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A-T-Il ASSASSINÉ ?

SËZpC

''-''' MYSTERIEUSE DISPARITION. — CEQU'ON ÏROUVE DANS UNE '


VALISE. —LE COMPAGNON UEVOYAGE.<-~L ES SOUPÇONS DB
LAPOLICE... —SEZNEC —SEZNEC
SEDÉl'ENt). ESTAnRÊTÊ /
.".'/
Le29mal1923, M.Pkrrc Quémenour, marchandde plusen plusétrange,Onétaitendroit,en effet,dese
bolsh Landerneau qt conseiller général du Finistère, demander pourquoi, si la dépêche étaitvraimentau-
se rendaita Paris pour s'occuper* d'uneaffairede le-marchand debolss'étaitrenduau Havre
liquidation de.stooltsavecun courtieraméricain. thentique, oùrienno semblaitl'appeler», et, si la dépêcheétait :
Il semblait trèstranquille, trèsen(ormeet enchanté fausse,ainsi que les inscriptions portéessur le car-/
d'avanced'unvoyagedontil escomptait lesmeilleurs netde dépenses, pourquoil'inconnu mystérieux, après
résultats. avoirfait disparaîtreM.Quémeneur, avait-ilgagnéle
Le13juin,sa soeur,WiaQuémeneur, ô,laquelle,con- Havreet abandonnédans la gare de cottevillela v
trairement a sonhabitudo,il n'avaitpas donnésigna valiseds sa victime,en y laissanttousles papiers.
dovie,recevaitle télégramme suivant:, d'identitéet le carnetdu malheureux conseiller gêné- :.
ml?... Enfin,pour0 quellesraisonsavait-ilenvoyé.
« NerentreraiLanderneau que dansquelques jours, cottedépêchea M» et rotlrôde l'eau,où
Toutva pourle mieux. ». ilsavaientétéjetés,cQuémeneur,
espapierset ceportefeuille, pour
. « PiEnnE, » ' les replacerbienonévidence dansla valiseabandon-
* néedansla salled'attentedela garedu Havre?
Or, le 20juinsuivant,unovaliseabandonnée dans Cettedécouverte qui étaitsi bienfaitepourinspirer
unesalled'attentede deuxième classede la gtfredu aux parentsdo M, Quémeneur la plus terriblean- ;"
Havreétait portéeau bureaudes objetsperdusde golsse,avaitproduitdanstoutela région unesensa- ;
cotteville.Onconstataitque cottevaliseappartenait tionprofonde.
du conseillergénéral(1). Elle paraissaitavoir été M. en
Quémeneur, effet, é taittrès aimé,trèsestimé
forcée,mais elle renfermaitnéanmoinsdu inenu danslo pays.Sa vie.privéeétaitinattaquable. Il ne
lingeet un portefeuille contenantles diverspapiers pouvaits'agir d'une fuguesentimentale et ses
d'Identitédu marchandde bois,ainsi que diverses affaires, étaienttropprospères, pourqu'on le; soupçon-,*
notes,dontun petit carnet de dépensçstenuau nat d'avoirgagnéle large,afind'évitersescréanciers
-
Jour le jour avait jusqu'au 13. a juin,
date a laquelle/oul'actiondelà justice,
sa soeurla dépêche
,
i'M.Quémeneur expédié que . Bienquesa famille,surlesrecommandations dujuge
nousvenonsde reproduire.A cettedate,on relovait d'instruction de Brest;chargéd'instruirel'affaire, .se.
encoreune dépenseafférentea un repas; maislà fûtrefuséede répondreauxquestions quelutposaient
s'arrêtaient les comptés. denombreux journalistes, onavaitfini par apprendre
Cettedécouverte des plustroublantes étaitsignalée que M.Quémeneur: avait,faitle voyagede Rennes& '
au Parquetde Brest qui chargeaitimmédiatement Parisdansl'automobile d'undesesamis,M.Soznec,
l'Inspecteur dola Sûretégénérale, deserendre négociant d Morlaix,aveclequelil étaiten relations
au HavreetLecroq,
d'y faireune enquête,M.Lecroqse tai- d'affaires,et qu'arrêtéà Dreuxpar un accidentde••s"
saitremettrele textooriginalde la dépêche dont»au moteur,M.;Sezneoétaitrevenua Morlatx, tandisque /-.'
premier,examen,l'écritureparaissaitdifférente de son compagnon gagnaitParisen cheminde fer. 7,
colledeM,Quémoncur et saisissaitégalement la va- Qu'avait fait. M. Quémeneurdans la capitale? •
lisetrouvéedansla sailod'attente,ainsiquelo linge On n'avaitpas encorepu l'établir.On,avaitsimple,
et les documents quiy,étaientenfermés. ment qu'unindividudisants'appelerQuôme.
Or,les d'identitéde M.Quémeneur, trouvés',nour,sappris
'étaitprésentédansunbureaude.postedubou-
dansla papiers
valise.abandonnée, , a la gare du Havre, levardMaleshérbes, à*Paris,pourtoucherun chèque ;
paraissaient avoir séjournépendantquelque temps dé millefrancs,^adressé aumarchand debois :•
dansl'eaudomer.L'écritureen étaitdélavée,et l'on parspixante sonbeau-frère.Maison avait constaté" que le
constatait, dansles replisdu portefeuille, destracés chèquen'étaitpas encore.arrivé ,et quetpar cohsév:
" : •.->.
desablé, '••. , . /.. . •..," ,: :'-,
. quenf,la,somme n'avaitpaspu êtreverséeà sondé$r r ,
L'inspecteur; remarquaégalement quela serrurede tinatairç. > .: ^*iWtow»>»t<ajWM
la malletteétaittachéedo sang.Toutcelaétait de ;Le2èjuin,un rédacteurdû tyatitis^régentaTtjfa?T^
Morlalx,chezM.Sozneç,, le compagnon de*vçy£kfli4e.^,,
,.(ljMatiii,''$&20juin Ml' :;' Quémeneur, qui lui faisaitles deoloerations'7sij[fjP|f^|$|
jffîj
.Copyright .Tou» dotraduction,
droits d»reproduetloue\
hyJultt réservés
Tallaiiiierdi'ndaptatlon pourtousles y com-
9 tpji prisluSuideetlaNorvège. pays *.
6tt CRIMES ET CHATIMENTS
—Le84mat,j'ai retrouvéfcnonnesM,Quémonour,d'Identitéétalentles slona. Quantaux inscriptions
Je marendaisa Parispoury vendreunevoitureauto- tracéessur lo carnotdo dépenses,il leur semblait,
mobile,ventedans laquelleétait intéressépour uno pansqu'UspuBsont l'affirmernettement, quo l'écriturô
M. Quémeneur.Lo soir do notro.rencontraa dolotirparentavaitété imltéo,ainsiquo lu signature
ennos.M. Quémeneur
Rart télégraphiait do cettevllloft • PiKnmj QitfMKNKun » quifiguraitaubaHdutoxto ori-
M.Poullguen, son beau-frère, notalroa Morlaix, pour ginaldu télôgrnmmo expédiédu Havrele 13juinpré- • '
le prier dolui adressera Paris,au bureaurestant du cédent.
boulevardMaleshorbes, un chèquedocentmlllofrancs M"»Quémeneur déclarait,onoutre,il M.Vidal,quo
SociétéGénérale,sominodontil avait besoin M,Seznec,lorsqu'ilétaitrentréon Bretagne
sur latraiter avecson
pour doBennes a Parisdiversesnffairos.Nousdevions auto,et alorsqu'ellocommençait a s'Inquiéterde la
repartir e n automobile lolendemain 25mai, disparition d oson frôro, l ui avaitdéclaré qu'aunom*
à cinqheuresdu matin. brodesrendez-vous quoM.Quémeneur avaita Paris,
« Nousprimesnotropotltdéjeunerunoliuuroplus il s'en trouvaitun avooun oortaluM. Aokermann,
tard, a Ernée,vingt-huit kilomètres aprèsVitré.Puis, sujotaméricain,ouvrieron carrosserie d'automobiles,
a raidi,nousavonsdéjeunénuMeslo,dansla Sortho, domeurant dansun hôtolmeublé,10,ruo do l'Asile-
et en sommesrepartisa treizeheurestrente.Mais,à Poplncourt, a Paris.
partir de Mortagno, nouseûmesdes pannessucces- D'autropart,parmilos papiersdécouverts dansla
sives,et, à seizeheures, uno nouvellepannenous vallso, on avait-trouvé un contrat passé entre
immobilisaen pleinevilledo Dreux,M. Quémenour MM.Soznocet Quémonour, relatifa diversesopéra-
alla chercherun mécanicien local.Onréparaet noua tionsqu'ilsdovaionttraiteronsemblo. Onavaittrouvé
repartîmes,Cependant, au boutdo cinq ou six kilo- également uno carte do visite do M, Soznec,sur
mètres,nous comprimes qûo nousno pourrions a ller laquollo colut-clavait ajouté\\\\ motdo présentation
hien loin: car la voltqron'avançaitpas, et nous destinéft ce M.Ackormann et dans lequel lo négo-
revînmesa Dreux. ciantdoMorlaix pnul
riait ce dernier d ofairebonaccueil
• M.Quémeneur nul,de soncôté,avaitdosrondoz- a M. Quémonour, désiraits'Intéresserà cortalnea
vousurgentspourle lendemain, à Paris,où II devait affairescommerciales.
se rencontreravecquelqu'una huit heuresdu matin, Aussitôt,M.Vidal téléphonaità Paris afin que
du
avenue Maine, d écidadomo quitteret do prendre M. Ackormann fut immédiatement interrogé.
le train. Colut-cl déclarait,avecun accentdofranchlsoindé-
• —Tachezdo gagner Paris, me dit-il, si vous niable: —Jo noconnaissais
croyea la chosoposslbloavecla voitureVousm'y pasM.Quémonour. Il y a «une
retrouverezà t'hotoldo Normandie, pris de la gare qulnzalnodojours,lo0 Juin,jTalreçudoMorlaixun
Saint-Lazare. » tôlégranuno doM.Soznoc q uejo connais, ot queJon'ai
Lanuittombait.Hétait vingtet unoheurestronto pas vu depuisplusioursmois.J'avaisfaitBaconnais-
environ,Joprisla routede Paris,mais,hélasI...pour sancealorsqueje travaillaisdansun campaméricain
rester de nouveauen panne a douzekilomètres de du Finistère. Doputs,qduand il venaitA Paris, où H
Dreux, il était tard. Après avoir vainement tenté achetaitet revendait os voiluresprovenant de la
de réparer,je m'endormis dansla voiture,ayantaban- liquidation des stocks,Jo morencontrais avoclui et
donnétout espoird'atteindre Paris.Je repartislolen- lui signalaisquelquefois diversesaffaires.Danscetélé-
demainet revinsa Morlaix, où Jecomptaisfalrorépa- gramme,M.Sezn«cmedisaitqu'ilm'avaitenvoyéun
rer la. voiturepar monmécanicien habituel,plutôt doses amis,M,Quémeneur,
où celam'eûtcoûté
et medomandalt dolui
réparerà Paris,n'ai
que de la fairecher. eu de nou-
dlropardôpôcho si Jo l'avaisvu.
beaucoup plus Depuis,Je plus «Je n'ai pu que lui télégraphierquojo n'avais
vellesde M. reçula visited'unepersonno-do ce nom.
Deson coté, M. Logrand,industriela Landerneau,Jamais
Quémeneur. Unefolson possession de tousces renseignements,
disaità notreconfrère: les soupçons doM,Vidalso changeaient en
—M.Quémeneur est venume:rendrevisiteprécisé- pourlui,il n'y avaitpas l'ombred'undoutecertitude;
, „
; Lecon-
mentla veilledosondépartpourRennes. Il m'a In- seillergénéraldu Finistèreavaitétéassassiné.'
forméqu'il s'occupaitactuellement de l'achatd'auto- Voicilo sfgnalement qu'il faisait immédiatement
mobilesaméricainesdemeurées en Franco,et qu'il lancerdansfouleslesdirections:
devaitleslivrera Parisà un commissionnaire améri-
nommé Scherdly,
cain,detrentemillefrancs qui s'enrendaitacquéreur au « PierreQuémeneur, né le 19août1877a Commana
prix pièce.Il paraissait enchanté (Finistère). Etaitvêtuau momentdo sa disparition
et me dit: • d'un vestongris clair, et pouvaitporterune cravate
« —Nousallonsbientôtroulersur 1orl » gris clairrayé,soitunecravatemauve.Strès on
« —Mais,pour réaliservotreprojet,lui dls-jo,il usagéétaitde couleurnoire,laineux, pardessus épais.H
faut—beaucoupd'argentI « étaitcoifféd'un chapeaugris clairet portaituneche-
« Je metsquatre-vingt millefrancsdansl'affaire, miseblanchemolleavecfauxcol aux coins* cassés.
et Seznec,de Morlaix,enmetquarante s on
mille. Danssa valisesetrouvaitun costumo noufgris foncé.
Le reporterdu Matincontinuait enquête{mais, M. mesureun mètresoixante 5 il
ainsi qu'il le déclaraitlui-même, nonseulement il lui a lePierreQuémeneur
frontlargo,aveccalvitiefrontaleLescheveux
était impossible de savoirce qu'était devenu le dis- sontchâtainclair,et les yeuxchâtains.Il porte lor- le
maisencoreil ne parvenaitpascourtier a retrouversa gnon.Sonallure'est dégagée ot éléganteAl'annulaire
{iaru,
race,pas plusque celledu soi-disant améri- gauche,11a une bague en or chevalière, avec,à l'In-
cainqu'ildevaitvoirà Parispourtraiteravecluiune
• ' térieur, desinitiales P . Q. Comme signesparticuliers :
affaireimportante. / , . qui. une légère cicatriceau côtédroitdu nezet,a la main
M.Vidal,commissaire de la Sûretégénérale, u necicatrice
gauche, Troisou prononcéet rès dotroisà quatre
Avaitété chargéde l'enquête,commençait par inter- centimètres. dentsde la mâchoire
rogerlonguement M.Poullguen, notaireà PonPL'Abbôinférieuresontenor, »quatre
et beau-frère de M.Quémeneur. M.Poullguen lui dé-
clarait que son beau-frèrelui avait téléphonéde M.Vidalallaitcontinuerses opérationsavectoute
Bennespourlut demanderde mettre&la dispositionl'énergieque réclamaientles circonstances. A sa
une sommede centmlllofrancs. requête,lo Parquetde Brestadressaitau Parquet de
—Mais,précisait-il, ne pouvantdisposerde cette Morlaix u necommission rogatoire p ourque l'automo-
somme,je ne pusque lut promettre delui envoyer u n
• ' biledeM.Seznec, dans laquelle M. Quémeneur avait
soixantemillefrancs. le voyagede Rennes a Dreux,futimmédiate-
—Cede
chèque
chèque a-t-11
effectué
été envoyéî demandaitM.Vidal. mentmisesousscellés.
: —Nonl répliquaitM.Poullguen rcar J'attendaisque Do plus, sur son Intervention, la directionde la
monbeau-frèreme téléphonâtde Paris pourme con- Sûretégénéraleconvoquait a ParisM,Seznecqui se
firmersa demande, rendaitaussitôtdanslesbureauxdola ruedesSaus-
M.Vidalse rendait^énsulte.auprês de W* Quéme- saies.Il setrouvaitenfacedeM.Vidalquiluideman-
neur, à Ker-Abrl, propriétés située'h' Lauderneauet daitaussitôtdelui précisertoqslesdétails du voyage
appartenant,au conseillergse énéral.Il lui présentait, en automobile de Bonnesà Dreux»enrcompagnio de
ainsi qu'à M^f&ûllguen trouvait l à, le linge et . '.
,;lêfrpapiersqui
qui
avalentété retrouvés ' dansla valise M.Quémeneur,"
Après avoirfaitau magistratdesdéclarations abso-
^àlfa'fainidu Havr$,la 20juin. déclaraient , , que le lument identiquesà cellesqu'il avaitfaitesa notre
M"*Quémeneur It M.Poullguen^t confrèrodu Matin,M.Sezneoy ajputattcosnouveaux
llngpappctrtehalt nu
pien disparu quo et lespapiers détailst
'..."'-9 ;-:-
Sli'/NECAMI. ASSASSINE? 355
—A unovingtalnodokilomètres doDreux,ayantou et Jocachaissoigneusement cettosomme,dont J'étais
unenouvellepanneet prispur lu nuit,je routaidans biendécidéa no modésMi,slr dans unocircons-
muvoitureot J'attendislo jour,car jo n'avaispusdg tance importnnto.J'ai estiméquo qu'eu la remettanta
pliures. Lo mutin,ayant pu réparer,Je voulusconti- M, Quémeneurqui allaittraiter do grossesaffaires,
nuer vois Paris, où jo devaisretrouverM. Quciuo- dans lesquellesil m'Intéressait et qui modonnaiten
nour.Muls,Biiecosslvomunt, lieuxdo mescliuinbrea à garantiela promessodo vonto«losa propriétédos
air crevèrent,J'oucherchaidansdiverseslocalitésdus Côtus-du-Nord, jo faisaisun excellentplacement.
environs,notammentà lu Queito-les-Yvellnoa et a Commo i l était huit heuresdu lo
soir, commissaire
Mlllomout ; mais Jo n'en trouvaipus, et jo liais pur do police.arrêtasonInterrogatoire ot pria M.Soznoc
réparerdansla courd'un liôloldoeoderniervillage, deso trouver a la premièreheurea sonbureau.
uvmsdes pastille»oncaoutchouc. J'ai passéunopurtlo Lo négociantbreton y consontitdo la meilleure
dola journéeù Milteinont où déjeuné,ainsi quo grâce du mondeot s'en fut, sans s'apercevoirqu'il
vouspourrezle contrôlersurj'ai pince.Puis, J'ostlmul étaitdiscrètement lllôpur deuxhabileslimiersdo la
que,vraiiuenl, no
Jo pouvais venir présontorù Paris maisonqui avalentreçula missiondos'attachera sos
miovoitureallantaussimal.Jo prêterai reprendre-lu pas ut do prévenir dosa part toutotentailvodotuito.
îouti)de Morlaixoù Jo suis urrlvélo surlendemain, Lomémojour,un commissaire et des Inspecteurs do
lundiU8mal,aprèsavoirouoncoinsdorouto do nou- la brigademobiledo Hennés,agissantsur commission
vellespannes.Votroempiètepourraégalementlovéri- rogatoiredu Jugecommissaire do lionnes,se rendaient
fier,., 0 Sez-
-- Ainsi,demandaitM,Vidal,vousn'êtespointvenu chezM.Soznoc à Morlaixet, on présencedo M'»
nec,plaçafontsousscellésl'automobile avaitservi
du tout,io samediMilmal, a l'aris, où vousattendait nu voyagedolionnesh Dreux,Puis,ilsqui so livraienta
M,—Quémonour ? une perquisition on règleau domiciledu témoin.
Jovousl'alarme,réponditM.Soznoc. Mmo S eznec déclaraitau commissaire qui l'intorro-
« L'onquéto do vos survicesprouveraquo toutola geait au sujet du sous-seingprivé passé ontroson
matlnéo du samedij'étaisa Mlllomont ot quo,par con- mariotM,Quémoneur :
séquent, contrairement a coquocertainsont prétendu, —Il s'agitd'unopropriétésituéea Plourivo(Côtes-
ce n'est pas mol qui mosiusprésentéau bureaudo du-Nord). L'actedoventefut passélo2i mal,a IJrost,
jiostodu boulevardMaleslierbos, co matln-la,poury au cafédosVoyageurs, Monmaria verséa M.Quéme-
réclamerJopli chargédestinéa M.Quémeneur. neurun acompto ainsiconstitué: dix-neufpièces amé-
«A monretouron llretagne,lo 28mai,j'ai su par ricainesdo vingtdollars, ot deuxcentsix piècesdo
M1'» Quémonour quo son l'rèron'avaitpus donnédo dixdollars.
sesnouvelles. Alors,douxjoursaprès,lo 'il mai,j'ai «Lorestodola somme,softtrente-cinq millefrancs,
pris lotraindu soirot suisvenua l'aris,y rechercher devaitOtrovorsôplustard.SIcodernierversement no
monami. figurepas dansl'actedo vonto, c 'est que nousdési-
«Jo suis allôil l'hôteldoNormandie où il m'avait rionséviterdes frais d'enregistrement,
ditdovenirloretrouver.Onno l'y avaitpas vu.Mes « Nousavionsreçucetor pendantla guerre,soitau
recherches sontrestéesvames,Losoir-mémo do mon coursd'affairestraitéespar monmari,soitdosmains
arrivéea Paris,c'est-it-diro lo repris do nombreuxofficiers,marinsot soldatsaméricains,
lo train pour MorlaixquoJoprcmlor n'ai pasJuin,j'ai
quitté,depuis, qui moconfiaientlo blanchlssago et lo repassagedo
unoseulefols.,Votroeuquûloen fera aussiaisément leur linge
la prouve.Con'est doncpas moi,commoon semble « M.Quémeneur nousavait bien souventdemandé
encorelo laissercroire,qui aurais pu motrouverlo cetor. Nousnoussommesdécidésù le lui donneren
13juin au Havro,et envoyerà Ml|aQuémonour uno do sa propriétédo Plourivo.Maiscolle-ctno
dépêche du nomdoson frère.. Con'est point échange devaitnousappartenir lo ver-
moinonsignée
définitivement
plusqui aurais pu abandonner,lo 80juin, sementde trente-cinq millefrancsquoqu'après
nousreconnais-
dansla garodocettomémoville,la valisodoM,Qué- sionslui devoir.
meneur otsospapiersd'identité. Ainsiqu'onlo voit,losdéclarationsdos épouxSez-
—C'estbiou| observaitM.Vidal,nousallonscon- nec,loindoso contredire, étaientrigoureusement con-
trôlertoutesvosaffirmations, Jo voudraismaintenant formes.Doplus, les explications donnéespar M,Sez-
que vousmo donnloz quolquos e xplications sur une necau commissaire M.Vidal« se tenaient » ot dans
notequo nous avonsretrouvéedans la valisedo sos déclarations, nousdevonslo reconnaître,il no so
M.Quémeneur, trouvait rien d'illogique,ni d'Invraisemblable, Lo
litlocommissaire do pollcomottaltsonsles youxdu témoinétait doncon droitdo n'avoiraucuneinquié-
témoin, un sous-solng p rivé,comportant.promesse do tudo,Aussi,lorsquolo lendemain, a l'heuredite,après
vontod'uno propriété do quatre-vingtshectares avoir passé la nuit dans l'hôtel de Budapest,où
appeléeTrnou-Noz, situéedansles Côtes-du-Nord, et avaientégalementlogélos deux « angesgardiens»
appartenant a M.Quémeneur. Cetacteavaitété tapéà attachésà sa personne, il so représentaruo desSaus-
la machinej il était suivido la mentionsuivante, saies,devantle magistratenquêteur,il semblaittrès
écritoà la main: tranquilleet trèsmaîtrede lui.
«Luot approuvé,fait en doubleà Landerneau, Iq M;'Vidalavaitrésolud'activerses investigations. Il
2ï mai1923. » par falro pi-éclserà M. Sezneccertains
Touten se gardant bien do lui apprendrequo commença faits qui s'étaientdéroulés dans la soiréedu ven-
Mu«Quémonour et M. Poullguenavaientémis dos dredi25maiet au coursdola journéedu lendemain.
doutessur l'authenticité de la de leur — Puis,il lui dit :
parent, M .Vidaldisaita Soznoc:signature Vousm'avezracontéqu'enarrivanta Dreux,ven-
—C'estvousqui avozfait dactylographlor cet acte1 drediversdix-huit eures,vousaviezeuuno panneet
—Non,répliquaitlo négociantdo Morlaix,c'est quovousaviezfait h réparervotrevoiturechezun méca-
M.Quémeneur, et c'est lui-mêmequi me l'a apporté niciende cettovillo,puis, quo vousaviezcontinué
dansun café,i\ Morlaix,oùnousavons échangenos votrorouteet boutde quelqueskilomètres, vous
une qu'au
—Danscet acte,observaitM.Vidal,M,Quémonouraviozeu
signatures, nouvellepanne.
décidéderamonerM.Quômenour
Alors,vousvousétiez
a Dreux,oùil avait
s'engagoA vouscédorsa propriétépour,une somme pris lotrain pourParis.
do tronte-clnq millefrancs.Or,si je suisbienrensei- — « C'estexact, n'est-cepas?
gné, e lleen vaut au moinscentmille Parfaitement,
—C'estexact,reconnaissaitM. Sezneo.Mais au —Ehbien,nousallonsnousrendrea monsieurle commissaire.
Dreux,afindo
momont dola signature,j'avaisdonnéè,tltrodo prêt, vérifier tout celaI
il M.Quômenour, une soramode qiiatromilledollars — Bien,monsieurlo commissaire, ponctuaitSeznec
onor possédaisot qui comptait à valoirsur semblaittrès satisfaitde cettedécision.
l'achatquojo
futurdola propriété. Ces quatre milledollars- qui Et il montadansune autodola Sûretéon compa-
or—représentaient environsoixante-cinq mille francs. gniede M.Vidalet dedeuxinspecteurs.
Cependant, soulignait M.Vidal,votrosituationso Avantde se rendreà Dreux, M. Vidalfaisaitcon*
présentait, à Morlaix, commodesplusobérées; otl'on duiroSeznecù l'hôtelde Normandie, -prèsdo la gare
s'oxpllque difficilement qu'après avoir eu recoursù Saint-Lazare, où 11affirmaitêtre venu demander,lo
dosempruntset aprèsavoirété l'objetdomenaceset si onavait
jour, arrivédanscet pas vu M. Quémeneur. Mais
do saisies,voltsayez pu disposerd'uno parelllo Sromier peineétait-Il hôtelqu'il s'écriait:
somme... D'oùtenlez-vous ces quatre milledollars-orî — Non, J o me trompo I...Cen'est pas Ici quojo suis
—J'avaisfait dlvorscsopérationsavecdes Améri- vonu,c'estdansle restauranta côtéoù
cainsdos campsdu Finistère,répliquaitM. Seznec, la caissièreet lo garçonqui meservait.J'ai interrogé'
-3*-
ttfi UUXII-S Kl CHATIMENTS
XLVidalquestionnait aussitôt, cesdouxemployés sur le commissaire do la Sûretégénéralequi donna
lut uMlriueivnl ne pas reconnaître XI.Se/nec qui l'ordrede reprendrelu route1L1 Dreuxuùl'ondîna.
le négociantdo Morlaixallait,connueou «litvul- XI.VidalconduisitensuiteSozneochezle commis-
^uii'i'iiKUt, tombersur un second•(lu'i'de gaz.». l'.n sairede policedo lu villeoù, jusqu'àdeuxheuresdu
i.'i'tet,connue,en arrivant A Preux,M. Vidal lui matin,il poursuivitson iiitoirogaloiro, sans obtenir
demandait de lut iudniiiiTle ihemtiide la gare,Si-z- d'ailleursîle celai qu'il soupçonnaitle plus léger
lue dm,tvconnaiiro qu il nole trouvaitpas. aveu.
—Apresnuit, tentat il d'expliquer,Je peux faire Se/iui:passa le restede la nuitun ponte,sousla
erreurcl confondre. Ceu'o.ilpeutetroliasà Dreuxi|Ue surveillance do i|eu\ agents,cl, le lendemain atin,
XI.Quémeneur a pus le wani,puisque,après avoir toujoursen auto, XI.Vidal le ramenaith lamgâte
Uiiie,nousavouacommueMirla rouiede Paris pen- d'iloudiin,où il interrogeaitminutieusement les em-
dantquelqueskilomàir. s. ployés.L'und'eux,XL.Maurice damier,déclarait:
pans ionsli^ ta-, î>Yn'iait XI.Vidal,vouslions • Je nit- rappelletrès bienavoirvu, le ',';"> maider-
aw/ th»avoirdhiéa Preux,upt'i>avoirmil réparer nier, utmautomobilequi contenaitdeux voyageurs
votrevoilurechezM.tkloi.mécanicien, lequel,d'ail- dontl'un Citaitbien le monsieurquevoici,s'arrêter
leurs,l'a roiillruu'.Lh bleu,coudune/,nousà l'hôtel devantla barrièrede la station.L'autrevovagmir me
où--vousavezdiué. demandala roulede l'aris,quoJe lui indiquai*, otla
a vr.e.
Suit,répondaitSeznec, iniMirance. voiture reparlit aussitôtdansceltedirection,
Mais,pasplusqu'iln'avaitrelrouvéle cheminde lu — .Mais
• (etShomme
eznecprotestait:
gare, il ne parvinta découvrirl'hôtelen question. se trompe,j'ai bienlaisséOuémeneiir
Nullementdémontapar ce- conlrotenipsplutôt- il la garede Houdan. C'estlà qu'ilc.pris le train.
fileheiix pourlui. il reprenait : XI.Vidaldemandaitalorsà XI,
-- (iiunier:
—Là aussi,jo puis mo tromper.Aprèstout, c'est Quelle heureétait-il quandla voiturea stoppé
peut être plus loin! devantla barrièreY
L'autoîle la Sûretéreprenaitaussitôtla routede Sansla moindrehésitation,remployérépliquait:
Paris.XI.Vidals'arrêtaitdans les localitésque l'on —Knvlronvingt-deux heuresquinze,
traversai!,interrogeant leshôtolitrsqui ne n.coiina^- -- Lecommissaire reprenaiteus'adre.ssuiit è Seznrc:
salent.nullement Seznec.Ou gagnaainsiHoudan, Là, le Comment voulez-vous quoXLQuémeneur ait pris
le-propriétaire de.l 'hôteldu ne
l'hitti'Ht<iiti lit aucune trainù la de
gare Houdan,puisque l oderniertrain
diftleutlepourreconnaîtreen XI.Se/necun voyageur doParisétait parti a vingtheures dix-sopt?...
t|iii,dansla soirée,du vendredi•">mal, iers vimjtet Toujoursimperturbable, le commerçant do Morlaix
uneheure*limita,étaiturrn enautomobile, en com- répliquait :
pagnie'd'unantre voyageur,.ontle signalement cor- — Cethomme, s e
sûrement, (romped'heuro1
respondait exactement à celuideM.Quémeneur. L'hô- XI.Vidal'.écldaitde reprendrela direction do Paris,
lelierdéclaraiten outre que les deux voyageurs ol il invitaitSoznei!à lui désignerles endroitsoù,
avaientinnéà souhôtelotétaientrepartisvers,Paris dansla nuit du 25mi 26mal précédent, il prétendait
up/êsi itiytttat.r heure*. avoiroudespannes.
.Sezneo
trèscalme,XI.Seznecs'écriait: fit arrêterlu voiturepourla premièrefois à
--Toujours
Vousvoyez,nussieiir^,j'avais confondu I...C'est environsept kilomètres do Houdan,au basde la côte
bienici.à Houdan,quenousavonsdine,et c'estcer- ditedes Quatre-PlUers. Il expliquaensuitequ'il avait
tainementa la gare de Houdanqu'aprèsnotrerepus, dû s'furèterencoreplusieursfois..,maisétantdonné
Je suisalléconduire M.Quémeneur. qu'il taisait,nuit alors, il lui était biendifficilede
Tranquillement, M. X'Iduldemandaitun indicateur repérer — exactement sesendroitsdohnlto.
et,—après l'avoirconsulté, il disaità Seznec : Mutntonant, faisaitXI. Vidal,tûchozdo retrouver
Voyons, c'estimpossible. Loderniertraindu soir remplacement où vousvousêtesarrêtépour la der-
a quittela gare de Houdan vingt a et uneheuresdix- nièrel'ois.
sept. Cette,fois,Seznecfitarrêterl'auto,sansla moindre
—Alors,je no comprendsplus,déclaraitle négo- hésitation, à deuxkilomètreset deuildo la dernière
ciantdeMorlaix. Je ne pensaispasque ma mémoire;maisondu villagede LaQuoue-Iôs-Yvellnes, qui était
pût mofairedéfautà ce point.J'ai drtoerloineinentsituéenviron à quinzekilomètres doHoudan.
me tromperde localité; maisj'afllrmeavoir déposé « Tandisqu'onprocédaità cesinvestigations, lisous-
M.Quémeneur dansunogaroau longdonotreroutn nnnsdansle Matindu premierjuillet.1023,d'autres
et qu'il a regagnéParis,par le train. Moi,à la suite inspecteursdo la Sûreté générale,conduisantdes
d'uno panne,j'ai passé lu nuit dans ma voilure, chiensde police,buttaientles bolsvoisins.Dansle.
commeJvl'ai dit, et lu lendemain matin,à huit"heu- fossédo la route,en facedu botsdit « DesQuatre-
res,ayantreprisla routedo Dreuxen roulantsur le3 Peuillus», devantl'endroitoù Seznecaffirmait avoir
la
juntes,je cen'estdonc moi vélines,
suisairivéà Oueue-lès-V où J'ai eu sa dernière on ramassaitun chiffonmaoulé
faitréparer; pas qui ait pu niepré- do sang,ainsi panne,ipt'uu morceaude.papierd'emballage,
senter,ce matin-là,ù 1Paris, au bureaude postedu sur lesquels des doigtsgraisseuxavalentlaissédes
boulevard Malesherbes emnroiutos tros nettes..Chiffon et papierd'emballage
Eu revanche, les chosesallaienttourner un peu étaient m issousscellés. »
mieuxpourlui a La Queue-lès-Yvelines où les enquê- Durantces opérations,Seznec,devenunorvoux,
teursse.transportaient avecle..,témoin.Hneffet,le s'éerinit:
propriétaire de l'hôteldu Croissantdéclarait,sansla —Vous mo soupçonnezdonc d'avoir assassine
moindrehésitationque Seznecétaitbienle voyageur M.Quémonour ? Si vousmocroyezun assassin,mon-
qui étaitarrivéchezeuxlosamediMmalot paraissait trez-motle cadavredemavictimeI
exténuéde fatigue.Taudisqu'il taisaitréparersa voi- Sur co, Seznecétait ramenéà Paris, dans les
ture-par un mécanicien du pays,Seznecleur avait bureauxdela Sûretégénérale, oùil arrivaitù,dix-huit
déclaréque,sorendantà Paris,il avaitou sdesacci- heurestrente,
dentsencoursderoute ot-qu'ilavaitcouchéur place Maislà, le commerçant de Morlaixallaitnpprendro
danssonauto. unonouvelle, qui n'étaitpasprécisément destinéeù lui
L'hôtelier ajoutaitqu'à midi,commele déjeunerétait d'instruction
faire plaisir.Il était,prévenu, en effet,que le juge
Fprvi,Seznecavaitrefuséde mangeret avait seule- de Prcst.venaitdolancertélégraphique-
mentavaléunotassedobouillonet un café.A treize ment,un mandatd'arrêtcontrelui.
heures,i) reprenaitla roun de Preux après avoir — 11s'éeriniteu pAHssant :
Celano prouvepasquoj'ai tué; jo le répète.•
achetécinquantelitresd'essence.
—.Parconséquent,faisait,Judicieusement observer qu'onmomontrelo cadavredama victime1
Seznec,vousle voyezbienunefoisde plU3,con'est Aprèsnvoirété monsuré,et qu'oneût pris sesem-
l»a»jnolquini réclamé dansla matinéedu itimai,au preintes digitales,lo«témoin »transforme oninculpé,
bureaude postedu boulevardXluleslierbes, lu chèque étaitconduit dansun deslocauxdelu ruoûm Saus-
desoixantemillefrancsqueM.Pmiiiguen avaitexpé- saiesoù il allait être gardéù vue pendanttoutola
diéà M.Quémeneur. nuit.
Cetargumentne parut'produireuucuncimpression L'affaireSezneccommençait.

