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DOSSIER FMC Samuel Salama,

Florent Fuchs,
Anne-Claire Donnadieu,
René Frydman

Service de gynécologie-
obstétrique et médecine
de la reproduction,
hôpital Antoine-Béclère,
APHP,
157 rue de la porte de Trivaux,
92141 Clamart.

Courriel :
samuel.salama@free.fr
DR/Fotolia

Métrorragies du 1er trimestre


de la grossesse
Les métrorragies sont une des principales causes de consultation aux urgences gynécologiques.
L’orientation diagnostique n’est pas la même selon que la patiente est enceinte ou non.
C’est aussi parfois à l’occasion de cette consultation que la patiente découvrira sa grossesse.
Nous nous intéressons ici aux métrorragies survenant durant le 1er trimestre de la grossesse.
Les deux principales pathologies à rechercher en priorité sont la grossesse extra-utérine (GEU)
et la fausse couche spontanée (FCS). Le diagnostic s’établira grâce à un examen clinique général
et gynécologique mais aussi et surtout grâce à 2 examens paracliniques : l’échographie pelvienne
sus-pubienne et endovaginale et le dosage de la composante β de l’hormone gonadotrophine
chorionique (βhCG) plasmatique.
Il est essentiel, en parallèle de la recherche étiologique, d’évaluer le retentissement
et la tolérance de la perte sanguine.
DOSSIER FMC Métrorragies du 1er trimestre de la grossesse

