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Analyse économique
1
La
théorie des contrats incomplets
Sommaire
Introduction…………………………………………..…………3
2
La
théorie des contrats incomplets
Introduction
Définition de la problématique
La récente controverse autour des fondements de la théorie des
contrats incomplets met en lumière la difficulté que rencontre cette théorie
dans l’analyse de son objet d’étude : l’incomplétude des contrats. Autrement
dit, quelles sont les origines de l’incomplétude contractuelle? La théorie des
contrats incomplets parvient-elle à rendre compte de cette incomplétude?
1
Grossman et Hart (1986); Hart et Moore (1990); Hart (1995)
2
Stole et Zwiebel (1996); Rajan et Zingales (1998- 2001)
3
La
théorie des contrats incomplets
Annonce du plan
Afin de mieux cerner et d’éclairer notre vision des contrats
incomplets, j’ai choisi de présenter dans le premier chapitre de façon
quelque peu descriptive, les fondements des contrats incomplets ; en
référence à la notion des contrats contingents complets (univers walrasien),
en définissant en quoi elle consiste, comment elle se pratique.
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La
théorie des contrats incomplets
Chapitre I
Les fondements des contrats incomplets
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Kenneth Arrow et Gérard Debreu, le modèle de Walras-Arrow-Debreu de « l’équilibre
général »
4
Contrats fermes et contingents : ce sont des contrats signés à la date t0, définissent les
termes de l’échange pour l’avenir et stipulent la livraison d’un bien à une date donnée
conditionnellement à la réalisation d’un événement aléatoire précis.
5
Microéconomie approfondie : information, équilibre, optimalité ; Jean Baptiste, Ferrari.
5
La
théorie des contrats incomplets
Toutefois, tous les contrats ne dépendent pas d’événements qui sont à la
fois exogènes aux agents et publiquement observables. En effet, certains contrats
passés entre des partenaires particuliers tels que l’ensemble de l’information
n’est pas publiquement observable car l’une des parties détient une information
privée. Cette information peut porter uniquement sur des variables exogènes,
mais aussi sur des variables endogènes comme les caractéristiques en ce qui
concerne les problèmes d’anti-sélection ou les actions concernant les problèmes
d’aléa moral. Dans ce cas, un problème de vérifiabilité apparaît car les contrats
ne peuvent pas être contingents à des événements dont la réalisation n’est
observable que par une seule partie. En effet, pour qu’un contrat soit exécutable,
ses termes ne doivent pas inclure des variables non observables par la tierce
partie (le juge) chargée de cette exécution6. Cependant, si ce type de contrat n’est
pas contingent à certaines variables inobservables (anti-sélection ou aléa moral),
il est néanmoins complet s’il est contingent à toutes les variables vérifiables par
un juge7.
Il existe enfin un type de contrats que l’on qualifie d’incomplets.
L’incomplétude est définie comme le fait qu’un grand nombre de caractéristiques
de la relation contractuelle ne sont pas contractualisables et doivent donc être
laissées de côté8.
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La
théorie des contrats incomplets
• Le modèle d’Ayres et Gertner
Pour cerner cette notion d’incomplétude, on peut reprendre la distinction
analytique d’Ayres et Gertner entre l’incomplétude par rapport à la contingence
(contingently incomplete contracts) et l’incomplétude obligationnelle
(obligationnally incomplete).
Dans la première forme d’incomplétude, même si certaines variables sont
vérifiables par un juge, elles ne peuvent être incluses dans le contrat soit parce
qu’il est difficile de les décrire « contrainte d’indescriptibilité », soit parce que
l’une des parties détient une information privée sur ces variables « asymétrie
d’information ». La première difficulté renvoie aux coûts d’écriture ainsi qu’aux
limites cognitives (rationalité limitée) que subissent les parties au moment de la
rédaction du contrat. La seconde difficulté renvoie au problème de révélation
d’information auquel sont confrontées les parties lorsqu’elles choisissent un
contrat contingent. En effet, que l’on recourt à la contrainte d’indescriptibilité
ou à celle d’asymétrie d’information, ce qui génère en dernière instance le
résultat d’incomplétude c’est l’existence d’un coût d’écriture exogène.