_ 4_
?
SEZNEf.A-T-ILASSASSINIÎ 35?

Croyantque le voyageuravait uneyanrie et attendaitpeut être «ne aide quelconque,


je l'interrogeai»
(Page?). . .
358 CRIMES
KT CHATIMENTS

II
JENE VN ASSASSIN ~ l'IlEMIEIlS
Sl'lSPAS
- MACAUHE W-C0UYE1OE. —I...
I.KOAHAOIBTK
TEMOIGNAGES.
DEIU1KUX KTI.K
MAÇON DEUAMHAIS. -- U MACHINE AËCIUMi. —UNEÎIIANOK
VOYAGEUR, —t'iNCDU'ATlON.
Unfaitnouveaudo grandeImportance allaitso pro- foullets,l'écrituredu disparu,contestéod'ailleurspar
duirea la chargedunégociant breton,faitdontl'accu- los siens,semblaitbien,eu effet,contrefaite.
sationno pouvaitmanquerdo tirer un fâcheuxparti M.Vidalsignalaita Soznocquo,toujourssur lo car-
contrelui. net, on voyaitinscritau chapitre« dépensesQuémo-
En effet,la Sûretégénéraleno tardait pas a acqué- nour»lo prixd'un billetdochemindoferDroux-Paris.
rir la certitudequocon'étaitnullementlo %M mal quo Or, l'enquêteno venait-ello pns d'établird'uno façon
le mystérieuxpersonnage s'étaitprésentéau bureaudo Indiscutable, otdol'aveumémodo Soznoc,quolocon-
postedu boulevardMaleshorbes lui réclamer l e
pourbien le samedi Drouxï seiller général M Elnistèro n'avait pas pris lo train ù
pli destinéa M. Quémeneur,mais
suivant2 juin. M. Vidalan.ni.jalt enfina l'Inculpé,qu'Ala sulto
Or, commoH était établi,do son propreaveu,quo d'unonouvollo wiquêto faltoan restaurantdo la ruo
Seznecso trouvaita Parislo premierJuin,les enquê- d'Amsterdam, où il prétendaitêtre venudomandorlo
teursétalenton droitdose demandersi, au lieud'en l«f Juin dosnouvellesdo M. Quémonour, il avait été
partir losoirmémoainsiqu'il lo prétendait,il n'avait établido la façonla plus formolloquonul no l'avait
pas plutôtquitté Paris lo lendemainot, par consé- vu ot qu'on no lo connaissaitpas danscet établisse-
quent,do supposerquoc'étaitlui qui soraltvenuh co mait. mont,pas pins d'ailleursquo coluidontil so récla-
bureauréclamerlo chèquedo soixantomillefrancs
adresséù sa victime. Sezneoso contontad'opposora ces attaquesdirectes
En outre,il était fort possiblequoSeznec,sansquo un profondsilonco.Lesoir,h dix-neufheures,il était
ses voisinsdo Morlatx s'en fussentaperçus,so fut conduitentaxia la prisonduDépôt.Hallaity demeu-
rendunu Havre et s'y trouvât lo 13 juin, dateù rer on attendantsontransfortù Brestoù lo jugo•d'ins-
laquelleil aurait expédiéa Mu«Quémeneur un télé- tructionlo réclamait.
grammequi avait pour but de lut laissercroireque Pondantco temps,los recherchesavaientcontinué
sonfrèreétait encorevivanta ce moment, dansla régionde Houdan,Onavait fouillé,battulos
Rienn'empêchaitégalementdo supposerquorovenu boisqui bordentla routennttonalo,maissans aucun
le 20juin au Havre,11y auraitabandonné,a la gare résultat.CesrecherchesallaientBOpoursuivrelo len-
decetteville,la valisodesa victime,aprèsavoirorga- demain,sousla dlrcotionde M.Vidal.
nisé la mise en scènedont nous avons parlé plus L'opiniondu commlssairo enquêteurot dos inspec-
haut. teursplacéssoussesordres,était,en effot,quoSoznoc
Tout cela, évidemment, ne constituait pas encore avaitdû tuer M. Quômoneurù auxenvirons do Houdan,
les preuvesqui sont indispensables pour fairotomber probablement onrassommant coupsdocric.Ils sup-
la tête d'un homme.Cependantla justice,estimant posaient onsulto quo M, Quémeneurmort, Seznec,
q'elletenaitenmainsun faisceaude présomptions suf- après s'êtrodébarrassédu cadavre,avait gardédans
fisantespour justifierl'arrestationdu compagnon .do la voiturola mallettedo sa victimeet qu'avantd'al-
voyagedeM.Quémeneur, n'avaitpashésjtéa prendre ler l'abandonner au Havre,il y avaitintroduitcertains
cettemesurorigoureuse,comptant bienque,d'Icipeu. nombresdo documonts ayant nonsouloment pour but
ellene tarderaitpas a confondre celuiqu'elleaccusait do tromperla Justico,maisencorodo servir6esinté-
d'avoirassassinésonami.' rêts.
En attendant,Sezneoavait passéune trèsmauvatso Tandisqu'aidéspar les gendarmes, gardescham-
nuit: pas un instant,il n'avait reposé.A soncalme pêtres et certainsparticuliers,les inspecteursdo la
précédent avait succédéune agitatloiuflêvieuse, Sûreté
puis, dontlesgénérale foulllalont les bolsdosQuatro-Plllors,
un' profond abattoment,et lorsque, lo lendemain tailliss'étondonten borduredo la routodo
matin.M.Vida),auquelil restaita remplirquelques Dresth Paris, entreHoudanet dernièrelocalitéoù IAX Queue-los-Yvolines,
il
formalitésde procèsverbauxet do scellés,lolit rame- M.Vidalse rendaitdanscotte
ner a son cabinet,Seznec,pale, le regardéteint,les interrogeaitlo mécanicienCoulon,qui avait aidé, lo
traits tirés,semblaitaccablepar le poidsdo la fata- 28mai dornlor,Sezneca réparerles pneusdo sa voi-
lité. turo,
Cependant, d'unevoixfaibleet voilée,11eutencore •—Pourcetravail,déposaitle.témoin,J'ai dû appor»
la— forcede protester: ter un cricdemonatelier.
Je no suis pas un assassinI 11n'y a contremoi — Sozneon'en avaitdoncpasî
aucunepreuvede culpabilité. J'ai pu metromperdans —Il m'a dit qu'il avaitégarélo sien,la nuit précé-
mes déclarationsprécédentes, mais ce sont là des dente,sur la routo.
erreursde mémoirecompréhensibles, imputables a, M.Vidalentendaitensultoun autretémoin, M11" Cari-
l'étatd'énarvement otde fatiguedanslequel m'avalent gnonqui, lo26mai,a l'hôtolNourrisson, a La Queuc-
misles pannessuccessives demavoiture.Je maintiens lès-Yvolines, affirmaavoirvu sur l'auto do Seznec
que j'ai bienquittéM.Quémeneur à la garodo Hou- unemallette" quicorrespondait exactementau signale-
dan,malgréqueM.Garnler,employédanscottegaro, montde la mallette doM.Quémeneur.
affirmelo contraire,De même,Je maintiensquo je Lo commissaireVidals'en allait ensultodôjeunor
n'ai passé a Paris,quelquesJoursplus tard, que la dansun hûtoldoHoudan, oùil apprenaitquolesbat-
seulejournéedu premierjqln et queJe suisrentréà tuesordonnéespar lui n'avaientdonné aucunrésul-
Morlaixle.soirdocomômeJour. tat. Maisau dessert,il allait recevoirun renseigne-
« Ce n'est donc pas mol qui, le lendemainmatin, montqui, ou premiorabord,lui parut dosplus inté-
2 Juin,ainsi quo vousme l'avezdit hier, al pu venir ressants. , au _
Par-
me présenterpoury réclamerunolettreau nomdo M.Rommillat,procureurdo la République
M. Quémeneur. quet do Droux, ot M.Giraud.juge d'Instruction,lui
t ce n'est pas mol non plus qui ni pu venir au faisaientsavoirqu'ils avalent été avisésque divers
Havreles 13et 20juin.J'étaisalorsh Morlaix,quoJo habitantsdo Corisy,petit bourgdistantdo Dreuxdo
n'ai quitté.C'esth vousù établirsi j'ai mentiet quatre kilomètres, avalentconstaté,uno huitainodo
si je pas
mesuisabsentéde Bretagneù cemoment. jours après la disparitiondo M, Quémonour, qu'une
s'était dégagée
M.Vidalqui ne semblaitnullementdécldorh lAchcr odeurde cadavroen décomposition
sa proie,allaitfairepart à Seznecdodifférentes obser- durantun certain temps d'un taillis qui, à quinze
vationsqu'il avait faites ot qui lui apparaissaient centsmétrosdeCerisy, et à troiskilomètresdeDroux,
commesingulièrement troublantes. séparaitla voioforréodo la routonationalo, lo g;sndarmo;
Toutd'abord,il mottaltsousles yeuxde l'inculpélo Lo fait lui avait été confirmécpar
carnetde trouvédansla valisode M. Qué- Abgral,originairede Iandorneau. ommoM. Qu*nio-
meneur.Etdépenses
s'arrêtenta deuxfeuillets,portantrespec- nour, qu'il connaissaitparticulièrement. Enfin, un
tivementcesmots: Dépense» Quémeneur, puis : dépen- tait autre habitantdo Corisyavait signalé,co qui ajou-
sesSeznec.Il lui faisaitremarquerque,sur cesdeux encoroa l'intérêtdo l'affaire,quequelquesJourB
- 6-
SEZNEC A-Trjl,ASSASSINE» 3fi&
avantquo fûtconstatéecettoodeursuspecte,il avait étaitdoncfacileASoznecde prendredanscettoloca»
nporousur la routodoBrestAParis,nonloindu tail- llté un train quelconquepour gagner Paris ou lo
lis, dos (laquesdo sang, s'étondantsur cinquante Havre,
mètrcB environ, Enfin,Mlaissait
.Vidalne tardaitpas a recueillirun tèmoU
Paît plusétrangeencore,lo mêmetémoinétant,lo gnago qui supposer que,dansla nuitdu 25au
3 juin, occupédansun champ,avaitvu unoautomo- Komal, J'automoblle doM.Soznec avaitstationnéun
bileà carrosserie torpédo, i dentique a colledo Sezneo, longmoment, vors vingt-trois heures,Burla routode
stoppée auxabords du fourré, Brestù P&ris,à la hauteur dola borne52,a troiskilo-
Unhommegrand,mince,soc,répondantau slgnule- mètresquatrecentsde La Quoue-lôs-Yvollnes, c'ost-a«
i montdo Seznec,en était descendu ot avait pénétré direh un endroitdontSoznocn'avaitpas cru devoir
dan»lo taillisoù II était parti vorsCorisyd^abord, lui parler,
puis,faisantdoml-tour au village,il s'étaitdéfinitive- Voici,on effet,ce.que déclaraitM, PierreDeotofe
mentéloignéversDreux. AGambais;
Immédiatement, M,Vidal,accompagné dodouxins- maçon —Jerevenais deMillomont et j'allaisAGambais, le
pecteurs, sautaiten voiture,et gagnaitCerisy,où on 25maidernier,quand,arrivéAla hauteurdesCanots,
fourindiquaitou'lls étalent,attendus au delàdu vil- j'aporçusa deux ou troiscontemètresuno voiture
lage,a un Heudit la côtedu Lary, arrêtée.C'étaitunotorpédoAcaissefoncée.Sesphores
La,en effet,locommissaire dola Sûrotégénéraleso brillaientd'un toi éclatqu'aveuglé,je dus descendre
rencontraitavec M. Rommillatet M. Glrod,ainsi domachineet continuerma route,au pas.Quantj'ar«
locommissaire Beaumoiou, doDreux,flanqué rivaià hauteurdola voiture,je visun hommegrand
3u'avcc
o quelquesgendarmes et sergentsdovillequi avalent et seccommomol,«coifféd'un chapeaumou,allerot
jugé utilesdeso munirdo plusieurschienspoliciers, venirsur la routo, Jocrusa présencode quelques
la
l*s témoinssusceptibles do donnerd'utilesrenseigne- braconniers, et jo pensaisenmoi-même : « Camarade,
mentsavaient été égalementconvoqués. tu n'as pas le noncoinici », Maisje me détrompais
Immédiatement, ils précisaientlo point d'où leur vite,et croyantque le voyageuravaituno panneet
avalontparusodégagerles mauvaises odeurs,L'endroit attendaitpeut-êtreune aide quelconque, je l'interro-
étaitsinistre a souhait.Unravinprofondrecouvertde geai,
broussailles ot d'unoimpénétrable végétation bordait o—Jo ne suis pas en panne,me répondit-il, Merci,
la voloterrée.Ondécidado battroimmédiatement ce n'ai besoinde rien. »
coin,Leschlons,démuselés, excitéspar leur conduc- jo« Puis,commeje m'éloignais, il ajouta:
teur, eurentvitefaitdécourirveTsunomassoinformo «—Suis-jebiensur la routede Versailles ?
cachéosouslesbroussailles otquorecouvrait devieux «—Ouit Vousn'avezqu'Acontinuertoutdroit,»
morceauxde sac.C'étaitbienun cadavre,maisnon . «Jo romontais s ur monvéloet m'éloignais. Autour*
celuiquel'onrecherchait, Onse trouvaittout simple- nantde la routede Gambais, a cinq centsmètresau
menton présence la dépouille(l'unveau que son doladela voiture,A lueurdesphares,jo quelà
d o la vis
propriétaire, quelquepaysandes environs,étaitvenu votturo u'avalt pasbougéde placo.
déposerlà pours'éviterles fatiguesd'un pénibleense- M.Vidal A la suite de cette très intéressantedéposition,
faisaitbattrelestaillisquibordaientla route
vellssoroont,
'Dissimulant malla déconvenue quelui causaitcette et explorerles étangsne voisins.Maispasplus que les
de succès.-
ridiculedécouverte, M,Vidalse rendait&Dreuxafin 'autres,cesrecherches furentcouronnées
d'interroger le mécanicien,Houdé qui, le 25mai,Ason Cependant, en co qui concernaitl'emploidu temps
et lo
passage, lendemain, Asonretourvers Rrôst,avait de Sezneo au les
Havre, témoignages se faisaient de
réparél'autodo Soznec, plus en plus nets et précis, Tout(Pabord,M11* Louise
Le magistratlui'demandait; Hérandal,vendeuse chezM.Chenouard, marchandde
—En quelétatétaitla voiture ? machinés Aécriro,23,rueJules-Slègfrieu, déclaraitque
~ Enbon état, répliquaitlo témoin. le 13juin, elle se a u
trouvait magasinlorsque,ver»
r- Quopou valt -onattendre d'elle ? quatorze heures,un homme de hautetaille, malgré,
—•Elle pouvaiteffectuersans panne une longue vêtud'un completcouleurfoncéeet coifféd'un clia*
course,La prouve,monsieurle commissaire, queter- mou sombre,
je peaus'envintlui demander a toutede
placé si olle guingois » sur sa
vousdis la vérité,c'estqu'unefoisla '"'paration tête, pouvaitlut vendre
minée,ayantétéprendreun verredan; an débitavec aumeilleurcomptepossibleunemachinea écrired'oc-
M.Sezneo,je lui dis : . casion. '*' ce
«—Si vousn'ovezpos confiance en votrevoiture, —Effrayéepar les alluresbizarresde cliemy
confiez-la moi; j'ai des piècesde rechangeA aller déclaraitM"«Hérandal,etsurtoutpar sonregardsour»
chercherA Paris,jo conduiraicettevoituredans la noiset par d'horriblescicatrices rougesqullùi côutù-
capitale,vousaurez,vous,le recoursdovousy rendre raientlealors visage, je m'enfus appelermonpatronqui
par lotrain,» présenta une machined'occasionAce client.
Et M.Houdé d'ajouter s
• —SezneopréféragagnerParisen auto. Celui-ci, après avoirlonguement marchandé,se déci-
daitAl'acheterpour le prixde cinqcentsfrancset il
On comprendra toutela gravitéde ce témoignage. demandaitqu'onla'lui emballât.11ajoute,qu'ilrepasr
M,Vidaln'étalt-ilpas en droitd'endéduirequesi, le seraitdansl'aprës-midi, versseizeheures,pourrégler
lendemainmatin,Seznecavaitabandonné son projet, la factureet prendrepossession du colis,
c'étaitsarisdouteparcequ'il ne s'étaitdébarrasséde DBUX personnes avaientassistéa cettescène.C'était
soncompagnon de route.qu'après l'avoirdépouillé d e M. Legrand,représentant, la
pour région, d'uneinar-
sonargent, quede machine Aécrire,et M.Georgesde Hainault,
Toutela journée,battuoset fouillésallaientconti- sous-directeur cettefirme,qui de était venuvisiter
nuer vainement, Toutefois,si la policen'avaitpas M.Chenouard (1). . ' A V
encororetrouvéle cadavrede celui qu'ellecroyait Quandl'acheteurfut parti,cesmessieurs racontèrent
avoirété assassinépar Seznec,il lui parvenaitdeux AM.Chenouard qu'étantmontésARouendansle tiain
informations plutôtmauvaises pour ce dernier. la de Paris,ils avalentvoyagé avecl'acheteurdela ma-
i« Lesinspecteurs du Contrôledesrecherchés de chine,Laphysionomie decethommeneleur inspirait
Sûretégénérale,qui avaientété chargésd'enquêterau confianceEt ils n'hésitèrentpas à déclarerA
Havre,découvraient quo,le 13juin,un voyageuraux Sas I. Chenouard que,pour eux,ceni*reviendrait
mystérieuxacheteur,
alluresétrangess'était, le matin,présentédans un. n'ayantpas payé la maohine,
"' pas la
magasindeventedemachines A écriroet y avaitfait chercher. , x ;-
l'achatd'unemachinedito« Royal». Ils se trompaient.Eneffet,l'hommese représentait
2°Lesagentsde la Brigademobilede Rennes,qui exactement Aseizeheuresau magasin.,
enquêtaient deleurcôtéAMorlaix,villeoùdomourait Il se montrafortmécontent en constatantque.:"'' rem-
Sezneo, avaientacquisla certitudequele marchandde ballage n'avait pas étéfait, ... ton acerbe, v
bolsétait parti le 12 do Morlaix,s'était arrêté un —Faites-le.immédiatement, fit-ild'un
momentAPlouaretpourmettresa voitureen garage dansdixminutesJe seraideretour. sur un meublédu
dansuno auberge,et que, de retourtrois jours plus Et il s'éloignaen abandonnant
tard,il avaitreprissa voilureet était rentréà Mor- magasinunebouteilleenveloppée dansun journal.
laix. Un quartd'heureaprès,il revenaitet après avoir
Or, airtslqu'ilslo faisaient observerjudicieusementfait établirune factureau nomde Ferbourg,demeu-
dansleur rapport,Plùuàretétaitunestationdo che- rantA Mayenne, il remettait'a la caissièrequatrebll«
minsde fer, situéeentreGqtngamp ot Morlaix, et des-
serviepar leBrapidesdé la lignedeBrestAParis,11 ~(1)Matindu&jùittçt:W3<, .^
-7-
MO CRIMESET CHATIMENTS
lotsde centfrancset deuxMilot* de cinquantefrancs, Seznecquisemblaittrès déprimé,nofit,aucunedira-
puis, il partait en emportantUtmachineet la bou- cultejiourdéclarerqu'il se nommait: Seznec.(Pierre-
teille.
sa vendeuse, àlosepli-Xturle dit qu'il étaitle |« mal 1878.
Ajoutonsque XI.t'.lietmimi'd, ainsi l'ioinodierii Guillaume),
avalentreconnuimmédiate neuten laque
pliutn de Se/.neu quatre,entants,(el'inlslèro),
t qu'il
qu'il était marié,père de
exerçait la professionde négo-
quo XLVidalleuravaitpnseutée,l'hotumoauquelils cianten botsn Morlaix.
avaientvenduo ttomachin>, le eoininiKsaire de police à luSlire lé généralel'aver-
1,0eoniniissalro ayant missousle*yeuxift>XLClie- tissaitalorsqu'ilolatt ;
nouant une reproduetU n p/intographiqiio du contrat I" D'assassinatsur lainculpé personne do XI.Quémonour;
Quenieiieur So/iuc,h mureiu.ndlUIlrma (iii'il<Muit
en-.
tain que c'étaitbien la .. H.iyul» uelieleo lo 13juin '!<> Ilefouxenécritureprivée,
parSeznec, ù l'aidede la
résultantdela conteclion
machine achetéeau Havre,
chezlui,«pliavaitservia docylogriiphUT le contint.
Eneffet,celtemacldneétaità caractèresparticuliers de l'acte sous-seingprivé relatif il lu propriété
Touaret (Cotes dn-\ord), etdécouvert
do
dansla valisede
« élite».LesKotaienttruqueset lesaligne'iientsdofce-XI.Quémeneur, lo;,'iijuin.
lueiix. M,Vidalvoulutpousserphciloinson Interrogatoire,
D'autrepari, M. Logrand,interrogeégalementpar maisSeznec refusade lui répondre.
l'inspecteurItoyit, déclaraitque l'achetcucde la - Je jure,ilisall-il, que Jo suis innocent.Si j'ai pu
machine,avec lequelil avait vnvngôdans lo train, me tromper...commettre deserreurs...au sujet,de la
avait,«lovantlui,glissédans le filetunesorte,de uiiil- villeoù nousnous.sommes arrêté;*, XI.Quêineneur et
letlo en cuir Jaune,répondantassezexactementnu hu.let do la garooù il a pris le train, c'est unlinn-
signalementde collaqui avait,été trouvéeA la min.» inentla l'autode nia mémoire. Et puis, l'étaistrès
maritimedu Havre. énervépar toutesces pannessuccessives. Et mainte-
M. Georgesdo HalnauUreconnut
dans la photode Soznecqui lui étaitimmédiatement,
présentée, son nant, si vousmo voyezaussi bouleversé,
à o t au
c'est,parce
compagnon de voyageet l'aclietenrdela inacliine. iptoJe pense l'inquiétude
arrestation d oitcauseril ma chagrinque mon
Enlln,d'uno fuiteà la garo du Havre,lï femme.
résultaitque, leenquête,
-U)jtili'.,vers dix-huit heures,un
« l'ont-l'instant,Jo no puisvousillroqu'unechose:
nesuispourriendansla disparitiondoM Quémo-
hommevêtud'un complotgris, coiffed'une casquette Je nour...je n'ai pas assassinémoncompagnon de roule,
de mêmecouleur,ayant;ui IÛbrasun «ciré « ou un D'ailleurs, no répondraiù aucunedo vosquestions
caoutchoucnoir, so présentaitau contrôleot deman- lant queJojeneserai pas assistédemonavocat.
daita l'employé de service,M.Helamare, dolui ouvrir eutbeau insister,Sezneoso renfermadans
la portodo là salled'attentede troisièmeclassequi unM,Vidal
était formé. 1!alors, r.umn train n'étanten partance même profondmutismeet Jomagistratle reconduisitlui-
(Matindu 7 juilletW.l).L'homme rentradansla sallo Lesoir en taxiJusqu'auDépôt.
ot s'assitsur une Unmomentplustard,lo siens; niOine, Se/.neeécrivaitla lettresuivanteaux
facteurLeroy,de banquette.
l'Ouest-Etat,traversantla salle,d'at-
tente,vit le voyageuroccupén fouillerdirnsune
valise qu'il avaitdevantlui.
-- Mais, «' Xlachère petiteJeanne,et chorspetits
disait-il,m'ayantaperçu,lo voyageurferma enfants,
la valise;et, d'un coupde talon,la repoussaHirla.ban-
quette,ayant placé soussa tétouneautrevalise; il « Vous
attenditla formationdu train do Paris qui part du faites n'ignorez pusqueJosuisarrêté,..Novousen
Havreà vingt-deuxheuresvingt-cinq. pas.,.Je sortiraiencorela tète liante...Laisse
doncla rumeur
Lo surveillantMoutolqui contrôlaitlos billotsdo toi et consoletesreposer sur mol,ma lomnio; console-
voyageurs et stationnait,\ l'entréedola salled'attente, Moninnocence enfantsqueje laissasousta garde.
déclarait : serareconnuesouspeuet surtoutnote
—L'homme dontil s'agit était porteurd'un billet laisse pas abattre... et remontesurtout ces
délivrépar le bureaudu Iluvroù destination de Satnt- « Prendscourage petits.
Nnznlro. Quandon appelapour lotrainde Paris,jo vis Réponds-moi an plus tôt et si tu lo peux,tu pourras
lo voyageur quitterla sallod'attenteot prendreplace mo mettreun petit,mandat,puisqu'onm'a confisqué
daimun wagonarrièredetroisièmeclasse,où II plaça, connue touLce quojo possédaissur moi.Or, co n'est pas,
dansle tilet,la valisesur laquelleil dormaitun ins- tu le sais,queje solsun grosmangeur,mais
tant auparavant. pourno pas tomberen boite.
Unautre employé,M.AchillePierre,donnaitégale- « Simais celanudénendailque de moi,ça m'importerait
c'est pour toi, ma chère Jeanne,et ces
mentlesdétailssuivants: peu, veuxrevoir...Prendsdoue
—Ayantapor<;u sousla banquettedo la salle d'at- quatrepetitsangesquoJo
tontounevaliseet croyantqu'elleavait,étéoubliéepar courage...Fais commemoi, surmonte-toiot prends
la voyageurqui so trouvaitla un instantauparavant, revanche,
Jecourus au compartiment danslequel11étaitinstallé, au« Demande ù Xt"Fonillard,monaVocat,un permis
venirmovoirau
pour la lui romotlm : Juged'instructiondo Brest,pour commentsont nos
«—Cettevaliso n'est pas à mol,dit-il, J'ai la plus tôt,pour queje t'expliquo nodois
mienne, » affaires. D emande-lui si jo pas luienattendant.
donnerpro-
« D'ungeste,il mo désignalo mallctiaqu'il avait curationpourla gérancede nosaffaires
placésdanslo fllot. « Jo te prie d'embrasserteschorspetitsangespour
Ajoutonscependantque lo signalement quïicestrois moi,ot decroireù mesmeilleurssentimentsd'amitié.
hommesdonnèrentde l'étrangevoyageurïie corres- KG1JH.1.A11MK SEZNEC.»
pondait guèreà celuidoSoznec.
LomêmeJour,M:Vidal,de retourdu Havre,sur
commissionrngatoiredu jitgod'Instructionde Brest, Soznec,pouvaitcomptersur sa,femme; oiloallait
faisaitsubiril Seznecl'interrogatoire d'identitéhabi- Incarnerpourlui, Jusqu'ilson dernier souille, la
tuel. défensela plur.louchant»et la plus obstinée.
III
MMSKZNW, DI-I-END
ISOVM AIU.—-nKXSEIfiSKMENTH
CONT11A-
— SEZVEC
itrcrninES. A-T-IE UNCOMMCE ? — UNIS ÏIEX-
COVrilKIMNH --
I.KTI1A1X.IX.MYHÏKWBUX INCIDENTDU
MAYENNE,—-SEZNECESTTlUN.STÉIll!
AMOW.AIX. —inU.ETH
HEBANQUE Erl'IUGMENTH -
IMl'AI'tEII.LESCHANCESS'AC-
CUMULENT.
En attendantla venuedu commissaireVidal mu Soznecavait ramenédans cetlovillelo corpsde sa
devaitarriverIncessamment a. Morlaixpour y faire victimeet Pavaitfaitb'nllordansle foyerde la"chau-
lui-même unoenquêtedes plusserrées,les produisaitla forcomotricede sonUsine.
Inspecteurs dière quivoisins
do la Rrlgade mobilede Rennesavaientcontinuéh Quttlquos prétendaientmémoavoirvu,an len-
la maisondoSoznec,ainsiquoses demaindu retourde Soznoc,et durant,troissoirsde
fouilleractivement
dépendances. Lebruit,en effet,couraita Morlaixque suite,s'allumerlo foyerdola chaudière,« alorsquolo
SEZNEC
A-T-ILASSASSINE
7 301

Le voyageurétait occupéà fouillerdans une valisequ'il avait devantlui. (Page8).


