Вы находитесь на странице: 1из 17

Samarcande A.M.O.

Service d’Aide aux jeunes en Milieu Ouvert

Projet
Pédagogique

2007 - …

1
Bref historique

Samarcande, durant de nombreuses années travaillait avec comme outil privilégié


le sport – aventure. En 2003, une nouvelle direction engagea une réorientation au
projet tout en conservant certains acquis de la dynamique précédente,
notamment le club de plongée sous-marine Cap Odyssée, (semi -autonome,
maintenu par la présence de jeunes - relais) et certaines activités de service à la
collectivité, comme l’Opération Thermos.
Depuis 2003, l’outil privilégié est le travail sur l’expression des jeunes. Celui-ci
se réalise à travers divers ateliers, par ordre décroissant d’importance : la radio
et l’expression sonore, le théâtre, la vidéo, la photographie. En parallèle, l’équipe
éducative a décidé de renforcer le travail sur le service à la collectivité, au
niveau local ainsi que la notion de solidarité internationale. Enfin, elle continue à
remplir sa mission d’aide individuelle.

Valeurs et contexte d’action

L’association entend valoriser les compétences des jeunes dans leur capacité de
parler, de réfléchir et d’agir. Cette valorisation à 3 niveaux – savoir-dire, savoir-
agir, savoir-penser – a pour objectif principal la réalisation d’un travail sur une
image positive de la jeunesse. En effet, pour Samarcande, il est essentiel de
casser une image qui prévaut aujourd’hui, trop généraliste et rédhibitoire : celle
du jeune, violent, paumé et paresseux.
Cette image a pour conséquence de les enfermer dans un espace factice et
virtuel qui n’a d’existence ni dans le passé, ni dans le présent et encore moins
dans le futur de la vie de la cité. Cette catégorie d’individus, âgés de 12 à 20 ans,
se situe en dehors de la cité : ils sont là, mais inutiles, ils doivent faire mais
qu’ont-ils à en dire ? Ils sont en transit comme on attend pour prendre l’avion
suivant vers une autre destination : celle d’une cité où ils pourront peut-être
avoir une place concrète parce que considérée. Malheureusement, cette société,
profondément fracturée par un fossé de plus en plus grand entre les riches et
les pauvres leur présente un avenir peu prometteur. Certains espèrent, d’autres
désespèrent. Les premiers ont les ressources suffisantes pour se battre,
d’autres peu ou pas du tout. Certains manifestent leurs malaises par une
marginalisation, une exclusion qu’ils créent d’eux-mêmes, parfois par des actes
de délinquance ou des comportements de rejet des autres ou de soi-même.
En filigrane, cette « non - place » se noie dans un cloisonnement alimenté par le
repli sur soi où chaque individu vit son existence sociale, professionnelle et
familiale dans un espace défini symboliquement et quasi géographiquement. Cet
espace clos où évolue les individus se nourrit d’images conçues et préconçues, de
« connaissances » imaginaires sur ceux qu’ils ne croisent jamais ou très peu.

2
Samarcande soutient donc l’idée que les jeunes sont victimes de violences,
visibles et invisibles et que certains éprouvent des difficultés à les surmonter.
L’A.M.O. doit pouvoir soutenir le jeune dans toutes les démarches qu’il entend
réaliser. Elle se situe dans l’aide socio-éducative en s’inscrivant à un moment
donné de la vie d’un jeune quand il l’a choisi, dans son parcours à un moment
donné. L’association entend donc être présente de manière socio-éducative dans
l’environnement du jeune, à côté, et ce, de manière complémentaire, des sphères
scolaires, sociales, culturelles et familiales dans lesquelles il évolue. Dans son
idéal d’égalité et de solidarité, émanant des principes fondamentaux des Droits
de l’Homme, Samarcande refuse l’exclusion. Ainsi pour prévenir l’échec et donc
l’exclusion, pour éviter que celui qui a connu l’échec en connaisse à nouveau, la
réalisation de projets valorisant leurs compétences leur fera vivre des
expériences positives où certains pourront peut-être enfin se sentir considérés
pour ce qu’ils sont : des jeunes, en demande d’agir, de penser et de dire. Le jeune
pourra prendre alors une place qui lui revient de droit : celle de jeune citoyen.

