil dormaitun ins- tu le sais,queje solsun grosmangeur,mais
tant auparavant. pourno pas tomberen boite.
Unautre employé,M.AchillePierre,donnaitégale- « Simais celanudénendailque de moi,ça m'importerait
c'est pour toi, ma chère Jeanne,et ces
mentlesdétailssuivants: peu, veuxrevoir...Prendsdoue
—Ayantapor<;u sousla banquettedo la salle d'at- quatrepetitsangesquoJo
tontounevaliseet croyantqu'elleavait,étéoubliéepar courage...Fais commemoi, surmonte-toiot prends
la voyageurqui so trouvaitla un instantauparavant, revanche,
Jecourus au compartiment danslequel11étaitinstallé, au« Demande ù Xt"Fonillard,monaVocat,un permis
venirmovoirau
pour la lui romotlm : Juged'instructiondo Brest,pour commentsont nos
«—Cettevaliso n'est pas à mol,dit-il, J'ai la plus tôt,pour queje t'expliquo nodois
mienne, » affaires. D emande-lui si jo pas luienattendant.
donnerpro-
« D'ungeste,il mo désignalo mallctiaqu'il avait curationpourla gérancede nosaffaires
placésdanslo fllot. « Jo te prie d'embrasserteschorspetitsangespour
Ajoutonscependantque lo signalement quïicestrois moi,ot decroireù mesmeilleurssentimentsd'amitié.
hommesdonnèrentde l'étrangevoyageurïie corres- KG1JH.1.A11MK SEZNEC.»
pondait guèreà celuidoSoznec.
LomêmeJour,M:Vidal,de retourdu Havre,sur
commissionrngatoiredu jitgod'Instructionde Brest, Soznec,pouvaitcomptersur sa,femme; oiloallait
faisaitsubiril Seznecl'interrogatoire d'identitéhabi- Incarnerpourlui, Jusqu'ilson dernier souille, la
tuel. défensela plur.louchant»et la plus obstinée.
III
MMSKZNW, DI-I-END
ISOVM AIU.—-nKXSEIfiSKMENTH
CONT11A-
— SEZVEC
itrcrninES. A-T-IE UNCOMMCE ? — UNIS ÏIEX-
COVrilKIMNH --
I.KTI1A1X.IX.MYHÏKWBUX INCIDENTDU
MAYENNE,—-SEZNECESTTlUN.STÉIll!
AMOW.AIX. —inU.ETH
HEBANQUE Erl'IUGMENTH -
IMl'AI'tEII.LESCHANCESS'AC-
CUMULENT.
En attendantla venuedu commissaireVidal mu Soznecavait ramenédans cetlovillelo corpsde sa
devaitarriverIncessamment a. Morlaixpour y faire victimeet Pavaitfaitb'nllordansle foyerde la"chau-
lui-même unoenquêtedes plusserrées,les produisaitla forcomotricede sonUsine.
Inspecteurs dière quivoisins
do la Rrlgade mobilede Rennesavaientcontinuéh Quttlquos prétendaientmémoavoirvu,an len-
la maisondoSoznec,ainsiquoses demaindu retourde Soznoc,et durant,troissoirsde
fouilleractivement
dépendances. Lebruit,en effet,couraita Morlaixque suite,s'allumerlo foyerdola chaudière,« alorsquolo
SEZNEC
A-T-ILASSASSINE
7 301
IV
PREMIER ÎNTEnRÔOATOiRK. — UNE LETTRE COMPHOUIETTANTE.
— « LES TÉMOINS DUHAVRE. » —«CEQUE SEZNEC AVAIT
ÉTÉ FAmuA«.OUAHET. » -^ (t11«« QUlîMESEUlt PARLE. »,--.
'IMFERBLANTIER DEBREST. —tE FAMEUX TELEGRAMME. ' --.
UNIMPORTANT DOCUMENT.
Cependant, comprenant qu'endiscutantl'évidenceet Aprèsavoir exposé4 Seznectoutesles charges,gui
on^inscrivant en fauxcontredesfaits nettementot pesaientsur lui et luiavoirrappeléqu'ilétait
définitivement établis,il compromettait singulièrement . d'assassinat et.défauxen écritureprivée,M1.Cinculpé ampion
sa couse.Soznec,touten continuantà affirmer.BOU luidisalti
innocence, finissaitpar reconnaître qu'il s'étaittrompé —Vous:connaissez;les faits.Avez-vous unedéclara-
danscertainesde sesaffirmations et cela,affirmait-il, tionù,faire,quantà l'Inculpation (elle-même 7
•dela meilleurefoidu mondeet sans jamaischercher, Toutaussitranquilleques'il comparaissait comme
a tromperla justice. témoina une simple audienceen justicede
11se préoccupaitsurtout de sa défonsé.il avait Sezneorépliquait tlrunair décidé,Irréductible : paix,
d'abord.priéM°Peuillard, ancienbâtonnierdubarreau —Monsieurlo juge, à -Paris,quand j'ai reçu:lu.
deBrest,del'assister,en mômetempsqueM"doMoro- visltode monavocat. M°de Moro-Clnffert, et tfa seh
Glaffcriauquel U avait demandé,dèsla premtèro seerôtnivo, et hier,.àla pitlson, j'ai vuM*ifeulii
heure, Bonprestigieuxconcours. M*,Feuillardavait lard, on m'alorsque, dit de uo rôpoiirlrc a aucunedes -ques-
déclaréau-Jugetrinstruction« qu'il lui était Irripos- tionsque votiBmo (poseriez tant que l'un dé mes
slblod'assumerla tftchodedéfendreStwnecsansnuire défenseurs neserait, p as présent; M PFeuillard ne pou-
gravementaux intérêtsdo-saclientèle,que ne man- vant m'assister,M«de>Mord-Ciafïeri n'étant pas .14,
querait p as de compromettre les trèsnombreux dépla- Je refusedeïépouure.• • •
cementsauxquels,chaquesemaine.Il serait astreint, «U a d'ailleursété convenuque l'onme choisirait
afin,d'êtreprésentaux interrogatoires. un conseilparmito anombres du liarreaude Morlaix,
Dueon côté,M«de MorojOia«erl faisaitsavoirau quoce twmsBil im'^ltété donné,M*LoHir*
Jugéqubsonnsecrétaire, M.Kahn,seraitprésent;al'in- j'attendrai ouunAutre.
terrogatoire uedevaitsubir,le lendemain, l'inoUlpé. « Néanmoins, 'tiens à protestercontreSe«rime
je Jen'ai
Or, M*Eeùfllài'dse rendaitBlorea la prlsott et il ipasautre chosea dire.
ltivituitSezneca choisirun avocatde Morlaixpour 'dontonm'accuse. —Cependant, observaitM. campion,cettesituation
seconderM»deMorô-GinTteri. ne peut se prolonger r un Jour ou l'autrevousaflMZ
. Seznec,très,calme,réponditqu'il aviserait, qu'il bienobligédemerépondrez non»nopouvons
demanderait probablement fi M»La Mit1 d'Êtreson ainsidéfinitivement, :*-....*' . attendre
avocat...régional,Il continuaù, affirmerqu'il' était 8a»Bso départirdeisoncalme,Soznecdéclaraitr
absolument innocent,mais reconnuttoutefoisqu'il —J'attendraitant qu'il faudra.
s'étaitrendua Parislo 8 juin ' et nia éiiergiquement Et le juge décidédé tenvoyerrtntcrnïgatoirejUs*
êtreallé le 18auHavre. momentoù Seznecauraitun défenseur*
1,0lendemain, 80juillet,M. Campionfaisaitcompa- qu'au Maissi Soznecrefusaitdo parler,<nrevanche,ainsi
raîtreSezneodevantlui. que nousallons le voir,il s'étaitmisà écrire.
A quatorzeheures,l'inculpéquittaitla (prisonpour En réintégrant sa cellule,aprèsavoirréfléchipeu-.
êtreamenéau Palaisde Justice,entre'deuxgendarmes dant quelquetemps, il s'emparaitd'unedemi-feuîlîe
et lesmenottesauxmains.Sonair assurédisaitassez de papierà lettre,dontH le rectoet le
quelle, seraitsonattitude.
« Vêtud'un completmarron{!),ayantun petitcha- dansune versod'uneécriturenue etremplissait
serrée,et la renfermait
peau doveloursdrôlement campé sur la tête, StiznBO enveloppe b ulle/ qu'il cachetait. Commeïl
franchiten grandesonjambuos la distance n'avaitpas étémisau Beerefefc<qu'il pouvaitclreûiBr
la maisontfurrôtdu Palaisdo Justiceet,quisépare lus inaiUB dansles couloirs,il s'en fut là glissersousla porte
dansles tiôcncsdu pantalon,pour cacherla chaîne du dortoiroù couchaientles prisonniersqui étalent
desmenottesquelesgendarmes compatissants avaient entrainde purgerleurs peines,
Lésgardiensqui surveillaient
dlositmilce souslo veston,il traversasans paraître compte BBznec, s'étantrendu»
gêné une.fouiesimplement) ourletisonui slatiomialï, d osou manège,prévenaientimmédiatement lô
criattendantsa venue,BOUS les platanesdoTaltéo gardien-chef qui se rendait.dansle dortoir.,ï.u lettre
où estsituéle PalaisdaJustice, , .u avait le
disparu.Aussitôt,. .gardlen-cliOf .sommait les
«A Tiêurestrente, seznecétait introduit cinqprisonniers qui couchaient danslô,dortoirde lut
danslequatorze
cabinetdu magistratinstructeur.Aucunfleses dire la vérité,sbus peinede sévères,représailles, te
avocatsn'étalentprésents,M»Feuillardfe'ôtantdésisté, détenteur un nommé
dela lettrefinissaitpar.eedécouvrir.
