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Ctésiphon

Ctésiphon
Salman Pak, Al-Madâ'in
Localisation
Pays Irak
Province Diyala
Latitude 33° 05′ 37″ Nord
Longitude 44° 34′ 55″ Est / 33.093726, 44.581833

Site de Séleucie-Ctésiphon, sur les rives du Tigre, au sud de Bagdad

Palais de Shahpur Ier à Ctésiphon : des contreforts ont été installés et l'aile droite a été en
partie reconstituée (photo prise en 2007)
Ctésiphon est une ancienne ville parthe, située face à Séleucie du Tigre, sur la rive gauche du
Tigre,à 30 km au sud-est de la ville actuelle de Bagdad, en Irak.

La ville s'étendait sur 30 km². Son seul vestige resté visible est la grande arche Taq-i Kisra (en
persan : tāq-i kisrā, ‫طاق کسری‬, « l'iwan de Chosroes ») au sud-est de la ville actuelle de Salman
Pak

Histoire
Elle est fondée par les Parthes qui en font leur résidence d'hiver[3].

Elle fut la capitale des Perses sous les Sassanides. Julien II dit l'apostat y remporta une
bataille décisive en 363, mais il fut tué peu après. En 637, Ctésiphon tomba aux mains des
Arabes qui en récupérèrent les matériaux pour construire Bagdad. Elle prend alors le nom
d'Al-Madâ'in.

Architecture
La voûte en briques de 30 m de haut (iwan) est le vestige du palais du roi perse Shahpur Ier,
vainqueur de l'empereur romain Valérien en 260.

L'aile droite, écroulée au début du XXe siècle, a été en partie reconstituée ces dernières
années. Un contrefort a été ajouté sur l'aile gauche subsistante.

Ctésiphon (Tâgh-i Kasrâ).


Le palais de Ctésiphon, photo
Dessin du capitaine Hart, 1824.
prise en 1864 Palais de Ctésiphon en 1932.

PHOTS DU PALAIS
Les origines de Ctésiphon demeurent encore obscures. Le mot même de Ctésiphon
échappe à toute analyse étymologique. Les sources classiques, chrétiennes et juives
indiquent que dans la région de Ctésiphon, plusieurs villes avaient été bâties, puis
abandonnées. Les géographes arabes baptisèrent cette région du nom de "al-Madain" ou
"les Villes". Ils pensaient que cette région était l'ensemble de cinq ou sept villes réparties
de part et d'autre du Tigre. Les archéologues éprouvèrent de grandes difficultés à retrouver
Ctésiphon dans l'ensemble des tells* qui se dressaient dans la région. Sachant aussi que le
Tigre avait varié au cours du temps, il reste encore quelques doutes sur la localisation
exacte de Ctésiphon.

Le monument le plus important de la région est un palais sassanide qui porte le nom de
Taq-e Kisra. Il se trouve à un kilomètre et demi au sud de Ctésiphon sur le site
d'Asbanbur. Seul le grand iwan et l'aile sud de la façade sont conservés. En 1909, lors
d'inondations, la partie Nord s'est écroulée. La hauteur du grand iwan était à l'origine de
30 mètres. La datation de l'édifice est controversée, selon certains, il aurait été bâti sous
Shapur Ier (224-241), selon d'autres sous Khosrau Ier (531-578). Construit avec du simple
mortier de gypse et des briques cuites carrées, ce gigantesque iwan qui semble défier les
lois de la physique donne aux visiteurs une impression de force et d'extrême fragilité.

Séleucie du Tigre
.
Séleucie du Tigre
(grc) Σελεύκεια
Localisation
Pays Irak
Province Bagdad
Latitude
33° 06′ 03″ Nord
Longitude 44° 31′ 37″ Est

Schéma de la zone archéologique de Séleucie du Tigre (à gauche), au


centre la ville circulaire de Coche d'époque sassanide longtemps
confondue avec Ctésiphon. On observera les importantes divagations du
lit du Tigre.

Séleucie du Tigre

Séleucie du Tigre (en grec ancien Σελεύκεια) est une ville antique ruinée située en Irak, en
face de Ctésiphon et à trente-cinq kilomètres environ de Bagdad.
Elle fut une des plus grandes cités de Mésopotamie à la fin de l’Antiquité, s’inscrivant dans
l’histoire entre Babylone et Bagdad. Fondée par le successeur d’Alexandre le Grand, Séleucos
Ier Nicator, elle devint rapidement une très grande ville et un centre commercial
incontournable.

