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REPUBLIQUE DU BENIN

*=*=*=*=*=*=
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET
DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
*=*=*=*=*=
UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI
*=*=*=*=*=

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION


*=*=*=*=**=**=

Option : Gestion des Projets et Développement Local

8ème Promotion (2008-2009)

Thème

Réalisé et soutenu par :


Ghislain Wilfrid BOHOUN

Décembre 2010
AVERTISSEMENT

LA FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE


GESTION N’ENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION NI
IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS CE
MEMOIRE ; CES OPINIONS DOIVENT ETRE CONSIDEREES
COMME PROPRES A LEUR AUTEUR.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par BOHOUN Ghislain Wilfrid


DEDICACE

A
La mémoire de ma mère Pétronille DOVONON
Je dédie ce travail.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN i


REMERCIEMENTS
Ce travail de recherche n’a été possible que grâce au concours de
plusieurs personnes qui n’ont ménagé aucun effort pour mettre à notre
disposition leur connaissance.

Nos remerciements vont notamment à l’endroit de :

 Monsieur Thomas HOUEDETE, coordonnateur du programme DESS


Gestion des Projets et Développement Local ;

 Monsieur Eric ABIASSI, enseignant à la FASEG ;

 Messieurs Maxime AZONDEKON et Expédit LANMADOUCELO


respectivement Chef du Service de la Promotion des Micro-Entreprises
et Tourisme et Chef du Service des Ressources Humaines et de la
Formation à la Mairie de Cotonou ;

 Messieurs Enock YALCA et Germain HOUNAHO respectivement Chef


du Service des Archives et de la Documentation, et Chef de la Division
des Archives à la Mairie de Cotonou ;

 Tous les professeurs qui nous ont encadré tout au long de la formation
universitaire ;

 Tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à l’élaboration de ce


travail.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN i


A VANT PROPOS

Le Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG) de


l’Université d’Abomey-Calavi offre une formation pour l’obtention du Diplôme
d’Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) en Gestion des Projets et
Développement Local (GPDL). Cette formation, accessible aux titulaires d’un
diplôme de niveau Maîtrise, a une composante obligatoire d’un stage d’une
durée de trois (03) mois débouchant sur la soutenance d’un mémoire de fin de
formation.

En ce qui nous concerne, ce stage s’est déroulé à la Mairie de Cotonou.


Nos investigations ont porté sur le thème : « Gestion efficace de l’espace
urbain face aux activités informelles à Cotonou ».

Ce thème nous a permis d’apporter notre modeste contribution à une


meilleure gestion de l’espace urbain de Cotonou, dans un contexte de
prédominance du secteur informel.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN ii


LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
AIMF : Association Internationale des Maires Francophones
ANCB : Association Nationale des Communes du Bénin
BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest
BRVM : Bourse Régionale des Valeurs Mobilières de l’Afrique de
l’Ouest
CAPOD : Projet de renforcement des capacités en Conception et Analyse
des Politiques de Développement
CNHU-HKM : Centre National Hospitalier Universitaire – Hubert Koutoucou
Maga
CNSS : Caisse Nationale de Sécurité Sociale
DESS : Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées
DPDM : Direction de la Prospective et du Développement Municipal
DSAJ : Direction des Services Administratifs et Juridiques
DSAP : Direction des Services A la Population
DSEF : Direction des Services Economiques et Financiers
DST : Direction des Services Techniques
FASEG : Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
GPDL : Gestion des Projets et Développement Local
IGN : Institut Géographique National
INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement
Economiques
PDC : Plan de Développement Communal
PDM : Partenariat pour le Développement Municipal
PRODECOM : Programme d’Appui au démarrage des Communes
RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat
SMIG : Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti
SOGEMA : Société de Gestion des Marchés Autonomes
SONEB : Société Nationale des Eaux du Bénin
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
UPI : Unité de Production Informelle

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN iii


LISTE DES FIGURES
Pages

Figure 1: Cotonou et ses limites géographiques ............................................................7

Figure 2: Carte de la ville de Cotonou ..........................................................................8

Figure 3: Découpage administratif de la Commune de Cotonou .................................12

Figure 4: Valeur Ajoutée, Impôts et taxes par branche à Cotonou .............................. 30

Figure 5: Rémunération et horaires de travail dans le secteur informel à Cotonou ......34

Figure 6: Taux d'enregistrement par type de registre .................................................. 38

Figure 7: Réparation des UPI ne figurant sur aucun registre par catégorie .................. 39

Figure 8: UPI et volonté d'intégrer le secteur formel .................................................. 43

Figure 9: UPI et consentement à payer des impôts sur les bénéfices ........................... 43

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN iv


LISTE DES TABLEAUX
Pages
Tableau 1: Caractéristiques démographiques générales ...................................................... 10
Tableau 2: Arrondissements de Cotonou ................................................................................ 11
Tableau 3: Structure du budget de la Mairie de Cotonou .................................................... 14
Tableau 4: Structure du PLB de Cotonou ............................................................................... 25
Tableau 5: Structure par branche des UPI de Cotonou ........................................................ 26
Tableau 6: Organisation du travail dans le secteur informel à Cotonou ........................... 32
Tableau 7: Structure du capital du secteur informel à Cotonou ......................................... 36
Tableau 8: Raisons du non enregistrement des UPI ............................................................. 40
Tableau 9: Modes de règlement des litiges entre le secteur informel et l'Etat ................. 41
Tableau 10: Détermination des problématiques possibles................................................... 49
Tableau 11: Synthèse des approches génériques applicables par problème .................... 56
Tableau 12: Tableau de bord de l’étude sur : « Gestion efficace de l’espace urbain face
aux activités informelles à Cotonou » ............................................................. 64
Tableau 13: Répartition de l’échantillon par catégorie d’activités .................................... 76
Tableau 14: Tri à plat relatif à une hypothèse de recherche ................................................ 79
Tableau 15: Test d’adéquation au modèle théorique des avis partagés ............................ 80
Tableau 16: Répartition des UPI interviewées suivant les causes de la congestion du
trafic urbain .......................................................................................................... 85
Tableau 17: Répartition des UPI interviewées suivant les causes de l’occupation
anarchique du domaine public municipal ....................................................... 86
Tableau 18: Répartition des UPI interviewées suivant les causes du déficit de collecte
et de traitement des déchets solides ménagers .............................................. 87
Tableau 19: Répartition des Cadres de la Mairie interviewés suivant les causes de la
congestion du trafic urbain ................................................................................ 88
Tableau 20 : Répartition des Cadres de la Mairie interviewés suivant les causes de
l’occupation anarchique du domaine public municipal ............................... 89
Tableau 21: Répartition des Cadres de la Mairie interviewés suivant les causes du
déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers ............. 90
Tableau 22: Test d’adéquation au modèle théorique relatif à la congestion du trafic
urbain ..................................................................................................................... 92
Tableau 23: Test d’adéquation au modèle théorique relatif à l’occupation anarchique
du domaine public municipal ............................................................................ 93
Tableau 24: Test d’adéquation au modèle théorique relatif au déficit de collecte et de
traitement des déchets solides ménagers ........................................................ 95
Tableau 25: Eléments du diagnostic ........................................................................................ 96
Tableau 26: Synthèse de l’étude sur la gestion efficace de l’espace urbain face aux
activités informelles à Cotonou ...................................................................... 104

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN v


GLOSSAIRE DE L’ETUDE
 Activité informelle :

Une activité informelle se définie généralement comme une activité


économique se réalisant en marge de la législation pénale, sociale et fiscale ou
qui échappe à la Comptabilité Nationale. Elle peut être assimilée à une unité de
production dépourvue de numéro statistique et/ou de comptabilité écrite
officielle (INSAE, 2002).

 Commune :

La Commune est une collectivité territoriale administrée par un Maire


assisté d’un conseil municipal (LAROUSSE, 2008). Au Bénin, la Commune se
définit comme une collectivité territoriale décentralisée dotée de la personnalité
juridique et de l’autonomie financière. Ses limites géographiques sont celles de
la sous-préfecture ou de la circonscription urbaine qui existait jusqu’en 2002
(Loi n°97-028 du 15 janvier 1999 portant organisation de l’administration
territoriale de la République du Bénin).

 Congestion du trafic :

La congestion du trafic se définit comme étant une situation où les usagers


des transports ne peuvent pas se déplacer comme ils y sont habitués ou comme
ils le souhaitent (OCDE, 1999). Il s’agit d’un encombrement de la circulation
routière. La congestion du trafic est encore désignée par les termes "congestion
routière" ou "embouteillage".

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN vi


 Déchets solides ménagers :

Les déchets solides ménagers désignent l’ensemble des résidus solides


issus de la vie quotidienne et familiale1. Ils regroupent :

 Déchets spéciaux : il s’agit des déchets provenant de l'activité des


ménages qui ne peuvent être pris en compte par la collecte usuelle des
ordures ménagères, sans créer de risques pour les personnes ou pour
l'environnement (piles, batteries, toxiques),

 Déchets verts : il s’agit de déchets biodégradables (tontes de pelouse,


branchages, feuilles),

 Objets encombrants : il s’agit des déchets volumineux que l'on ne peut pas
mettre dans la poubelle habituelle : vieux meubles, ferrailles, literie,
jouets, etc.,

 Ordures ménagères : Déchets issus de l'activité domestique des ménages


et peuvent faire l’objet d’un tri sélectif.

 Développement économique local :

Le développement économique local est un processus de création de


meilleures conditions pour la croissance économique et la création d'emplois à
partir des potentialités d’une localité. C’est la résultante des activités
d’entreprises, même très petites, produisant localement des biens et services.

 Domaine public :

Le domaine public est, classiquement, tout espace affecté soit à l’usage du


public, soit à un service public ou tout bien (espaces physiques ou meubles)
appartenant à des collectivités administratives et à des établissements publics,

1
COMMUNAUTE DE COMMUNES DE L’AIRE CANTILIENNE (2010) « Environnement : déchets
Ménagers ».

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN vii


lorsqu’ils sont mis à la disposition directe du public usager (J. AGBALI et C.
MEGBEDJI, 2008).

 Espace urbain :

« L’espace urbain se définit, au sens strict, comme l’ensemble des


parcelles bâties ou revêtues, c’est-à-dire les parcelles portant des bâtiments ou
majoritairement couvertes d’un revêtement empêchant la végétation (dallage,
ciment) ou de sol majoritairement tassé pour assurer la circulation (cour,
marché). » (P. TRICAUD, 1996). La notion d’espace urbain est généralement
assimilée à celle de ville.

 Gestion efficace :

La gestion efficace est une gestion basée sur l’efficacité, c’est-à-dire


l’atteinte des objectifs. Pour apprécier si une gestion est efficace ou non, les
résultats obtenus sont comparés aux objectifs préalablement fixés.

 Municipalité :

La municipalité est généralement entendue comme le territoire soumis à


une organisation municipale ou l’ensemble formé par le Maire et ses Adjoints
(LAROUSSE, 2008). Au Bénin le terme municipalité est réservé aux trois
Communes à statut particulier que sont Cotonou, Porto-Novo et Parakou.

 Pré-collecte des déchets

La pré-collecte est une pratique largement répandue dans les pays en


développement. Il s’agit d’une collecte primaire des ordures et de leur
évacuation, effectuées au moyen de tricycles ou de charrettes à traction animale
ou humaine, depuis les parcelles jusqu’à des points de regroupement désignés.
Elle est particulièrement utile pour les quartiers inaccessibles aux véhicules
conventionnels de collecte des ordures.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN viii


SOMMAIRE
Pages

INTRODUCTION GENERALE ........................................................ 1

PARTIE I : PRESENTATION DE LA COMMUNE DE


COTONOU ET DU SECTEUR INFORMEL .......... 4
CHAPITRE 1 : PRESENTATTION GENERALE DE LA COMMUNE DE COTONOU ET
ETAT DES LIEUX..............................................................................................5
Section 1 : PRESENTATION GENERALE DE LA COMMUNE DE COTONOU....................5
Section 2 : EVALUATION DES ELEMENTS DE L’ETAT DES LIEUX DE BASE ET LEUR
INVENTAIRE .................................................................................................... 15

CHAPITRE 2 : PRESENTATION DU SECTEUR INFORMEL A COTONOU ......................... 24


Section 1 : AMPLEUR ET PRINCIPALES ACTIVITES DU SECTEUR INFORMEL ........... 24
Section 2 : EVALUATION DES ELEMENTS DE L’ETAT DES LIEUX ET LEUR
INVENTAIRE .................................................................................................... 28

PARTIE II : CADRE THEORIQUE, METHODOLOGIE,


RESULTATS ET SUGGESTIONS ......................... 47
CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE........... 48
Section 1 : PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES ......................................... 48
Section 2 : REVUE DE LITTERATURE ET METHODOLOGIE DE RECHERCHE ............. 65

CHAPITRE 2 : PRESENTATION DES RESULTATS, VERIFICATION DES HYPOTHESES


ET SUGGESTIONS .......................................................................................... 84
Section 1 : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS .......................................... 84
Section 2 : VERIFICATION DES HYPOTHESES ET SUGGESTIONS ................................. 91

CONCLUSION GENERALE......................................................... 107

BIBLIOGRAPHIE ........................................................................ 110

ANNEXES ....................................................................................... i

TABLE DES MATIERES .............................................................. xii

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN ix


INTRODUCTION GENERALE
Depuis l’indépendance obtenue en 1960, la priorité du Bénin, comme bon
nombre de pays africains, est de forger un Etat fort afin d’assurer aux
populations des conditions de vie meilleures. Après la crise économique des
années 1980, le désengagement imposé à l’Etat et son intervention très limitée
sur le quotidien des populations le poussent à enclencher le processus de la
décentralisation qui n’a été effective qu’en 2003. C’est à partir de ce moment
que l’attention a commencé à être focalisée sur le développement au niveau
local.

Le développement économique local est un processus qui démarre avec


l’urbanisation (A. FLOQUET, 2008). Mais la croissance des villes, combinée à
un contexte de désengagement de l'Etat, a conduit à l'exclusion de nombreux
acteurs urbains issus de l'exode rural. La plupart de ces acteurs, dans une
stratégie de survie, s’adonnent à des activités qui relèvent généralement de
l'économie dite informelle ou du secteur informel.

Ainsi, la présence d’une multitude de petites activités, se déroulant en


marge des cadres institutionnels et en dehors des normes traditionnelles de
production ou d’emploi, est rapidement apparue comme une réalité socio-
économique incontournable des zones urbaines des pays en voie de
développement. Il est très fréquent, lorsqu’on visite une « grande ville »
africaine, d’être littéralement ému et stupéfait devant le comportement des
vendeurs, des réparateurs, des transporteurs, des cireurs de chaussures etc. A
l’approche d’un piéton ou d’une voiture, des groupes de jeunes personnes voire
d’adultes se livrent une course effrénée pour exhiber ce qu’ils vendent. Ils sont
prêts à converser avec tout passant, dans l’espoir que l’échange débouche sur
l’achat de ce qu’ils proposent. Et ceux-là se rencontrent partout, aux abords des

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 1


rues, dans les marchés centraux et périphériques et même parfois dans les
administrations et domiciles privés.

La Commune de Cotonou, principale ville et capitale économique du


Bénin n’échappe pas à cette réalité. Elle demeure incontestablement une ville où
se côtoient un très dynamique secteur privé structuré et un secteur informel
grandissant. Elle abrite 10%2 de la population totale et est le principal lieu
d’exercice des activités économiques. Le chiffre d’affaires annuel du secteur
informel non agricole à Cotonou a atteint 532 milliards 3 de francs CFA au cours
de l’exercice 2000/2001 (Novembre 2000/ Octobre 2001).