Eérie devantêtre
C'étail
remisenlibcrielé
M»MarcelKahn,secrélalrodo M»de Mdr6<GtafferL nul,
n'étantjpasVenu,et M»LoHir n'ayantpas encoreété lendemain, ayantlu sur l'ehvèionpo,ces mots.*« sar.r
presBénu, , "•'. .,; , . ,.-.• nez, Traen-ArVôlin, Morlaix.Prière'de donnerttûOi
«Le marchandtto bols, mv l'Invitationdu juge, de lulettre. centfrancsau porteur.--Q, Sezneo * , s'était empare
s'assitcommodément sur Unechaireot,curieusement,
sus regardsse promenèrent un momentautourde la Sonstroude résistance,, il avoua qu'il l'avaitdéco*
pièceavantdosefixet'un pouhaut,surun angled'un chetéeet l'avaitlue.il reconnutqu'il
là perlerà destination.
se ipréparait£"
mur*,
Voicice quoSoznecavaitécritau rectodela feuille
{!)Voirle Matindu31îuUlctlli?3. do papier; : .
,-î'ttr-
866 CRIMES ET CHÂTIMENTS
se présentaitn la poiltofeV.'jexploitéea troiskilo,
MachèreJeanne, mètresdo PlouarCtpar M»»veuvoJacobot sonfils,
un jeunehommedo dix-septans.Colul-d, étaitoccupé
'
« Queje motrouvesoulagédo t'avolrrovuoencoro dansun champvoisin quandSeznecl'appelai suis
une fois,..Je seraicontentde revoirencoreunofols —Ma magnéto no fonctionnant pas, dit-il,je
tes«niantset ma mère,s'il était possibleInutilede on panno,a cent cinquantemètres d'ici avecmon
te dérangerpourm'envoyer quoiquecosoit,sinondu auto,et dansl'impossibilité decontinuermaroute.Ne
linge, car je saisque tu as assezdetracas,ot quotu pourrlez-vous pas mopermottro deremiser,mavoiture
as trop besoindo tes souspar ailleurs.Mol,Jom'en dansvotrehangard, Jo reprendraidemain?
la .
passerai.Embrasse pourmoimescherspetitsenfants; «Le ieunohommeaccompagna Sezneosur la route
et toi, ma pauvrepetitoJeanne,je sensqueje t'aime deMorlaixpourl'aidera rentrerla voiture(uneCadil-
de plusen plus fortet jusquema mort. lac moinsforte que cellequi Borvitau voyageaveo
M. Quémeneur). Mais,malgrésos efforts,le Jeune
«GUILLAUME. » Jacobno put fairoavancer l'automobile, Sozneo, alors,
montasur le siège,mit en marche,ot le véhicule,
Voyons m aintenant ce quiétaitécritau verso ; aussitôt, roula par un sentiertortueuxot cahoteux,
• Passesur lobasde rautro page,qui est restéeen Jusqu'auhangaroù Seznoolaissala voiturepour Se
blanc,un petit tampon do voate (sic)légèrementrendreau village.
imbibédansun liquidemoitiéeau, moitiéencre,et « Vingtminutesplus lard, le marchanddo bols
tu connaîtrasle secret,et tu n'oublieraspas de le entraitchezM.Nicolas, restaurateur, placede l'Eglise.
fairetouteslesfoiset tu trouveraségalement le moyen Il se fit 8orvlrune consommation et, par deuxfois,
de m'écrire6l tu reçoiscemot.Mets commeen-tête ; s'informade l'heurea laquelle. lo rapidedo
«Monchermari!» Bresta Paria.Un momentpluspassait tard, en quittant le
cela signifiait-il? Toutsimplement que Sezneo restaurant,Sezneoremita ni"»Nicolaspourqu'elle
aue
lquait Asa ïommole moyen,dansdeslettresqu'il l'expédiâtle lendemain, «untélégramme (but préparé
devaitreconnaîtreAl'en-téte: t Monchermari », de qu'il adressaità stt fjmmepour l'informerqu'ayant
correspondre clandestinement avec le a eu une a Il allaitcouchera Saint-
l'aidede phrasesintercalées entreles prisonnier Brieuc.panno Pktiuret,
Quant au secret,c'étaitle procédéà lignes.
employer. «Deuxjoursplustard,dansla matinée,un moment
Misen possession de ce document,M.Campionlo aprèslo passagedu rapidede Paris a Brest,Seznec-
confiaita un chimiste,en vue d'y recherchers'il no faisaitsa réapparitionchezM""Jacob.Il portaitsur
contenaitpas le « chiffre» quipermettraitauxdeux sonépauledroiteunvolumineux et lourdpaquetqu'il
épouxde correspondre sans que personnene pût se hâtade dissimulerenle cachantdanslauto; puis,
saVolrce qu'ilpouvaits'écrire. ayant donnéun pourboireau fils Jacob,il mit en
Venantaprèsla découverte danslo vestondesdeux marchesa voituredont la magnétodevaitêtroen
billetsde millefrancset des boutsde papier,cette excellentétat, puisqu'ellepartit aussitôt,commesi
lettreno pouvaitmanquerd'apparaître a l'enquêteur jamaisellen'avaiteu depanne,»
commesingulièrement troublante.' L'enquêteJudiciairedevaitconfirmerles " faits rap-
al
En tendant,pendantque ces expériences avaient portéspar notreconfrère.
lieu, l'Instructionsuivaitson cours.La journée du Lo luge d'instruction étaittoutnaturellement porté
26 Juilletdevaitêtre particulièrement mauvaisepour à sodemandersi le télégramme quedSeznec avaitlait
l'inculpé.En effet, il allait être Chenouard
confrontéavecles expédierà sa femme,le lendemain e Bonpassageù
témoinsdu Havre,c'est-à-dire MM. deHal- Plouarot,par M«« Nicolas,et si la prétenduepannequi
naut,Legrnnd, et M«* Hêranval. l'avaitfait arrêter à Plouaretn'était pas destinée,
«Seznec,nous dit l'envoyéspécialdu Matin,ne dans l'espritdu marchanddo bois,a fortifier l'alibi
semblaitpas très presséde leur être présenté.Après dontil avaitbesoinau caBoù son passageau Havre
avoirrefusédese laisserraser,pourtairetomberles serait signalé.Quantau paquetqu'il avait rapporté,
touffesdobarbequi avalentpoussédepuissonarres- n'était-cepasprécisément la faineuBe machinéa écrire
tationet qui maintenantrecouvraitles cicatricesde achetéeau Havre?
sonmenton et de sonvisage,il déclarait: Enattendant d o a la
procéder Vérification d'unautre
—Je consensà revêtirtouslesVêtements que'vous ailbl invoquépar Seznec,à savoir que ce dernier,
voudrez,mais je ne veuxni me ni
raser, me faire ainsiqu'il lo prétendait, l e
setrouvait 13Juinà Brest,
raser,je suistrèsbiencommocelât Seznecdès ainsi quopouvaiten témoigner M.Metals,ferblantier
Unepremièredéconvenue attendait qu'il danscetteville,M.Campion écoutaitla déposition de
pénétra dansle bureaudu juge,En effet,il apprenait M"»Quémeneur, la soeurdu dlBparu,
que M. Chenouardavait formellement reconnula M"»Quémeneur affirmad'abordque c'étaitSeznec
machinea écrire,saisiechezSeznec,commela «Royal et non sonfrèrequi avaiteu l'idéedo monter,cette
n» 10»,qu'il avaitvenduele 13juin à un soi-disant affaired'automobiles. Puis,elleaffirmaau magistrat
Ferbourg, de Mayenne. était convaincue c'étaitSeznecqui avait
M, Campionlui déclaraiten outre que M.de Hal- qu'elle organisé lé départpourque TParlset que, selonelle, co
naut et M. Legrandlui avait répétéqu'ilsavalent mystérieux Américain quidevaitsoi-disant setrouver
voyagé le 13juin dansun compartiment où se trou- dansla capitale,n'avaitjamaisexisté,
vait un voyageur qu'ils avalentretrouvéau Havre, M«o Quémeneur déclara également qu'il semblait
lui
dansle magasinde M,Chenouard, et que,d'aprèBles invraisemblable que son frèreeût do jamais,l'intention
que leuravalent présentées les inspecteurs de do vendreù Seznecla propriété plourivot car,
a Sûreté
Îihotûs générale,ils aval.MtreconnuSezneo, jamaisil nolui enavaitparléet commo il lui témoi-
clloétait per-
Le juge confrontaitensuiteScztiocavecles quatre gnaittoujoursbeaucoupde confiance,
témoins,qui étalentunanimesa le reconnaître, Seznec suadéeque,s'il avaitengagémômedo simplespour-
n'en parutnullementaccablé.
—C'estinconcevable, parlersavecSoznec,il lui en eût certainement parlé.
s'écrlalt-U
| vousvoustrompez CommeM.Campionposaità M''«Quémeneur quel-
certainement, je no compromis vraimentpaspourquoi quesquestions au.sujet des quatremilledollars or
vousVousacharnezainsiAmeperdret quol'inculpé prétendaitavoirversés entrelesmains
Et commeles témoinsmaintenaient éner„(quement du conseillergénéralen acomptesur le prixd'achat
i leurs eznecs'écriait:
dires,Scroire du domaine,le létnoin :
—C'està que vousfallus parité dola bande —Sur ce point,je nerépliquait puis mo prononcer, moisen
des policiersqui s'acharnent contre molI tout cas, Je suiseuro que monfreron'avait pas ces
Maintenant. M. Campionallaitchercherà fairela dollarssur lui quandil estrevenude Bresti car, s'il
lumière sur le prétendupassage deSeznec à PloUaret, avaittouchéune pareillesomme, H m'enauraitcer-
lé 12juin, et grâce auquell'inculpécomptaitbien tainementparlé, ',,.- de no
démontrerqu'il n'avait-paspu se trouverau Havre Enfin,M* Quémeneurrapportaqu'Inquiète
6 la datedu 13. avoirdenouvelles dosonfrère,elleétaitvenuea
De son côté,l'envoyé^ spécialdu Matindontnous Ras torlalxvoirSezneoet commeellene lui cachaitpas
do no pouvoirciter lo nom,— car dans son celui-cilui réponditi
regrettons
l'exercice de«esdélicate» fonction», il a toujoursfuit —anxiété,
NoVousfaitesdoncpu»domauvaissangi Pierre
preuve d'une — prudente leshabiletéet d'uno sagacité
sui- gagne
de l'argenta Pariset il poursuitl'affalroen
remarquable, recueillait renseignements Amérique.
vants; Et Mil»QUémehour concluait t t l'on
, .