Après son passage dans l’empire des Arsacides, elle resta fortement marquée par ses origines
grecques, ce qui lui donnait une place à part dans l’empire et qui ne doit pas cacher le
caractère très cosmopolite de l’agglomération.

Souvent disputée par les Romains, la grande cité déclina au troisième siècle, concurrencée par
la fondation voisine de Coche par les souverains sassanides.

Historique
La grande fondation de Séleucos Ier Nicator

Séleucie a été fondée par Séleucos Ier Nicator, un des grands généraux d’Alexandre le Grand
qui se disputèrent son empire après sa mort. Séleucos fut à l’origine de la dynastie royale des
Séleucides qui régna sur la partie la plus orientale de l’empire du grand conquérant
macédonien et tenta de conserver son pouvoir de la Syrie à l’Inde. La date exacte de la
fondation est disputée et incertaine, et l’on peut hésiter entre -311 et -3061. La fondation de
villes nouvelles, centres urbains de cités de type grec, est caractéristique des grands
souverains de l’époque hellénistique qui reprenaient ainsi l’exemple d’Alexandre. En
conséquence, et comme Alexandre, le roi fondateur donnait son nom à la cité. De nombreuses
raisons expliquent la fondation de Séleucie du Tigre. Séleucos devait asseoir la légitimité de
son pouvoir et affirmer son récent statut royal – ou ses prétentions à la royauté. Il devait aussi
fonder une ville de type grec pour la population grecque amenée en Mésopotamie par les
conquêtes d’Alexandre. Il fallait aussi une ville dynamique pour reprendre le flambeau d’une
Babylone vieillie et peut-être moins bien située en raison de la divagation des lits des fleuves.
La création d’une nouvelle capitale semble avoir alors mécontenté le clergé de Babylone2.
Séleucie se situait en un endroit propice aux échanges, sur la rive gauche du Tigre vers son
confluent avec la rivière Diyala, au départ de la principale route vers le plateau iranien. On
peut toutefois se demander pourquoi Séleucos préféra une capitale située en Mésopotamie
plutôt qu’une localisation iranienne dans les territoires centraux de l’ancien empire
achéménide3 ? La grande richesse de la région tant agricole4 que commerciale explique peut-
être ce choix, quoi qu’il en soit la Mésopotamie fut par la suite très fidèle à la dynastie.
Copie romaine d'un portrait de Séleucos Ier (Bronze du musée national d'archéologie de
Naples)

Il y eut cependant quelques épisodes malheureux comme la prise de la ville par le rebelle
Molon en -2225. Selon Polybe, la ville fut ensuite frappée d'une amende de 1 000 talents et ses
magistrats, les péliganes, furent exilés6. Cela nous permet de constater que la constitution de
la ville s'inspirait de celle des autres cités macédoniennes. Le roi Antiochos III allégea
cependant la répression menée par son ministre Herméias et ramena l'amende à 150 talents.

Pourtant, le déplacement du centre de prépondérance de l’empire séleucide vers la


Méditerranée, ou peut-être plutôt son ingérable gigantisme firent que Séleucie ne resta pas
l’unique capitale d’un empire impossible à centraliser et dont la bipolarité s’affirma très vite.
Séleucie de Piérie et Antioche constituèrent à terme des centres politiques incontournables et
bien plus proches de la Méditerranée. Séleucie resta cependant la grande capitale des satrapies
supérieures, c’est-à-dire de l’est, où Séleucos avait installé, vers -294, son fils et co-régent,
Antiochos. Ce dernier résida sans doute souvent aussi à Bactres.

Séleucie trouva dans cette ouverture vers l’extrême-orient l’occasion d’activités commerciales
particulièrement prospères ; la ville était une étape incontournable dans les routes vers l’Inde,
qu’elles soient maritimes, par le Golfe Persique, ou terrestres, par le plateau iranien. Séleucie
semble atteindre le sommet de sa prospérité au milieu de l'époque hellénistique. Cet apogée se
constate dans la production céramique qui connaît alors son plus haut niveau qualitatif. Ce
rayonnement s'exprimait vraisemblablement dans bien d'autres domaines et Séleucie semble
avoir été un centre intellectuel important comme en témoigne le nom de l'astronome Séleucos
de Séleucie. Enfin, par sa population Séleucie comptait aussi parmi les plus grandes villes du
monde ancien : à l'époque de Strabon, au début de l'ère chrétienne, sa puissance et sa
population étaient comparables à celles d'Alexandrie et supérieures à celles d'Antioche7 : Pline
l'Ancien parle de six cents mille habitants8.