Les activités informelles créent de nombreux problèmes à la gestion


efficace de l’espace urbain qu’est Cotonou. Ces problèmes sont entre autres : la
congestion du trafic urbain, l’occupation anarchique du domaine public
municipal, puis le déficit de collecte et de traitement des déchets solides
ménagers. Il en résulte une gestion non efficace de l’espace urbain face aux
activités informelles à Cotonou.

Le présent travail de recherche se propose d’analyser les problèmes que


créent ces activités économiques non formelles sur la Commune de Cotonou à
travers une étude intitulée : « Gestion efficace de l’espace urbain face aux
activités informelles à Cotonou ».

En choisissant de mener des réflexions sur la gestion efficace de l’espace


urbain face aux activités informelles à Cotonou, nous envisageons contribuer à
la résolution d’une préoccupation majeure des autorités de la Mairie de Cotonou.
Ce travail permettra d’apporter la lumière sur les actes de gestion que peut poser
la municipalité à l’endroit du secteur informel dans le but du développement
économique local. Il s’agira donc d’identifier les facteurs de l’inefficacité

2
INSAE (2002) « Recensement Général de la Population et de l’Habitation : 3ème édition ». Cotonou : INSAE.
3
INSAE (2002) « Le secteur informel dans l’agglomération de Cotonou ». Cotonou : INSAE, p. 27.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 2


observée et de contribuer à une meilleure gestion de l’espace urbain dans un
contexte de prédominance des activités informelles.

L’ossature de cette étude comprend quatre chapitres répartis en deux


parties que sont la présentation de la Commune de Cotonou et du secteur
informel d’une part, et le cadre théorique, la méthodologique, les résultats et
suggestions d’autre part. Ainsi, après un aperçu général de la Commune de
Cotonou et des activités informelles qui s’y déroulent, nous nous attarderons sur
la problématique, les objectifs et hypothèses de l’étude, la présentation de la
méthodologie adoptée, la présentation des résultats d’enquêtes, la vérification
des hypothèses et enfin nous formulerons des suggestions.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 3


PARTIE
PARTIE I : PRESENTATION DE LAI :COMMUNE DE COTONOU
ET DU SECTEUR INFORMEL
PRESENTATION DE LA COMMUNE DE COTONOU ET DU
SECTEUR INFORMEL

Cette partie traitera dans un premier chapitre de la présentation générale


de la Commune de Cotonou et de l’état des lieux puis dans un second chapitre
de la présentation du secteur informel à Cotonou.

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CHAPITRE 1 : PRESENTATTION GENERALE DE LA
COMMUNE DE COTONOU ET ETAT DES LIEUX

Cotonou, l’une des soixante dix-sept (77) Communes du Bénin, a ses


particularités. Le présent chapitre aborde en section 1, la présentation générale
de la Commune de Cotonou puis en section 2, l’évaluation des éléments de l’état
des lieux de base et leur inventaire.

Section 1 : PRESENTATION GENERALE DE LA COMMUNE DE


COTONOU
La présente section va passer en revue, l’historique, les caractéristiques
physiques et démographiques puis l’organisation, les principales infrastructures
et le budget de la Mairie de Cotonou. Le but poursuivi ici est de présenter le
milieu d’étude.

Paragraphe 1 : Historique, caractéristiques physiques et


démographiques
Cotonou, qui est la capitale économique du Bénin, a une histoire. Sa
position géographique est particulière et ses caractéristiques démographiques
font d’elle la ville la plus peuplée du pays.

I- Bref historique
Située sur le Golfe de Guinée, Cotonou s’étend entre le cordon littoral de
l’Atlantique et le lac NOKOUE. Cotonou c’est-à-dire KUTONU ("la lagune de
la mort") tient son appellation, à l’origine, de la couleur rougeâtre des arbres qui
bordaient le NOKOUE et qui laissaient penser à du sang, selon la croyance,
celui des âmes des morts qui descendraient du fleuve OUEME, situé plus à
l’Est, pour se jeter dans la mer Atlantique. Créée sur l’initiative du roi Ghézo
d’Abomey en 1830 pour des besoins liés essentiellement à la traite négrière pour

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laquelle, KUTONU devenu Cotonou servait de point de transit et
d’embarquement.

Porte océane du Bénin ex Dahomey dont elle est la première ville,


l’origine de Cotonou, liée à l’emprise des rois d’Abomey sur le littoral
Atlantique depuis le XVIIIème siècle, se trouve ancrée dans le plein champ de
l’histoire de l’esclavage et de la colonisation. A la fin du 19 siècle, Cotonou
s’est développée à partir de quelques villages de pêcheurs situés à l’Est et à
l’Ouest de la lagune. En 1888, le territoire de la ville a été cédé à la France par le
roi d’Abomey, ce qui eut pour effet l’accélération du processus de son
développement.

Bâtie au-dessous du niveau de la mer sur un terrain sablonneux et


marécageux, cause de l’inondation dont la ville est sujette en saison de grande
pluie, le plan architectural de la ville de Cotonou est typique de l’urbanisation
africaine peu européanisée. Ville cosmopolite, Cotonou réunit toutes les ethnies
du pays. A partir du noyau originel Toffin, peuple lacustre, la cité s’est
progressivement enrichie de toutes les ethnies du Bénin. Certains quartiers en
portent la marque.

Aujourd’hui, Cotonou est devenue une représentation du Bénin en


miniature et sa croissance accélérée est entrain de donner naissance à une vaste
« région urbaine » allant de Porto- Novo jusqu’à Ouidah et Abomey-Calavi. Elle
est non seulement le principal centre économique du Bénin, mais également le
centre politique et administratif du pays.

Suite à la réforme administrative et territoriale dont l’aboutissement a été


l’élection communale et municipale organisée en 2002, la ville de Cotonou
dispose d’une administration locale décentralisée depuis 2003. Malgré sa petite
superficie, 79 Km², elle est l’unique ville du Bénin dont le périmètre correspond
à une circonscription territoriale. Le département du Littoral est la preuve s’il en
fallait de son importance.

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II- Caractéristiques physiques et climatiques de la Commune
Les caractéristiques physiques d’une Commune sont importantes lors de
sa présentation. Nous aborderons ici la superficie, les limites géographiques et
quelques particularités de Cotonou.

A- Superficie et limites géographiques :

La ville de Cotonou couvre une superficie de 79 km2. La ville est située


sur le cordon littoral qui s’étend entre le lac Nokoué, sur lequel se situe la
Commune de Sô-Ava et l’océan Atlantique.

Figure 1: Cotonou et ses limites géographiques

Source : WIKIMEDIA FOUNDATION

Elle est limitée :


- au Nord par le lac Nokoué qui abrite la Commune de Sô-Ava,
- au Sud par l’Océan Atlantique,
- à l’Ouest par la Commune d’Abomey-Calavi,
- à l’Est par la Commune de Sèmè-Kpodji.

La ville de Cotonou est positionnée au croisement des parallèles 6°20 et


6°24 de latitude Nord et des méridiens 2°20 et 2°29 de longitude Est (IGN, cité
par G. BOKO, 2006).

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 7


B- Particularités physiques et climat de la Commune

Cotonou est constituée de sables alluviaux d’environ cinq mètres de


hauteur maximale, le relief du cordon a deux caractéristiques principales :

- dépressions longitudinales parallèles à la côte ;

- bas-fonds érodés par l’écoulement des eaux pluviales qui communiquent


avec le lac.

Le site est coupé en deux par le chenal appelé "lagune de Cotonou",


communication directe entre le lac et la mer, creusé par les Français en 1885. La
liaison entre les deux parties de la ville est assurée par trois ponts. La nappe
phréatique se trouve à proximité de la surface du sol. Cette situation est à la base
de la présence de zones marécageuses dans la ville.

La carte ci-après montre la Commune avec ces plans d’eau et ses


principaux axes routiers et de chemins de fer.

Figure 2: Carte de la ville de Cotonou

Source : JOLOME (www.jolome.com)

Le climat est de type équatorial avec une alternance de deux saisons


pluvieuses et de deux saisons sèches :
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- une grande saison des pluies de mi- mars à mi- juillet ;

- une petite saison sèche de mi- juillet à mi- septembre ;

- une petite saison des pluies de mi- septembre à mi- novembre ;

- une grande saison sèche de mi- novembre à mi- mars.

Les précipitations ont lieu principalement entre mars et juillet avec un pic
en juin (300 à 500 mm). Les températures moyennes mensuelles varient entre 27
et 31 degrés centigrades. Les écarts entre le mois le plus chaud et le mois le
moins chaud ne dépassent pas 3,2 degrés à Cotonou, alors que cette variation se
situe à 3,8 degrés dans le nord du pays. Les mois de février à Avril sont les plus
chauds et les mois de juillet à septembre sont les plus frais.

III- Caractéristiques démographiques


La population de la ville de Cotonou est de 665 100 habitants au troisième
recensement général de la population et de l’habitation en février 2002. On y
dénombre 94,5 hommes pour 100 femmes. Son poids démographique est de
9,82% de la population du pays avec une densité de 8419 habitants au km2.
Selon le Recensement Général de la Population et de l’Habitat effectué par
l’INSAE en 2002, les ethnies rencontrées sont : les Fon (32,9%), les Goun
(15,2%). On trouve également les Mina et les Yoruba pour respectivement
(5,9%) et (5,5%). La Commune de Cotonou est marquée du point de vue des
religions par les catholiques (57,8%), l’islam (14,2%). Les autres chrétiens et les
célestes sont respectivement (4,4%) et (7,8%).

Le tableau ci-après présente les caractéristiques démographiques


générales de la Commune.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 9


Tableau 1: Caractéristiques démographiques générales
Indicateurs Valeurs Sources
Population actuelle 665 100 INSAE, RGPH 2002
Population en 2010 1 364 911 habitants ONG Oxfam Québec, 2008
Taux de croissance
2,17%
démographique
Population de - 15 ans 34,1%
Population de - 15 ans scolarisée 78,6%
15-59 ans 62,7% INSAE, RGPH 2002
35 à 60 ans 34%
60 ans et + 3,3%
Taux de chômage 2,3%
Taille moyenne des ménages 4,31%

Paragraphe 2 : Organisation, infrastructures accélératrices


des activités économiques et budget
L’organisation, les principales infrastructures et le budget de la Mairie
constituent des caractéristiques fondamentales de la Commune de Cotonou que
nous examinons dans ce paragraphe.

I- Organisation et fonctionnement
L’organisation et le fonctionnement de la Mairie de Cotonou confère un
statut particulier à la Commune.

A- Organisation administrative et statut

En application de la loi N° 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation


des Communes en République du Bénin, en son article 12, le Conseil Municipal
de Cotonou est composé de quarante cinq (45) Conseillers Municipaux élus au
suffrage universel direct, pour un mandat de cinq (05) ans. Le Conseil Municipal
est l’organe délibérant de la Commune et a à sa tête le Maire qui est assisté de
trois (03) Adjoints directs.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 10


La ville de Cotonou est une Commune régit par un statut particulier
d’administration décentralisée conformément à la loi N° 97- 029 du 15 janvier
1999 portant organisation des Communes en République du Bénin et à la loi
N°98-005 du 15 janvier 1999 portant organisation des Communes à statut
particulier.

La ville de Cotonou compte 13 arrondissements qui regroupent 145


quartiers de ville. Elle est érigée en un département (Département du Littoral).
Le tableau ci-après présente les 13 arrondissements de la Commune.

Tableau 2: Arrondissements de Cotonou

Arrondissements Ex-Communes Arrondissements Ex-Communes

Avotrou Saint-Michel
1 7
Dandji Dagbédji
Sènadé 8 Sainte Rita
2
Yénawa 9 Fifadji
Sègbèya 10 Kouhounou
3
Ayélawadjè Gbégamey
11
Sodjatinmè Vodjè
4
Misséssin Cadjèhoun
12
Gbédokpo Djomèhountin
5 Gbéto 13 Houénoussou
Xwlacodji
Dantokpa
6 Aïdjèdo
Ahouansori
Source : Mairie de Cotonou
La carte ci-après situe chacun de ces arrondissements dans la ville de
Cotonou.

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Figure 3: Découpage administratif de la Commune de Cotonou

B- Fonctionnement

Le fonctionnement de l’administration municipale s’articule autour de


l’organisation ci-après :

 Les Directions opérationnelles qui fournissent directement les services à la


Population (Direction des Services A la Population (DSAP), Direction des
Services Techniques (DST)) ;

 Les Directions Fonctionnelles qui gèrent les moyens et développent des


activités purement fonctionnelles (Direction des Services Economiques et
Financiers (DSEF), Direction des Services Administratifs et Juridiques
(DSAJ)), Direction de la Prospective et du Développement Municipal
(DPDM)).

Chacune des directions, supervisée par un directeur, est subdivisée en


départements respectivement placés sous la responsabilité de Chefs de
départements et les départements sont subdivisés en services placés
respectivement sous la responsabilité des Chefs de service. L’organigramme de
la Mairie se trouve à l’annexe 1.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 12


II- Infrastructures accélératrices des activités économiques et
budget de la Mairie
La capitale économique du Bénin abrite les infrastructures les plus
importantes du pays et le budget de sa Mairie est considérable.

A- Infrastructures accélératrices des activités économiques

Les activités économiques à Cotonou sont boostées grâce à des


infrastructures qui représentent son cœur et ses poumons.

Cotonou a les attributs de ville incontournable de transit de la région


ouest-africaine, de grand carrefour des affaires à l’échelle continentale. Ses
superlatifs élogieux, Cotonou les doit d’une part à la performance de son Port et
de son Aéroport (reconnus comme étant les poumons du Bénin) et, d’autre part à
la bonne réputation du Marché DANTOKPA (cœur des affaires à Cotonou et
plus grand marché d’Afrique occidentale).

La fonction de ville commerciale et de transit pour les pays de l’hinterland


(Niger, le Burkina Faso et le Mali), Cotonou l’assure grâce à la qualité de ses
infrastructures (routes, ponts, Port, Aéroport, Services, administratives,
Banques, Chaines hôtelières…) et à la présence d’un marché d’envergure
internationale, DANTOKPA. Elle abrite également les locaux gouvernementaux
et des représentations diplomatiques ; ce qui lui confèrent un rôle politique
prépondérant.

Avec ces infrastructures, la capitale économique du Bénin, réalise 98%


(Mairie de Cotonou, 2008) des importations du Bénin, concentre sur son
territoire les deux tiers des industries et l’essentiel des entreprises du pays dont
la vitalité et le dynamisme font du Bénin, la deuxième capitalisation boursière
de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières de l’Afrique de l’Ouest
(BRVM).

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 13


B- Budget de la Mairie de Cotonou

Le budget de la Mairie de Cotonou pendant la période 2000 – 2004 a


connu un accroissement aussi bien en recettes qu’en dépenses (voir annexe 2).
Cependant, avec une moyenne de 87,7%4 au cours de la période, le ratio
d’autonomie financière indique que beaucoup d’efforts restent à faire en matière
de recouvrement des recettes notamment fiscales surtout que les besoins de
fonctionnement vont en s’accroissant tandis que les subventions entrent
difficilement dans le compte de la Commune.

Le tableau ci-après présente les différentes composantes du budget de la


Mairie.

Tableau 3: Structure du budget de la Mairie de Cotonou


RECETTES DEPENSES
Proportions Proportions
Intitulés (%) Intitulés (%)
Impôts directs et restitution Dépenses de
67 20
sur impôts et taxes fonctionnement
Dépenses utiles
Produits des services du (voirie, drainage,
14 50
domaine et des ventes directes enlèvement des ordures et
autres)
Reversement et restitution Dépenses
19 30
sur impôts et taxes d’investissement
TOTAL 100 TOTAL 100
Source : Mairie de Cotonou

Le montant du budget de la Mairie de Cotonou, exercice 2006, s’élève à


dix milliards huit cent sept millions sept cent soixante dix huit mille sept cent
soixante quatre (10.807.778.764) francs CFA.

