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Fiche de lecture

Le Roi Lear
de William Shakespeare

• Situation de l’œuvre

William Shakespeare (1564-1616) écrit Le Roi Lear en 1606, et donc à un moment de sa vie
emprunt de maturité. Le dramaturge travaille en collaboration avec le Lord Chamberlain's Men, une
compagnie théâtrale et a souvent donné des représentations pour la reine. Il est également poète. A
l'époque, le théâtre est assez « réglementé » (ex. : pas de comédiennes, les rôles féminins sont joués
par des hommes). Même si la pièce est jouée dans sa version originale jusqu'en 1675, elle sera
modifiée notamment au XVIIIème et XIXème siècles où l'on remanie la fin. En effet, la mort de
Lear et Cordélia était jugée trop brusque dans le récit. Cette pièce s'inspire de l'histoire de
l'Angleterre (avant que celle-ci soit chrétienne). Elle existait en deux versions à la base et a été
modifiée plusieurs fois depuis. C'est une pièce magistrale de l'oeuvre de l'auteur, qui donne à voir la
souffrance des hommes et la tragédie familiale de façon sincère et efficace. Désormais célèbre,
l'histoire du Roi Lear a été beaucoup reprise et adaptée au cinéma, mais a également inspirée les
artistes d'autres domaines telles que la peinture ou la musique.

• Le genre.

Cette pièce est du registre tragique. On peut voir ceci avec les situations qui ont des
caractéristiques communes (Lear manipulé par ses filles, Gloucester manipulé par son fils..). Des
personnages se trouvent confrontés à des forces (d'autres personnages, les forces de la nature -->
tempête, le destin..) contre lesquelles ils ne peuvent rien faire. Les efforts mis en oeuvre pour
arranger les choses font souvent empirer celles-ci. Cette lutte inégale se termine inévitablement par
la mort d'un ou plusieurs personnages (ex. : Lear) et soulève des questionnements philosophiques : de
quoi est-on coupable ? Quelle faute a été commise pour tel châtiment ? Comment aurait-on pu
l'éviter ? ..
Tout ceci s'accompagne souvent d'un lexique particulier, celui de la culpabilité par exemple.

• Cadre spatio-temporel

Le récit se déroule à une certaine période de l'Histoire anglaise, lorsque la Grande Bretagne n'était pas
encore christianisée ; certains parlent de l'époque celtique (avant les conquêtes romaines). L'auteur se
serait d'ailleurs inspiré d'un mythe celte. On retrouve des lieux réels et toujours existants, comme
Douvre par exemple. Comme c'est une pièce de théâtre, il n'y a pas de narration mais un certain
nombre d'indications qui précisent les gestes des personnages et les lieux dans lesquels se déroulent les
scènes.
Voici les principaux personnages :
Le Roi Lear, roi de Grande-Bretagne
Goneril, sa fille, mariée au duc d'Albany
Regan, sa fille, mariée au duc de Cornouaill es
Cordélia, sa fille, bannie et mariée au roi de
France
Le comte de Gloucester
Edgar, son fils et héritier
Edmond, son fils illégitime
Le comte de Kent
O swald, serviteur de Goneril
Le Fou (du roi Lear)

• Le sujet

Le Roi Lear décide de partager son royaume entre ses trois filles ; à cette occasion, il leur demande
de lui témoigner leur affection. Non convaincu par la déclaration de sa fille Cordélia qui est pourtant
la seule à être aimante et honnête envers lui, il la bannit et partage son royaume entre Goneril et
Regan, ses soeurs, aussi mesquines que manipulatrices.

-> Résumé de la pièce

Acte I.
Ainsi, Lear déshérite Cordélia. Contrairement à ses deux soeurs, elle ne reçoit pas de dot pour son
mariage et s'exile avec son mari, le roi de France. Lear garde avec lui cent chevaliers, avec qui il
séjournera un mois durant chez Goneril puis chez Regan, ce qui les mécontente. En parallèle, le
comte de Gloucester est victime des machinations de son fils illégitime Edmond, qui lance de fausses
accusations contre son frère Edgar, en vue de bénéficier de son héritage. Gloucester va croire aux
subterfuges d'Edmond et renier Edgar, qui va être contraint de se cacher puis se déguiser pour
échapper à leurs troupes. Ensuite, Goneril entre en conflit avec Lear ; alors qu'il séjourne chez elle,
elle souhaite renvoyer une grande partie de sa suite (le seul pouvoir réel qu'il lui reste..) ce qui le
contrarie ; il s'en va avec sa suite, son fou et Kent (déguisé) trouver refuge chez Regan. Critiqué par
son propre fou pour sa colère, Lear se demande si il ne devient pas fou lui-même. Prévenue par sa
soeur, Regan ne souhaite pas l'accueillir et se rend chez Gloucester avec son mari, afin de lui
demander conseil. Au palais de Gloucester, Edmond se blesse volontairement pour faire accuser son
frère en fuite et engage sa « loyauté » au service de Regan et son mari.