Dans la deuxième forme, certaines variables ne sont pas incluses dans le
contrat tout simplement parce qu’elles ne sont pas vérifiables par un juge
« contrainte d’invérifiabilité »9. En effet, certaines clauses, parce qu’elles sont
invérifiables par un tiers et donc difficiles à exécuter, ne seront pas stipulées par
les parties dans le contrat initial. La théorie des contrats incomplets suit cette
voie en définissant l’invérifiabilité comme l’aléa majeur qui permet d’expliquer
pourquoi les parties font un choix d’incomplétude10.
9
Selon Schwartz (1992).
10
Selon Hart et Moore (1988).
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théorie des contrats incomplets
Chapitre II
Les origines des contrats incomplets
11
Clauses d’indexation sont des clauses de contrat qui prévoient qu’un de ses éléments (prix,
pension) évoluera en fonction de l’évolution d’une autre donnée (indicateur économique) ce
qui permet de modifier au moment de paiement la somme portée sur le contrat. Exemple
clause d’indexation portée sur une devise ou un panier de devise/clause de risque partagé.
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théorie des contrats incomplets
MacLeod (2000) développe un modèle multitâche12 où les parties sont
incapables de décrire l’allocation de l’effort de l’agent sur une tâche bien
spécifiée sans subir un coût de recherche de la combinaison [effort, tâche]. De ce
fait, les coûts de recherche nécessaires à l’écriture d’un contrat augmentent avec
le degré de complexité, c’est-à-dire avec le nombre de combinaisons [effort,
tâche] possibles.
Une solution alternative consiste à supposer que les parties ne subissent
pas de coûts exogènes liés à la description des contingences dans le contrat, mais
qu’elles ont une rationalité limitée. Anderlini et Felli (1994, 1998, 1999)
définissent la rationalité limitée comme le fait de se plier à une procédure
formelle dans la détermination des contingences à inclure dans le contrat.
Formellement, les contrats sont définis comme des correspondances
algorithmiques13 entre l’espace des états de nature et les actions que les parties
doivent prendre lorsqu’un état de nature survient. De ce fait, même si les parties
prévoient l’ensemble des contingences possibles, elles ne peuvent rédiger qu’un
contrat incomplet si certaines contingences ne sont pas descriptibles dans le cadre
de la procédure formelle, autrement dit, si la liste exhaustive des caractéristiques
des contingences n’est pas générée par un algorithme.
À l’image du caractère algorithmique du contrat, la contrainte de
complexité du contrat ne suffit pas à elle seule à fonder un choix endogène
d’incomplétude. La complexité à décrire les contingences pertinentes dans le
contrat ne constitue une contrainte qu’à la condition de supposer l’existence d’un
coût d’écriture exogène.
12
C’est un modèle qui a été élaboré par Holmström et Milgrom (1991).
13
Est algorithmique tout ce qui peut être calculé en un nombre fini d’étapes.
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théorie des contrats incomplets
• Le modèle de Mukerji (1998)
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Schmeidler (1989), article « De l’aversion à l’ambiguïté aux attitudes face à l’ambiguïté »
Les apports d’une perspective psychologique en économie.
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théorie des contrats incomplets
principal et la perte de rente informationnelle qu’elle induit qui détermine
l’ensemble optimal des contingences à inclure dans le contrat.