4
MISSION DE DECENTRALISATION (2006) « Monographie de la Commune de Cotonou », p. 33.

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Section 2 : EVALUATION DES ELEMENTS DE L’ETAT DES
LIEUX DE BASE ET LEUR INVENTAIRE
Il est question dans cette section de faire l’évaluation des éléments de
l’état des lieux d’une part, et de procéder à l’inventaire de ces éléments d’autre
part.

Paragraphe 1 : Evaluation des éléments de l’état des lieux


de base
Cette évaluation sera faite à partir des actes de gestion de la Commune.
Ces actes sont regroupés en domaines de compétences par la loi N° 97-029 du
15 janvier 1999 portant organisation des Communes en République du Bénin.
Ainsi, chaque Commune dispose de compétences qui lui sont propres en tant
que collectivité territoriale décentralisée. Elle exerce en outre, sous le contrôle
de l’autorité de tutelle, d’autres attributions qui relèvent des compétences de
l’Etat.

Nous focaliserons notre attention sur les compétences propres d’une


Commune comme Cotonou. Ces compétences, au nombre de six, sont celles
qu’exerce la Commune de manière exclusive. Il s’agira de faire des constats
sur :

- le développement local, l’aménagement, l’habitat et l’urbanisme ;

- les infrastructures, l’équipement et les transports ;

- l’environnement, l’hygiène et la salubrité ;

- les investissements économiques et les services marchands ;

- l’action sociale et la culture ;

- la coopération intercommunale et la coopération décentralisée.

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I- Constats sur le développement local, l’aménagement, l’habitat
et l’urbanisme
Les actes de gestion concernant le développement local, l’aménagement,
l’habitat et l’urbanisme sont multiples. Il s’agit de : l’élaboration et l’adoption
du plan de développement local, l’élaboration des documents de planification, la
délivrance des permis d’habiter et de construire, la promotion immobilière,
l’autorisation et le contrôle de l’occupation du domaine public municipal.

Les observations ont révélé que la Mairie de Cotonou a élaboré et adopté


en janvier 2008 le plan de développement de la Commune. Ce document part
de la vision de la ville pour les dix prochaines années pour formuler des
orientations, fixer des objectifs et définir des axes stratégiques. De plus des
documents de planification tels que les programmes de renforcement de la
gouvernance locale, d’amélioration de la qualité des services municipaux,
d’assainissement de la ville, de renforcement des bases de l’économie locale
sont élaborés.

Avec l’avènement de la décentralisation, la délivrance du permis de


construire a été facilitée. Au lieu de continuer à délivrer des permis d'habiter
suivant la procédure de la préfecture, qui en avait la charge, la Mairie a entrepris
de nouvelles réformes. Il y a eu l’établissement d'un nouveau formulaire de
permis d'habiter et une réduction de la durée d’obtention. Ainsi, le délai
d’obtention de cet acte est passé de deux mois à deux semaines. Cela indique
l’allègement de la procédure de délivrance des permis d’habiter.

Par contre, l’obtention du permis de construire est plus difficile. La


procédure de délivrance du permis de construire est prescrite par un seul texte
d'importance pris en matière d'urbanisme et de construction après les
indépendances, à savoir le décret n°89-112 du 24 mars 1989 portant
réglementation de la délivrance du permis de construire. La procédure nécessite
un recours aux architectures et beaucoup d’autres formalités. Cet état de choses

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 16


a occasionné la mise en attente de traitement d’environ 700 dossiers de demande
de permis de construire à la Mairie de Cotonou à la date du 03 juin 2009 (Mairie
de Cotonou, 2010). Cette situation révèle la lourdeur du processus de
délivrance des permis construire et l’insuffisance de promotion
immobilière.

Par ailleurs, signalons que la ville fait face à une occupation anarchique
du domaine public municipal. Malgré les nombreuses mesures répressives, ce
phénomène a du mal à disparaître.

II- Constats sur les infrastructures, l’équipement et les transports


La réalisation des travaux d’aménagement, de gestion et de maintenance
des infrastructures et équipements communaux, l’urbanisation, l’entretien des
voies urbaines, des routes, pistes et ouvrages d’art, la signalisation routière,
l’éclairage public, la réalisation d’infrastructures hydrauliques, l’installation des
lignes de télécommunication locales, de cabines publiques, de centres d’écoute
publique, radiophonique et/ou télévisuelle, le transport des biens et des
personnes sont les actes de gestion à examiner dans ce sous-paragraphe.

Le réseau structurant la ville de Cotonou a connu un niveau


d’aménagement relativement élevé au cours des dernières années. Notamment
le rechargement des voies au cours des cinq (05) dernières années fait environ
neuf (09) fois celui des cinq (05) années précédentes. Le pavage a connu une
augmentation d’environ 25%5. Selon les services techniques de la Mairie de
Cotonou, en 2007, la voirie urbaine s’étend sur environ 1200 Km dont plus de
160 Km de voies revêtues.

Par contre, l’insuffisance de feux tricolores et de panneaux de


signalisation se fait remarquée par endroit dans la ville. A cela s’ajoute l’état
embryonnaire des réseaux d’eau, d’électricité, d’éclairage et de téléphone. Il

5
Mairie de Cotonou (2008) « Plan de développement de la ville de Cotonou », p. 46.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 17


à noter également l’inexistence de centres d’écoute publique radiophonique
et/ou télévisuelle dans la Commune.

Les conditions de circulation sont devenues de plus en plus difficiles à


l’intérieur de la ville. Le système de transport urbain est prédominé par un mode
de transport individuel ou avec des engins à deux roues (notamment les taxis-
motos dit « Zémidjans »). Cette situation signale la congestion du trafic
urbain.

III- Constats sur l’environnement, l’hygiène et la salubrité


Les actes relevant de la Commune en matière d’environnement, d’hygiène
et de salubrité sont : la fourniture et la distribution d’eau potable, la collecte et le
traitement des déchets, l’évacuation des eaux usés et des eaux pluviales,
l’aménagement des bas fonds et la protection contre les inondations, la
délimitation des zones interdites à l’urbanisation, la création et la gestion des
cimetières, la création des plantations et des espaces verts, la protection des
ressources naturelles, la préservation des conditions d’hygiène et de salubrité
publique, la lutte contre les vecteurs de maladies transmissibles, la
règlementation concernant l’assainissement individuel.

Les résultats du troisième Recensement Général de la Population et de


l’Habitat (INSAE, 2002) montrent que 98,9% des populations de Cotonou ont
accès à l’eau potable. Il est prévu à l’horizon 2013, la mise en place d’un cadre
de concertation entre la Mairie et la SONEB6 en vue de l’appropriation
progressive du secteur de l’eau. La ville de Cotonou produit par jour 718 tonnes
de déchets solides ménagers dont environ 500 tonnes sont enlevées par le
système de gestion mis en place par la Mairie. Il y a donc un déficit de collecte
et de traitement des déchets solides ménagers.

6
Mairie de Cotonou (2008) « Plan de développement de la ville de Cotonou », p. 53

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 18


Une étude réalisée par le cabinet Canadien LAVALIN en 1994 a révélé
que Cotonou est constituée d’un tiers (1/3) de zones inondables, un tiers (1/3) de
bas-fonds et un tiers (1/3) de zones sèches. Suite à cette étude, il a été procédé à
la délimitation des zones interdites à l’urbanisation. Mais les populations s’y
sont installées, occupant ainsi anarchiquement les bas-fonds et autres zones
inondables. Cette situation occasionne des inondations régulières dans la ville
malgré la construction de collecteurs entreprise depuis 2003 par la Mairie.

Suite à la saturation des cimetières existants (Akpakpa et PK14 route de


Ouidah) un nouveau cimetière est construit et géré à Somè. Des efforts sont
déployés dans le cadre de l’embellissement de la ville à travers des espaces
verts qui sont aménagés et entretenus. Cependant, les résultats de l’étude
réalisée par SERHAU-SA en 2006 sur la ville de Cotonou7 ont montré que le
niveau de pollution atmosphérique dans la ville est élevé (72%).

Au moins 10% des populations de Cotonou (soit l’effectif des habitants du


13ème arrondissement) vivent dans des conditions d’hygiène précaires et sont
exposées à des risques élevés8. Les maladies les plus courantes sont le
paludisme, la diarrhée, les affections gastro-intestinales. Le paludisme
représente environ 40% des cas de consultation, les affections respiratoires
aiguës 29%, les affections gastro-intestinales 15% etc. Il est à noter également
une absence de règlementation concernant l’assainissement individuel.

IV- Constats sur les investissements économiques et les services


marchands
Il est question ici d’examiner les actes de gestions que sont : la
construction, l’équipement, la réparation, l’entretien et la gestion des marchés et
abattoirs, la promotion du tourisme, la promotion des activités économiques.

7
SERHAU-SA (2006) « Perception de l’image du Maire et attentes des populations de Cotonou ».
8
INSAE (2002) « Recensement Général de la Population et de l’Habitat, 3ème édition ».

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 19


Les statistiques disponibles (Mairie de Cotonou, 2008) révèlent que la
Commune dispose d’un abattoir, d’un centre d’affaires à Ganhi et de quarante
(40) marchés dont ceux Dantokpa, de Gbogbanou et de Ganhi. Malgré les
dispositions de l’article 104 de la loi 97 – 029 du 15 janvier 1999, ces trois
marchés sont toujours gérés par la Société de Gestion des Marchés (SOGEMA)
qui est une société appartenant à l’Etat central. La Mairie déploie des efforts en
vue de l’entretien et la gestion de l’abattoir et des marchés qui ne relèvent pas de
la SOGEMA.

Les activités touristiques à Cotonou concernent quelques sites très prisés


tels que le Centre de Promotion de l’Artisanat, les plages, la place des martyres,
la place de l’Etoile rouge, le Palais des congrès et le Centre International de
Conférence. Mais le secteur touristique est inorganisé au niveau de la
Commune.

Dans le cadre de la promotion des activités économiques, la Mairie de


Cotonou a initié en 2008, un projet de soutient aux activités génératrices de
revenu dont l’une des actions est le développement des petites et moyennes
entreprises puis des petites et moyennes industries. Les activités prévues à cet
effet sont : créer des centres de promotion des petites et moyennes entreprises,
appuyer les Chefs d’entreprise à s’installer, appuyer les artisans à développer
des activités, organiser les chefs d’établissement et les artisans à l’écoulement de
leurs produits.

V- Constats sur l’action sociale et la culture


L’action sociale et culturelle se rapporte aux actes de gestion que sont : la
réalisation, l’équipement et la réparation des centres publics de promotion
sociale, des infrastructures publiques culturelles, de jeunesse, de sport et de
loisir.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 20


Faute de moyens, l’action sociale est insuffisante dans la ville. L’aide
aux déshérités et aux sinistrés se limite aux dons de moustiquaires, de
médicaments de premières nécessités et de nattes à l’occasion des inondations et
incendies.

Dans le domaine culturel, la Mairie a opté dans le Plan de Développement


Communal pour le renforcement des activités culturelles, sportives et de
loisirs à travers la construction d’infrastructures de jeux et de loisirs dans les
arrondissements et la promotion de l’émergence des actions concourant qui
facilitent le brassage inter-arrondissement.

VI- Constats sur la coopération intercommunale et la coopération


décentralisée
La coopération intercommunale se rapporte à l’association de plusieurs
Communes sur la base d’une convention. Quant à la coopération décentralisée,
elle concerne l’adhésion à des organisations internationales de ville.

La Commune de Cotonou mène des actions intercommunales avec les


Communes voisines de Ouidah, Abomey-Calavi, Sèmè–Podji. A titre d’exemple
il convient de noter : la construction du Lieu d’Enfouissement Sanitaire à
Ouessè (Ouidah) avec l’appui des canadiens pour la gestion des déchets solides
ménagers de Cotonou, la construction du nouveau cimetière de Cotonou à Somè
(Abomey-Calavi), le traitement de la boue humaine de Cotonou à Sèmè – Podji.
Il importe également de mentionner la prise d’arrêtés intercommunaux dans le
cadre du projet de développement urbain de l’agglomération de Cotonou
(Cotonou- Abomey- Calavi- Sèmè – Podji) et la mise en place de comités
techniques dans le cadre de l’élaboration et de la mise en œuvre du Schéma
Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme du « Grand Cotonou ».

A l’extérieur du Bénin, Cotonou a réalisé un jumelage avec les


Communes de Créteil (France), Atlanta (Etats-Unis d’Amérique) et Zilina
(Slovaquie). La ville est également membre des organisations internationales
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 21
de ville telles que l’Association Internationale des Maires Francophones
(AIMF), l’Alliance des Villes (réseau mondial des villes) et Métropolis
(association mondiale des grandes métropoles).

Paragraphe 2 : Inventaire des éléments de l’état des lieux


Après avoir fait une étude minutieuse de la Commune de Cotonou à
travers ses actes de gestions, il ressort que celle-ci présente des atouts majeurs et
des problèmes.

I- Inventaire des atouts


La gestion de la Commune de Cotonou présente un certain nombre
d’atouts à savoir :

1. L’existence d’un plan de développement communal ;

2. L’existence des documents de planification ;

3. L’allègement de la procédure de délivrance des permis d’habiter ;

4. Le niveau relativement élevé de l’aménagement urbain ;

5. L’accès à l’eau potable ;

6. La délimitation des zones interdites à l’urbanisation ;

7. L’existence de cimetières construits et gérés ;

8. L’aménagement et l’entretien des espaces verts ;

9. L’existence d’abattoir, de centre d’affaires et de marchés entretenus ;

10. L’existence de projet de développement des petites et moyennes entreprises


puis des petites et moyennes industries ;

11. Le renforcement des activités culturelles ;

12. La coopération intercommunale ;

13. La coopération décentralisée.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 22


II- Inventaire des problèmes
Les problèmes liés à la gestion communale de Cotonou handicapent
lourdement le développement de la ville. Ils peuvent être énumérés comme suit :

1. La lourdeur du processus de délivrance des permis de construire ;

2. L’insuffisance de promotion immobilière par la Mairie ;

3. L’occupation anarchique du domaine public municipal ;

4. L’insuffisance de feux tricolores et de panneaux de signalisation ;

5. L’état embryonnaire des réseaux d’eau, d’électricité, d’éclairage et de


téléphone ;

6. L’inexistence de centres d’écoute publique dans la ville ;

7. La congestion du trafic urbain ;

8. Le déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers ;

9. La fréquence des inondations ;

10. La pollution atmosphérique ;

11. La précarité des conditions d’hygiène et les risques de maladies ;

12. L’absence de règlementation concernant l’assainissement individuel ;

13. L’inorganisation du secteur touristique ;

14. L’insuffisance de l’action sociale.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 23


CHAPITRE 2 : PRESENTATION DU SECTEUR INFORMEL A
COTONOU

Faute d'instruments de connaissance appropriés, les pouvoirs publics


adoptent les positions les plus contradictoires à l'égard du secteur informel. Ils
oscillent entre une attitude répressive et une bienveillante mansuétude.

Ce deuxième chapitre présente le secteur informel à Cotonou à travers


deux sections. La section 1 traite de l’ampleur du secteur informel et des
principales activités du secteur ; tandis la section 2 procède à un état des lieux
sur le secteur.