Une cité grecque au cœur de l’empire parthe

Le destin de la cité bascula avec sa conquête par les Parthes en -141. Affaibli, divisé, l’empire
séleucide avait vu, dans les satrapies de l’est, un rival surgir au sein des peuples iraniens avec
la dynastie des Arsacides. C’est en juillet -141 que le royaume parthe, dirigé par Mithridate Ier,
débordant du plateau iranien, s’installa définitivement en Mésopotamie. La contre-offensive
séleucide menée par Démétrios II Nicator échoua lamentablement et il fut fait prisonnier,
peut-être avait-il eu le temps d’occuper entre temps à nouveau brièvement son ancienne
capitale de l’est9 ? Désormais le royaume des Parthes devenait réellement un empire, mais
Séleucie ne pouvait plus prétendre au titre de capitale. Les Arsacides surent cependant se faire
accepter des habitants grecs de leur empire et n’hésitèrent pas à adopter leurs valeurs, ou tout
au moins à les utiliser dans leur propagande monétaire.

Malgré la présence à ses côtés, mais sur la rive droite du Tigre, de la résidence officielle du
roi parthe à Ctésiphon, Séleucie conserva donc sa prospérité sous l’empire arsacide. Aux yeux
des Romains elle rappelait la grandeur des héritiers d’Alexandre et semblait un îlot
d’hellénisme dans l’empire parthe jugé barbare. Elle est décrite comme « l’ouvrage
ostentatoire de Séleucus Nicator »10, une « cité puissante, entourée de murs, qui n’avait pas été
contaminée par la barbarie mais conservait l’empreinte de son fondateur »11. Mais dès le
premier siècle avant notre ère son hellénisme apparaît comme isolé et mal considéré par les
Grecs d'Occident : la ville a perdu son rayonnement12.

Les souverains parthes avaient pourtant laissé à la cité ses institutions. Il est vrai qu’ils
s’étaient volontiers montré philhellènes au début de leur dynastie. Il faut aussi songer que la
cité était sans doute trop prospère et utile pour qu’ils prennent le risque de se la mettre à dos,
son atelier monétaire frappa de nombreuses monnaies. La complexité de la vie politique d’une
aussi grande cité grecque leur permettait sans doute aussi de la contrôler indirectement, en
partie grâce au soutien d’une partie des notables grecs de la cité si l’on en croit Tacite13 :
« Trois cents citoyens sont choisis, pour leur richesse ou leur sagesse, et forment un sénat, le
peuple a des prérogatives qui lui sont propres. Et aussi longtemps qu’ils sont d’accord on ne
tient pas compte du Parthe, mais lorsqu’ils sont en désaccord, chacun cherchant pour lui-
même un appui contre ses rivaux, on fait appel à lui pour prendre parti et son influence
s’accroît, face à tout le monde ». À cette occasion, Artaban, le souverain parthe, appuya les
notables face au peuple de la cité et favorisa un régime oligarchique. Les crises dynastiques
courantes dans l’empire arsacide permettait aussi parfois à la cité de faire pression sur le
souverain.

Enfin Flavius Josèphe nous offre un tout autre regard sur la vie politique de la cité14. Outre les
descendants des colons grecs, la ville accueillait de nombreux habitants d'origines diverses et
donc un assez grand nombre de Juifs de la diaspora, dont la présence en Mésopotamie était
ancienne. Séleucie est d'ailleurs nommée dans le Talmud15 où elle est appelée Selik ou Selika.
Flavius Josèphe décrit Séleucie comme essentiellement caractérisée par une opposition entre
Grecs et Syriens, où les Grecs auraient eu le dessus jusqu’à l’alliance des Syriens aux Juifs.
Mais finalement, Grecs, Babyloniens et Syriens finirent par s'unir et se retourner violemment
contre les Juifs jusqu'à les massacrer en 4116. Dans quelle mesure cette catégorisation
culturelle et religieuse recoupe les oppositions sociales décrites par Tacite à la même époque,
on ne saurait le dire. Mais l’image d’une très grande cité antique au caractère très particulier,
et à la vie politique tendue, ressort de nos sources : cité grecque et ville cosmopolite dans un
empire iranien, Séleucie était une grande métropole commerciale dans des routes qui
menaient les marchands de Rome à la Chine, un espace exceptionnel de médiation culturelle
entre l'Occident et l'Orient.