868 CRIMES ET CHATIMENTS'
marchanddobolsétaitseulchezlui otquesonatelier Unfaitcertainc'ostquoTénqttôto s'annonçait comrno
.était jfcrméa cetteépoquo»,
MaisM»»»
laborlouso.Les bruitsTQSplus diverscirculaient
Seznec,femmoencoroJeune,ftla figureA danBla région; on prédisaitque l'affaireména-
la fois énergiquoet sympathique et qui paraissait geaitdosensationnelles surprises.
avoir une confianceillimitéeen la probité do son En attondànt,chaquojour, chaquoheure;pourrait-
mari,déclaraitaussitôta un rédacteurdu Matinqui ondire, apportaitun fait, nouveau,tantôtfavorable A.
étaitvenul'interviewer ; l'accusation,tantôtutileAla défenseC'estainBique
—C'estune calomniedo plus do nos onnemls. M. Batruc,marohandde machinesa écrireù Brest,
Monmari n'a janurisallumécette chaudiôroet A s'étantarrêtéchezSeznooà Morlaix,co dernierlui
l'époquedontvous
vant. parlez,moinsencorequ'aupara- avaitdemandés'il nolui seraitpaspossibledoohan-
D'ailleurs,11n'avaitaucuneraisondofairedis- ger le"clavieraméricaind'unemachina 'contre-' un chv
paraîtreson ami et assoolô.Je reconnaisqu'il êtaji vior français,
momentanément gêné,car, cotte année, s onusinéavait: M.Batrucaffirmait l ui avoir
Joint tout juste lesdeuxbouts.Il avaitonoutredes tionseraitcoûteuso et difficile.réponduquol'opéra-
bols grevésdo quatre-vingt-neuf millefrancsd'hypo- Si réellement —otrlonnb permettait d?endouter—• <
thèques,matsc'estla toutsonpassif, v.
11est largement Sezneoavait posé cotto question au marchandde
plusquo couvert : machines,il est hors do doute,qu'elle constituait
«1» Par notremaisonotnotrousinedeMorlaix qui contreluiunochargoplutôtsérieuse.
représentent environdetroiscentsû quatrecentsmille Autrefait t l'enquêtedes inspecteurs dola Brigade
1francs : mobileacquéraitla certitudequo, le 15mai, Seznec
«2<» Par unepropriétéayantunevaleurdosoixante avait changé a l'agenceun CréditLyonnaisde Mor-
selzomillefrancsqui se trouveo,Plom'odlern, et où laix,troispiècesd'or américaines, l'unode quatredol-
:demeure. monpôro; lars,les autresdr>douxdollars,et qu'ilavaitomployô
«a»Par-la Roseraie d e Satnt-Segall la somme avait Aacheter pour sa fillette
- «4°Par soixanteseizemillefroucs d(Finistère)
ocréances \dont unotoilette qu'il
do première reçuecommunion. Les enquêteurs
nouspourrionspoursuivre le remboursement immédiat oh déduisaient que si l'inculpé avait agi do ht sorte,
si nos débiteursn'étalentpas en mêmetempsnos c'étaiten*vuode fairecroireAl'exlstonco dosquatre
amis; milledollarsor dontil devait au coursdo ses
« 5*Porunesommede quarante-cinq millofrancsA premiersinterrogatoires. parler
Valoirsur la ventede notroblanchisserie deBrestet D'autrepart,l'envoyéspécial d it Petit Parisien,, s'en
qui uoussera versée,lorsquelo procèsqui se plaide allait visitercinq hommes d'affairesdu pays, très
en ce moment entrenosdeuxsuccesseurs danscetto honorables, qui étaienten relationsavecM.iQuemo-
entrepriseserafinide plaider. neur et Seznec,Douxd'entreeux étaientmémole
Quant aux chargesquipesaientsur son mari conseildol'assassinprésuméetnotre desa victime.Or, ils
M** —S ezneclesdiscutaitdela façonsuivante: déolaralchtspontanément A confrèrequ'ils
Guillaume, disait-elle,n'a pas été au Havre,il étaient persuadés quel'écrituredudésdeuxactes adressé
estbienpartideMorlaix le 12juin onautomobile pour AM"0Quémeneur et lessignaturestélégramme dela
Tréguier,où il allaitchercherun camion,mais par ventode Plourivo ' ' étaientdg la maindo M. Quémo-
suited'unopanne,s'étantarrêtéAPlouaret,il en a nour. .
profité pourMserendreAsaint-Brlcuo, afindeconsulter Enfin,M.Salatln,fondédo pouvoirdo la Banque
sonavocat «Bienvenu, surdifférents procès pendant bretonnea Brest,disaitau représentant du grandquo-
devantles tribunaux.Etantde retourà Morlaixlo tidien: ; •
14juin,il ne pouvaitpas se trouverau Havrele 13. — LorsqueM.Quémeneur estvenumevoir pourmo
« D'ailleurs,pourquoiaurait-ilété acheter une demander uneouverturedecréditdocentmillefrancs,
machineA écriredanscetteville?Il avait possédé BOUS prétextedovente d'automobiles nugouvernement
Jadis troismachinesdu type« Royaln»10».Il ona dèsSoviets, lui al amicalement représenté, que l'af-
revendudeuxAdesparents ; quant Ala troisième, con- faireriemaje paraissait pas tenirdebout, et qu'il eûtA
servéepar lui, il l'a misea.la disposition du comp- se méflordo l'escroquerie. ..,..< était;très
tablequi venaittravaillerchaquosemainea l'usine. « Il so défendit,m'expliqtiantqu'elle
CommenotreconfrèrefatealtobserverAM«B Seznec sérieuseet qu'ilavaitdéjàrencontré AParis,un agent
que le matinmême, en perquisitionnant dansta mal-, chargédeconclurelosmarchéset quocet agentétait
sonde l'accuse,on avaitretrouvéuneautremachine l'hommelo plussérieuxdumonde. ,;
«Houaln° 10», dansunev^Hepièce$Hu6csousles «Je n'insistaipas. Maisil mosemblaévident que
combleset iadls habitéepar le chauffeurde Sctncc, s'il se fût agi d'unocombinaison ourdlopar Seznec,
la.femme.ddmarchandde bols,sansso démonterlo M.Quémeneur eutaumoinsprononcé lenomdocelui-
moindrement, répliquait: ci.
—Il est étrangeque celtemachinen'ait pas 4X6 Tous ces renseignements contradictoires n'étalent
découverte au coursdes premièresperquisitions... Jo pointfait pourfaciliterla tache"dela police;loindé
n'accusepersonne,maisil est fort possibleque cetto se décourager, M.Vidal,lo commissaire de policeau
machineait été apportéedansla nuit a l'endroitoù contrôledes recherchesdo la Sûretégénérale,que
ellea ététrouvée. nousavonsdéjàVUdéployerunesi utileet intelligente
, —Et le fameuxcontratsous-seing privé? observait activité,arrivaitlo10juillet AMorlaix,dontle tribu-
saisidol'af-
Iioireconfrère.
—Cet acte est authentique,affirmaitnettement nal, depuislo matin,étaitofficiellement
faire.
Seznec.Ha étébienétabliAla datequ'ilporte,Jo M.Vidalétaitaccompagné
: ,
desinspecteurs 4, . ' e.t
M°>* Royère
l'ai vu.demesyeuxvu...Je ne peuxpaspréciser,si Bony.quià Paris,AHoudanet au Havre,avaientdôjjt
c'étaitla velllçdudépartdoM.Quémeneur pourParis, enquêtéau sujetdola disparition du conseiller géné-
ou bienau retourde monmari,maisen tout cas,jo ral du Finistère. ....
mlBsûreque c'estbienavantqu'on parlé ait do la Dès lour arrivée,M, Vidal<stses rollabo.rateurs
disparition dé M,Quémeneur,..
—Et cotteValiso avalentunolongueconférence avecM.Complot!, Juge
découverte au Havre? d'instruction qui;après avoirprisrapidement connais-
Avecun accentde conviction ..tronche, la bretonne sancodudossier constitué p ar lo jugéd'insli'qoi'on de
s'écriaitt Selnofitunodemando pourquo Sozneclui fûv, amené
. —'Jejuresurla têtedémesenfants,qu'asonretour dansle plusbrefdélai. , 1 ,
«e La Queue-Iès-Yvellnes, Seznecn'avaitdonsl'auto- 11ressortaitdecottepremièreentrovue, quol'Undes
mobilequesonpardessus, et le panierenosierjaune pointslesplusimportants étaitdemourô, complètement
qui lui servaitdesacde voyage.D'ailleurs, Al'excep- obscur: il s'agissaitdu dépôtdela valisede.M,Qué-
tion du déplacement de Saint-flrleuc, Guillaume ne monourengare du Havre,Ala,datedu20Juinprécè-
s'estpas absentédeMorlaix, saufpourunepromenadedent, dépôtqui ne pouvaits'expliquerquo jjar le
de quelquesheures,qu'il a faiteavecses enfantset secondvoyagodumarchand debolsnu Hayro.
moi,un dimanche (t Hdelgoat, etunetournéedansles Or,11semblaitétablique Sezneon'avait pasquitté le
boisdés environs,qu'il fit un après-midiavec son Morlaixle 14 juin, Qui doncalors avait déposé, était
chauffeur, SOJuin,la valiseen garodu HovreT...La police eu tm
Avec
mait • unoforcequel'onsentaitinvincible, elleaffir- en droitdoso domandor si Soznecn'avaitpas
—Monmarin'estpascoupable. Si on le condamne, complice, ., , „ . confldcnce&
Cotteopinions'appuyaitsur les dôloisnotaires,
„',-'.
.quo
je mentirai p ôdr êtrecondamnée avecluicommecom- M.Vidalavaitreçuesdecinqhommes
plice,car je veuxvivresonsort1 avouésou avocatsqui avaientété en relationsavec
~J0-
SEZNECA-T-ILASSASSINÉ ? 303
SoznecotM,Quémonour et avaient ou
ou,pour contre voyageur crut devoirme faire connatlro qu'il était
chacund'eux,ù Intervenirdansplusieursprocès, originairedo Morlaix.
Lescinqpursonnosou quoatlonétalentunanimesù. « —C'estmol,modit-il,lo successeurdo Castol.lo
reconnaîtraqu'aprèsavoirexaminéattentivement, sur marchanddoboisdoTraoh-Ar-Velin, Ondésigneainsi
les reproductions qui on avaientétéodonnées
t do la
par los lo lieuoù est situéuu croisementdes routesdo Car-
lormulo halx et do l'usinedo Seznec.
journaux, l'écrituredu télégramme Landlvlslau,
apposéeau bas du sous-seing privé,quojumulsSeznec «Notreconversation s'arrêtalà et, durant lo reste
une par-
n avaitpu tracerceslignes, du trajet, le voyageurdormitprofondément
L'undo ces témoins,dontl'honorabilité ot la bonno tie dola nuit,Il descenditqn mémotempsquemoien
fol étalentau-dessus d o tout soupçon,précisait: garo de Morlaix. J'ignoraisquo co fut Soznec, no lo
—Surdouombrouxdocuments quoJ'ai OUH entrelos connaissantpas. Tout à l'heure, on m'a montréla
mains,j'ai pu mofaireunoldéoexactedorécrituredo photographie do Seznec ; c'est bienlui avec qui j'ai
Soznuc,KiloestIrrégullôro et lourde,commecolled'un fait route; aucundouten'est possible.
hommehabituéaux travauxmanuels,et n'ayantpas On jugedo l'Importance doce témoignage, En effet,
l'tiabltiulodo so servird'un porto-plumn. En considé- c'était lo 2 juin qu'un individus'était présentédans
rant, au contraire,cesreproductions avecPécrlturodu un bureaudo poste,à Paris, boulevardMolesherbes,
conseillergénéral,nousavonspu juger do l'analogie pour se faire délivrerlo chèquede solxantomille
dos caractères.Lesslgnt'urossurtoutnous apparais- francsqu'attendaitM.Quémeneur 1...
sent commoétant à, pou prèsidentiquesà cellesdo Desou coté,M.Picard,procureurdola République
M. Quémeneur. Si ellessont fausses,notro avis est nu Parquet do Morlaix,recovaitdu commissairedo
qu'ellesn'ont pu êtroimitéespur Soznec. policedo Mayenneun procôs-vorbal relatantla dépo-
En revanche,l'opiniondes enquêteursétait quo sition que lui avait faite,dansla nuit du 27 mal, lo
l'actodoventeavaitdû êtro"tapépar Seznec.En effet, docteur à
lievelot,demeurant Mayenne, rue Réaumur.
l'Incidentde la machineà écrirouvuitconsidérable-norable «Co soir-là, vers vingt-deuxheures,déclaraitl'ho-
menttortilléence sensleurconviction. Partantdo co praticien, jo mepromenaisavecmanous femmeau
principeque,le aomal, c'est-à-dire quatreJoursaprès borddo la Mayenne, quai Carnot,lorsqueun homme
çûmes,à hauteur du garago Brilhaut,
aper-
la disparitiondoM,Quémeneur, Seznec préparaitdéjà accoudé au et à dons
l'acto apocryphe,M. Vidals'efforçait,d'après los l'eau un parapet qui s'apprêtait jeter
témoignages d éjà recueillis,do reproduireles faits quatre-vingts paquet fort volumineux pouvant mesurer
telsqu'ilsavalentdû se passer. centimètres de long, sur dix centimètres
Selonlui,Seznecavaittoutdosuitedécidédodactylo- de largo. En nous apercevant, 1hommes'éloignaen
graphier l'acteon question.Il avaitdéjà à sa disposi- emportant le paquet sousbras,Jo fus frappé d'uno
tion une machiuo« Royaln° 10 », c'est-à-direcelle odeurtrès caractéristique de cadavre quiduso dégageait
qu'ilcoavaitmiseil la dispositionde sou comptableet du le
colis,Un
vis
moment,jo suivisl'homme
sur les la
regard,jo
ruo Roulois,
quo dernieravait toujoursentreles mains.Mais s'engager quais,gagner
redoutant,nonsansraison,que lescaractères docelte et descendrel'escalierqui mènean lavoir,près do
machineno fussentreconnuspar la suite, et lo faux l'hôpital.
ainsi découvert,Soznec,ainsi quo lo démontraitlo « Arrivéà cet endroit,l'hommejeta le COIIB
tas do fagots; et, avisantunoba-
sur lo
témoignage do M. Batruc,avaitcherchéi\ remplacer sol, auconstruite pied d'unsur il y
pur un clavieraméricainlo clavier français do sa raqtto les bordsdo la Mayenne,
machine.Nes'étant pas misd'accordavecM.liatruc, pénétra, Lesalluresétrangesdocetindividu,le paquet,
renonçant à son projet, Il so seraitrenduau Havre, et surtoutl'odeur qui s'en dégageait m e parurent sus-
où, sans doute,11avait quelquechosed'importantà pectes. Je crus prudentd'allerimmédiatement aviser
faireet 11y aurait achetéunemachinenouvelle. la gendarmerie,pendantque ma femmecontinuait.à
A M™Soznecrépliquait: surveillerles alléeset venuasdu mystérieuxprome-
—cela,
Il estexactquo Guillaume possédaitunomachine neur. Mais celui-ci,se sentantobservé,sortit do la
cabaneet vints'asseoirprès de soncolis.Un moment
quo détonaitM. Doschôno, notre comptable. M. Des- tard, un hommequ'accompagnait un garçonnet
chêneprétendaitque monmûrilui devtlltquatre cent plus survint.11échangeaquelquesparolesaveclo porteur
cinquante francsd'appointements arriérés,co qui était du et il a son tour avec
s'éloigna ot montal'escalier le gamin
inexact,ot 11no voulait restituer la machiuo quo par paqttot la rue Ainbrolsc-Delauré placé
contrepayementdecottosomme,Latransformation du u l'extrémité d eceltevoie.
claviernotait qu'unstratagèmeutilisépar monmari «Arrivéau sommet,Il sifflaà plusieursreprises
pour obtenirque M, Dusohône portât la machineà commopour donnerun signal,Matsles gendarmes
écrire chezlo réparateurauquel Guillaumel'aurait étalentarrivés avec lo docteur.Ils cherchèrentlo
reprisesansfuiroexécuterlo travailproposé. et son mystérieuxporteur: tousdeuxavalent
Lojitgod'instructiondécidaitalorsde faire opérer paquet »
uno nouvelleperquisitionau domiciledo Seznec,ù disparu. commissaire de policeajou-
Morlaix ; il ordonnaiten mômetempsà dosagentsdo A:cettodéposition,lo
la Sûretégénéraledosorendreau Havrepourcompa- tait —Prévenule soirmémo,j'enregistrailosfaitssigna-
rer lo numérod'uno machine« Royal « découverte par lo docteurBevolot ; mais,persuadé,ainsi quo
dansla chambrodu chauffeurSeznec,avecle numéro lés présencedo
do la machinevendueà Seznecpur M. Chenouard, los gendarmes,qu'ondovaltsetrouveren
boucherayant cherchéà so débarrasserdo
cetteformalitéindispensable été accom- quelque
n'ayantpaseffectuée viande corrompue, jo n'attachai pas autrement d'Im-
plie au cours do la premièreenquête au portanceà l'Incident..
llavro, » Cependant, lorsqueje fus mis nu courantdo la
Mais,dès lo lendemain,lo Juged'Instructionrece- disparition mystérieuse do M. Quémeneur,nie souve-
vaitun témoignage des plusimportantsqui tendaitù nant do l'incidentdu 27mal signalépur lo docteur
établirquo Seznecétait présentà Partslo 2 Juin. J'ai cru devoirvousen aviser.
Voicieneffetco (pielui déclaraitM»" 1Prlgent, débi- Bovelot,
LoParquetdo Morlaixdécidaitde faire procéderù,
tantedovinset éplclèro à Morlulx : une enquête dansla villede Mayenne.
—Aprèsavoir passé quelquesJours à Paris, jo En effet,Soznec, donsun de ses premiersinterro-
m'étais rendue,lo samedi2 Juin, a la gare Montpur- gatoires, a vaitdéclaré qu'il avaitou plusieurspannes
niissopourprendrele traindusoirpour Morlaix.Mon (iiinsIn traverséodo Mayenne, où 11était passépré-
gendrevint avec mol Jusqu'auwagondo troisième cisémentlo27molet trèsprobablement dan«la soirée.
classeoù Jo pris placeet dans lequelil montalui- D'aiitropart, si, à son arrivéeà Morlaix,lo lcndo-
mémo, afindo placermes bagagesdanslo filet. main28,il n'avait aucun colis dans sa voiture,A
« En procédantà cetteopération,il s'aperçutquo la Dreux,par contre,lo garagistequi avait réparésa
plupartdes places étalent louées et il mo fit cetto Cadillacavaitcertifiéquosa voiture,à l'intérieur,était
remarque : do paquets,
«—Vousno voyagerezpas seuleJusqu'àMorlaix.» pleine Locadavredo M. Quémeneur avait-ildoncété , , ,
jeté
« Quandil m'eut quitté,un hommegrand, tnlnco dansla Mayenne?
et,sec, et dont le visagem'a parut couvertdo clca- Maisle juge d'Instructionn'allait pas tarder a
tticeti,m'interpella : recueillirunochargeencoroplusgruvocontreSoznec,
« —VousallezAMorlaix? » Le 10 juillet,l'accuséétaittransféréà la prisondo
« —OuiI » Morlaix. Il avait pris placoavecses gardiensdans

« J'y vaisaussi, » un compartiment réservedotroisièmeclassedu rapide
« Et,bleuquoJono lui aie poséailcutioquestion,lo quittant ParlBA huit heuresquarante,Lo voyageso
-11 -
m CRIMES ET CHATIMENTS
passaitsans le moindreincidentci lo train arrivait le gfti'dhm-chof dola prisonfaisaitparvenircesdébris
engarodeMorlaix avecun retardde dix-septminutes. de papierun Juged'instruction, qui s'efforçait aussi-,
Vuicion quelstenuesrenvoyéspécial du Mutinnous têt do découvrirce que voulait dire celte phrase
décritl'arrivéede .Seznecd anssa» ville;
« filantdonnél'hostilitéque nmnll'cstait étrange. Q ues'ugissitll-ll de faire? Pans quel couloir
la popula- fallait-ilsortir? Quellesenveloppesfallait-ilrtéchl-
tion inorlaisienno à de Seznec,sa venueavait rorï... Autant,d'énigmesqu'ils'agissaitde déchiffrer,
étécachéeavecsoinl'égard vt des-mesuresavaientété prises Enattendant, M.Cmriplon interrogeait, l'un desauxi-
pour effleureraussiclandostliu'inent que poscible lo liairesdu coiumissaire Vidal,l'inspecteurHony,qui
transfertdu prisonnierde la gare à la maison\l'arrêt. lui déclarait:
« Sur le quai, mais à eonlto-voie,Seznecétait —Jo trouvestupéfiantqu'onait découvertdanslos
attendupar le sous-ôrefel, lo maire,le procureurde vêtements de Seznecces deuxbilletsdo banqueot co
la Hépubuqi"!, lo capitainede gendarmerie et quelques boutdo papier,c'est moiqui, lorsde aonarres-
gendarmes.Une auto, tous stores baisses,avait été petit al été chargé do fouillerl'Inculpé,J'ui par
amenéeà. traversles.voies,do la.garo de matchun- tation, expériencel'habitudedes criminels.Je sais qu'ils
tïises,aussiprès quepossibledu la lignol'nris-Drest.peuvent cacherdu poisondansleurschaussures,dos
« Quandle traineut stoppé,Seznec,encadrépar sos boutsde papiersIntéressants dans la doublured'un
gardiens,sVnipivssa, de descendredu compartiment.chapeauou d'un vêtement,aussiest-ceavecla plus
Vetode soncomplotmarron,un chapeausouplemal grandeminutiequo J'ui exploréle linge ot les•cifots
équilibre sursa lète, les poignetsjointspur le cabrio- de Seznec.Je suis certainqu'iln'y avait alors,dans
leeottenant,tut
nue bariiorudepetitpaquetdevivres
entreles mains, lo veston,ni biltclsde banque,ni papiers,C'estdonc
de huit jours encadrantson visage,
le voyageursembla reprendru touteson assurance au Dépôtde la lui
Maiscomment
Préfectureque le détenulesn cachés.
sont-ilsparvenusentrelesnmins?
-oiand,d'uncoupdYi'i!,il vit lecaractèrediscretqu'on Ou alors, s'il les avait déjà,commentu-t-11 l'ait pour
ktvnitcru donnerè.son retour,
• D'ailleurs,pour se déroberencoreaux seulsjour- lesdissimulerlui
?
nalistespresvf>t.s au pas do gymnastique, il traversai attendant que mystèro dissipé,M.Ctun-
co fût
lo.-> voies,tu trébuchantmaintesfoiseuU'cles rails, V'ion n'en attachaitpas moinsunograndeimportance
a la découverte
et s'engouffradans l'automobile,pendantqu'ungen- bliaitpus, en effet,que des deuxbilletsde banque.Il n'ou-
darme complaisant,courantà ses cotés, trébuchant Landerneau M. Quémeneur, en quittant
commelut, s'efforçaitou lo masquantavecson képi, dix millefrancs, pourParis,portait sur lui unesommedo
en coupure
de soustrairelo visagede Soznecà l'ubjettlfdes pho- la veilleà Brestà la Sociéténrestnlsede Crédit.de mille francs, touchés
tographes. Or,
« Quelques cettesomme
minutesaprès,le prisonnierarrivaitsans du disparu.D'uulrcppart, n'avait, été retrouvée d ans
as il était évident valise la
encombre ù la maisond'arrêt... qtio s'il y
« Arnvoau greffede la prison,Seznecassistaità avait eu crime,l'assassinn'avait point manquédo
l'inventai n; dos fairemainliassesur
et dessommestrou- Lorsqu'on cesbillets.
véessur lui auobjetspersonnels
momentde son et qui avaitoffertàsongeait quoSeznec,nu Havre,lo 11!juin,
avaientété remisaux gendarmescarrestation,
hargésde le con- pour M"°Ilérauvulun billetde milie francs
solderla machineà écrirequ'il venaitd'acqué-
duire à Morlaix.Cet inventaireaccusaitnotamment rir, ot <pie,d'autre part, bien(fininantido cesdeux
la présenced'une sommedo quatre centsoixiuite- billetsdumillefrancs arrestation,il avait
quliMe francs,saisie par la Justin?.Sezneoavait,eu écrità sa femmelu lettre aprèsson
outre,à sa,disposition une:sommede cinqà sixfrancs hautet dans laquelleil laque nousreproduisons plus
qu'ilpouvait, employer à ses momies priait dolui faire parvenir
« Cependant, 1resdocilejusque-là,dloépenses.
marchand, de un peud'argent, à seulelind'améliorer
luged'instructionn'étalt-11
souordinaire,
pasamenéà croirequ'ils
boisélevade véhémentes
dienchefémitla prétention protestations,quandle gar- lu faisaientpiirllodes billetsque M.Quémeneur avait
devisitermiiiutirusonieiit sur lui et son assassin présumé avait,écrit ù
ses vêtements. Cettetorniiilitén'étaitpus,à vrai dire, M-»'Seznec que
cettelettre, danslé but do donnerlo
indispensable, si l'on considèreque Seznec,à la changea la justice. q ue
Si'ueiégénérale,au momentdo.son urrc-iutioiiet au LeinèfiHi versonzeheures,M1" 0Seznecvenait
dèjV.t,quandi! y fut eeroiovet dosa remiseaux geti- rendrevisiteà jour,son mari,L'entrevue eut lieu en
.duiliieslorsqu'ilquittal'aris,avait,par Unisfois,clé qui
soumisà un sérieuxexamen.Cependant, d it
la mauvaise présence gardlen-clicf durail peinedoux,minutes,
Volontéavec laquellel'inculpéavait endossél'uni- juste le tempspourl'accusé, quipleurait,do jurer à
formebleude la maison u arrêt, pendantqu'allait rutfemme,sur la tètedo susenfants,qu'il étaitinno-
durer la visitede sc< vêtement.*, cent.
parutsuspecteau Ausortirde.cellebrèveentrevue,M"IU
ganlienrhel'qui, sVmparantdu vestondo Seznecot sou;» Seznec,encoro
l'ayant examinéavec soin, fui surprisde rencontrer sentir, le coupde lu vivo«''motion qu'ellevenaitdo res-
dan*la manchedroite,entrele drap et la doublure, courant, dêolnriilt à l'envoyéduMatliequi la mettaitnu
une épaisseuranormalede papier.Lacouluredéfaite, dosdécouvertes que l'onavaitfaitesla Veille,
la manchelaissa échapperun paquetplat: deuxbil- dautile veslonde sonmari:
letsdo millelianes plies en huit. -- Ce petit mot d'écrit .est certainement un coup
Immédiatement, lo gardien-chef prévenait l e procu- monté pour nous perdre HTnous ruiner,commela
reurde la République et le juged instructionqui fai- machine à écrirequ'on a trouvée d ansle grenier.Poul-
saientaussitôtsaisir le.-tvêtementsdo Sezneo ies billets,ils sont le produitd'unetraitede quatre
et pla- millehuit
çaientsousscelléslesdeuxcoupures.Ayantreniiirquô roui*Initiesque Guillaume a touchéeà la
que l'une,d'elleol.iit maculéedo tachesrongeatros, SiK'lélé Urestoiso, quelques Joursavantson départ à
ils décidaientqu'Hicserait,transmiseè Paris, pour Paris.S'il lesà alacachésainsi, c'étaitsûrementpour
y elle soumiseà i'etntneiidu chimisteHayle,dlrcc- lessoustraire police,qui n'eûtpasmanquéde les
t.mrdu service<!el'Identitéjudiciulro,qui détermi- '
nerait Poitrinede ces taches. Immédiatement, à la requêtedu juge.d'Instruction, de
\r ,rqnetde Morlaixfaisait é;:alinient expédier, les recherches (talent fuitesà la SociétéBrostolso
ait. rfiémenUns,la combinaison de lollebleueet.le Créditpourvériller si lesdeuxbilletsdomillefrancs
ï«ud(!s*>us quoSczhee.portailon coursdoKOII saisissur Sezneo n'étalent p as au nombre d oceux qui
vu auto.|)c*hardis,en effet,qui avaient,étévoyagé
décou- avalentétéremislo22 maià M.Quémeiioiir. Mats,la
verte;»nml'imrsd'unedes perqulsllions effectuéesau société n'ayant, pas'conservélo numérodesditescou-
le conseiller
domiciledu marchandde bois,portaient,ellesaussi, iniresdodmilleliants qu'avait,emportées
des fiirltr.H général u Finistère,l'enquêtene donnaaucunréstil-
Pan3les svêlements
uspectes.
do Sexuéequi lui avaient,été 22mal, la
putevésdans In prison,on ne-tarda pns A faireune D'autrepart, il fut reconnuexactque le
nouvelletrouvaille, on découvrait, en effet,cruche dans llunuuo Brostolso avaitversé,à Seznec,la sommedo
le pan droitdu veston,des frugnp.'hts de papierplies quatre nllllohuit,cents francs,mordant d une traite
avec soin,et.dont l'un portaitl'inscription suivante! encaisséece mémojour pourlo comptedu marchand
* Pourtrouverce qu'il faut faire,«sortir dansle cou- Pusplus(lue pourlesbilletsversésè.M,Qiiémoneiir,
loirel déchirerlesilfUN enveloppes. » la Banqueitrestolsen'avait,conservéles numérosde
ceuxqu'elle avaitremisà Seznec.
.Seguidant,bien do faire part. ASminr.do ortie Eullri,le commissaire Vidalqui était retournélui-
découvcrlo et sareilui demanderaucuneexplication, mêmeemuièlernu Havre,onrevenaituvocla certitude
14
SEZNEC xÀ-TJL:.ÀJaSASSINEt: l'Wtf
qUo la machine,ft;écrire «;Royal, série10 cachetée lâchesn'étaient
a utre du'
quenousdépôt de humain.
sangen
par l'hôittme,auVisagebouturédocicatricesa M,Clie- L'oxameji microscopique a démontré, 'outre,
uthiahl,portaitlon* 4p4.080.Or, la machinequiavait. qu'ellesn'avaientpas été provoquées parjailllssernenl,
êtéft«rouvéedansle grenierde Sezneoétait-égalementmaisqu'ellesprovenaient d'objetsensanglantés,
. linge
une lloùuisérielût.»/efportâU'.temêmenuméro. ou vôtomont.
Enfin.M,Baylo,'directeur desServicesdo l'Identité «Maisenraisondu nombredemainsparlesquelles
judiciaireà la ,préfecture do, Polico,qui avait.été est (passéla valise,depuisle Jour de sa découverte
chargéd'examinerla valiso trouvéeauHavredonsla dansla garedu Havre,il m'aété impossible
releverles empreintes, d'y sélec-
sallod'attente,aUx'fins d'y dîgl-, tionnerdes suffisamment dis-
talos qu'elle était susceptible ..de porteret do falro tinctes.» empreintesdigitales •.
l'analyseado certainestachesqui maculaientle cuir, Malgrésos dénégations, :il était évidentjqtieies
adressait ux juges'do'Morlaix un rapportdontnous. maillesdu filettendupar la policeautourde Soznec
extrayons cetimportant : , se resserraientchaquojour davantage.Cependant,
«J'ui pu releversur lepassage
cuirdelu valisohuittaches' le, juge . d'Instruction,ainsi qu'on va le voir,
de l'ormeIrréguttôrés et do quatreù,cinqmillimètresn'étaitpasauboutdosesefforts,ot;moinsquejamais,
dé diamètre.L'analysechimiquem'a permisd'établir Soznecno semblait.disposéa entrerdansla voiedes'
dela façon'la plusformelle, la plUBabsolue,que ces aveux. -,