Notre implantation : la Place de Theux

Loin de s’apparenter à une observation scientifique, voici ce qui ressort de nos


constats quotidiens concernant les caractéristiques de notre lieu d’implantation.
La rue de Theux qui s’apparente davantage à une place est située entre 3 grands
lieux de rassemblements : le carrefour de la Chasse (forte activité
commerciale), la place Jourdan (restaurants et snacks principalement investie
par les eurocrates et une école secondaire Lycée Emile Jacqmain) et le parvis
Saint-Antoine (lieu de rassemblement populaire où les habitants investissent les
nombreux bancs mis à disposition et un lieu de recueillement religieux avec les
différents offices catholiques et la communauté des Sœurs de l’Assomption).
Plus précisément, quelques commerces jouxtent la place, dont un commerce de
sandwich très connu qui rassemble énormément de jeunes et adultes des
environs, et un autre « Le chat qui pêche », installé là depuis plus de 40 ans, qui
propose boissons et quelques repas complets. Une boulangerie vient de s’installer
récemment. L’espace ne regroupe donc pas beaucoup de commerces de proximité
et de « première nécessité » tels que journaux, petite épicerie, wasserette, …De
plus, une association, SEUIL, un service d’accrochage scolaire, vient d’investir la
place dans les mêmes locaux que Samarcande.
Il semble qu’il s’agisse davantage d’un lieu de passage, de traverse vers les
nombreuses ramifications de la place : rue de l’orient (commerces spécialisés :
garage, vitrerie, travaux de lettrage, bureaux), rue du brochet (activités
précises : club de karaté, le CIRE, bureaux), rue capiaumont (habitations), rue de
Haerne (habitations). D’après certains témoignages, la place était auparavant
beaucoup plus investie par des commerces de proximité (épiceries spécialisées,

3
cafés,…) qui, selon certains témoignages, conféraient une « ambiance de
quartier ».
Par ailleurs, cette rue offre une configuration particulière. N’étant pas définie
comme une place, dans certains aspects pourtant elle offre un espace
équivalent : quelques bancs, un « trottoir » plutôt large qui laisse l’opportunité de
se rassembler pour discuter, pour jouer. Toutefois, comme l’indique un panneau, il
est interdit de jouer à des jeux de ballons. Le fait que ce trottoir soit
directement attenant aux habitations et que de nombreux garages sont aux
premières loges de la rue, la confèrent peut-être davantage à porter des
caractéristiques de « rue » et non de place. Dernier paradoxe, cette rue n’est
pas une place mais est investie d’une fête de quartier annuelle, la Ducasse aux
gosses, un incontournable événement du mois de mai.
En conclusion, Samarcande, située aux premières loges, va très probablement
influencé la dynamique de la place, notamment en terme de rassemblement de
notre public soit devant l’association soit sur le large trottoir d’en face. Cette
rue fait donc partie intégrante de nos projets.

La commune d’Etterbeek

L’association retient quatre grandes caractéristiques de la commune sur


laquelle elle est implantée :

- Etterbeek, une commune bruxelloise. Il s’agit donc d’une grande ville et au-
delà de ça, de la capitale de la Belgique. En termes d’action, il est évident que
les projets doivent être envisagés en retenant cette dynamique urbaine :
grande ville divisée en 19 communes, il s’agit également d’une région avec ses
propres compétences, son réseau de transports en commun, sa circulation
dense, ses grandes sphères économiques. Elle est une ville tournée vers
l’extérieur, - l’Europe et les autres grandes nations -, une ville bilingue même
si pas dans son entièreté, une ville qui porte en elle de nombreuses
populations de cultures très diverses, un foisonnement d’associations en tous
genre, de nombreux commerces, de nombreuses écoles, … Toutes ces
caractéristiques sont loin de constituer une liste exhaustive. C’est pourquoi
Samarcande part surtout de l’hypothèse de base que la ville de Bruxelles est
loin de constituer un ensemble homogène : les 19 communes se définissent de
manière séparée via leurs compétences particulières. Actuellement, les
compétences communales sont d’ailleurs renforcées (notamment en termes de
réduction des incivilités).