• Le 12juin, versdix-neufou vingtheures,Seznec —LeHavreétantun dés portsou s'embarque
un ^
i , . SEZNEC A-T-ILASSASSINE? 367
pourl'Amérique, Soznec songeait-il, peut-être a lors, a M. Campion r emerciait M«« N icolas e t donnait l 'ordre
préparer unalibi, de réintégrerSeznecdanssa prison.Maiscelui-ci,qui
Lo lendemain,M. Campionqui conduisaitson sentaitque le témolgnago de M««Nicolaset surtout*
enquêteavec beaucoup de méthode,citaitdevantlui celuidu jeuneJa°ib étalentplutôtmauvais pour lui,
le
M,Mêlais, ferblantier d e Brest, '•«- crutdevoirdire: '.
En présonco d o Soznec, M.Métal s déposait a insi: —Monsieurle Juge,pendantqueJe suislà, le vou-
—Sezneom'a, en effet,fait unevisitoà Brest,entre draisbienpouvoirvousdonnerquelquesdétails,car,
le10et le17Juin.11vintà monatelierà deuxreprises, je m'aperçoisque j'ai commisdes erreursde date.
le matinversonzeheuresot dans l'après-midivers J'ai dit,je crois,lors demespremiersinterrogatoires,
quinze^ heures.Il m'est impossible do préciserlo Jour qu'enquittait Plouaretle 13au soir,Je m'étaisrendu,
exact; la veille,je m.'ôtafs moi-même présentéchez à Saint-Brleuc, où j'avaispassédeuxjours,et que le
SoznecqueJodésiraisvoir,maisje n'avaispu le ren- 14Juin,J'étaleirepartipour Plouaretoù j'avaisrepris
contrer,C'estcetto visite qui me permetdo placer ma voiturepour rentrerà Morlaix.
ontrele 10et le 17 la date du voyagedo Sezneoa Aprèsavoirconsultésondossier,M,Campion faisait
Brest,parcequeJomosouviense— n effet,—et sur ce observer à l'inculpés
—Vousavez
point aucundouten'est possiblo, qu'unJour de la déjà rectifiécettedéclaration,Reve-
semainequiprécédamonvoyageà Morlaix,' je m'étais nantsur vosaffirmations premières, vousavezdit que
rendua ilouarnenezpour conféreravecmon archi- vousn'aviezcouchéqu'unenuit à Saint-Brleuc, que
tecte.QuantAvousdonnerd'autresprécisions,cela le13Juin,dansla matinée,vousétiezpartipourBrest
m'estImpossible, où vous deviezarrivéversonzeheureset que vous
Acola,Soznecrépliquait: étiezrentréde Brestà Morlaixpar le trainde quinze
— Moiflrme que c'estbienle 13juin quoJe mesuis heures;enfin,que vousaviezpasséchezvousla nuit
renduchezM,Mêlais, Jo me faisd'ailleurs fortd'éta- du—13au 141
blir qu'entrele 10et le 17Juin,c'estle seul ' jour où Sezneo. Parfaitement,monsieurle juge, reconnaissait
j'ai merendreà Brest. .' C'estbiendechezmolque,le 11juin,à quatre
Lepu
juge d'instructionentendaitensultolo témoinde heuresdu m matin,je suisparti à bicyclette pour aller
PlouaretdontnousavonsparléplUshaut,*c'est-à-dire reprondre on auto a Plouaret: Je suis arrivéà
M11» Nicolas, MP»Jaqobet sonfus. , Plouaretvers six heures,j'ai séjournétrois.quarts
Toutd'abord,le magistrats'occupaitdu télégramme environautour de la ferme Jacoe,et, aprèsavoir'
que M"»Nicolasdevaitexpédierque le lendemainà reprisma voiture,j'ai regagnéMorlaixet suisarrivé
neufheuresa MP»Seznec. Ce télégramme était ainsi à — nuitheuresdu matin,
conçu: Cettoversionest bien définitive?demandaitle
juge.
« suis on pannea Plouaret.Renoncea morendre — —oui, monsieur. •"..
à Tréguler,pars pourSaint-Brleuc.G.SEZNEC. » Alors,voyonsun peu maintenant,Quandvous
êtes parti de Plouaretpour Salnt-Brleuo, quel billet
Or,ceitélégramme était rédigésur uneformuletélé- avez-vous — pris à la gare?retour.
Unbillotd'alleret ..
et il étaitdaténon du 18,maisdu 13juin.
,graphique
M.Jacob,aprèsavoirconfirméles••faitsrelatéspar —"Avez-vous — ensuitepris un autrebilletpourBrest?
notreconfrère du Matin,déclarait: Nonl ..-
—La voiturede Sezneofonctionnait normalement! —Vousavezdoncvoyagéde Plouareta Brestsan^
et, lorsquedans lalamatinéedu 14, il s'en vint la billet?
reprendre, avantdo remettreeh marche,il se con- —Non,caren coursdoroute,ou à l'arrivéeen gare
tenta d'en faire giclerl'essenceet le moteurse mit de Brest,je nemesouviensplus,j'ai dû payerun sup-
aussitôten marche, plément, .'..;. .,."-;v
Le juge'demandait: —Vouspersistezà dire que vous êtes arrivéà
—L'autoavait-elle été réparée? Plouaret à bicyclette à sixheures dumatin.
—Je suissûr quepersonne n'y avaittouché. —parfaitement.
M.Campionprésentaitalorsau témoinla machiné —Nousallonsvoir, .
'"a —
écrirequi avaitétésaisiechezSezneo i M. Campionenvoyaitaussitôtchercher-le jeune
Pensez-vous, demandait-il, que le paquetquepor- Jacobet, en présence •.-' de l'inculpé, 11lui deman»
tait l'inculpépouvaitrenfermer cettomachine7 daiti -.
T-Colan'a rien d'impossible,'répliquait M, Jacob} — A quelle heuresavez-vous vu revenirSeznec?
commedimension ça peut aller.Maisce mefrappe — A huit heurestrente|
plus particulièrement, c'est la couleurdqui u papierqui — — Il étaità bicyclette? ..
enveloppe la machiuo,Le Sezneoportait —Non,monsieur..
sur Bonépauledroiteétait,paquetquelui aussi,recouvert d'un Ahl c'eBttrop fort,grondaitSoznec,eh t
' lançant
,
papier pareilà celul>ci. M«oJacobot au témoinun regardmenaçant.
confrontésavec Seznec, son filsle Puis,il scanda:
reconnurent parfaitement.M, Campionpria les deux —Je suisarrivéà Plouaret,je lo maintiens,à sil
témoinsdo so retirer,mais de ne pas s'éloignerdu heuresdu matin,et à bicyclette,
Palais,car H pourrait encoreavoirbesoind'eux, Sans so laisser le moindrementdémonter»Léon
Le magistratconfrontaitensuiteSeznecavecM«°Ni- Jacobaffirma avecforce:
colas,l'expéditrice du télégramme. L'Inculpé ne faisait —Vousêtes arrivénon à six heures,mais à huit
aucunedifficulté pour reconnaître qu'il luiavait conflti, heurestrente.Vousn'étiez pas à bicyclettemais à
lo soindo faire parvenirà destinationla dépêcheen pied,et vous portiezsur l'épauleun lourdpaquet.
question, .'.• „ . Vousveniezbiende Plouaretet non, commevousle
—ce télégramme, faisaitlo Juge, vousl'aviezbien dites,doMorlaix, " '
rédigé d'avancea Morlaix? Seznecripostait : .
Seznectiqualégèrement, car 11avaitsenticombien —Vousn'avezpu voirla directiond'où je venais,
cettequestionétait'dangereuse. Eneffet,s'il étaitéta- puisque Vousétiez occupédansun champdotrèflesI
bli qu'il avaitrédigéce télégramme AMorlaix,c'était —J'étais,en effet,dansun champ,reprenaitM.Ja*
la preuvequ'il savaitd'avancequ'unepanne inter- cobs maisaucunobstaclenomemasquaitla vuedola
rompraitBon voyagoa PlouarcLEt c'étaitdoncla routoet je vousai vu arriverà piedde Plouaret.
preuvequ'ilun avait déjà, à ce moment,l'intentionde —C'estvrai que j'étais à pied,reconnaissait l'in-
BOpréparer alibi. Mais Seznec ne demeura pas culpé, mais jo n'en étalspas moinsvenudo.Morlaix
longtemps indécis,Et, d'un ton ferme,11répondit au à bicyclette.A un kilomètredo votro ferme, J'ai
magistrat: , . crevé.Pourne pas conduirema machtho&la main
—Cetélégramme, je l'ai rédigéà Plouaret, Jusque chezvous,Jo l'ai déposédorrlèreun talus et
—Oùeta;quelle heuro? continuéma route.A monretour,j'ai reprisma
—Je neme rappellepas exactement, maiscon'était j'ai machine,et Je l'ai ramenéà Morlaixdansmonauto- ''
certainement paB au bureaude poste,ferméa cette mobile, „.'•'
heure.Si je rat écritsur une formuletélégraphique, —Tout,ce que vous me racontezlà, observait
c'est toutnaturel,J'ai toujoursdes formulestélégra- M. Campion, notientpasdebout, ,
phiquesdansmespoches,Jel'aic'était datédu t'A,c'estvrai, —C'estpourtantla vérité,s'obstinaitle marchand
maisou .apposantceltedate, pour simplifier dobols.
tes choses,puisquele télégramme ne pouvaitpartir Sur ce, M. Campion,doritla journéeavaitétéplu*
le 18,le bureauétantfermé. tôt chargée,terminaitson interrogatoire, Immédiate-
—
_-*p*-l*
Wfi <[ISB$^V-Mtrti^fàt!!tffô-:
ment, Seznecétait reconduitdans sa prisonet, tout t'intéressent.'
