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Claude Karnoouh
Simion Stoilow
Elena Vacarescu

La Sorbonne au Moyen Age

L'affirmation de Paris comme capitale de la France s 'appuya sur le développement et le rayonnement


de l 'Université de Paris. Celle-ci vit le jour au cours du XIIe siècle au terme d'une croissance continue
des écoles parisiennes regroupées sur la Montagne Sainte-Geneviève. Ces écoles dispensaient un
enseignement qui préparait à trois grades : le baccalauréat (grammaire, dialectique, rhétorique), la
licence (arithmétique, géométrie, astronomie, musique) et le doctorat (médecine, droit canonique,
théologie).
Ce succès rendit rapidement nécessaire une organisation structurée au début du XIIIe siècle. Le roi
Philippe Auguste décida alors de donner aux maîtres et étudiants des conditions de vie convenables et
de garantir par des diplômes la qualité d'études qui étaient en train de devenir une voie nouvelle
d'ascension sociale. Le système d'organisation des écoles fut alors redéfini selon deux grands principes.
Le premier était le regroupement des maîtres et des étudiants en une communauté appelée universitas et
régie par des statuts fixant les règles de la vie commune au sein d'un système commun d'enseignement.
Le second principe était celui d'une autonomie que vinrent garantir au début du XIIIe siècle trois textes
officiels: en 1200, un diplôme de Philippe Auguste ; en 1215, une confirmation par le légat pontifical ;
en 1231, la bulle Parens Scientiarum du pape Grégoire IX. L 'université acquit alors une personnalité
morale, reçut des privilèges et se dota d 'un sceau portant l 'inscription : « Universitatis magistorum et
scolarium parisiensium ». C'est également au cours des années 1240 qu'apparaissent les premières
mentions d'un recteur, maître ès-arts élu par ses pairs et premier responsable de l'université.
Dans les années qui suivirent, les étudiants formèrent quatre « nations » selon leur origine
géographique: la française, la normande, la picarde et l 'anglaise. De leur côté, les écoles s' associèrent
en « facultés » : arts libéraux, médecine, droit canonique et, surtout, théologie - la « reine des sciences
». Si nous ne disposons d'aucune statistique fiable, il est sûr que plusieurs centaines de maîtres et
plusieurs milliers d 'étudiants fréquentaient les écoles parisiennes à cette époque.

Dès le XIIIe siècle, la communauté universitaire était européenne. Le modèle commun de formation et
la maîtrise du latin facilitaient les échanges. Les maîtres étaient appelés à enseigner dans l'Europe
entière, souvent suivis de leurs étudiants. Cette peregrinatio academica permit la construction
européenne du savoir fondateur de l'Occident chrétien. Ainsi l'Université de Paris accueillit-elle le
théologien souabe Albert le Grand, puis son disciple italien, Thomas d'Aquin, qui fut l'un des grands
maîtres de la pensée théologique et humaniste en Europe.
Les « pauvres étudiants » étaient entretenus et hébergés au sein de collèges fondés par de généreux
donateurs. La Sorbonne tire son origine du collège créé en 1253 par Robert de Sorbon, chapelain et
confesseur du roi saint Louis qui en confirma la fondation en 1257. Une donation royale lui permit de
s'établir dans une ruelle du versant septentrional de la Montagne Sainte-Geneviève, la rue Coupe-
Gueule, qui devint plus tard la rue de la Sorbonne.
Comme dans les autres collèges, maîtres et étudiants formaient une communauté religieuse séculière.
Vivant de leurs rentes, ils n'avaient à s 'occuper que de suivre et de donner des leçons gratuites,
permettant ainsi à des écoliers de toutes conditions de bénéficier de cet enseignement. Au départ une
vingtaine, puis une trentaine, ceux que l'on appelait les socii ne dépassèrent jamais ce nombre modeste
au cours du Moyen Âge. Il faut leur ajouter le nombre variable - peut-être une centaine en permanence
- des « hôtes » payants et des « lecteurs » autorisés à utiliser la bibliothèque.
Accueillant à la fois les riches et les pauvres, sans distinction d'origine géographique ou familiale, sur
des critères d'excellence intellectuelle, le collège de Sorbon s'imposa rapidement comme un
établissement d'élite. Egalité, collégialité, moralité, études, telles étaient les règles du collège, rappelées
par la célèbre devise latine : "Vivere socialiter et collegialiter et moraliter et scholariter".
Bien que la théologie fût également enseignée dans de nombreux couvents, le collège de Sorbon devint
l'un des principaux collèges de la Faculté de théologie, avec le collège de Navarre, le collège du
Cardinal Lemoine, et le collège des Cholets. Toutefois, ces collèges restèrent longtemps de simples
lieux d'hébergement et d'étude et ce n'est qu'au XVIe siècle que la Sorbonne fut dotée de chaires
d'enseignement.
À la fin du Moyen Âge, l'Université de Paris était devenue le plus grand centre culturel et scientifique
européen, attirant quelque 20 000 étudiants. Elle tirait sa renommée du prestige de ses maîtres, mais
également de ses bibliothèques dont la richesse n'avait d'égale que celle de la bibliothèque pontificale.
L'Université de Paris fut le berceau du "second humanisme français" au XVe siècle et c'est à la
Sorbonne que fut installée, en 1469, la première imprimerie de France par le bibliothécaire du roi Louis
XI, Guillaume Fichet, et le prieur du collège, Jean Heynlin.
….........
Fondé au 12e siècle, à une époque où les étudiants commençaient à affluer à Paris, le collège créé par
Robert de Sorbon en 1257 devait bientôt acquérir une brillante réputation. L’établissement, doté d’une
bibliothèque d’envergure, d’une chapelle et de dortoirs destinés au confort de ses étudiants s’associe en
effet à la faculté de théologie, et s’implante durablement au cœur du Paris médiéval. De siècle en
siècle, le collège que l’on nomme par la suite « la Sorbonne » joue un rôle grandissant dans la vie du
royaume de France, participe activement au débat intellectuel, et poursuit sans relâche sa tâche
d’enseignement.
En 1622, son illustre proviseur et bientôt cardinal Richelieu, à la recherche d’un lieu pour accueillir son
propre tombeau, entreprend de grands travaux de rénovation et débute alors la construction d’une
chapelle. C’est le début d’une modernisation constante des bâtiments, à mesure que la renommée de
l’Université ne cesse de s’accroître dans toute l’Europe. De 1881 à 1901 un nouveau chantier vient
unifier les bâtiments entre eux, sous l’égide du recteur Gréard. L’architecture du lieu ne sera dès lors
que sensiblement modifiée.

Créée par le décret du 23 décembre 1970, l’Université Paris-Sorbonne telle que nous la connaissons
aujourd’hui est ainsi, aux côtés des douze autres universités de Paris, héritière de la longue tradition
culturelle et intellectuelle de l’Université de Paris. Spécialisée dans l’enseignement des disciplines
littéraires et des sciences humaines, elle a, depuis sa création en 1970, connu sept présidents :

* son fondateur et historien Alphonse Dupront de 1970 à 1976


* le philosophe Raymond Polin de 1976 à 1981
* l’helléniste Jacques Bompaire de 1981 à 1988
* l’historien des religions Michel Meslin de 1989 à 1993
* l’historien des mondes urbains et contemporains Jean-Pierre Poussou de 1993 à 1998
* le stylisticien du français moderne Georges Molinié de 1998 à 2003
* le géographe Jean-Robert Pitte de 2003 à 2008.
* depuis le 21 mars 2008, le Président de Paris-Sorbonne est à nouveau Georges Molinié.

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