Acte II.
Lear arrive à son tour au palais de Gloucester ; Regan tente de le raisonner et prend le parti de sa
soeur. Rejointe par cette dernière, elle fait comprendre à son tour au roi qu'il n'est pas le bienvenu
chez elle et n'éprouve aucune compassion pour lui. Furieux, le roi s'en va alors qu'une tempête
commence.

Acte III. Gloucester souhaite aider secrètement son ancien maître pour qui il garde espoir ; en effet,
car il a été averti de l'arrivée des troupes françaises en renfort ce qu’il confie à Edmond, car il est
toujours persuadé de la loyauté de ce dernier. Mais, pour obtenir les terres et le titre de son père,
Edmond va le dénoncer auprès de Regan et Cornouailles, qui vont le poursuivre, le faire prisonnier
avant de lui arracher les yeux. Cornouailles est blessé par un serviteur qui s'interpose et meurt par la
suite. Regan révèle la trahison d'Edmond à Gloucester, qui est pris de remords vis-à-vis d'Edgar.
Acte IV.
Il va être banni, puis guidé par Edgar déguisé, qui lui révèle sa véritable identité après lui avoir évité
le suicide. Il l'aide à trouver refuge avant la bataille qui s'annonce. Goneril s'éprend d'Edmond,
également apprécié par Regan, désormais veuve. Lear, accompagné de Kent, retrouve sa fille
Cordélia dans les campements français à Douvres. Elle est affligée par le sort que lui ont réservé ses
soeurs et par sa folie.

Acte V.
Goneril préfèrerait perdre la bataille plutôt que de perdre Edmond au profit de Regan. Edmond
témoigne son amour aux deux soeurs mais ne pourra choisir tant que toutes deux seront en vie. Il
prévoit de tuer Lear et Cordélia s’ils sortent vainqueurs de la bataille. Les forces britanniques
l'emportent, le roi et sa fille sont fait prisonniers. Edmond annonce son mariage avec Regan, qui
meurt empoisonnée par Goneril. Cette dernière se poignarde après avoir avoué son meurtre. Edgar
vient trouver Edmond pour venger Gloucester, mort de chagrin après sa révélation ; il blesse
mortellement son frère. Sur son lit de mort, celui-ci se repent et essaie d'annuler son ordre de mise à
mort envers Lear et Cordélia. Mais c'est trop tard, Cordélia est pendue ; Lear essaie en vain de la
ramener à la vie puis meurt à son tour.

• Thème

Dans cette pièce, on retrouve plusieurs thèmes. Shakespeare donne à voir à la fois la souffrance
humaine, avec des personnages aussi biens ravagés par leur soif de pouvoir que déçus par leurs
proches, ou accablés par la culpabilité.
Le drame est familial et rejoint directement le thème « Générations » à travers différents axes.

-> Rapports avec le thème « Générations »

Le conflit parents/enfants : qu'il s'agisse de Lear ou de Gloucester, on retrouve bel et bien le