- La politique communale suit la mouvance sécuritaire actuelle (notamment


recours aux amendes administratives contre les incivilités, caméras de

4
vidéosurveillance, …) Samarcande entend se positionner clairement comme l’un
des premiers acteurs de prévention en offrant la possibilité à son public, les
jeunes de moins de 18 ans, de s’investir dans des expériences positives et
valorisantes.

- Etterbeek, hétérogène. Il est intéressant de constater que la commune


d’Etterbeek concentre en elle des populations très diversifiées. Population
d’origine étrangère, population belge qui habite la commune. Ce qui a pour
conséquence d’offrir à Samarcande la possibilité de s’adresser à un public de
jeunes qui peut être très diversifié : des jeunes qui ont des dynamiques de vie
très différente (dans leurs parcours scolaire, leurs fréquentations, leurs
réalités familiales, leurs loisirs, leur mobilité,…). C’est pourquoi l’association
veillera en permanence à favoriser des rencontres inédites entre des jeunes
qui n’ont pas l’habitude de se croiser. (voir sur le site www.observatbru.be
pour plus de renseignements)

- Etterbeek, peu d’activités pour les adolescents. Par expérience, il semble


qu’il y ait davantage d’associations et d’activités qui s’adressent au jeune
public de moins de 12 ans. La maison des Jeunes « la Clef », les contrats de
société et Samarcande constituent les seuls organismes qui proposent des
activités spécifiques aux plus de 12 ans. Par ailleurs, il n’y a plus réellement de
support de diffusion des activités s’adressant à la jeunesse. Auparavant, la
commune réalisait le « Salut les Jeunes, » journal trimestriel, toute boîte,
présentant les différentes activités des associations qui le désiraient. A ce
jour, ce journal n’existe plus.

Partenaires

Le service intervient comme intermédiaire, interface entre le jeune et son


environnement, entre le jeune et les services susceptibles de l’aider afin d’éviter
la dégradation de situations à priori gérables dans l’environnement social du
jeune.
Samarcande privilégie des partenaires à différents niveaux : associations locales
et des communes avoisinantes, secteur de l’Aide à la Jeunesse et de la Jeunesse
en général.

5
Partenaires etterbeekois

Samarcande, par sa qualité de structure relais (donc d’utiliser les ressources de


la commune et dans l’idée de favoriser des rencontres inédites, se doit d’établir
des contacts réguliers que doivent faire tous les travailleurs avec la toile
d’associations de la commune. C’est pourquoi, au-delà de favoriser des
collaborations dans les projets avec les associations du quartier, elle chapeaute
les « Pic-Nic » : un rendez-vous sandwich tous les derniers vendredis du mois au
sein même de l’association pour toutes les associations etterbeekoises. Il s’agit
d’un moment informel durant lequel les travailleurs peuvent discuter, mettre un
visage sur un contact téléphonique. C’est l’occasion pour tous de se présenter et
d’expliquer leurs projets.

Par ailleurs, Samarcande investit les fêtes de quartier de manière


systématiquement.

Samarcande tente de travailler avec les écoles secondaires d’Etterbeek


(communales et communes avoisinantes). Elle propose des animations
d’expression toutes faites aux professeurs. Ces animations souvent bien
accueillies permettent à Samarcande de se faire identifier en terme de service
d’aide et de lieu d’expression par les écoliers des écoles de la commune.

Partenaires de l’Aide à la Jeunesse

L’association intervient de manière supplétive par rapport aux services publics ou


privés d’aide déjà intervenant et également compétents par rapport à ce type de
demande.
Tout en conservant son identité propre, à savoir un lieu ouvert, non-contraignant
et non – mandaté, Samarcande travaille en collaboration avec les services
mandatés. Des ponts sont effectués dans le respect du travail de l’autre. Il n’est
donc pas rare par exemple qu’un délégué du SAJ oriente un jeune chez nous. Dès
lors, le travail prioritairement effectué avec le jeune consiste en l’explication
claire de la dynamique de notre service. Par rapport au délégué aucune
information autre que celle de la notification de l’arrêt ou du suivi de l’aide n’est
transmise.

6
Partenaires Jeunesse

Samarcande est à la base de la création de la Plate-forme Globale Jeunesse


initiée depuis juillet 2006. Celle-ci réunit certains représentants des
organisations de jeunesse et des représentants des AMO et de l’Aide à la
Jeunesse. Il y a une volonté pour ces deux grands acteurs de travailler ensemble,
de favoriser des synergies, de permettre de mieux se connaître par la diffusion
d’activités et de constituer un espace de positionnements et de revendications
politiques communes.

