Quand Barton recrute Spendlove sous le couvert du financement
d'un projet de recherche, il a en réalité en tête une vengeance personnelle contre Kahn, un financier redoutable et admiré, qui avait jadis acquis la maison d'édition que les deux hommes convoitaient. Spendlove, dont le pénible divorce encore récent avait eu raison d'une carrière universitaire pourtant brillante, accepte ainsi une mission qui va l'envoyer travailler comme assistant de Khan dans la salle des marchés d'une grande banque d'affaires à Paris. De l'univers traditionnel et posé d'Oxford, où Spendlove poursuivait des recherches en Droit sous la direction du Professeur Kempis, au milieu extraverti et sans relâche des marchés financiers, notre héros plein de ressources s'emploie à devenir un trader performant, tout en essayant de rassembler les informations requises par Barton, son employeur de l'ombre. Cette tache est d'autant plus pressante que la mission est de durée limitée et que Barton a chargé McMurray, un Ecossais dont la délicatesse n'est pas le point fort, de suivre de près les progrès de Spendlove, afin que ce dernier ne perde pas de vue l'objectif officieux de son séjour en France.
Pour mener à bien sa mission, Spendlove noue rapidement des
relations avec Kaz, collègue kleptomane à la sexualité mystérieuse qui lui propose de l'aider dans son enquête, pourtant secrète, concernant les activités occultes de Kahn et son rôle dans l'acquisition de la maison d'édition. Kaz est belle, flamboyante et compétente en matière de politique interne, et notamment auprès de Miller, son chef et ennemi juré de Khan. Elle a cependant le mauvais goût d'être retrouvée assassinée peu après sa rencontre nocturne avec Spendlove, pendant laquelle elle ne révèle rien d'utile du point de vue de la mission secrète de Spenlove, mais initie en revanche avec lui un rapport sexuel inattendu. Dans ces conditions, il est assez naturel que les soupçons de la police se portent exclusivement sur Spendlove, qui est la dernière personne à avoir vu Kaz vivante. Lauren, amante présumée de Kaz, accuse aussi Spendlove, qui semble en premier lieu n'être protégé que par Khan. Ce dernier héberge en effet Spendlove chez lui, l'invite a déjeuner dans la résidence privée du ministre de la culture où il fait la connaissance du tout- Paris, et le soustrait en apparence aux griffes à la fois de la police et d'une grande brute qui semble lui en vouloir d'avoir approché Kaz de trop près.
Toute cette amabilité de la part de Khan est d'autant plus
surprenante qu'il confie à Spendlove avoir repéré le motif non avoue de sa présence à ses côtés: il sait que Spendlove est en fait en train d'effectuer un travail d'investigation journalistique pour le compte de son vieux rival Barton, et pourtant continue de soutenir Spendlove envers et contre tout et tous. Cette situation tourne au cauchemar quand Spendlove trouve chez Khan un objet qui avait été volé par Kaz dans un musée parisien. Il devient alors clair pour Spendlove que c'est Khan lui-meme qui a orchestré la situation -- meurtre de Kaz inclus -- afin de laisser libre cours à son intention de déstabiliser les marchés à l'échelle mondiale pour son bénéfice financier personnel et combler sa soif de pouvoir.
Apres quelques expériences dans le milieu underground parisien,
Spendlove parvient à s'enfuir a Oxford avec Lauren, qui devient non seulement son alliée juridique mais encore pour lui une insatiable maîtresse. Là, ils retrouvent Kempis qui s'avère être un ancien espion des services secrets britanniques et une vielle connaissance de Khan. Kempis cache Spendlove et Lauren dans les caves de l'université où les deux amants s'évertuent à pirater à distance les transactions financières de Khan grâce à une stratégie informatique ingénieuse. Khan les retrouve finalement mais l'intervention de Miller et une scène au cours de laquelle Khan et Kempis sont tous deux discrédites, notamment auprès du ministre de la culture qui avait été jusqu'alors un puissant soutient pour Khan, achève de mettre à jour la culpabilité de Khan. Pour Spendlove et Lauren, la vie peut reprendre son cours.