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Projet
Pédagogique
2007 - …
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Bref historique
L’association entend valoriser les compétences des jeunes dans leur capacité de
parler, de réfléchir et d’agir. Cette valorisation à 3 niveaux – savoir-dire, savoir-
agir, savoir-penser – a pour objectif principal la réalisation d’un travail sur une
image positive de la jeunesse. En effet, pour Samarcande, il est essentiel de
casser une image qui prévaut aujourd’hui, trop généraliste et rédhibitoire : celle
du jeune, violent, paumé et paresseux.
Cette image a pour conséquence de les enfermer dans un espace factice et
virtuel qui n’a d’existence ni dans le passé, ni dans le présent et encore moins
dans le futur de la vie de la cité. Cette catégorie d’individus, âgés de 12 à 20 ans,
se situe en dehors de la cité : ils sont là, mais inutiles, ils doivent faire mais
qu’ont-ils à en dire ? Ils sont en transit comme on attend pour prendre l’avion
suivant vers une autre destination : celle d’une cité où ils pourront peut-être
avoir une place concrète parce que considérée. Malheureusement, cette société,
profondément fracturée par un fossé de plus en plus grand entre les riches et
les pauvres leur présente un avenir peu prometteur. Certains espèrent, d’autres
désespèrent. Les premiers ont les ressources suffisantes pour se battre,
d’autres peu ou pas du tout. Certains manifestent leurs malaises par une
marginalisation, une exclusion qu’ils créent d’eux-mêmes, parfois par des actes
de délinquance ou des comportements de rejet des autres ou de soi-même.
En filigrane, cette « non - place » se noie dans un cloisonnement alimenté par le
repli sur soi où chaque individu vit son existence sociale, professionnelle et
familiale dans un espace défini symboliquement et quasi géographiquement. Cet
espace clos où évolue les individus se nourrit d’images conçues et préconçues, de
« connaissances » imaginaires sur ceux qu’ils ne croisent jamais ou très peu.
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Samarcande soutient donc l’idée que les jeunes sont victimes de violences,
visibles et invisibles et que certains éprouvent des difficultés à les surmonter.
L’A.M.O. doit pouvoir soutenir le jeune dans toutes les démarches qu’il entend
réaliser. Elle se situe dans l’aide socio-éducative en s’inscrivant à un moment
donné de la vie d’un jeune quand il l’a choisi, dans son parcours à un moment
donné. L’association entend donc être présente de manière socio-éducative dans
l’environnement du jeune, à côté, et ce, de manière complémentaire, des sphères
scolaires, sociales, culturelles et familiales dans lesquelles il évolue. Dans son
idéal d’égalité et de solidarité, émanant des principes fondamentaux des Droits
de l’Homme, Samarcande refuse l’exclusion. Ainsi pour prévenir l’échec et donc
l’exclusion, pour éviter que celui qui a connu l’échec en connaisse à nouveau, la
réalisation de projets valorisant leurs compétences leur fera vivre des
expériences positives où certains pourront peut-être enfin se sentir considérés
pour ce qu’ils sont : des jeunes, en demande d’agir, de penser et de dire. Le jeune
pourra prendre alors une place qui lui revient de droit : celle de jeune citoyen.
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cafés,…) qui, selon certains témoignages, conféraient une « ambiance de
quartier ».
Par ailleurs, cette rue offre une configuration particulière. N’étant pas définie
comme une place, dans certains aspects pourtant elle offre un espace
équivalent : quelques bancs, un « trottoir » plutôt large qui laisse l’opportunité de
se rassembler pour discuter, pour jouer. Toutefois, comme l’indique un panneau, il
est interdit de jouer à des jeux de ballons. Le fait que ce trottoir soit
directement attenant aux habitations et que de nombreux garages sont aux
premières loges de la rue, la confèrent peut-être davantage à porter des
caractéristiques de « rue » et non de place. Dernier paradoxe, cette rue n’est
pas une place mais est investie d’une fête de quartier annuelle, la Ducasse aux
gosses, un incontournable événement du mois de mai.
En conclusion, Samarcande, située aux premières loges, va très probablement
influencé la dynamique de la place, notamment en terme de rassemblement de
notre public soit devant l’association soit sur le large trottoir d’en face. Cette
rue fait donc partie intégrante de nos projets.
