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INSTITUT ALBERT LE GRAND

2e année 2010-2011

Travaux dirigés [2/13]


Histoire
(TD 1/4)
Vendredi 15 octobre

er
François I et la bataille de
Marignan

Sujet : La bataille de Marignan (document de 1515) : Journal d’un


bourgeois de Paris sous le règne de François Ier

- complètement rédigé –

à rendre à M. Médawar le vendredi


15 octobre à 8h30
1
La bataille de Marignan (document de 1515) : Journal d’un bourgeois de Paris sous le règne
de François Ier, année 1515, V.-L. BOURILLY éd.

1 « Au dict an 1515, en aoust, fut gainée d’assaut la ville de Novarre qui tenoit contre le
Roy pour Maximilian [...]. Après que le Roy et toute sa compaignie furent en Italie, il se
délibéra de donner journée aux Suysses qui estoient en Italie, pour les combattre, ce qu’il
fit ; tellement qu’il alla contre eux la veille et le jour de l’exaltation Saincte-Croix, XIIIe
5 et XIIII jours de septembre, au dict an ; tellement qu’ils s’entrerencontrèrent et y eut une
grande desconfiture des Suysses ; et son armée qui estoit au camp, près l’abbaye saincte
Brigide, environ deux lieues près de Milan. Dont la bataille dur depuis la dicte veille de
Saincte-Croix à troys heures après midy, jusques au lendemain XI heures du matin.
Et est à sçavoir que, environ VI à VIII jours devant, il avoit esté faict un traicté, entre le
10 Roy et les ditcs Suysses qui estoient descenduz en ladicte ville de Milan avec bien trente
mil, contre le dict seigneur Roy [...]. Or est-il ainsy, que combien qu’ilz eussent juré et
promis faire paix et aliance avec le Roy et eux départir, néantmoins ilz n’en firent rien.
[...] et, dès troys heures après diner, vindrent aborder lesdictz Suysses sur le Roy et son
armée [...]. Puys, au deffault de la lune, tellement qu’on ne voyoit plus goutte, la bataille
15 cessa. Mays le Roy et toute l’armée de France demeurèrent à cheval, le cul sur la selle, la
lance au poing, l’armet su la teste, toute la nuict et en bel ordre, tousjours prest à
combattre ses ennemis ; et estoient noz gens près des dictz ennemys, car il n’y avoit
qu’un focé entre deux ; et ne sceurent, ce jour, qui avoit perdu, ou gaigné.
Le lendemain, jour de Saincte-Croix, au poinct du jour, fut recommancée, de plus bele la
20 dicte bataille, tant d’un costé que d’autre cruellement, qui dura jusques à deux heures
après disner ; tellement que le Roy et l’armée furent vingt huict heures à cheval, la lance
au poing, armez et sans manger ; e y avoit des deux costez grand nombre d’artillerie qui
ne cessoit nuict et jour, tellement que de trente mille Suysses n’en demeura qu’environ V
mille qui ne fussent tous tuez ou prins, et des nostres il en demeura bien trente mille. Et
25 gaina le Roy le camp et fut victorieux grâces à Dieu, et y eut vingt ou vingt et deux
bannieres ou estandars des dictz Suysses qui furent prins et gaignez. Et entre autres y fut
prinse la grande banière de Lubernes1 où il y avoyt un ours qui est fort riche, et fut dict
que, passé à mille ans, il ne fut si cruelle bataille ; et sur tous y eut grand honneur
messire Jacques Galiot2, chevalier, séneschal d’Armignac, qui estoit cappitaine de
30 l’artillerie, lequel fit tant tirer de son artilleie, quil fut cause de grand meurtre sur noz
ennemys et de gaigner le camp. Et les dictz Suysses laissèrent leur artillerie au camp,
laquelle ilz perdirent toute.
33 Le Roy fit ce jour moult de chevaliers. »

1
Berne.
2
Jacques de GENOUILLAC, gouverneur du Languedoc, grand maître de l’artillerie, grand écuyer de France.

2
La bataille de Marignan, Clément Jannequin, 1515

10

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3
Lettres patentes du 15 juillet 1515, Lyon, Déclaration de François IER in Frédéric Léonard,
Recueil des traités de paix, de trêve, etc., Tome second, p. 153.