7
Les moyens

Réaliser des projets locaux

L’image positive des jeunes passe inévitablement par un travail sur la tolérance,
ce qui induit systématiquement un travail de déconstruction des préjugés et des
stéréotypes. Cette déconstruction n’est possible que si l’on crée un espace où l’on
permet une confrontation entre l’imaginaire de l’autre et l’autre réellement. On
peut alors tout mettre en place pour que l’émotion se mue en rationalisation.
Dans la même logique, là où l’émotion est la plus forte, c’est là où l’imaginaire est
le plus important, c’est donc là où on en sait le moins. C’est pourquoi l’association
n’aura de cesse de réunir des individus qui n’ont pas l’habitude de se voir et de se
côtoyer pour confronter l’imaginaire à la réalité.
L’association, partant du postulat qu’à Bruxelles, on croise à peine ses voisins, est
convaincue de l’intérêt d’investir pleinement le « local », le « proche », le
« petit » : là où des relations interpersonnelles peuvent exister, où l’autre est
présent en chair et en os, en face à face.
L’association favorisera donc la proposition de projets avec comme préoccupation
principale un travail avec les voisins, les parents, les commerçants, l’école, les
jeunes. Enfin, l’idée de valoriser contient par elle-même l’idée de publicité, de
faire connaître. L’association développera donc des projets où la publicité des
compétences de son public sera prioritairement orientée vers les « locaux ».

Par ailleurs, cette idée est motivée pour plusieurs raisons tirées des constats de
terrain :

- la valorisation des savoirs – penser, dire et agir des jeunes sera peut-être
plus visible, plus directe pour eux et pour l’extérieur. S’ils agissent en
faveur d’une amélioration de leurs milieux de vie communale, de rue, il est
évident que non seulement eux – mêmes mais aussi les habitants de la
commune ressentiront les effets de leurs actions. L’idée est donc que la
mission communautaire de l’A.M.O. sera plus efficace et permettra de
réaliser davantage d’actions communautaires que de travail
communautaire.
- Samarcande a des difficultés à rentrer en contact avec les parents. Ceci
pour des raisons qui ne nous sont pas vraiment connues. Il est essentiel
pourtant de conserver un contact avec ces derniers, en effet, l’A.M.O. se
doit d’aider le jeune à ne pas réaliser de rupture avec son milieu de vie.
Toutefois, il est essentiel de conserver un espace où le jeune est au
centre et où ce dernier gardera confiance en l’équipe éducative. L’idée

8
d’intégrer les parents dans les projets de Samarcande en valorisant
publiquement ce que font leurs enfants semble une solution.
- Samarcande souffre d’une image négative de la part de certaines
personnes du quartier. Cette image, alimentée par des rumeurs en tout
genre, provoque non seulement un rejet de la part des parents, mais
également de la part de certains jeunes. Plus précisément, certains
parents refusent de laisser leurs enfants participer aux activités,
certains jeunes fréquentent l’association sans que leurs parents soient au
courant, d’autres jeunes ne daignent même pas imaginer l’idée de
participer à nos projets. Par conséquent, l’équipe éducative a le sentiment
d’alimenter une dynamique d’exclusion alors que c’est ce qu’elle cherche
pourtant à combattre !
- L’équipe éducative est convaincue que les problématiques globales qui sont
abordées dans tous les projets, seront davantage intégrées si elles sont
ramenées au plus proche quotidien des jeunes.

En conclusion, l’équipe éducative dans la réalisation des projets s’efforcera


autant que possible de considérer une approche micro même si le projet naît
de conceptions globales.

L’authenticité de l’expression

L’association veille en permanence à favoriser l’authenticité des propos dans les


expressions des jeunes. Par authenticité, nous entendons la qualité d’une
expression qui existe juste pour l’expression, qui quand elle est exprimée ne
servira à rien d’autre qu’à exister pour ce qu’elle est. Le jeune qui s’exprime face
à d’autres jeunes, ou adultes, ne se trouvera pas confronté à un jugement. Il n’y a
pas de bonnes et de mauvaises réponses : juste des opinions qui se croisent, qui
se confrontent. Le jeune doit pouvoir tout dire. L’éducateur veillera alors à
réaliser un travail de réflexion en amont de la production finale, de l’expression
concrétisée en matière sonore ou visuelle (voir équilibre entre processus et
résultat et équilibre entre processus de contenu et processus de vie collective).
L’association estime qu’en permettant à cette authenticité d’exister, le public
découvrira sa propre authenticité : les jeunes auront la possibilité de mieux
comprendre leur propre identité en se confrontant face à ses propres opinions.

