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Dialecte djidjélien 1

Dialecte djidjélien
Djidjélien
el hedra di Jijel,

Parlée en  Algérie

Région Wilaya de Jijel, Nord-Est algérien.

Nombre de locuteurs environ 400.000, plus de 1 million si on inclut les locuteurs de dialectes intermédiaires.

Typologie SVO flexionnelle

Classification par famille

• -  langues afro-asiatiques
• -  langues sémitiques
• -  langues sémitiques centrales
• -  arabe
• -  arabe maghrébin
• -  arabe algérien
• -  dialecte djidjélien

Le dialecte djidjélien est un dialecte arabe algérien parlé dans la wilaya de Jijel, au Nord-Est du pays. parlé aussi
(mélangé) au nord de la wilaya de Mila et à l'ouest de la wilaya de Skikda.
Il se distingue par une prononciation aigüe des lettres « qaf » et « kaf », ainsi que par l'élimination de nombreuses
consonnes emphatiques arabes telles que le « dh » et le « th » et par l'usage des particules « ḥa » (un, une), « di » (de),
« d » (c'est, ce sont) et « ka » (modal placé devant les verbes au présent) et contient de nombreux emprunts au
Berbère ainsi que quelques emprunts à l'italien et au turc.
Il fait partie des dialectes arabes maghrébins préhilaliens, c'est-à-dire issus de la première vague d'arabisation
survenue aux cours des VIIe et VIIIe siècle et était autrefois parlé à Constantine et à Collo également, bien qu'il ait
bien régressé depuis au profit des dialectes hilaliens (issus de la deuxième vague d'arabisation, celle survenue au
cours du XIe siècle et caractérisés entre-autres par la prononciation du « q » en « g » ) et il n'en subsiste que quelques
traces imperceptibles dans le dialecte constantinois.

Histoire et origines
Suite à la première conquête arabo-musulmane de l'Afrique du Nord au VIIe siècle quatre centres urbains ont émergé
: Kairouan, Constantine, Tlemcen et Fès et chacun de ces centres était relié à deux ports sur la méditerranée (Collo et
Jijel dans le cas de Constantine) et c'est au sein de ces quatre triangles (ville intérieure / port / port) que les premiers
parlers arabes maghrébins se sont développés, dialectes qu'on appelle aujourd'hui préhilaliens (car ils datent d'avant
l'arrivée des Banu Hilal au XIe siècle) et qui partagent plusieurs caractéristiques communes, notamment la confusion
des genres à la deuxième personne du singulier (nta, nti ou ntina utilisés pour les deux sexes), le remplacement des
consonnes Arabes interdentales (prononcées avec la langue entre les dents, comme « th », « dh », etc.) par des
consonnes plus légères, l'altération du « t » en « ts » ou « tch », et l'usage de modaux devant les verbes au présent (ta,
ka, ku, etc.) afin de différencier le présent du futur (les deux temps ont la même conjugaison en Arabe).
Les Orientaux venus au VIIe siècle étaient des citadins, ils se sont installés à Constantine, Collo et Jijel et leur langue
s'est propagée parmi les Berbères le long des axes reliant ces trois villes entre elles, où elle s'est enrichie de mots et
de phonétique berbères. En revanche, les Arabes nomades (les Banu Hilal, Banu Sulaym..etc) entrés au Maghreb au
XIe siècle n'ont pas pénétré en petite Kabylie (région de Jijel et de Collo) du fait qu'elle soit une région montagneuse,
densément peuplée et de climat inapproprié à leur mode de vie bédouin entre autres facteurs, cela a permis à la
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région de conserver son dialecte préhilalien, et durant les siècles qui suivirent c'est l'enclavement géographique de la
petite plaine de Jijel, entourée de montagnes et difficile d'accès, et donc la faiblesse des contacts avec l'intérieur du
pays qui a permis de préserver le dialecte djidjélien des influences hilaliennes des hauts-plateaux.
Les dialectes préhilaliens des wilayas de Jijel et de Tlemcen ainsi que ceux du Maroc (le dialecte Jebli entre autres)
subsistent à ce jour et sont toujours similaires les uns aux autres, contrairement à ceux de Kairouan et de Constantine
qui ont maintenant pratiquement disparu, remplacés par des dialectes à dominante hilalienne, dialectes qui sont
aujourd'hui parlés dans la majeure partie de l'Algérie, de la Tunisie, de la Libye, du Sahara occidental et de la
Mauritanie (en revanche les dialectes marocains ont une composante préhilalienne plus importante que dans les
autres pays du Maghreb).