1 « Comme nous avons juste droit et titre au duché de Milan notre héritage, lequel duché à
présent est détenu et usurpé par Maximilien […], notre ennemi et adversaire, avons par
mûre et grande délibération fait dresser et mettre sus une grosse et puissante armée, afin
de le réduire en notre obéissance, moyennant l'aide de Dieu notre créateur et de nos bons
5 et loyaux serviteurs, amis et confédérés. Tous les princes et seigneurs de notre sang nous
suivent et accompagnent en notre entreprise. A cette considération avons avisé de bailler
la charge et pouvoir de gouverner le royaume à notre très-chère et très-amée dame et
mère, la duchesse d'Angoulême et d'Anjou, comme a celle en qui avons entière et
parfaite confidence et qui, par sa prudence, saura sagement et vertueusement s'en
10 acquitter ».

4
A la tête de sa « bataille », le roi François IER charge à Marignan
(Manuscrit français, Bibliothèque Nationale, Paris).

5
Scène de la bataille de
Marignan. Emploi
tactique de la pique et de
la hallebarde par les
Suisses contre la cavalerie
française armée de la
lance. Le roi, tout
emplumé, est à gauche sur
son cheval caparaçonné.
(Bas-relief du tombeau de
François IER, Abbaye de
St-Denis, France. Cliché
Giraudon).

6
FRANÇOIS IER, Billet à la duchesse d’Angoulême

1 « Madame, pour vous faire savoir comment se porte le reste de mon infortune, de toutes
2 choses ne m'est demeuré que l'honneur et la vie qui est sauve. »

FRANÇOIS IER, Epistre du Roy traictant de son partement de France en Italie et de prise devant
Pavie

1 « Mais quoy ! j'estois soubz mon cheval en terre,


Entre ennemys alors porté par terre,
Dont ma deffence à l'heure ne valut
Contre mon gré aussi Dieu le voulut,
5 Bien me trouva en ce piteux arroy
Executant leur chef le viceroy,
Que quant me veit, il descendit sans faille,
Affin qu'ayde à ce besoing ne faille.
Las ! que diray, cela ne veulx nyer,
10 Vaincu je fuz et rendu prisonnier.
Parmy le camp en tous lieux fuz mené,
Pour me monstrer çà et là pourmené.
O quel regret je soustins à celle heure,
Quand je congneux plus ne faire demeure
15 Avecques moy la tant doulce esperance
16 De mes amys retourner veoir en France. »
FRANÇOIS IER, Lettre à Charles Quint

1 « De Pizzighitone,
Si plus tôt la liberté par mon cousin le vice-roi m'avait été donnée, je n'eusse si
Ionguement attendu de envers vous faire mon devoir, comme le temps et lieu où je suis
le mérite ; n'ayant autre reconfort en mon infortune que l'estime de votre bonté, laquelle
5 s'il lui plaît, usera par honnêteté à moi de l'effet de la victoire : ayant ferme esperance
que votre vertu ne voudra me contraindre de chose qui ne fût honnête ; vous suppliant
Juger en votre propre cœur ce qu'il vous plaira à faire de moi, étant sûr que la volonté
d’un tel prince que vous êtes ne peut être accompagnée que d'honneur et magnanimité.
Pourquoi, s'il vous plaît avoir cette honnête pitié de moyenner la sûreté que mérite la
10 prison d'un roi de France, lequel on veut rendre ami et non désespéré, pouvez être sûr de
faire un acquêt au lieu d'un prisonnier inutile, de rendre un roi à jamais votre esclave.
Donc, pour ne vous ennuyer plus longuement de ma fâcheuse lettre, fera fin, avec
humbles recommandations à votre bonne grâce, celui qui n'a aise que d'attendre qu'il
14 vous plaise le nommer, en lieu de prisonnier, votre bon frère et ami, François.
15 Le sieur dom Hugues de Moncade3 vous fera, s'il vous plaît, entendre de ma part ce que
lui ai requis vous dire, et aussi vous prie croire Brion4, gentilhomme que vous envoirai,
comme moi-même. »

Textes cités in JEAN-FRANÇOIS SOLNON dir., Sources d’histoire de la France moderne, XVIe,
XVIIe, XVIIIe siècle, coll. « Textes Essentiels », Larousse, Paris, 1994, p. 184-185.
3
Ugo de Moncada, grand commandeur d’Espagne.
4
Philippe Chabot de Brion, ami d’enfance de François Ier, amiral de France.

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