Pourraisitume voirù Morlaix; peux-tu
en regardant lu foule qui, comme toujours,était niefixerun rondez-vous;
accourueà son passaget't lui manifestaitunehosti- KBiencordlalciiicnt t\ toi. 1
lité .desplusviBiblcs et mémoassezbruyante,Soztiec. u G, SEZNtc; i».-.
tout on haussantloȎpaules,dit aux gendarmesqui' Ainsi
l'accompagnaient; quenousvouonsdole voir,elle'portaitla date
. rr-Les imbéciles,ils so fatiguerontplus vite que du13juin,quoconfirmait
> d'ailleurslo timbrede la
luoil, poste.Coqui établissaitque,contrairement à ce
Avantde quittersoncabinet.M.Campionrecevaitla prétendait,, Sezneon'étaitpas à Brestcojour-là.Dqu'il'ail-
visitetie M.Ségur,anciencommissaire dopollendela leurs,il n'étaitpasdavantageà Morlaix,pulsqu'ainsi
Sûreté générale,propriétaired'imoimportanteentre- que d'Indiscutables.témoignages l'avalentétabli,il se
prise industrielleà Brest. trouvaitco jour-làau Havre,entrain d'acheteruno
M.Ségurremettaitnu magistratun importantdocu- machinea écrira,
ment. Alors,coiiimontoxpliquorce billot?...N'ayantpas
.C'était,unelettrequoSeznec,avec,lequelil étaiteu prévuqueson emploi du temps,oncettemémojour-
relationsd'affaires,lui avaitadresséelo13juinprécé- née,seraitplustarddécouvert, etno songeantpasalors
dent,do Morlaix,Elleétait ainsi rédigée: quo losévénements l'obllgoralttï.avoirrecoursà l'alibi
du ferblantier,Soznociravait-ilpas écrit par avance,
de Morlaix,à M.Ségur,cettelottrodatéedu13,et quo
« Moncher Ségur, quelqu'un doconfiance avaitmiscojour-làà la poste?
C'étaitdu moins du juge,Décidément, les
,«je voudraiste voirpour doschosesgravesot qui chosesse gâtaientsl'opinion
érieusement pour l'accusé.•
-VI
LEPANIEH ALlNilB SALE, —« METS LESOUTILS SURLEPLAN-
CHER tffiL'ATEÙEn. »—»CHACUN SESFAUX .TÉMOINS, »S
TENTATIVE D'ÉVASION. — UNE PRISON TROP VIEILLE.—LE
CHAUFFEUR, LABONNE, LEMANOEUVRE ETIJJMfiCANICIJBN.
r-
— CONFRONMTtON
- SEZNKC
IULE.—
SBFAIT
UNJUCE
POÏUER MALADE,
D'INSTRUCTION TENACE.
OENfi-
Quelquetempsaprès,vers la tin du mois d'août, rièrenous.Partishuit, nousétionsbiendouxcents
Seznecallaitse rendrecoupabled'unenouvelleimpru- on arrivantà Traou. L'orageavait lavé le ciel, et
dence,destinéeù grotsatr. encoreleBchargesquo l'ac- jamaisla petite,maisonrosen'avait paru plus gaio,
cusationavaitdéjàaccumulées sur sa tète, au creuxde son vallonvort,Sur le seuil,attendant
Un peu auparavant,M°"Seznecavait sollicitéde leurpèrechargédechaînes,quatreenfantspleuraient.
M„campionl'autorisation defaireparvenirà sonmari Si,commoon le dit, Sezuqoaimeses petits,quelchâ-
du lingede corps.Le magistratn'avaitpascrudevoir timentlui sera plusdur quo les larmesde cesInno-
refusercette,faveurau prisonniersot, tousles same- centst... ...
dis, M«"Seznecremettaitau gardiendola prison,une t pendant,plusd'uneheure,lospolicierssondèrent
chemise,un caleçonet deschaussettes pourSonmari. lo plancherut fouillèrent le "plafonddu hangarplacé
ni
Celui-cirenvoyaitù sa femmeson lingesalo,que le, juste en-dessus. Ils no trouvèrentni les dollars-or,
gardien-chef visitaitainsi que le litigepropreaveulé aUeunvestigede l'infortunéQuémeneur.• ,;
plu*grand soin. , « Toutefois;on.découvrit un recueilde modèled'ac-
« Jusqu'alors,nouBracontenotreconfrèreL.C.Royer, tes divers*et troisfeuillesde papiertimbréportantle
du PefilParisien,11n'avaitrien remarquéde suspect, mêmenuméroque celui figurantsur les feuilles
niais lors du dernier envoi,eu examinantle panier employées, pourle contrattapé&la machine.»
que lui rendaitSoznecavecle lingesuie,ildeperçutà Sicelteperquisition n'avaitpas donnéau fuged'ins-
travers l'étoffede l'anse, un "froissement papier. tructiontoutco qu'il attendait,le magistratn'en
en
Aprèsavoir décousula dite anse, on découvrait, était pas moins,en possessiond'un documentgrâce
enrouléet réduità la grosseurd'unbigoudi,unelettre auquelil comptaitbienconfondre l'Inculpé.Aussi,dès
de l'inculpéà sa femme.» „ deuxheuresdo l'après-midi,mandalt-ltce dernierà
Danscettelettre,l'inculpédisaità M™» Seznec: soncabinet.Immédiatement, M.Campion, présentantà
, —TUiras voirM.X...ut tu tâcheras de le décider Seznecla lettresaisiepar le gatdlonchefdola prison,
qu'il Viouue déclarerau Jugequ'il m'a vu le 13,et lui disaitbrusquement.:
qu'il a lui-même déposéla maolilneà écriredansle —Seznec,reconnaissez-vous ceciî
grenier.Tu iras voiraussiM""Y... et .tu lui diras Lomarchandde bolsdut semblaitpréparéa toutes
qu'elle viennedireaussinu jugequej'at déjeunéavec les surprises,gardale silence.
elle,le20decemois.Tâchedotrouveraussiquelqu'un —Voyons,SBznco, insistaitM. Campion,répondez.'
pourdirequ'Ai a rencontréQuémeneur te27mal,ainsi C'cBtbienvous,n'est-cepas.quiavezécritcettelottre?
nous pourronsIntenterun prucèsaux journauxet Aprèsavoirencorehésité,le détenuso décidaità
nous partageronsnos dommages-intérêts. Fais porter dire : , ... ,
ta réponsepar lesentants,et cacheta lettreBUT eux, — Eli bien, oull.,, Quevoulez-vous, on se dôfond
le là prendraisansqu'onme vole.Afctslesoutilssur comme o nle peut i . - ,- :-,
le plancherdel'atelieret'prieM.'£...doVenirt'nider... —Comment!s'exclamaitle itigo. Maisc'est très
Lefuit que Soznecdemandaitù sa femmede provo- graveI Réfléchissez, doncun peu!Vous * vouliez susciter
querau en sa faveurdo faux témoignages fournissait de fauxtémoignages ? . d. o colère,
déjà juge d'instruction u nearmeredoutable contre A ces mots, S ezneo, le visageempourpré
•• .
lui, Maisce»simplesmots: « metsUs outilssur4c répliquaitavecviolence: , <
plancher de l'atelier», excitaientsurtoutau plushaut —Eh bien,Vousavezles vôtres,chacun ses faux
pointsa curiosité. témoinsI , .--..„ .
Désirantsavoirpour queuesraisons voulait Jugeanttout» discussioninutile, M, Campionsus-
oacherainsice plancher,M. CampiondSeznaç écidait(l'aller pendait l'interrogatoire.N'avaiWlpas maintenant
taire une perquisitiondansles locauxde la scieriede entreles inalns nssez d'élémentspour étayorson
SA7inPC accusation?Sezneon'allaitpastarderà lut onfournir
Le28août,à dixheuresdu matin,le Juged'instruc- d'autres.
tion, accompagnédo Lanoury,chef de lalabrigade Cojour-là, en regagnantsa prison,„Seznecsemblait ....
mobile,de M.RenéVidal,commissaire h BUteté plus soucieuxquo de coutume.SansdoutoIroiivnit-il
généralede Pari?,dosinspecteurs Cunotet Chollnde quo loschose»tournaientvraimentmal bourlut et,
Rennes,prenaitla routede Traou-Ar-Vcllu (1),M.Lo suivantla pittoresqueexpressiondo notre confrère
Hir était présentet Seznecsuivaitderrièrecuiredeux ' L.c. Royor« m disait-il,quos'il suffitdedouxligne»
gendarmes. ..-.., de récrlturod'unhommepour le fait pondre,le dot,»
«Auxfenêtre»de la rue de Brest,tousles Mortnl- slerde M.Campionavaitdo quoiapprovisionner plu-
siens regardaientla petitetroupeet descendaient der- sieurs potence»». Peut-êtrepensait-ilà un nnouveau u
moyenpour correspondre avec sa femme, bien,
(1,EnquêtedeM.L.C. tloyir dansle PclitParisien. mesurantla pontesur laquelleil s'étaitlaisséglisser,
~U~
, \< SEZNECA-'I'-ILASSASSIN»7.? 36&.