Épidémiologie
Vingt à vingt-cinq pour cent des grossesses saignent au
1er trimestre. Environ la moitié évolueront vers une FCS et
l’autre vers un accouchement ; on retrouvera 4 % de GEU et
4/1 000 de môles. Une étude prospective récente a évalué
l’incidence et le devenir des métrorragies avant 22 SA. Elle
retrouve un taux de fausses couches comparable de 12 % cor-
respondant à la moitié des femmes qui saignent. Les grossesses
ayant saigné et évoluant vers l’accouchement ont un taux de
mortalité périnatale et de prématurité par rapport aux grossesses
sans métrorragies respectivement multiplié par 1,3 à 5 et 1,2 à 2,3.
Après fécondation in vitro (FIV), on observe un taux de sai-
gnements au 1er trimestre plus élevé que lors des grossesses
spontanées. Cela peut être expliqué par la disparition d’un
deuxième œuf (lyse d’un jumeau), plus fréquente après FIV. Fig. 1 - Grossesse extra-utérine dans la trompe gauche (vue cœlioscopique).
Le taux de fausses couches après micro-injection intracyto-
plasmique (ICSI) est de 19,8 % et ne semble pas significative-
ment différent du taux de FCS après FIV (21 %) ou de ce qui Avortement spontané (FCS)
est observé en fécondation naturelle (FIVNAT 1999). Le tableau clinique est souvent celui de métrorragies rouges
Globalement enfin, en France, d’après le relevé du pro- de moyenne à forte abondance parfois accompagnées de
gramme de médicalisation des systèmes d’information caillots et associées à des douleurs hypogastriques à type de
(PMSI), plus de 63 000 patientes ont été hospitalisées en coliques utérines. À l’examen clinique, l’utérus est de petite
secteur public et en secteur privé durant l’année 1999 pour taille pour l’âge gestationnel, il n’existe pas de masse
une FCS, et près de 70 % ont eu une aspiration endo-utérine. annexielle palpable et les signes « sympathiques » de gros-
sesse ont souvent disparu. Parfois le col peut être ouvert et on
Étiologie peut voir l’œuf en cours d’expulsion. À l’échographie, on peut
observer plusieurs images différentes : un sac gestationnel
Grossesse extra-utérine (GEU) intra-utérin contenant un embryon sans activité cardiaque
La grossesse extra-utérine est une des causes les plus graves (grossesse arrêtée) ou un sac gestationnel intra-utérin de
de saignement au 1er trimestre de la grossesse, car elle peut grande taille (> 30 mm), souvent de forme non arrondie,
mettre en jeu rapidement le pronostic vital de la patiente. hypotonique, sans vésicule vitelline ou comportant une vési-
Environ 2 % des grossesses se nident en dehors de l’utérus ; cule vitelline de grande taille sans embryon associé (gros-
ce taux est en augmentation depuis 30 ans en raison de la sesse non embryonnée ou œuf clair), ou enfin des débris ovu-
hausse des facteurs de risque. Les principaux facteurs de laires rendant le diagnostic difficile en l’absence de preuve
risque de GEU sont l’antécédent de GEU (OR = 8,3), l’antécé- préalable d’une grossesse intra-utérine (échographie).
dent de salpingite ou d’infection pelvienne (OR = 6), l’antécé- La FCS est d’origine chromosomique dans 70 % des cas avant
dent de chirurgie tubaire ou de lésions tubaires (OR = 11), le 6 SA et dans 50 % des cas dans les 10 premières SA. Ces ano-
tabagisme (OR = 2,3), la contraception par stérilet (OR = 5) malies sont favorisées par l’âge maternel et le vieillissement
ou par microprogestatif (OR = 2), l’exposition in utero au DES des gamètes. Dans 15 à 20 % des cas, elles sont idiopathiques
(OR = 5), la procréation médicalement assistée (OR = 8), et (Cf. fausses couches à répétition).
enfin l’âge  40 ans (OR = 2,9). Le risque de FCS est d’environ 17 % en l’absence d’antécédent
La GEU se nide le plus souvent dans la trompe (fig. 1), altérant et de 18 % après un antécédent. Il est donc important de
alors sa paroi et érodant les vaisseaux. L’évolution se fera vers rassurer les patientes après la première fausse couche, et de
un hématosalpinx puis vers une rupture tubaire et un hémopé- ne commencer à s’inquiéter d’un problème de fausse couche
ritoine pouvant entraîner un choc hémorragique. Les autres à répétition qu’après la troisième.
localisations de GEU (épiploon, foie, ovaires…) peuvent
entraîner un hémopéritoine mais rarement des métrorragies. Métrorragies sur grossesse intra-utérine évolutive
Les métrorragies de la GEU sont classiquement décrites Il s’agit de saignements faiblement ou moyennement abon-
comme sépias, peu abondantes et récidivantes. Elles peuvent, dants, rouges, et pouvant faire craindre une FCS. Le volume
malgré tout, être abondantes et rouges ou être absentes, et utérin est ici en rapport avec l’âge gestationnel, le col est fermé,
sont le plus souvent associées à des douleurs pelviennes. il n’y a pas de masse annexielle (sauf un éventuel kyste de
l’ovaire ou corps jaune physiologique au début de la gros- des taux de βhCG plasmatique anormalement élevés pour le
sesse), et le cul-de-sac de Douglas est indolore. L’ échographie terme (supérieurs à 100 000 UI/mL).