IV
PREMIER ÎNTEnRÔOATOiRK. — UNE LETTRE COMPHOUIETTANTE.
— « LES TÉMOINS DUHAVRE. » —«CEQUE SEZNEC AVAIT
ÉTÉ FAmuA«.OUAHET. » -^ (t11«« QUlîMESEUlt PARLE. »,--.
'IMFERBLANTIER DEBREST. —tE FAMEUX TELEGRAMME. ' --.
UNIMPORTANT DOCUMENT.
Cependant, comprenant qu'endiscutantl'évidenceet Aprèsavoir exposé4 Seznectoutesles charges,gui
on^inscrivant en fauxcontredesfaits nettementot pesaientsur lui et luiavoirrappeléqu'ilétait
définitivement établis,il compromettait singulièrement . d'assassinat et.défauxen écritureprivée,M1.Cinculpé ampion
sa couse.Soznec,touten continuantà affirmer.BOU luidisalti
innocence, finissaitpar reconnaître qu'il s'étaittrompé —Vous:connaissez;les faits.Avez-vous unedéclara-
danscertainesde sesaffirmations et cela,affirmait-il, tionù,faire,quantà l'Inculpation (elle-même 7
•dela meilleurefoidu mondeet sans jamaischercher, Toutaussitranquilleques'il comparaissait comme
a tromperla justice. témoina une simple audienceen justicede
11se préoccupaitsurtout de sa défonsé.il avait Sezneorépliquait tlrunair décidé,Irréductible : paix,
d'abord.priéM°Peuillard, ancienbâtonnierdubarreau —Monsieurlo juge, à -Paris,quand j'ai reçu:lu.
deBrest,del'assister,en mômetempsqueM"doMoro- visltode monavocat. M°de Moro-Clnffert, et tfa seh
Glaffcriauquel U avait demandé,dèsla premtèro seerôtnivo, et hier,.àla pitlson, j'ai vuM*ifeulii
heure, Bonprestigieuxconcours. M*,Feuillardavait lard, on m'alorsque, dit de uo rôpoiirlrc a aucunedes -ques-
déclaréau-Jugetrinstruction« qu'il lui était Irripos- tionsque votiBmo (poseriez tant que l'un dé mes
slblod'assumerla tftchodedéfendreStwnecsansnuire défenseurs neserait, p as présent; M PFeuillard ne pou-
gravementaux intérêtsdo-saclientèle,que ne man- vant m'assister,M«de>Mord-Ciafïeri n'étant pas .14,
querait p as de compromettre les trèsnombreux dépla- Je refusedeïépouure.• • •
cementsauxquels,chaquesemaine.Il serait astreint, «U a d'ailleursété convenuque l'onme choisirait
afin,d'êtreprésentaux interrogatoires. un conseilparmito anombres du liarreaude Morlaix,
Dueon côté,M«de MorojOia«erl faisaitsavoirau quoce twmsBil im'^ltété donné,M*LoHir*
Jugéqubsonnsecrétaire, M.Kahn,seraitprésent;al'in- j'attendrai ouunAutre.
terrogatoire uedevaitsubir,le lendemain, l'inoUlpé. « Néanmoins, 'tiens à protestercontreSe«rime
je Jen'ai
Or, M*Eeùfllài'dse rendaitBlorea la prlsott et il ipasautre chosea dire.
ltivituitSezneca choisirun avocatde Morlaixpour 'dontonm'accuse. —Cependant, observaitM. campion,cettesituation
seconderM»deMorô-GinTteri. ne peut se prolonger r un Jour ou l'autrevousaflMZ
. Seznec,très,calme,réponditqu'il aviserait, qu'il bienobligédemerépondrez non»nopouvons
demanderait probablement fi M»La Mit1 d'Êtreson ainsidéfinitivement, :*-....*' . attendre
avocat...régional,Il continuaù, affirmerqu'il' était 8a»Bso départirdeisoncalme,Soznecdéclaraitr
absolument innocent,mais reconnuttoutefoisqu'il —J'attendraitant qu'il faudra.
s'étaitrendua Parislo 8 juin ' et nia éiiergiquement Et le juge décidédé tenvoyerrtntcrnïgatoirejUs*
êtreallé le 18auHavre. momentoù Seznecauraitun défenseur*
1,0lendemain, 80juillet,M. Campionfaisaitcompa- qu'au Maissi Soznecrefusaitdo parler,<nrevanche,ainsi
raîtreSezneodevantlui. que nousallons le voir,il s'étaitmisà écrire.
A quatorzeheures,l'inculpéquittaitla (prisonpour En réintégrant sa cellule,aprèsavoirréfléchipeu-.
êtreamenéau Palaisde Justice,entre'deuxgendarmes dant quelquetemps, il s'emparaitd'unedemi-feuîlîe
et lesmenottesauxmains.Sonair assurédisaitassez de papierà lettre,dontH le rectoet le
quelle, seraitsonattitude.
« Vêtud'un completmarron{!),ayantun petitcha- dansune versod'uneécriturenue etremplissait
serrée,et la renfermait
peau doveloursdrôlement campé sur la tête, StiznBO enveloppe b ulle/ qu'il cachetait. Commeïl
franchiten grandesonjambuos la distance n'avaitpas étémisau Beerefefc<qu'il pouvaitclreûiBr
la maisontfurrôtdu Palaisdo Justiceet,quisépare lus inaiUB dansles couloirs,il s'en fut là glissersousla porte
dansles tiôcncsdu pantalon,pour cacherla chaîne du dortoiroù couchaientles prisonniersqui étalent
desmenottesquelesgendarmes compatissants avaient entrainde purgerleurs peines,
Lésgardiensqui surveillaient
dlositmilce souslo veston,il traversasans paraître compte BBznec, s'étantrendu»
gêné une.fouiesimplement) ourletisonui slatiomialï, d osou manège,prévenaientimmédiatement lô
criattendantsa venue,BOUS les platanesdoTaltéo gardien-chef qui se rendait.dansle dortoir.,ï.u lettre
où estsituéle PalaisdaJustice, , .u avait le
disparu.Aussitôt,. .gardlen-cliOf .sommait les
«A Tiêurestrente, seznecétait introduit cinqprisonniers qui couchaient danslô,dortoirde lut
danslequatorze
cabinetdu magistratinstructeur.Aucunfleses dire la vérité,sbus peinede sévères,représailles, te
avocatsn'étalentprésents,M»Feuillardfe'ôtantdésisté, détenteur un nommé
dela lettrefinissaitpar.eedécouvrir.
Eérie devantêtre
C'étail
remisenlibcrielé
M»MarcelKahn,secrélalrodo M»de Mdr6<GtafferL nul,
n'étantjpasVenu,et M»LoHir n'ayantpas encoreété lendemain, ayantlu sur l'ehvèionpo,ces mots.*« sar.r
presBénu, , "•'. .,; , . ,.-.• nez, Traen-ArVôlin, Morlaix.Prière'de donnerttûOi
«Le marchandtto bols, mv l'Invitationdu juge, de lulettre. centfrancsau porteur.--Q, Sezneo * , s'était empare
s'assitcommodément sur Unechaireot,curieusement,
sus regardsse promenèrent un momentautourde la Sonstroude résistance,, il avoua qu'il l'avaitdéco*
pièceavantdosefixet'un pouhaut,surun angled'un chetéeet l'avaitlue.il reconnutqu'il
là perlerà destination.
se ipréparait£"
mur*,
Voicice quoSoznecavaitécritau rectodela feuille
{!)Voirle Matindu31îuUlctlli?3. do papier; : .
,-î'ttr-
866 CRIMES ET CHÂTIMENTS
se présentaitn la poiltofeV.'jexploitéea troiskilo,
MachèreJeanne, mètresdo PlouarCtpar M»»veuvoJacobot sonfils,
un jeunehommedo dix-septans.Colul-d, étaitoccupé
'
« Queje motrouvesoulagédo t'avolrrovuoencoro dansun champvoisin quandSeznecl'appelai suis
une fois,..Je seraicontentde revoirencoreunofols —Ma magnéto no fonctionnant pas, dit-il,je
tes«niantset ma mère,s'il était possibleInutilede on panno,a cent cinquantemètres d'ici avecmon
te dérangerpourm'envoyer quoiquecosoit,sinondu auto,et dansl'impossibilité decontinuermaroute.Ne
linge, car je saisque tu as assezdetracas,ot quotu pourrlez-vous pas mopermottro deremiser,mavoiture
as trop besoindo tes souspar ailleurs.Mol,Jom'en dansvotrehangard, Jo reprendraidemain?
la .
passerai.Embrasse pourmoimescherspetitsenfants; «Le ieunohommeaccompagna Sezneosur la route
et toi, ma pauvrepetitoJeanne,je sensqueje t'aime deMorlaixpourl'aidera rentrerla voiture(uneCadil-
de plusen plus fortet jusquema mort. lac moinsforte que cellequi Borvitau voyageaveo
M. Quémeneur). Mais,malgrésos efforts,le Jeune
«GUILLAUME. » Jacobno put fairoavancer l'automobile, Sozneo, alors,
montasur le siège,mit en marche,ot le véhicule,
Voyons m aintenant ce quiétaitécritau verso ; aussitôt, roula par un sentiertortueuxot cahoteux,
• Passesur lobasde rautro page,qui est restéeen Jusqu'auhangaroù Seznoolaissala voiturepour Se
blanc,un petit tampon do voate (sic)légèrementrendreau village.
imbibédansun liquidemoitiéeau, moitiéencre,et « Vingtminutesplus lard, le marchanddo bols
tu connaîtrasle secret,et tu n'oublieraspas de le entraitchezM.Nicolas, restaurateur, placede l'Eglise.
fairetouteslesfoiset tu trouveraségalement le moyen Il se fit 8orvlrune consommation et, par deuxfois,
de m'écrire6l tu reçoiscemot.Mets commeen-tête ; s'informade l'heurea laquelle. lo rapidedo
«Monchermari!» Bresta Paria.Un momentpluspassait tard, en quittant le
cela signifiait-il? Toutsimplement que Sezneo restaurant,Sezneoremita ni"»Nicolaspourqu'elle
aue
lquait Asa ïommole moyen,dansdeslettresqu'il l'expédiâtle lendemain, «untélégramme (but préparé
devaitreconnaîtreAl'en-téte: t Monchermari », de qu'il adressaità stt fjmmepour l'informerqu'ayant
correspondre clandestinement avec le a eu une a Il allaitcouchera Saint-
l'aidede phrasesintercalées entreles prisonnier Brieuc.panno Pktiuret,
Quant au secret,c'étaitle procédéà lignes.
employer. «Deuxjoursplustard,dansla matinée,un moment
Misen possession de ce document,M.Campionlo aprèslo passagedu rapidede Paris a Brest,Seznec-
confiaita un chimiste,en vue d'y recherchers'il no faisaitsa réapparitionchezM""Jacob.Il portaitsur
contenaitpas le « chiffre» quipermettraitauxdeux sonépauledroiteunvolumineux et lourdpaquetqu'il
épouxde correspondre sans que personnene pût se hâtade dissimulerenle cachantdanslauto; puis,
saVolrce qu'ilpouvaits'écrire. ayant donnéun pourboireau fils Jacob,il mit en
Venantaprèsla découverte danslo vestondesdeux marchesa voituredont la magnétodevaitêtroen
billetsde millefrancset des boutsde papier,cette excellentétat, puisqu'ellepartit aussitôt,commesi
lettreno pouvaitmanquerd'apparaître a l'enquêteur jamaisellen'avaiteu depanne,»
commesingulièrement troublante.' L'enquêteJudiciairedevaitconfirmerles " faits rap-
al
En tendant,pendantque ces expériences avaient portéspar notreconfrère.
lieu, l'Instructionsuivaitson cours.La journée du Lo luge d'instruction étaittoutnaturellement porté
26 Juilletdevaitêtre particulièrement mauvaisepour à sodemandersi le télégramme quedSeznec avaitlait
l'inculpé.En effet, il allait être Chenouard
confrontéavecles expédierà sa femme,le lendemain e Bonpassageù
témoinsdu Havre,c'est-à-dire MM. deHal- Plouarot,par M«« Nicolas,et si la prétenduepannequi
naut,Legrnnd, et M«* Hêranval. l'avaitfait arrêter à Plouaretn'était pas destinée,
«Seznec,nous dit l'envoyéspécialdu Matin,ne dans l'espritdu marchanddo bois,a fortifier l'alibi
semblaitpas très presséde leur être présenté.Après dontil avaitbesoinau caBoù son passageau Havre
avoirrefusédese laisserraser,pourtairetomberles serait signalé.Quantau paquetqu'il avait rapporté,
touffesdobarbequi avalentpoussédepuissonarres- n'était-cepasprécisément la faineuBe machinéa écrire
tationet qui maintenantrecouvraitles cicatricesde achetéeau Havre?
sonmenton et de sonvisage,il déclarait: Enattendant d o a la
procéder Vérification d'unautre
—Je consensà revêtirtouslesVêtements que'vous ailbl invoquépar Seznec,à savoir que ce dernier,
voudrez,mais je ne veuxni me ni
raser, me faire ainsiqu'il lo prétendait, l e
setrouvait 13Juinà Brest,
raser,je suistrèsbiencommocelât Seznecdès ainsi quopouvaiten témoigner M.Metals,ferblantier
Unepremièredéconvenue attendait qu'il danscetteville,M.Campion écoutaitla déposition de
pénétra dansle bureaudu juge,En effet,il apprenait M"»Quémeneur, la soeurdu dlBparu,
que M. Chenouardavait formellement reconnula M"»Quémeneur affirmad'abordque c'étaitSeznec
machinea écrire,saisiechezSeznec,commela «Royal et non sonfrèrequi avaiteu l'idéedo monter,cette
n» 10»,qu'il avaitvenduele 13juin à un soi-disant affaired'automobiles. Puis,elleaffirmaau magistrat
Ferbourg, de Mayenne. était convaincue c'étaitSeznecqui avait
M, Campionlui déclaraiten outre que M.de Hal- qu'elle organisé lé départpourque TParlset que, selonelle, co
naut et M. Legrandlui avait répétéqu'ilsavalent mystérieux Américain quidevaitsoi-disant setrouver
voyagé le 13juin dansun compartiment où se trou- dansla capitale,n'avaitjamaisexisté,
vait un voyageur qu'ils avalentretrouvéau Havre, M«o Quémeneur déclara également qu'il semblait
lui
dansle magasinde M,Chenouard, et que,d'aprèBles invraisemblable que son frèreeût do jamais,l'intention
que leuravalent présentées les inspecteurs de do vendreù Seznecla propriété plourivot car,
a Sûreté
Îihotûs générale,ils aval.MtreconnuSezneo, jamaisil nolui enavaitparléet commo il lui témoi-
clloétait per-
Le juge confrontaitensuiteScztiocavecles quatre gnaittoujoursbeaucoupde confiance,
témoins,qui étalentunanimesa le reconnaître, Seznec suadéeque,s'il avaitengagémômedo simplespour-
n'en parutnullementaccablé.
—C'estinconcevable, parlersavecSoznec,il lui en eût certainement parlé.
s'écrlalt-U
| vousvoustrompez CommeM.Campionposaità M''«Quémeneur quel-
certainement, je no compromis vraimentpaspourquoi quesquestions au.sujet des quatremilledollars or
vousVousacharnezainsiAmeperdret quol'inculpé prétendaitavoirversés entrelesmains
Et commeles témoinsmaintenaient éner„(quement du conseillergénéralen acomptesur le prixd'achat
i leurs eznecs'écriait:
dires,Scroire du domaine,le létnoin :
—C'està que vousfallus parité dola bande —Sur ce point,je nerépliquait puis mo prononcer, moisen
des policiersqui s'acharnent contre molI tout cas, Je suiseuro que monfreron'avait pas ces
Maintenant. M. Campionallaitchercherà fairela dollarssur lui quandil estrevenude Bresti car, s'il
lumière sur le prétendupassage deSeznec à PloUaret, avaittouchéune pareillesomme, H m'enauraitcer-
lé 12juin, et grâce auquell'inculpécomptaitbien tainementparlé, ',,.- de no
démontrerqu'il n'avait-paspu se trouverau Havre Enfin,M* Quémeneurrapportaqu'Inquiète
6 la datedu 13. avoirdenouvelles dosonfrère,elleétaitvenuea
De son côté,l'envoyé^ spécialdu Matindontnous Ras torlalxvoirSezneoet commeellene lui cachaitpas
do no pouvoirciter lo nom,— car dans son celui-cilui réponditi
regrettons
l'exercice de«esdélicate» fonction», il a toujoursfuit —anxiété,
NoVousfaitesdoncpu»domauvaissangi Pierre
preuve d'une — prudente leshabiletéet d'uno sagacité
sui- gagne
de l'argenta Pariset il poursuitl'affalroen
remarquable, recueillait renseignements Amérique.
vants; Et Mil»QUémehour concluait t t l'on
, .
• Le 12juin, versdix-neufou vingtheures,Seznec —LeHavreétantun dés portsou s'embarque
un ^
i , . SEZNEC A-T-ILASSASSINE? 367
pourl'Amérique, Soznec songeait-il, peut-être a lors, a M. Campion r emerciait M«« N icolas e t donnait l 'ordre
préparer unalibi, de réintégrerSeznecdanssa prison.Maiscelui-ci,qui
Lo lendemain,M. Campionqui conduisaitson sentaitque le témolgnago de M««Nicolaset surtout*
enquêteavec beaucoup de méthode,citaitdevantlui celuidu jeuneJa°ib étalentplutôtmauvais pour lui,
le
M,Mêlais, ferblantier d e Brest, '•«- crutdevoirdire: '.
En présonco d o Soznec, M.Métal s déposait a insi: —Monsieurle Juge,pendantqueJe suislà, le vou-
—Sezneom'a, en effet,fait unevisitoà Brest,entre draisbienpouvoirvousdonnerquelquesdétails,car,
le10et le17Juin.11vintà monatelierà deuxreprises, je m'aperçoisque j'ai commisdes erreursde date.
le matinversonzeheuresot dans l'après-midivers J'ai dit,je crois,lors demespremiersinterrogatoires,
quinze^ heures.Il m'est impossible do préciserlo Jour qu'enquittait Plouaretle 13au soir,Je m'étaisrendu,
exact; la veille,je m.'ôtafs moi-même présentéchez à Saint-Brleuc, où j'avaispassédeuxjours,et que le
SoznecqueJodésiraisvoir,maisje n'avaispu le ren- 14Juin,J'étaleirepartipour Plouaretoù j'avaisrepris
contrer,C'estcetto visite qui me permetdo placer ma voiturepour rentrerà Morlaix.
ontrele 10et le 17 la date du voyagedo Sezneoa Aprèsavoirconsultésondossier,M,Campion faisait
Brest,parcequeJomosouviense— n effet,—et sur ce observer à l'inculpés
—Vousavez
point aucundouten'est possiblo, qu'unJour de la déjà rectifiécettedéclaration,Reve-
semainequiprécédamonvoyageà Morlaix,' je m'étais nantsur vosaffirmations premières, vousavezdit que
rendua ilouarnenezpour conféreravecmon archi- vousn'aviezcouchéqu'unenuit à Saint-Brleuc, que
tecte.QuantAvousdonnerd'autresprécisions,cela le13Juin,dansla matinée,vousétiezpartipourBrest
m'estImpossible, où vous deviezarrivéversonzeheureset que vous
Acola,Soznecrépliquait: étiezrentréde Brestà Morlaixpar le trainde quinze
— Moiflrme que c'estbienle 13juin quoJe mesuis heures;enfin,que vousaviezpasséchezvousla nuit
renduchezM,Mêlais, Jo me faisd'ailleurs fortd'éta- du—13au 141
blir qu'entrele 10et le 17Juin,c'estle seul ' jour où Sezneo. Parfaitement,monsieurle juge, reconnaissait
j'ai merendreà Brest. .' C'estbiendechezmolque,le 11juin,à quatre
Lepu
juge d'instructionentendaitensultolo témoinde heuresdu m matin,je suisparti à bicyclette pour aller
PlouaretdontnousavonsparléplUshaut,*c'est-à-dire reprondre on auto a Plouaret: Je suis arrivéà
M11» Nicolas, MP»Jaqobet sonfus. , Plouaretvers six heures,j'ai séjournétrois.quarts
Toutd'abord,le magistrats'occupaitdu télégramme environautour de la ferme Jacoe,et, aprèsavoir'
que M"»Nicolasdevaitexpédierque le lendemainà reprisma voiture,j'ai regagnéMorlaixet suisarrivé
neufheuresa MP»Seznec. Ce télégramme était ainsi à — nuitheuresdu matin,
conçu: Cettoversionest bien définitive?demandaitle
juge.
« suis on pannea Plouaret.Renoncea morendre — —oui, monsieur. •"..
à Tréguler,pars pourSaint-Brleuc.G.SEZNEC. » Alors,voyonsun peu maintenant,Quandvous
êtes parti de Plouaretpour Salnt-Brleuo, quel billet
Or,ceitélégramme était rédigésur uneformuletélé- avez-vous — pris à la gare?retour.
Unbillotd'alleret ..
et il étaitdaténon du 18,maisdu 13juin.
,graphique
M.Jacob,aprèsavoirconfirméles••faitsrelatéspar —"Avez-vous — ensuitepris un autrebilletpourBrest?
notreconfrère du Matin,déclarait: Nonl ..-
—La voiturede Sezneofonctionnait normalement! —Vousavezdoncvoyagéde Plouareta Brestsan^
et, lorsquedans lalamatinéedu 14, il s'en vint la billet?
reprendre, avantdo remettreeh marche,il se con- —Non,caren coursdoroute,ou à l'arrivéeen gare
tenta d'en faire giclerl'essenceet le moteurse mit de Brest,je nemesouviensplus,j'ai dû payerun sup-
aussitôten marche, plément, .'..;. .,."-;v
Le juge'demandait: —Vouspersistezà dire que vous êtes arrivéà
—L'autoavait-elle été réparée? Plouaret à bicyclette à sixheures dumatin.
—Je suissûr quepersonne n'y avaittouché. —parfaitement.
M.Campionprésentaitalorsau témoinla machiné —Nousallonsvoir, .
'"a —
écrirequi avaitétésaisiechezSezneo i M. Campionenvoyaitaussitôtchercher-le jeune
Pensez-vous, demandait-il, que le paquetquepor- Jacobet, en présence •.-' de l'inculpé, 11lui deman»
tait l'inculpépouvaitrenfermer cettomachine7 daiti -.
T-Colan'a rien d'impossible,'répliquait M, Jacob} — A quelle heuresavez-vous vu revenirSeznec?
commedimension ça peut aller.Maisce mefrappe — A huit heurestrente|
plus particulièrement, c'est la couleurdqui u papierqui — — Il étaità bicyclette? ..
enveloppe la machiuo,Le Sezneoportait —Non,monsieur..
sur Bonépauledroiteétait,paquetquelui aussi,recouvert d'un Ahl c'eBttrop fort,grondaitSoznec,eh t
' lançant
,
papier pareilà celul>ci. M«oJacobot au témoinun regardmenaçant.
confrontésavec Seznec, son filsle Puis,il scanda:
reconnurent parfaitement.M, Campionpria les deux —Je suisarrivéà Plouaret,je lo maintiens,à sil
témoinsdo so retirer,mais de ne pas s'éloignerdu heuresdu matin,et à bicyclette,
Palais,car H pourrait encoreavoirbesoind'eux, Sans so laisser le moindrementdémonter»Léon
Le magistratconfrontaitensuiteSeznecavecM«°Ni- Jacobaffirma avecforce:
colas,l'expéditrice du télégramme. L'Inculpé ne faisait —Vousêtes arrivénon à six heures,mais à huit
aucunedifficulté pour reconnaître qu'il luiavait conflti, heurestrente.Vousn'étiez pas à bicyclettemais à
lo soindo faire parvenirà destinationla dépêcheen pied,et vous portiezsur l'épauleun lourdpaquet.
question, .'.• „ . Vousveniezbiende Plouaretet non, commevousle
—ce télégramme, faisaitlo Juge, vousl'aviezbien dites,doMorlaix, " '
rédigé d'avancea Morlaix? Seznecripostait : .
Seznectiqualégèrement, car 11avaitsenticombien —Vousn'avezpu voirla directiond'où je venais,
cettequestionétait'dangereuse. Eneffet,s'il étaitéta- puisque Vousétiez occupédansun champdotrèflesI
bli qu'il avaitrédigéce télégramme AMorlaix,c'était —J'étais,en effet,dansun champ,reprenaitM.Ja*
la preuvequ'il savaitd'avancequ'unepanne inter- cobs maisaucunobstaclenomemasquaitla vuedola
rompraitBon voyagoa PlouarcLEt c'étaitdoncla routoet je vousai vu arriverà piedde Plouaret.
preuvequ'ilun avait déjà, à ce moment,l'intentionde —C'estvrai que j'étais à pied,reconnaissait l'in-
BOpréparer alibi. Mais Seznec ne demeura pas culpé, mais jo n'en étalspas moinsvenudo.Morlaix
longtemps indécis,Et, d'un ton ferme,11répondit au à bicyclette.A un kilomètredo votro ferme, J'ai
magistrat: , . crevé.Pourne pas conduirema machtho&la main
—Cetélégramme, je l'ai rédigéà Plouaret, Jusque chezvous,Jo l'ai déposédorrlèreun talus et
—Oùeta;quelle heuro? continuéma route.A monretour,j'ai reprisma
—Je neme rappellepas exactement, maiscon'était j'ai machine,et Je l'ai ramenéà Morlaixdansmonauto- ''
certainement paB au bureaude poste,ferméa cette mobile, „.'•'
heure.Si je rat écritsur une formuletélégraphique, —Tout,ce que vous me racontezlà, observait
c'est toutnaturel,J'ai toujoursdes formulestélégra- M. Campion, notientpasdebout, ,
phiquesdansmespoches,Jel'aic'était datédu t'A,c'estvrai, —C'estpourtantla vérité,s'obstinaitle marchand
maisou .apposantceltedate, pour simplifier dobols.
tes choses,puisquele télégramme ne pouvaitpartir Sur ce, M. Campion,doritla journéeavaitétéplu*
le 18,le bureauétantfermé. tôt chargée,terminaitson interrogatoire, Immédiate-

_-*p*-l*
Wfi <[ISB$^V-Mtrti^fàt!!tffô-:
ment, Seznecétait reconduitdans sa prisonet, tout t'intéressent.'
Pourraisitume voirù Morlaix; peux-tu
en regardant lu foule qui, comme toujours,était niefixerun rondez-vous;
accourueà son passaget't lui manifestaitunehosti- KBiencordlalciiicnt t\ toi. 1
lité .desplusviBiblcs et mémoassezbruyante,Soztiec. u G, SEZNtc; i».-.
tout on haussantloȎpaules,dit aux gendarmesqui' Ainsi
l'accompagnaient; quenousvouonsdole voir,elle'portaitla date
. rr-Les imbéciles,ils so fatiguerontplus vite que du13juin,quoconfirmait
> d'ailleurslo timbrede la
luoil, poste.Coqui établissaitque,contrairement à ce
Avantde quittersoncabinet.M.Campionrecevaitla prétendait,, Sezneon'étaitpas à Brestcojour-là.Dqu'il'ail-
visitetie M.Ségur,anciencommissaire dopollendela leurs,il n'étaitpasdavantageà Morlaix,pulsqu'ainsi
Sûreté générale,propriétaired'imoimportanteentre- que d'Indiscutables.témoignages l'avalentétabli,il se
prise industrielleà Brest. trouvaitco jour-làau Havre,entrain d'acheteruno
M.Ségurremettaitnu magistratun importantdocu- machinea écrira,
ment. Alors,coiiimontoxpliquorce billot?...N'ayantpas
.C'était,unelettrequoSeznec,avec,lequelil étaiteu prévuqueson emploi du temps,oncettemémojour-
relationsd'affaires,lui avaitadresséelo13juinprécé- née,seraitplustarddécouvert, etno songeantpasalors
dent,do Morlaix,Elleétait ainsi rédigée: quo losévénements l'obllgoralttï.avoirrecoursà l'alibi
du ferblantier,Soznociravait-ilpas écrit par avance,
de Morlaix,à M.Ségur,cettelottrodatéedu13,et quo
« Moncher Ségur, quelqu'un doconfiance avaitmiscojour-làà la poste?
C'étaitdu moins du juge,Décidément, les
,«je voudraiste voirpour doschosesgravesot qui chosesse gâtaientsl'opinion
érieusement pour l'accusé.•
-VI
LEPANIEH ALlNilB SALE, —« METS LESOUTILS SURLEPLAN-
CHER tffiL'ATEÙEn. »—»CHACUN SESFAUX .TÉMOINS, »S
TENTATIVE D'ÉVASION. — UNE PRISON TROP VIEILLE.—LE
CHAUFFEUR, LABONNE, LEMANOEUVRE ETIJJMfiCANICIJBN.
r-
— CONFRONMTtON
- SEZNKC
IULE.—
SBFAIT
UNJUCE
POÏUER MALADE,
D'INSTRUCTION TENACE.
OENfi-
Quelquetempsaprès,vers la tin du mois d'août, rièrenous.Partishuit, nousétionsbiendouxcents
Seznecallaitse rendrecoupabled'unenouvelleimpru- on arrivantà Traou. L'orageavait lavé le ciel, et
dence,destinéeù grotsatr. encoreleBchargesquo l'ac- jamaisla petite,maisonrosen'avait paru plus gaio,
cusationavaitdéjàaccumulées sur sa tète, au creuxde son vallonvort,Sur le seuil,attendant
Un peu auparavant,M°"Seznecavait sollicitéde leurpèrechargédechaînes,quatreenfantspleuraient.
M„campionl'autorisation defaireparvenirà sonmari Si,commoon le dit, Sezuqoaimeses petits,quelchâ-
du lingede corps.Le magistratn'avaitpascrudevoir timentlui sera plusdur quo les larmesde cesInno-
refusercette,faveurau prisonniersot, tousles same- centst... ...
dis, M«"Seznecremettaitau gardiendola prison,une t pendant,plusd'uneheure,lospolicierssondèrent
chemise,un caleçonet deschaussettes pourSonmari. lo plancherut fouillèrent le "plafonddu hangarplacé
ni
Celui-cirenvoyaitù sa femmeson lingesalo,que le, juste en-dessus. Ils no trouvèrentni les dollars-or,
gardien-chef visitaitainsi que le litigepropreaveulé aUeunvestigede l'infortunéQuémeneur.• ,;
plu*grand soin. , « Toutefois;on.découvrit un recueilde modèled'ac-
« Jusqu'alors,nouBracontenotreconfrèreL.C.Royer, tes divers*et troisfeuillesde papiertimbréportantle
du PefilParisien,11n'avaitrien remarquéde suspect, mêmenuméroque celui figurantsur les feuilles
niais lors du dernier envoi,eu examinantle panier employées, pourle contrattapé&la machine.»
que lui rendaitSoznecavecle lingesuie,ildeperçutà Sicelteperquisition n'avaitpas donnéau fuged'ins-
travers l'étoffede l'anse, un "froissement papier. tructiontoutco qu'il attendait,le magistratn'en
en
Aprèsavoir décousula dite anse, on découvrait, était pas moins,en possessiond'un documentgrâce
enrouléet réduità la grosseurd'unbigoudi,unelettre auquelil comptaitbienconfondre l'Inculpé.Aussi,dès
de l'inculpéà sa femme.» „ deuxheuresdo l'après-midi,mandalt-ltce dernierà
Danscettelettre,l'inculpédisaità M™» Seznec: soncabinet.Immédiatement, M.Campion, présentantà
, —TUiras voirM.X...ut tu tâcheras de le décider Seznecla lettresaisiepar le gatdlonchefdola prison,
qu'il Viouue déclarerau Jugequ'il m'a vu le 13,et lui disaitbrusquement.:
qu'il a lui-même déposéla maolilneà écriredansle —Seznec,reconnaissez-vous ceciî
grenier.Tu iras voiraussiM""Y... et .tu lui diras Lomarchandde bolsdut semblaitpréparéa toutes
qu'elle viennedireaussinu jugequej'at déjeunéavec les surprises,gardale silence.
elle,le20decemois.Tâchedotrouveraussiquelqu'un —Voyons,SBznco, insistaitM. Campion,répondez.'
pourdirequ'Ai a rencontréQuémeneur te27mal,ainsi C'cBtbienvous,n'est-cepas.quiavezécritcettelottre?
nous pourronsIntenterun prucèsaux journauxet Aprèsavoirencorehésité,le détenuso décidaità
nous partageronsnos dommages-intérêts. Fais porter dire : , ... ,
ta réponsepar lesentants,et cacheta lettreBUT eux, — Eli bien, oull.,, Quevoulez-vous, on se dôfond
le là prendraisansqu'onme vole.Afctslesoutilssur comme o nle peut i . - ,- :-,
le plancherdel'atelieret'prieM.'£...doVenirt'nider... —Comment!s'exclamaitle itigo. Maisc'est très
Lefuit que Soznecdemandaitù sa femmede provo- graveI Réfléchissez, doncun peu!Vous * vouliez susciter
querau en sa faveurdo faux témoignages fournissait de fauxtémoignages ? . d. o colère,
déjà juge d'instruction u nearmeredoutable contre A ces mots, S ezneo, le visageempourpré
•• .
lui, Maisce»simplesmots: « metsUs outilssur4c répliquaitavecviolence: , <
plancher de l'atelier», excitaientsurtoutau plushaut —Eh bien,Vousavezles vôtres,chacun ses faux
pointsa curiosité. témoinsI , .--..„ .
Désirantsavoirpour queuesraisons voulait Jugeanttout» discussioninutile, M, Campionsus-
oacherainsice plancher,M. CampiondSeznaç écidait(l'aller pendait l'interrogatoire.N'avaiWlpas maintenant
taire une perquisitiondansles locauxde la scieriede entreles inalns nssez d'élémentspour étayorson
SA7inPC accusation?Sezneon'allaitpastarderà lut onfournir
Le28août,à dixheuresdu matin,le Juged'instruc- d'autres.
tion, accompagnédo Lanoury,chef de lalabrigade Cojour-là, en regagnantsa prison,„Seznecsemblait ....
mobile,de M.RenéVidal,commissaire h BUteté plus soucieuxquo de coutume.SansdoutoIroiivnit-il
généralede Pari?,dosinspecteurs Cunotet Chollnde quo loschose»tournaientvraimentmal bourlut et,
Rennes,prenaitla routede Traou-Ar-Vcllu (1),M.Lo suivantla pittoresqueexpressiondo notre confrère
Hir était présentet Seznecsuivaitderrièrecuiredeux ' L.c. Royor« m disait-il,quos'il suffitdedouxligne»
gendarmes. ..-.., de récrlturod'unhommepour le fait pondre,le dot,»
«Auxfenêtre»de la rue de Brest,tousles Mortnl- slerde M.Campionavaitdo quoiapprovisionner plu-
siens regardaientla petitetroupeet descendaient der- sieurs potence»». Peut-êtrepensait-ilà un nnouveau u
moyenpour correspondre avec sa femme, bien,
(1,EnquêtedeM.L.C. tloyir dansle PclitParisien. mesurantla pontesur laquelleil s'étaitlaisséglisser,
~U~
, \< SEZNECA-'I'-ILASSASSIN»7.? 36&.