-00 —
SEZNECA-T-1LASSASSINE
7 373
VII
UNCOUP l)ETHllVl'ltli
: Ï1ÎMOIN A HKTAniffiMENi'.— IIIUUTS
tël'HAMJKS. — .Ml"SKZNHC DIÎFENI)T(WJOUnB SON MA1U. —
l,KH Ittl'I'OM'SDKSfeXPKHTB. — UN ÏJÎMOlUNACliFAVOllABUi
Al.'ACCUHK, — UKUX DliMJI°SEZNKC.
!.l.'ll'lli:S — VF.RHI.E»
ASSISES,
Aprèscinq mois d'enquête,deux témoinsn'étaient Lotémoinse prêta trèsvolontiersà cette;expérience.
décidésù parler. L'un était mi notaire, M° Vérant, AI,Campionput fierendrecompteque si le déposant
demeurant,7, rue do Paris, à Morlaix,l'unlre, un n'avait plus qu'un uall,il était,excellent.Alors,n'y
imprimeur,M.Lujat,qui hablttittégalementcetteville. avait-11 pus eu confusionde date, défaillancede mé-
LeYinovembre,AI.Vérantse rendaitspontanément moireVM. Lajat affirmaqu'enjuillet, II avait confié
auprèsdu juge d'instructionet lui faisaitles déclara- à plusieursde ses compatriotes, notammenth M.Mitu-
tionssuivantes: viel, libraireà Alorlai.v, et M.l'abbéPrlgent,directeur
—-Le ïiî mai, o'est-a-iliro le jour où Seznecet Qué- de l'écoleSaint-Joseph à Morlaix,le séeretPdesa ren-
meneur le contratde ventede la, propriété contreavecM.Quénicncur.
.situéeà signèrent,
Plourivo,Je nie trouvai!;à Urostvers midi •— Interrogé,M.Muuvicldéclarait;
moinsle quart, ruede Siam,lorsqueje vis venirSez- c'estC'estexactI SI je n'ai jamaissoufflémotdo cola,
nec— qui, l'air souriant,m'abordaet m'adit: parce que AI. Lujat m'avaitl'ait promettrelo
« Klibienje viensd'acheterla do Plou- secret.
rivodontje vousal déjàpru'ié.c'estpropriétémaintenantchose — Ueson côté,AI,l'abbéPrlgentdisait:
l'alto.Jo la plusgrossopartieendollars.L'actede Je m'étaisrenduchezAl.Lujatpour lui comman-
ventaestpaiesigné,niaisne seradéfinitivement régularisé der certainstravaux ; c'est alors AI, m? ilt
quel'après-midi. » de son étrangerencontre. que Lajat
Ce témoignagesi tardif pouvaitd'ailleurstrès bien part Ktl'honorable ecclésiastique d'ajouter::
se retournercontre Seznec,car l'accusationpouvait —.leme rappelletrèsbienquej'ui dit alorsà mon
très bien répondreà cela que Sezneciiiisn.itdéjà cir- Interlocuteur ;
culercobruitdans l'espoirdotrouverensuitedes gens « -- Moi,je connaisSeznec,et malgrétout, je ne
qui viendraient, certillersa bonnefoi. peuxcroireà sa culpabilitéI »
Cependant,cette dépositionprécédantcelle dont ces Les «eus du paynavaienteu vite connaissancede
allons parler,pouvait, apparaîtresariRulicraiieut trou- doux dépositions,qui causèrentdans toutola
blanteaux gens de bonneloi, lin effet,voicice que région uno vive effervescence, et aussitôt,les bruits
Al, l.ujat avait confiéà AI0 Le IHr, avocatdo l'In- les plusétrangescirculaient.
culpé. « Onparlaitd'éntgmutlques personnages qui sonten
—- Klantallé à Paris lenj>9et 30 j'ai vu, J'en cause,télégraphiaitl'envoyéspécialdu PetitJournal;
suis certain,M. Quémeneurqu'on mal, affirmeavoir été on annoncei;ii lait mystérieux,capubloà lui seul,
tuédansla nuit du 25an 211. Kneffet,lo lundi28mai, paralt-ll,do démontrerl'innocencede Seîinec,J'ai pu
ayant quitté'Alorhiixpar le train de nuit pourParis, voir,en effet,au coursde monenquêteune personne
je passai ma journéedu lendemainà faire plusieurs qui, observantde très près les phasesde cetteétrange
visites*.Le lit),Je nie rendisà la Chambre,voirAI,Ini- ulfulre,m'a dit : .
zan, député du.Kinistère.Or, ces deux jours-là,jo « —Il est indiscutable que, depuisquelquetemps
remontaila nie do lionne,'!,pour aller déjeunerau déjà,de mystérieuxpersonnages l'ontdeseffortsInouïs
bouillonPuvnl,prochedu restaurantdo Versailles,et pour sauverSeznec.Il estvisiblequ'ungroupeImpor-
le mercredi je mangeai au Restaurantde Saint- tant du gens agissent en sa faveur,obéissantfous
Hiïeuc,Je suis certainun de ces deux jours, soit lo comme à un mot d'ordre,
tfî),soitle 30,d'avoirvu Quémeneur à l'entréedu res- « Du reste,lorsquedans certainsmilieuxvouspar-
tauiuntde Versailles,1)était debout,ot parlait avec !ozde la culpabilitéde Seznec,aussitôt toutes, les
un groupede trois ,1ele vis prendreuno bouchesse ferment, les visagesprennentune très
chaise,et s'asseoirà personnes,
une table, d'ennui. au vous
« Jol'ai parfaitementreconnu,j'étais sur le point,do apparenteexpression Si, contraire,
feignezde croire à l'innocence,tout le mondevous
l'aborder,muls pour diverses raison» je me suis écoute,chaqueauditeurrenchéritet abondedansvotre
abstenu,
—Ktes-vous tsens,
biensûr, demandaitM«Lo Ilir ù mon- « Celuiou ceux qui dirigentcelte manomvrosont
sieur Lajat,((ne c'était Quémeneur Y extrêmement habiles,car ils sontinsaisissables.
—Je lo connaisIntimement, ..répliquait l'imprimeur; ' « Nocroyezpas que ce que je viensde vousdire
il est venudluer chezmol plus de cinquantefols.Je fiolent. de simplesparolesen l'air j tenez,une preuve:
ne peuxpas me tromper.Je'puis mémopréciserqu'il « Je suis qu'incessamnieiiL deux personnesdoivent
était,vêtudu pardessusgris. venirdéclareril ALCampionqu'audébut, de juin,donc
—Potiqiiot n'avoz-votis pas parléplus tôt7 deman- avant l'achatde la machineù écrirenu Havre, elle»
daitM"Le IHr. ontvu l'actede ventede la propriétéde Plourivo.
—J'ai craint, expliquaitAI.Lnjat,d'être en but à « C'estunetentativeaudacieuse.Maisoù en sontles
toutescm-tois d'ennuis,en faisant,une déclarationsi choses,elle peut réussir.
grave.C'estla seuleraisonpourlaquellejo mosui£ « Et alors,ce ne sera pins îa »tête de Seznecsauvée,
tu ; mais, maintenant,ma consciencem'a obligé à ce sera l'acquittementassuréI
romprele silence. Notroconfrèredu Petit Journalse posait alors In
Immédiatement, M°LeHlrdemandait. à M. question suivante:
de recevoirIn dépositionde Al. Lajjit,quiCnmpion — Quellespeuventbien être ces deux à
exactement au Juged'instructionce qu'il avaitrépétait
confié qui l'actedoventeauraitétémontré? personnes
au tleroniiitur de 1Inculpé, Cofut envuitiqu'il le demandaà tousceuxquoleur
La bonnefol du témoinétait.Indiscutable,
nant à une très iinciennefamilledu pays, AL Apparte- fonctionmettait <ïmêmedo
0 Seznecqui le l'enseigner.Alors,il
LaJot, s'en lut trouve)'M»" continuaità défendre
âgé de soixanteans, était estimédo toiip,Kt.tl appa- son mari avecune obstinationfarouuhoet une éner-
raissaitque,s'il n'étaittu jusqu'alors,c'étaitbienpour gie suris défaillance.
la ralpoiiqu'il nva.it,donnée.Personne,dans Morlaix, —Jo n'ai pas encoreentenduparlerde cela,dit-elle,
y comprisNi,Cuitiplonhii-mémé, ne songeaità mettre Kt j'ignore complètementquels peuvent être ces
en doutela sincéritéde l'honorable, industriel. témoins.Ile mon côté,j'ai dit à bien des gens quo
Cependant,devant les chargeaaccumuléescontre notiu avions acheté la propriété Plourivo.Jo n'ai
Sezuuc,M. Curnplonqui était intimementconvaincu jamais pu, hélasI montrerl'acte à personne.II so
que le marchanddu boisavaitassassinéle conseiller peutque monmaril'ait fuit'mais, dans ce cas,pour-
généralot avait fait ensuitedisparaîtrele corpsde sa quoi ceux qui auraientvu la pièceentre ses mains
victime,se demandaitsi M.Lujatn'était linsvictime n'ont-ilspus encoreparlé?
d'uneerreur.Sn vue, en effet,était très faible,et te « Knllti,mieuxvautturdquejamais,et celanrut-etro
magistralsupposaitfort qu'il avait cru reconnaîtra est,le dernierdes trois puinls,grâceauxquelsM1"Lo
M.Qitctiiéneiir eu une personnequelconque. Hlr m'a assuré un jour qu'il était,à mémodo tirer
Aussipiirel-11 M. Lajutde lire à distancecertaines monmaridu —Qu#f ««ra*. mauvaispas dans lequelil se trouve.
Inucrlptlons, «Je*points? Interrogeaitnotreconfrère.