Cependant, ces deux modèles ne parviennent pas à mettre en évidence la
pertinence de la contrainte d’imprévisibilité pour fonder l’incomplétude. Chez
Mukerji, ce qui caractérise le contrat incomplet, et ce qui assure son efficacité,
c’est avant tout la détermination des gains des parties via une règle fixe de
partage du surplus ex post. Mais cela ne signifie pas pour autant qu’un contrat
complet ne spécifie pas une telle règle de partage. Ainsi, si ce modèle explique
pourquoi il est rationnel de faire le choix d’un contrat incomplet au lieu d’un
contrat complet, il ne permet pas d’expliquer pourquoi les contrats sont
incomplets. Chez Lipman, la contrainte d’imprévisibilité ne joue pas directement
sur le choix d’incomplétude. En effet, si la capacité des parties à décrire les
contingences futures est effectivement bornée par la contrainte d’imprévisibilité,
le choix du nombre de contingences à inclure est déterminé par l’importance
stratégique qu’il y a, pour le principal, à révéler un contrat incluant un grand
nombre de contingences. On peut alors se demander s’il n’est pas possible de
répliquer ce même choix de degré d’incomplétude dans un cadre bayésien avec
asymétrie d’information.
• Invérifiabilité et renégociation
Un contrat peut être incomplet parce qu’un juge ne peut vérifier les
variables ou clauses contractuelles que les parties souhaitent inclure. Supposons
une clause contractuelle contingente à un état de nature multidimensionnelle.
Décrire l’ensemble des dimensions de cet état de nature de façon suffisamment
claire et précise pour qu’un juge puisse mettre en œuvre la clause contractuelle
11
La
théorie des contrats incomplets
peut s’avérer impossible, et cela même si les parties connaissent la vérité et
peuvent la concevoir.
Pour Hart, Cette situation d’observabilité d’une information par les parties
mais non par le juge est qualifiée d’invérifiabilité. Elle fonde une asymétrie
d’information, entre les parties contractantes et le juge, qui est à l’origine de
l’incomplétude contractuelle. L’existence de cette invérifiabilité n’est pas liée à
une limitation des capacités cognitives ou à une asymétrie d’information entre les
parties. Elle correspond seulement à la difficulté de transmettre cette information
au juge, car ce dernier n’a pas les compétences nécessaires pour comprendre les
informations privées des parties. Ainsi, si une clause risque de ne pas être mise
en œuvre par un juge parce que celle-ci est contingente à un état de nature trop
complexe à décrire, les parties n’ont aucun intérêt à inclure cette clause dans le
contrat. À la limite, elles peuvent signer un contrat qui ne stipule aucune clause
ou obligation, c’est-à-dire un contrat vide (null contract) ou obligationnellement
incomplet.
Avant de continuer plus en avant dans l’analyse du couple de contraintes
invérifiabilité / rénégociabilité, il importe d’expliquer pourquoi l’invérifiabilité
est une condition nécessaire pour obtenir un résultat d’incomplétude. Autrement
dit, pourquoi les seules contraintes d’indescriptibilité et de rénégociabilité ne
peuvent générer un résultat d’incomplétude. Supposons pour cela que les parties
ne peuvent tout décrire dans leur contrat initial (contrainte d’indescriptibilité).
S’il n’y a aucun problème d’invérifiabilité, les parties et le juge observent alors la
même information. Le juge peut donc compléter directement le contrat incomplet
ou, ce qui revient au même, laisser les parties le compléter en renégociant sous sa
tutelle. L’allocation obtenue est alors similaire à celle en contrat contingent. En
l’absence de problèmes de vérifiabilité, le seul couple de contraintes
indescriptibilité / rénégociabilité ne génère donc aucune inefficacité, puisque la
renégociation permet de compléter les « blancs » du contrat laissées par des
parties soumises à la contrainte d’indescriptibilité au moment de la rédaction du
contrat.
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théorie des contrats incomplets
Paragraphe 2 : La renégociation des contrats
Afin de s’obliger à ne pas renégocier leur contrat initial, on peut supposer
que les parties procèdent à son enregistrement devant un juge ou un arbitre, en
demandant à ce dernier de faire appliquer la lettre du contrat et d’ignorer toute
modification ultérieure15. Un tel système d’enregistrement n’existe
malheureusement pas dans la réalité. Cependant, même s’il existait, il
n’empêcherait pas la renégociation. En effet, les parties peuvent toujours
renégocier le contrat initial, et cela de manière informelle, en recourant à une
tierce partie qui jouerait le rôle d’intermédiaire des échanges. Cette manière
subtile de renégocier le contrat est difficilement détectable par le juge16.