montre un sac gestationnel intra-utérin avec un écho embryon- En cas de confirmation, un bilan d’extension complet devra
naire et une activité cardiaque. Les causes habituelles sont : la être réalisé (radio de thorax, scanner…) afin de pouvoir gui-
résorption d’un deuxième jumeau en début de grossesse que der la prise en charge.
l’échographie pourra mettre en évidence (lyse d’un jumeau), Dans tous les cas, il est indispensable, après le traitement par
un hématome sous-chorial (décollement trophoblastique) ou aspiration-curetage et examen anatomopathologique du
une endométrite déciduale de pronostic très défavorable. Le produit d’aspiration (permettant le diagnostic formel de
plus souvent, aucune cause précise n’est retrouvée ; le pronostic môle partielle ou complète), de suivre la décroissance des
est alors favorable pour 93 % des grossesses. βhCG jusqu'à négativation (afin de dépister la survenue
d’une tumeur trophoblastique gestationnelle [5-15 %], en
Causes cervicales cas de curetage incomplet). Cette surveillance des βhCG doit
L’ examen soigneux et systématique au spéculum permettra s’accompagner de la prise d’un contraceptif efficace pour une
de mettre en évidence des lésions cervicales le plus souvent durée de 6 mois (môle partielle) à 1 an (môle complète)
bénignes qui saignent facilement au cours de la grossesse : avant d’envisager une nouvelle grossesse. En cas de tumeur
– décidualisation : c’est la présence, au niveau du col, de cel- trophoblastique invasive ou de réascension des βHCG, un
lules semblables à celles de la caduque. Dans sa forme ulcé- traitement par méthotrexate pourra être institué.
rée, elle peut provoquer des métrorragies et faire évoquer le
diagnostic de FCS ou de lésion cervicale douteuse. Cette Avortements provoqués clandestins
lésion est acide acétique négative et ne prend pas le Lugol ; Bien que celles-ci soient de plus en plus rares, voire excep-
– cervicite : le vagin et le col sont rouges, la glaire est purulente ; tionnelles, il est indispensable de garder à l’esprit la possibi-
– ectropion simple ou infecté : la grossesse majore la symptoma- lité de manœuvres abortives nécessitant une prise en charge
tologie. Ils sont fragiles et saignent facilement au contact (exa- adaptée : hospitalisation de la patiente avec mise en route
men clinique, échographie endovaginale ou rapport sexuel) ; d’une antibiothérapie à large spectre le plus rapidement pos-
– polype muqueux : particulièrement sensible à la transfor- sible et prise en charge du contenu utérin.
mation déciduale, il doit être différencié de l’expulsion de
caduque. Il résiste à la traction et l’extrémité est lisse et non Autres causes
frangée ; Exceptionnellement, les métrorragies peuvent être liées à
– kystes glandulaires : lorsqu’ils sont ulcérés, la surface d’épi- des déchirures vaginales occasionnées par un rapport sexuel
thélium fragile est plus importante ; violent. Ces déchirures, souvent très hémorragiques, peuvent
– cancer du col : d’où l’intérêt du frottis cervico-vaginal en nécessiter une réparation chirurgicale au bloc opératoire.
début de grossesse.
Orientation diagnostique
Autres causes
La démarche diagnostique repose sur 4 éléments présentés
Grossesse môlaire ou môle hydatiforme dans le tableau 1. Une fois cette démarche réalisée, on suivra
La môle hydatiforme (fréquence 0,5-1/1 000 grossesses) est l’algorithme décisionnel représenté en figure 2.
une prolifération kystique des villosités choriales associée à
une dégénérescence tumorale du trophoblaste due à une tri- Prise en charge spécifique
ploïdie d’origine paternelle, parfois maternelle. Il existe les
môles partielles (où juste le trophoblaste est atteint avec Quel que soit le diagnostic étiologique, il est indispensable
développement d’un embryon, « môles embryonnées ») et les de réaliser, chez toute patiente de Rhésus négatif, enceinte,
môles complètes (pas d’embryon). La complication majeure qui saigne ou qui a saigné, une prévention de l’immunisation
est le choriocarcinome. Les môles hydatiformes sont plus fré- Rhésus D par injection intraveineuse (IV) de Rhophylac
quentes chez les patientes originaire d’Asie ou d’Afrique du 200 μg/2mL dans les 72 heures suivant les métrorragies
Nord, ou lorsque l’âge du père est avancé. Le diagnostic cli- après recherche d’agglutinines irrégulières (RAI).
nique est difficile mais la présence de signes « sympathiques »
de grossesse exacerbés, d’un utérus augmenté de volume par Grossesse extra-utérine
rapport au terme et éventuellement d’une protéinurie et de Une fois le diagnostic de GEU posé, il convient de mettre en
kystes de l’ovaire, peuvent faire redouter le diagnostic. Celui-ci œuvre un traitement qui soit adapté à l’état de la GEU mais
doit être évoqué sur une image échographique typique en aussi au désir de la patiente et à sa capacité d’observance du
« tempête de neige » associée à une absence d’embryon et sur traitement. Afin d’opter pour le traitement optimal, on
DOSSIER FMC Métrorragies du 1er trimestre de la grossesse