21-
i?i ;iwi|^]lT-ï;GH^fi^^
,iji~Leapremiérv^épltquait lu dépêche,lesanotatlonsdu carnet,et *;i gantions
M««'SQinëbiFc>iitait''lô'''''tâmQli|.
' manuscrites
gnagoeueM.Lajat;la;second;celuidé..'M*. Vôiaiit, du contratavaienttoutesété écrites;par
5ï*rvM°: Lé Hir:savaitdônèque eee témoignages 80 Seznec.:.--...',••:'''. "'-..•;. '/v':\//.','..,. r;:'v
•étalentdoncaccablantes
produiraient un jourî , Ces expertises pour l'in-
-youi, car M.Lujatétait déjàalléle,trouverdoux culpé,Qu'allalt-ll y répondro?
toi»,pourlui direqu'ilavait vu, à Paris,M,Quéme- lin attendant,M»»Sçznooadressaitauxjournauxde
neur,et ce n'est qu*àla trolslômo démarchedo l'im- la régionunelettreau,sujetdu pardessussaisiChez
primeurque l'avocatdo mon mari s'estdécidéà elloeu juillet, ot sur loquol^expertiseavait fait
< découvrir
,rendrepublique lesdéclarations doM,Lajat. dQStachesdo sanghumain.
«En ce qui concerneM»Vôrant,M»Le Hlr possé- MP»Sozuoooxpllqualt quo àceun pardessusn'apparto-
daitunelettre,danslaquellele notairelui expliquait 'naît pas à son mari, mais soldat.dofarmée
câ que monmarilui avaitdit à Brest.Losterniesdo russo:car sa blanchisserie doMorlaixtravaillaitpen-
cettemissivesont,parait-il,encoroplus formels,plus dantla guerrepourlo nettoyagedoseffetsmilitaires,
probants,queceuxemployéspar M.Vérontdans sa do troupesfrançaises,I'UBSQB, portugaises,renvoyées
déposition. du front.
« Quantautroisième point,jo nesaisoncoroen quoi Elleajoutaitoncoqui concernaitl'examendel'écri-
il consiste* à moinsqueconosoitjustementles dépo- ture,quoles expertsso trompaientdansleur conclu-
sitionsattendueset relativesà rude du sous-soingsion.
privé.
—Savez-vous ... M.Campionso:préparaità renvoyerseBdossiers
pourquoi,interrogeaitnotreconfrôro, dovantla chambrodesmisesohaccusations, lorsqu'un
M*LeHlrn'a pasinvoquéplus tôt ces témoignages î nouveautémoin,M.LoHor,contrôlour à là S.T.C.u.P,,
w-Pouréviterdonouvelles enquêtes dela police,co se— présentait devantle juged'instruction et luidisait:
qui prolongel'iiistructlott et, du mômefait, l'cmprl- Lorsquej'ai apprispar les.journaux, lo 10juillet
sonnementdo monmari.VoilàpourquoiM0LoHlr dernier,la disparition do M. Quémeneur. l'en fus si
voulait même no démasquerces témoinsqu'aux vivementfrappéquoje mo rendisimmédiatement à
assises. la Sûretégénérale.
Pendantce temps,quodevenaitSoznec? » Là,Je déclaraiquej'avais vuM.Quémeneur, il y
« H engraisse, nousapprenaitl'envoyé tut PetitJour' avait trois ou quatre semaines.Lo conseillerétait
liai, toujourstrèsbien renseigné.Chaquejour, il fuit montédanslo tramwayoù j'étaisen trainde.contrô-
commander au dehorsses repasdu lendemain, no so à la station« Soltérlno-Concordo ». C'estlui qui
privedo rien et mange de bon appétit, Touslos ler, m'adressalo premierla parole.Jo le reconnus {aussi-
dimanches, Il reçoit la visitédosa femme;lo jeudice tôt,,et la conversation s'engagea, d'aborden breton,
sontsa mèreet ses enfantsqui vontlo voir,enfin, puisen français, • sur' nia' famille,sur mesaffairesper-
chaquefols qu'un prôtrova visiterles prisonniers, sonnelles. .
Sezneene manque pasdes'entretenir longuement avec Lojugedemandait au témoin: . * v
lui.LeresteMutemps,il emploiesosloisirs,ondehors —M.Quômenour vousa-t-ilparlédoco qu'il venait
do ses promenades chezlo juged'Instruction, à con- faireà Paris?
fectionner dessacsen —Non,répliquaitM,Le Hor..Ilm'a parlédo moi.
* Malgréla curiositépapier.
dontil estencorel'objetde la Hm'adit monmétierne devaitpas'êtrerosétous
paît des Morlaislens, qui attendent souventpondant les Jours,que JO lui ul dit, qu'en effet,les voyageurs
dèsheuressousla pluiebattante,dansl'espoirde lo n'étalentpas toujourscommodes,quoc'était:plutôt
voir passer,lesvisitesforcéesque Seznecdoitrendre dur.
nu magistratinstructeurno semblentpus lui être «La Sûretén'attachapas grandeimportance à ma
désagréables. déclaration, car Jo no pouvaispas préciserla date.
•«'Çjioque foisquelesgendarmes vontle chercher,U LeGjanvier,j'étais confrontéavecles commissaires
ne "— pas dedire,tout gul'tsrett de la Sûretéet je maintinstoutco quejo viensde
'•'«manque
Allonsfaireunepetiteproux u<deau grandair, vousdire. ,
celahonousfera pas niai, do * M.Campion faisaitobserverau contrôleur qu'ilpou-
« Naturellement, il continueà protesterdesoninno- vaitse tromperet qu'il'étaitencoretempsderevenir
cenceet, toutcommesa femme,du reste,il accusela sur sosdéclarations.
police d'avoirtoutcombinépourle perdre. MaisM.LeHorlui déclaraits
*Cetteattituden'étonnepas ceuxqui leconnaissent. —Jonoconnaispas Soznecet je ne l'ai jamaisvu.
D'ailleurs,un jour, dans un débitde Morlaix,un Maismettez-mot dovantM. QUéinenour en vie, ou en
parentdo seznecn'a-t-ilpas dit à une personneun présencede sou cadavre,Je ne pourraisquorépéter
instantsoupçonnée de complicité : Ce quoJ'ai dit à la Sûreté générale.
*>—Mon vieux,mémosi tu ns trempé dansla dis- —Comment avez-vous connuM,Quémeneur ?
parition de Quémeneur, tu n'as rien à craindrei jo —Je suisné à 13rest, et suisl'aînéd'unefamillede
connaisassezSeznecpour savoirquo, s'il est cou- dix-neuf entantsencorevivants.J'étaisinstalléà Pont-
amais11n'nvquera, jamaisil nodirarien. » où jo tenaisune tannerie,Matsun lncondlo
«f)éjcela,M.Campion
pable,
lui-mémo n'a'pas tardéà so Croix,
détruisitmamaison,Je no pusrelovermoncommerce
convaincre. Aussin'uttend-il plusque losrésultats des et partispourParis,où j'entraià la.Société desTrans-
expertisesdemandées à Parisuu servicede l'Identité portson commun.3'al connuQuémeneur à la pré-
judiciairepour cloresondossieret renvoyerSeznec fecturedo Quimper, é té
où J'aVais convoqué pourma
devantla Chambredes misesen accusation.» demandedo commercedo tannerie.C'étaitBonnom
, ...Lemardi11décembre 1923,M.Campion recevaitlo qui m'avaitfrappé,car j'étais en relationscommer-
rapport de M. Dayle,chef de l'Identité judiciaireà cialesavecplusieutsQuémeneur.
'Paris, et l'expertcommispour vérifiersi la machine «lin 1022, nous nous sommestrouvésde nouveau
à écrireachetéeparSeznecauHavreet retrouvée dans en présence,en gare de Quimper,Nousfîmesle
un local abandonnédo sa scierieà Traon-Ar-Velln, voyagéendeuxiènio classedo Quimperà Landerneau,
étaitbiencellequ'avaitservià taperlesdeuxcontrats ou Quémeneur descendait, et Joeontliuialsur Drost,
de ventedu domainede Plourivo. «La troisièmefols queJo vis*Quémeneur, c'estdo
Or, M. Iluyle affirmait que,sans aucundoute,les 26mai1923, "- êi sûr \ doceltedateî
„.,,..
deuxactesavalentété écritsavecla machiuosaisie — Encoro u nefols,vousoiesbien
—J'ai pu la vérifieren morapportantà mesfeuilles
au domicilede l'inculpé.
M.Payloqui avaitexaminéégalement le pardessus. doservice sur mesdimanchesdoliberté,Hoplus,ce
maculétrouvéchezSezneclo23Juilletdernier,y avait Jour-là,J'avaisdresséun procès-verbal à un voyageur,
relovédes tachesreconnuesà l'analysepour Ciredu ce quim'aservidopointde repère,
sang séché.Par contre,l'examend'un autre pardes- M»»Soznoc, ayant ouconnaissance doce tômolgnogp
sus,d'unvestonet d'uneculottebleueavaitdonnéun la favorableà son mari, adressaitaussitôtune lettreà
résultatnégatif. presse,dontnous extrayonsle passagesuivant:
a u
Quant rapportenvoyépar les en écriture «Mon mari,écritM»»Seznec,a toujoursénerglqUe-
dontles recherchesportaientsurexpert» l'original de la mentaffirméquo M, Quémeneur l'avait quitté6 la
dépêcheexpédiée du Havreà MU» Quémeneur, sur lo garod'Houdanle 25mai, à neufheuresdu soir.Des
carnetdenotesdeM.Quémeneur, aveclesdeux pages témoins,dontlono suspecte p as la bonnefol,ontcru
concernant les prétendus voyagesdeDreuxà Paris,et avoirvu, à la mémodate, en plolnonuit, tempérée,
de Parisau Havre,et enfinsur lesanntatlcnsmanus- il est vrai,par.un clairdo lutte,Sezneoet MsrQuéme-
critesqui se trouvaientau bas de»deuxcopiesdu neuruUfondd'uneuUto, capoteet Ms-çôléselevés.