La commune d’Etterbeek
- Etterbeek, une commune bruxelloise. Il s’agit donc d’une grande ville et au-
delà de ça, de la capitale de la Belgique. En termes d’action, il est évident que
les projets doivent être envisagés en retenant cette dynamique urbaine :
grande ville divisée en 19 communes, il s’agit également d’une région avec ses
propres compétences, son réseau de transports en commun, sa circulation
dense, ses grandes sphères économiques. Elle est une ville tournée vers
l’extérieur, - l’Europe et les autres grandes nations -, une ville bilingue même
si pas dans son entièreté, une ville qui porte en elle de nombreuses
populations de cultures très diverses, un foisonnement d’associations en tous
genre, de nombreux commerces, de nombreuses écoles, … Toutes ces
caractéristiques sont loin de constituer une liste exhaustive. C’est pourquoi
Samarcande part surtout de l’hypothèse de base que la ville de Bruxelles est
loin de constituer un ensemble homogène : les 19 communes se définissent de
manière séparée via leurs compétences particulières. Actuellement, les
compétences communales sont d’ailleurs renforcées (notamment en termes de
réduction des incivilités).
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vidéosurveillance, …) Samarcande entend se positionner clairement comme l’un
des premiers acteurs de prévention en offrant la possibilité à son public, les
jeunes de moins de 18 ans, de s’investir dans des expériences positives et
valorisantes.
Partenaires
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Partenaires etterbeekois
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Partenaires Jeunesse
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Les moyens
L’image positive des jeunes passe inévitablement par un travail sur la tolérance,
ce qui induit systématiquement un travail de déconstruction des préjugés et des
stéréotypes. Cette déconstruction n’est possible que si l’on crée un espace où l’on
permet une confrontation entre l’imaginaire de l’autre et l’autre réellement. On
peut alors tout mettre en place pour que l’émotion se mue en rationalisation.
Dans la même logique, là où l’émotion est la plus forte, c’est là où l’imaginaire est
le plus important, c’est donc là où on en sait le moins. C’est pourquoi l’association
n’aura de cesse de réunir des individus qui n’ont pas l’habitude de se voir et de se
côtoyer pour confronter l’imaginaire à la réalité.
L’association, partant du postulat qu’à Bruxelles, on croise à peine ses voisins, est
convaincue de l’intérêt d’investir pleinement le « local », le « proche », le
« petit » : là où des relations interpersonnelles peuvent exister, où l’autre est
présent en chair et en os, en face à face.
L’association favorisera donc la proposition de projets avec comme préoccupation
principale un travail avec les voisins, les parents, les commerçants, l’école, les
jeunes. Enfin, l’idée de valoriser contient par elle-même l’idée de publicité, de
faire connaître. L’association développera donc des projets où la publicité des
compétences de son public sera prioritairement orientée vers les « locaux ».
Par ailleurs, cette idée est motivée pour plusieurs raisons tirées des constats de
terrain :
- la valorisation des savoirs – penser, dire et agir des jeunes sera peut-être
plus visible, plus directe pour eux et pour l’extérieur. S’ils agissent en
faveur d’une amélioration de leurs milieux de vie communale, de rue, il est
évident que non seulement eux – mêmes mais aussi les habitants de la
commune ressentiront les effets de leurs actions. L’idée est donc que la
mission communautaire de l’A.M.O. sera plus efficace et permettra de
réaliser davantage d’actions communautaires que de travail
communautaire.
- Samarcande a des difficultés à rentrer en contact avec les parents. Ceci
pour des raisons qui ne nous sont pas vraiment connues. Il est essentiel
pourtant de conserver un contact avec ces derniers, en effet, l’A.M.O. se
doit d’aider le jeune à ne pas réaliser de rupture avec son milieu de vie.
Toutefois, il est essentiel de conserver un espace où le jeune est au
centre et où ce dernier gardera confiance en l’équipe éducative. L’idée
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d’intégrer les parents dans les projets de Samarcande en valorisant
publiquement ce que font leurs enfants semble une solution.
- Samarcande souffre d’une image négative de la part de certaines
personnes du quartier. Cette image, alimentée par des rumeurs en tout
genre, provoque non seulement un rejet de la part des parents, mais
également de la part de certains jeunes. Plus précisément, certains
parents refusent de laisser leurs enfants participer aux activités,
certains jeunes fréquentent l’association sans que leurs parents soient au
courant, d’autres jeunes ne daignent même pas imaginer l’idée de
participer à nos projets. Par conséquent, l’équipe éducative a le sentiment
d’alimenter une dynamique d’exclusion alors que c’est ce qu’elle cherche
pourtant à combattre !