Prononciation
Le dialecte djidjélien possède une certaine phonétique (accent) qui lui est propre mais qu'on ne peut
malheureusement pas transmettre ici par écrit, il possède aussi une prononciation altérée de certaines consonnes de
l'arabe algérien et en voici les principaux exemples:
• le dhal (‫ )ﺫ‬est prononcé dal (‫)ﺩ‬, exemple : dib : loup.
• le dhad (‫ )ﺽ‬est prononcé Ta (‫)ﻃ‬, exemple : mrit : malade.
• le tha (‫ )ﺙ‬est prononcé tsa (‫)ﺲﺗ‬, exemple : tsum : ail.
• le ta (‫ )ﺕ‬est prononcé tsa (‫ )ﺲﺗ‬exemple: tsmer : dattes.
• le Dha (‫ )ﻈ‬est prononcé Ta (‫)ﻃ‬, exemple : nwater : lunettes.
• le V issu des mots français est transformé en B, exemple : serbita : serviette.
• le qaf (‫ )ﻕ‬est prononcé kaf (‫)ﻙ‬.
• le kaf (‫ )ﻙ‬est très accentué (différent du kaf tel qu'il est prononcé dans d'autres régions) et par endroits prononcé
tcha.
• le L est éliminé lorsqu'il précède un B et ce B est renforcé, exemples : « chien » se dit « kebb » et non « kelb »,
cœur se dit « qebb », « la porte » c'est « ebbab » et non « el bab », la mer c'est « ebbhar », etc.
• le L est également éliminé lorsqu'il précède un M , et ce M est renforcé, exemples : « l'eau » se dit «emma» et non
«el ma», « la mort » se dit «emmout», « la femme » c'est «emmra»,..etc.
• enfin, le L est aussi éliminé lorsqu'il précède un Q et ce Q se dédouble, comme pour les cas précédents, exemples
: « la bouteille » se dit «eqqerεa» au lieu de «el qerεa», « le cœur » c'est «eqqebb» ..etc.
S'agissant des voyelles, certaines sont souvent modifiées, comme le son "ou" qui est éliminé dans beaucoup de mots,
exemples: "pain" se dit "khebz" et non "khoubz" , "logement" se dit "sekna" au lieu de "soukna"..., et les terminaisons
possessives "koum" et "houm" sont toujours prononcées "kem" et "hem", exemples: "leur maison" se dit "darhem" et
non "darhoum" , "votre pays" se dit "bladkem" , "où êtes vous?" : fayen rakem? , etc.

Mots interrogatifs
La plupart des mots interrogatifs utilisés dans le djidjélien sont spécifiques à ce dialecte, on ne les retrouve pas dans
cette forme dans les dialectes environnants, en voici la liste complète:
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Mot interrogatif Traduction Exemple Traduction

Diyyech? Quoi? Diyyech? dechdi ku tḥebb? Quoi? qu'est ce que tu


veux?

Dechdi? Qu'est ce que? Dechdi kayen? Qu'est ce qu'il y a ?

Kifech? / kich? Comment? Kich ruḥt eltemma? Comment es-tu allé là bas?

Dama? Quel? / quelle? Kunt fi dama blad? Tu étais dans quel pays?

Dama hua? / dama hia? Lequel? / laquelle? Dama hia eddar dialek? Laquelle est ta maison?

Qeddech? Combien? Qeddech tsayelli? Combien je te dois?

Fayweq? Quand? Fayweq wellit? Quand es-tu revenu?

Ɛliyyech? Pourquoi? Ɛliyyech ku tdir haked? Pourquoi fais-tu ça?

Menhu? Qui? Menhu di ja? Qui est venu?

Fayen? Où? (à quel endroit?) Fayen rahem? Où sont-ils?

Layen? Où? (dans quelle Layen rayḥin? Où vont-ils?


direction?)

Conjugaison des verbes et modaux


La conjugaison dans ce dialecte se distingue de la conjugaison dans le reste de l'arabe algérien par deux
caractéristiques principales : la confusion des genres (masculin et féminin) à la deuxième personne du singulier et
l'usage de modaux devant les verbes au présent.
• Traditionnellement à Jijel on dit "nta" pour un homme ou une femme et on s'adresse aux deux sexes au masculin,
mais dernièrement l'usage de "nti" pour les femmes est devenu plus courant, bien que la conjugaison reste
toujours au masculin , exemples: nti jit (tu es venue), nti klit , nti khdemt.., nti ku techri (tu achètes), nti ku
tetmeskher , .. nti kul (manges!), nti eqra (lis) ... etc.
• L'autre caractéristique importante de ce dialecte est bien sûr l'usage d'un modal devant les verbes au présent, ce
modal est différent selon le pronom personnel, il prend la forme de Ku (prononcer Kou) à la première et à la
deuxième personne du singulier et du pluriel et la forme Ka à la troisième personne du singulier et du pluriel.
Illustration avec le verbe "manger":

