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Dans la marche

Ren Char

Ces incessantes et phosphorescentes tranes de la mort sur soi que nous lisons dans les
yeux de ceux qui nous aiment, sans dsirer les leur dissimuler.
Faut-il distinguer entre une mort hideuse et une mort prpare de la main des gnies?
Entre une mort visage de bte et une mort visage de mort?
*
n Nous ne pouvons vivre que dans l'entrouvert, exactement sur la ligne hermtique de
partage de l'ombre et de la lumire. Mais nous sommes irrsistiblement jets en avant.
Toute notre personne prte aide et vertige cette pousse.
*
La posie est la fois parole et provocation silencieuse, dsespre de notre treexigeant pour la venue d'une ralit qui sera sans concurrente. Imputrescible celle-l.
Imprissable, non; car elle court les dangers de tous. Mais la seule qui visiblement
triomphe de la mort matrielle. Telle est la Beaut, la Beaut hauturire, apparue ds les
premiers temps de notre coeur, tantt drisoirement conscient, tantt lumineusement
averti.

Ce qui gonfle ma sympathie, ce que j'aime, me cause bientt presque autant de


souffrance que ce dont je me dtourne, en rsistant, dans le mystre de mon cur :
apprts voils d'une larme.
La seule signature au bas de la vie blanche, c'est la posie qui la dessine. Et toujours
entre notre cur clat et la cascade apparue.
Pour l'aurore, la disgrce c'est le jour qui va venir; pour le crpuscule c'est la nuit qui
engloutit. Il se trouva jadis des gens d'aurore. cette heure de tombe, peut-tre, nous
voici. Mais pourquoi hupps comme des alouettes?

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