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Droit privé mercredi 16 février

2011

Chapitre 2 : la force obligatoire du contrat dans un


perspective dynamique
Dynamique parce que l’on intègre la donné temps.
On a déjà vu que la période de formation du contrat peut être précédée de pourparlers et que
donc il est nécessaire de prendre en compte la durée.
Donc il faut intégrer la durée, même si le code civil en parle peu.

Concernant l’exécution : les rédacteurs du code civil ne se sont pas intéressés à


l’écoulement du temps dans l’exécution du contrat.
Mais les durées temporelles sont décisives. La durée permet de mesurer la rentabilité de
certains investissements que permet le contrat.
Pourtant, la durée du contrat n’est pas le plus souvent un élément caractéristique,
un élément essentiel de la rencontre des volontés.

Exemple :
Contrat de bail : 2 éléments essentiels : l’objet et le loyer.
Mais le point de départ du bail n’est pas un élément essentiel du contrat.
On voit que l’on fait abstraction à la durée, qui est pourtant essentielle au contrat de bail. S’il
l’on contracte un contrat de bail c’est pour pouvoir jouir du bien.

Il existe une classification des contrats prenant en compte la durée : les contrats à
exécutions instantanée et les contrats à exécution successive.
Ils prennent effet sur une durée : contrat d’abonnement, contrat de bail, contrat de travail.

Une autre classification des contrats qui prennent en compte le temps : CDD et CDI.
Il invoque le plus souvent des contrats de travail : il propose des régimes différents,
les parties ne peuvent pas rompre unilatéralement le CDD. Concernant le CDI, chaque
partie peut rompre unilatéralement le contrat.
Ici la variable temps est intégré et a des conséquences sur le régime du contrat.

L’opposition entre les contrats a exécution instantanée et contrat à exécution


successive a quelque chose de simpliste, que l’on observe dans le contrat de vente.
C’est souvent l’exemple type du contrat a exécution instantanée, notamment du transfert de
propriété.
C’est dimension d’instantanéité est trompeuse, car si un vice caché apparaît, et bien
l’acheteur pourra engager la responsabilité du vendeur.
De même que la garantie d’éviction.
Ces garanties s’exercent pendant l’exécution du contrat, donc après l’échange des
consentements.
Donc même pour les contrats à durée instantanée : développe ses effets principaux à
un instant T, mais peuvent avoir un effet secondaire au-delà de la formation du
contrat.

L’obligation de non concurrence peut être attachée à un contrat de Travail, de


collaboration, à la vente d’un fond de commerce.
Cette obligation est post-contractuelle, qui ne se développera que quand les autres
effets principaux auront pris fin, quand le contrat de travail aura pris fin.
La durée de temps fait donc naître des obligations particulières.

Cette donnée temps est importante aussi lorsqu’un CDD, à la fin du terme prévu le contrat
doit être achevé, cependant il se poursuit.

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Exemple : locataire reste dans les lieux, cela entraîne une tacite reconduction : la relation
ne prend pas fin même si le CDD arrive à son terme. Il s’agit d’un nouveau contrat.
Le droit du travail considère que le contrat se transforme en CDI pour les contrats
de travail.
Concernant le contrat de Bail : c’est seulement un contrat dans les mêmes
conditions.

La durée du contrat renvoi aussi à une autre question : la question de la nécessité


d’adapter les termes du contrat au gré des évolutions de la situation respective
des parties.
Cela pose le problème de la révision du contrat pour imprévision : c’est le fait que
parfois, l’évolution de la situation économique ou de la situation des parties peut
modifier les conditions du contrat quand il est prévu de s’exécuter sur une durée
longue.

Exemple :
Contrat portant sur du gaz avec prix fixé à l’avance pour une longue durée. Si le prix
augmente de 80%, alors il y a nécessité d’adapter les termes du contrat au gré de la situation
des parties, au gré de l’évolution des circonstances économiques.

Comment adapter le contrat de manière réaliste ? Le code civil ne donne pas vraiment de
réponse. Article 1134 alinéa 1 : le contrat a force obligatoire dans tous ces termes, ….. La
force obligatoire impose que le contrat s’exécute dans les mêmes termes, même en
cas de modification de la situation extérieure.
La force obligatoire du contrat impose sont intangibilité, l’immutabilité et son
intemporalité.
Intangibilité : c'est-à-dire que les termes du contrat reste identique, et en particulier le juge
qui est soumis à la force obligatoire, ne peut pas adapter les termes du contrat
pour tenir compte de circonstances économiques.
La jurisprudence est constante concernant cela : arrêt canal de Craponne.

On a peut que le juge dénature le contrat.

Arrêt de la 3e chambre civile du 18 mars 2009 : contrat de bail particulier pour un loyer
faible, car le locataire s’engageait à fournir des soins au bailleur.
Le bailleur décède, la relation contractuelle se poursuit avec les héritiers. Ils vont dire que le
contrat doit être modifié, car une donnée à changée, par la disparition de la personne âgée.
La cour de cassation va débouter les héritiers de leur demande, même si le contrat de bail est
déséquilibré. Car comme le contrat ne prévoyait pas de mécanisme de révision en cas
de disparition du bailleur, il continue a s’exécuter dans les mêmes conditions.
Ce que les parties auraient pu faire : c’est une révision du loyer en cas de
disparition du bailleur.
Cela oblige les parties à prévoir d’avance des risques de modification du contrat.

Seules les parties peuvent prévoir des mécanismes de révisions du contrat. Cela
exclus le juge de toute modification du contrat.

Cette position du droit français doit être nuancée.


Un certain nombre de mécanisme vont permettre de réviser le contrat, ils peuvent
faire appel aux parties, au juge ou au législateur (révision des loyers).

La révision peut concerner le prix, mais aussi à d’autres objets : au lieu d’exécution du
contrat par exemple les clauses de mobilité. Cela peut s’appliquer à sa durée qui peut
être reconduite.
On va essayer de montrer que la révision du contrat, malgré une position du droit
français rigide, renvoi à un phénomène plus large et fait appel à des mécanismes
plus larges.
Si le contrat s’exécute dans la durée, on ne peut pas faire abstraction totalement de
certains déséquilibres marquants qui peuvent advenir en cours de l’exécution.

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Adapter le contrat dans une certaine mesure permet d’assoir sa force obligatoire.

On envisagera donc ici des phénomènes de révisions du contrat qui peuvent être le fait des
parties ou du juge.

Section 1 : les hypothèses renouvelées de révision du contrat par


les parties
Le contrat est marqué par son intangibilité, son immutabilité. Les obligations du contrat
s’exécute pour les parties les ont façonnées.
Chaque partie doit exécuter le contrat comme elle l’a signée, et elle ne peut (article 1134
aliné 2) le modifier sans l’accord de l’autre.
Ce qui est la loi des parties peuvent donc d’un commun accord le modifier.
Ce que la commune volonté à fait peut le défaire (mettre fin au contrat), c’est le mutuus
dussensus ou le modifier.