Dansta huit, es fut un corpsà corps émouvant»


(Page18)*
XtQ CRIMESEt CHATIMENTS
apercevait-Il l'abimovors lequelil roulait? En tout midi,Et elledéclara^que los vêtements doson
eas, il réintégra sa cellule,sans adressorla paroleà à sonretourde voyage,lo87mai,ne portaientpatron, aucuno
aucun de ses gardiens,et, redevenutrès calme,il tache,qu'ils n'avalent pas été lavés,et qu'ollo'n'avait
s'absorber
parutlisons-nous d ansune m
profondo31août éditation. eu qu'àlosbrosser. Q uantau pardessus, s'ilétaitresté
Or, dansle Journaldu 1023,« à sur son lit, c'est qu'il servaitde rallongeà sonmate-
minuit, le gardlen-chof,M. Chipot,sortait do son las trop court.Quantau pantalon de toilobleue,elle
appartement poureffectuersa rondodonuit. la prétendit
été qu'ollone Bayai t pas comment,aprèsavoir
H portaitson lourdtrousseaude clefsà main.Il déposé d'abord il avaitétéretrouvé
traversala cour,silencieuse et sombre,qui sépareson ensuite derrièreleprèsduiiungar,dos lapins, '
habitationdu corpsprincipalde la prison. 11allait Commele juge, clapier l'interrogeaitsur les dollars-or,
l'escalierqui conduitaux cellules,quandil Angèle
iranc|iirombre Labigous'écriaitr
vituno se mouvoiren un coindela cour,et so —Je les ai vu, les dollars...En octobre,onnovem-
dissimulercontrele. mur. Il redescenditvivement. bre..,11y on avait un ou pout-êtrodouxkilos.Ile
L'ombrese dtlrgeavers lui ; à traversl'obscurité,il étalentplacésdansune boitéd'environquarante-cinq
reconnutSezuec: centimètresde longueur.J'at vu aussiUm Seznec
«**Quofaites-vous là? s'exclamaM.Chlpot. remettreà son maridesdollarslo jour dola première
«Maisl'autre,sansun mot,s'élança.M.Chipotreçut communion desa fille. ,/
le chocsansbroncher.Malgréses soixanteuns/c'est M, Campionentendait,ensuiteun nouveautémoin*
un Bretonauxjarretssolides,et quela puiosanco phy- M.Baron,ouvrierchez Soznec, dontla filleavaitlaissé
à des voisinsquesonpère en savaitplus
sique del'adversairen'émeutpas.Pourtant,sezneoost comprendre >"
fort.Il ona donnéd'abondantespreuves.Et dansla longqu'ilnevoulaiten alto.
nuit, ce fut un corpsà corpsémouvant.Peut-être le M, — Barondéclaraiti
auralt-lleu raisondu gardien,mais au- Le28mai, quandje suisvernitravaillerà la scie-
essusde leurstêtes le trousseaude clefssiffla.Un rie,J'ai vula volturodesezneogaréeprèsdela chauf-
Hrisonnier
cri dedouleurrépondit " au choc,Seznecs'agenouillaà ferie,au bas du chantier,'àun endroitoùelle n'était
7moitiéabasourdi. Jamais La capoteétaitferméeJe me rappelle
« — tuez-ihol!.»dit-ilà M.Chipot. >', que,ce placée.
Jour-là.la bonne,à mesurequonousarrivions,
« Cefurontlesseulespardlesqu'ilprononça.Le gar- nousdisaità tous que le patronavaitdécidéque tout
dien l'avaitmaîtrisé,et, déjà les aides accouraient, lo mondeiraitau boisde Penhele-en-Sttint'Martin-des-
que le bruitdela lutteavaitattirés. Champs.Moi,je non répondisquemonmétierconsistaità
* Sousbonneescorte,seznecfut alorsconduitdans scierdu boiset pas à en abattre.Et je restaiau
: le dortoircommundes prisonniers, où il passala nuit, chantier.Là bohnomodit alorsque Seznecétait très
étroltêinent surveillé.- . ot
fatigué qu'il lui avait dit qu'il n'avaitpas dorrrii
:: t«Donsla cellulede Seznec,où M.Chlpotet les gar- depuisdeuxjours,Jo le visarriverun peuplus tard ;
diensSerendirentensuite,régnaitun granddésordre. il avait,en effet,trèsmauvaisemine,Uramenal'auto
Desblocsde pierreet de plâtreétaientdéposéssur le où il la garaithabituellement,.et se mettantà brasdo
Ht, lui-mêmedéplacéet poussécontrele mur. La chemise, il démonta entièrement la voiture,
fenêtre,descellée,bâillaitcommeune bouched'ogre «Troisjoursaprès,presque il meprescrivait doviderla chau-
sur lesdentsénormesdésbarreaux do fer, et, sur lo dièredela chaufferie,et il medit mêmequ'il faudrait'
mur, au-dessus de la porte,un troude soixantecentt- >queJ'y rentrepour la nettoyerà fond,QuandJepêne-
htètressur quatre-vingt-cinq. Arméde la tige do fer traldans l'appareil, je constataique lu chaudière
. qui commandait la crémonede la fenêtre,Seznecavait était chaude,et pourtantj'en suissûr cllan'avaitpas •
.grimpé sur la table, creusélentement, patiemment, été alluméedepuishuit jours,c'est-à'dire,depuis,le
silehcieusement, le trou par lequelil avait pu fuir. départde Seznecen voyage,commola clialeUrm'in-
PUis, en roulantses bras autourde m taille*pour commodatti je demandaiau patrond'ouvrir,uri'cou-:
escaladerle mur, il avait traversé 10corridordésert. rant d'air, car j'étouffai.Il le fit en grognant,Je dois
La portequi donno sur la Cour, fut rapidement vous dire qu'if ne restait pas grand'chesôdans la
ouverte,et il allaitfranchirle mur,quandM. Chipot chaudière et
5quandJ'écartaila grille,toutesloscendre»
et je ne remarquairiend'anor-
apparutpar hasard.Dixminutes plus tôt et,.. poussièretombèrent,
Notreconfrèrefaisait suivre ces lignes de ses mal.-: '...:':'::'?•.
iétlexlonsfort judicieuses: . Nousallonsvoirunefolsdo pluscombienil estdif-
«Où no doit pas s'étottnorde l'apparentefacilité ficileà un juge d'instructiondodémêlerla vérité.En
aveclaquelleSezneca pu organiserson évasion.Les effet, dèslo lendemain,un nouveautémoignage allait
locauxde la prisonCreach-Joly sontvétustés,puisque démentirceluido M.Baronqui, tendaità tairenaître
..m sontceuxd'un collègequi remonteau dix-huitièmo l'hypothèse queQuémonour avaitété incinérédansla
chaudièrode la scierie,Spontanément, on effet,un;
SiècleI . . -
« D'autrepart, Seznecestdouéd'uneforce peu com- ouvrier qui travaillaitchez Sezneocommemécani-
mune, et l'on douteradifficilement maintenantqu'il cien.M.Pierre Lucas, présentait lqjuge,et lUi
s e chez
ait pu creuseren un minimumde temps uno.fosse disait:
assez profonde,dans le sol, pour»y introduirele à l'industriel — Je h'ni pas, lui dit-H,à discuterles'.•faits imputés
cadavrede l'infortunéQuémeneur. de Morlaix,ne lesconnaissant pas suffi-
Conduitle lendemainmatindevantM.Campion,qui samment.D'autrepart,Jon'ai pourmapartCrien à lui
;• l'interrogeait sur sa tentativeavortée,Seznecrépll- reprocher, ni aucune gratitude à lui garder. 'estdonc
' —J'étais en toute impartiaiittfque J'interviens.Maisil me.
désespéré que vousayez interceptéla lettre semble queje doisa la véritéet'à la justicedoBrétablir
les faits
quej'avais adresséeavant-hier a ma fe'mtne.
« présentéspar monanciencamarade aron.
M.campionreprenait: t pieds , do
, it. Pinmal. jo travaillaischezM.Réaux,mécanicien,
—Vousaviezemportéavecvousdes table ruedo Brest,ù Morlaix,D'aprèsseslivres,monpatron
iitdesboutsdo planchej c'étaitsansdoutepour vous àcuteruno pupréciser la date,Celaitle 28.Nousvenionsd'exé-
en serviren guised'armoau casoù vousseriezsur- réparationà la galerie d'une carrosserie
pris, d'auto appartenantà Sçzneo.Co Jour-là,Samson(ét
—Non,répliquaitSeznec,demandez à M,Chlpot}je tousles ouvriersde la soierie,étalentpartis«ourles
ne rnesuispas serviun seulinstantdo cesobjets, jo bolsde la Pennelo.Aidéd'un apprentide M.Rôaux,
voulaissimplement les utiliserenmanière d'échafau- je vins ùLa Traou-Ar-Volln, apporterla carrosserie en
dagepour mehissersur la crêtedu mur, .. . , question. Cadillacse trouvait dan»Ie'chemincon-
immédiatement, le juge d'instructionordonnaitdo duisantà l'usine,n'ayant pu trouverplace dans le
mettreSoznecait régimedes prévenuset de le placer garage.Lolendemain,elle y futramenée,CoJour-lft,
dan»unecelluledont le Ht ne comportaitpas de avec Seznec,nous sommesallés auparavantsur la
routedo Brest,pour voircommentelfeso comportait.
Le;juge allait maintenants'occuperd'entendre dif- « D'ailleurs,l'endroitoùelleavaitséjourné n'estpas
férentsTémolUB qui, selon' lui,pouvaientlui fournir do éloigné du garagede plus do-soixantemètreset elle
précieux renseignements. „..'''•'*. *à *. se trouvait exposée a la vuede tousles ouvriers. SI
II entendaitd7ubordle chauffeurde Seznec,M.Ray- elle avait présentéquelquechosed'anormal, ceux-ci
mondSamson,qui déclarano riensavoirsur là Jour- l'auraient remarqué. Elleétaitdans l'état d'une voi-
néedu80juin,carson tiatrons'absentaitIropsouvent, ture qui a beaucouprouté.Je n'ai remarquéaucune
*t Hn'avaitaucunsouvenirprécisà ço sujet. tracesuspecte, . , riend'étonnant
.-,.., a
La bonnedo Seznec, M"* AngèleLablgou,affirmaé « Ence qui concernela chaudièro,
queSeznecétaitrentréchezlui lo20juin dans l'après- ce queBaronen ait encoretrouvélo foyerchaud1car
~1Ô~
' *
, : SEZNEC A-T-ILASSASSINE'? 371
un appareildu genredocoluidela scierie,'d'uneforce On découvrait-également dansson linge une lettre
de centchevauxet solidement Jniquetô,peutconserver adressée Seznecà sonchauffeur amson,et dans
sa chaleurpendantplusieursjours, Tousles experts laquelleilpar lufdemandaitdedéclarerSu'il l'avaitVU' le
enconviendront, 13juin à dixhouresdu soir,et qu'ilqavait
« Enfin,on a parlé de fuméesétranges.C'estpos- centfrancspourachoterdol'essence. reçudo lui
sibleI Le foyerde la chaudièroétait bourré,lo soir, Immédiatement, M. convoquaitle chauf-
do bols,do soluro; on y mêmedoschiffonset feur,qui JuldéclaraitCampion, :
dos papiersgras, do tellejetait sorte que, le lendemain —Je n'ai pas vu.Seznecle 13juin; je ne peuxpas
matin,la chaudièreôtatten pression,Quoïd'étonnant fairedefauxtémoignage. .;
alprBa ce que la nuit, cettecheminéede l'usineait Dansl'après-mididu 13 septembre,M. Campionfie
fumé, .' : rendaità la prisonde Morlaixoui on présencede
M.CampionentendaitdonouveauM.Samson,.chauf-M«Le Hlr, il se préparaità interrogerle marchand
feur,quidéclaraque la chaudièrerestaitchaudepen- de bbis,Il trouvacedernierdansunétatdesantétrès
dant au moinsUnedizainede Jourset qUeTamachine satisfaisantet prêt à répondreà ses questions,Elles
n'avaitpas étémiseen marche, allaientd'ailleursêtre plutôt'gênantes.
Le,Jugeenconclutquola chaudièren'avaitétémiso. — M. Campion commençait, en effet:
en marche ni.lo87,ni le 28 mat; par conséquent l'hy- Vousavezencore tontede correspondre éveoVotre
pothèsedol'incinération do M.'Quémeneur par
• Soznec femme I
—Moi!faisaitSoznec,en stimulantl'étonnément.
s'évanouissait.
Le9 septembre, M. entendaitM.Plau, chef Maislo magistratreprenaitaussitôt: -
de gareà Houdan,etCampion sa fommo. —Vousn'allez pas prétendrequec'estun autreque
«LOSdeuxtémoins{Echode Paris du 9 septembre vousqui a écritce message à l'encredansla manche;
1923), précisaientnettementlescirconstances de l'arri- droitedevotretricot. . ;
véedola Cadillac,le 25mal, à vingt-doux heuresdix. - <>-C'était avant mon entrée en cellule...pour les
Elledébouchait par la roUtedo Dreuxà toutevitesse, amis de Brestet de Landivisloqui m'avaientvit lé
et— elle faisaitévidemment fausseroute. 13juin.
Je la vis, déclaraitM.Plan,dépasserla placedu — Et cettelettrequevousavezécriteà votrechauN
Cygne, le
s'engagersur à boulevard de la garequi est feur? / • y ..'y-:
très court,etloUmor droite.Forcément, le conduc- Sezneo,qui avait repristouteson assuranceet sa
teur dut freinerà quatre-vingtcentimètres de la bar- maîtrisé de lui-même, répliquait : '
rière.. . —Samson m'avaitvu aussichez
«Lesdeuxvoyageurs se mirentà crier,'surtoutcelui étaientdansl'escalier , *• moi,et lesenfants
qui tohait le volant.Je n'ai pas pu bien voir son —Cematinencore,il m'aaffirméle contraire, ,
visage,car il portaitUnecasquette'enfoncéejusque —C'estqu'il se trompeou qu'ilne dit pas la vérité.
sur lesoreilles,maisl'autreétait têtenue,et d'après M.Campioncommuniquait ensuiteà Seznecla dépo-
.lesportraitsqueJ'ai vu dans les journaux,ce devait sitiondo M, et M™" Plau, ainsi que °celledu chef
êtreseznec. d'équipe M .Garnier.
M. Campionentendaitencored'autrestémoins,des —Con'est pasçaj ce n'est pasça du tout... •-:':'
hommes d'équipe,qui avalentassisté à cette scène. Sftnslui donnerlé tempsde respiror,M. Campion
L'und'entreeuxaffirmaitmêmequol'hommequiétait faisait t "' , \-; "'•-;'-*-}
au volantet dans lequel,d'aprèsune photoqui lui —Pourquoiprêtondez-vous avoirdébarquéM. Que-
était soumise,' il crutreconnaîtreQuémeneur, lui avait meneurà Houdan,puisqu'onvousa vu; repartir
domandola routede Paris. ensemble? » -.
Il ajoutaqu'il lui avait indiquéla rue Salnt-Lubin — Sezneoréfutaitt v
et qu,elesdeuxcompagnons étaientrepartlBimmédia- Jene l'ai débarquéquecentmètresplusloin,eàir
tementdanscettedirection. . V '. je,..M, la
craignaispour remiseenmarchedemonm'ateUr,
Le juged'instructionconduisaitensuitelestémoins Campion décidaitalorsdeprocéder àuneconfron-
au garageHultricoù avait été entreposéola voiture tationgénéraleentre l'inculpéet les témoinsdits'de
de Seznec.Tousla reconnurentsansla moindrehésl? Houdan, • Elleavaitlieule 82 septembre dansson. cèmV
dation. . net, •;•.-.';'
Rentréà pon cabinet,le JUge d'instruction* qui Avantquelestémoinsnéfussentintroduits,M;Cam«.
n'avaitpas Jugéutiledo confronterl'inculpéavecco pioncommençait pardéployersursonbureauun plan
témoinfaisaitvenircedernieret le mettaitaucourant détaillédeHoudanet invitaitSezneoà inarquertruhe
dosrésultatsdosadernièreenquête. « croixl'endroitoù il avait,selonses dires,laisséson
Soznec,pôle,trèsdéprimé,secontentadorépondre! •ami.Cecifait.M,.Garnierétaitintroduitet il renouve-
— <
Je suisbienallô,en effet,à là garede Houdanh lait ses premièresdéclarationsen cestermes:
l'heureindiquéepar M,et M««» Plau, et j'ai débarqué —Le25heurter mal, Versvingt-deux heures,ayaht entendu,
M, Quémonour qui devait prendro le train, uneauto là barrièred'accès dela gare,je suis
M.Cainpionobjectait: accouruet 1emesuistrouvéeh présenced'unegroBës
— Maisce n'est pas pourprendre;le.trainquovous voilurequi faisait mai'ôhoarrière pour se dégager.
l'avezdébarqué. Lesoccupantsde la voiture—ils étalentdeux —me
—Je no sais pas ce qu'il a fait, reprenaitseznec, demandèrent la route de Paris. Jo m'approchaido
maisje l'ai débarqué,et il estallôoù il a voulu. l'auto et tout en m'appuyantau pare-brisedu côté
Le lendemain,M, Campionapprenaitque soznec droit,je m'entretinsquelquesInstantsavecl'un des
s'étaitpotlémalade,Peud'instantaprès,il recevaitla voyageurs.
visitedo M»Le Hir, qui venait,protesterauprèsde M.CampionmettaitalorsBOUS les yeuxde Garnier
lui cônlrole régimecellulaireauquelétaitastreintson H— photodéM.Quémeneur. <
client,et affirmaitque colUl-ciétait réellementtrès C'estbienlui, je le reconnaisformellement; QUaiit.
«malade,immédiatement, M. Campionchargeaitun h celuiqui eotenaitttu volant,à gauche,jt rte puis
médecind'examinerSoziieo,Le praticien constatait pas dire quec'estSezneo,car je n'ensuispas absolu-
qu'il étaitdansun tel étatdo dépression et d'affaiblis- mentsûr, maisil me sembletoutdo mômeque c'est
sementqu'ilse trouvaitdans l'impossibilité de,répon- bienlui.
dre pendantquoiquetempsaux interrogatoires du juge MietM"«Piaufurentalorsintroduitsil'unet l'aulre
instructeur, Il demandaitqu'uneatténuationlût appor- déclaraientqu'attirés par le bruit du moteur,ils
téeà sonrégime.
M. campionB'empressalt do donnersuite , aux con- avaient rejointM,Garnier,
n'étalentdescendus
et qu'aucundesvoyageurs
do l'auto.C'estalorsque le con-
clusionsdu docteuret suspendaitsoninstructionqu'il ducteurlotiravaitdemandé > leurchemin,la routede
reprenait s eulement lo 13 septembre,assez , , Paris, Malgré les indications précisesqu'ils leur
! Dans,l'intorvalle,un événement imjiortant avaientdonné,IlsB'étaicnttrompésde route.
s'était produit;Soznec,après avoirdéjà tentéde cor- —peu après,poursuivaitM.Viau,J'entendisle ron-
respondre avecsa femme,par des,moyensplus ou flementdel'autoqui,sansdoute,revenaitsursonche-
moinsingénieux,, avaitrésoludotenterencoreunefois min pour reprendrela bonneroute;Pour mol, c'est,
l'aventure,tin matin,en examinantlo lingeSalequo aussil'avisdoma femme,lorsqueSezneoentradans
le prisonnierenvoyaitchezlui pourVêtrelavé,le gor- la courde la gare,il n'avaitnullementl'Intentionde
dien ChlpotdécouvraitUne phraseentièreécrits h s'y arrêter. "'"'.
i'enordà l'intérieurdo la manched'un giletdo laine —Doue,concluaitM. Campion,vousêtesbien sûr
ot par laquellel'inculpédemandaità sa femmed'es- que s'étaitSeznecqui était au volant?
sayerde correspondre uvcolut. M,et M»*Paul répondirent:
..•'*»je M»
Ïe2 CRIMES ET CHATIMENTS
—Ca,nousne pourrionspas vousl'affirmerabsolu- avaitdéposéM.Quémeneur à unocertainedistancedo
ment,bienqu'il oilttoutà mit lesalluresdeSeznec, la garo «t que, par conséquent,il ne pouvaitpus
l'avoirassassiné.
maisen toutcas. inuissommessûrsd'unechose,c'est
que l'hommequi se trouvaitù celédo lui.étaitPieu allait Le lendemain,M. Campion,toujours Infatigable,
M. --Quciueneur. procéderà une opérationdo lit plus haute
Se/nec,qu'uvez-vous à direi\ i;aï questionnait le Importance. Kn elt'et,l'inspecteurllonv,secrétairede
juge. Al.\idal, à la Sûretégénérale,était revenuin veilleh
Toujours avecle mémo etilme et lu mêmeobstina- .Morlaix, rapportant la valisede Al.Quéiuenour trouvée
tion, Se/.necprotestait: au Havrelo Htjuin et tachéede sang.
—•Cestroistémoins se (rompent,s'ilsonteu affaire Le magistralliistruciuurcotniiuincult pur présenter
à quelqu'unlo'.'àniiii,cen'estni à moi,ni ù Al,Qué- la valisea M<'> Quémeiieur, qui lu reconnaissait Immé-
niiuioiir.Oir, pondantnotre passageà Hou.iiui,nous diatement commeappartenant à houl'rére.
n'avonsparle à personne.Dailieurs,je medeinamle « M. Campion (t) entendaitensuite.VJ.Ddknuydt,
commentils auraientfait pour reconnaîtrequelqu'un employéau Unvre,diinsnuemaisonde transit,et qui
a traversles pansde.la capotequi étaienthaissén. avaitdéclaré,déjà,avoirreconnul'inculpéle 2(1juin a
MaisM,tiiirnierrépliquait: à dix-huitheuresau Havre.Le témoinreconnnis.su
-lui voyageurm'a demandélu /outc pourParis; non moinslorniellemeut la valiseet précisaitd'ail-
c'estutors qu'il n écailé les rideauxdu rotéde la leursqu'un des cotés, à ce.moment-la, paraissait être
t,je le-répète,c'étaitbienAI.Quélui'iieur. du couleurplus foncéequ'aujourd'hui,Celan'avait
--•Ceen'est
capote,
pas possible,se contentade ïorinuW'i'les riende surprenant,si on i.esouvient, la valiseet
Seznec. papiersqu'elle contenaitavaientque séjourné dans
Maissi l'inculpéétait obstiné,le juge l'était au l'eau, «
euqui avaitprovoqué ce changement decouleur.
moinsautant que lui. Continuantà poursuivreson ConfrontéavecAi.Deknuyclt, Sezucc,commetou-
avecmi espritde méthodeet doclartéromar- jours,nia élrealléau Havreet nfflnuaque,leTémoin
«uiqiiêtt!
quaote,sans la moindrenervosité,tans la nioinilre se«trompait. C edernier n iaitilliit
s esdéclarations.
précipitation, M. tauipio»,avecune patiencedigne —.le ne dis pasque.vousêtesun criminel,mais
d'éloges, continuaità confronterle marchandde liols j'afllrnievousavoirvuà lu gare du Havre,loHtjuin
avecloti-*lestémoinssuseopllhlos dele confondre. à dix-huitheures,lo vous al aperçu d'abord,au
Le ? octobre,c'étaitavecM. l'ouiiguen.notnP'eà momentoù vousachetiezdes journaux,pui», vous
Pout-1'Abbé, btau-frèrede la victime,lit voicice qu'en vousêtesassissur la banquetteen mettantvotrecha-
présenceau
déclarait
de Seznec, l'honorable
jugeenquêteur :
officierministériel peau
plus
do coté, de manièreà
TOIIOZ,
vouscacherla
commeça.., » ' lo
ligure
-- Le-a mai,je dînaisà l.atuiernean, chezQuétne « lapossible,AI.Doknuydt, l e à la
joignant geste parole,posa
ncur; il ne me dit pasqu'il avaMbesoind'argent.Le le chapeaudotraverssurla têteduleSeznec,demanière
lendemain,il était à Brest de avec .Seznec, Rentréà
de mou —
à lui couvrir prosquoentièrement visage.»
PonM'Atilté, Je reçusun coup téléphone Puis,il ajouta:
beau-frère, medomatiilituï ecureiiiquante m illefrimes, Seznec n'était pushabillécommeaujourd'hui ; Il
Je lui répondisqueje n'avaispusceltesomme,mais portaitun completgrisdrapé?
que, commeil devaits^>rendrea Paris,Je luienverrai — Lomarchandde boisrépliquait:
soixantemillefrancsà l'adressequ'il Indiquerait Je n'ai jamaisvude completdo cettecouleur.
* Je suisconvaincuquesi Qiiéiuoneur ma demande —Pardon,répliquait le juge,l'enquetoa déjà per-
«lel'argent, c 'estù de Seznec. IUIB doconclure uevouspossédiez un costumegris.
.*Ley', mai,Quémeneur se rendità Pennes,par che- L'nfiu,pour enqfiniravectousces
l'instigation
témoignages dont
min de 1er.Seznecle rejoignit dans celte vill.ien l'importance no saurait échapper à noslecteurs ot qui
automobile;lo15,Jdevaisereçusun télégramme ni'indiquant montrentavecquolloconseteueo M.Campion, désireux
à quelleadresseJe envoyer lo chèque. do no rien luisserdansl'ombre,poursuivaitsa labo-
« Aprèsla disparitiondo mon beau-frère,J'allais rieuseet délicateenquête,lo"10octobre,lo Jugoenten-
commovousle savezvoir.Soznec, Je lui parlaisdu daitun nouveautémoindeHoudan,M.EmileNouvion,
et il 1resgCnô. factour mixte,qui lui faisaitla déclarationsuivante:
« Enfin,le în'appurut
ohèquo,
V2ou 13juin,je nierendisau bureaude -- Je motrouvais à lu gare«ninûniotempsquoM.ot
posleduSboulevard Malesherbos où j'avaisexpédié lo Mwo p jau et M, (Jamier. Monserviceso terminanta
chèque. ur justification do monidentité,Onmoins- vingt-doux heure;!, Jo venaisdo quittermonbureau,
tituacollevaleur. lorsquel'automobile apparutdan»la courde la gare.
—Qu'avez-voiis à dire à celaî demandaitM.Cam- J'entendisGarniercriur : « Ilnltol » lorsqU/Ollo vint
pion. heurterla barrière.Jo visalorsun hommedescendre
l,emarchand de boisrépliquait: du cotégauchodo la voiture,en falrole tour,exami-
—Ignorantà quelleadresseM. Quérupnpiir avait nerles phareset remonterdans.lovéhicule. L'Individu
bcau-frêrodo lui envoyerlo chèquede était assez grand,élancé,ot portait mie casquette
prié soumille
soixante francs,je n'ai donc pu chercher,là enfoncéefcuiles yeux; jo no pus pas conséquent
a Juin,h rotlrerdu bureaudu boulevardMalosherbr-s remarquerson visage. ensor-
lo pli qui renfermaitcettevaleur.Vousvoyez,mon- «Je doisvousdireaussiquel'automobiliste,
sieurhf Juge, commec'estsimple. tantdo la courdu la gare,.setrompa«lochemin, mai-
—En effet,appuyaitM.Campion ironiquement, c'est gri)lesIndications fourniespur AI.Garnier,maisquo,
très simple, pou do temps après'le conducteur,constatantson
Le Juge confrontaitensuitel'inculpéavecde nou- orrotir,reprit 'la bonnedirection,ce qui l'obligeaà
veauxtémoinsvenusdo Houdan: MM.Girard,Pjuil, repasserdevantla gare, où Jo lo vis à cinquante
mécaniciens, et Mm» Coilefroy. inctrrHdomol.
I,e mécaniciendéchiraitavoir venduune lanterne M.Campionconfrontait alorsle témoinavocM.Sez-
automobileà Soznecle 25mal vers vingt et une nec.
heure*, e t lui avoir Indiqué lo restaurantdu l'tat M,Notivion r llHtilt;
d'Ktatn. —Jo ne puis affirmerquo Je reconnaisl'inculpé;
M-""Cot.lefroy, fille de salle de cet établissement,cependant, Pulluroesthtmémo.
déclarait : Seznecfit :
—Lesvoyageur» sontarrivé*h l'hôtelvers^Infftet —Mol,Jt!simplement suis BilrqueJ'ai passéavantvingt-doux
une heurestrente,et Ils y sontrestéeenvirontrente heuresù Houdanet queJu lie suis pas descendudo
minute».Ça,J'ensuissure,car ma palroniie est reve- voitureI.,,
nueAeumomentpar lutrnltide Parlr».qui arrivetri Maisun coupde thOAIr»! allaitse produire,risquant
do l'accusa-
gare à vingt,hgaieeurescinquanln-Kopl a
et il y un quart d'anéantird'un seul coupl'échafaudage
d'heuredela à l'hôtel. tionque M.Campion avaitsi laborieusement édifié.Lo
Cettefols,Snzriecnefit aucunedifficultépourrecon- bruitvenaitdenorépandretoutà coupquoM.Quéme-
naîtrequ'il rivaitbien•icheté unelanternenu méca- neurétait vivant.
nicienet quo r'étnlt bienMm»lïodefroyqjl l'avait
servi; matsil n'eu persistapas moinsii f (Armer qu'il (1)PetitParisiendu 14octobreim,