Section 1 : AMPLEUR ET PRINCIPALES ACTIVITES DU


SECTEUR INFORMEL
L’importance du secteur informel dans une ville comme Cotonou n’est
plus à démontrer. Cette section traite d’une part de l’ampleur du secteur
informel dans l’économie locale et, d’autre part des principales activités du
secteur.

Paragraphe 1 : Ampleur du secteur informel


Le secteur informel à Cotonou est très hétérogène, tant au niveau des
activités que de leur mode d'organisation. Sur la base de cette hétérogénéité, les
sous-secteurs suivants sont distingués :

- un sous-secteur informel moderne : il regroupe des branches d'activités


appartenant à l'artisanat, les services et le commerce de gros et de détail. Il
est constitué par de véritables entreprises viables qui cherchent à échapper
aux contraintes de l'administration ;

- un sous-secteur des micro-entreprises : il comprend des opérateurs ayant


reçu une formation, dans un centre professionnel ou par apprentissage
auprès d'un patron ou d'un parent et qui exercent dans le secteur de
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 24
l'artisanat, du commerce et des services. Ces entreprises sont des sociétés
de personnes peu capitalisées et travaillant avec une technologie
élémentaire. Les entrepreneurs peuvent travailler à domicile, hors
domicile ou être des marchands ambulants. Ce sous-secteur, tout comme
les autres secteurs d'activités, subit aussi une mutation du fait de
l'évolution de la société béninoise : c'est le cas des taxis-motos, de la
restauration rapide et de l'artisanat d'art.

La part du secteur informel progresse. La croissance annuelle moyenne du


PLB informel à Cotonou est de 0,29%9. Le tableau ci-après présente les poids
des différentes composantes du Produit Local Brut (PLB) de Cotonou de 1990 à
2025.

Tableau 4: Structure du PLB de Cotonou


Libellé 1990 2005 2015 2025
Secteur primaire 1% 1% 1% 1%

Secteur non primaire informel 44% 50% 45% 43%

Secteur non primaire moderne 54% 49% 54% 56%

Secteur non primaire total 99% 99% 99% 99%

Produit Local Brut (PLB) 100% 100% 100% 100%


Montant du PLB à prix courant (en 470 629 1 242 2 268
milliards de francs CFA)
Source : PDM/DPDM/MCOT/2006
Ce tableau montre que les activités du secteur primaire à Cotonou ne
représentent que 1% du PLB de la Commune. Par contre les activités du secteur
informel non primaire sont considérables et se sont accrues de 44% à 50% entre
1990 et 2005. Face aux difficultés d’emploi, le poids du secteur informel a ainsi
atteint la moitié du PLB en 2005.

9
Taux de croissance annuelle moyenne calculé sur la période 1990-2005 ; source PDM.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 25


La Mairie de Cotonou, en collaboration avec l’Etat central, prévoit réduire
cette importance du secteur informel afin de ramener son poids à 45% en 2015
puis à 43% en 2025.

Paragraphe 2 : Principales activités du secteur informel


L'agglomération de Cotonou compte 206.160 unités de production
informelles10 (UPI) dans les branches marchandes non agricoles. La
décomposition des branches d'activités en trois grands secteurs montre que le
"commerce" compte 49,5% des unités de production, l’"industrie" 21,9% et les
"services" 28,6%.

Tableau 5: Structure par branche des UPI de Cotonou


Branche d’activités Effectif Proportion (%)

Commerce 102 069 49,5


- Commerce en magasin 28 440 13,8
- Commerce détail hors magasin 73 600 35,7

Services 59 050 28,6


- Restauration 21 640 10,5
- Réparation 6 630 3,2
- Transport et télécommunication 10 800 5,2
- Autres services 19 990 9,7
Industrie 45 080 21,9
- Confection et chaussures 18 900 9,2
- Autres industries 16 740 8,1
- Bâtiments et Travaux Publics 9 440 4,6
Ensemble 206 160 100
Source : Enquête 1-2-3, phase1 et phase 2, INSAE (2002)

Dans le secteur "commerce" on note une spécialisation axée sur le


commerce de détail hors magasin (71%) qui s'exerce sur des éventaires ou dans
des marchés. Il s'agit de produits agro-alimentaires (55%), des vêtements et
accessoires (11%), de commerce de détail de carburant (2%) et d'autres produits
industriels destinés à la consommation des ménages (33%). Le secteur du

10
INSAE (2002) « Le secteur informel dans l’agglomération de Cotonou », p. 9.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 26


"commerce en magasin" regroupe 11% de grossistes dont l'essentiel des produits
reste dominé par l'agro-alimentaire.

Dans l’industrie, le secteur informel est spécialisé dans certaines activités


particulières. C’est le cas en premier lieu de la "confection et chaussures", qui
regroupe environ 42% des activités industrielles, mais aussi dans une moindre
mesure la "fabrication de meubles". Il convient d’y ajouter les "Bâtiments et
Travaux Publics" (21% des UPI) qui ont bénéficié d’un accroissement de la
demande publique ces dernières années suite aux divers projets et programmes
d’amélioration des voies de communication.

Du côté des services, la "restauration" (gargotes et autres marchands de


menus comestibles) constitue 37% des établissements de services informels. Ce
type d’activités est surtout le fait des femmes (95%) et est le résultat de la
trajectoire socio-culturelle qui fonde le concept genre au Bénin. La part du
secteur des "transport et télécommunication" (taxi-moto, autobus, taxis-ville,
cabines téléphoniques, etc.) est non négligeable (18% des services informels).
En dehors de la réparation qui occupe 11% des UPI de ce secteur, les autres
prestations offertes dans cette branche sont dominées par la "la coiffure et les
soins de beauté".

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 27


Section 2 : EVALUATION DES ELEMENTS DE L’ETAT DES
LIEUX ET LEUR INVENTAIRE
Le secteur informel à Cotonou a vu son poids dans le Produit Local Brut
passé de 44% à 50% entre 1990 et 2005 (voir tableau 4). Ce secteur
prépondérant mérite un examen particulier en termes d’état des lieux.

Ainsi, il est question dans cette section de procéder à l’évaluation des


éléments de l’état de lieux d’une part, et réaliser l’inventaire de ces éléments
d’autre part.

Paragraphe 1 : Evaluation des éléments de l’état des lieux


Cette évaluation sera faite sur la base des résultats l’enquête 1-2-3 réalisée
par l’INSAE en 2002. Ces informations constituent une référence fondamentale
sur le secteur informel à Cotonou.

Nos investigations porteront sur les éléments ci-après :

- La production, la contribution aux ressources de la collectivité et aux


besoins essentiels des ménages ;

- L’emploi et la rémunération ;

- Le capital investi ;

- La reconnaissance du secteur informel par l’Etat ;

- Les raisons du non enregistrement ;

- Le mode de règlement des litiges avec l’Etat ;

- La volonté de formalisation de l’informel.

I- Constats sur la production, la contribution aux ressources de la


collectivité et aux besoins essentiels des ménages
Dans ce sous-paragraphe nous examinerons d’une part la production et la
contribution aux ressources de la collectivité, et d’autre part la contribution aux
besoins essentiels des ménages.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 28
A- Production et contribution aux ressources de la collectivité

Si l'importance du secteur informel comme pourvoyeur d'emplois est


aujourd'hui universellement admise, l’importance de la production de ce
secteur reste un enjeu de première taille. Le chiffre d'affaires annuel du secteur
informel non agricole à Cotonou a atteint 532 milliards de FCFA au cours de
l'exercice 2000/200111. Plus de 60% de ce montant provient des activités
commerciales, le secteur "services" en réalisant plus de 26%, et le secteur
industriel le reste. Cependant, étant donné la part prépondérante du commerce
au sein du secteur informel, il est plus pertinent de raisonner en termes de
production ou de valeur ajoutée pour apprécier le poids économique réel de ce
dernier. Ainsi, le secteur informel de Cotonou a créé 154 milliards de FCFA de
valeur ajoutée.

Si l'on affine l'analyse au niveau des branches d'activités, les secteurs


"commerce" et "service" se démarquent de l’ensemble en raison du niveau
relativement élevé de leur valeur ajoutée (respectivement 59 milliards et 58
milliards). Ce résultat s’explique par la prépondérance des "transport et
télécommunication" (156 000 FCFA par mois) et du "commerce en magasin"
(95 000 FCFA par mois). Il convient d’ajouter à ces secteurs les "Bâtiments et
Travaux Publics" (126 000 FCFA par mois) qui rapporte plus au niveau de la
branche industrie.

Par ailleurs, si la valeur ajoutée mensuelle moyenne dans le secteur


informel est près de 61 000 FCFA, plus des deux-tiers (68%) des UPI génèrent
moins de 40 000 FCFA par mois, 12% d’UPI dégagent entre 40 000 et 80 000
FCFA et enfin 20% génèrent plus de 80 000 FCFA par mois.

11
INSAE (2002) « Le secteur informel dans l’agglomération de Cotonou », p. 27.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 29


Figure 4: Valeur Ajoutée, Impôts et taxes par branche à Cotonou

0,7
Industrie
37

2,1
Service
58 Impôts et taxes
Valeur Ajoutée
0,8
Commerce
59

0 20 40 60 80
Montant annuel en milliards de FCFA

Source des données : Enquête 1-2-3, phase1 et phase 2, INSAE (2002)

Le montant total des impôts indirects (net des subventions directement


liées à l'activité) est très faible. L'Etat ne perçoit que 2,3% de la valeur
ajoutée du secteur informel, principalement sous forme de patente, mais aussi
d'impôts locaux (ticket, place), de droits d'enregistrement et de bail. Le secteur
"service" est celui qui contribue le plus aux ressources de la collectivité. Cela
provient du fait que les "transport et télécommunication" subissent la plus forte
ponction de l'administration (7,8% de la valeur ajoutée est affectée aux taxes). Il
existe donc ici un gisement fiscal potentiel tant pour l'Etat central que pour
les collectivités locales, qu'il conviendrait d'étudier en détail, pour tenir compte
des spécificités de ce secteur.

B- Contribution aux besoins essentiels des ménages

La satisfaction des besoins des ménages constitue le principal débouché


de la production informelle. Ce résultat, déjà mis en évidence au vu de la
spécialisation sectorielle des unités informelles, est confirmé par l'analyse des
clients du secteur informel. Plus de 80% des chefs d'UPI déclarent que le gros de
leur clientèle est formé par les ménages12. Cette proportion n'est jamais

12
INSAE (2002) « Le secteur informel dans l’agglomération de Cotonou ». p. 34.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 30


inférieure à 60% quelle que soit la branche considérée, Les UPI les plus
concernées sont celles qui interviennent dans la "confection" et la "restauration"
avec plus de 90%.

Lorsque les ménages n'apparaissent pas comme les principaux clients, ce


sont les entreprises informelles commerciales (9%) qui constituent la destination
finale des produits des UPI. La dépendance à l'égard du secteur formel (privé ou
public) est totalement marginale pour assurer des débouchés au secteur informel.
Seuls 5% des chefs d'UPI déclarent vendre leurs produits au secteur formel.

Egalement qualifiée d’économie populaire, l’économie informelle


constitue un mode de vie, voire de survie, de la population urbaine, pour laquelle
elle permet la satisfaction de besoins fondamentaux : se nourrir, se loger, se
vêtir, se former, se soigner.

II- Constats sur l’emploi et Rémunération


Le secteur informel est reconnu pour sa capacité à aborder une main
d’œuvre importante. Après avoir investigué sur quelques caractéristiques de cet
emploi, nous aborderons le temps de travail et rémunération au sein du secteur à
Cotonou

A- Emploi

Les 206.160 unités de production informelles des activités marchandes


non agricoles de l’agglomération de Cotonou génèrent 324.100 emplois13. Ce
résultat confirme que le secteur informel est de loin, le premier pourvoyeur
d’emplois dans la capitale économique comme le montrent d’ailleurs les
résultats de l’enquête sur l’emploi14. Le secteur informel est constitué en
majorité de micro-unités. Leur taille moyenne est de près de 1,6 personnes par
établissement.

13
INSAE (2002) « Le secteur informel dans l’agglomération de Cotonou », p. 14.
14
Voir Enquête 1-2-3, premiers résultats de la phase 1, INSAE (2002).

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 31


Tableau 6: Organisation du travail dans le secteur informel à Cotonou
Type de combinaisons de travail (en % des UPI)
Taux de
Auto- Non Taille
Salariale Mixte Total salarisation
Branche d’activités emploi salariale
Commerce 78,6 17,5 3,0 0,9 100 1,35 4,5
- Commerce en magasin 73,9 18,8 4,2 3,1 100 1,37 7,5
- Commerce détail hors magasin 80,4 17,0 2,5 0,1 100 1,35 3,4

Services 66,3 22,8 7,5 3,4 100 1,71 13,1


- Restauration 62,5 24,1 10,3 3,1 100 1,66 16,9
- Réparation 39,2 47,2 5,5 8,1 100 2,58 8,0
- Transport et télécommunication 80,1 12,8 3,6 3,5 100 1,50 16,5
- Autres services 71,9 18,7 7,1 2,3 100 1,59 9,9

Industrie 65,1 18,5 11,6 4,8 100 1,87 23,1


- Confection et chaussures 72,8 19,2 6,0 2,0 100 1,62 14,0
- Autres industries 65,5 21,1 7,1 6,2 100 1,87 16,7
- Bâtiments et Travaux Publics 48,8 12,4 30,8 8,0 100 2,40 44,1

Ensemble 72,1 19,2 6,2 2,5 100 1,57 12,0


Source : Enquête 1-2-3, phase1 et phase 2, INSAE (2002)
Les UPI de type "non salariale" sont celles qui n’emploient que des travailleurs
non salariés, les UPI "salariales" n’emploient que des salariés et des apprentis
rémunérés, et les UPI mixtes combinent les deux types de main-d’œuvre. Le
taux de salarisation inclut les salariés proprement dits et les apprentis rémunérés,
que l’on peut considérer comme des quasi-salariés.
L’auto-emploi et les micro-unités ont une prédominance écrasante. En
effet, 72% des UPI sont réduites à une seule personne. Environ 7% des UPI
emploient plus de trois personnes tandis que très peu (0,3%) utilisent plus de
huit personnes. Cette distribution, fortement polarisée sur l’auto-emploi, est un
indicateur de la faible capacité d’accumulation d’un secteur informel qui semble
incapable de se développer autrement que par un processus de croissance
extensive, caractérisé par la prolifération des établissements.

Du fait de ta taille réduite des unités informelles et du poids écrasant de


l'auto-emploi, le taux de salarisation (ratio rapportant le nombre de salariés au
nombre total d'actifs) est de 12% (et 11% quand on exclut les apprentis payés).
L'intensité de la relation salariale discrimine assez bien le secteur informel du

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 32


secteur formel où la norme salariale est la règle. Ainsi, les unités informelles
ayant exclusivement recours au salariat ne représentent que 5,1 % des UPI. Le
salarié mensualisé y est majoritaire : environ 82 % des salariés reçoivent un
salaire fixe, alors que, seuls 17,5 % d'entre eux sont rémunérés soit à la tâche ou
par des commissions, soit en fonction de la durée de travail.

Par ailleurs, l’enquête 1-2-3 réalisée par l’INSAE en 2002 a révélé


également que l’absence de protection (contrat écrit et couverture sociale) est
la caractéristique principale des emplois proposés à la main-d’œuvre du secteur
informel).

B- Temps de travail et rémunération

Le temps de travail dans le secteur informel ne respecte pas les normes


légales régissant la durée de travail au Bénin.

Les actifs du secteur informel travaillent en moyenne 48,7 heures par


semaine15. Dans 21% des cas, la durée hebdomadaire du travail varie entre 35 et
48 heures. Pour les autres, le temps de travail varie fortement. Ainsi, si à peine
15% des actifs travaillent moins de 24 heures, ils sont en revanche plus du quart
(27%) à effectuer plus de 60 heures par semaine.