Déjà dans le code civil, il y a des mécanismes de révision du contrat, faisant appel à la
commune volonté, des mécanismes bilatéraux.
Aujourd’hui ils ne sont plus toujours bilatéraux, ils peuvent être unilatéraux.

1. Le rôle traditionnel de la volonté commune des parties


renouvelée par l’exigence de bonne foi

On parle ici de mécanismes bilatéraux de l’article 1134 alinéa 2, qui renvoi au


consentement mutuel des parties.
SI les parties parviennent à se mettre d’accord, elles peuvent remodeler indéfiniment le
contrat à leur convenance, en cours d’exécution ou dés la formation du contrat par
des mécanismes automatiques de révisions.

De la faculté, on peut arriver à une obligation contractuelle de révision du contrat


par la jurisprudence dans certaines relations contractuelles qui s’exécutent dans la
durée. Implicitement le juge peut découvrir une obligation de révision.
Article 1134 alinéa 3 : obligation de bonne foi.

a. La modification du contrat par la commune intention des


parties

Ce que les parties ont fait d’un commun accord, elles peuvent le défaire, elles
peuvent même mettre fin au contrat.
Il existe même des mécanismes par lesquels les parties ont prévues, d’un commun
accord, la révision de certains éléments du contrat surtout le prix.

Exemple :
La clause d’indexation : le législateur l’autorise sous certaines conditions. Permet d’adapter
le prix en cours d’exécution du contrat.
Cette clause ne doit pas faire référence directement au taux de l’inflation, c’est ce
qui est précisé au code L112-1 du code monétaire et financier.

Clause d’indexation : c’est un commun d’accord qui permettra de faire varier le prix en
cours d’exécution du contrat, et permet de réviser sur la durée le contrat.

Condition de Validité : L111-2 du code monétaire et financier : c’est une relation soit
avec l’objet de contrat soit avec l’activité d’une des parties. Cet article interdit de
prendre pour indice le SMIC ou sur le coût de la consommation, pour éviter les
dérives inflationnistes.

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Donc, en cours de route, soit par des mécanismes d’anticipation ou la réunion des
parties, le contrat peut être modifié.

i. Le régime de la convention de modification


Les parties sont conscientes que le contrat ne pourra pas s’exécuter selon les mêmes termes,
elles modifient donc les termes du contrat.
Cette modification obéit au même régime que la convention initiale. On appel cela le
principe du parallélisme des formes.

Exemple :
Si le bail a été signé par les 2 époux, la convention modificatrice (l’avenant au contrat) doit
être, lui aussi, signé par les 2 parties au contrat.
Si on est en droit des sociétés, et le contrat nécessitait une autorisation du conseil
d’administration, et bien l’avenant à ce contrat initial devra faire l’objet de cette
signature pour qu’il soit pleinement efficace.

Il faut ajouter, que pour cette avenant, les parties sont déjà engagées dans une relation
contractuelle, donc on admet plus facilement que le silence d’une des parties puisse
traduire leur volonté, puisse valoir acceptation. Ça se traduit par le fait, que l’on
admettra plus facilement la tacite reconduction, on déduira de leur silence qu’elles ont
conclus une nouvelle convention.

Exemple :
Si le locataire se maintient dans les lieux, et le propriétaire ne lui demande pas de partir.

ii. Exemple du contrat de travail :


Récemment, la jurisprudence a évoluée et a voulu tenir compte de ce que la modification de
la structure du contrat de travail nécessite un commun accord.
Cela conduit la cour de cassation sur l’article 1134 alinéa 2 : à restreindre le pouvoir
patronal de modification du contrat de travail.
Elle précise que le pouvoir patronal était limité, parce qu’en cas de modification des
éléments structurels du contrat de travail, il fallait l’accord de salarié.
Elle a clairement mis en évidence, qu’une modification concernant le salaire (structure ou
montant) est une modification que l’on ne peut pas imposer au salarié, elle suppose son
accord.
De même, concernant la durée du travail : hebdomadaire, temps plein à partiel,…
Concernant les horaires de travail : l’employeur peut les imposer, sauf pour le travail
de nuit ou le week-end.
Pour donner toute l’ampleur de l’accord du salarié, la cour de cassation précise que la
seule poursuite (exécution) de la relation de travail ne suffit pas a exprimé son
accord.
Pour les sanctions disciplinaires : il faut l’accord du salarié.

Article 1134 : la modification des éléments essentiels du contrat sera subordonnée à


l’accord des 2 parties à l’acte. On distingue une modification du contrat de travail
(élément essentiels) et la modification des conditions de travail (tâches, horaires,…).
Cette dernière, peut être faite sans l’accord du salarié.
La non-exécution de la modification des conditions de travail peut produire des
sanctions pour le salarié.

iii. L’efficacité limitée des clauses de renégociation


Avec la clause d’indexation : on pouvait adapter le contrat en cours d’exécution.
Autre exemple : la clause de renégociation appelée aussi clause de hardship, parce
qu’elle est fréquente dans les contrats internationaux a exécution successive.
C’est une clause insérée dans un contrat à exécution successive, dans laquelle les
parties s’engagent à renégocier leur contrat (échéance périodique ou si un événement
donné renverse les grands équilibres du contrat).

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Cette clause peut être plus ou moins précise : prévoir la durée éventuelle de
renégociation, prévoir les partenaires,… elle précise les modalités de renégociation
périodique.
Elle permet une meilleure prévision des risques.

Le juge n’a pas le pouvoir de modifier les termes du contrat (Cour de cassation
arrêt du 18 mars 2009 : contrat de bail qui prévoyait 2 types de rémunérations).

Question : qu’elle efficacité a cette clause ?


Elle impose une renégociation, mais on n’est jamais sur que les parties parviennent à
se mettre d’accord.

La jurisprudence est donc venue précisée l’efficacité et les limites de la clause de


renégociation. Arrêt de la chambre commerciale du 3 octobre 2006 : la clause de
renégociation met à la charge des parties, un devoir de renégocier suivant les
modalités de la clause. L’obligation de renégocier est une obligation de résultat, les
parties sont tenues de se réunir.
Il y a une obligation de résultat pour le déclenchement de la procédure de négociation.
Mais les parties ne sont jamais tenues de se mettre d’accord, elles sont tenues d’une
obligation de moyen pour parvenir à un avenant praticable.
Cela veut dire que la responsabilité de l’échec de la procédure de renégociation ne
peut être imputée à une partie qu’en cas de comportement abusif (pendant les
discutions de renégociation), ce n’est qu’en cas de faute caractérisée.
En revanche, une partie qui jouerait le jeu de la renégociation mais qui refuserait les
modifications proposées par les autres parties, même qui refuserait des modifications
apparemment raisonnable, cela ne peut engager sa responsabilité.