Singulier Pluriel

Ana ku nakel Ḥna ku naklu

Nta ku takel Ntuma ku taklu

Nti ku takel Ntuma ku taklu

Hua ka yakel Huma ka yaklu

Hia ka takel Huma ka yaklu

On pense que ce modal est issu du verbe arabe "kaana" ‫ﻥﺎﻛ‬, ce verbe se conjugue en effet au passé en "kaana",
"kaanat" et "kaanou" à la troisième personne du singulier et à la troisième personne du pluriel, et qui sont des formes
qui commencent par "ka", alors qu'il se conjugue en "kount" "kounta" "kounti" "kounna" et "kountoum" aux deux
premières personnes du singulier et du pluriel, des formes qui cette fois commencent par "kou".
Il faut aussi noter l'existence des formes « Ki » à la place de «Ku» et « Tsa » à place de «Ka» dans les environs de
Jijel et aujourd'hui à Jijel également, du fait de l'exode rural.
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• Enfin, le verbe être dans sa conjugaison simplifiée n'a pas la même forme que dans l'arabe algérien le plus
répandu( qui est de la forme : ani, ak, aki, aw, ay, ana, akum, am), en djidjélien il est encore plus simplifié
puisqu'il prend la forme "aw" à toutes les personnes sauf pour hia et huma.
Illustration avec l'adjectif "grand" (kbir):

Singulier Pluriel

Ana aw kbir Ḥna aw kbar

Nta aw kbir Ntuma aw


kbar

Nti aw kbira Ntuma aw


kbar

Hua aw kbir Huma am kbar

Hia ay kbira Huma am kbar

Adjectifs à base verbale


Le adjectifs, contrairement aux verbes, sont toujours féminins pour les femmes et masculins pour les hommes,
comme dans le reste de l'arabe algérien, ainsi pour une femme on dit "nti mliḥa" ou "nta mliḥa" et pour un homme on
dit "nta mliḥ"; il en est de même pour les adjectifs qui ont une base verbale (fondés sur un verbe) et qu'il ne faut pas
confondre avec des verbes, la règle de conjugaison du féminin en masculin à la deuxième personne du singulier ne
s'applique donc pas à eux, exemples: nti rayḥa , nta kheddama , nta jayya , ..etc.

Particules « ḥa », « d » et « di »
• La particule " ḥa " (‫ )ﺎﺣ‬signifie «un» ou «une», elle est issue du mot arabe « waḥed» qui signifie le nombre «un»,
elle est utilisée dans le dialecte djidjélien et dans d'autres dialectes préhilaliens comme le tlemcenien, et le plus
souvent le "a" n'est pas prononcé pour faire la liaison, exemples: ḥ'errajel : un homme , ḥ'emmra : une femme ,
ḥ'el khedma : un travail, ..etc.
• La particule "d" signifie "c'est" ou "ce sont", elle sert à introduire une personne ou un objet, elle est issue du
berbère kabyle où elle est prononcée "dh" (‫ )ﺫ‬mais avec la prononciation djidjélienne c'est devenu un "d" (‫)ﺩ‬,
exemples: aw d ana : c'est moi , aw d Hakim : c'est Hakim , ay d ḥ'ebblad : c'est un pays, ..etc.
• La particule "di" signifie "de" , elle exprime la propriété, elle est probablement un diminutif de "dial", préposition
qui exprime la propriété dans la plupart des dialectes préhilaliens et les anciens dialectes citadins; à Jijel "dial"
n'est utilisé que pour dire "le mien" "le tien"..etc ( diali, dialek, dialhem..etc) pour le reste c'est "di" qui est utilisé.
Exemples: eddar di baba : la maison de mon père , ettriq di Bjayya : la route de Béjaia ..., une deuxième
hypothèse donne à ce "di" une origine italienne, puisque la région a longtemps été sous l'influence des républiques
maritimes italiennes (Pise et Gênes).
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Voir aussi

Liens internes
• linguistique
• liste de langues
• langues par famille
• langues afro-asiatiques
• langues sémitiques
• langues sémitiques centrales
• arabe
• arabe maghrébin
• arabe algérien
• langues par zone géographique
• langues d'Afrique
• langues d'Algérie

Liens externes
• Dialectes hilaliens et préhilaliens [1]

Bibliographie
• Philippe Marçais, Le parler arabe de Djidjelli (Nord constantinois, Algérie), Paris, Librairie d'Amérique et
d'Orient (Publications de l'Institut d'Études Orientales d'Alger, XVI), 1952, 648 p.
• Philippe Marçais, Textes arabes de Djidjelli. Introduction. Textes et transcription. Traduction. Glossaire, Paris,
Presses Universitaires de France (Publications de la Faculté des Lettres d'Alger, XXVI), 1954, 240 p.

Références
[1] http:/ / www. ieiop. com/ pub/ 05caubet. pdf
Sources et contributeurs de l'article 6

Sources et contributeurs de l'article


Dialecte djidjélien  Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=56205455  Contributeurs: Awtul, Bertrand Bellet, Blub, Cezayirli, Chrono1084, Croquant, Dhatier, Diti, Ertezoute,
Hercule, Hmizou, Ikjan, Jijeli18, Lahouel ali, M-le-mot-dit, Mikefuhr, Nabilus junius, Nohannic, Particip, Rochedi, Romanc19s, Samstag, Stockholm, Urhixidur, Visite fortuitement prolongée, 28
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