contratBous-seing privé, les conclusions étaientque ÉJ'en uppolloà tousvoslecteurspourqu'ilsfassent
' '
, SEZNEC,A-T-IL ASSASSINE? ' $7&
cotteexpérience
' clulr de lune, desqu'ils : regardent,par uno nuit de ans. no saçhliutpas un motdo français,—les écoles
inconnuspassant non en automo- n'étantni nombreuses, ni fréquentéesen pretogno,11
bile, maisà pied,cqqui est plu»facile,ot jo ne crois y a quaranteans, •—pour le petit'séminairede Pont-
pas qu'ils puissentdéclarerqu'ils pourraientrecon- Croixoù il est restéseulement quatre ans, la presse
naître cos personnes,sur lo vu d'une simplephoto- s'estdiviséoen troiscamps; 1° celle quise contentedo
graphie, au boutdotroismoisI donner'dos faits; 2» celle qui soutientSezneo parce
« Sezneoavait toujours formellementsoutenuquo que,sans examen,
kM.Quémonour o n le déclaraclérical ; 3° cellequi
l'avaitquittélo 25 mai, à neufheures l'attaque,parceque, sans examen,Il estou doitêtre
du soir. On a prétendule contraireet on lut impulo clérical,C'ostpar trop simpliste.Plusieursémlnents
10crime,Or, la dépositiondoM.LoHor,qui a causé chefssocialistesou anticléricauxont été les condis-
avecM, à Paris, le 20mai, à six heures
trontoduQuémeneur,
soir,otcolledoM.Lajat,qui lovit lo80mai, ciples Seznoc.
de témoinsdans l'affaireQuémeneur, témoins
égalementà Paris,prouventquemonmaridisaitvrai, disculpant a Seznec est il l'a
croyant,,comme no jamaiscaché,
11n'a pas fait disparaîtreM.Quémeneurdansla nuit maisil n'a jamaisfait de politiquemilitante,
dû 25au se mai; «Par contre,Quémeneur, par sa situationpolitique
« MaisqUidoncoseraitsoutenirquo M. Quémeneur bien trancliée,\est slllonnisto et catholique.
n'est pas encorevivant?Tousles parents,de M. Qué- «Cléricauxet anticléricaux
meneur,qui l'aiment,devraientse joindreà moipour puterni lesuns ni les autres,net 'ontdoncpas à sô dis-
pourjugerSeznec,ial
demanderque les recherchessoientorientéessur Une n'y a qu'à laisserdo côté l'opinionpolitique qu'il
voiodifférente'decellesuiviejusqu'ici,Cesrecherches eueou peutavoir,
permettraientcertainementdo découvrirM. Quéme- « Je vous'prlcd'excuserla longueurde ces explica-
neur vivant Jo veux16 croire,ou.d'ajiprondrodans tions,nécessairesen raison des attaquesmodérées
quelleslo conditions11a pu disparaître,c'est plus quo dansla forme,maisperfidesau fond,qui viennentde
.jamais moment.pour les parentsdo
• Quémeneur, • de se faire Jour. r i
renouveler leur offredo prime. « Quatretémoinsviennentd'établirquoQuémeneur
« Et qui dit qu.oM,Quémeneur n'en avait pas assez était vivantaprès le 25mai, d'où impossibilité
dé Landerneau,dePont-1'Abbô et d'ailleurs?..,Tient-il Sezneo pour
.à sortir de l'Incognitodans lequelil s'est volontaire- au 26mal. de l'avoirfait disparaîtredans la nuit du 25
mentrenfermé? <« On les raille,touten admettantcommearticlede
«L'accusationd'assassinatportée contremonmari loi paroled'évangile,Sentencetolmudlste,
étant maintenantimpossible, on va essayerd'étayer quointangible,destémoinsayantvu un-inconnuà qtiinzomètres,
l'accusationde fnUx, au clairdola lune, ont reconnucetinconnutroismois
«Je répèteque l'actedé voûtedo Plourivofut signé après,sur présentation d'une photo. .
pal* M. Quémeneur, Je l'eus ontroles mains lorsque «Je n'ai pas à de la valeurdes quatre der-
mon mari partit pour rojoindreM. Quémeneurà niers juger
Rennes,Soznec n'ayant pas tué"M. Quémeneur, il témoignages, mais j'ai à insistersur co point
devait~ et doit d'ailleursencore— tenir le disparu que, s'ils sont tardifs,-c'est parce que la Sûrotéa
pour vivant, comment, d ans ces conditions, aurait-il, refuséde les recueillir,alors qu'ils s'étaientofferts
ainsi que le prétendl'accusation, 6Sé fabriquer un dès la premièreheure.
fauxacte de.ventéYC'eûtété, de galté de ucuur,S'ex- miseen doute,on ergotesur lesne
«L'existence d o Quémeneur pouvantplus être
motifsde3onsilence.
poser à ce queM.Quémeneur se dressedevantlui et Onse du côtéde la famille
l'accuse.Certainsparlentd'expertises j pousen repar- 10voirmort. range qui veutdécidément
leronsen tempset lieu, «
' Dans ma dernière lettre, J'ai laissé entrevoir
'., ', '« MAUIE-JEANNE SEZNEC.,.» diversmobilesdu silencevoulu de Quémeneur.* Sa
familleno poUrràit-elle paspromettreunoprimeô, qui
...Quelque tempsaprès,c'est-à-direle 13février1924, lui dirait s'il est Vraiou faux que Quémeneur était
apprenantqM*»* ue ^instructionconcernantsonmari,allait sous le coup de poursuiteséventuellesd'un million
être close, Seznecadressaitc"etteautrelettreà la recouvrable p our bénéficesde guerre?
,. Presse. .'',. r «Ne pouvantplus accuserSeznec d'assassinat,on
Avecrirtipartialltôdontnousnoussommésfait une «Seznec veut l'inculper d efauxen écriture,
règleabsolue, nous la reproduisons i n extenso, n on est un accidenté; il ne peut se livrerà
seulementparce qu'ollo honore l'obstinationcoura- aucuntravaildé
ture on fait précision,il est Incapable,
d'Imiterune
son écri-
écritureou
geuse de celle qui l'a écrite, mais parcequ'elle con- fol, quelconque
tient certainsdétails^qu'unhistorien'éprisavanttout signature.
dovéritén'a pas,le droitdo l.aisserdansl'ombré. «D'autre part, Seznec n'ayant qu'une instruction
-. i ' primaire,commeon font foi ses lettres,il est inca-
,' '."'.' pabled'établir,tel qu'il est, l'actede vontode plou*
« Monsieurlo rédacteuren chef, rivo.
« 'fous expertsou autres,qui déclarentle contraire,
«Je .vousprie do me pardonnersi j'abusede nou- sont,malgréleur bonnefoi, en contradiction avec >a
veau; je tiensà faire appelà Votrebienveillance, Vérité.
« lorsqu'il se produit Un accidentmatérielquel- «On dit que Seznec,pour tout argumeht,dit que
conque,un accident-lot,pour palier la languedes la«police veutloperdre.
n'ignoreque tout policier,depuisle simple
assureurset dés Juristes,on recherchenon seulement Nul
leur responsabilité, moisencoreleur degrédansleur agentde policejusqu'auchefdela Sûreté,estcrusur
responsabilité, o'est-à-dirosi la victime peut être parole,
indemniséecomplètement, partiellement ou point du «Je poseseulementla qURsllonj si on n'y répond,
toutj s'il y a absencedo fautesde sa part, faute par- «EtantdonnéeUneCopiedactylographique, peUt-on
tielleou totale. faire répéter
, ou mémomodèle? Uneerreurde touchea unemachine.du
« Qu'il.y
' ait blessure simple ou grave,mort,
enquête. «J'en ai fini. ,
« avoirrelevéles faitsmatériellement établis, «Unebonned'un restaurantd, é _;. Sainte-Adresse avait
on Après
tient compte dos éléments psychologiques et déclaréavoirvu Quémeneur, en pleinJour,les 11,12
moraux.On no s'attachepas à l'éducationpremière, et 13 Juin. La policepassa, Laditebonnedit alors ;
ni à l'opinionpolitiquede l'auteurde l'accidentet de « —Cen'est pas Quémeneur,parceque Je n'ai pas
l'accidenté, vu ses dentsen ôr. »
« L'affaireQuémeneur «cetun accidentsocial,s'il est « Pour s'apercevoirque Quémeneuravait desdents
vrai, commed'aucuns,do bonnefol ou intéressés,le en or, il fallaitqu'ilrie, à gorgedéployéeJe nopense
croit bu veulent le faire croire, que le conseiller pas que c'étaitle cas du restaurantde Sainte-Adresse
généraliiôltmort / , Havre.
«Jo dis que co seraitun accidentsocial,]&dispa- du«J'aurais encorebeaucoupde chosesà dire. Ma
rition mystérieused'un hommene pouvantêtreassi- lettreétantdéjàlongue,je m'nrrôtè,quitteà y revenir
miléeà-rôcràsententpar voiture,auto,tramway,rail- au besoin, ... , aVeomesL
way. effondrement do maison,explosionindUBtrlollo «Je vous prie d'agréer, remerciements,,
ou de miiiëjà moihsque ces accidentsn'aientune l'expressiondo messentimentsdistingués.
origine cMmlhûiie,
« OrylolpsriusSozrtëôquittant Plomôdiernà douze « MAMË-JKANNE SÈZHEC, »
-83.— ,
-no CMMI's1,1 ( HAii.MKNi'S
Le jii:;rmi i>ti( LU 1i> .i.ni aili.sscoans ,' ..t.uuix, voi devantla ehe.ndaodes mi.,,', in accusation,a
M.t'.îtmpioi:.|ll!;ctl'lll-Illlftloii.eVOIllle<uilte l'illS- Hetllle:;.