Le partenaire qui subit une hausse des tarifs, ne peut pas imposer à l’autre une
modification même raisonnable.

En cas d’abus caractérisé : la partie qui commettrait une faute engagerait sa


responsabilité contractuelle. Parce qu’il y a manquement à une clause du contrat
(clause de hardship) qui permettra d’obtenir des dommages et intérêts.

Dans les contrats internationaux, elle est tellement prévue, que la jurisprudence peut
l’admettre comme étant implicitement prévue.
Ce n’est pas le cas des contrats internes.

Si les parties n’arrivent pas à se mettre d’accord sur les termes d’un avenant : compte
tenu de la jurisprudence, le juge ne peut pas prendre le relais, il ne peut pas modifier le
contrat. Il faudra trouver une autre solution. Le juge pourra juste prononcer sa
résolution si le contrat ne peut pas être exécuté.
Il pourra aussi imposer l’exécution forcée.

Dans d’autres pays, on admet que le juge puisse réviser certains termes du contrat.

Il est prévu, aujourd’hui, qui pendant le temps que dure les renégociations, le contrat
continu de s’exécuter dans les termes prévus.

On a mis en évidence, que l’avenant au contrat était toujours facultatif. On observe


que la renégociation, est devenue une obligation par la jurisprudence.

b. L’obligation de renégocier le contrat comme conséquence


comme conséquence de bonne foi

La clause de renégociation est une clause expresse du contrat, elle est prévue à
l’origine et prévoit les modalités de renégociations.
Elle est prévue et identifiable.

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Il arrive, que la jurisprudence la déduise implicitement des termes du contrat, il
considère qu’elle est sous entendue dans les termes du contrat et impose aux parties
de se réunir.

Sur l’article 1134 alinéa 3 : il impose aux parties d’exécuter leur contrat de bonne
foi.
Au nom de cette exécution de bonne foi, dans certaines circonstances, la cour de
cassation va imposer une obligation de renégociation alors qu’à la seule lecture du
contrat on ne peut l’identifier.
Circonstances :
En général, compte tenu des circonstances et compte tenu de l’objet particulier de
certains contrats qui nécessitent une coopération des parties en cour d’exécution.
La jurisprudence précise qu’elle ne l’impose que pour les déséquilibres en cour
d’exécution du contrat.
Ils doivent être imprévisibles.

Circonstances :
En particulier dans l’arrêt de la chambre commerciale du 3 novembre 1992 et de la
chambre commerciale du 24 novembre 1998 : dans ces contrats, l’une des parties a
empêché par son comportement, une exécution correcte du contrat (plus onéreuse
par exemple).
Si par son comportement elle entrave l’exécution du contrat, alors il en découle une
clause de renégociation.

Arrêt du 16 mars 2004 : le comportement du créancier n’était pas en faute, mais


compte tenu de la nature du contrat, la cour de cassation va voir une obligation de
renégociation implicite : mais elle va dire que cette obligation de renégociation ne joue
que dans des circonstances particulières : que si le déséquilibre est apparu en cour
d’exécution et que le changement de circonstances n’étaient pas prévisibles.
On voit donc que cette obligation implicite, la jurisprudence la découvre souvent dans
des contrats d’affaires, la cour de cassation ne le fait qu’avec parcimonie.

Cette obligation de renégocier implicite, que la cour de cassation déduit (parfois


d’une clause d’exécution loyale) a elle aussi une efficacité limitée, parce qu’elle impose
des réunions pour renégocier mais n’impose pas un accord.

Si les parties n’y parviennent pas, le juge n’a pas le pouvoir de renégocier le contrat,
mais il constatera que l’une des parties n’exécute pas son obligation ou que le
contrat mérité d’être résolu.

C’est la position actuelle du droit français, certains voudraient que le juge puisse faire
des adaptations au contrat.

On a envisagé, jusque là, simplement des mécanismes bilatéraux de modification du contrat.


On a vu apparaître des hypothèses de révisions unilatérales du contrat par les parties. On a
des mécanismes qui permettent à la volonté unilatérale des parties de réviser le contrat en
cour d’exécution.

2. Le rôle nouveau et exceptionnel de la volonté unilatérale dans


les mécanismes de révision du contrat

Précision sur le terme d’exceptionnel : parce que la modification du contrat doit normalement
passer par un commun accord des parties.
Pourtant, dans certaines circonstances, la fin du contrat peut résulter de la volonté d’une
seule des parties, c’est la traduction d’un changement de perspective qui laisse la
place à des mécanismes unilatéraux.

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Peut être prévu par le contrat : exemple : la clause de mobilité, elle permettra à
l’employeur de modifier unilatéralement le contrat.
Cette clause est soumise à des contraintes, elle doit être mise en œuvre de bonne foi et
non abusif (prendre en compte des contraintes familiales).

Les mécanismes de révision unilatérale, permettent à l’une des parties de rompre le


contrat en cour d’exécution.

On va envisager l’unilatéralisme dans la fixation du prix, dans certains contrats


cadres, et l’unilatéralisme dans la rupture du contrat.

a. L’unilatéralisme dans la fixation du prix, dans certains contrats


cadres

Dans certains contrats, dans le contrat de vente en particulier, le prix est un élément
essentiel, il doit donc être déterminé ou déterminable et en aucun cas, il ne peut être
imposé unilatéralement par l’une des parties.
C’est une conséquence de l’article 1591.

Les contrats cadres : ils sont pratiqués en matière de distribution d’essence: c’est la
jurisprudence des pompistes et fourniture de boisson : jurisprudence des contrats de
bières.

Ces contrats cadres prévoient qu’il y aura une distribution à des conditions fixées, mais les
parties peuvent prévoir un mécanisme souple de fixation du prix qui fait référence
au tarif fournisseur.
Or, pendant un certain temps on s’est dit que cette référence était dépostative, on a donc
déclaré cette clause nulle, parce qu’elle ne prévoyait pas un mécanisme de fixation
du prix objectif et indépendant de la volonté des parties.

Arrêt du 1er décembre 1995 : la jurisprudence affirme la possibilité, dans ce type de


contrat, de prendre pour référence les tarifs fournisseurs. Les limites : des sanctions
sur le terrain de l’exécution.
Sanctions :
- Si la partie qui fixe le prix abuse de ce pouvoir, il devra verser des dommages
et intérêts
- On pourra considérer que son abus doit conduire à la résolution du contrat
cadre.