Un enjeu des guerres entre Parthes et Romains

Bien des causes déterminaient donc Séleucie à être un enjeu fort entre Parthes et Romains : le
souvenir d’Alexandre le Grand, la richesse de la cité et son identité grecque, les nombreuses
guerres entre les deux empires. La première confrontation au sujet de Séleucie remonte à
l'expédition malheureuse de Crassus qui ne put jamais atteindre la grande ville qu'il
convoitait. Selon Plutarque, la ville n'était pas très bien disposée envers le pouvoir parthe, et
Suréna tenta de conforter sa fidélité en exhibant les débauches des Romains vaincus17. Par la
suite, Séleucie fut prise plusieurs fois par les Romains. Elle accueillit d’abord Trajan, puis
participa au soulèvement contre lui en 116. Pour mater sa révolte, Trajan envoya deux légats
pour la prendre18, signe de l’importance de la cité qui aurait alors été brûlée19. Quoi qu’il en
soit, c’est une très grande et très prospère cité qui ouvrit ses portes cinquante ans plus tard aux
troupes romaines d’Avidius Cassius. Cette bonne entente ne dura pas et la ville fut pillée par
les soldats romains qui en auraient ramené la peste antonine selon les sources antiques. Le
rapide retrait d’Avidius Cassius en 165-166 est en effet souvent expliqué par l’épidémie, mais
il n’y avait guère d’intérêt à occuper une ville pillée et isolée20. Le pillage n’empêcha pas la
ville de frapper monnaie encore dès 16621. Trente ans plus tard, en 197-198, ce sont les
troupes de Septime Sévère qui atteignirent la ville. Elles l’auraient trouvée abandonnée selon
Dion Cassius22. Il s’agit là, sans doute, seulement d’une exagération de l’historien grec
soucieux de dénoncer la rapacité des soldats romains ; il n'en est pas moins clair que la ville
avait souffert en 166 et que son déclin s'accélérait. Lorsque Carus mena les troupes romaines
à nouveau dans la région, en 283, Séleucie avait sans doute en revanche réellement perdu de
son importance face à une nouvelle fondation urbaine.

Une prospérité éclipsée par une nouvelle fondation royale

Séleucie semble avoir décliné définitivement sous les Sassanides après la fondation, vers 230-
240, de la ville voisine concurrente de Coche, dont les ruines furent longtemps confondues
avec celles de Ctésiphon. Elle est un ancien catholicos nestorien (voir Liste des primats de
l'Église apostolique assyrienne de l'Orient). Fondée par Ardachîr Ier, Veh-Ardashir ou Coche,
Koké pour les sources araméennes, se situait sur la rive droite face à Séleucie. De plan
circulaire et irrégulier, la « belle ville d’Ardashir » contrastait avec Séleucie mais ne tarda pas
à l’éclipser dans tous les domaines avant d’être à son tour abandonnée après la conquête
arabe. La proximité de Séleucie, de Ctésiphon, de la « nouvelle Séleucie » qu’était Coche /
Veh-Ardashir et peut-être d’autres établissements urbains comme Vologesias23, fit que leur
identification exacte fut rapidement oubliée après leur abandon. Aussi cette zone marquée par
de nombreuses ruines fut-elle appelée par la suite Al-Madâ'in par les populations
arabophones, c’est-à-dire « Les Villes ».

Urbanisme et monuments
Sources et fouilles

Compte tenu de son importance, Séleucie du Tigre est encore mal connue. Construite
essentiellement en brique, matériau très érodable, Séleucie du Tigre n’a pas laissé de ruine à
la hauteur de sa magnificence passée. De nombreux passages des historiens anciens l’attestent
cependant et nous décrivent la ville ou certains de ses bâtiments. Les fouilles archéologiques y
ont été relativement limitées et épisodiques ; on peut rappeler les fouilles dans les années
1930 par l’Université du Michigan qui commencèrent en 1927, les professeurs Leroy
Waterman et Clark Hopkins les dirigeant pour le Kelsey Museum of Archaeology. Elle
permirent la mise en évidence du plan de la ville, l'établissement de la chronologie de la
céramique locale par Nelson C. Debevoise et mirent en valeur les multiples influences
culturelles qui se rencontraient à Séleucie. De 1964 à 1989, les campagnes de fouilles furent
menées par l’université de Turin, sous la direction de G. Gullini et A. Invernizzi. Couvrant
près de 500 hectares, la zone urbaine de Séleucie n’a été qu’à peine entamée.