-00 —
SEZNECA-T-1LASSASSINE
7 373
VII
UNCOUP l)ETHllVl'ltli
: Ï1ÎMOIN A HKTAniffiMENi'.— IIIUUTS
tël'HAMJKS. — .Ml"SKZNHC DIÎFENI)T(WJOUnB SON MA1U. —
l,KH Ittl'I'OM'SDKSfeXPKHTB. — UN ÏJÎMOlUNACliFAVOllABUi
Al.'ACCUHK, — UKUX DliMJI°SEZNKC.
!.l.'ll'lli:S — VF.RHI.E»
ASSISES,
Aprèscinq mois d'enquête,deux témoinsn'étaient Lotémoinse prêta trèsvolontiersà cette;expérience.
décidésù parler. L'un était mi notaire, M° Vérant, AI,Campionput fierendrecompteque si le déposant
demeurant,7, rue do Paris, à Morlaix,l'unlre, un n'avait plus qu'un uall,il était,excellent.Alors,n'y
imprimeur,M.Lujat,qui hablttittégalementcetteville. avait-11 pus eu confusionde date, défaillancede mé-
LeYinovembre,AI.Vérantse rendaitspontanément moireVM. Lajat affirmaqu'enjuillet, II avait confié
auprèsdu juge d'instructionet lui faisaitles déclara- à plusieursde ses compatriotes, notammenth M.Mitu-
tionssuivantes: viel, libraireà Alorlai.v, et M.l'abbéPrlgent,directeur
—-Le ïiî mai, o'est-a-iliro le jour où Seznecet Qué- de l'écoleSaint-Joseph à Morlaix,le séeretPdesa ren-
meneur le contratde ventede la, propriété contreavecM.Quénicncur.
.situéeà signèrent,
Plourivo,Je nie trouvai!;à Urostvers midi •— Interrogé,M.Muuvicldéclarait;
moinsle quart, ruede Siam,lorsqueje vis venirSez- c'estC'estexactI SI je n'ai jamaissoufflémotdo cola,
nec— qui, l'air souriant,m'abordaet m'adit: parce que AI. Lujat m'avaitl'ait promettrelo
« Klibienje viensd'acheterla do Plou- secret.
rivodontje vousal déjàpru'ié.c'estpropriétémaintenantchose — Ueson côté,AI,l'abbéPrlgentdisait:
l'alto.Jo la plusgrossopartieendollars.L'actede Je m'étaisrenduchezAl.Lujatpour lui comman-
ventaestpaiesigné,niaisne seradéfinitivement régularisé der certainstravaux ; c'est alors AI, m? ilt
quel'après-midi. » de son étrangerencontre. que Lajat
Ce témoignagesi tardif pouvaitd'ailleurstrès bien part Ktl'honorable ecclésiastique d'ajouter::
se retournercontre Seznec,car l'accusationpouvait —.leme rappelletrèsbienquej'ui dit alorsà mon
très bien répondreà cela que Sezneciiiisn.itdéjà cir- Interlocuteur ;
culercobruitdans l'espoirdotrouverensuitedes gens « -- Moi,je connaisSeznec,et malgrétout, je ne
qui viendraient, certillersa bonnefoi. peuxcroireà sa culpabilitéI »
Cependant,cette dépositionprécédantcelle dont ces Les «eus du paynavaienteu vite connaissancede
allons parler,pouvait, apparaîtresariRulicraiieut trou- doux dépositions,qui causèrentdans toutola
blanteaux gens de bonneloi, lin effet,voicice que région uno vive effervescence, et aussitôt,les bruits
Al, l.ujat avait confiéà AI0 Le IHr, avocatdo l'In- les plusétrangescirculaient.
culpé. « Onparlaitd'éntgmutlques personnages qui sonten
—- Klantallé à Paris lenj>9et 30 j'ai vu, J'en cause,télégraphiaitl'envoyéspécialdu PetitJournal;
suis certain,M. Quémeneurqu'on mal, affirmeavoir été on annoncei;ii lait mystérieux,capubloà lui seul,
tuédansla nuit du 25an 211. Kneffet,lo lundi28mai, paralt-ll,do démontrerl'innocencede Seîinec,J'ai pu
ayant quitté'Alorhiixpar le train de nuit pourParis, voir,en effet,au coursde monenquêteune personne
je passai ma journéedu lendemainà faire plusieurs qui, observantde très près les phasesde cetteétrange
visites*.Le lit),Je nie rendisà la Chambre,voirAI,Ini- ulfulre,m'a dit : .
zan, député du.Kinistère.Or, ces deux jours-là,jo « —Il est indiscutable que, depuisquelquetemps
remontaila nie do lionne,'!,pour aller déjeunerau déjà,de mystérieuxpersonnages l'ontdeseffortsInouïs
bouillonPuvnl,prochedu restaurantdo Versailles,et pour sauverSeznec.Il estvisiblequ'ungroupeImpor-
le mercredi je mangeai au Restaurantde Saint- tant du gens agissent en sa faveur,obéissantfous
Hiïeuc,Je suis certainun de ces deux jours, soit lo comme à un mot d'ordre,
tfî),soitle 30,d'avoirvu Quémeneur à l'entréedu res- « Du reste,lorsquedans certainsmilieuxvouspar-
tauiuntde Versailles,1)était debout,ot parlait avec !ozde la culpabilitéde Seznec,aussitôt toutes, les
un groupede trois ,1ele vis prendreuno bouchesse ferment, les visagesprennentune très
chaise,et s'asseoirà personnes,
une table, d'ennui. au vous
« Jol'ai parfaitementreconnu,j'étais sur le point,do apparenteexpression Si, contraire,
feignezde croire à l'innocence,tout le mondevous
l'aborder,muls pour diverses raison» je me suis écoute,chaqueauditeurrenchéritet abondedansvotre
abstenu,
—Ktes-vous tsens,
biensûr, demandaitM«Lo Ilir ù mon- « Celuiou ceux qui dirigentcelte manomvrosont
sieur Lajat,((ne c'était Quémeneur Y extrêmement habiles,car ils sontinsaisissables.
—Je lo connaisIntimement, ..répliquait l'imprimeur; ' « Nocroyezpas que ce que je viensde vousdire
il est venudluer chezmol plus de cinquantefols.Je fiolent. de simplesparolesen l'air j tenez,une preuve:
ne peuxpas me tromper.Je'puis mémopréciserqu'il « Je suis qu'incessamnieiiL deux personnesdoivent
était,vêtudu pardessusgris. venirdéclareril ALCampionqu'audébut, de juin,donc
—Potiqiiot n'avoz-votis pas parléplus tôt7 deman- avant l'achatde la machineù écrirenu Havre, elle»
daitM"Le IHr. ontvu l'actede ventede la propriétéde Plourivo.
—J'ai craint, expliquaitAI.Lnjat,d'être en but à « C'estunetentativeaudacieuse.Maisoù en sontles
toutescm-tois d'ennuis,en faisant,une déclarationsi choses,elle peut réussir.
grave.C'estla seuleraisonpourlaquellejo mosui£ « Et alors,ce ne sera pins îa »tête de Seznecsauvée,
tu ; mais, maintenant,ma consciencem'a obligé à ce sera l'acquittementassuréI
romprele silence. Notroconfrèredu Petit Journalse posait alors In
Immédiatement, M°LeHlrdemandait. à M. question suivante:
de recevoirIn dépositionde Al. Lajjit,quiCnmpion — Quellespeuventbien être ces deux à
exactement au Juged'instructionce qu'il avaitrépétait
confié qui l'actedoventeauraitétémontré? personnes
au tleroniiitur de 1Inculpé, Cofut envuitiqu'il le demandaà tousceuxquoleur
La bonnefol du témoinétait.Indiscutable,
nant à une très iinciennefamilledu pays, AL Apparte- fonctionmettait <ïmêmedo
0 Seznecqui le l'enseigner.Alors,il
LaJot, s'en lut trouve)'M»" continuaità défendre
âgé de soixanteans, était estimédo toiip,Kt.tl appa- son mari avecune obstinationfarouuhoet une éner-
raissaitque,s'il n'étaittu jusqu'alors,c'étaitbienpour gie suris défaillance.
la ralpoiiqu'il nva.it,donnée.Personne,dans Morlaix, —Jo n'ai pas encoreentenduparlerde cela,dit-elle,
y comprisNi,Cuitiplonhii-mémé, ne songeaità mettre Kt j'ignore complètementquels peuvent être ces
en doutela sincéritéde l'honorable, industriel. témoins.Ile mon côté,j'ai dit à bien des gens quo
Cependant,devant les chargeaaccumuléescontre notiu avions acheté la propriété Plourivo.Jo n'ai
Sezuuc,M. Curnplonqui était intimementconvaincu jamais pu, hélasI montrerl'acte à personne.II so
que le marchanddu boisavaitassassinéle conseiller peutque monmaril'ait fuit'mais, dans ce cas,pour-
généralot avait fait ensuitedisparaîtrele corpsde sa quoi ceux qui auraientvu la pièceentre ses mains
victime,se demandaitsi M.Lujatn'était linsvictime n'ont-ilspus encoreparlé?
d'uneerreur.Sn vue, en effet,était très faible,et te « Knllti,mieuxvautturdquejamais,et celanrut-etro
magistralsupposaitfort qu'il avait cru reconnaîtra est,le dernierdes trois puinls,grâceauxquelsM1"Lo
M.Qitctiiéneiir eu une personnequelconque. Hlr m'a assuré un jour qu'il était,à mémodo tirer
Aussipiirel-11 M. Lajutde lire à distancecertaines monmaridu —Qu#f ««ra*. mauvaispas dans lequelil se trouve.
Inucrlptlons, «Je*points? Interrogeaitnotreconfrère.
21-
i?i ;iwi|^]lT-ï;GH^fi^^
,iji~Leapremiérv^épltquait lu dépêche,lesanotatlonsdu carnet,et *;i gantions
M««'SQinëbiFc>iitait''lô'''''tâmQli|.
' manuscrites
gnagoeueM.Lajat;la;second;celuidé..'M*. Vôiaiit, du contratavaienttoutesété écrites;par
5ï*rvM°: Lé Hir:savaitdônèque eee témoignages 80 Seznec.:.--...',••:'''. "'-..•;. '/v':\//.','..,. r;:'v
•étalentdoncaccablantes
produiraient un jourî , Ces expertises pour l'in-
-youi, car M.Lujatétait déjàalléle,trouverdoux culpé,Qu'allalt-ll y répondro?
toi»,pourlui direqu'ilavait vu, à Paris,M,Quéme- lin attendant,M»»Sçznooadressaitauxjournauxde
neur,et ce n'est qu*àla trolslômo démarchedo l'im- la régionunelettreau,sujetdu pardessussaisiChez
primeurque l'avocatdo mon mari s'estdécidéà elloeu juillet, ot sur loquol^expertiseavait fait
< découvrir
,rendrepublique lesdéclarations doM,Lajat. dQStachesdo sanghumain.
«En ce qui concerneM»Vôrant,M»Le Hlr possé- MP»Sozuoooxpllqualt quo àceun pardessusn'apparto-
daitunelettre,danslaquellele notairelui expliquait 'naît pas à son mari, mais soldat.dofarmée
câ que monmarilui avaitdit à Brest.Losterniesdo russo:car sa blanchisserie doMorlaixtravaillaitpen-
cettemissivesont,parait-il,encoroplus formels,plus dantla guerrepourlo nettoyagedoseffetsmilitaires,
probants,queceuxemployéspar M.Vérontdans sa do troupesfrançaises,I'UBSQB, portugaises,renvoyées
déposition. du front.
« Quantautroisième point,jo nesaisoncoroen quoi Elleajoutaitoncoqui concernaitl'examendel'écri-
il consiste* à moinsqueconosoitjustementles dépo- ture,quoles expertsso trompaientdansleur conclu-
sitionsattendueset relativesà rude du sous-soingsion.
privé.
—Savez-vous ... M.Campionso:préparaità renvoyerseBdossiers
pourquoi,interrogeaitnotreconfrôro, dovantla chambrodesmisesohaccusations, lorsqu'un
M*LeHlrn'a pasinvoquéplus tôt ces témoignages î nouveautémoin,M.LoHor,contrôlour à là S.T.C.u.P,,
w-Pouréviterdonouvelles enquêtes dela police,co se— présentait devantle juged'instruction et luidisait:
qui prolongel'iiistructlott et, du mômefait, l'cmprl- Lorsquej'ai apprispar les.journaux, lo 10juillet
sonnementdo monmari.VoilàpourquoiM0LoHlr dernier,la disparition do M. Quémeneur. l'en fus si
voulait même no démasquerces témoinsqu'aux vivementfrappéquoje mo rendisimmédiatement à
assises. la Sûretégénérale.
Pendantce temps,quodevenaitSoznec? » Là,Je déclaraiquej'avais vuM.Quémeneur, il y
« H engraisse, nousapprenaitl'envoyé tut PetitJour' avait trois ou quatre semaines.Lo conseillerétait
liai, toujourstrèsbien renseigné.Chaquejour, il fuit montédanslo tramwayoù j'étaisen trainde.contrô-
commander au dehorsses repasdu lendemain, no so à la station« Soltérlno-Concordo ». C'estlui qui
privedo rien et mange de bon appétit, Touslos ler, m'adressalo premierla parole.Jo le reconnus {aussi-
dimanches, Il reçoit la visitédosa femme;lo jeudice tôt,,et la conversation s'engagea, d'aborden breton,
sontsa mèreet ses enfantsqui vontlo voir,enfin, puisen français, • sur' nia' famille,sur mesaffairesper-
chaquefols qu'un prôtrova visiterles prisonniers, sonnelles. .
Sezneene manque pasdes'entretenir longuement avec Lojugedemandait au témoin: . * v
lui.LeresteMutemps,il emploiesosloisirs,ondehors —M.Quômenour vousa-t-ilparlédoco qu'il venait
do ses promenades chezlo juged'Instruction, à con- faireà Paris?
fectionner dessacsen —Non,répliquaitM,Le Hor..Ilm'a parlédo moi.
* Malgréla curiositépapier.
dontil estencorel'objetde la Hm'adit monmétierne devaitpas'êtrerosétous
paît des Morlaislens, qui attendent souventpondant les Jours,que JO lui ul dit, qu'en effet,les voyageurs
dèsheuressousla pluiebattante,dansl'espoirde lo n'étalentpas toujourscommodes,quoc'était:plutôt
voir passer,lesvisitesforcéesque Seznecdoitrendre dur.
nu magistratinstructeurno semblentpus lui être «La Sûretén'attachapas grandeimportance à ma
désagréables. déclaration, car Jo no pouvaispas préciserla date.
•«'Çjioque foisquelesgendarmes vontle chercher,U LeGjanvier,j'étais confrontéavecles commissaires
ne "— pas dedire,tout gul'tsrett de la Sûretéet je maintinstoutco quejo viensde
'•'«manque
Allonsfaireunepetiteproux u<deau grandair, vousdire. ,
celahonousfera pas niai, do * M.Campion faisaitobserverau contrôleur qu'ilpou-
« Naturellement, il continueà protesterdesoninno- vaitse tromperet qu'il'étaitencoretempsderevenir
cenceet, toutcommesa femme,du reste,il accusela sur sosdéclarations.
police d'avoirtoutcombinépourle perdre. MaisM.LeHorlui déclaraits
*Cetteattituden'étonnepas ceuxqui leconnaissent. —Jonoconnaispas Soznecet je ne l'ai jamaisvu.
D'ailleurs,un jour, dans un débitde Morlaix,un Maismettez-mot dovantM. QUéinenour en vie, ou en
parentdo seznecn'a-t-ilpas dit à une personneun présencede sou cadavre,Je ne pourraisquorépéter
instantsoupçonnée de complicité : Ce quoJ'ai dit à la Sûreté générale.
*>—Mon vieux,mémosi tu ns trempé dansla dis- —Comment avez-vous connuM,Quémeneur ?
parition de Quémeneur, tu n'as rien à craindrei jo —Je suisné à 13rest, et suisl'aînéd'unefamillede
connaisassezSeznecpour savoirquo, s'il est cou- dix-neuf entantsencorevivants.J'étaisinstalléà Pont-
amais11n'nvquera, jamaisil nodirarien. » où jo tenaisune tannerie,Matsun lncondlo
«f)éjcela,M.Campion
pable,
lui-mémo n'a'pas tardéà so Croix,
détruisitmamaison,Je no pusrelovermoncommerce
convaincre. Aussin'uttend-il plusque losrésultats des et partispourParis,où j'entraià la.Société desTrans-
expertisesdemandées à Parisuu servicede l'Identité portson commun.3'al connuQuémeneur à la pré-
judiciairepour cloresondossieret renvoyerSeznec fecturedo Quimper, é té
où J'aVais convoqué pourma
devantla Chambredes misesen accusation.» demandedo commercedo tannerie.C'étaitBonnom
, ...Lemardi11décembre 1923,M.Campion recevaitlo qui m'avaitfrappé,car j'étais en relationscommer-
rapport de M. Dayle,chef de l'Identité judiciaireà cialesavecplusieutsQuémeneur.
'Paris, et l'expertcommispour vérifiersi la machine «lin 1022, nous nous sommestrouvésde nouveau
à écrireachetéeparSeznecauHavreet retrouvée dans en présence,en gare de Quimper,Nousfîmesle
un local abandonnédo sa scierieà Traon-Ar-Velln, voyagéendeuxiènio classedo Quimperà Landerneau,
étaitbiencellequ'avaitservià taperlesdeuxcontrats ou Quémeneur descendait, et Joeontliuialsur Drost,
de ventedu domainede Plourivo. «La troisièmefols queJo vis*Quémeneur, c'estdo
Or, M. Iluyle affirmait que,sans aucundoute,les 26mai1923, "- êi sûr \ doceltedateî
„.,,..
deuxactesavalentété écritsavecla machiuosaisie — Encoro u nefols,vousoiesbien
—J'ai pu la vérifieren morapportantà mesfeuilles
au domicilede l'inculpé.
M.Payloqui avaitexaminéégalement le pardessus. doservice sur mesdimanchesdoliberté,Hoplus,ce
maculétrouvéchezSezneclo23Juilletdernier,y avait Jour-là,J'avaisdresséun procès-verbal à un voyageur,
relovédes tachesreconnuesà l'analysepour Ciredu ce quim'aservidopointde repère,
sang séché.Par contre,l'examend'un autre pardes- M»»Soznoc, ayant ouconnaissance doce tômolgnogp
sus,d'unvestonet d'uneculottebleueavaitdonnéun la favorableà son mari, adressaitaussitôtune lettreà
résultatnégatif. presse,dontnous extrayonsle passagesuivant:
a u
Quant rapportenvoyépar les en écriture «Mon mari,écritM»»Seznec,a toujoursénerglqUe-
dontles recherchesportaientsurexpert» l'original de la mentaffirméquo M, Quémeneur l'avait quitté6 la
dépêcheexpédiée du Havreà MU» Quémeneur, sur lo garod'Houdanle 25mai, à neufheuresdu soir.Des
carnetdenotesdeM.Quémeneur, aveclesdeux pages témoins,dontlono suspecte p as la bonnefol,ontcru
concernant les prétendus voyagesdeDreuxà Paris,et avoirvu, à la mémodate, en plolnonuit, tempérée,
de Parisau Havre,et enfinsur lesanntatlcnsmanus- il est vrai,par.un clairdo lutte,Sezneoet MsrQuéme-
critesqui se trouvaientau bas de»deuxcopiesdu neuruUfondd'uneuUto, capoteet Ms-çôléselevés.
contratBous-seing privé, les conclusions étaientque ÉJ'en uppolloà tousvoslecteurspourqu'ilsfassent
' '
, SEZNEC,A-T-IL ASSASSINE? ' $7&
cotteexpérience
' clulr de lune, desqu'ils : regardent,par uno nuit de ans. no saçhliutpas un motdo français,—les écoles
inconnuspassant non en automo- n'étantni nombreuses, ni fréquentéesen pretogno,11
bile, maisà pied,cqqui est plu»facile,ot jo ne crois y a quaranteans, •—pour le petit'séminairede Pont-
pas qu'ils puissentdéclarerqu'ils pourraientrecon- Croixoù il est restéseulement quatre ans, la presse
naître cos personnes,sur lo vu d'une simplephoto- s'estdiviséoen troiscamps; 1° celle quise contentedo
graphie, au boutdotroismoisI donner'dos faits; 2» celle qui soutientSezneo parce
« Sezneoavait toujours formellementsoutenuquo que,sans examen,
kM.Quémonour o n le déclaraclérical ; 3° cellequi
l'avaitquittélo 25 mai, à neufheures l'attaque,parceque, sans examen,Il estou doitêtre
du soir. On a prétendule contraireet on lut impulo clérical,C'ostpar trop simpliste.Plusieursémlnents
10crime,Or, la dépositiondoM.LoHor,qui a causé chefssocialistesou anticléricauxont été les condis-
avecM, à Paris, le 20mai, à six heures
trontoduQuémeneur,
soir,otcolledoM.Lajat,qui lovit lo80mai, ciples Seznoc.
de témoinsdans l'affaireQuémeneur, témoins
égalementà Paris,prouventquemonmaridisaitvrai, disculpant a Seznec est il l'a
croyant,,comme no jamaiscaché,
11n'a pas fait disparaîtreM.Quémeneurdansla nuit maisil n'a jamaisfait de politiquemilitante,
dû 25au se mai; «Par contre,Quémeneur, par sa situationpolitique
« MaisqUidoncoseraitsoutenirquo M. Quémeneur bien trancliée,\est slllonnisto et catholique.
n'est pas encorevivant?Tousles parents,de M. Qué- «Cléricauxet anticléricaux
meneur,qui l'aiment,devraientse joindreà moipour puterni lesuns ni les autres,net 'ontdoncpas à sô dis-
pourjugerSeznec,ial
demanderque les recherchessoientorientéessur Une n'y a qu'à laisserdo côté l'opinionpolitique qu'il
voiodifférente'decellesuiviejusqu'ici,Cesrecherches eueou peutavoir,
permettraientcertainementdo découvrirM. Quéme- « Je vous'prlcd'excuserla longueurde ces explica-
neur vivant Jo veux16 croire,ou.d'ajiprondrodans tions,nécessairesen raison des attaquesmodérées
quelleslo conditions11a pu disparaître,c'est plus quo dansla forme,maisperfidesau fond,qui viennentde
.jamais moment.pour les parentsdo
• Quémeneur, • de se faire Jour. r i
renouveler leur offredo prime. « Quatretémoinsviennentd'établirquoQuémeneur
« Et qui dit qu.oM,Quémeneur n'en avait pas assez était vivantaprès le 25mai, d'où impossibilité
dé Landerneau,dePont-1'Abbô et d'ailleurs?..,Tient-il Sezneo pour
.à sortir de l'Incognitodans lequelil s'est volontaire- au 26mal. de l'avoirfait disparaîtredans la nuit du 25
mentrenfermé? <« On les raille,touten admettantcommearticlede
«L'accusationd'assassinatportée contremonmari loi paroled'évangile,Sentencetolmudlste,
étant maintenantimpossible, on va essayerd'étayer quointangible,destémoinsayantvu un-inconnuà qtiinzomètres,
l'accusationde fnUx, au clairdola lune, ont reconnucetinconnutroismois
«Je répèteque l'actedé voûtedo Plourivofut signé après,sur présentation d'une photo. .
pal* M. Quémeneur, Je l'eus ontroles mains lorsque «Je n'ai pas à de la valeurdes quatre der-
mon mari partit pour rojoindreM. Quémeneurà niers juger
Rennes,Soznec n'ayant pas tué"M. Quémeneur, il témoignages, mais j'ai à insistersur co point
devait~ et doit d'ailleursencore— tenir le disparu que, s'ils sont tardifs,-c'est parce que la Sûrotéa
pour vivant, comment, d ans ces conditions, aurait-il, refuséde les recueillir,alors qu'ils s'étaientofferts
ainsi que le prétendl'accusation, 6Sé fabriquer un dès la premièreheure.
fauxacte de.ventéYC'eûtété, de galté de ucuur,S'ex- miseen doute,on ergotesur lesne
«L'existence d o Quémeneur pouvantplus être
motifsde3onsilence.
poser à ce queM.Quémeneur se dressedevantlui et Onse du côtéde la famille
l'accuse.Certainsparlentd'expertises j pousen repar- 10voirmort. range qui veutdécidément
leronsen tempset lieu, «
' Dans ma dernière lettre, J'ai laissé entrevoir
'., ', '« MAUIE-JEANNE SEZNEC.,.» diversmobilesdu silencevoulu de Quémeneur.* Sa
familleno poUrràit-elle paspromettreunoprimeô, qui
...Quelque tempsaprès,c'est-à-direle 13février1924, lui dirait s'il est Vraiou faux que Quémeneur était
apprenantqM*»* ue ^instructionconcernantsonmari,allait sous le coup de poursuiteséventuellesd'un million
être close, Seznecadressaitc"etteautrelettreà la recouvrable p our bénéficesde guerre?
,. Presse. .'',. r «Ne pouvantplus accuserSeznec d'assassinat,on
Avecrirtipartialltôdontnousnoussommésfait une «Seznec veut l'inculper d efauxen écriture,
règleabsolue, nous la reproduisons i n extenso, n on est un accidenté; il ne peut se livrerà
seulementparce qu'ollo honore l'obstinationcoura- aucuntravaildé
ture on fait précision,il est Incapable,
d'Imiterune
son écri-
écritureou
geuse de celle qui l'a écrite, mais parcequ'elle con- fol, quelconque
tient certainsdétails^qu'unhistorien'éprisavanttout signature.
dovéritén'a pas,le droitdo l.aisserdansl'ombré. «D'autre part, Seznec n'ayant qu'une instruction
-. i ' primaire,commeon font foi ses lettres,il est inca-
,' '."'.' pabled'établir,tel qu'il est, l'actede vontode plou*
« Monsieurlo rédacteuren chef, rivo.
« 'fous expertsou autres,qui déclarentle contraire,
«Je .vousprie do me pardonnersi j'abusede nou- sont,malgréleur bonnefoi, en contradiction avec >a
veau; je tiensà faire appelà Votrebienveillance, Vérité.
« lorsqu'il se produit Un accidentmatérielquel- «On dit que Seznec,pour tout argumeht,dit que
conque,un accident-lot,pour palier la languedes la«police veutloperdre.
n'ignoreque tout policier,depuisle simple
assureurset dés Juristes,on recherchenon seulement Nul
leur responsabilité, moisencoreleur degrédansleur agentde policejusqu'auchefdela Sûreté,estcrusur
responsabilité, o'est-à-dirosi la victime peut être parole,
indemniséecomplètement, partiellement ou point du «Je poseseulementla qURsllonj si on n'y répond,
toutj s'il y a absencedo fautesde sa part, faute par- «EtantdonnéeUneCopiedactylographique, peUt-on
tielleou totale. faire répéter
, ou mémomodèle? Uneerreurde touchea unemachine.du
« Qu'il.y
' ait blessure simple ou grave,mort,
enquête. «J'en ai fini. ,
« avoirrelevéles faitsmatériellement établis, «Unebonned'un restaurantd, é _;. Sainte-Adresse avait
on Après
tient compte dos éléments psychologiques et déclaréavoirvu Quémeneur, en pleinJour,les 11,12
moraux.On no s'attachepas à l'éducationpremière, et 13 Juin. La policepassa, Laditebonnedit alors ;
ni à l'opinionpolitiquede l'auteurde l'accidentet de « —Cen'est pas Quémeneur,parceque Je n'ai pas
l'accidenté, vu ses dentsen ôr. »
« L'affaireQuémeneur «cetun accidentsocial,s'il est « Pour s'apercevoirque Quémeneuravait desdents
vrai, commed'aucuns,do bonnefol ou intéressés,le en or, il fallaitqu'ilrie, à gorgedéployéeJe nopense
croit bu veulent le faire croire, que le conseiller pas que c'étaitle cas du restaurantde Sainte-Adresse
généraliiôltmort / , Havre.
«Jo dis que co seraitun accidentsocial,]&dispa- du«J'aurais encorebeaucoupde chosesà dire. Ma
rition mystérieused'un hommene pouvantêtreassi- lettreétantdéjàlongue,je m'nrrôtè,quitteà y revenir
miléeà-rôcràsententpar voiture,auto,tramway,rail- au besoin, ... , aVeomesL
way. effondrement do maison,explosionindUBtrlollo «Je vous prie d'agréer, remerciements,,
ou de miiiëjà moihsque ces accidentsn'aientune l'expressiondo messentimentsdistingués.
origine cMmlhûiie,
« OrylolpsriusSozrtëôquittant Plomôdiernà douze « MAMË-JKANNE SÈZHEC, »
-83.— ,
-no CMMI's1,1 ( HAii.MKNi'S
Le jii:;rmi i>ti( LU 1i> .i.ni aili.sscoans ,' ..t.uuix, voi devantla ehe.ndaodes mi.,,', in accusation,a
M.t'.îtmpioi:.|ll!;ctl'lll-Illlftloii.eVOIllle<uilte l'illS- Hetllle:;.
'il de !'.id.i.i.'Sr.K.r, ni., liait le Un..'ITail Le liiarebandde bolsn'allait pic; tarderà cpmpa-
lllier,
proHiver.i.' It lepuh!.aie,pui.roidniiiiaiiee de ren- laitie devani:c jug's.
Mil
n (Miw.'ii-,cr.IAroufrin.iiwmoi un i. \:\ r.ov-t:ii;\i i-:
1
IM sws ml'uneHI:.•- SI./MC j-Viur.,.rcnir... UKVAM
I:: Muv i\ Aicrsi:m.ions. .- «Vi>i'
r.\ i>ia.sun\« u.uui.i-:,
i \KnisM,n: iiniMiis. CM: M.VCIUYVIKIN uts
iMi.i'iiu.;!... - SI/MC MI:TOITi\ iinn;,
Apeinetes fmliiatiîes indieialn>élaient-elles necoin- le Parquetde Hauiliotiillel, que.c'étaitle uoipsdol'in-
j'iio qtiun nouvelnui.li:d suffii;.-ait,qui allait pen- fortunéconseillergénéral quo le garde.Aneibutist
dant quelquesjouis aieaparer et tioitole,l'opininn availrepère.
publique. Copoiuluul, notreconfrère, du Jnunuilobservaitput-
le samediII mai,M.AngibniiM, garde paiiicnlier demment :
d'un Pu dechu—e.t'air-nit unetournée dansla partie « Il ne faut,pas -e lutterde conclure.D'abord,les
'le la forerde Itambouillei ditele coindu Unis,loi.-- parentsdeM.OtiémoiuHir fixerles
qu'uneodeur e\ir.'momentnauséabondeattira son sur le pointde savoirsi pourront les vètenunts et magistrats
le délirer
(dteniinn. N'étant,misen quête,il découvraitbleiitiM,de l'Inconnusont ceux du disparu; en outre, si
,'.ilei,. c.h'hi»sniisune jonchéede longuesherbes,le M.Oiiéineiieni a étéassassinéen mai1!);;), connueon
eoips d'un (ciinueconipltteiium nu, étendula lace le suppose,ne doit-il pas resterde lui qu'unsque-
ioutret.rre, letteï »
Aussitôt,M.Angiboust téléphonait à la gendarmerie 1.'autopsie lo docteurPaul, l'éininentmédecin
de l\iichei'ori-i-n-\\elines, et peu de tempsaprès, les légiste,étaittpie venupratiquera l'hôpitaldo lliiinbonil-
geuitannes.[mis ies ma^istiatsdu Parquetde Riim- Ivt, allait iléji'iporternu premiercoupà l'hypothèse
bouiltftarrivaientsurleslieux,aveolodocteurRiihoti- envisagéepar les magistrats.Aprèsavoirrévélé(pie
dlu, médecinlégiste.Aussitôt,on procédaità un pre- le mort portaità la bas*du eranoles d'en-
orifleos,
mierexaine,tdu cadavre(I).«t.'élailccedd'un homme trée,dedeuxballesd'unbrowningde septmillimètres
d'.-'-s•<inrlecorpulence et detailleniovenne, auxrlie.- cinq(piiavaienttraverséle cerveauet s'étalentlogées
\cu\ noiis, reli'vésà l'aïucriciuiic.LutéU-étaiten dans la massecérébrale,lu docteurPaul établissait
partie nioinitiée, et la décomposition du corpsassez qu'untroisièmeprojectile, tirédo côté,presque11bout
.tvaueco,au punitqu'onen étaità se demandersi le portant,ainsi que les deux premiers,avait traversé
(léfllli'.pui'Mileu liondesmoustaches. te maxillaireInférieurdo pari ou part et de droiteà
" le d...:.-nrllabntirdii! riievaità la nuqueuneblés- gauche.,et qu'enressortant,il avaittraversala main
MUTproduitea son avis par une ballede revolver Le cadavreno portaitaucunetracede vio-
'•'. qui aval',dû déterminerla mort.I.e poucede la gauche. lenceet tout,permettaitdo croire que la victime,
m.lin gauchoavaitité percéjiar un projectile,ce qui assaillieA l'improvlsto, avaitsuccombé, avantd'avoir
• inldaiilienoh'i' quelal,.malleni«uxavaitduchercher eu le tempsd'esquisserla moindregesteda défende.
se protêt ccoiiiro menaindontil étaitl'objet,en Deplus,l'éniinenlpraticiennfnrninitquola mortne
portant\ .veinentsa mainderrièrela tête.Le prati- remontaitpasit plusdedeuxmois,Or,on sait que la
ten<..a.uitae;.d.-11111111 le défuntportaitun(leii- disparitiondo M.Quénioneiir remontaità.plus d'uno
ner auquelil ne restalique qu'unedent, la s coude iliet- minée.IVautre part, la di'iiiuro de l'inconnu-no cor-
SiVeg;:t!ilie. pas àfrèredu
celtedoM.Quémeneur,
« He1avi>du praticien,1,.,corpsélan là depuislong- respondait Le11mai,le disparu, M. Louis Quémeneur,
temps,maisseule était capableîle donner sa sieur,M",:Poullguen, et lo maride cettedernière,
quelque.-- pi,, isioiisl'autopsie
sur la ili-.cdela Iiiolt. se picseiit.iieiit au l'alaisde Justicede Rambouillet,
1On in eiait là, et mi demandaitdans quelles où lesattendaientMM.l'ilaire,procureurdela Répu-
circonstances ici homme,dontonnedécouvrait aucun .Sylvestre, Juged'inslriii'iion,Vidal,commis-
voteinoni, avaitpu èlre as-assiuéen tel endroit,et. blique, saire au contrôle, ile la Sûretégénérale,et plusieurs
pourquoi, quand un geedanneen fouillantlesfourrés inspecteurs de la brigade mobile.
tout amourde l'unir...'où gisait le.cadavre,déenu- M1"JeanneQiiéinene.ur n'a.vuilpu se joindreà sa
Mit,ilis-imulésous\iwamasde ronces,un pardessus famille,le Parquetde Morlaixl'ayantconvoqué pour
(i'antoiiiohiliste uns, tivhfoncé,dontla doub.'.!ire inté- cemèinejour.
rieureémittouteteinté"de sang. LesU'oistémoinsprésentsauxquelson présentaitlo
« 1.-s Utiles,largeset étendues,apparaissaient très troiiVésur locadavrenule reconnaissaient
nottenicnt. Chacunedes pochesde co vêtementconte- pardessus pas commeavant appartenuAleur parent,pasplus
naitun gant.Celaitune'pairede gantsspéciauxpour que les dive.iv. leur lurent égalementpré-
objetsqui aveclo
conducteur il'anto,gantsde luxeavecîeimoir.Dans sentés.Unoconfrontation
la pochegauchedu pardessus se.trouvaientégalement il était,en effet,entièrumont corpsétnit inutile;
méconnaissable.
unochaînede montre ainsi qu'unpetit nécessaire d e D'ailleurs, l es recherches entreprises ailn d'établir
toilette,contenantnotamment un peigneà moustache, l'identité'du cadavre mystérieux n'avaientdonné
auquel a dhérait quelquespoils. » aucunrésultat. K tvoicice que M"1 "Seznec disaitAce
Los comptionsparticulièresdans lesquellescet sujetà notroconfrèreduMutin:
inconnuavait été assassinéet découvert,invitaient — Avanttoutoxamoii,toutopreuve, c ommo si l'on
les magistratsa sodemanders'ils n'avaientpas sous voulaitposersur l'opinionpublique,le.nomdoSonnée
les veuxle cadavrede M. Quémonour, disparulo assassina étéjetéen pâturenonseulement enFranco,
courantdonssa
21»riiai 19,'3.Kn effet,M, Quéiiieiicur, parti do Lan- maisdans le monde,entier.Misau do la victimedo Rambouillet,
derneaule 2»malen compagnie de Soznec,ainsiquo prisondo la découverte
le rappelaitle,rédacteurdu Journal,avaitété aperçu et dol'accusation quol'onfaisaitcourirsur lui,savez-
pour la dernièrefoisdansl'autoquedconduisait Sez- vousce qu'il a répondu? Voici:
neo,lo25maiau soir,prèsdola gare, Houdan, o dis- < —- On pontdécouvrirautantde cadavresquo l'on
tanted:; la forêtde Rambouillet d'environvingt-cinqvoudraet où l'onvoudra,je suis hlentranquille :..lo
kilomètres. Il n'était doue pas Invraisemblable
Seznec.s'il avaitassassinéM.Quémeneur,
quo n'ai tué personne,
l'euttrans- reproche !»
ma consctuiicu' est,ù co sujet,snns
portéjusqu'à l'endroitoù lu cadavrevenaitd'être — KtM'»"Soznecconcluait :
trouvé. Que la familleQuéiuonenrchercheson frère
« Knoutre,la corpulence deM.Quémonour étaitsen- vivantencore,jo lucrois.C'estson devoiret surtout
siblementla mémo(piecelle,do l'inconnu.I'.nfln,le. son plusgrandintérêt.
conseillergénéraldu Finistère,portaitun pardessus « Maisque l'on no continuepoint sanssur prouve,
nnalnguia celuiquel'onavaitretrouvé.» lrnmonsocontretouteévidence, Ajeter lo déshonneur Soz-
I! v'tn Li'.Ia'.îpas davantagepour qutm nec, innocentet martyr. un
majorité,l'opinionpubliquedécrétât,d'accordavoc Lutin,après avoirordonné supplément d'enquête,
et
ayant pour tut d« .varJÛercertainstémoignages
(t; U PetitParlîiOD du.12mai1924. nbtammantcelui de NLL* H«r, la receveurdo la
SEZNECA-'MLASSASSINE? 3'?

;Je m^àpprùchaidé Pautoet m'entretins quelquesinstants avecV'undes voyageurs.(Page19).