Quand est ce qu’il peut y avoir abus dans la fixation unilatérale du prix ?
Arrêt de la 1ère chambre civile du 30 juin 2004 : contrat qui unissait une banque et
son client et permettait à la banque d’imposer au client une hausse des tarifs
importante. Et le client, estimait que cette hausse n’était pas du tout justifiée, ne
traduisait pas une augmentation des charges de la banque.
Le client pense pouvoir se prévaloir d’un abus dans la fixation du prix.
Malgré cette hausse non justifiée, la cour de cassation considère qu’il n’y a pas
d’abus. Parce qu’elle considère que le client de la banque pouvait faire jouer un mécanisme
de rupture unilatérale de contrat, juste avant l’échéance. Le client pouvait rompre le contrat
et renégocier avec un concurrent.

L’abus dans la fixation du prix doit être perçu dans une optique de droit de la
concurrence. Lorsqu’une partie peut rompre le contrat, elle ne peut se prévaloir d’un abus.
On est amené à dire qu’il y aura abus dans la fixation unilatérale du prix, si jamais
le prix est discriminatoire (prix plus importants pour certains clients sans raison valable),
s’il est déconnecté du prix du marché.

7
Précision : c’est bien un mécanisme unilatérale parce qu’il se distingue de la clause
d’indexation. La référence au tarif fournisseur, c’est le fournisseur qui fixe seul son
prix par rapport au prix catalogue.
La clause d’indexation est bilatérale, parce que les parties ont acceptées d’un
commun accord de prendre un indice pour fixer le prix.
On a un indice choisi par les deux parties, presque librement. Le prix est objectif,
indépendant de la volonté des deux parties.
La fixation unilatérale du prix, est seulement dans les contrats cadres et que selon
certaines conditions.

b. L’unilatéralisme dans la rupture du contrat

Pendant la durée d’exécution, les parties peuvent mettre fin au contrat.


Ce droit de rupture unilatérale est une dérogation du principe de résolution
judiciaire.
La résolution du contrat est judiciaire par principe (article 1184) mais peut résulter de
l’initiative d’une seule des parties.
Jusque là, ce droit de rupture unilatérale était limité aux relations contractuelles à
Durée Indéterminée.
Et puis, depuis 1998, s’est mis en place un autre mécanisme de rupture unilatérale qui
est commun au CDI et au CDD et qui vaut au manquement grave d’une partie à ses
obligations.

i. Le droit de rupture unilatérale dans les CDI

C’est le plus ancien et ce droit de rupture unilatéral dans les relations contractuelle à
durée indéterminée a d’abord été consacré dans le contrat de travail.
La jurisprudence a posée que s’il s’agit d’un CDI, alors pour préserver la liberté des
parties et surtout du salarié, chaque partie a le droit de rompre le contrat de travail.
Rupture avant terme par le salarié : Démission
Rupture avant terme par l’employeur : licenciement.

Cette faculté a été étendue petit à petit à tous les CDI et notamment arrêt de la 1ère
chambre civile du 5 février 1985 : pose en règle générale qu’au-delà du contrat de travail
chaque partie à le droit de rompre avant terme le contrat, pour éviter les
engagements perpétuels.
C’est ce qui conduit le conseil constitutionnel, dans un arrêt du 9 novembre 1999 : de
dire que ce droit est un principe à valeur constitutionnel.
Il ne peut être radicalement supprimé ou ne peut être entravé, ce que traduit la décision de la
chambre sociale de la cour de cassation dans un arrêt du 24 juin 2009 : la cour de
cassation montre l’importance de ce droit, que l’on ne peut n’y annuler, n’y
contraindre.
On avait un C de travail à durée indéterminée : il m’était un préavis du 12 mois à
l’employeur pour licencier un salarié.
Le salarié pense qu’il a le droit à des dommages et intérêts. La cour de cassation va
considérer que cette clause qui prévoit un préavis exorbitant du droit commun,
compte tenu de l’objet du contrat de travail, interdit en réalité toute résiliation
unilatérale par l’employeur et par conséquent, elle écarte la demande du salarié.
Elle consacre ainsi le droit de rupture unilatérale.

Cet arrêt de 2009 fait écho à la décision du conseil constitutionnel.

Ce droit de rupture unilatérale qui ne peut être supprimé, s’exerce de façon discipliné. S’il ne
peut pas être supprimé, la cour de cassation peut sanctionner un usage abusif de
ce droit.
Ne peut s’en prévaloir de manière brutale, intempestive et doit prévoir un préavis
raisonnable.

7
Cela montre que cette prérogative unilatérale, même si elle est d’ordre public, doit être
utilisée sans abus, car elle pourrait engager la responsabilité contractuelle et des
dommages et intérêts.

On peut ajouter que ce droit de rupture unilatérale est encadré par la loi.
Exemple :
La démission, dans le contrat de travail, obéit à des contraintes souples.
Il suffit que le salarié respecte un préavis.
Mais le droit de rupture unilatérale de l’employeur est soumis à des contraintes : il doit
licencier que pour une cause réelle et sérieuse et doit respecter la procédure de
licenciement.

Le droit de rupture unilatérale n’est pas exercé dans les mêmes termes pour les parties.

Exemple :
Pour le bail d’habitation.
Le droit de rupture unilatérale pour le propriétaire est plus étroitement encadré par la
loi pour protéger le locataire considéré comme faible), alors que ce n’est pas le cas
pour le locataire.

Pour les contrats à durée déterminée, la durée est un élément essentiel du contrat. Il
n’y a pas de droit de rupture unilatérale du contrat.
Le juge n’accorde la résolution judiciaire que si le manquement est suffisamment
grave.

Depuis 1998, les choses ont changées, et un droit de rupture unilatérale a été consacré dans
tous les contrats (CDD et CDI) en cas de manquement grave de l’une des parties à ses
obligations

ii. Le droit de rupture unilatérale dans les CDD et CDI en cas de


manquement grave de l’une des parties à ses engagements
contractuels

L’évolution date de l’arrêt de la 1ère chambre civile du 15 octobre 1998.


En droit français, la résolution passe en principe par la résolution judiciaire.
En 1998, la cour de cassation va autoriser l’une des parties, quand elle est victime
d’un manquement grave de l’autre à ses obligations contractuelles, a notifier à
l’autre la rupture du contrat sans passer par une action en justice. Cette notification
de la rupture entrainera la rupture du contrat.

Celui qui rompt le contrat unilatéralement, le fait à ses risques et périls.

Un comportement grave de l’une des parties, une inexécution grave de l’une des
parties. Cela doit placer l’autre partie, dans une situation d’urgence dont une réaction
immédiate s’impose.
Ce droit de rupture est une sorte de justice privée, qui fait penser à l’exception d’inexécution.