Cette grande hétérogénéité dans la durée du travail peut être interprétée de


diverses manières. C'est un facteur positif, puisqu'il marque la flexibilité d'un
secteur qui peut moduler le recours au facteur travail en fonction des
variations de la demande. Elle donne aussi la possibilité à ceux qui travaillent
peu de mener parallèlement d'autres activités (travaux domestiques, études,
autre emploi, etc.).

Mais en contrepartie, elle est un indicateur du sous-emploi des


ressources humaines dans le secteur informel. En premier lieu, le sous-emploi
visible est très fréquent dans ce secteur. 26% des actifs informels travaillent

15
INSAE (2002). « Le secteur informel dans l’agglomération de Cotonou », p.17.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 33


moins de 35 heures. En second lieu, et paradoxalement, la présence massive
d'horaires très élevés peut aussi être considérée comme un indice de sous-
emploi. Elle met en lumière l'inadéquation entre emploi et rémunération,
puisque cette charge horaire constitue la seule manière d'obtenir un revenu
acceptable, au prix d'une productivité horaire dérisoire. Cette forme de sous-
emploi est particulièrement répandue dans le secteur "commerce" et dans les
"services" (notamment dans la "réparation" avec une masse horaire
hebdomadaire moyenne de 55,4 heures) où les actifs travaillent en moyenne bien
plus que 48 heures par semaine. Il apparaît donc que, si le secteur informel ne
peut être assimilé au sous-emploi, il en constitue l'un des refuges de
prédilection.

Figure 5: Rémunération et horaires de travail dans le secteur informel à Cotonou


450 54
396 411
400 52
Revenus (milliers de FCFA)

350 324 50
300 Temps (heures)
48
250
46
200 51,6
44
150 48,7
100 42
43,8
50 40
0 38
Commerce Service Industrie
Revenu mensuel moyen Horaire hebdomadaire moyen

Source des données : Enquête 1-2-3, phase1 et phase 2, INSAE (2002)

La mesure des revenus dans le secteur informel pose de redoutables


problèmes de mesure et d’interprétation. Outre les difficultés à obtenir une
estimation fiable, faute de comptabilité écrite ou de bulletin de paie, la
diversité des statuts et la variabilité des horaires ouvrés rendent délicat le choix
d'un indicateur pertinent.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 34


La rémunération mensuelle moyenne, calculée sur l'ensemble des actifs
du secteur informel, est de 38 200 FCFA. Elle est donc 1,5 fois supérieure au
Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) en vigueur en 2001
correspondant à 25 000 FCFA. En termes de revenu horaire, on obtient 186,9
FCFA en moyenne dans le secteur informel, contre 147,1 FCFA pour le salaire
horaire minimum.

En fait, la rémunération moyenne cache d’importantes disparités. Elle est


fortement tributaire des revenus les plus élevés, et donc assez peu représentative
de la situation réelle de la majorité des travailleurs du secteur informel. Ainsi, si
le revenu mensuel moyen est de 38 200 FCFA, le revenu médian n'est que de
12 000 FCFA par mois. La faiblesse du niveau de ce revenu s'explique par le
grand nombre d'aides familiaux et d'apprentis qui ne perçoivent aucune
rémunération.

Par ailleurs, les femmes qui travaillent dans le secteur informel


pâtissent d'un déficit de revenu très marqué par rapport à leurs
homologues masculins. En moyenne, les hommes perçoivent 71% plus que les
femmes. Ces dernières souffrent d'un double handicap : d'une part, elles exercent
plus souvent des emplois structurellement mal payés (commerces, activités
précaires, etc.), et, d'autre part, même quand elles occupent des postes
équivalents aux hommes, à qualification égale, elles sont victimes de
discriminations de revenus.

III- Constats sur le capital investi


Comme le montre le tableau 7, le montant total du capital du secteur
informel, estimé au coût de remplacement, atteint presque 71 milliards de
FCFA. Au niveau agrégé, ce stock est constitué essentiellement de terrains et
locaux, de véhicules puis de machines. La part du capital consacré aux mobiliers
de bureau est relativement faible, même dans la branche "services", où
l'équipement en mobilier dépasse à peine 3% du capital total.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 35


Les branches "autres industries", "transport", "réparation", sont pourvues
d'un volume moyen de capital nettement supérieur à celui des autres secteurs. A
l'autre extrémité. Les "BTP", la "restauration" et le "commerce de détail hors
magasin" en sont peu dotés.

Tableau 7: Structure du capital du secteur informel à Cotonou


Montant Structure du capital (% de sa valeur)
Montant moyen par
UPI sans
total UPI ayant Ter- Mobi- Outil-
capital Ma- Véhi-
(milliards un capital rains, lier, lage et Total
(%) chines cule
FCFA) (en milliers locaux Bureau autres
Branche d’activités FCFA)
Commerce 9,1 23,2 205,5 82,4 4,7 3,1 4,9 4,9 100
- Commerce en magasin 6,7 11,5 433,5 82,2 5,8 2,5 7,3 2,2 100
- Commerce détail hors magasin 10,1 11,7 177,3 82,6 3,7 3,8 2,4 7,5 100

Services 5,4 22,0 395,8 34,4 20,9 4,4 32,8 7,5 100
- Restauration 0,0 3,9 183,6 63,8 15,8 6,4 0,0 14,0 100
- Réparation 0,0 3,4 509,1 62,7 15,8 1,8 2,1 17,6 100
- Transport et télécommunication 10,6 6,7 701,4 6,5 3,3 1,6 87,8 0,8 100
- Autres services 10,3 8,0 446,1 31,5 40,5 7,0 15,4 5,6 100

Industrie 0,7 25,4 569,7 55,7 33,6 2,0 2,0 6,7 100
- Confection et chaussures 0,0 8,0 427,0 68,7 23,8 2,7 2,1 2,7 100
- Autres industries 1,7 15,9 970,3 50,7 40,3 1,6 1,7 5,7 100
- Bâtiments et Travaux Publics 0,3 1,5 155,6 38,7 13,6 3,0 4,8 39,9 100

Ensemble 6,2 70,7 366,3 57,8 20,2 3,2 12,5 6,3 100
Source : Enquête 1-2-3, phase1 et phase 2, INSAE (2002)

Le capital du secteur informel est bien souvent constitué par du matériel


déclassé, acheté déjà usagé, dont on allonge ainsi l a durée de vie. Près de 44%
du stock a été acquis de seconde main.

Par ailleurs, dans 60% des cas, les chefs d’unités de production
informelles sont propriétaires du capital qu’ils utilisent. Toutefois, la
location apparaît significative pour les terrains et locaux de travail (31,7%) et
accessoirement pour les machines (22,5%) et les véhicules professionnels
(14,8%). Le tableau présentant les caractéristiques du capital du secteur informel
se trouve à l’annexe 5.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 36


IV- Constats sur la reconnaissance du secteur informel par l’Etat
Le type de registres administratifs mesure la nature des liens
institutionnels que le secteur informel entretient avec l'Etat. Si par définition, la
grande majorité des unités de production informelles ne possèdent pas de
numéro statistique, cela n'implique pas nécessairement que le secteur informel
ne jouisse d'aucune reconnaissance juridique de la part de l'administration, étant
donnée la multiplicité des formes d'enregistrement existant au Bénin avant
l’avènement des réformes en cours. En dehors du numéro statistique
(numéro INSAE), quatre registres sur lesquels les unités informelles qui étaient
susceptibles d'être inscrites ont été identifiées : le registre du commerce, la
patente, la carte professionnelle (carte d'opérateur économique) et enfin
l'organisme de sécurité sociale, la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS).

Lors de sa création, toute unité de production est censée suivre un certain


nombre de démarches officielles pour obtenir un statut légal. Tout d'abord,
l'entrepreneur doit se déclarer auprès d'un certain nombre de structures. Il est
censé remplir une déclaration d'existence aux contributions et payer la patente
(impôt forfaitaire), et il doit obtenir la carte professionnelle (plus connue sous le
nom de "carte d'opérateur économique") qui devra être renouvelée chaque année
et lui donnera la possibilité de se fournir chez les grossistes. Ensuite, il doit
s'inscrire au Registre de Commerce. Enfin, ce n'est que sur présentation de ces
trois pièces que l'Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique
délivre le numéro statistique (numéro INSAE), ce qui lui permettra de recourir
au système judiciaire en cas de litige, et de se faire connaître en apparaissant au
Journal Officiel.

Si ces démarches sont obligatoires pour toute activité marchande, d’autres


formalités ne sont nécessaires que dans certains cas. Ainsi, l'affiliation à la
CNSS est liée à l'emploi de salariés dans 1'établissement.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 37


Figure 6: Taux d'enregistrement par type de registre
7,9%
8,0%

6,0%

4,0%
1,9%
2,0% 0,7% 0,7%
0,0%
0,0%
Patente Régistre de N° INSAE Carte CNSS
commerce d'opérateur
économique

Source des données : Enquête 1-2-3, phase1 et phase 2, INSAE (2002)

La figure 6 montre que dans l'immense majorité des cas, les unités
informelles sont inconnues de l'ensemble des services de l'Etat. L'affiliation la
plus fréquente correspond à la patente avec 8% la possédant. Pour ceux qui sont
inscrits au registre de Commerce, ils ne sont que 2% dans ce cas. Le taux
d'enregistrement sur les registres de la sécurité sociale (CNSS) est nul.

En fait, plus de 91% des UPI sont totalement inconnues des services
publics, c'est à dire qu'elles ne possèdent ni numéro statistique, ni carte
d'opérateur économique, qu'elles ne sont enregistrées ni au registre du
commerce, ni à la CNSS, et qu'elles ne paient pas la patente, quel que soit leur
secteur d'activité.

La répartition des UPI ne figurant sur aucun registre par catégorie


(figure 7) indique une prédominance des UPI familiales (Auto-emploi ou UPI
non salariales).

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 38


Figure 7: Réparation des UPI ne figurant sur aucun registre par catégorie

12 376
7%
UPI familiales
UPI salariales

175 048
93%

Source des données : Enquête 1-2-3, phase1 et phase 2, INSAE (2002)

Plus l'activité est marginale (que ce soit en nombre de personnes


occupées, en termes de précarité du local, ou de rentabilité économique), plus
elle échappe à la vigilance de l'Etat ; à la fois parce qu'elle peut plus facilement
passer inaperçue et parce que l'Etat relâche une pression administrative jugée
trop coûteuse.

Par contre, si les unités informelle ne sont pas enregistrées, cela ne


signifie pas qu'elles ne s'acquittent pas, au moins partiellement, de leur devoir
fiscal. En effet, près de 8% d'entre eux sont enrôlée à la patente.

V- Constats sur les raisons du non enregistrement


Il est souvent prétendu que l'informalité provenait d'un excès de
régulations publiques, notamment de taux d'imposition excessifs dans le secteur
formel, et d'une volonté délibérée des informels de contourner la législation.
Cette thèse est partiellement démentie dans le cas de Cotonou.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 39


Tableau 8: Raisons du non enregistrement des UPI
Raisons du non enregistrement
Ne veut
Types de Ne sait
Démarches pas
Trop En cours Non pas où il Autres
registres trop collaborer Total
cher d’inscription obligatoire faut raisons
compliquées avec
s’inscrire
l’Etat

N° INSAE 12,2 8,3 2,1 39,6 20,1 3,8 14,0 100


Registre de
commerce 10,8 10,6 3,0 40,5 17,8 3,3 14,0 100

Patente 2,5 20,1 2,0 41,7 15,8 3,7 14,1 100


Carte
d’opérateur 2,5 8,8 1,7 54,6 17,3 2,8 12,3 100
économique

CNSS 3,2 4,7 2,3 53,3 21,8 3,2 11,6 100


Source : Enquête 1-2-3, phase1 et phase 2, INSAE (2002)

Le tableau 8 montre que quel que soit le type de registres considérés,


entre 60% et 75% des UPI ne connaissent pas la réglementation, soit
qu'elles considèrent que l'inscription n'est pas obligatoire, soit qu'elles ne savent
pas auprès de quelle institution il faudrait le faire. Donc, c'est avant tout la
méconnaissance des obligations juridiques qui induirait les chefs d'unités de
production informelles à ne pas se déclarer.

Le refus ostensible de toute collaboration avec les organismes publics


n'est le fait que d'une infime minorité, qui compte pour à peine 3,2% des UPI.
Entre 3% et 12% des UPI estiment que les démarches à entreprendre sont trop
compliquées. Enfin, le coût de la patente est invoqué par un cinquième de ceux
qui ne s'en sont pas acquittés.

Les activités informelles apparaissent donc plus comme un secteur de


développement spontané des activités économiques des ménages que comme
une stratégie de "contournement" de la législation en vigueur jugée
inhibante.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 40


VI- Constats sur les modes de règlement des litiges avec l’Etat
Si les informels n'effectuent pas les démarches nécessaires pour légaliser
leur activité, l'Etat pousse-t-il les informels à s'insérer dans le cadre
réglementaire ? Le tableau ci-après indique la proportion de ceux qui ont eu de
problèmes avec l’Etat et les modes de règlement qui s’en sont suivies.

Tableau 9: Modes de règlement des litiges entre le secteur informel et l'Etat


Montant moyen des
Problèmes Mode de règlement pour les UPI
paiements (en
avec l’Etat ayant eu des problèmes
(%) milliers de FCFA)
Branche d’activités Amendes Cadeaux Autres Total Amendes Cadeaux
Commerce 4,7 26,2 1,9 72,0 100 16 1
- Commerce en magasin 8,7 5,1 0,0 94,9 100 24 0
- Commerce détail hors magasin 3,2 48,1 3,9 48,0 100 15 1

Services 3,5 75,5 13,9 10,6 100 7 5


- Restauration 0,1 0,0 100,0 0,0 100 0 5
- Réparation 8,8 74,0 12,1 13,9 100 12 5
- Transport et télécommunication 13,2 76,3 14,1 9,7 100 4 5
- Autres services 0,3 100,0 0,0 0,0 100 18 0

Industrie 5,8 48,2 16,5 35,3 100 16 7


- Confection et chaussures 8,4 55,4 3,5 41,1 100 11 5
- Autres industries 5,4 43,6 25,3 31,1 100 28 9
- Bâtiments et Travaux Publics 1,6 0,0 100,0 0,0 100 15 5

Ensemble 4,6 43,0 8,5 48,5 100 13 4


Source : Enquête 1-2-3, phase1 et phase 2, INSAE (2002)

Ainsi, moins de 5% des chefs d'UPI déclarent avoir connu des


problèmes avec les agents de l'Etat au cours de l'année écoulée. Les branches
les plus touchées par ces frictions avec les agents publics sont la "réparation",
les "commerces en magasin", la "confection" et surtout les "transports ", où près
de 13% (1 sur 8) des transporteurs se plaignent d'avoir eu maille à partir avec
l'autorité publique.

Lorsqu'un litige survient, le différend se règle par le paiement d'une


amende dans 43% des cas. Le paiement d'un "cadeau", symptôme du
phénomène de la corruption, représente le mode de règlement du conflit
pour 8,5% des chefs d'UPI interpellés par les agents de l'Etat. Il faut

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 41


nuancer ce taux car le règlement à l'amiable ou les autres formes de règlement
qui constitue la majorité des cas (48,5%) pourrait bien cacher l'ampleur des
« cadeaux – amendes » ; c'est-à-dire des amendes payées mais pour lesquelles
l'agent de l'Etat ne délivre aucune pièce en contrepartie. Cette pratique est plus
fréquente dans le "commerce".