25
m OnÏMESEt CIIAl'iMÉNTS
T.cn.P., qui déclarait tvvoir,lo 17 imat, parla avlsagoenfouidansun» mouchoirMono,lossoeursdu
M, Quémeneur, renvoyait Soineo«lovant la courd'as-
sisesdu Finistère sousl'Incubationriemeurlroavec disparu Le qui'pleurent,
présidentreprendl'interrogatoire
—Soznoc. j
préméditation parguet-apens et dofaux, flt-il,vousêtesaccuséd'avoirvolontaire-
Maisla veilledo l'ouverturo desdébats,Sezneo allait montdonnéla mortAPlorroQuémeneur et co, aveo
encorofalço des siennes,A la prisondo Qulmpnr, préméditation et guot-npons,L'intorrogatolio sera
ayant réussiA communiquer oveoun forainnommé long;vouspourrezvouaasseoir,lorsquevousserez
Rosparsqui purgeait unocondamnation pour vol,et fatigué..,
qui devaitêtro remisen libertélo lendemain,il lo Sezneoon profitepoureolaisserretombersur son
chargeaitde remettretrois lettres,l'uneAuno per- banc,
sonnedoSaint-Brleuc et losdeuxautresa riesBros- M.doFresnel déclaroaussitôt:
tols; ceslettrescontenaient des quittances auxtermes —Lesrenseignements quel'ona recueillissur vous
desquellesSéancereconnaissait avoirreçu,lo 13juin sontbonsjusqu'en1919.A cette date,un incendie
do
1923,Jour l'acquisition d e la machine Aécriroau détruitun do
magasin bicyclettes que vousteniezA
Havre,une certainesommopour doslivraisonsdo Plomodicrn: vousavezétébrûléAla figureot vous
bols.La quatrième l ctlroétaitdestinée A M»»Sezneo, en portez oncoro lps traces.
et l'informaitde la combinaison et lui indiquaitlo —C'estexactI ,
moyendolui fairesavoirsi elleavaitréussi. —Vousavoztouchéunoindemnité dela compagnie
'Naturellement. Rouaradevaity trouverson compte. d'assurances. Ona prétenduquovousaviezprovoqué
LoJourdosa libération, il sorendaitchezM»»Sezneo, vous-même cetIncendlo.
AlaquelleHremitla lettrequi luiétaitdestinée.Puis —Ohl monsieurle président,répllquol'accuséd'un
il réclamala rémunération promise,ainsiquo lo prix ntr on dit ça, Maintenant, on memettout
desesvoyages, soitentoutcinq centsfrancs.M»»Soz- sur sceptique,
le dos,D'ailleurs, n'ai jamaisétéInquiété.
nec n'ayantpu lui remettre cettesomme,Roparsqui —A ta déclaration ujo
o guerre, p oursuit lo président,
n'était pas sans redouterles responsabilités vousavezétéversédansle serviceauxiliaireARreBt;
encourait en semêlantAunosi graveaffaireluiqu'il lais- matscelane vous a pas empêché dovousoccuper
sait lestrotsautreslettres,et s'enallaittoutraconter d'uneblanchisserie.
à la justice. —Parfaitement, monsieurle président,
Immédiatementj la parquetordonnaituno perquisi- —Votreentreprisene prospérait guère.
tion chezM»»Seznec ; maiscetto opérationJudiciaire ~- Moncommerce périclitait,observait l'accusé,car
nodonnaitaucunrésultat. U avait pluspersonneen mettredefauxCQI„.
p ourporter On
Oneût dit que la marchandde bolss'étaitévertué non'y cependantpas aux,chlensa..
a accumulersursa tôtotoutesleachargesqui étaient —pouvait En1918, vousavezacheté la scieriede Traon-Ar-
lo plusde natureAle compromettre. Aussi,ainsi que Vellria M,Castel.Est-ellepayéeî
le racontenotreconfrère L.-C,RoyerduPetitParisien, * encorequinzemillefrancsAverser. ,
« ce fut dans une atmosphère de fièvrequo, lo ,—j'ai EnJ920,reprendle président,la blanchisserie de
*6octobre1934, s'ouvritcettecausedésormais célèbre. Brestestdêtrulto incendlo.Celaen fait deux
par uncotte
«Les magistratset les avocatsavaientété assiégés dansvotreexistence. Or, blanchisserie, vousl'au-
dé démandesde caries,et, si nombreux étaientceux riezvonduevingt-trois millefrancsà votre:beau-froro
qui voulaientassisterau procès,que. bien avant quelquetemps auparavant, et, comme11ne vous, avait
l'heurefixéepour l'ouverturede l'audience,on fut paBpayé,vousaveztouchéd'unecompagnie d'assu-
obligéde fermerles portesde la salledesassises, rance'cinquante-neuf mille deuxcentsfranep. C'est
: « Celle-ci estcomble,le prétoireest envahi;lescou- sensiblement plusque vousne l'auriezvendue,.Sez-
ce
loirssonta point encombrés que ni les ni
Jurés,Et — Ah1 dame,monsieur président, l e ripostait
lestémoins,ni lesavocatsne peuvent pluspasser. necavecsonaccentde terroir, adressez-vous, pourça
dansun coin,la têtehautesousla coiffe blanchedes aux expertB. Je n'avaispas Arefuserl'argent.qu'ils
Quimpéroises, en corsage de velours et robede sole m'offraient. É commerciale
"..,',; ,. mauvaise. ,
noire. M0" Sezlfcorépète aux amis, aux curieux —Volroréputation était
ensuite, la phrase qu'ollooppose,inlassablement, Vous traitiezaveo desmercantls... ; .
depuisnedixmoisAla justice: « Lepèrede mesquatre Sansso démonter,le marchandde bolss'exclame ç
petits jieut pas étroun assassinI » —Qu'ast-ce vousappelezmercantls,monsieur
t Lésdébatsétalentdirigéspar M.Dolllnde Près- le président? Sqiuevousvoulez m'acheteruneauto,que
ne!, conseiller&la Courd'appelde Rennes,et l'ac- soyezm ercantiounon,pourvuquevous aeB
cusationsoutenuepar"M.Guyot,avocatgénéralprès vous Bous{ c'est toutce quoJe vousdemande ? - vayez
la mêmecour.La familleQuémeneur qui se portait Comme des rires éclatent,le président, les ayant
partiecivile,étaitassistéedeM»Allzon;M»de Mpro*promptemênt réprimés, continue Î -• •
oiafferl,étantalorsministre,s'étaitfait remplacer& —Lesrapports de policedisentde vousquevous
la barrepar M»MarcelKahn,dubarreaude Paris,qui recherchiez des affairésplus lucratives qu'honnêtes
étaitassistépar M»LeHlr,du bureaudeMorlaix. et quevousavezétéunpillard desstoohsaméricains.
« LésmainsJointes,nous écrivaitM.L.-C.ROyer, —MollprotesteSezneosansla moindrenervosité,
fixantdu regarddesespetitsyeuxcreuxtiheréplique je n'ai rien pillé,dutout}Je me suisoccupé comme
du tableaudo Proudhon,la justicepoursuivant le toutle mondedu stockdesAmérlcainB, et j en proflte
crime,Seznec a ssiste sansl'écoutera- u/monotone
" appel poUr v ousdire, monsieur l e président, que_ si;la police
des Jurés - i .' • n'a recueilliaucunrenseignement favorable .surmon
K«A Jreîzèheureset demie,l'audienceest ouverte. compte,c'est qu'ellen'a interrogéque mesennemis. a
Le président, la voixsèche,coupante, se done laissers'établiraucune"discussion;
l'inculpé:
' .'•-. .: -; ••'<Kv ='>' tournevors çeiujet^M.
Désireux
de'Frôsnel
' '' BO lutted'qlwrder
' lé-?ônd-niême
'
vvi•—Accusé,comment vousappelez-vous? » ; tlâl'ûff&irô * ~ '''• '•'
;fré* Grand,mince,anguleux,lo visagerougeaud, bala- —M,Plé'rreQuémeneur. dit-ilau jurés, étaittûgêde .Il
de cicatrices,frais rasé, les cheveuxgris, très tmarante-clnq ans, conseillergénéraldtrèssérieux uFinistère,
et
abondantset ondulés,l'accusérépondlentement,
Voixbasseet hésitante:
d'uno étaitmarchandde
trèsestimé. •' -.boisa Landerneau,
-_,»
:;,«r- -Marie•GuillaumeSeznec,-quarante-six — «Sezneo,vousétiez
ans. »Joseph -' -
sonÉanilï,-^ t
..•". J'étaissonami,monsieurle président.
« « T-Votreprofession T» .'-<-Vous le tutoyiez?
;>«<—Euh I...marchanddebols...» , centà huit cent
« Alorscommence la longuelecturedel'acted'accu- —M.Quémeneur disposaitdo sept -J ,.
sation.--.LesJurés écoutent maisles mille francs, et vous? ^ ..;, ' ^
dames,groupées
religieusement,
commedansunelogedothéâtredans —Monsieur le président,il faut qu'il m„..y, ait.«les
le boxde bolssculptéqui s'adosseaUbancdesaccu- richeset des maistout
pauvres; a bien'.voulu-le do. m émo, je n'étais
sés, n'ont d'yeuxque pour Seznecqui, do tempsen pas aussipauvrequ'on dire,
temps,hochela tête et caresseses genouxdo ses — —
Vousétiezcependant parfoisgêné.
vouluvendrede la marchandise,
v
A
rnainsroUge». certainsmots:notoire,Cadillac... le si
Qhl j'avais
Havre...son geste machinals'arrête, il fermeles j'aurais eude l'ôrgent,,.
—Colan'apparaîtguèredans,votrecomptabilité, . ^KMI»U A
A
poings.
> Quandle greffiers'assied,on entendun gémisse*vraidire, vous n'en aviezîiourajnsl dire paB,de
/inentétouffé;ce sontde mincessilhouettes noires,le comptabilité.' .;'; ,.;-.:.y!;. '.;):. ^. •'.--';';.>-
SEfcNEG À'T'lfcASSASSINE ? 879
-TJ'en al tenu quandça marchait.,,Maiscolan'a ' Et lo présidentqui semble, connaîtreadmirablement
aucun rapportavecl'affaireOuêmeneiir, , . son dossierei;tient a no-laiesoraucun détail dans
—Peut-être que si»répliquelo président,dontl'ap* l'ombro, continueses pressanteset dangereuses ques-
douceur caolio unohabiloté redoutable.., tions,
accusé,"''
Farento . pour. —Quandce Charlieou ChardyécrivaitA Quéme*
Et lo avecla mêmemode- neur,c'estVous,avez-vous dit,qui receviezSOB lettrés,
rationimagistratajoutotoujours
—Avantmal 1923,o'ost-Miroun moisavantla dis- Pourquoi? —Pour des raisons politiques, réplique Sezneo,
paritiondo M, Quémeneur, vous-laissezprotestersept Quémeneur no tonaitpas à co qu'on sût qu'il travail-
.traites.-Vousavez dit que vous aviez paye la pro- lait— pourla Russie,
priété do Plourivoa M.Quémeneur aveo quatre mille Mai», se récriaitM. de Fresnel,il n'avait pas
dollars.Il est curieuxque vous, commerçant,vous recoursAvouspourrépondreACharilo511lutécrlvoit
ayez laissévousfaire septprotêts avecquatremille directement ; voilA qui parait bien étrange,
dollars,soit, au cours octuel, près do quatre-vli:gt —Monsieurle président,s'obstinaitSeznec,je vous
jnillofrancs,dovotrecaisse. répète et que m'a dit Quémeneur;pùisquovousen
Sezneoquo ce coup direct ne semblenullement savezpluslong, inutilede me le demander.
impressionner répond: Toujours a vecla même froideur,M.doFresnel
- , Inter»
-~,oui, certainement,J'avaisdes dettes,des procès roge —
:
aussi; chacundéfendses intérêt*commeil peut, Et Quandla famillede M, Quémeneur e st venue,
ce sont biences dollarsen or que j'ai remisAQué- après la disparitionde celui-ci,deman-
meneuret qui l'ontdécidéAme laisserAbon compte Suolque or des temps
explications, vousavez paru ' gêné,?
sa—propriété. ". . —Pas plusgênéqu'aujourd'hui,
Pourtant,objectaitM.deFresnol,Quémeneur était —Vous savez,Sezneo,vousqui aveztant oublié,que
riche,lui. Quel besoinavait-il d e vouscédercette pro- M, Quémeneur a disparudepuisle 85mat; vousno le
priété A un prix représentantà peine la moitiédu •contestez p as? ; ',?;
prix qu'on lui eh offraitpar ailleurs? — Savoir, r éservel'accusé. D'aprèsco qu'on m'a dit,
Sezneo. insinue:, on l'auraitvu depuis. :.'• ..
, —L'or'étaitsi rare, depuisdixans1 Quémeneur n*a —Nousdiscuteronscela...Voussavezaussiquel'on
pas résistéau désird'en acquérir. vousaccused'avoirassassiné.votroami
—Vousaviezvosdollarssur vous,reprendle pré-, Sonsviolence,maisavecfermeté,Sezneoaffirme5
Bident, tandis que vousvous promeniezdans Brest? —Jene l'ai ni tué, ni frappé,monsieurle président{
—Oui,dansune caisse. Je— n'ai jamaisbattu personne. v
^
-—Çadevaitpeserlourd?
—.oui,dit-il»maisJ'ai portéplus lourd queça. —Oùl'àVez-vous
A HoudanI
quitté?
...
A cesmots,un frissonsecoue la salle. Desj-umeurs — Pourquoi avez-vous d it d'abord que vousl'aviez
s'élèvent; Sezneoqui a comprisla façondùnfron vient .'- ADreux?
id'Interpréter ses parqles,regardele public,les poings quitté Je m'étatstrompé,
serréset d'un air presquemenaçant, C'est sur cetto paroleque le président lève ..l'au-
,— Le.présidentcontinue,avecla mêmeplacidité! dience. Tandis que la foule s'écoule, 'M«wSezrtëe
Pe la ventede Sapropriété,M,Quémeneur n'ena déolareAnotreconfrôroRoyer,du PetitParisienMl,
parle Apersonne; mêmepas Asa soeur,aveolaquelle l'Interrogesur la manoeuvrade dernièreheuretentée
H habitait depuistant d'années et qui était confi-
sa Soznecpourse créerun alibi en suscitantdefaux
dente,Il ne lui a pas montrénon plus les dollars par témoignages, ; .*
auxquelsvousdisiezqu'il tenaittant; cela,paraitbien — d'est une infernalemachinationdes policiers; ce*
invraisemblable,
—Monsieurle président,Intervient v n'est pas la première " et je me demandesi c'est,blettïft
M»Kahn,sur un — -- '. '. : '.-'" .:•:''; ''.' ^i^.
ton plein de fermedéférence,depuisun bon nombre dernière. Ropars,madame,n'est doncpas yenuvou3voir?
de minute»vousavezabandonnél'interrogatoire " pour faitnotreconfrère. . ii iï
—Si, mardidernier,verBcinqheuresdu soir. Il est
•un—réquisitoire.
Je suis navréde ce reproche,répondM, do Fres- arrivé à Traon-Àr-Vejin, complètement Ivre,il venait
nel; si je parletropAvotregré, c'est que Sezneo.lui, pour me soutirerde l'argent; émuepar sa misèreei
ne parloguère.Et il fautbienquo messieursles Jurés sachantqu'ilavait étéle compagnonde monmari, je
connaissentl'affaire. lui—alIl donnévingHlnq
francs. -, , ..'- T..:;
Sezneo, les sourcils froncés,s'écrieaigrement; ne vousa remisaucunelettredeM,Sezneo
—Je trouvequeje vousrépondsdéJApassablement. —Rien,rien.,. C'estune fripouilleet un menteur,
Coupant court A l'incident, M. Dpllinde Fresnel AhI quandon nousconfrontera.A l'audience,vousle
reprend :
—Parlonsmaintenant verrezpftllret tremblercommeune feuille, '.^.v>
del'affaired'automobiles des- ... Lelendemain, désle débutde l'audience,M.poî-;
tinéesau gouvernement des Sovietset' pour;laquelle lin de FresnelinterrogeaitSeznecsur son voyageW)'
vousvousêtes renduen automobile A Parts OveoQué- Havre Ala date^u 13 juin et sur l'achatdela machine'
meneur, n quoiconsistaitcetteopération? ' Aêorireeffectuépar lui chezM.Chenouard.v w ,:
—Je neEsais pas exactement ce
; tout quej'ai appris, Sozneccommençait par nier en,bloc. Maisle presiç;
c'est ce que Quémeneura bienvoulume dire: dans dentn'était pas hommeAse contenterde ce système
cetteaffalro, f è n'étais qu'un simpleemployé. de.défense. Il allaitinsisteret comment...- jjv^S*/
—Quel était l'intermédiaireaméricaindans cette . —Quatretémoins,mêmecinq, observait-il, M."Çho-'i
affairé?interrogeaitle président. sa caissière;sa dactylographe, M.de Marnant
« Cet Intermédiairehabitait Paris d'après ce que nouard, et M. Legrand,ont assistéA-l'achatde la maçhlrïfit, ::;
vousm'avezdit, mais c'est en vain qu'on l'a reoher- — — Ils se trompent,scandaitVaccUsé, V ^ ^
chô. Vous ditesmaintenant Qu'ils se trompent, s'écriait, ?i
—Monsieurle président;répondaitSezneo.je n'ai le président ; mais,A^Instruction,vousavezdit':'*'''
jamais fait de mystèreA ce sujet; j'ai .toujoursdit « —Tout ça; c'est manigancéfcontremol,,c'est la?
quocet Américain s'nppelaltChariloou Chardy.Vous môme boite,* '.'.".-.': .'.'•.-.-.v -.-"'•. •' :'^k:^v
« Dequellebottevouliez-vpus
—Enfin,quelnoms
savez,mol,les anglais...
étaitvotrerôledansl'affaire? Comme Sezneo ne répondait
parler.?.-;:.---'----^^.^^
le
pas, présidentropre*(
—J'étais chargéd'amenerles voitureset de lessur-
veiller. — Vousne tenezpas à précisermaintenant,Séznéer
—En quoieût consistévotrebénéfice? mais devantle juge d'instruction, l vous l'avez' ^ i, fattî-
—•Je ne sais pas exactement i je devaisêtre rému- Cetteboite,c'estla ri
néréselonles bénéfices de l'affaire. —Toutçaj,faisaitpolice. l 'inculpé, c'estdessurexcitations.^
—Vousavez dit'A l'instructionque le mystérieux Jo m'excusede cemotdéplacé,.. ',; ^^^ '
Chariloou Chardy,demeuraitboulevardMalesherbes. —Nousverronstout:cela.,.Parlonsmaintenantdece,
—Oui,monsieurle président,au,16ou au 88, télégrammeadressé A
du Havre M»«Quémeneur.,; et
—Vousavez égalementdonnéle numéro0 do co dans lequelsonfrèrela rassuraitsur sonabsence«Les;
boulevard,qtliiCBtprécisément l'adressedUbureaude experts,Seznec,vous attribuentformellement; *%&
posteoù le chèquede soixantemillefrancsadresséA ture de ce;télégramme. ""','''"' ' '''>'''' Qulavez-vous ;a•'' réppndrpA'/
Quémonour a été expédié. CGÎtt ? '"''".'' -';*'— ''/'-»''''^^>:H
—Ça, raôhBleurle président,jo no m'en souviens —je n'ensais rienmoi,faisattl'inculpa;je^nèfeulss
pas, , pas expertcommecesimessleurs; mais.pour la yrofifr
r 87 -
98Q';':';; -;;-:-'CntMESv;ET'ÇHAqllMËNl^
tièmelois, le -.voua--répète, ce n'est pas molqui al ?*n» ao trompent«\mu quand-ils disentnuelos
écritlu clépeoho,,. Je éiénu Havre, portéessurla promessedovérité
r~'(ïom-vous queifui'jwnais
cela suit Quémeneur montipns'mnnuBcrltç»
qui l'ait de la propriétédo'Plourivo«ontdo votre main, et
envoyée?..:
*--Je n'eusaisrien. que le loxfo ù la machina Aécrirea été tapéparl'ap-
pareiltrouvédanslogrenierdovotreBistorle. -.,'"•
Désignant
encuir rouge, parmi le» pièce*
le président
A conviction u nevalise --Los c'estîoujourslo»ïûôrqea'
oxiiflrte, vouscherchiez
—U»disent,quo
demandait ; Aimtlorl'écrlturo
-r-Seznec,c'est la valisodo Quémonour ? 'doQuémeneur.
-vJe ne pourraispas vousle dire, —Comment peuvent-Ilslesavoir?
— Vousfuvez pourtantvuo,quand11l'a emmenée —la signaturea éténonseulement imitée,maisCal-
dansvoirevoyage.C'estejloquil emportaitquandil quée*enrune signaturedo Quêmonenr dam*un autre
vousa quittéà ïloudan. ttetopasséle mômejour.Lesdouxsignaturesse super-
r- c'estunevalisequi lui lessomblntt. Adire Acola
—Voussavez qu'on y a retrouvéle carnet de posent. —OhlQles u'avez-vou»
oxpertsl..,
dépenses de M.Quémeneur, sur lequelonveu»accuse •—Al'instruction, on vousa fait fnlrodes dictées;
d'avoirécrit; voussavezqu'ellea été lavée pour vousavez fait les mémo»fautesd'orthographe que
essayerde faire disparaît™le»tache»brunes,Co» dansl'actedovontodela propriété de Plotjrlvo.
'
tachesétaientau nombrede sept. Unoexiierlisoa —•OU t j'en al fait beaucoup d 'autre»,
dlinoniréquoc'était du sang humain,iciuln,doux —Enfin,la feuillede papiersur laquelle n étédac
témoinsvousontvu,Somoc,lo& juin.-dansla garo tylogrnphiél'actodo venteportoïo n15195;or, ce
/du Havreoù l'ona
• —ils so trompent, découvert cettevalise, numéro193 ^st celuidu buraliste do Morlaix et on a
trouvéchezvousdupapiertimbréau mémonuméro,
fait so
—Pas plu»que la machine,Je no solsquiilafait:
--.Ça beaucoup
' —Jo n'y peuxrien(.,. d otémoins qui trompent. Sozûec a un léger haussrment d'épaules, puis mis
T-Ktle fameuxcarnet?Lesexpertsen écriturepré. ce panierchezmolI
tendentque certainesannotation»très importantes Et l'audienceestlevéo.
sont devotremain, Maintenant,tous eu ont la certitudei Seznec
—Ilsse trompent, commelesautrestémoins. n'avouerapas!
IX
IE30HAN0S MOYEN8. —*mOP « CONFIDKNTIFX. » r- DÉPOSI-
ÏIONS DES POLICIERS, —ETSEZNEC NIETOUïOUnB. —VR
CALVAIRE D'UNESOEUR, —M»a6KZNEC AU 11ARRK. —UNF.
SERVANTE... FORTE ENCUEUIK. —LEBAISER Al,AMERE. —
RÉQUISITOIRE, puiiioime,VERDICT, —'MORT »KM» 6 SEZ-
XEC,
Audébutde la Journéesuivante{PetitJournaldu muntsplutôtdéfavorables, Co quiinspireAl'inculpé
S9octobre1924), la questiondesquatremilledollarsen cetteboutade : ",'- lecontraire •'•'"""•
or, aveclesquelsSezneoprétendaitavoirpayéAQué- — Onmoreproched'ôtrotsournols, c'est ;
meueurl'achatdo la propriété de Traounez, faisait jo suistrop * confidentiel ». .
de-nouveaul'objetdun long débat qui, d'ailleurs, M.Vidal,commissaire Ala Sûretégénérale,qui fut
n'apportaitaucunoprécision a co sujet.. , chargéde la premièreenquête,. vientfaireensuiteun
L©présidentabordaitensuitela dornièreparttode exposé trèsnetet trèscomplet de l'affaire.-:
l'Interrogatoire, A
relative l'attitudedo Sezneoaprès Commo M °
Kahn reproche a u commissaire done pas
sonarrestation. loprocùs-vorbal lorsde.lavenuedoM»Le
^Vous écriviezA votrefemme,disaitlo président, avoirdressé lier A la SUroté générale, e n juillet1923,-, M, Vidal
qu'enraisondes injusticesdles ontvouaseriezsoi-disant : .
victime, H fallaitemployer grandsmoyen».Quels répliqué —M.LeHerétaittrès imprécis ; U no m'a pas dit
: sontdonccesgrandsmoyen» ? si sa rencontreavecQuémeneur-était antérieurenu
A ce moment,affirmaitSeznec,Jo voulaisfoire 25maLSi
•.'-.—. drossé
j'avaism'ont desprocès verbaux detoute»
prouver,
—< quej'étaisinnocent. les personnes qui parléde l'affaire, ' 11y aurait
Ehrecherchant
': >-J'étais de fauxtémoignages?... un dossier hautcommecoitesalle.
en prison,sansdéfense. Mo'Allzon, avocatdo l'a partlocivile, demàndoau
V -r Comment, sans défense,protestaitM. Dolllnde : , , do Hou-
îFresnél.-Vousavezété et voqs êtes admirablementtémoin —Vousconnaissez le terrainaux,environs
;vdéfendu. ' dan. Parlez-nous desexpériences qui«ont été faite».
: ?-^QUevoulez-vous? Je n'avaispas l'habitudedCH ; —,Aucoursdonosrecherche», déclare. M,VldaL un
prisons, E tant innocent,je voulaisen
' eort'rau plus inspecteura «u creuserdanslogeable,untrou d'un
vf-vite;-'.- " mètredo profondeur,'decelasans la grandeur d 'un homme,on
ïj; Maisl'accusé^tient é déclarer: aucunoutil,!rien
,,;r^i QuantAla déposition de Rospars,c'estun témbi- deuxlioures do temps,et
sesmains. ; ;
* machiné* (sic).C'estlui qui a inventéune qu'avec
; triage
v*combine» poufessayerd'allervoir^a femmeetété M. Cunat,commissaire
de ' Rchnes,"vient de la brigade mobilede
ensuiteracontercomment, en recher-
M:îa^vbler.Je lui avaisdéfendud'allerla "voir;j'ai SoznecIçs;dollarsfantômes,11décpUvrit,
: . ^ssezbêtepourme laisserentraînerpar lui, o'estlui chantchez dans.Un
'::-.mil atout arrangé;c'est-luiqui.--' m'a fait établirde coinrao'on l'avaitdit d'abbrdimais dans lagrenier,
toiit A fait par hasard,non pas scierie
A-ïauxreçusen blanc.--,. :-..,' du appartenant Al'inculpé, la machineA,écrire^dissimu-
/?;s'w-Vou*n'éttozdonc pas sûr de votre nllbi
." ': -*r- :..: — - lée derrièreun vieuxtableaudo dlstrlbutioni élec-
€13 juin? :.":..' ïrlque. ,(- -t-..-: - de ,?---.;,^,;'.'-.
''>:ZvMsw Quevoulez-vous! Je mesuislaissétenterI... Commo l es.défenseur» lui posent subtiles,ques-