pourra s’aider du score de Fernandez. Ce score comporte les taux de βhCG sont faibles (< 500 UI/L), on peut décider
6 items allant de 1 à 3 points (minimum = 6, maximum = 18) d’une expectative avec contrôle des βhCG à 48 h. L’augmenta-
et est présenté dans le tableau 2. En fonction du score et de tion ou la stagnation du taux impose de reconsidérer la sur-
l’état de la patiente, 3 thérapeutiques sont envisageables : veillance et d’envisager une autre prise en charge.

Abstention thérapeutique Traitement médical


Ce traitement est envisageable si le score de gravité de Fernandez Le traitement médical par méthotrexate (MTX, antimitotique
est inférieur à 7. La patiente est peu ou pas symptomatique et inhibiteur de folates) est proposé pour des scores de gravité
 12 points. Les taux de réussite sont de 70 à 90 % dans ce
contexte. Le traitement consiste en une injection de MTX à
TABLEAU 1 Démarche diagnostique devant des métrorragies
1 mg/kg en intramusculaire. Il nécessite la réalisation d’un
du 1er trimestre
bilan préthérapeutique afin d’éliminer une contre-indication
Interrogatoire (hémogramme, fonctions rénale et hépatique). La sur-
❚ Antécédents obstétricaux (FCS multiples, accouchements prématurés, veillance du traitement se fait par le dosage des βhCG (J4, J7
GEU, chirurgie utérine ou tubaire, IVG chirurgicaux…)
puis hebdomadaire jusqu'à négativation). Le contrôle écho-
❚ Groupe sanguin et Rhésus
❚ Mode de contraception
graphique n’est pas nécessaire, car la récupération anato-
❚ Grossesse connue ou présumée ? mique ne se fait pas dans le même temps. Si les taux ne dimi-
❚ Grossesse spontanée ou induite par des techniques nuent pas, une 2 e injection de MTX à la même dose en
de procréation médicale assistée intramusculaire peut être proposée à J7. Il s’agira alors d’un
❚ Histoire de la grossesse : date des dernières règles, date du test de grossesse échec partiel. On ne réalisera pas de 3e injection et, dans ce
(sanguin et/ou urinaire) + échographies déjà réalisées pour cette grossesse
dernier cas, un traitement chirurgical sera réalisé (5 %).
❚ Histoire des saignements : spontanés ou gestes déclenchants
dans les dernières 24 heures, couleur des saignements (rouge/noir), Dans ces deux situations, (abstention thérapeutique et traite-
abondance des saignements (traces, caillots…) ment médical), il est indispensable d’avoir une adhésion
❚ Éléments associés : douleur abdominale diffuse ou localisée, complète de la patiente à la prise en charge.
fièvre, évolution des signes sympathiques de grossesse,
troubles du transit, signes fonctionnels urinaires, leucorrhées.
Traitement chirurgical
Examen clinique La voie d’abord préférentielle est la cœlioscopie, qui offre
❚ Signes généraux : constantes, pâleur, sueurs, marbrures, asthénie… une meilleure exploration de l’ensemble du pelvis et des suites
❚ Examen abdominal : recherche d’un point douloureux postopératoires plus simples. La laparotomie est à réserver
ou d’une défense, contracture
❚ Spéculum : origine (vaginale, cervicale, utérine), abondance, et type
aujourd’hui aux cas extrêmes. La cœlioscopie est indiquée si
(sang, débris, caillots) des métrorragies le score de Fernandez est supérieur à 13, si le taux de βhCG
❚ Toucher vaginal : ouverture du col, taille de l’utérus, douleur est supérieur à 10 000 UI/L, si l’échographie retrouve un
dans les culs-de-sacs latéraux, douleur dans le cul-de-sac de Douglas important hématosalpinx (> 4 cm), ou un embryon avec une
Échographie pelvienne (sus-pubienne et endovaginale) activité cardiaque ou un important hémopéritoine. Le traite-
❚ Endomètre : épaisseur, aspect, visualisation d’un sac intra-utérin ment chirurgical peut être conservateur (salpingotomie)
(à ne pas confondre avec un pseudo sac gestationnel) (fig. 3) ou radical (salpingectomie). Le choix entre ces
❚ Trompes : hématosalpinx, masse latéro-utérine 2 techniques est fonction de l’état de la trompe, des possibili-
ou sac gestationnel extra-utérin
❚ Épanchement intra-abdominal : dans la loge de Morrisson,
tés d’hémostase (échec du traitement conservateur) et des
dans le cul-de-sac de Douglas. antécédents de la patiente (antécédents de GEU et/ou de
❚ Ovaires : localisation du corps jaune plastie tubaire sur la trompe homolatérale). En cas de traite-
N.B : ment conservateur par salpingotomie, il est nécessaire de
– vrai sac gestationnel intra-utérin : tonique, arrondi, décalé par rapport suivre la décroissance des βhCG jusqu’à négativation.
à la ligne de vacuité avec un renfort hyperéchogène périphérique
(couronne trophoblastique) et contenant une vésicule vitelline, ou un embryon.
– pseudo sac gestationnel correspondant à une hématométrie, situé dans TABLEAU 2 Score de gravité de la grossesse extra-utérine selon Fernandez
le fond utérin avec un aspect plutôt triangulaire sans contour hyperéchogène.
1 point 2 points 3 points
βhCG plasmatiques quantitatifs (cinétique)
❚ Grossesse évolutive : doublement du taux de βhCG en 48h Terme (jours d’aménorhée) > 49  49  42
❚ Fausse couche spontanée : chute franche du taux de βhCG en 48h β hCG (UI/mL)  1 000  5 000 > 5 000
❚ Grossesse extra utérine : stagnation des βhCG en 48h Progestéronémie (ng/mL) 5  10 > 10
Douleur Nulle Provoquée Spontanée
N.B : la visualisation échographique par voie endovaginale Hématosalpinx (cm) 1 3 >3
d’un sac ovulaire intra-utérin n’est possible qu’au-delà de 1500 UI/mL
Hémopéritoine (cm3)  10  100 > 100
Enjeu du traitement en 2009 Avortement spontané
Le problème que pose la GEU aujourd’hui en France n’est Le traitement d’un avortement spontané va se décider au
plus la mortalité (1 décès par an en moyenne), mais plutôt terme d’une discussion avec la patiente. Il reste important
la fertilité future de ces patientes dont la GEU est un signe dans tous les cas d’accompagner la patiente lors du « deuil »
de pathologie tubaire. Des études sont actuellement en de cette grossesse débutante et de lui proposer un suivi
cours afin d’évaluer la meilleure thérapeutique à proposer. psychologique si elle le désire.