Non seulement peu d'UPI ont été importunées par l'Etat, et encore moins
ont dû payer des amendes ou des cadeaux, mais de plus les sommes déboursées
paraissent négligeables. Ainsi le montant moyen des amendes, pour des UPI qui
en ont payées, est de 13 000 FCFA sur l’année ; tandis que le montant moyen
des "cadeaux" atteint à peine 4 000 FCFA. Ce sont les "autres industries"
(notamment la "fabrication de meubles") et le "commerce en magasin" qui
paient le plus cher. Si on rapporte ces montants à l’ensemble du secteur
informel, les amendes auront été de 300 FCFA par UPI dans l’année, et les
"cadeaux" n’ont pas excédé 25 FCFA.

Cela signifie que d'une part, les sanctions monétaires de l'Etat à


l'encontre du secteur informel ne constituent pas une entrave au
développement de leurs activités, et que d'autre part, le détournement de fonds
publics associé à la corruption envers le secteur informel représente un
manque à gagner dérisoire pour les finances publiques.

VII- Constats sur la volonté de formalisation de l’informel


Si le secteur informel entretient peu de liens avec l'Etat, et que ce dernier
ne semble pas pousser ses activités hors de la légalité systématiquement par une
action répressive, la question qui se pose est de savoir dans quelle mesure le
secteur informel est prêt à collaborer avec la puissance publique.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 42


Figure 8: UPI et volonté d'intégrer le secteur formel

Commerce 30% 71%

Services 32% 68% Prête à se faire enregistrer

37% 63% Non disposée à faire


Industrie
l'enregistrement

Ensemble 32% 68%

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Source des données : Enquête 1-2-3, phase1 et phase 2, INSAE (2002)

Globalement, près du tiers (32%) des chefs d'UPI sont prêts à


enregistrer leur établissement auprès de l'administration. Ce taux est
quasiment identique dans les trois secteurs d’activité. Une analyse plus
approfondie révèle que les plus favorables à la réintégration dans la légalité sont
les UPI salariales, 54% se disant disposées à accepter le cadre légal, contre 30%
parmi les UPI de type familial.

Figure 9: UPI et consentement à payer des impôts sur les bénéfices

100%

80% 47%
60% 59% 57%
60%
Non disposée à payer des
40% impôts sur les bénéfices
53% 43% Prête à payer des impôts
20% 40% 41%
sur le bénéfices
0%

Source des données : Enquête 1-2-3, phase1 et phase 2, INSAE (2002)

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 43


Pris isolément, le consentement à payer des impôts sur le bénéfice
atteint un taux de 43% de l’ensemble des UPI. Les UPI de type salarial sont
plus disposer à payer ces impôts que les autres. En effet, 68% des UPI de type
salarial accepteraient de payer l'impôt sur leur activité contre 41% parmi les UPI
de type familial.

Même si un tiers des chefs d'UPI sont prêts à enregistrer leur


établissement auprès de l'administration, seulement 3% de l'ensemble des UPI
ont essayé de faire les démarches nécessaires. En réalité, un cinquième y verrait
comme principal intérêt un meilleur accès au crédit, un autre cinquième pour un
accès à un meilleur emplacement sur un marché mais en revanche plus d'un tiers
n'y verrait aucun intérêt.

Paragraphe 2 : Inventaire des éléments de l’état des lieux


L’étude spécifique du secteur informel dans la Commune de Cotonou
révèle que ce secteur présente des atouts majeurs et des problèmes.

I- Inventaire des atouts


Les atouts majeurs identifiés au niveau du secteur informel à Cotonou
sont :

1. L’importance de la production ;

2. L’existence d’un gisement fiscal potentiel ;

3. La satisfaction des besoins des ménages ;

4. La flexibilité du facteur travail en fonction des variations de la demande ;

5. La possibilité de mener parallèlement d'autres activités ;

6. La supériorité de rémunération mensuelle moyenne au SMIG ;

7. L’importance du capital investi ;

8. La prépondérance des chefs d’unités de production propriétaires du capital ;


Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 44
9. Le payement de la patente par quelques unités de production ;

10. La rareté des conflits avec l’Etat ;

11. La faiblesse des sanctions monétaires en cas de conflit avec l’Etat ;

12. La petitesse du manque à gagner pour les finances publiques en cas de


corruption ;

13. La disponibilité à la formalisation dans certains cas.

II- Inventaire des problèmes


Le secteur informel à Cotonou est caractérisé par des problèmes qui
peuvent être énumérés comme suit :

1. La faiblesse du taux de prélèvement fiscal ;

2. La prédominance de micro-unité de production ;

3. La faiblesse du taux de salarisation dans les UPI ;

4. L’absence de protection sociale pour les travailleurs des UPI ;

5. Le non respect du temps réglementaire de travail dans les UPI ;

6. Le sous-emploi des ressources humaines dans les UPI ;

7. L’absence de comptabilité dans les UPI ;

8. La discrimination salariale selon le genre au niveau du secteur informel ;

9. L’abondance du matériel de seconde main dans le capital des UPI ;

10. La méconnaissance des acteurs informels par les services publics ;

11. L’ignorance de la réglementation par les acteurs du secteur informel.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 45


Conclusion partielle

Cette première partie a été consacrée à la présentation du milieu d’étude.


Ainsi, nous avons présenté la Commune de Cotonou et le secteur informel dans
la ville. Nous avons ensuite procédé à l’évaluation des éléments de l’état des
lieux à chaque niveau. Cette évaluation a permis de relever les forces et les
faiblesses au niveau des actes de gestion de la Commune et du secteur informel
spécifiquement. Les problèmes identifiés au terme de cette partie sont :

- La lourdeur du processus de délivrance des permis de construire ;


- L’insuffisance de promotion immobilière par la Mairie ;
- L’occupation anarchique du domaine public municipal ;
- L’insuffisance de feux tricolores et de panneaux de signalisation ;
- L’état embryonnaire des réseaux d’eau, d’électricité, d’éclairage et de
téléphone ;
- L’inexistence de centres d’écoute publique dans la ville ;
- La congestion du trafic urbain ;
- L’insuffisance de collecte et de traitement des déchets solides ménagers ;
- La fréquence des inondations ;
- La pollution atmosphérique ;
- La précarité des conditions d’hygiène et les risques de maladies ;
- L’absence de règlementation concernant l’assainissement individuel ;
- L’inorganisation du secteur touristique ;
- L’insuffisance de l’action sociale ;
- La faiblesse du taux de prélèvement fiscal ;
- La prédominance de micro-unité de production ;
- La faiblesse du taux de salarisation dans les UPI ;
- L’absence de protection sociale pour les travailleurs des UPI ;
- Le non respect du temps réglementaire de travail dans les UPI ;
- Le sous-emploi des ressources humaines dans les UPI ;
- L’absence de comptabilité dans les UPI ;
- La discrimination salariale selon le genre au niveau du secteur informel ;
- L’abondance du matériel de seconde main dans le capital des UPI ;
- La méconnaissance des acteurs informels par les services publics ;
- L’ignorance de la réglementation par les acteurs du secteur informel.

A partir de ces problèmes, nous allons procéder, dans la deuxième partie


de cette étude, au choix de la problématique et à sa résolution sur la base d’une
méthodologie bien précise.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 46


PARTIE II : CADRE THEORIQUE,
PARTIE II METHODOLOGIE,
:
RESULTATS ET SUGGESTIONS
CADRE THEORIQUE, METHODOLOGIE,
RESULTATS ET SUGGESTIONS

Dans cette deuxième partie, le premier chapitre sera consacré au cadre


théorique et à la méthodologie de la recherche. Le second chapitre portera sur la
présentation des résultats, la vérification des hypothèses et les suggestions.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 47


CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE
LA RECHERCHE

A partir des problèmes précédemment identifiés, ce chapitre abordera en


section 1, la problématique, les objectifs et les hypothèses, puis en section 2, la
revue de littérature et la méthodologie de recherche.

Section 1 : PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES


Le choix de la problématique et la vision globale de résolution de la
problématique choisie d’une part et, la fixation des objectifs, des hypothèses et
l’élaboration du tableau de bord d’autre part, sont les paragraphes à aborder dans
cette section.

Paragraphe 1 : Choix de la problématique et vision globale


de résolution de la problématique choisie
Dans le présent paragraphe, dans un premier temps, nous identifierons les
problématiques possibles et choisirons la problématique à résoudre puis, dans un
second temps nous procéderons à la spécification de la problématique brute et à
la détermination de la vision globale de résolution de la problématique spécifiée.

I- Identification des problématiques possibles et choix de la


problématique
Ce sous-paragraphe fait état de la liste des problématiques possibles, du
choix de la problématique et de sa justification.

A- Identification des problématiques possibles

Les problèmes spécifiques énumérés ci-dessus sont regroupés sous


différentes problématiques et présentées comme telles dans le tableau suivant :

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 48


Tableau 10: Détermination des problématiques possibles
Problèmes
Centres d’intérêts Problèmes spécifiques Problématiques
généraux
- Occupation anarchique du domaine public Problématique de
Gestion de l’espace Gestion non
municipal la gestion efficace
efficace de
urbain face aux - Congestion du trafic urbain ;
l’espace urbain de l’espace urbain
activités - Déficit de collecte et de traitement des
face aux activités face aux activités
informelles à déchets solides ménagers ;
informelles à informelles à
Cotonou - Pollution atmosphérique ;
Cotonou Cotonou
- Faiblesse du taux de prélèvement fiscal.
- Prédominance de micro-unité de production ;
- Faiblesse du taux de salarisation dans les
UPI ;
- Absence de protection sociale pour les
travailleurs des UPI ;
- Non respect du temps réglementaire de travail
dans les UPI ; Problématique de
- Sous-emploi des ressources humaines dans Non dynamisation
la dynamisation
Gestion du secteur les UPI ; du secteur
du secteur
informel à Cotonou - Absence de comptabilité dans les UPI ; informel à
- Discrimination salariale selon le genre au Cotonou informel à
niveau du secteur informel ; Cotonou
- Abondance du matériel de seconde main dans
le capital des UPI ;
- Méconnaissance des acteurs informels par les
services publics ;
- Ignorance de la réglementation par les acteurs
du secteur informel.
- Lourdeur du processus de délivrance des
permis de construire ;
- Insuffisance de promotion immobilière par la
Mairie ;
- Insuffisance de feux tricolores et de panneaux
de signalisation ;
- Etat embryonnaire des réseaux d’eau, Problématique de
Offre d’électricité, d’éclairage et de téléphone ; Déficit des
l’amélioration des
des services - Inexistence de centres d’écoute publique dans services urbains à
la ville ; Cotonou services urbains à
urbains à Cotonou
- Fréquence des inondations ; Cotonou
- Précarité des conditions d’hygiène et les
risques de maladies ;
- Absence de règlementation concernant
l’assainissement individuel ;
- Inorganisation du secteur touristique ;
- Insuffisance de l’action sociale.
Source : Résultat de l’état des lieux effectué par l’auteur

B- Choix de la problématique et justification du sujet


Après l’identification des problèmes de la Commune de Cotonou et leur
regroupement sous différentes problématiques, il convient de faire le choix
d’une seule problématique parmi les trois (03) identifiées, et de justifier le sujet.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 49
1) Choix de la problématique

L’état des lieux réalisé nous a permis de recenser les problèmes de la


Commune de Cotonou. A partir de ces problèmes, nous avons dégagé les trois
problématiques suivantes :

- Problématique de la gestion efficace de l’espace urbain face aux


activités informelles à Cotonou ;

- Problématique de la dynamisation du secteur informel à Cotonou ;

- Problématique de l’amélioration des services urbains à Cotonou.

Notre étude portera sur « la problématique de la gestion efficace de


l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou ». Ceci pour deux
raisons essentielles :

 Les travaux réalisés sur la dynamisation du secteur informel ont montré


que celle-ci dépasse le cadre d’une Commune et implique des mesures
relevant de l’Etat Central ;

 En ce qui concerne la problématique de l’amélioration des services


urbains à Cotonou, nous n’avons pas les compétences nécessaires pour la
résoudre.

2) Justification du sujet

Le contexte de la décentralisation fait du secteur informel un thème


majeur d'investigation et d'analyse. Cotonou, la principale ville du Bénin, est le
lieu d’exercice de nombreuses activités informelles. Le recensement réalisé par
l’OIT en 2004 a révélé que cette ville se place au premier rang parmi les dix
principales agglomérations16 du pays avec 73.373 établissements informels, soit
plus de la moitié (54 pour cent) du total recensé (environ 136.500). La gestion
de l’espace urbain face à ces activités, dont le rôle socio-économique n’est plus

16
Les dix principales agglomérations objets du recensement de l’OIT en 2004 : Cotonou, Porto-Novo, Parakou,
Abomey, Bohicon, Djougou, Kandi, Lokossa, Natitingou, Ouidah.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 50
à démonter, constitue un souci majeur pour les autorités de la Mairie de
Cotonou.

En nous fondant sur la logique de Gaston Bachelard selon laquelle toute


connaissance est une réponse à une question, nous nous sommes proposé
d’orienter nos recherches vers la gestion efficace de l’espace urbain face aux
activités informelles. Nous avons alors choisi comme thème de notre étude :
« Gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à
Cotonou ».

Aucune étude n'ayant été faite antérieurement sur la Commune de


Cotonou et la gestion des activités informelles, ce travail permettra de mieux
nous éclairer sur les actes de gestion que peut poser la Commune à l’endroit du
secteur informel dans le but du développement économique local.

II- Spécification de la problématique brute et détermination de la


vision globale de résolution de la problématique spécifiée
Le présent sous-paragraphe sera consacré à la spécification de la
problématique choisie d’une part, et à la vision globale de résolution de la
problématique spécifiée, d’autre part.

A- Spécification de la problématique choisie

Du tableau de regroupement des problèmes par centre d’intérêt, il ressort


que les problèmes spécifiques liés à la problématique de la gestion efficace de
l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou sont :

- La pollution atmosphérique ;

- La faiblesse du taux de prélèvement fiscal ;

- La congestion du trafic urbain ;

- L’occupation anarchique du domaine public municipal ;

- Le déficit de collecte et de traitement des déchets.


Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 51
La pollution atmosphérique est un problème complexe d’une part, et
englobé par le problème de la congestion du trafic urbain d’autre part. En effet,
sa complexité a été révélée par les travaux réalisés17 sur la pollution indiquant la
mise en œuvre des mécanismes de pollueur-payeur qui sont difficilement
applicables dans un pays pauvre comme le Bénin du fait de l’importance des
moyens nécessaires au contrôle de chaque agent pollueur. De plus, si le
problème de congestion du trafic urbain est résolu, alors le problème de
pollution atmosphérique est résolu en grande partie. La présente étude ne
retiendra pas donc à ce problème du fait, d’une part de sa complexité et, d’autre
part, de son regroupement par le problème de congestion du trafic urbain.

La faiblesse du taux de prélèvement fiscal est un problème qui dépasse


notre domaine d’expertise. Les investigations sur la mobilisation des ressources
financières requièrent des compétences d’analyste financier maîtrisant les
stratégies de recouvrement des impôts. Ne disposant pas des outils nécessaires et
vu l’indisponibilité des autorités en charge, nous ne pouvons pas résoudre ce
problème dans ce mémoire.

Il découle de ce qui précède que, ne pouvant pas étudier toutes les


manifestations liées à la problématique choisie, le présent mémoire s’intéressera
aux trois problèmes spécifiques ci-après :

 La congestion du trafic urbain (PS1) ;

 L’occupation anarchique du domaine public municipal (PS2) ;

 Le déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers


(PS3).