^^'5 ÈtH'dtretentative d'évasion,comment '
M^VOUS î----'" -. ';...:..-•,:.,.-:',.,• ^'expliquez-
i-.//' tions, M.Cunat$'écr!o;
—Dosquoles Inspecteurs
:. ; ..: ; (
:r : Se2riec qui n'estjamaisprisan dépourvu,riposte: Aécrire, eurenttrouvéla machine
?--V?-^-;Ôh m'avaitdit quemafemmeallaitêtrearrêtéeet 'nous-mêmes..^ M"»» Sçgnecnousaccusado l'avoirapportée
ï .;queles quatrepetitsenfant*feraientabandonnas. En ,•>.',. .,.-V;--:;-:-;'-
**•'•';'r"'';.'-i-,
:.:M::vtfon^i^nt.-A->mcs-enfants,-j'àùrâî- eaUté par-dessus 10U3 M.Chipot, g ardiendela prison;AMorlaix.sucoèdo
; ;•les mUrs, ,'-. 7'.--! ' -'',-,.. a M.Cunat,et faitaux jm-esle récitpleinde saveur
r; v ^ Etvousavezassaillile»gardiens? de la tëntativod'évasionde Seznec..'»'
;1 rr-jeneleur ai pa»faitde mal. ; v ',-.'' ,- Le présidentobservej - ; •-... r :.-.«-et
;«•:'-'ji.''**..
A*ez-vtfu8"qtielquè choseA' ajoutert --if paraîtque rienne tient danevotreprison -.
^*l-^'-ftiefl''.4lw--.tÔUU.-' *;.,y;ï-:K ;V\ .• qu'onpeut en sortircomme d 'un
\v-,'" -^Jusqu'àprésent,fait lé gardieh'ohef,.personne moulin ?;
ÏMPW-défilédes térnoUjs va commencer.< ,'..( no
<?&ah entendd'abordM.FrançoisAboi;commissaire de s'est ertfui.iSvidemmeiit, la maison:est(vieilie:et-la
ë >#oUcéaMorlaix: quiapportesur Scznècdes rohséighe-crémonedeli'fenêtreduprisonniern'étaitpas solide.
^:;-.;feW.;^,:-;g^
SRSftliCA-T-ILASSASSINE ? 381
.ArTvPJî. «"ffl'i,'Paut'-êlre p u la faire4'ôparer,observe susdéfauts,Elleona six.Etcommeil y a vingt-quatre
M.Rolllnde Fresrto). touches,le»chancesdotrouverunemachine« Royal»
—C'estuno idée,conclutM. Chlpot. semblable sont,danslo rapportdo1 A100,\ nulssuncû
,—,30;la croisbonne, le au milieu 4,Je n'ai pas detablado logarithmes sur moi;maisjo
do l'hilarité'générale, oppuia présidont, croisqueceladoitfoireplusieursmillions,,
Il seradit,unefolsdo plus,quemémodansla situa- , * Queva dire cettofol»Seznec î sedemandeM*Géo
tion la plustragique,la goteténo perdrajamais ' so» tondon,Soznecdont le»main»jouenttoujoursher-
droils, vousoment otdontlo»lourdesmaxillaires écrasentdes
% On entend ensultole commissaire Raymondet bonbonsextraitssournoisement d'une petltqboiteen
l'Inspecteur Rony, q uin'npporlent aucunélémentnou- fer? . .
veauAce quonoussavonsdéjA, Sur l'avisdu présidentil se lève,
U-resteencorecentvingt-quatre témoinsAentendre. —Pourla machine,ftt-il.jo nosaisrien; Jo ne l'ai
Lo débat commence,nous rapportenolroconfrère Ala valise,je ne puisriendira
GéoLondondu Journal,par uno rapidepassod'armes jamais —Et vu,Quant
coKitng,cestrdeesdo sangquol'on a retrou-•
entreM»MnrcolKahnet lo témoinRoques,inspecteur véessur votrepardessuset sur la valisede Quéme-
de la Sûreté, nour?
CotIhRpoclour a omisdo consignerdansun rapport —Toutcolaest possible,répondSoznoc ; }1peut so
les premlftros ^déclarations du témoinl<alier. trouverdu sang sur mes vêtementssans quq jo lo
.—Celleomissione»t grave, déclareMoKahn,elloa sache.»
Jotô la suspicionsur la dépositiondo ço témoin, «Lesilencese fait donsla sallo,quand
ALl'avocat généralGuyotintervient.
—J'ai d'autre»raison»do l'huissierintroduitloplu»profond
frèredUdisparu,M.Loui&'Qué-
suspecterle témoinLo moiieUr. Dopetitetaille,lomaintienmodeste,le crflne
Hor,ot Jovousles feraiconnaître.
de soncôté.
dénudé,la moustacheA la gauloise,il est presquele
'L'Inspecteur'proteste
—J'ai été avocatmoi aussi,inscritau barreaupoi- ci. A traverssonrude sosiedeson frèro,audiredeceuxqui ontconnucelui-
parler,qu'ils'appliqueAnuan-
tevin, et jo n'admetspas... cer, on sontunoémotioncontenue,unetristessepro-
Maisle présidentqui ne vontpaslaissers'onvenimor fondequi so caohecommepar pudeur.H fait le récit
l'Incidents'empressedo déclarerque l'on est jamais dosrecherches qu'il a entreprisesavecsonbeaù-frôre,
tropprudentdc'estou osonétat. M,Poullguen,notaire, ou mois de-juin 1923,pour
Maintenant, tour des experts, , retrouver s onfrèro.
« Il no s'agit,plu»ici do Seznocassassin,nousdit —« Quandmonfrères'absentait,dit-Il,il nouslais-
notrobrillantconfrèreGéoLondon, maisde Soznec sait toujourssonadresse,pourquenouspuissionslut
faussaire M, Samaran,attachéaux Archivesnatio- fairesuivre son nombreuxcourriercommercialet
nales.possèdede l'Universitaire l'aspectsévère et le
ton'doctoral.Il s'ingénie•* initier les jurés; A sa politique, —« Croyez-vous A l'hypothèse d'unefugueouunsui-
science,sans abuser d'uno terminologietrop .'-'-..• tech- cide » interrogele président.
nique, —?«C'est Impossible
' ! P répètepar deux fois le
« Sesconclusions sontnettes; Sezrtecestl'auteurde témoin, »
la signaturedu télégramme expédié du Havreet signé « Dobout, les jouesenfeu et la paroleglacée,Sezneo
Quémonour ; il est l'auteur»des mentionsmanuscrite» déclarequ'il n'a rien Adire.
portées sur.l'^otôdu Bous-seing privé,par lequelQue* «Nousno connaîtronslui pas davantageson trouble
meneurcéderaitASoznec sa propriété;U*est, enfin, quandapparaîtra/devant la soeurde,Quémeneur,
l'auteurdosmontions portée» sur
' .'".,--..':,
lo carnetde Quôme- touteblanche dans sa robe, noire,et contera
neur, " aux jurés le calvaired'angoisseet de qu'elle douleur.qu<elle
« seznec-a
,,;sementses écouté saqs broncher,emboîtantnerveu- gravidepuis a deux et
ans l'Infernaleduplicitéde Sez-
doigtsle» Unsdans les autre»'et, quand necqui, durantdelongsjoUrs,la berçaId'espoirs men-
- ' ï:rA-
l'expert a fini,il s'éci'iè: songers,
«—C'est p as vrai, » • ; - —Nousétions en train de dîner.A Landerneau,
M*Kahhreprend': .' M<i" Quémeneur,quandle téléphone retentit.
— J'ai infinimentde respectpour la personnede dépose C'étaitSezneoqui appelait monfrèro,« Nouspartons
monsieurl'expert,'mais je ne pqisprendre au sérieux AParis jeudi,nousdit monfrère,o'êstpourTaftaîre
sesconclusions. des autos...elle est enfindécidée». Il est parti e%- je -
—Donsle cas '
en souriant. présent, • sans doute,faitM.Samaran ne«l'ai plus revu,,.
Comme J'étaisinquiète, j e gui» .allée chez
.
Seznec,/
—Savoz-vous, reprendM«Kahn,quedansdesaffai- et il— m'a dit s . ' . "X
res d'ailleurscélèbres,certainsdevoscollègues, aussi « Vousn'avezpas besoinde vousinquiéter,1' Que*
convaincus vpu», s e sonttotalement trompé». meneur estentrainde gagner de l'argent ; il est peut-.
—Je nequesuis qu'un homme faillible, êtrepartipourl'Amérique. » ,;,;-.: : '^
M,Samaran;7e veuxbien que,cettefols,monrôpohd exper- «Je-n'avaisaucune défianceet lorsquej'aLréÇUlo
tise vousgône,mais peut-être,plus tard, dans une télégramme du Havre,' j'ai envoyé unecartea'-Sézheo/-
autre *"':"'"trouverez-voUs mesconclusions lorassurer. ;. .- r. ; îvA-:
stîrïtGS affaire,. -*''.- « satisfai-
'"-.-'' ,pour o Enfin,concluaitM,lBQuémeneur, mon frère-rhé^
avecforcé; ''.',"'- disait que Seznecaurait de»bénéfices d ans l'affaire--i
~Etil'ajouta
Jo ne sais-passi Seznecest un assassin,mais Je et quecelalui permettraitdesorèléveis :/:.;'/:•/;;/
suissûfe qu'ilest un faussaire1
' On/entend' :.'•..-.. — Vousentendez,Seznec,fait le président,Quémer;>'\
ensuiteM.'Eloy,secondexpert, ''••-qui con- neUrvoulait v ousrelover, .; : . v,H'm -
firmelesconclusions de sonprédécesseur. MAisl'accusédemeurésilencieux.H ne broncljërày
-Puis(1).on IntroduitM, Bnyle,chefdu serviceda pas davantage lorsque le notairePdullgùénviènffraVi
ltidontitôjudiciaire. '; •'•: déclarer:'-1 ' '-.'>'..'.". ''*''"•','•"-""; "'V*.v.:. y'-':^vJ'^:X
M.Baylequi Aété chargéd'examinerlès contratsde' —Dèsma premièreehtrevue ' avecSeznec, il me.flfev;
vënté;do!lit propriété de Mi:Quémeneur et la machine• une impressiondéplorable par"~M& tenueet ;sort:.état;f
ô écrire'type k Royal>,; trouvéedan»la scieriede d'èbrîété;Je ne cessai»de mettrembnbeau-lrèrèèn^:
Seznec, déclaresolennellement : défiance.DéjàSezneé.lui avait fait.une proposition:
—Je-puis affirmer- que cet appareilest celUiavêté- vec,.''d•aolmt^'d,i'mmeùhlès.'';Pbùr•la,tr;àl^r.-ll'ex^gèalt^
lequelon a tapélqs actes.devente,-, Quant'adé ux Q'uémèneUr lui apportât- centcinquante rnillë.francs, enil
'inents.trouvés• éhe>s. Seznec,, H'y avaittrace sang espècesAQuimper;Je suispersuadéque;si mon;béaUr;.<-
humaiitr'SUrx \b pardessus-do l'accUsê,' sur'là Valise de fréréavaitapporté l'argent,
•-,_;',.-; c 'est ce' J our-lA'.qu'Jlaurait;k
QùéitifehéuH sur sa serviettecri cuir noir. Lé sang - disparu.; 1v ,->,- .':•-.'•- / ;-:';.;'.•;-:;;-.y^W;}
;;:;.'".
trouvéis|u>Ma^ valiso-paraissait provenir de •:-frottement . A désmotsqui produisirent une.vivesensation - ^ PXMi fcur-;.
d'objets .ensanglantés;:.•:. :';-:
—PoUveZ'Vbus
'? •; l'assistance,l'audienceétait levée./''
; affirmer, demande,le président,' ... Lelendemain;aprèsque• M .Poullguen,qui oontt-'
: qu'Aucuneautre-machino quecelle-ci n'nutett •'-.'. nUattsa déposition,se fut;étendu'longuement sûr.le ;
les-acte».?/:.:'-:: ;."':r----, ',-/—-/-..-"'-'pu tAper
?• chèquede soixante millefrancs'qu'ilavait:adressé&î:
'o:,M;:;BayJe>précifîé:-'!:.'vi.^. -..•-'-;././.- : '; souneau-frère, il affirmait qu'il, n 'avait jamaisvu les-:
^rftGéïqulsa^pérmis-d'identifier la machine;ce sont dollars-orqueSezneoprétendaitayolr?remisa,M,:QUôr;
, metteur,on entendaitehflrt'"Mws;Sezhëc;,- v' ':"'•X-;';^
«La'voici,nousdécritM.;Henri'Esplaudans,1'ScM*
; do Pâtis; oolffôo fine'dentelleblanche,A la mbdp
d e
«i mum ET CHATIMENTS
uneétolode skungsbarrantsoncorsage sa maîtresse,Nousallonsvoir qu'elleIgnorecommo
Îulmperolse,
e velours,Bitso dirigeantverslo tribunal,ellojeflo celle-ci,l'émoiet la timidité. ; . aux
A (Sonmari,maintenantplus pale,un regardet un • |;iloso tienttrès droite,Immobile, ot répond
sourire; elloparloaveounoextraordinaire d u l os
Illustrant son récitdo gestesnerveux; volubilité, premières questions président, yeux mi-clos,
parlantd'unovoixlointaine,un peu A la manière
—Lé»dollars, s'êcrlo-tollo, ils existaient,damooull d'unosomnambule Interrogée par un hypnotiseur,
C'estmol qui le» avaitachetés,On m'avaitdit quo « puis, brusquement, ellos'anime,elle fulmine,elle
c'étaitunelionneaffaire.Chaquofolsquej'en ache- éclate.
—Ah! s'écrlo-t-ello,
tais,Jo tesnotai»surun carnet. ils m'enontfait,le»policierst
-..-?.
Maispourquoin'enavez-vous jamaisparléa l'Ins- AIIIBI, tenez,au sujetdesdollars,ils m'ontmis un
truction?demandait l'avocat général. rovolvor BOUS le nez pourquoJ'avoue co qu'ilsvou-
—Al'Instruction, faisaitlotémoin, on m'adit : laient,Après,ils m'ontoffertcinqmillefrancspour'
• —Taisez-vous et 'répondezseulementaux ques- parler, '
tions. » Loprésident romorquo ;
—Vousnovousenêtesrpasplainte,observeloprési- — t'attaquacontrela policec'estlo grandchevaldo
dent bataille,
. —Damononi Jeno connaispasla loi. —Jonol'enfourcherai pas.déolaroM»Marcel Kahn,
-- Moisvousconnnlssoz beaucoup d echoses, MatsAngèloLablgouqui l'a enfourché no lo quitte
Prenantl'offensive, M"«Soznec solivreAunocharge pas. La voilamaintenantqui prétond, quo la polie»
—Cenecontreles
complète policiers.
sontpas de»perquisitions qu'ilsont faites, messes
aprèsavoirusé enversello do violenceset do pro-
d'argent,tontadola conquérirpar la douceur,
c'estdu pillage, d u vraivandalisme l partropdedouceurmémo...
—Avec vous,fait M. Dollinde Fresnel,la police « Mal»loi glissons: il faudraitle latin qui bravé
passéun vilainquart d'heure. l'honnêteté pourreprodulro lés proposd'AngoIo Labl-
,«MaisJevouspasseraitout,Avous,madamo I Main- gou.
tenant,dltos-nous pourquoivouséconomisiez lesdol- «vigoureuse dansla critique,ellonel'estpasmoins
larst dansrofflrmation, Elloa vu les fameuxdollars,olie
—Pouracheter, unepropriétéauxenvironsdoQuim- lo proclame, ellelo Jure. ,
per... Comprenez.,, Sezneovoulait quitter Morlaix r- Comment étaient faitcesdollars,demandeM*AIL
parcequ'il avaitcontrelut lesdeuxParquots q ui lui zon?
faisaientpordredès procèset c'étaitunovraieinjus- —Il y avaitdorrlèrele»piècesun oiseauaveourt
tice...Avecla propriété de Traonez-en-Plourlvo, nous grosbec1
aurionsbeaucoup, sanstravailler do trop.Sezneoétait — —L'olglo américain,souligneM»Kahn.
sûr do l'avoir.Cen'étaitpas sonintérêtdo supprimer Est-iloxactquevousayezprêtédo l'argenta Sez-
M;Quémeneur. neo? interrogele président, , quo
Commele au sujetdu voyogo do —Bensûr| répondAngèloLablgou. Pourquoi
sonmariauprésident
Havre, e
l'interroge
llos'écrlo avecvéhémence i, jo no lui en auraispas prêté? C'estun bravebon-
—Cen'est pas vraiI Qu'est-ce que vousme racon- ViCO' homme,monpatron.On est fait pour so rendre,ser-
tez-lA?
—OùLvotremarivousa-t-lldit
aissez-moi donotranquille...
avoirlaisséQuéme- —Nousretiendronscette exclamation,, fait' le pré-
neur?
—11m'a dit ADrouxouAHoudan. sident. .. x.
MaisvoiciM. CunatAla barre. L'Inspecteur Ala
L'avocat général faitobserver ; Drigade m obile a domnndô Aêtreentendu, afindo pro-
—Jamaisle témoinn'a parlé ainsi A l'Instruction.testercontrelesattaque» ontUa étél'objetdela part
—Là policédit coqu'elleveut,martèleM"»Sezneo, de M0»Sezneoet de la dservante, MaisApeinaat-ll
On m'interrogeait en me mettantle revolversous,le . pris la paroleque lesdeuxfemmes ' - -se.-•-. mettentA lut
ne*. crier-•
—Et .'-;-..,
la machine A écrire? reprend le président, > —M,Cunat,•«' v ous êtes un menteur,vousmentez,
—Léspoliciersdisentqu'ils l'onttrouvée..Us,ont vousmentez1... , ....alors*
-.
fait co qu'Usont voulu,fis ontmistoutsensdessus LeprésidentmetfinAl'incident,-et l'onentend
dessous...Ils medisaient: lo chauffeurSamsonqui a étéAuservicedeSwneo.
:.:« —Menteuse I Voleuse I... Avouedonc. Tonmari —D'aprèscertainstémoins,luidit le président, vous
sera guillotiné,tu irasau bagneet tes enfants > IrontA sorioz alléleurdemanderdofairedes dépositions de
l'hospice(* complaisance pour votrepatron? ..',,-/ -
- .
r*-Et lestémoinsqui ontvuvotremariau Havre,le —Cornais, c'est fauxl déclare le témoin.
«Juin 1933? —TionéIcependant, vousreconnaissez avoirétévoir
—Cene doitpa»êtredes gensbien distingués. cespersonnes et leuravoirparlédol'affaireSozïieo.
>---/.Et.cette ttentotlvede correspondance ébaUchéo —ï)hl M
pour oui, monsieur l e président.
entrevotremariet vous,ehvuedelui assurerdefaux — Alors,qU'est-ce quovousleuravezdit?
témoignages?. —je leurai dit s allonsboire]ùnverreI ,ri :
—Sansla moindrehésitation, M»«Seznecrépond: On entendensuiteles sopt;témoinsqui affirment
Cesont les policiersqui sont coupables. Ils ont avoirvu sezneoau Havrele.13juin 192.1 etrenouyeL
travestien manoeuvres criminellesune détentelégi- lent les déclarations qulte ont.dôjAdonnéesA Pins-
time, — n'a! Jamaisétéau Hàvro,se contentedorépli-
i Et sô mettantAr|re, elleajoute:
—LabelleaffaireI...MaisJone mesuispluslaissée querJe l'ocèusôAchacundocestémoins..-.-, .
prendre Aleurmachination ! Mats.deux d 'entreeux,MM. d e•Hoinaut et legrand
—Et cettelettredans laquelleSezneovousinvitait tdéclarentqu'Usne peuventpas Bôtromper,,car ils
à faire rétablirsa présenceà Brest,le 13juin?... ont rencontré,c° J°«-rJour-hVdeux mis Sezneo:
^ Je ne l'&ipas reçue,cettelettre,fait M**Seznec, d'abord,dansle trainParts-lB-Havre
<-..i ; puis au.Havre,
et c'est dommage, car Je l'auraisbrûlée,et personne dansle magasinoùa étéachetée machineAécrire'
^ la'./«W.
n'enaurai jamaisriensu. retrouvéechezlui. -: ".. JAi^:
s'ecriô
;;SÀèeèmou»,l'audience est suspendue. -le senstoutela portéedemontémoignage,
4'ë*';M*Sèzheo (1) et sortmari qui; lé torseon avant, M,deHélriAut.:, '; \<x, :f;.;:.::.:-y.;-^-v'-;';^:'''^'
le regardtendu,l'a écoutéavecuneattentionquerien- — Ettendantla mainvorsSozneo,.Il ajouta;'.
n'a distraite,accueillecettetrêvecommelescombat- je suiscertainquec'étaitcet-homme,!./v . ,.au-
tants auxquels le coup de gongAnnoncela fin du M»Vérant»notaire,vient.ensuite :Mmolgner „qu .;
round. O nn'a po9entendu leursoupirde soulagement,moisde mal 1923,date de,la disparitiond$.tffi™£
maison l'a deviné.» , la situationfinancièredo Sezneou'étalt pas
aj Aïlà;«prise, on entendla servantoAngèleLablgou. rieur,
« C'estune robustepaysannede quarante-cinq ans, -Lendemain, 31octobre^
au début
un înoldenttrès'é^ -
dé l'audience. -; . ,v
et coquette, nousdépeintGéoLondon. Sonlarge. se produisait i(-
Êropre
onnetde Carhatx,sa guimpefinementdenteïlée, sont En arrivantà sonbano,Sezneosonoueux tournaitversla
d'unefraîcheurparfaites; Ason cou pendune riche salle,eténvoyaitde ses grosdoigts un.baiser
chaîned'or.EllesourlLcommetoutAl'heuresouriait A'unevvlèillBTpaysanno ay venaUd^twr, dont?le
visage était;toutbaignédo larmes;sjpmttisajnaôrô^
lk0tààfâà HenriBsplau,dam l'Echode Parisdu Ensuite;onentendaitsuoesflivement ious le»têmoina
81OCfOOr* 1W4. ''.'';-;':" .'.' de Plouaretqui, a nst/que cou*du^awe,; venaient>
;~80';#
/!-;-/;. '<:.'".; V;i../ - SEZNECA-T>H. ASSASSINE? 38$
confirmerleurs déclarations f aitesau cours de ^ins- —Malgrécettepetitetalc,j'ai unevuonormale. ;;
truction,On entendait aussi lo mêçaWçlendo,LA AprèsM. Lajat,M,Lo«ère s'en vientaffirmerqu'il
Queue-lôS'YvelInes, qui avait vendudix bidon»d'es- croyait avoir vu M. Quémeneur, alors qu'il déjeunait
senceASezneo: toutcolaun peu tambourbattant, dans un restaurantparisien,
'T-
Puis, c'était lo tour dos employés do la garo do POUVOZ-VOUS préciserlu date? demandelo présk r
Houdan,dont les dépositions étaientdes plus graves dent,
pour l'accusé, car selon»M.C. Royer,elles établis- . —Le27mat1023. Je l'ai dit,d'ailleurs,lo soirmême,
saientquo M. Quémonour n'avaitpas pris le train A A ma femme,
Houdanet qu'il était parti donsla nuit pour eottoran- — L'avooatgénéralobservet
donnéedont11nodevaitpas revenir, IA „. il y a au dossierune lettred'un ami de Quémo-
Le garagistedo Dreux,M,Odct,déposaitqu'il avait nourqui affirmequ'il existeAParis un BOSIO du dis-
réparé la volturodo Soznocdouxfois i loet25lomal, paru,..no reste
lorsque l'accusé passa avecM, Quémeneur, 20, ... U plus maintenantAentendre quo lo
quand H revintseul.
—Lorsdu . . témoinLe
t Her,sur lequella défensecomptetant,
premiervoyage, d M
lt-ll, .Quémeneur m'a LoHer,nousdit notroconfrèredu Matin,est un
demandési la volturopouvaitaller jusqu'àParis,car hommemyope,aux grosyouxen boulo,derrière
ai
Il hésitaitj jo lui réponduquo oui, MatsSezneo a Setlt
o forts lorgnons, D échudu droit do l'uniformedo
insistéaussi pour partir. receveurassermenté,il a la casquetteUm-
—Y avait-ilun la voilure?interrogelo brôodes lettresfatidiquesTremplacé
cric dans .,„,' .C.R.P.par un magnifique
prôsldont, sombrerogris souris.
—Qui,répondle témoin,jo m'ensuis mémoservi. —Le20mai,déclare-t-il, Adlx-hultheurescinquante,
—ce crie,observelo président,vousne l'aviezplus étant sur la plate-formede ma voiture,Passy-HOtel»
lolendemain? do-Villo, Je.pris Al'arrêtdeSolférlno un voyageurqui
—j'ai dû l'oubliersur la route! répondl'inculpé. dovottdescendreAla stationdu Trocadéro. C'étaitun
OnentendonsulteM,DonguydesDésert»qui aurait ami, M, Quémeneur.Nous parlâmes en breton.et
vu Quémeneur le £0ou lo29dansle hall de la garodo mômedos voyageurscrurent quo c'était du boche,
Bonnes.A l'audience,il ne put rien affirmerjormal- J'étaissi contentde lo voir que J'ai négligémon ser-
lement. et quequinzevoyageurs au moins,et M.Quéme-
—D'ailleurs,dlt-ll,j'ai toujourspenséquoma dtfpo-,vice, neur lut-môme, n'ont pas payé leur place,
sillonn'avaitpas uno granuoImportance. —Vousêtes lo modelé des receveursI•souligneIro-
M.RaymondChaudron déclarequole contrt'.lour de niquementle président;
tramwayLolier lui racontaitun jourqu'il avaitrtn- Maisle —Monsieur, témoinpour/mit;
contréQuémeneur danpun tramway, je puifrvous prêcleorl'heure do cette
Unofoislo témoindéclara; roncontre,Il étaitdix-huitheure» cinquante.
—LeHern'est pas unmauvaisgarçon,maiscen'est Lo président reprend;
pas un homme. — Et vousn'avezmômepas demandé A M.Quéme-
Aprèsdo M. nombreuxtémoignages aussi incohérent»neur ce qu'il faisait,AParis?
qu'inutiles, Bèguo, est commis d os postes au bureau du Latémoin réplique :
boulevardMaleshorbe», appeléAla barro... —Je ne me seraispas permisde questionnerainsi
C'estAluiqu'onestvenuréclamer,le 2 juin,la lettre un—personnagedo cetteimportance,
poste-restante qui contenaitle chèquode soixantemllla —C'était Con'estpourtant
votreami.
francsenvoyépar M"PoullguenAQuémeneur. —Quoi unoraison.
pasfaisait-il
Loprésident l ut demando : temps ? questionnaitM«Allzon, ^
—Reconnaissez-vous Seznecpour la perSonnoqui —Commentvsulez-vousque- Jo m'en souvienne"?
s'est Avotro
présentée le guichet?no mo répliquait M ,Le Her.
—Non. répond témoin,jo rappelle pas, — Leprésidentcontinuait:
ce cllent-lA ; d'ailleurs,il en passe tant au bureauI Dans un interminablemémoire, vous avez
On liquideensuitela questiondes faux alibis,Un annoncédes révélationspour le grandjour; c'est
co-détenude l'accusé,vientraconterquo fjesmec l ui coluides assises,j'imagine.
avaitproposé,d'abordquinzemillefrancsù se parta- LoHer — ripostait:
ger pour trouverdeux témoinsqui auraient déposé Je voulaispas dire tout do suite quoM. Qué-
no
qu'ilétait danslo train doBrestle francs 12julr, puisqU'il monourn'avait pas payé sa place,.,j'aurai perdu la
lui avaitoffertensuitetrentemille toujoursA mienne,..
se partagoraveodes typosqui auraien'- dit qu'ils ^r Onvousa révoquétoutdomêmeI
auraientvu Quémeneur AParis,te 18juin. Le^-présidentdécide de confronterLe Her avec
—Quand vouea-t-il demandécela? questionnait M, Raymond,commissairedivisionnaire,et Vidal,
M,Roilinde Fresnel, commissaire Ala Sûretégénérale,qui,-sur l'Interven-
—La nuit,je couchaisAcôtédolut au dortoir. tion de M0Kahn, expliquentque, pour la première
Successivement, M*et M»»Malngourd,négociants A fois, lorsqueLe Her vint s'expliquerA la Sûreté,il
Landivistau,venaient déposerque M. Samson, le avait été incapablede donnerla datedo sa rencontre
chauffeurde Sezneo,leur avait demandé,do la part aveo Quémeneur, mêmeAquinzejours près. -
deM*»Soznoc,de dire Ala justicequ'ils avatentvu Le maire do Pont-Croixce où Le Her avait jadis
sonmari au.motsde juin. Le chauffeurSamson,qui demeurévenaitdonnersur témoindes renseigne-
assistaitalors aux débats,s'ompressaitde protester ments plutôt défavorables.
aveo énergie: —Vantard,dlt-ll, il prétendait avoirété premier'
—C'estpas vrai I \ ^ quartier-maître, et, un jour, Uarborala
' Légiond'hon-
au forainRoBpars,
Quandrôle dont nousavonsvu plus neur. —C'estfaux! s'écrloM.LoHer.
hautle étrange, il affirmait:
—Seznecm'a remis le jour' de ma libération,le Maislomaireinsiste.Il prétendavoircontreLeHer'
10octobie,troisreçuset unelettrepour sa femme.Il unolettreterrible, unolettreaccablante.
m'a dit : « SI tu ne réussispas,je euiBfichu,» —Mais,dit-Il, je ne veux pas la montrerparce
—Vousavezvouluestamper lui
ma femme, crie qu'elle meten causedestiers1 .>
Seznec, Enfin, sur les Instancesde l'avocatgénéral,Il finit
—Je ne suis pas plus estampeurquovous,.»moS- par se décider.Cettolettren'est pas aussi redoutable
sieui, répliqueRospars. ...... .. que lo témoin le-prétendait,Elle établit simplement
L'onentendensuiteles témoinsqui, Al'instruction, qu'Auno certaineépoque,if n'était peut-être ' . . pas pré-
ont déclaréqu'ils avaientvu Quémeneur ... depuis le cisément un mari modèle...
—Mal»,maintenant,riposteM*Kahn,qui, lui\ aussi.
186mal».
C'estM.Lajatqui,,le premier,dépose: Htune petitelettre,le ménageva très bien,
— J'ai vu M.Quémeneur lo30mal,Ala terrassedu, —J'ai laisséAParisune'femme quej'aime et deux-
café4e Versailles.Il étaitassisaveounopersonneque enfantsquej'aime,ajoute LeHer,je suisincapablede.
je ne connaispas.Je l'ai vude face,puis il a pris une mentir pour une choseaUssigravet
chaiseotm"atournéle dos, .. .... Et le présidentmet. fin A cette déposition,lo der-
-t Avez-vous une bonnevuo ? Interroge le président, nière, par la phrase sacramentellequi, plus quo
—ï'at-unevuonormale t •. jamaisestdosituation:
—M,.TAjat,intervientl'avooat de .la partie civile, -~ Messieurs, les Jurésapprécieront!
n'a-t-llpas uno taie sur l'oeildroit, et n'est-il pas Le présidentdemandoalors A Sezneos'il n'a plus
myopedol'autreoeil? rienA ajouter.
î-V
m CRIMES Kt CHATIMENTS
-^ Jeu 0"
ai rienAdire,déclareToeeuw) aveccalme, cettovisiondouloureuse vousprotège, control'erreur
MvAU*
tie— prendoloralu paroleau
civile.. '-./;'. -,•
nom'dola par-
:-.-r .
et voussoitunavertissement.
• MalheurAvous,sil'on pouvaitjamaisdlroiVous
."-,-
je viens,dit-il,voilsdemanderréparationd'un avezcondamné sans prouvauiï'Iflnocqutl
crimeabominable, nu nomd'unelaniilloéploréoqui Le présidentposéaloratrot»questionsaux jurés;
a été ridiculiséeot bafouéedatissa douleur par la 25au 1«Sezneoest-Ilcoupabled'avoir,daii»la nuit du
del'acousé.Celui-ci donsson-'cynisme, 20mai,nsHassiné M,Quémeneur ?
est allé jusqu'à'accuserlo môme,
.'(«mtllé beau-frère «lela 2»ifi crime" u-t-ilété commisavecpréméditation et
M, Poullguen, d'avoir fait' transporterchezvictime,lui la guet-apon» ?
machinea écrire. 3*Sezneoa-t-Ucommisdosfa.ux.cii écrlluro,en éla-
• Cottofamillea doublementle droit do faire hllssiuttdosfausse» promesses dovente?
entendraicisa voix,quinommpascelledola haine, Aprèscloquanteminutesdo délibération, les jurés
uiaisdola jii»Ue*> reviennent avecle verdictsuivant;
Aprèsavoirmicéun intéressant portrait do l'accusé, —Oui,pourlocrime.Non.pourlà préméditation et
l'éloquentavocat,dans sou ardentavant-réquisltoiro le guot-apens. oui,,pourJofousonécrlluro,
s'efforcedo démontrerque Sezneca Dionassassina OiimUodultl'Accusé, Lacourlui annoncequ'il est
l'infortunéQuémeneur. condamné aux travauxforcésAperpétuité, u ostune
Puis,Us'écrie,s'adressait!à l'inculpés
— hourodu matin,Onemmène Sezneo trè»pttloqui s'en
Si cen'est po»vousqui avezfrappé,si vouadéte- va, los épaulescourbée», le,
sous poid» dola fatalité.
nezla vérité,et si M™° Seznecet vousno parlezpas, '
c'est que vraimentvon»n'uvearienAdire.Subissez A partirdeèo moment,'M»» Sezneo n 'allait pas ces-
alorsvotresombre
- Et«'adressant destin! ser un,HOU) instantdo défendresonmarietBon do tout
aux jurés:
—Vousêtes,dil-il,ton» mettreen oeuvrepourobtenirla révisiondo pro- de.
de solidestête»bretonno».cès.Elleadressaitrequête» surrequête» ouministre
qui ne prendrezpas l'erreurpour la vériié,l'inno- la Justice,s'efforcantavec.unooplnlûlrotô inlassable
au condamné»
cencepourlocrime. doreouotuirdostémoignages favorables
Et M»Alizônterminesa douloureuse touto»le»pistesquipouvaientla conduira A
cesmots: . . par suivant
harangue
la révélation de l'Innocence, vivantpauvrement et no
—Quémeneur,si profondément chrétien,n'aura perdantjamaisconfiance, amaigrie,loscheveuxdoVO'
;mémoi»isune sépulturesur laquellele»sien»pour- nus presqueblanc»,dévorantsesdernières, ressource»
ront s'agenouiller. Ala,causequtotloavaitentreprise, tourAtourpleine
Lelendemain, audébutdol'audience quidevaitêtre d'espérance le»
et accabléepar déceptions, maisnose
la dernière,M, l'avocatgénéral Guyotprenait la laissantjamais abattre,elle devait continuerses
parole: démarches jusqu'A la mort.
inclinerdovantun si
^ Selonla formuledu gravesermentquevousniiez Nousne pouvonsici quonous
prononcer,commouçait-H.v Je viens,sans développe-grandhéroïsmeconjugalquin'a pasobtenusa récom-
mentsoratoire», sanslittérature,enmonômo.otcons- pense.
cience, devantDieu,devantles hommes, vousdeman- Seznecoxpleau bagnele crimepourlequelIIa été
der tel la têledoSoznec.J'ai de» preuves A fournir, condamné.Quémeneurn'a jamais reparu. .Sezneo
îe vousles apporte.Lesilence deM.Quémeneur estle, rptrouvora-Ml un Joursa liberté,Ala suited'uncoup
dona
signedesa mort, comme, lo sllenoe d e Seznecest lo de théfttre aussi sensationnol qu'inattendu? L'avenir
Signe culpabilité. seulnousle dira.L'expérience nousa démontré quendo
Après avoir rendu A la police do matièrecriminelle, il no fallait, jamaispréjuger
Rennes(1)qui,attaquéehommage injustement par dostémoins, l'avenir.-:' :-,"/•, , ,-- ,...-...-.
,s!éstmoiuroetoujourssi adroiteet si prudente,l'avo- Voicil'bommngo quenotreémlnent confrère Georges
cat-général soutientqueSezneca signétroisfoisson Pioohrendait,lo 18mars1931, à M*0 Seznec,don»le
ccrline,par ses;faussespromesses de ventede la pro- journalLàValante: ?
; priêtéde Troonez-en-Plourlvo. par son faux télé- . //-.IJNis '.''.
grammesignéQuémeneur, envoyé du HaVj-e le 13juin, ;FKMVB'.':';',',.'' -,
Cetpar sa fameuseinscription dela déponso du voyage t J'apprends q uo Mi*» Sezneo e stmorto... Dixjours '
de Dreux.AParis,inséréedansle carnetde M.Qué- d'unodureagonieà l'hôpitalBoaujon... Et voici que
meneur.Pourlui, le crlraoest flagrant,et il s'écrie la paix est sur elle,la paixqu'ellenovoulaitpoint
en sôrofouniantver»l'accusé: :'•,. eût,-«nl'acceptant, renoncécotte;vJo de
-^ M dansvotrecrime,ni dans,votropassé,Je ne parcequ'elle l'amourqui battitpar soncoeurtin rythme; héroïque.
puistrouverunocirconstance atténuante,» « Elleétaitdecelle»qui sodonnent ne
pour la femme jamais
queM. Guyot,élevantla voix,réolomele plu»
pendant suprême, se reprendre.Elleavaitfaitvoeu(Vôtre
châtiment pair Soznec,la mèrede l'accusé d'unhomme : .son homme ; et pas plusqu'ollo n eût
au
:.s'estlevée premier b ancdesaccusés. Elleest pâle, pu douterde l'amour,ellen'a doutéde celuMA q:ui,
autantquesa coiffedelin.Elleregardesonfusetles incarnaittou'tl'amour. , , - -
jurés»et 60»lèvre»remuent.Elleprie. pourelle,
.-"« toutla monde eûtdit cela.
L'avocatgénéralterminepar ceBmota; Unassassin?... Quand au ,
«rr L'accuséa Jouélo tout pourle tout...Par son elleauraitrépondu tels les juges incertain» qui l'envoyèrent bagne,
H est passibledela mort; par sos faux,- qu'il n'est pas coupable, : « Non; p uisqu'il; m'a
-Monamoursait,d'ailleurs,juré, Amol,
/assassinat,
,:11 encourt1Apeinedela réclusion
ma part, aucunecirconstance,
; jo ne trouve,pour,
atténuanteAce,traître qu'ilne'pouvait pas l'êlrè*... ' . •- ' ;":<•'.dos
\a l'amitié,Ace félon*a cemeurtrier.Jone veuxpas prières «Dieuestcréé'chezla plUpftr^do» .hommes par,
;vousfairedophrases; je vousal apporté, d'unefoiniolnsviveet moinsbellequecelle
la démons-'donts'estexalféo,
desescrimes; je vousdemandeUncbAtimentépouseau grandcoeur.'j/; /' jusqu'au bout, p ourmn homme,' cette
tratlpn -,-; ; , , -.';Vv'-"> : >; > ^ ,
quïlewrsoitproportionné. f«Je hé rai pas/ cdnnuo.; Mais J'ai eu,un-Jour, de
/ Aprèsunesuspension d'audience ;où toutle mondei nouvelles ; celle»/ qu'ellema donnaitpour:m'inté- ,
:sàttf.rnecusébienentendu,s'enva dîner,M»Marcel Ses rosser,,avec 'plusieurs a utre», A :la cause.-:. du malheu-
iKâhnprendla parole, ^ -^.'û.^.- J-:S-<Ï\^-:'.^-S^- ellea dévoué;jusqu'A épuisement détous
v;^ Quémeneur a-t-ilété ? pose4-il.Je né sa!» reuxauquel
î'trôp,«Vit-il encore? Je ne frappé répondre,
puisle» n sesbiens, dotoutessesforces,détoutesa.vie;detoute
de
ùrizèledigne BAUver;le monde;/^ /
^///Alirês avoirmiBen lumière témoignages do,ceux l'espérance,
«on a faitalorscoquel'ona -pu5pasgrandlohoso;
quijontvu;Quômenaur: après, la nuit tragique où l'no- I...v '•;"'-:'^ri',:-.'':':' '//'"'^'-.v'/;
cusafionplacolé crime, témôignagnes dont,11:affirme et'•«vainement
Je-penseAr lulyle.malheureux 1*,-.Puisse-t-H.long'
solennellement la sincérité,'M*^forçai Kahn*dansuno• temps encore no pa»savoirqu'elleest.m ortel...'„ il
plaidoirieremarquable, poursuit i /t v;>r u SI perdud'espoir'qqe l'aient Wh\ les hommes,
vj-^-OuévoquaitMiier le jourdesmorts.SongezAtous vivaitmalgré-'' tout,-et,^ môme d'une .yie:enviable .et
ceUx;qutontété:victimes:de l'érrëUr; et dela Justice»rait-e, tiu'ëstMa v lé dé 4ceuxïqulun g rand omouré\ut...
fdefhommes... Songez A tousceux qui sontmorts, d e «Pulsse-t-il avoirfinid'attendre 4r-de,i'a«én.4r(?-
désespoir dansla tortured'Untourmentimmérité, elle,peut-être ? —d'attépdro setdesouffrir, quandces
f*/VoiciVeniren voualeur troupe;suppliante LQuo me^ieurs/deMdminlstration -trouveront le tempsde
iïa :.-
^;{%\&dpfés t.;c>iïoyèri datislà PetitM^arlslon du lut/aire savoirque,:décidément, pasréussit,-*elle
tAynopçm&rè WM;: c '•;.V:v. ..\>^^-/&:'.:>.•%>rï:.,- ,-.;: >>,/,';-''.:':y:h^:x<13^

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