En 1998 : on s’aperçoit que la jurisprudence ce fonde sur l’article 1134 du code civil et
sur l’exigence de bonne foi. Elle justifie de donner à l’une des parties, un moyen efficace.

a) Le critère :
C’est le manquement grave de l’une des parties à ses obligations.
Un manquement grave :
- Manquement à une obligation essentielle du contrat, on peut estimer qu’il y a un
manquement grave qui justifie pour l’autre partie un moyen de réaction
adapté,
- Manquement grave même s’il porte sur une partie plus accessoire, mais s’il traduit un
comportement qui contredit directement l’esprit du contrat : par son
comportement, l’une des parties empêchent l’exécution du contrat. Un

7
manquement à l’exigence de bonne foi qui rend impossible l’exécution du contrat.
Cela justifie la rupture unilatérale, parce les visas de l’arrêt de 1998 rappel
l’article 1134.

Si la rupture unilatérale est contestée par la suite, le juge qui admet que ce pouvoir
a été utilisé a bonne escient, il doit faire ressortir la gravité du manquement.

b) Effets
Celui qui utilise ce droit le fait à ses risques et périls.
S’il veut rompre unilatéralement le contrat, en notifiant la rupture, le fait à ses
risques et périls, parce que l’autre partie pourra toujours contester le bien fondé
de cette rupture.

Le débiteur défaillant peut la contester en justice, et si le manquement n’est pas


suffisamment grave, et bien on va considérer que le créancier a commis une faute qui
devra être sanctionnée : soit par l’octroi de dommages et intérêts, soit une résolution
à son tors, soit le maintient forcé du contrat (l’exécution forcée du contrat). Le juge des
référés peut exiger l’exécution forcée du contrat.

L’idée est que cette intervention a postériori du juge garantie le fait que les intérêts de
l’autre partie au contrat sont bien respectées, et que ce pouvoir unilatéral n’est pas
utilisé abusivement.

Ce pouvoir doit être utilisé de bonne foi en respectant un délai de préavis pour ne pas
placer l’autre partie dans une situation de difficulté.

Comme cette rupture est dangereuse, la victime pourra préférer utiliser une clause
résolutoire.

Conclusion :
On peut dire que aujourd’hui, dans certains cas, il y a place pour des mécanismes
unilatéraux : soit de modifier le prix de certains contrats soit de rompre avant
terme un contrat.
Ces mécanismes sont étroitement encadrés, parce que c’est un droit bilatéral par
essence.
Ces mécanismes unilatéraux permettent à une des parties de modifier le contrat ou
rompre avant terme, comme il présente des dangers, on fait appel au juge pour
intervenir a postériori. On fait appel au juge en tant que tiers neutre pour éviter que
le destin du contrat ne soi placer entre les mains d’une seule des parties.
On observe que le juge va imposer aux parties, une certaine procédure dans
l’utilisation de ces prérogatives unilatérales.
Le juge intervient comme un contrepouvoir en imposant indirectement aux parties de
motiver l’exercice de leur pouvoir unilatéral.

Section 2 : la révision du contrat par le juge réhabilité


On est obligé de partir du principe : le juge n’a pas de pouvoir général de modification
des termes du contrat. Parce qu’un tel pouvoir général contreviendrait à l’article
1134 du code civil : force obligatoire du contrat.
C’est ce que dit la jurisprudence depuis 1876.

On constate des mécanismes qui permettent parfois, ponctuellement, au juge de


contrôler certaines clauses du contrat, d’en modifier certains termes, pour
permettre son exécution dans la durée.

1. L’exclusion de la révision par la juge pour imprévision

7
On a vu que les parties pouvaient intégrer dans leur contrat une clause de renégociation si les
circonstances changent.
Si elle n’est pas insérer à l’acte, le juge n’a pas le pouvoir de modifier le contrat pour
faire face à un changement de circonstances économiques ou dans la situation
respective des parties qui pourrait intervenir sur la durée.

Arrêt de référence : Canal de Craponne du 8 mars 1876 : le contrat remontait au 16e


siècle. Les circonstances avaient changées. L’une des parties demandaient de réviser la
redevance qui n’était plus adaptée.
Les juges vont énoncer que la règle de la force obligatoire du contrat est une règle
générale et absolue qui régit aussi les contrats a durée successive, donc il n’appartient
pas aux tribunaux de modifier le contrat et de se substituer aux clauses négociées
par les parties à l’origine, même si cette modification semble justifiée.

Ce dont il est question ici, c’est une révision du contrat parce que les circonstances
économiques ont changées en cours d’exécution du contrat et que cela n’était pas
prévisible.
Il faut le distinguer d’un déséquilibre qui existait depuis le départ que les parties ont
assumé.
La révision pour imprévision a un concept particulier, elle intervient en cours
d’exécution et imprévisible.

Ce n’est pas la force majeure : parce que c’est un évènement qui rend impossible la
poursuite de la relation contractuelle.

La position française affirmée dans l’arrêt de 1876 est affirmé dans d’autres arrêts :
chambre commerciale du 18 décembre 1999.

Plusieurs raisons :
- On a peur que le juge renforce l’instabilité contractuelle et l’insécurité
juridique,
- Le juge n’a pas de compétence particulière en matière de compétence
économique et n’a pas de compétence pour fixer le juste prix. Cela l’empêche
d’établir le juste équilibre.

Cette position de principe est critiquable, parce qu’à l’étranger, des pays admettent la
révision du contrat sans que cela provoque une insécurité juridique.

Le juge administratif adopte une position différente. Le juge administratif admet une
possibilité d’adapter les termes du contrat en considérant que c’est une manière
d’assurer la continuité du SP.

Les parties peuvent toujours adapter les termes du contrat, en droit privé. Ils peuvent
même prévoir une clause de renégociation.
Il est toujours possible à une partie que les termes du contrat ne sont plus adaptés, si le
contrat est a durée indéterminée de faire valoir son droit de rupture.
Il arrive que pour certains contrats, le législateur est prévu des mécanismes de
rééquilibrage du contrat au fil du temps, notamment en matière de rente viagère, de
bail,…

On observe que ponctuellement, le juge a un pouvoir de révision, qui lui est accordé
par la loi ou la jurisprudence.

3. Les pouvoirs de révision du juge actuellement consacré

Le juge se voit accordé par la loi ou la jurisprudence un droit de révision, d’adaptation ou


de neutralisation de certaines clauses. Il peut le faire sur habilitation législative ou la

7
jurisprudence. On observe que dans certains cas, c’est le juge qui va créer ces pouvoirs de
révisions.

a. Les habilitations législatives : le régime des clauses pénales et


des clauses abusives

Le régime des clauses pénales

C’est une clause que l’on peut introduire dans un contrat, et elle prévoit par avance
les conséquences de l’inexécution de certaines obligations.
Exemple : régler une amende forfaitaire en cas de retard de livraison.