- L’équipe éducative est convaincue que les problématiques globales qui sont
abordées dans tous les projets, seront davantage intégrées si elles sont
ramenées au plus proche quotidien des jeunes.
L’authenticité de l’expression
Dans la majorité des activités, l’équipe éducative est attentive à favoriser une
certaine autonomie, c’est-à-dire, la possibilité pour les jeunes de disposer de
certaines marges de manœuvres en terme de décision et / ou d’action. Toutefois,
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l’équipe éducative veille à ne pas confondre autonomie et indépendance. Il ne
s’agit pas de laisser les jeunes, complètements seuls, il s’agit bien de les guider,
les soutenir : réaliser un juste équilibre entre la présence et l’effacement. C’est
pourquoi l’équipe éducative, au-delà d’attendre les idées des jeunes, impulse et
propose tout en laissant un espace suffisant à l’écoute et sans imposer.
Via cette autonomisation, les jeunes ont la possibilité de se réapproprier
réellement l’objet qu’ils réalisent. Le fait de s’emparer de la matière en
choisissant leurs méthodes permet assez logiquement une intégration en
profondeur du contenu.
Partant du constat que les jeunes ne reçoivent pas efficacement les services et
activités qui leur sont destinés, et en respectant la finalité de Samarcande, il est
nécessaire de développer une stratégie de communication vers l’extérieur non
seulement pour faire connaître notre service d’aide mais également pour faire la
promotion des possibilités de s’intégrer dans des projets particuliers.
Enfin, il faut s’assurer des places disponibles pour les nouveaux - arrivants dans
les différents projets, parfois au détriment des « habitués ».
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En conclusion, cette ouverture vers l’extérieur constitue réellement un projet,
une stratégie.
La méthodologie
Dès le départ, l’action s’inscrit dans la notion de « socio - culturel » : l’idée est
de provoquer un changement dans la société par un projet mené par un groupe
porteur. Il s’agit donc d’un projet qui est amené vers l’extérieur, dans le sens de
« en dehors du groupe ». C’est le groupe qui construit le projet, la notion de
réappropriation est donc essentielle.
Dans la majorité des activités de Samarcande, l’accent est mis davantage sur le
processus que le résultat. Par processus, il est entendu le temps de réflexion
réalisé par le jeune sur le fond, sur le contenu. C’est donc dans cette étape que
sera dégagée la majeure partie de l’énergie du travailleur et des jeunes et la
majorité du temps alloué au projet.
Toutefois, ce chemin mène inévitablement à un résultat. L’équipe éducative devra
alors réussir un juste équilibre pour arriver à un résultat relativement
satisfaisant pour les jeunes. Par exemple, dans le cas de l’émission radio, Samarc’ondes,
cette émission d’une durée d’1h00 se réalise en direct. Les jeunes, fiers de leurs opinions,
s’expriment sur des sujets divers. La parole, une fois exprimée, ne peut plus être rectifiée. Il
faut donc assurer non seulement un minimum de réflexion (les jeunes, exposés, « en vitrine »,
véhiculent une image) mais aussi un minimum d’audibilité (Radio Campus, même s’ils sont peu
exigeants, demande logiquement un minimum de qualité d’écoute). Malgré cela, dans la majorité
des émissions radio, c’est la préparation de l’émission qui est importante : ce moment où les
jeunes réfléchissent, décortiquent le sujet, se positionnent, réalisent des interviews,
rencontrent et questionnent.
Le fond avant la forme. La réflexion avant la réalisation. Ceci est évidemment
envisagé dans le respect de l’authenticité des expressions des jeunes.
Toutefois, un bon résultat reste important car il est également vecteur de
valorisation. Celui-ci est d’autant plus important lorsqu’il s’agit de projets ayant
un début et une fin précise, concrétisée par la diffusion d’un résultat. L’équipe
éducative veillera donc toujours à obtenir un résultat respectable et a informé
les « extérieurs » de ce travail sur le processus.
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opposition avec certaines valeurs que l’asbl défend : non-respect des droits de
l’Homme dans les propos, …
Samarcande veillera alors à réaliser un juste équilibre entre sa mission
d’éducation tournée vers son public et sa mission de valorisation de leurs
compétences.