La responsabilisation et l’autonomisation dans les projets collectifs

Dans la majorité des activités, l’équipe éducative est attentive à favoriser une
certaine autonomie, c’est-à-dire, la possibilité pour les jeunes de disposer de
certaines marges de manœuvres en terme de décision et / ou d’action. Toutefois,

9
l’équipe éducative veille à ne pas confondre autonomie et indépendance. Il ne
s’agit pas de laisser les jeunes, complètements seuls, il s’agit bien de les guider,
les soutenir : réaliser un juste équilibre entre la présence et l’effacement. C’est
pourquoi l’équipe éducative, au-delà d’attendre les idées des jeunes, impulse et
propose tout en laissant un espace suffisant à l’écoute et sans imposer.
Via cette autonomisation, les jeunes ont la possibilité de se réapproprier
réellement l’objet qu’ils réalisent. Le fait de s’emparer de la matière en
choisissant leurs méthodes permet assez logiquement une intégration en
profondeur du contenu.

C’est pourquoi Samarcande fait la distinction entre « programmes » et


« projets ». Le programme est une activité toute faite pour laquelle les
participants ne peuvent rien modifier. Ces activités ont leurs raisons d’être et
ce, en regard des objectifs généraux et opérationnels fixés par l’équipe
éducative. Par projets, nous entendons le fait de laisser un champ ouvert dans
lesquels les jeunes, s’ils le désirent, peuvent eux-mêmes décider de certaines
choses : méthodologie, objectifs opérationnels, échéancier, processus de vie
collective. Cette implication des bénéficiaires se fera quoiqu’il en soit toujours
dans le respect des objectifs généraux fixés par l’équipe éducative.

Cloisonnement et stratégie de communication

Partant du constat que les jeunes ne reçoivent pas efficacement les services et
activités qui leur sont destinés, et en respectant la finalité de Samarcande, il est
nécessaire de développer une stratégie de communication vers l’extérieur non
seulement pour faire connaître notre service d’aide mais également pour faire la
promotion des possibilités de s’intégrer dans des projets particuliers.

Il s’agit donc de développer une communication de réseau, centrée sur la


commune. (écoles, voisins, magasins, autres associations…)

Toutefois, la crainte est de cloisonner, figer les activités proposées en


« programmes ». Or, Samarcande travaille davantage en termes de projets, il est
essentiel de respecter la possibilité de proposer des jeunes. L’équipe éducative
voit dans la présence occasionnelle du public au conseil pédagogique une
possibilité de limiter ce risque.

Enfin, il faut s’assurer des places disponibles pour les nouveaux - arrivants dans
les différents projets, parfois au détriment des « habitués ».

10
En conclusion, cette ouverture vers l’extérieur constitue réellement un projet,
une stratégie.

La méthodologie

Equilibre entre processus et résultat

Dès le départ, l’action s’inscrit dans la notion de « socio - culturel » : l’idée est
de provoquer un changement dans la société par un projet mené par un groupe
porteur. Il s’agit donc d’un projet qui est amené vers l’extérieur, dans le sens de
« en dehors du groupe ». C’est le groupe qui construit le projet, la notion de
réappropriation est donc essentielle.