Elle la prévoit par une évaluation forfaitaire des dommages et intérêts dus.

Intérêt de cette clause : les dommages et intérêts sont forfaitairement évalué, et


donc il ne sera pas utile d’aller devant le juge.
On aura donc une sanction sans recours au juge.
On évite que le juge fixe les dommages et intérêts.

2ème intérêt : cette clause joue comme une menace, on dit qu’elle a un aspect
comminatoire.
Le montant de l’indemnité prévu par avance est dissuasif.

Cette clause pénale peut avoir un domaine limité (les retards dans l’inexécution) ou
peut viser la qualité de la prestation.

C’est une forme de justice privée, parce qu’ici la sanction de l’inexécution joue
automatiquement sans recours au juge. Son intervention n’est pas requise pour
mettre en œuvre la sanction et évaluer les dommages et intérêts.

Cette clause peut accroitre le pouvoir de la partie forte, en raison des abus constatés, le
législateur en 1975 a voulu limiter cette clause en donnant au juge un pouvoir
modérateur des clauses pénales lorsqu’elles fixaient un montant excessif ou
dérisoire.
Cette clause est consacrée à l’article 1152 du code civil : le juge pourra a posteriori,
si la clause pénale est mise en œuvre et contestée, le juge pourra réduire ou augmenter
la pénalité conventionnelle pour la ramener à de juste proportion.
Le but est d’accorder un pouvoir de révision dans les hypothèses d’excès.

La condition est que la clause pénale soit manifestement excessive ou


manifestement dérisoire.

Un bilan montre que le juge n’a jamais abusé de son pouvoir de révision des clauses
pénales, il a su s’autolimiter en posant un certain nombre de règles qui limitent les
risques de dérivent liées à l’intervention du juge.
Les règles :
- Le juge se place, au jour où il statut. Il n’utilise son pouvoir d’intervention qu’en
cas de déséquilibre manifeste, observé de manière objective.
- Il est prévu, en jurisprudence, que si l’indemnité est excessive et qu’on la
diminue, le juge ne peut la diminuer que jusqu’à la valeur du préjudice.
Cependant, le juge n’est jamais tenu de la diminuer à la valeur du préjudice, il
peut, pour lui maintenir un aspect dissuasif, fixer une pénalité plus élevée que le
préjudice.
Le juge tient compte de la volonté des parties. Est-ce qu’elle avait une valeur de
dissuasion ? Si c’est le cas, il fixe une valeur légèrement supérieure au
préjudice.

7
- Lorsque le juge veut réduire l’excès ou évaluer à la hausse une pénalité dérisoire, il
doit spécialement motiver sa décision pour faire apparaitre que la clause
pénale était excessive ou dérisoire.

La jurisprudence développée depuis 1975 : le pouvoir de révision est étroitement


encadrée par un certain nombre de principe.
En pratique, on observe que ces clauses pénales sont très fréquentes dans les
contrats. Puisqu’elles permettent d’éviter de passer pas le juge.
La clause pénale joue dés que l’inexécution est avérée, et il n’a pas à prouver un
préjudice, mais seulement l’inexécution.

Ces clauses pénales ont un régime particulier, puisqu’elles accordent au juge un pouvoir de
révision. Ce régime particulier, le juge a toujours été soucieux de le limiter aux
clauses pénales. Il ne peut être le cas des clauses voisines.
Ainsi le pouvoir de révision s’applique aux clauses pénales mais pas aux clauses de
dédits.

Clause de dédit : elle joue différemment, elle prévoit une contrepartie pécuniaire à
l’exercice d’une option.
Par exemple : l’indemnité d’immobilisation est une clause de dédit, c’est une faculté
offerte au bénéficiaire de la promesse.
Il n’y a pas d’inexécution, il y a l’exercice d’une option.

De la même manière, si on prévoit au contrat qu’une résiliation anticipée au contrat


donnera lieu à une indemnité importante, la cour de cassation dans l’arrêt du 17
juin 2009 considère que cette indemnité est attachée à l’exercice d’une option et par
conséquent ce n’est pas une clause pénale, mais une forme de clause de dédit.
Il ne peut donc utiliser son pouvoir de révision.

Ce pouvoir de révision des clauses pénales s’applique aussi au droit administratif.

La législation de lutte contre les clauses abusives

C’est un autre exemple d’habilitation législative qui va autoriser le juge a neutraliser une
clause abusive, puisque la sanction (si la clause est reconnue abusive) est que la clause
est réputée non écrite.
On continu a appliquer tout le contrat moins la clause.

Le champ est plus réduit que le droit applicable aux clauses pénales. Les clauses pénales
peuvent figurer dans tous les contrats.
Les clauses abusives ne concernent que les contrats de consommations. C’est
l’article L 132-1 du code de la consommation.
Le but est de redonner au juge un pouvoir de rééquilibrage dans ce type de relation
très déséquilibrée.

Qu’est ce qu’un consommateur ?


Est considéré comme consommateur ou non professionnel, qui peut se prévaloir de
l’article L132-1, celui qui conclu un contrat qui n’est pas en rapport direct avec son
activité professionnelle.

Le critère est posée par la jurisprudence depuis 1995. La jurisprudence est venue le préciser
recemment, en disant que l’accessoire suit le principale.
Par exemple un contrat d’assurance sera considéré comme professionnel sur le prêt
est professionnel, alors qu’il sera considéré comme un contrat de consommation si
le contrat de prêt est non professionnel.
Arrêt du 14 juillet 2009 (à vérifier).

7
Sous l’article 1134 : l’article L132-1 du code de la consommation.

Dans l’article L132-1 : les clauses abusives sont les clauses qui ont pour objet ou
pour effet de créer, au détriment du consommateur (partie faible) un déséquilibre
significatif entre les droits et obligations des parties au contrat.

Une définition très générale.


Exemple : clause qui réduit à un délai de quelques jours les réclamations que peut
faire un consommateur si le professionnel ne respecte pas ses obligations et fixerait en plus
des formes contraignantes pour faire une réclamation = clause abusive.
Exemple : une clause qui limiterait les dommages et intérêts du consommateur à un montant
très faible = clause abusive.

La législation sur les clauses abusives s’appliquent à tous les contrats de


consommation et non seulement les contrats d’adhésions.

Une clause abusive ne porte pas forcement sur les éléments principaux du contrat, il
peut s’agir des éléments accessoires.
Ce qui compte c’est le déséquilibre global créé sur la relation contractuelle.