'il de !'.id.i.i.'Sr.K.r, ni., liait le Un..'ITail Le liiarebandde bolsn'allait pic; tarderà cpmpa-
lllier,
proHiver.i.' It lepuh!.aie,pui.roidniiiiaiiee de ren- laitie devani:c jug's.
Mil
n (Miw.'ii-,cr.IAroufrin.iiwmoi un i. \:\ r.ov-t:ii;\i i-:
1
IM sws ml'uneHI:.•- SI./MC j-Viur.,.rcnir... UKVAM
I:: Muv i\ Aicrsi:m.ions. .- «Vi>i'
r.\ i>ia.sun\« u.uui.i-:,
i \KnisM,n: iiniMiis. CM: M.VCIUYVIKIN uts
iMi.i'iiu.;!... - SI/MC MI:TOITi\ iinn;,
Apeinetes fmliiatiîes indieialn>élaient-elles necoin- le Parquetde Hauiliotiillel, que.c'étaitle uoipsdol'in-
j'iio qtiun nouvelnui.li:d suffii;.-ait,qui allait pen- fortunéconseillergénéral quo le garde.Aneibutist
dant quelquesjouis aieaparer et tioitole,l'opininn availrepère.
publique. Copoiuluul, notreconfrère, du Jnunuilobservaitput-
le samediII mai,M.AngibniiM, garde paiiicnlier demment :
d'un Pu dechu—e.t'air-nit unetournée dansla partie « Il ne faut,pas -e lutterde conclure.D'abord,les
'le la forerde Itambouillei ditele coindu Unis,loi.-- parentsdeM.OtiémoiuHir fixerles
qu'uneodeur e\ir.'momentnauséabondeattira son sur le pointde savoirsi pourront les vètenunts et magistrats
le délirer
(dteniinn. N'étant,misen quête,il découvraitbleiitiM,de l'Inconnusont ceux du disparu; en outre, si
,'.ilei,. c.h'hi»sniisune jonchéede longuesherbes,le M.Oiiéineiieni a étéassassinéen mai1!);;), connueon
eoips d'un (ciinueconipltteiium nu, étendula lace le suppose,ne doit-il pas resterde lui qu'unsque-
ioutret.rre, letteï »
Aussitôt,M.Angiboust téléphonait à la gendarmerie 1.'autopsie lo docteurPaul, l'éininentmédecin
de l\iichei'ori-i-n-\\elines, et peu de tempsaprès, les légiste,étaittpie venupratiquera l'hôpitaldo lliiinbonil-
geuitannes.[mis ies ma^istiatsdu Parquetde Riim- Ivt, allait iléji'iporternu premiercoupà l'hypothèse
bouiltftarrivaientsurleslieux,aveolodocteurRiihoti- envisagéepar les magistrats.Aprèsavoirrévélé(pie
dlu, médecinlégiste.Aussitôt,on procédaità un pre- le mort portaità la bas*du eranoles d'en-
orifleos,
mierexaine,tdu cadavre(I).«t.'élailccedd'un homme trée,dedeuxballesd'unbrowningde septmillimètres
d'.-'-s•<inrlecorpulence et detailleniovenne, auxrlie.- cinq(piiavaienttraverséle cerveauet s'étalentlogées
\cu\ noiis, reli'vésà l'aïucriciuiic.LutéU-étaiten dans la massecérébrale,lu docteurPaul établissait
partie nioinitiée, et la décomposition du corpsassez qu'untroisièmeprojectile, tirédo côté,presque11bout
.tvaueco,au punitqu'onen étaità se demandersi le portant,ainsi que les deux premiers,avait traversé
(léfllli'.pui'Mileu liondesmoustaches. te maxillaireInférieurdo pari ou part et de droiteà
" le d...:.-nrllabntirdii! riievaità la nuqueuneblés- gauche.,et qu'enressortant,il avaittraversala main
MUTproduitea son avis par une ballede revolver Le cadavreno portaitaucunetracede vio-
'•'. qui aval',dû déterminerla mort.I.e poucede la gauche. lenceet tout,permettaitdo croire que la victime,
m.lin gauchoavaitité percéjiar un projectile,ce qui assaillieA l'improvlsto, avaitsuccombé, avantd'avoir
• inldaiilienoh'i' quelal,.malleni«uxavaitduchercher eu le tempsd'esquisserla moindregesteda défende.
se protêt ccoiiiro menaindontil étaitl'objet,en Deplus,l'éniinenlpraticiennfnrninitquola mortne
portant\ .veinentsa mainderrièrela tête.Le prati- remontaitpasit plusdedeuxmois,Or,on sait que la
ten<..a.uitae;.d.-11111111 le défuntportaitun(leii- disparitiondo M.Quénioneiir remontaità.plus d'uno
ner auquelil ne restalique qu'unedent, la s coude iliet- minée.IVautre part, la di'iiiuro de l'inconnu-no cor-
SiVeg;:t!ilie. pas àfrèredu
celtedoM.Quémeneur,
« He1avi>du praticien,1,.,corpsélan là depuislong- respondait Le11mai,le disparu, M. Louis Quémeneur,
temps,maisseule était capableîle donner sa sieur,M",:Poullguen, et lo maride cettedernière,
quelque.-- pi,, isioiisl'autopsie
sur la ili-.cdela Iiiolt. se picseiit.iieiit au l'alaisde Justicede Rambouillet,
1On in eiait là, et mi demandaitdans quelles où lesattendaientMM.l'ilaire,procureurdela Répu-
circonstances ici homme,dontonnedécouvrait aucun .Sylvestre, Juged'inslriii'iion,Vidal,commis-
voteinoni, avaitpu èlre as-assiuéen tel endroit,et. blique, saire au contrôle, ile la Sûretégénérale,et plusieurs
pourquoi, quand un geedanneen fouillantlesfourrés inspecteurs de la brigade mobile.
tout amourde l'unir...'où gisait le.cadavre,déenu- M1"JeanneQiiéinene.ur n'a.vuilpu se joindreà sa
Mit,ilis-imulésous\iwamasde ronces,un pardessus famille,le Parquetde Morlaixl'ayantconvoqué pour
(i'antoiiiohiliste uns, tivhfoncé,dontla doub.'.!ire inté- cemèinejour.
rieureémittouteteinté"de sang. LesU'oistémoinsprésentsauxquelson présentaitlo
« 1.-s Utiles,largeset étendues,apparaissaient très troiiVésur locadavrenule reconnaissaient
nottenicnt. Chacunedes pochesde co vêtementconte- pardessus pas commeavant appartenuAleur parent,pasplus
naitun gant.Celaitune'pairede gantsspéciauxpour que les dive.iv. leur lurent égalementpré-
objetsqui aveclo
conducteur il'anto,gantsde luxeavecîeimoir.Dans sentés.Unoconfrontation
la pochegauchedu pardessus se.trouvaientégalement il était,en effet,entièrumont corpsétnit inutile;
méconnaissable.
unochaînede montre ainsi qu'unpetit nécessaire d e D'ailleurs, l es recherches entreprises ailn d'établir
toilette,contenantnotamment un peigneà moustache, l'identité'du cadavre mystérieux n'avaientdonné
auquel a dhérait quelquespoils. » aucunrésultat. K tvoicice que M"1 "Seznec disaitAce
Los comptionsparticulièresdans lesquellescet sujetà notroconfrèreduMutin:
inconnuavait été assassinéet découvert,invitaient — Avanttoutoxamoii,toutopreuve, c ommo si l'on
les magistratsa sodemanders'ils n'avaientpas sous voulaitposersur l'opinionpublique,le.nomdoSonnée
les veuxle cadavrede M. Quémonour, disparulo assassina étéjetéen pâturenonseulement enFranco,
courantdonssa
21»riiai 19,'3.Kn effet,M, Quéiiieiicur, parti do Lan- maisdans le monde,entier.Misau do la victimedo Rambouillet,
derneaule 2»malen compagnie de Soznec,ainsiquo prisondo la découverte
le rappelaitle,rédacteurdu Journal,avaitété aperçu et dol'accusation quol'onfaisaitcourirsur lui,savez-
pour la dernièrefoisdansl'autoquedconduisait Sez- vousce qu'il a répondu? Voici:
neo,lo25maiau soir,prèsdola gare, Houdan, o dis- < —- On pontdécouvrirautantde cadavresquo l'on
tanted:; la forêtde Rambouillet d'environvingt-cinqvoudraet où l'onvoudra,je suis hlentranquille :..lo
kilomètres. Il n'était doue pas Invraisemblable
Seznec.s'il avaitassassinéM.Quémeneur,
quo n'ai tué personne,
l'euttrans- reproche !»
ma consctuiicu' est,ù co sujet,snns
portéjusqu'à l'endroitoù lu cadavrevenaitd'être — KtM'»"Soznecconcluait :
trouvé. Que la familleQuéiuonenrchercheson frère
« Knoutre,la corpulence deM.Quémonour étaitsen- vivantencore,jo lucrois.C'estson devoiret surtout
siblementla mémo(piecelle,do l'inconnu.I'.nfln,le. son plusgrandintérêt.
conseillergénéraldu Finistère,portaitun pardessus « Maisque l'on no continuepoint sanssur prouve,
nnalnguia celuiquel'onavaitretrouvé.» lrnmonsocontretouteévidence, Ajeter lo déshonneur Soz-
I! v'tn Li'.Ia'.îpas davantagepour qutm nec, innocentet martyr. un
majorité,l'opinionpubliquedécrétât,d'accordavoc Lutin,après avoirordonné supplément d'enquête,
et
ayant pour tut d« .varJÛercertainstémoignages
(t; U PetitParlîiOD du.12mai1924. nbtammantcelui de NLL* H«r, la receveurdo la
SEZNECA-'MLASSASSINE? 3'?