Il n’est pas non plus certain que le juge souhaite interdire la libre
renégociation du contrat. Ainsi, selon Jolls (1997), la loi américaine des contrats
permet aux parties de modifier les termes de leur contrat sur la base d’un
commun accord puisque les engagements des deux parties ne sont contraignants
que tant qu’elles souhaitent conserver leur sens originel. La loi ne donne pas
seulement le droit de renégocier le contrat initial, elle garantit aussi une très
grande liberté dans la renégociation. Ainsi, lorsque les parties ne définissent pas
leur propre loi de renégociation, le juge n’impose pas aux parties de donner des
raisons objectives à leur choix de renégociation. Il impose seulement que la
renégociation se produise de bonne foi et d’offre juste.
15
Maskin et Tirole, 1999
16
Hart et Moore, 1999
13
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théorie des contrats incomplets
• L’apport de Hart et Moore (1988)
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Dans le jeu de renégociation, lorsqu’un état de nature est tel qu’il existe un différentiel de
prix élevé entre le prix d’échange et le dommage, le vendeur reçoit l’ensemble du pouvoir de
marchandage. Inversement, lorsque ce différentiel est faible, l’ensemble du pouvoir de
marchandage revient à l’acheteur.
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théorie des contrats incomplets
prix que doit payer l’acheteur pour inciter le vendeur à exercer son option de
livraison. La condition (2) est alors remplie. En outre, le contrat d’option alloue
l’ensemble du pouvoir de marchandage, la condition (1) est alors satisfaite.
Cependant, afin de mettre en œuvre ce contrat d’option, le juge doit
pouvoir observer la phase de livraison puisque l’option de défaut du vendeur est
contingente à sa décision de livrer. Plus précisément, le juge doit observer la
décision de livrer du vendeur afin de définir le paiement ou non de l’option de
défaut au vendeur lors de la phase de règlement. Alors que dans la classe des
contrats volontaires « purs » considérée par Hart et Moore, le juge n’est supposé
vérifier que le résultat de l’échange et non la décision de livrer. Autrement dit, le
résultat négatif de Hart et Moore tombe uniquement parce qu’une information
supplémentaire est vérifiable par le juge.
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Chapitre III
Cas pratique : contrats simples
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Seconde génération : par opposions au modèle de première génération tel O. Hart et S.
Grossman qui stipule une double source d’incomplétudes des contrats : les coûts de
transaction et la non vérifiabilité par une tierce partie.
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Le juge soit ne dispose pas des compétences nécessaires pour vérifier ces variable ou bien
les informations sont insuffisantes pour accomplir sa mission.
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Acheteur Vendeur
• un contrat complète
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possibilité de déviation des agents est possible ce qui entraine
l’impossibilité de signature d’un contrat complète.
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Hart et Moore 1986
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théorie des contrats incomplets
de négociation alors chaque partie reçois 50% su surplus brute) dont en
soustrait le coût d’investissement propre à chaque partie.
Acheteur
In N.in
In 7;3 -3 ; 5
Vendeur
5 ;-7 0 ; 0*
Nin
Equilibre de Nash
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Vendeur
Nin
In 2 ; 0*
Acheteur -10 ; 0
Nin
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théorie des contrats incomplets
La relation d’autorité permet de réaliser un optimum de second
rang, préférable à la situation dans laquelle les joueurs ne signent aucun
contrat de long terme. La nature de la relation dépend évidement des
paramètres du modèle. Donner l’autorité à une partie revient à mieux
rémunérer son investissement en acceptant de ne pas rétribuer du tout
celui de l’autre partie. Dans certaine situation il plus optimal de ne pas
signer un contrat de long terme que de confier l’autorité au mauvais
agent.
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Conclusion
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Bibliographie
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