L’appréciation du caractère abusif se veut très concrète : on ne considère pas la


clause isolement, on prend en compte l’ensemble des autres clauses du contrat,
même l’ensemble des circonstances qui ont présidés à la conclusion du contrat.
En gros, une clause qui donne un avantage au professionnel peut être compensée
par une clause donnant un avantage au consommateur.

La sanction applicable : elle est sanctionnée par une nullité partielle parce que
l’ensemble des clauses du contrat sont applicables. Cette sanction est jugée de
façon dissuasive vis-à-vis du professionnel.

La protection du consommateur passe par un double mécanisme. D’abord le pouvoir


règlementaire peut définir à priori un certain nombre de clauses qui sont
présumées abusives.
Le juge peut lui aussi déclarer une clause abusive, d’après habilitation législative.

i. Un mécanisme préventif règlementaire.

Le gouvernement peut pas décret en CE, en ayant demandé l’avis de la commission


des clauses abusives, pour dire que telle ou telle clause est présumées abusive.
Cela résulte de l’article R 132-1 et R 132-2 :
- R 132-1 : liste de clause présumée de manière irréfragable abusive. C'est-à-dire
que le juge devra les réputer non écrites et le professionnel ne pourra pas
rapporter la preuve contraire. On les appelle les clauses noires,
- R 132 – 2 : les clauses grises : elles sont présumées abusives, mais c’est une
présomption simple. C'est-à-dire que le professionnel pourra toujours prouver
que la clause n’est pas abusive, qu’elle n’a pas pour objet ou pour effet de créer un
déséquilibre significatif des droits et obligations des parties.

Ce mécanisme préventif a ses limites, puisqu’il ne vise que certaines clauses.


Ce pouvoir règlementaire est doublé d’un mécanisme qui censure a posteriori par le juge.

ii. Un mécanisme de censure a posteriori par le juge

Le juge sera sollicité pour une clause grise.


En dehors des clauses visées par l’article R 132-1 et R 132-2, il existe des clauses blanches
qui ne sont pas visées par le pouvoir règlementaire, le juge pourra toujours les
considérer comme abusives si il montre que la clause a pour effet de créer un
déséquilibre significatif.

7
Cette clause est appréciée au regard de l’ensemble des clauses du contrat et la
preuve devra être apportée par le consommateur in-concreto.
Le caractère abusif peut venir du fait qu’elle soit ambigüe.

Les textes prévoient que même si le consommateur ne l’a pas demandé, le juge
peut soulever d’office que la clause est abusive.
C’est une faculté et non une obligation.

Les clauses abusives ont fait l’objet d’une directive européenne, la communauté
européenne est plus stricte, la CJCE par l’arrêt du 4 juin 2009 a dit que le juge avait
l’obligation de juger d’office de caractère abusif d’une clause, même si le
consommateur ne l’a pas demandé.

On observe que sur d’autres clauses, ponctuellement, le juge lui-même s’est parfois
accordé certains pouvoirs de révisions du contrat au-delà de ses habilitations
législatives spécifiques.

b. Le pouvoir du juge au-delà des habilitations législatives

Il s’appuie sur des textes très généraux, qui lui donnerait le pouvoir de réviser telle ou telle
clause.
Parfois le juge va prendre appui sur l’article 1134 alinéa 3 du code civil : les contrats
doivent être exécutés de bonne foi.

Il parfois neutraliser des clauses résolutoires au nom de cette exigence de bonne foi.

Parfois, il se base sur l’article 1131 du code civil : l’exigence de cause pour neutraliser
des clauses.

i. La clause limitative de responsabilité

Cette clause limitative doit être distinguée de la clause pénale.


C’est la clause stipulée au contrat qui prévoir un plafond d’indemnisation en cas de
mise en jeu de la responsabilité contractuelle, plafond d’indemnisation qui
s’imposera au juge.

La clause limitative de responsabilité jouera s’il y a inexécution des obligations contractuelle,


mais il faut que la responsabilité contractuelle soit mise en œuvre et donc que l’on
prouve un préjudice.

La clause ne pourra pas dépasser le plafond, on fixera l’indemnisation en fonction du


préjudice. Le juge ne peut pas dépasser le plafond fixé.

Cette clause permet d’évaluer le coût de l’inexécution et de s’assurer en fonction


de cela.
Le juge ne peut pas moduler la clause, il se limite au plafond.

Article 1150 du code civil : il admet les clauses limitatives de responsabilité et leur
efficacité, mais qui prévoit une limite.
La limite : La clause limitative de responsabilité sera écartée en cas de dol et de
faute lourde.

Le dol : c’est une faute intentionnelle, donc celui qui la commet ne peut se retrancher
derrière une clause de limitation.
On perd le bénéfice du plafond conventionnellement institué.
La faute dolosive fait perdre le bénéfice de la clause limitative de responsabilité.

7
La faute lourde : elle est tellement grave qu’elle est presque intentionnelle. On peut
envisager de 2 manières :

- Une approche dite subjective : elle se base, pour la prouver, sur le


comportement du débiteur qui traduit son inaptitude à assumer les
obligations souscrites. Le comportement du débiteur est tellement fautif, qu’il
n’était pas apte à réaliser les obligations du contrat.
Il va falloir, pour le créancier, d’être en mesure de rapporter la preuve de l’inaptitude.

- Une approche dite objective : une faute lourde est une faute qui porte sur une
obligation essentielle du contrat. Le débiteur doit donc la respecter.
Il faut comprendre qu’elle facilite la preuve pour le créancier, parce qu’il n’aura
pas à rapporter la preuve des circonstances de l’inexécution.

Pendant longtemps, la jurisprudence admettait la double approche de la faute lourde,


soit subjective ou objective.
C’était la position qui était retenue avant 2005, compte tenu d’un flottement de la
jurisprudence, le 22 avril 2005 : la chambre mixte de la cour de cassation, il retient
une approche subjective.

La faute lourde est donc celle qui traduit l’inaptitude du débiteur à assumer les
obligations souscrites. Il faudra alors démontrer que le comportement du débiteur montre
une négligence.
Le seul retard de livraison ne suffit pas à montrer que le débiteur n’était pas apte a
assurer ses engagements, il va falloir montrer pourquoi.

La preuve est plus délicate, et même très difficile à rapporter pour le créancier, car
il ne sait pas forcement les circonstances.

En cas de dol ou de faute lourde, on pourra neutraliser la clause limitative de


responsabilité.

Mais ces clauses limitatives de responsabilité ont données lieu à l’arrêt Chronopost du 22
octobre 1996 sous le visa de l’article 1131 du code civil : la cour de cassation répute
non écrite une clause limitative de responsabilité qui fixait un plafond
d’indemnisation dérisoire en cas d’inexécution par Chronopost de ses obligations.