Dans la majorité des activités de Samarcande, l’accent est mis davantage sur le
processus que le résultat. Par processus, il est entendu le temps de réflexion
réalisé par le jeune sur le fond, sur le contenu. C’est donc dans cette étape que
sera dégagée la majeure partie de l’énergie du travailleur et des jeunes et la
majorité du temps alloué au projet.
Toutefois, ce chemin mène inévitablement à un résultat. L’équipe éducative devra
alors réussir un juste équilibre pour arriver à un résultat relativement
satisfaisant pour les jeunes. Par exemple, dans le cas de l’émission radio, Samarc’ondes,
cette émission d’une durée d’1h00 se réalise en direct. Les jeunes, fiers de leurs opinions,
s’expriment sur des sujets divers. La parole, une fois exprimée, ne peut plus être rectifiée. Il
faut donc assurer non seulement un minimum de réflexion (les jeunes, exposés, « en vitrine »,
véhiculent une image) mais aussi un minimum d’audibilité (Radio Campus, même s’ils sont peu
exigeants, demande logiquement un minimum de qualité d’écoute). Malgré cela, dans la majorité
des émissions radio, c’est la préparation de l’émission qui est importante : ce moment où les
jeunes réfléchissent, décortiquent le sujet, se positionnent, réalisent des interviews,
rencontrent et questionnent.
Le fond avant la forme. La réflexion avant la réalisation. Ceci est évidemment
envisagé dans le respect de l’authenticité des expressions des jeunes.
Toutefois, un bon résultat reste important car il est également vecteur de
valorisation. Celui-ci est d’autant plus important lorsqu’il s’agit de projets ayant
un début et une fin précise, concrétisée par la diffusion d’un résultat. L’équipe
éducative veillera donc toujours à obtenir un résultat respectable et a informé
les « extérieurs » de ce travail sur le processus.

Equilibre entre processus de contenu et processus de vie collective.

Ce processus de réflexion constitue l’essentiel du travail de l’équipe éducative


(voir équilibre entre processus et résultat). Toutefois, il peut rentrer en

11
opposition avec certaines valeurs que l’asbl défend : non-respect des droits de
l’Homme dans les propos, …
Samarcande veillera alors à réaliser un juste équilibre entre sa mission
d’éducation tournée vers son public et sa mission de valorisation de leurs
compétences.
EQUILIBRE

Processus de Processus de réflexion


vie collective sur le contenu de l’animation
Respect des uns et des autres Travail de fond sur un sujet
et des valeurs fondamentales
des droits de l’Homme

 Définition systématique
de règles de vie commune et
de respect de l’autorité :

1. Règles indiscutables
émanant du ROI et
échelle de sanctions
2. Règles négociées
avec le public et
échelle de sanctions
restauratrices
négociées
collectives et
individuelles

Ces deux processus fondamentaux sont présents sans aucune exception dans
tous les projets de l’association. Et ce, pour éviter que l’un ou l’autre devienne
plus important et pour offrir une homogénéité dans le travail socio-éducatif de
toute l’équipe éducative avec le public. C’est pourquoi l’équipe éducative veille
systématiquement à réaliser avec les jeunes un contrat de vie collective a priori,
particulier au projet en cours. Si le processus de réflexion semble devoir être
abandonné au profit du processus de vie collective, le travailleur responsable du
projet ne prendra aucune décision sans avoir concerté l’entièreté de l’équipe
éducative. Il est alors décidé collectivement la position à opter : arrêter le
processus de contenu pour mettre en place un projet sur le problème de vie
collective ou faire une action qui ne met pas en péril le processus de contenu et
par conséquent la réalisation du produit. Il reste toutefois à l’appréciation du
travailleur ce qui lui semble constitué un problème ou non. Enfin, il faudra

12
quoiqu’il en soit toujours viser à contrebalancer un problème (par exemple, un
propos inacceptable tel que propos racistes, homophobes, …)

Notion d’équité

L’équipe éducative désire faire la distinction entre égalité et équité. Samarcande


est convaincue que l’égalité est un leurre et par conséquent qu’elle est
inatteignable. L’équipe éducative croit davantage en l’idée d’équité : où l’idée est
de rétablir un équilibre, un jeu de balance pour arriver à quelque chose
d’équitable.

Méthodologie d’accueil et traitement de la demande individuelle

L’association estime qu’il y a différents types de demandes :


- celles qui sont formulées en tant que telles (même si la nature de la
demande voire l’objet de la demande changera par la suite)
- celles qui sont « à solliciter », de la part de jeunes qui côtoient
l’association sans participer concrètement aux activités.
- celles qui ont émergées par la suite alors que le jeune participent de
manière régulière aux activités
- celles qui sont relayées par des parents, proches du jeune, celles relayées
par des institutions de l’Aide à la Jeunesse ou d’autres associations.