EQUILIBRE
Définition systématique
de règles de vie commune et
de respect de l’autorité :
1. Règles indiscutables
émanant du ROI et
échelle de sanctions
2. Règles négociées
avec le public et
échelle de sanctions
restauratrices
négociées
collectives et
individuelles
Ces deux processus fondamentaux sont présents sans aucune exception dans
tous les projets de l’association. Et ce, pour éviter que l’un ou l’autre devienne
plus important et pour offrir une homogénéité dans le travail socio-éducatif de
toute l’équipe éducative avec le public. C’est pourquoi l’équipe éducative veille
systématiquement à réaliser avec les jeunes un contrat de vie collective a priori,
particulier au projet en cours. Si le processus de réflexion semble devoir être
abandonné au profit du processus de vie collective, le travailleur responsable du
projet ne prendra aucune décision sans avoir concerté l’entièreté de l’équipe
éducative. Il est alors décidé collectivement la position à opter : arrêter le
processus de contenu pour mettre en place un projet sur le problème de vie
collective ou faire une action qui ne met pas en péril le processus de contenu et
par conséquent la réalisation du produit. Il reste toutefois à l’appréciation du
travailleur ce qui lui semble constitué un problème ou non. Enfin, il faudra
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quoiqu’il en soit toujours viser à contrebalancer un problème (par exemple, un
propos inacceptable tel que propos racistes, homophobes, …)
Notion d’équité
Quoi qu’il en soit, pour toutes ces demandes, l’association entend affirmer son
cadre de travail de l’A.M.O. incontournable : à savoir, une aide volontaire, non -
contraignante et hors de tout mandat autre que celui du jeune. Ce cadre de
travail est formulé explicitement à / aux interlocuteurs. Ainsi que le rappel du
fait que l’équipe éducative est maintenue au secret professionnel.
Dans le cas de demandes formulées par une autre personne que le jeune lui-
même, il est exigé d’avoir le jeune directement en contact. Si le jeune vient
accompagner d’autres personnes, il sera prévu d’office un entretien seul avec la
personne traitant du suivi individuel.
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dizaine de chaises, de tableaux muraux, de plusieurs présentoirs d’affiches et de
dépliants. Le jeune dispose par conséquent d’une double possibilité d’utilisation
de l’espace : soit il rentre et se dirige vers le travailleur de son choix, soit il
rentre pour participer à une activité.
Dans le cas d’une demande formulée par téléphone par le jeune lui-même, par les
parents et proches ou par une institution quelconque, outre le fait d’insister
fortement sur le cadre de travail de l’A.M.O., la prise de contact est orientée
vers l’assistant(e) social(e). Il sera toujours demandé d’avoir le jeune en direct
au téléphone. Un rendez-vous sera alors fixé avec celui-ci.
Le traitement de la demande est réalisé autant que possible dans une certaine
durée afin de garantir un espace confortable de discussion pour le jeune
demandeur.
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Par ailleurs, le service est ouvert du lundi au samedi de 10h00 à 18h00 et des
permanences sont assurées les mercredis de 16h00 à 20h00 et les vendredis de
18h00 à 20h00. Durant cette période, le jeune sait qu’il trouvera d’office
quelqu’un pour l’accueillir. Ces permanences sont assurées prioritairement par
l’assistant(e) social(e). Toutefois, celle-ci est soutenue par les autres collègues.
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En considérant leurs opinions comme étant valables et intéressantes tant en
gardant une certaine distance critique, Samarcande s’évertue à valoriser et
relayer leurs points de vue auprès des jeunes, des plus jeunes et des moins
jeunes.
Le deuxième grand volet sur lequel Samarcande travaille est l’opportunité pour
des jeunes de participer à des services à la collectivité. L’intérêt est double. Le
fait de se rendre utile permet, via l’action et la responsabilisation qui en découle,
de travailler l’estime sur soi. Ensuite, l’image des jeunes est améliorée grâce à
un exemple concret d’implication dans la vie de la cité, d’un groupe,…Le jeune est
acteur, citoyen.
Le sport – aventure
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Conseil pédagogique
Cet organe démocratique se doit d’être considéré comme un projet en soi avec
une réflexion en profondeur afin de cadrer ces possibilités d’expression et
d’éviter de jouer la « fausse démocratie ». L’idée est de leur faire comprendre le
fil rouge, les valeurs défendues par l’association. Il s’agit surtout de les informer
après les avoir consultés pour avoir des idées supplémentaires.
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