Fait : un professionnel envoi un coli, dans lequel, il y avait toute une documentation
permettant de participer à un marché public. Le contrat avec Chronopost n’était pas un
contrat professionnel, mais concernant les clauses limitatives de responsabilité et sur le
fondement de l’article 1131, le juge neutralise l’effet de plafond et oblige a réparer
l’ensemble du préjudice.
L’arrêt rappel d’abord que Chronopost est spécialiste du transport rapide et s’était engagé au
livrer le prix. Elle considère que la clause limitative de responsabilité, du fait du
montant dérisoire qu’elle fixe, contredit la portée de l’engagement pris et prive le
contrat de tout intérêt pour le cocontractant de Chronopost.

Donc il faut :
- montrer qu’il y a manquement d’une obligation essentielle,
- La clause limitative de responsabilité, par le montant dérisoire qu’elle fixe
contredit la porte de l’engagement pris. Chronopost n’est pas soumis à une
sanction assez élevée.

Cette jurisprudence a été contestée, parce que l’on utilise le fondement de la cause, qui est
général, pour provoquer une nullité partielle alors que normalement l’absence de cause
renvoi à une nullité de tout le contrat.

On juge que le fait de réputer la clause non écrite est plus pénalisant pour
Chronopost que d’admettre la nullité totale du contrat.

7
Cet arrêt Chronopost a connu assez peu d’application entre 1996 et 2006.
A partir de 2006, les choses changent et on voit que des arrêts vont être rendu sur
la base de l’article 1131 mais aussi l’article 1134 avec l’exigence de bonne foi.

A la fois dans le domaine du contrat de transport mais aussi d’autre contrat :


L’arrêt de la chambre commerciale du 13 février 2007, FORECIA qui applique la
jurisprudence Chronopost, dans un contrat complexe de fourniture de logiciel. Avec
les visas des articles 1131 e 1134.

Un autre arrêt en dehors du domaine de contrat de transport, arrêt du 18 décembre 2007 :


il concerne un contrat entre EDF et une usine qui avait pour activité l’incinération de certaines
substances et donc de fourniture d’électricité. Cet arrêt traduit un certain retour en arrière
dans la mesure où il ne va pas retenir que la clause est réputée non écrite, parce qu’il
considère que EDF par les termes de son contrat avait prévu des ruptures du contrat et que
par les clauses du contrat, il limitait sa responsabilité. Par conséquent la cour de
cassation va dire que EDF ne s’était pas engagé a fournir du courant en continu, il
avait prévu des hypothèses de rupture inopinée.
L’arrêt rappel que pour que la clause soit réputée non écrite il faut :
- Une atteinte à l’obligation essentielle,
- Que la clause, par le plafond dérisoire, prive tout intérêt de l’une des parties.

On peut s’étonner qu’EDF ne fournisse pas du courant en continu.

Les solutions ne sont donc pas toujours prévisibles. Entre professionnel, il faut donc
invoquer la jurisprudence Chronopost en plus de la faute lourde.

On voit que la jurisprudence a trouvé un moyen de réputer non écrite la clause


limitative de responsabilité.
L’article 1131 pourrait s’appliquer à d’autres clauses que celle limitative de
responsabilité, même si pour le moment ce n’est pas le cas.

ii. La clause résolutoire

Article 1134 alinéa 3 : le juge l’a utilisé pour neutraliser les effets d’une clause qui est la
clause résolutoire.

Clause résolutoire : c’est une invention de la pratique non encadrée par les textes.
C’est celle qui prévoit, qui stipule, que le contrat sera résolu de plein droit, c'est-à-
dire résolue sans passer par le juge, en cas d’inexécution de telle ou telle
obligation.
Elle met en œuvre une nouvelle sanction : mettre fin à la relation contractuelle.

Cette clause résolutoire présente des dangers et est contraire au principe de


résolution judiciaire du contrat qui est affirmée à l’article 1184 du code civil. Il
précise que la résolution du contrat passe par une action en justice et que c’est le
juge qui examine que l’inexécution est assez grave pour justifier cette sanction
ultime qui est la résolution.

Les parties ont neutraliser les sanctions résolutoires du juge, et même un manquement
minime peut entraîner la résolution du contrat.
Cette clause présente des abus et donc a été jugée abusive en cas de profit pour la
partie forte du contrat.

La jurisprudence a utilisée l’article 1134 alinéa 3 pour poser un principe : la clause


résolutoire ne pourra jouer que si elle est mise en œuvre de bonne foi.

7
Le juge pourra donc neutraliser les effets de cette clause, en l’absence de bonne
foi.

Celui qui a cru s’abriter derrière la clause résolutoire, commettra une faute en cas de
mauvaise foi.

La bonne ou la mauvaise foi dans la mise en œuvre de la clause résolutoire : (on ne


tient pas compte que les parties soient professionnelles ou non) cela veut dire que si le
créancier par son comportement a placé le débiteur dans l’impossibilité d’exécuter
correctement ses obligations ou que si le créancier a lui-même manqué à ses
obligations, il ne peut pas se prévaloir de la clause résolutoire.
Un créancier qui par son comportement rend plus difficile ou empêche l’exécution correcte
des obligations du débiteur. De même, concernant le comportement du débiteur.

En cas de mauvaise foi, le juge s’autorise à neutraliser les effets de la clause


résolutoire, donc on retombe dans le principe de résolution judiciaire du contrat.

Ce qui compte c’est celui qui entend se prévaloir de la clause résolutoire : arrêt de la
3e chambre civile du 24 septembre 2003 : peu importe la bonne ou mauvaise foi du
débiteur.

La clause résolutoire ne pourra opérer résolution de plein droit que si le créancier


qui l’invoque est de bonne foi.

La mauvaise foi peut venir du fait de ne pas laisser un temps de délai suffisant pour
permettre au débiteur de s’exécuter.

Ce que le juge ne peut pas faire, s’est apprécier si le manquement est suffisamment
grave pour justifier la résolution, pour justifier le jeu de la clause résolutoire.

Sur cette clause résolutoire on va ajouter des précisions. Cette clause résolutoire peut
être appréciée dans la protection des consommateurs (si elle donne un avantage trop
important aux professionnels) comme une clause abusive.

Une autre manière d’échapper au jeu de la clause résolutoire : se fonder sur les
termes mêmes du contrat, parce que la clause résolutoire vise certains
manquements mais pas tous les types de manquement aux obligations du contrat.

On peut s’apercevoir que la clause résolutoire est soumise à des exigences


formelles (délais de préavis,…) si elles ne sont pas respecter, le créancier, même de
bonne foi se trouve privée du bénéfice de la clause résolutoire.

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