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158 MONIQUE ALEXANDRE

clarté, de convenance, de construction, a j o u t a i t !e caractère concis


( συντομία) (132), La c l a r t é brève, sans f a r d , c o m m e le m o n t r e n t dans
le livre V I I de Diogène Laërce m a i n t mot, m a i n t e anecdote a t t r i b u é e
en particulier à Zenon, était p o u r eux un idéal stylistique : « La briè-
veté est un style qui contient le nécessaire p o u r m a n i f e s t e r la
réalité Β (133), ait-elle l'apparence du paradoxe. El la sentence proche
de l'axiome a p p a r a î t en ce point. « Comme quelqu'un disait à Zéuon
q u e les sentences (λογώρια) des philosophes lui paraissaient bien
petites (μικρά). —- Tu dis vrai, répondit-il, il f a u t m ê m e si possible
q u e leurs syllabes soient c o u r t e s (βρ«χεΙ<χς) » (Diogène Laërce,
VII, 20). D a n s ce p r o j e t d'exercices spirituels qui est celui de Marc-
Aurèie, p o u r bien des raisons philosophiques, du f r a g m e n t à la
sentence, à la citation sentencieuse, les f o r m e s brèves s'imposaient.
Mats au service du travail de mémoire, Marc-Aurèle m e t les leçons
f r o n t o n i e n n e s de force et de brillant, leçons point oubliées totale-
ment ici, encore p r o c h e s là d a n s la p r a t i q u e de l'éloquence impériale.

Janvier 1979. Monique Aiisxandrb.

(132) Diog. Laërce, VIT, 59. Sur l'éjorçuer/ce et la rhétoiique stoïcienne, cf.
SVF, I, 74-54 (Zcocm) ; CleanUie, ibid., <91-492, II, Î5-Z8, 2BX-29« (Chrysippe).
(133) Cf. Ding. Laiirce, ibid. Lis ouvrages qui traitent de la rhétorique Oes
Stoïciens n'abordant guère ce problème tic la brièveté, de la concision. C(.
Fr. Slriller, de Slowaruiti sludiis rheloricis, Breslauer philoL Abhandlungen, I. 2,
IS35-18^6 ; Κ. Barwick, Probleme dit Stoischen Sprachlehre mid Rhetorik,
Abhandlungen dor sächsischen Aiadöinie der Wissenschaften zu Leipzig, 1957.
Mais M. Pohlciiz, Die Slaa Güttingen, 1904, 1, p, 53, en souligne I'tnipDrlance.

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