B- Vision globale de résolution de la problématique spécifiée

Après avoir formulé le sujet, spécifiée la problématique et retenu les


problèmes spécifiques à résoudre, il convient à présent de préciser la vision
17
notamment par HOUENINVO T. (2000) « L’utilisation des instruments économiques dans la lutte contre la
pollution atmosphérique en milieu urbain au Bénin : cas de la ville de Cotonou ».
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 52
globale qui guidera l’analyse et la résolution des problèmes spécifiques et par
ricochet du problème général identifié. Cette vision globale prendra en compte
trois centres d’intérêt à savoir :

 l’approfondissement de la problématique,

 l’esprit de résolution de la problématique et,

 le contenu séquentiel de la vision.

1) Vision globale de résolution du problème générale

Le problème général auquel est confrontée la Commune de Cotonou est la


gestion non efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à
Cotonou. Par rapport à ce problème, il importe de rappeler que l’efficacité de la
gestion urbaine des activités informelles est un élément fondamental de la
stratégie de développement économique local dans les pays en voie de
développement.

En effet, le conseil municipal de Cotonou a la charge d’œuvrer, à travers


ses actes de gestion, au développement de la ville dont l’économie est dominée
par le secteur informel. Ce secteur était auparavant décrié et objet de répressions
de toutes sortes parmi lesquelles nous pouvons citer les tentatives autrefois aussi
régulières que vaines de déloger les commerçants ambulants qui envahissent les
chaussées du centre-ville. Mais aujourd’hui le rôle des activités informel est
reconnu dans la lutte contre la pauvreté. Ainsi, la gestion efficace de l’espace
urbain face aux activités informelles à Cotonou est devenue primordiale pour la
Mairie de Cotonou.

Subséquemment, pour la résolution du problème général, nous ferons


recours à une approche générique basée sur l’efficacité de la gestion urbaine
des activités informelles. Elle sera présentée dans ses diverses formes par
rapport aux différents spécifiques identifiés plus haut.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 53


2) Vision globale de résolution du problème spécifique n°1

Le problème spécifique n°1 est relatif à la congestion du trafic urbain.


Rappelons à cet effet que la ville de Cotonou joue le rôle d’un grand centre
économique, politique et administratif du Bénin. En effet, la ville concentre de
grands équipements et administrations d’intérêt national et international (Port
Autonome de Cotonou, Aéroport international de Cadjèhoun, siège national de
la BCEAO et des Institutions financières, palais de la Présidence, sièges des
représentations diplomatiques et des organismes internationaux etc.) ; mais
également les principaux équipements de santé (CNHU-HKM), économiques
(marché Dantokpa) et éducationnels (centres universitaires). Ce statut de pôle
économique, politique et administratif de la ville engendre des difficultés de
mobilité urbaine. Aux heures de pointes, la multiplicité des engins à deux roues
(notamment les taxis-motos dits « Zémidjans ») et les autres véhicules dont les
propriétaires ont opté pour le transport individuel créent des embouteillages dans
la circulation.

Il s’en suit que la résolution de ce problème spécifique, fera référence, en


terme de théorie, à une approche générique basée sur la gestion efficace de la
mobilité urbaine.

3) Vision globale de résolution du problème spécifique n°2

L’occupation anarchique du domaine public municipal constitue le


problème spécifique n°2. Selon la représentation collective, le domaine public
est un lieu de détente de recréation de repos appartenant à l’état par conséquent à
tout le monde. Ainsi, chacun peut en faire un usage voulu en temps voulu sans
être inquiété. Cette compréhension de la notion de domaine public conduit à une
occupation anarchique du domaine public à Cotonou. Ainsi, les utilisations
suivantes sont constatées :

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 54


 l’installation de baraques, de kiosques ou d’appâtâmes dans l’emprise de
la voie publique ou ses accessoires ;

 la pose de panneaux publicitaires ou de banderoles ;

 l’entreposage dans l’emprise du domaine public d’épaves de véhicules ou


de matériaux de construction ;

 l’installation sur des espaces publics (érection dans l’emprise de la voie


des bâches lors des manifestations festives, parkings privés) ou sur les
berges lagunaires d’infrastructures (habitations humaines en matériaux
définitifs).

La Mairie de Cotonou est l’institution qui autorise et contrôle l’occupation


du domaine public relevant de la Commune. Mais cet acte de gestion rencontre
des difficultés. Elle est préoccupée par la gestion de l’occupation du domaine
public municipal. En conséquence, pour la résolution de ce problème spécifique,
nous ferons recours à une approche générique reposant sur la gestion efficace de
l’occupation du domaine public municipal.

4) Vision globale de résolution du problème spécifique n°3

Le problème spécifique n°3 se rapporte au déficit de collecte et de


traitement des déchets solides ménagers. Rappelons à cet effet que de tous
temps et en tous lieux, la production des déchets est inhérente aux activités
humaines, qu’elles soient domestiques, agricoles, industrielles ou commerciales.
Mais, en Afrique, comme partout, ce n’est qu’avec le fait urbain qu’elle devient
véritablement un problème public (F. CHALOT, 2004).

En effet, la croissance de la population urbaine et l’extension continuelle


de l’espace occupé entraînent d’énormes difficultés dans la gestion de
l’environnement. Les autorités municipales en sont bien conscientes. C’est
pourquoi elles ont mis en place un système de gestion des déchets qui
comprend : la pré-collecte, la collecte et le transport, puis la décharge.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 55


Mais ce système est inefficace. La ville de Cotonou produit par jour 718
tonnes de déchets solides ménagers. La Mairie, compte tenu de ses capacités,
n’en enlève qu’environ 500 tonnes. En moyenne 218 tonnes de déchets18 restent
entassés tous les jours dans la ville de Cotonou.

Pour résoudre ce problème, nous ferons référence à un modèle d’approche


générique basée sur la gestion efficace des déchets solides ménagers.

Les différentes approches génériques retenues peuvent être résumées dans


le tableau de synthèse suivant :

Tableau 11: Synthèse des approches génériques applicables par problème


Niveaux Approches génériques
Problèmes
d’analyse applicables
Théorie générale de
Gestion non efficace de
l’efficacité de la gestion
Niveau général l’espace urbain face aux
urbaine des activités
activités informelles à Cotonou
informelles.
Approche générique basée
1 Congestion du trafic urbain sur la gestion efficace de la
mobilité urbaine.
Approche générique
reposant sur la gestion
Occupation anarchique du
Niveaux 2 efficace de l’occupation
domaine public municipal
spécifiques du domaine public
municipal.
Modèle d’approche
Déficit de collecte et de
générique basée sur la
3 traitement des déchets solides
gestion efficace des
ménagers
déchets solides ménagers.
Source : Auteur

Cette vision globale que nous venons de retenir permet de libeller en dix
(10) étapes les séquences de résolution de la problématique qui sont :

a. Fixation des objectifs ;

18
Mairie de Cotonou (2008) « Plan de développement de la ville de Cotonou », p. 57.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 56


b. Identification des causes des problèmes et formulation des hypothèses ;

c. Construction du tableau de bord de l’étude ;

d. Revue de littérature ;

e. Choix de l’outil d’analyse des données ;

f. Choix de l’outil de mobilisation des données ;

g. Mobilisation des données ;

h. Analyse des données ;

i. Etablissement du diagnostic ;

j. Approches de solutions et conditions de leur mise en œuvre.

Paragraphe 2 : Objectifs, hypothèses et tableau de bord de


l’étude
La fixation des objectifs, des hypothèses et l’élaboration du tableau de
bord de l’étude constitueront le corps de ce paragraphe. Mais avant tout,
rappelons les problèmes auxquels nous voulons trouver de solutions. Il s’agit du
problème général et des problèmes spécifiques.

 Le problème général :

Gestion non efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à


Cotonou.

 Les problèmes spécifiques :

 Congestion du trafic urbain ;

 Occupation anarchique du domaine public municipal ;

 Déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 57


I- Objectifs de l’étude
Les objectifs de l’étude sont fixés en rapport avec les problèmes recensés.
Il s’agit des objectifs de développement et des objectifs de recherche.

A- Objectifs de développement

A ce niveau, nous faisons une déclaration d’intention permettant de


résoudre la problématique. Ils regroupent l’objectif général de développement et
les objectifs spécifiques de développement.

1) Objectif général de développement

L’objectif général de développement du présent travail est de contribuer à


la gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou.

2) Objectifs spécifique de développement

Les objectifs spécifiques de développement sont :

 Envisager les conditions de réduction de la congestion du trafic urbain


(OSD1) ;

 Proposer le contexte de l’occupation réglementée du domaine public


municipal (OSD2) ;

 Suggérer aux autorités municipales les conditions de gestion efficace des


déchets solides ménagers (OSD3).

B- Objectifs de recherche

L’objectif de recherche est une déclaration d’intention en vue de la


réalisation de l’étude sur le problème. Il regroupe l’objectif général de recherche
et les objectifs spécifiques de recherche.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 58


1) Objectif général de recherche

Le but général visé par cette étude est de rechercher les conditions de
gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou.

2) Objectifs spécifique de recherche

Les objectifs spécifiques de recherche sont :

 Identifier les conditions de réduction de la congestion du trafic urbain


(OSR1) ;

 Déterminer le contexte de l’occupation réglementée du domaine public


municipal (OSR2) ;

 Etudier les conditions de gestion efficace des déchets solides ménagers


(OSR3).

II- Causes supposées être à la base des problèmes à résoudre et


hypothèses de recherche
Les causes et les hypothèses de recherche seront présentées pour chacun
des problèmes spécifiques.

A- Causes et hypothèses liées au problème spécifique n°1

Pour le problème qu’est la congestion du trafic urbain, les causes


possibles identifiées et classées par ordre d’importante croissante sont :

- Etroitesse des voies de circulation ;

- Absence de parkings gros porteurs ;

- Insuffisance de réseaux de transport collectif.

La première cause possible pourrait justifier ledit problème car au


moment des embouteillages, des usagers ont l’impression que s’ils s’étaient sur
une route à double chaussées comportant au moins quatre voies de circulation

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 59


dans chaque sens, la circulation serait très fluide. Cela revient à admettre que le
fait que la ville de Cotonou ne dispose pas de grandes routes comme celles des
villes occidentales est à la base de la congestion du trafic urbain. Cependant,
l’effectif de la population de Cotonou, qui est moins d’un million (1.000.000)
d’habitant19 est très insignifiant par rapport à celles de ces villes occidentales
dont la population tournent parfois autour de cinq millions (5.000.000)
d’habitant. Cette cause n’est donc pas significative.

Le stationnement des poids lourds à l’intérieur de la ville de Cotonou qui


se fait un peu partout conduit à un accaparement de la voirie urbaine au
détriment des usagers. Ainsi, l’absence de parkings gros porteurs apparaît
comme cause de la congestion du trafic urbain. Seulement, la majorité des
artères où se produisent les embouteillages se ne sont pas utilisées comme lieux
de stationnement par les camions. Donc cette cause n’est pas la plus plausible.

L’insuffisance de réseaux de transport collectif se fait remarquer. Elle


conduit à la prolifération du mode de déplacement à deux roues, notamment les
motos taxis appelées « Zémidjans ». Ce qui occasionne la congestion du trafic
urbain.

Ainsi, l’hypothèse n°1 peut être formulée comme suit : la congestion du


trafic urbain est due à l’insuffisance de réseaux de transport collectif.

B- Causes et hypothèses liées au problème spécifique n°2

Après identification du problème de l’occupation anarchique du domaine


public municipal, les causes exploitables suivantes, listées par ordre
d’importance croissante peuvent être retenues :

- Ignorance des populations ;

- Pauvreté des populations ;

19
Au troisième recensement général de la population et de l’habitation, l’effectif de la population de Cotonou est
de 665 100 habitants (INSAE, 2002)
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 60
- Insuffisance du contrôle et de la répression.

L’ignorance des populations pourrait être à la base de l’occupation


anarchique du domaine public municipal. Ainsi, le manque de sensibilisation sur
les textes réglementaires ci-après serait la cause de ce problème : les loi n°97-
028 portant organisation de l’administration territoriale ; n° 98-032 du 11-12-
1990 portant loi-cadre sur l’environnement; n°87-015 du 21-09-1987 portant
code d’hygiène publique de même que les arrêtés n°39/CUC du 06-09-2001;
n°024/CUC du 31-03-2004; n°026/CUC du 31- 03-2004. Cependant, bon
nombre d’habitants se souviennent des opérations de répression menées
autrefois par les autorités en charge de la ville dans le but de déloger les
commerçants ambulants envahissant les chaussées du centre-ville. Donc
l’ignorance des populations n’est pas la plus plausible.

Par ailleurs, la cause relative à la pauvreté des populations pourrait


expliquer l’occupation anarchique du domaine public municipal. Car n’ayant pas
assez de moyens face à la rente foncière sans cesse croissante ou à la cherté de la
location d’espace privé, bon nombre d’habitants de la ville ne trouvent que
l’érection de hangars aux abords d’une route comme unique moyen pour
démarrer une activité commerciale. Cette cause n’est pas la plus raisonnable, car
malgré la pauvreté, ces habitants pourraient chercher une place dans le marché
le plus proche ou se rapprocher de la Mairie pour prendre connaissance de la
réglementation en vigueur en la matière.

Enfin, l’insuffisance du contrôle et de la répression est de nos jours


manifeste. La Mairie de Cotonou, faute de moyens adéquats et par crainte de
perdre l’électorat, n’organise plus régulièrement les opérations de contrôle et de
répression. Ce qui favorise l’occupation anarchique du domaine public
municipal.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 61


L’hypothèse n°2 peut donc être formulée de la façon suivante :
l’insuffisance du contrôle et de la répression explique l’occupation
anarchique du domaine public municipal.

C- Causes et hypothèses liées au problème spécifique n°3

Le problème relatif au déficit de collecte et de traitement des déchets


solides ménagers peut avoir comme causes les éléments d’appréciation ci-dessus
énumérés par ordre d’importance croissante :

- Non aménagement des points de regroupement des déchets ;

- Importance des frais d’abonnement au réseau de pré-collecte des ordures ;

- Insuffisance du dispositif de pré-collecte des ordures.

Le non aménagement des points de regroupement des déchets encore


appelés sites de transit est une cause possible du problème de déficit de collecte
et de traitement des déchets solides ménagers. En effet, les déchets pré-collectés
au niveau des ménages nécessitent d’être regroupés en un endroit ou site de
transit en attendant leur acheminement vers la décharge finale. Le non
aménagement de ces sites engendre la multiplication des dépotoirs sauvages tous
azimuts dans la ville. Mais malgré le non aménagement des points de
regroupement des déchets, les camions de la Mairie s’y rendent et assurent
l’acheminement vers la décharge finale qui est à Ouidah. Donc cette cause
n’explique pas totalement le problème.

Ensuite, l’importance des frais d’abonnement au réseau de pré-collecte


des ordures pourrait être un facteur du problème de déficit de collecte et de
traitement des déchets solides ménagers. Les soixante dix sept (77)20 ONG,
autorisées par la Mairie pour effectuer la pré-collette, offrent leur service aux
ménages moyennant des frais d’abonnement mensuel. Ainsi, chaque ménage,
quelque soit son revenu, doit payer à la fin de chaque mois une somme dans le

20
Mairie de Cotonou (2010).
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 62
cadre de la gestion des ordures. Mais cette cause n’est pas la plus plausible
puisque le montant des frais d’abonnement est déterminé par une grille de
tarification bien étudiée en fonction de la zone d’habitation.

Enfin, l’insuffisance du dispositif de pré-collecte des ordures est à la base


du déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers. Les ONG
chargées de la pré-collecte n’arrive pas à couvrir toutes zones d’habitation
notamment les zones récemment loties ou encours de lotissement et celles
marécageuses. Cette situation explique le déficit de collecte et de traitement des
déchets solides ménagers.