Quoi qu’il en soit, pour toutes ces demandes, l’association entend affirmer son
cadre de travail de l’A.M.O. incontournable : à savoir, une aide volontaire, non -
contraignante et hors de tout mandat autre que celui du jeune. Ce cadre de
travail est formulé explicitement à / aux interlocuteurs. Ainsi que le rappel du
fait que l’équipe éducative est maintenue au secret professionnel.

Dans le cas de demandes formulées par une autre personne que le jeune lui-
même, il est exigé d’avoir le jeune directement en contact. Si le jeune vient
accompagner d’autres personnes, il sera prévu d’office un entretien seul avec la
personne traitant du suivi individuel.

Dans le cas de demande avec une présence physique :

Concrètement, l’espace principal de travail (de bureau et d’activités) est le


premier lieu où rentre le jeune : une grande salle où chaque travailleur est
présent et travaille. Dans cette même salle, se trouve un espace davantage
destiné aux jeunes et aux activités qui est constitué d’une grande table, d’une

13
dizaine de chaises, de tableaux muraux, de plusieurs présentoirs d’affiches et de
dépliants. Le jeune dispose par conséquent d’une double possibilité d’utilisation
de l’espace : soit il rentre et se dirige vers le travailleur de son choix, soit il
rentre pour participer à une activité.

Par ailleurs, l’assistant(e) sociale de l’association est prioritairement dégagé(e)


sur le traitement des demandes. C’est en tout cas cette personne qui se
présente en tant que tel auprès du public. Et c’est vers elle que les travailleurs
de l’équipe essaieront tant que possible de diriger le jeune demandeur.
Toutefois, il n’est pas du tout exclu que les autres travailleurs de l’équipe
réalisent également la prise en charge de demandes individuelles.
Cette méthodologie d’accueil des demandes est envisagée dans l’idée de
permettre facilement des ponts entre les trois missions de l’A.M.O. Il s’agit ici
de respecter une vision socio-éducative de l’aide individuelle. L’association part
du postulat qu’il sera bénéfique pour le jeune en difficulté de lui proposer une
possibilité d’intégrer une dynamique d’investissement dans des projets, espérant
ainsi lui permettre d’aller au-delà de la situation de rupture dans laquelle il se
trouve. L’idée de transversalité est donc envisagée dans l’idée que le jeune
demandeur connaisse un minimum tous les travailleurs de l’équipe éducative ainsi
que les projets qui sont réalisés dans l’association.

Dans le cas d’une demande formulée par téléphone par le jeune lui-même, par les
parents et proches ou par une institution quelconque, outre le fait d’insister
fortement sur le cadre de travail de l’A.M.O., la prise de contact est orientée
vers l’assistant(e) social(e). Il sera toujours demandé d’avoir le jeune en direct
au téléphone. Un rendez-vous sera alors fixé avec celui-ci.

Le traitement de la demande est réalisé autant que possible dans une certaine
durée afin de garantir un espace confortable de discussion pour le jeune
demandeur.

Dans les activités de l’association, les travailleurs de l’équipe éducative gardent


toujours en tête l’idée de permettre à une demande d’émerger. C’est le cas de
demandes « sollicitées ». Il s’agit de créer un espa ce de discussion informelle où
le travailleur prend le temps de papoter avec le ou les jeunes. Si, au bout d’une
trentaine de minutes, aucune demande particulière n’a émergée, le travailleur
prendra congé du jeune pour retourner à ses occupations. Cette démarche
permet de créer un contact familial et permanent où le jeune peut passer « juste
pour dire bonjour ».

14
Par ailleurs, le service est ouvert du lundi au samedi de 10h00 à 18h00 et des
permanences sont assurées les mercredis de 16h00 à 20h00 et les vendredis de
18h00 à 20h00. Durant cette période, le jeune sait qu’il trouvera d’office
quelqu’un pour l’accueillir. Ces permanences sont assurées prioritairement par
l’assistant(e) social(e). Toutefois, celle-ci est soutenue par les autres collègues.

Enfin, afin d’assurer les conditions indispensables à une aide individuelle


efficace, Samarcande dispose d’un local fermé garantissant ainsi l’anonymat et la
discrétion.