Fig. 2 - Arbre décisionnel devant


des métrorragies du 1er trimestre INTERROGATOIRE ET EXAMEN CLINIQUE

Cause vaginale
ou cervicale Échographie pelvienne

Sac gestationnel intra-utérin Vacuité utérine

Pas d’embryon
intra-utérin
Embryon visible βhCG plasmatiques
quantitatifs

Taille du sac

AC + AC - > 1 500 UI/mL < 1 500 UI/mL

> 30 mm < 30 mm

Réassurance LCC GEU probable GLI

< 15 mm

> 15 mm Doublement :
Cinétique βhCG
bonne évolutivité
+ écho à 48 h
z FCS

Grossesse
arrêtée (FCS)

Doute sur
évolutivité :
écho à 7 jours
Chute franche Stagnation
z FCS z GEU possible
Pas d’évolution
Évolution
favorable Quel que soit le diagnostic étiologique : prévention de l’immunisation Rhésus négatif par injection intraveineuse (IV)
[ou intramusculaire (IM)] de Rhophylac® 200 mg/2 mL dans les 72 heures suivant les métrorragies.
GIU : grossesse intra-utérine ; GLI : grossesse de localisation indéterminée ; GEU : grossesse extra-utérine ;
LCC : longueur crânio-caudale ; AC : activité cardiaque ; FCS : fausse couche spontanée.
DOSSIER FMC Métrorragies du 1er trimestre de la grossesse

Expectative
Elle peut être envisagée devant une grossesse non évolutive,
sans signes de décompensation maternelle, avec un âge gesta-
tionnel acceptable (taille du sac < 5 cm, LCC < 30 mm
[10 SA]). Cinquante pour cent des grossesses arrêtées pauci-
symptomatiques vont s’expulser spontanément dans les
7 jours, offrant alors à la patiente « une méthode plus natu-
relle », mieux acceptée et évitant la prise de médicaments.
Durant cette prise en charge, il convient de revoir la patiente
à 7 jours pour un contrôle échographique de la vacuité uté-
rine. Si l’expulsion de la grossesse n’a pas eu lieu ou est
incomplète, il est alors légitime de compléter la prise en
charge.