conflit entre parents et enfants. Déçus du manque de respect ou de la trahison de leurs enfants, ces
hommes vont jusqu'à remettre en question la présence de ces enfants et évoquer une punition des
cieux. Et cela va très loin dans la pièce comme en témoigne de passage extrait d'une tirade du roi
Lear , qui parle de sa fille Goneril (il s'adresse à la Nature) : « Et fait que de son corps Qui va se
rabougrir, jamais rien ne naisse. Ou s'il faut qu'elle enfante, Fais-lui un fils du fiel, qui n'aura de
vie, Que pour la tourmenter d'embûches perverses ! » (Acte I, scène IV) Le roi va donc jusqu'à
souhaiter que sa fille souffre autant que lui de ses futurs enfants, à un moment où elle est en mesure
de donner naissance à une nouvelle génération. Même chose pour Gloucester quand il croit qu'Edgar
l'a trahi : « Il nierait la lettre, dit-il ? Je ne l'ai jamais engendré ! » (Acte II, scène I). Ainsi, tout au
long du récit, les deux pères vont tour à tour renier leurs enfants, en proie à leur déception et leur
amertume, puis retourner vers ceux qu'ils avaient chassé au départ (Edgar et Cordélia) et leur
témoigner leur amour, une sorte de réconciliation et de lien inéluctable (que l'on a pu voir dans la
bande dessinée de Bretecher.)
La volonté d'indépendance de la jeun e gén ération ; la génération des enfants souhaite
s'affirmer et se construire elle-même, sans apprendre des erreurs commises dans le passé ou de
l'expérience de ses aînés. C'est très visible lorsque Regan et son mari, venus trouver conseil auprès du
sage Gloucester, font finalement fi de ses conseils et n'agissent que selon leur propre avis, quelles que
soient les us (Regan fait mettre aux fers le messager du roi). Avec sa soeur, elles méprisent le roi
qu'elles jugent sénile alors qu'il pourrait encore diriger le royaume. Il en est de même avec Edmond,
qui a soif de pouvoir et de richesses et veut prendre la place de son père malgré son manque
d'expérience et de sagesse ; son jeu se retourne contre lui.
Les différents âges de la vie face à la mort : comme dans la comparaison des tableaux étudiés,
la mort est omniprésente dans le récit, elle menace et touche tous les personnages : quel que soit leur
âge, leur génération, tous périront tôt ou tard. Les personnages les plus vieux font ressentir leur
proximité avec celle-ci dans leurs tirades ou dialogues ; Lear et Gloucester disent vouloir mourir à
plusieurs passages ; ce dernier entreprend même de se donner la mort.

• Conclusion et avis personnel


J'ai beaucoup aimé cette pièce. Bien qu'habituellement je préfère le registre comique au registre
tragique au théâtre, l'humour est malgré tout présent dans cette pièce notamment à travers l'ironie
et les tirades du Fou. Ayant déjà vu Le Roi Lear mais en anglais, j'ai redécouvert l'oeuvre d'un tout
autre angle ; le fait de la lire en français m'a permis de mieux comprendre les textes et le
déroulement de l'histoire ; mais le fait de la lire plutôt que d'y assister ne nous donne pas à voir
toute l'expressivité que peuvent exercer les acteurs pour montrer les attitudes des différents
personnages, ce qui est très intéressant dans l'oeuvre de Shakespeare. Néanmoins, je préfère très
largement ses oeuvres à d'autres classiques tragiques du théâtre français que j'ai pu étudier, comme
Andromaque. Je trouve ces derniers plus exubérants, plus pompeux lorsqu'il s'agit de montrer
l’affliction des personnages. J'ai l'impression qu'on met beaucoup plus l'accent sur le drame lui-
même que sur les sentiments des personnages.
Dans sa pièce, William Shakespeare s'inspire de personnages et lieux réels, à une époque pas si
reculée de la sienne, ce qui a peut-être fait que les spectateurs pouvaient s'identifier à Lear, à
Goneril,.. les thèmes abordés sont d'ailleurs toujours actuels, comme par exemple le conflit familial.
J'aime également la façon dont sont écrit les textes, on retrouve les qualités de poète du dramaturge
anglais, même si certains passages sont vulgaires.
Les actions se succèdent assez vite dans le récit, et surtout à la fin ; que l'on soit acteur ou spectateur,
on est tenu en haleine et curieux de connaître la suite. La fin, particulièrement sombre, ne laisse en
revanche aucun espoir pour la suite, puisque seul Edgar subsiste. La fin du récit n'est pas présentée
comme une « morale » à proprement parler, or le fait qu'un personnage de bonne moralité ait
survécu peut être interprété de cette façon. Tous les personnages « malfaisants » ont péri à cause de
leurs actes (Regan, Goneril, Edmond..) et d'autres en dépit de leur volonté d'arranger les choses et
faire le bien (Cordelia, Gloucester) ce qui révèle une injustice, une force contre laquelle ils ne peuvent
rien, ce qui est typique des tragédies.
La déchéance du roi, le déguisement d'Edgar, de Kent et les considérations qui vont avec.. le récit
nous amène beaucoup à nous demander qui nous somm es, et ce que nous représe ntons. Quand
Lear a donné son royaume et est « remercié » par ses filles, il n'est plus ni roi ni père et questionne
son identité, au point de se demander s’il n'est pas fou et de le devenir.

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