Le collectif et la mission communautaire : trois grandes familles de projets :

L’ « idéal » de l’association est donc de valoriser les compétences des jeunes, en


terme de savoir – dire, savoir – agir, savoir – penser en déconstruisant les
représentations négatives des jeunes dans notre société. Elle développe ses
projets autour de trois outils :

1. l’expression des ou du jeune de manière authentique en favorisant


l’utilisation d’un média : production de réalisations sonores, visuelles,
théâtrales, voire artistiques.
2. la participation à des projets de solidarité et de service à la collectivité
tant à un niveau local qu’à un niveau plus large : il s’agit d’aide des jeunes
envers leur environnement social.
3. la responsabilisation du ou des jeunes par la gestion solidaire d’un sport.

Ces outils, au préalable utilisés dans le cadre de la mission collective de l’A.M.O.,


donnent rapidement naissance à des projets à visée communautaire, dans le sens
de projets favorisant une amélioration de l’environnement des jeunes. Outre le
fait que l’association réalise en permanence un travail communautaire
(notamment par la création de projets de valorisation), elle réalisera tant que
possible des actions communautaires proprement dites (actions ponctuelles sur
une problématique précise avec un résultat défini à obtenir, dans la mesure du
possible).

L’expression des jeunes

Les jeunes, aussi différents soient-ils, aussi fragmentés peuvent-ils paraître,


constituent quoi qu’il en soit une catégorie singulière avec ses propres règles, ses
propres repères, son propre langage. La jeunesse a logiquement une place dans la
vie de la cité. Toutefois, les jeunes disposent de peu de possibilités d’exprimer
leurs envies, leurs satisfactions et / ou leurs revendications.

15
En considérant leurs opinions comme étant valables et intéressantes tant en
gardant une certaine distance critique, Samarcande s’évertue à valoriser et
relayer leurs points de vue auprès des jeunes, des plus jeunes et des moins
jeunes.

Service à la collectivité et solidarité internationale.

Le deuxième grand volet sur lequel Samarcande travaille est l’opportunité pour
des jeunes de participer à des services à la collectivité. L’intérêt est double. Le
fait de se rendre utile permet, via l’action et la responsabilisation qui en découle,
de travailler l’estime sur soi. Ensuite, l’image des jeunes est améliorée grâce à
un exemple concret d’implication dans la vie de la cité, d’un groupe,…Le jeune est
acteur, citoyen.

Ce service à la collectivité, et plus largement, la solidarité est envisagée tant au


niveau de la rue de l’association (voisins, commerçants,..) qu’au niveau de la
commune ou de la ville de Bruxelles qu’au-delà des frontières de la Belgique.
Cette action est donc envisagée dans les différentes réalisations à travers ces
applications géographiques différentes et peut donc prendre des formes très
diverses.

Le sport – aventure

Autrefois outil privilégié de l’association, la nouvelle équipe n’a toutefois pas


complètement délaissé le sport - aventure. L’idée d’un sport, plaçant le
participant dans un certain risque et nécessitant une participation en binôme,
place le jeune dans une situation de hautes responsabilités. Le jeune vit alors une
expérience positive.

16
Conseil pédagogique

L’équipe éducative se constitue régulièrement en conseil pédagogique, pour


discuter des projets, les évaluer, se positionner par rapport à des
développements éventuels et enfin, considérer le projet pédagogique et ses
évolutions possibles.

Le conseil pédagogique est le garant de la possibilité de l’A.M.O. de s’adapter à


son environnement.

Il semble essentiel d’inviter le public lors de certaines réunions de ce conseil.


C’est alors l’occasion d’écouter les demandes des jeunes, les remarques positives
et négatives, de proposer des nouveaux projets. Pour l'équipe éducative, c’est
l’occasion d’expliquer le cadre de travail de l’A.M.O., d’améliorer la visibilité de
nos missions, d’être au plus près des préoccupations du public, d’évaluer les
projets et leur impact sur le public et l’extérieur.

Cet organe démocratique se doit d’être considéré comme un projet en soi avec
une réflexion en profondeur afin de cadrer ces possibilités d’expression et
d’éviter de jouer la « fausse démocratie ». L’idée est de leur faire comprendre le
fil rouge, les valeurs défendues par l’association. Il s’agit surtout de les informer
après les avoir consultés pour avoir des idées supplémentaires.

17

Вам также может понравиться