Une ville grecque à plan régulier

La ville avait une forme relativement quadrangulaire, même si Pline voulait reconnaître dans
la forme de ses murailles un aigle aux ailes étendues24. Les fouilles ont confirmé que la ville
était organisée selon un plan orthogonal organisant des îlots rectangulaires de taille
standardisée25. Ces derniers mesuraient 500 pieds par 250, soit environ 144 mètres par 72 : ils
sont parmi les plus grands du monde hellénistique. Deux axes plus larges traversaient la ville :
un canal au centre et une grande rue à portique au sud. Deux grandes places ont été
identifiées, dont celle du théâtre, au nord du canal. Un des îlots fut complètement fouillé sur
les niveaux datant d’époques parthes par l’équipe de l’Université du Michigan. Les fouilles
révélèrent la substitution progressive de l’iwan aux portiques à colonnes, et donc l’iranisation
progressive du cadre domestique et urbain. À la fin du premier siècle de notre ère, Tacite,
dans sa description de la ville, insiste sur ses remparts et sa situation : « ville solide, bien
protégée par les défenses que formaient l’obstacle du fleuve et des remparts et bien
approvisionnée »26.

La ville comptait sans doute de nombreux sanctuaires religieux dont l’important temple à
Apollon Komaios qui est mentionné par nos sources antiques, à l’occasion notamment de la
prise de la ville par Avidius Cassius lorsqu’il fut pillé et que sa statue de culte fut emmenée à
Rome27. Cet Apollon semble avoir été au départ une forme de la divinité honorée en
Macédoine. Il n’est pas certain que le sanctuaire d’Apollon mentionné sur l’inscription de
l’Héraclès soit identifiable au sanctuaire d’Apollon Komaios.

Plusieurs bâtiments publiques ont été dégagés dont un très grand théâtre, en brique, qui
s’ouvrait au sud sur une vaste place, peut-être l’agora de la cité. Un long bâtiment comptant
deux rangs de salles bordait la place et accueillait les archives de la cité. Son incendie vers
-140--130, peut-être lors de la prise de la ville par les Parthes, détruisit sans doute totalement
les archives mais préserva les fragiles sceaux d’argile qui les accompagnaient : environ 30
000 ont été retrouvés, nous renseignant sur les types de documents qu’ils scellaient : textes
relatifs à la fiscalité sur le sel, sceaux de personnes privées. Leur style est aussi riche
d’enseignement sur la culture de la cité : si le style et l’iconographie sont souvent
hellénistiques, des influences babyloniennes ou perses sont aussi décelables sur beaucoup
d’empreintes. Une telle rencontre d'horizons culturels divers peut aussi se lire dans les
nombreux décors de stucs découverts à Séleucie. Si la présence de motifs grecs et
hellénistiques les caractérise, leur usage et certains motifs (rosettes) renvoient aussi aux
traditions et aux techniques parthes. La découverte de statues grecques en terre cuite ou pierre
illustre aussi la continuité de l’hellénisme à Séleucie.

L’Héraclès de Mésène retrouvé à Séleucie


Les fouilles de la mission italienne de Séleucie-Ctésiphon ont permis la publication28 d'une
très belle statuette en bronze représentant Héraclès, trouvée fortuitement à Séleucie et achetée
en 1984 par le musée d'Irak. La statuette, une copie de l'Héraclès de Lysippe, fut offerte par le
grand roi parthe Vologèse IV à titre de butin de guerre. Comme nous l’apprend une
inscription bilingue gréco-parthe gravée sur la statue, celle-ci avait été prise dans la capitale
du petit royaume de Mésène, au débouché des fleuves, lorsqu’il passa à nouveau sous
influence parthe après la défaite de son roi Méherdate (ou Mérédatés) fils de Pacorus, face à
Vologèse IV en 150. Méherdate est connu par son monnayage de 131 et 142 et était plutôt
favorable aux Romains : la victoire de Vologèse avait donc un sens important pour le retour à
un contrôle arsacide sur la totalité de la Mésopotamie. Tant le lieu de consécration de la statue
que l’usage du grec montrent le respect que les souverains parthes avaient encore pour
Séleucie à une date tardive. La publication de cette inscription éclaira d’un jour nouveau les
relations romano-parthes au deuxième siècle en révélant à la fois le maintien d’un contrôle
romain indirect – par des princes clients – dans la Mésopotamie après Trajan et le
basculement de situation avec la guerre menée par Vologèse IV. La révélation de ce conflit
rendait aussi plus cohérente son action en Arménie dans les années 160. La prise de Mésène
n’empêcha pas cependant les caravanes de continuer à transiter entre le Golfe persique et
Palmyre29.

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