Traitement médical
Ce traitement est proposé aux patientes, car il est simple, Fig. 3 - Extraction de la grossesse extra-utérine après salpingotomie (vue cœlioscopique).
efficace et se déroule en ambulatoire à domicile. Il consiste
en la prise de misoprostol (exemple : 2 comprimés de
Cytotec x 3/j pendant 2 jours), préférentiellement par voie Conclusion
orale (publication de cas de décès maternels d’origine C’est parfois à l’occasion d’une consultation pour saigne-
infectieuse [endométrite et septicémie secondaire] en ments génitaux inexpliqués que la patiente découvre sa
Amérique du Sud avec la voie vaginale), ainsi que d’antal- grossesse. L’établissement du diagnostic étiologique de ces
giques de palier 2. Un rendez-vous pour contrôle échogra- saignements repose sur l’examen clinique complété d’une
phique de la vacuité utérine 10-15 jours après sera réalisé. échographie pelvienne, et dans certains cas du dosage quan-
Ce traitement peut être envisagé chez une patiente pauci- titatif des βhCG plasmatiques. Vingt-cinq pour cent des
symptomatique, et si le sac gestationnel est < 50 mm de grossesses saignent au 1er trimestre, et près de 50 % abouti-
diamètre ou la LCC < 30 mm (10 SA). Les avantages de ce ront à un avortement spontané dont la cause est d’origine
traitement sont un succès de 90 % dans les 7 jours, une chromosomique (70 %). Il convient de suspecter et d’éliminer
réduction de 50 % du recours au traitement chirurgical le diagnostic de GEU qui peut mettre rapidement en jeu le
secondaire par rapport à l’expectative et l’existence de pronostic vital de la patiente si la prise en charge est négligée.
moins de complications infectieuses (endométrites) ou La grossesse môlaire et le cancer du col de l’utérus restent
traumatiques (synéchies, traumatismes cervicaux, perfora- des diagnostics rares mais nécessitant des prises en charge
tion utérine). spécifiques. En cas de βhCG < 1 500 UI, il n’est pas possible
de conclure à l’issue de la première consultation (grossesse
Traitement chirurgical de localisation indéterminée), et, si l’état clinique de la
Il est indiqué d’emblée en cas de signes de gravité (FCS patiente le permet, un contrôle de la cinétique des βhCG à
hyperalgique ou hémorragique, collapsus…), en cas de 48 h est nécessaire pour connaître l’évolutivité de la gros-
contre-indication des autres traitements (sac gestationnel sesse. Il est important d’expliquer clairement à la patiente la
> 50 mm, embryon > 30 mm, suspicion de môle hydati- situation et de l’inclure le plus possible dans les choix théra-
forme, asthme sévère, maladies inflammatoires digesti- peutiques qui la concernent. Chez les femmes de Rhésus
ves), en cas d’échec des autres traitements (échec total négatif, une injection de gamma-globuline anti-D est néces-
du Cytotec, rétention trophoblastique > 50 mm) ou en saire afin de prévenir une allo-immunisation. ❚
cas de non-observance de la patiente à un autre traite-
ment. Ce traitement est plus rapide, moins hémorra- Références
gique, moins douloureux, mais peut être source de com- • Dupuis O, Camagna O, Benifla JL, Batallan A, Dhainaut-Renolleau
plications périopératoires (lésions cervicales, déchirures, C et Madelenat P. Grossesse extra-utérine. Encycl Méd Chir (Elsevier,
perforations, infections …) et à distance (synéchies, Paris), Gynécologie/Obstétrique, 5-032-A-30, 2001, 18 p.
infertilité…), autour de 6,6 %. Il consiste en une aspiration • Cosson M. Hémorragie génitale. Encycl Méd Chir (Elsevier, Paris),
au bloc opératoire sous anesthésie générale, après dilata- AKOS Encyclopédie Pratique de Médecine, 3-1300, 1999, 5 p.
tion cervicale à l’aide des bougies de Hégar. Le produit • Rongières-Bertrand C. Urgences gynécologiques. Encycl Méd Chir
(Elsevier, Paris), AKOS Encyclopédie Pratique de Médecine, 3-1350,
d’aspiration sera adressé systématiquement en anatomo- 1999, 8 p.
pathologie.

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