Ainsi, l’hypothèse n°3 peut être énoncée comme suit : l’insuffisance du


dispositif de pré-collecte des ordures est à la base du déficit de collecte et de
traitement des déchets solides ménagers.

III- Tableau de bord de l’étude (TBE)


Le tableau de bord est un instrument de communication et de décision qui
permet au contrôleur de gestion d’attirer l’attention de tout responsable sur les
points clés de sa gestion et de lui fournir des informations indispensables au
pilotage de son entreprise ou de son centre de responsabilité. Il sert dans cette
perspective à mesurer le chemin parcouru (ou qui reste à parcourir) vers
l’atteinte des objectifs. Ainsi, nous avons le tableau de bord ci-après :

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 63


Tableau 12: Tableau de bord de l’étude sur : « Gestion efficace de
l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou »
Niveaux Problématique* Objectifs de Causes Hypothèses
d’analyse recherche supposées
Problème général : Objectif général :
G
Gestion non efficace Rechercher les
E
de l’espace urbain conditions de
N
face aux activités gestion efficace ____________ ____________
E
informelles à de l’espace urbain
R
Cotonou face aux activités
A
informelles à
L
Cotonou
Problème Objectif Cause Hypothèse
spécifique n°1 : spécifique n°1 : spécifique n°1 : spécifique n°1 :
Congestion du trafic Identifier les Insuffisance de la congestion du
urbain conditions de réseaux de trafic urbain est
réduction de la transport collectif due à
congestion du l’insuffisance de
trafic urbain réseaux de
transport
collectif.

Problème Objectif Cause Hypothèse


S
spécifique n°2 : spécifique n°2 : spécifique n°2 : spécifique n°2 :
P
Occupation Déterminer le Insuffisance du l’insuffisance
E
anarchique du contexte de contrôle et de la du contrôle et
C
domaine public l’occupation répression de la répression
I
municipal réglementée du explique
F
domaine public l’occupation
I
municipal anarchique du
Q
domaine public
U
municipal.
E
S
Problème Objectif Cause Hypothèse
spécifique n°3 : spécifique n°3 : spécifique n°3 : spécifique n°3 :
Déficit de collecte et Etudier les Insuffisance du l’insuffisance
de traitement des conditions de dispositif de pré- du dispositif de
déchets solides gestion efficace collecte des pré-collecte des
ménagers des déchets ordures ordures est à la
solides ménagers base du déficit
de collecte et de
traitement des
déchets solides
ménagers.
* Problématique de la gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à
Cotonou.
Source : Auteur

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 64


Section 2 : REVUE DE LITTERATURE ET METHODOLOGIE DE
RECHERCHE
La présente section aborde en paragraphe 1, la revue de littérature et en
paragraphe 2, la méthodologie de recherche.

Paragraphe 1 : Revue de littérature


Dans le cadre d’un travail de recherche, la revue de littérature permet de
faire le point des connaissances acquises sur les problèmes identifiés. Rappelons
que la présente recherche s’inscrit dans une logique de gestion efficace de
l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou. Ainsi, le travail
prendra pour repère les racines thématiques retenues au niveau de la vision
globale de résolution de la problématique spécifiée. Pour y parvenir, nous
exposerons, à travers ces thématiques, les points des connaissances liées au
problème général de la gestion non efficace de l’espace urbain face aux
activités informelles à Cotonou, et ceux relatifs aux problèmes spécifiques en
résolution ci-après :

 Congestion du trafic urbain ;

 Occupation anarchique du domaine public municipal ;

 Déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers.

Cette revue de littérature fera ressortir les points des connaissances sur le
problème général et les problèmes spécifiques, tout en ayant à l’idée que les
problèmes spécifiques constituent diverses formes de mise en exergue du
problème général.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 65


I- Point des connaissances sur le problème général de gestion non
efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à
Cotonou
La thématique liée au problème général stipule l’efficacité de la gestion
urbaine des activités informelles. L’objectif visé est de rechercher les conditions
de gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à
Cotonou. Pour ce faire, nous nous intéresserons à la notion d’activité informelle
et à la gestion urbaine efficace des activités informelles.

A- Notion d’activité informelle

La notion d’activité informelle connait plusieurs explications et diverses


dimensions. Le concept reste préoccupant étant donné qu'il s'applique à tout ce
qui échappe à l'économie régulière tout en répondant aux structures de la vie
quotidienne. Cet état de choses conduit à une interrogation : « le secteur
informel serait-il une boîte vide ou un concept fourre-tout ? » (A.
CHANDAVARKAR, 1988).

Les diverses explications de l’économie informelle, notamment en


Afrique, peuvent être regroupées en cinq points essentiels :

 Première explication : l'expérimentation sociale


Des groupes ayant une emprise sur une situation relativement délimitée
peuvent mener des actions pour apporter des solutions propres à leurs problèmes
en modifiant leurs rapports avec l'Etat et les marchés. Ce sont de nouveaux
styles de vie. Ils peuvent s'exprimer à travers des activités autonomes (X.
GREFFE, 1982, p. 4).

 Deuxième explication : le marché noir dû aux excès des gouvernements


(G. SORMAN, 1987, p. 55).
Guy SORMAN décrit les conditions d'un entrepreneur argentin et qui
ressemblent à celles d'un africain. Cet entrepreneur a dû investir illégalement

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 66


pour survivre à des excès gouvernementaux qui, bien qu’incapable d’offrir le
service désiré dans sa zone, lui en refuse l’autorisation.

 Troisième explication : l'angle mort de l'économie selon l'expression de


Claudia WERLHOF
"Les activités de subsistance orientées vers la production de valeurs
d'usage et celles de l'économie du rebut où l'habitant du bidonville réhabilite les
caisses et détritus des autres gens pour se fabriquer son abri" (C. WERLHOF
cité par I. ILLICH, 1983, p. 43).

 Quatrième explication : le fonctionnement du marché de travail


A ce propos, Jacques CHARMES (1990, p. 11-15) évoque la pluri-activité
des salariés et les liens avec l'exode rural :

"Le salarié consacre une partie de son temps, de ses efforts et des moyens
de production de son patron (phénomène de la "perruque") pour réaliser une
activité indépendante qui peut en venir à représenter, dans ses revenus, une
partie plus importante que le salaire. Les revenus primaires de l'activité dite
principale peuvent dès lors être trompeurs, même s'ils expliquent pourquoi les
migrants ruraux sont toujours aussi nombreux à venir s'entasser dans les villes,
attirés qu'ils sont par les revenus informels plus substantiels et de toute façon
plus accessibles que les salaires de la main d'œuvre non qualifiée du secteur
moderne".

 Cinquième explication : la petite production marchande locale.


Dans cette optique, le secteur informel n’appartient ni au secteur moderne
ni au secteur traditionnel. Il est plutôt la réalité du "petty commodity production"
(C. MOSER, 1978, p.1041-1064) ou la petite production marchande pour
satisfaire les besoins fondamentaux.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 67


B- Travaux sur la gestion urbaine efficace des activités informelles

Une série de travaux s’est intéressée à la gestion urbaine dans un contexte


de prédominance des activités informelles.

L’urbanisation entraine de nombreux problèmes de développement


urbain auxquels il convient d’accorder une attention toute particulière (G.
COMPAORE, 1991). L’absence d'un projet urbain réellement formalisé conduit
à l'impossibilité pour les pouvoirs publics de maîtriser le développement urbain
(I. DIAGANA, 2001).

La gestion urbaine est un processus complexe qui nécessite une base


d'information conséquente et une grande coordination entre les acteurs qui font
la ville. Dans les pays en voie de développement, cette gestion est rendue plus
difficile encore par le manque de moyens financiers et de compétences
techniques (A. REPETTI et R. PRELAZ-DROUX, 2003).

Au demeurant, le développement d’une ville tient compte des contraintes


physiques et des potentialités économiques du département auquel elle
appartient. Les activités qui s’y exercent, notamment informelles, engendrent de
nombreux problèmes. Et à cet effet, l’effort de la Mairie ne doit pas se limiter à
la collecte des ordures ménagères (K. KOUASSI, 1996).

Les fonctions macro-économiques et les politiques à l’endroit du secteur


informel au Niger ont été étudiées par le Département du développement des
entreprises et des coopératives de l’Organisation Internationale du Travail21
(OIT, 1998). Il a été réalisé une évaluation d’impact du secteur informel par la
méthode des comparaisons réflexives, dans la première partie du document de
recherche. Cette étude s’est focalisée sur trois principales dimensions du
développement économique : la création d’emploi, la contribution à la
production nationale, aux revenus et aux besoins essentiels. Les premières
21
OIT (1998) « Secteur informel : fonctions macro-économiques et politiques gouvernementales : le cas du
Niger ».
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 68
données disponibles sur l’économie informelle au Niger datent de 1978 tandis
que les plus récentes au moment de la réalisation de l’étude sont celles de 1995.
Les premières ont été retenues comme référence et les dernières comme données
provenant d’une enquête de suivi.
Au niveau de la dimension « création d’emploi », l’analyse s’est focalisée
sur l’artisanat, secteur prépondérant dans les activités informelles. Le nombre de
personnes s’y consacrant a fortement augmenté sur l’ensemble de la période. Cet
accroissement est supérieur à celui des activités formelles. Il a été conclu que le
secteur informel occupe une place prépondérante dans le domaine de l'emploi en
milieu rural et urbain et dans une multitude de branches d'activités.
Au niveau de la dimension « production », l’analyse à consister à
comparer le taux d’accroissement de la contribution au PIB aux taux
d’accroissements du secteur formel et du PIB. Les résultats ont révélé que le
secteur informel, très dynamique, se place largement au-dessus de la moyenne et
tire le PIB vers le haut.
Au niveau de la dimension « revenus », il a été noté que, globalement, le
revenu dans le secteur rural a tendance à décliner plus rapidement que celui du
secteur non-agricole, et qu'au sein de celui-ci, les revenus des activités
informelles se sont accrus par rapport à ceux du secteur moderne. La structure
de l'emploi dans le pays indique que c'est le secteur informel qui offre le plus
d'emplois. Mais, paradoxalement, c'est aussi le secteur qui rémunère le moins les
travailleurs. Cette faiblesse des salaires est la conséquence immédiate de la non
qualification des employés dans le secteur informel.
Au niveau de la dimension « satisfaction des besoins fondamentaux », il a
été procédé à une comparaison du rythme annuel d’évolution du PNB par
habitant au rythme annuel de progression de la consommation des ménages
rapporté au taux d’accroissement de la population. Cela a été complété par une
analyse du taux d’accroissement de la population active occupée par le secteur
informel notamment les populations à faibles revenus. Etant donné que celles-ci

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 69


dont l’effectif est grandissant survivent, l’étude a conclu que le secteur informel
est le seul moyen, pour ces populations, de satisfaire leurs besoins.

Cette étude d’impact, à défaut d’utiliser un dispositif quasi-expérimentale


incontestable, s’est basée sur une approche multidimensionnelle. Ceci permet de
mener une analyse approfondie qui ne révèle pas nécessairement la mesure
d’impact.

La contribution du secteur informel au développement local a été analysée


par DIOP Demba22 (2007) dans une Commune du Sénégal. Il a constaté que
bien qu’on dise de l'informel qu'il n'observe pas les réglementations en cours, la
plupart des activités informelles se conforment à des lois en cours. « Il existe des
patentes annuelles, des taxes municipales sur les lieux de travail et sur les
étalages des marchés auxquelles sont assujetties les entreprises du secteur
informel ». La Commune tire ses fonds des recettes, de la dotation budgétaire...
Dans un contexte de quête d'autonomie financière, les Communes misent,
désormais, sur ce secteur entre autres sources de recettes. La tolérance dont
l'informel devra jouir dans cette conjoncture moyennera sûrement le paiement de
certaines taxes à la municipalité. Au-delà de la contribution au budget
communal, le secteur informel constitue une mine de potentialités surtout dans
le contexte de la décentralisation.
Les activités informelles ont été analysées suivant la dimension
économique (apport à la formation de richesses locales (Produit Local Brut) et
au budget municipal) d’une part, et la dimension sociale (absorption des
chômeurs et concours à la satisfaction sociale (revenu et fourniture de biens et
services accessibles)) d’autre part. La méthodologie utilisée est celle de la
triangulation.

22
DIOP D. (2007) « Apport du secteur informel à la vie de la Commune dans le contexte de la décentralisation:
le cas de la commune de Richard Toll ».
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 70
Au terme de cette étude, il a été conclu que les activités informelles
permettent la survie des populations les plus démunies. Lutter contre
l'informalité reviendrait à se mettre aux antipodes des politiques de lutte contre
la pauvreté, de réduction du chômage et de promotion des initiatives privées.

Cette étude bien qu’ayant évalué la contribution du secteur informel au


développement local, n’a pas analysé les problèmes qu’il crée dans l’espace
urbain.

L’atteinte des objectifs de développement par la gestion urbaine dans un


contexte caractérisé par une forte présence du secteur informel nécessite des
efforts considérables pour la Mairie. Ainsi, le défi fondamental de la gestion
urbaine contemporaine est de reconstituer la ville en tant qu’acteur complexe,
symbiose d’agents publics et privés, dotée d’une capacité de représentation et
d’action internationale et d’organiser l’action publique selon le principe
politique fondamental de la proximité et de l’accessibilité des citoyens (J.
BORJA cité par C. FAVOREU, 1999, p. 4).

II- Point des connaissances sur les problèmes spécifiques


Il est question ici de faire le point des connaissances pour chacun des
problèmes spécifiques.

A- Point des connaissances sur la congestion du trafic urbain

La thématique retenue au niveau de la vision globale de résolution de ce


problème spécifique est celle qui met en exergue la gestion efficace de la
mobilité urbaine.

L’évolution des enjeux liés à l’étalement urbain, à la congestion routière,


à l’augmentation du prix du pétrole ou à l’émission de gaz à effet de serf
impose un renouvellement des perspectives sur les transports dans les
agglomérations urbaines (G. BEAUDET et E. CHAMPAGNE, 2010). O.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 71


PAUL-DUBOIS-TAINE (2008) préconise la mise en place d’un système de
péage urbain. Ce système devrait être efficace pour la collectivité : les
dispositions mises en œuvre doivent permettre d’atteindre les objectifs visés au
départ (financement, réduction de la congestion, etc.), en régulant correctement
les effets de reports de trafic (sur les itinéraires de contournement de la zone ou
du réseau à péage). Mais le système de péage urbain ne convient pas aux villes
africaines compte tenu de l’importance des investissements requis.

Des investigations sur la gestion efficace de la mobilité en Afrique


recommandent les réseaux de transport collectif ou la localisation adéquate des
points de stationnement. Ainsi, A. HAUHOUOT (1973) dans son étude sur les
migrations pendulaires et quotidiennes des travailleurs à Abidjan, a montré
l’impact des transports collectifs sur l’évolution spatiale de l’agglomération. Il
n’occultait pas dans son analyse l’impact du transport sur les budgets familiaux
et leur influence sur les autres aspects de la vie des ménages, et en particulier
des travailleurs. Quant à A. KOUADIO (1988), il s’est pensé sur l’analyse
structurelle des gares et des lignes de transport urbain et a déterminé les facteurs
devant présider à la localisation des gares ou nœuds spontanés de transport.

B- Point des connaissances sur l’occupation anarchique du domaine public


municipal

La logique de la gestion efficace de l’occupation du domaine public


municipal est celle de la thématique retenue pour ce problème spécifique.

L’occupation du domaine public n’est pas interdite mais encadrée par une
réglementation (H. ASSOGBA, 2009). Il suffirait donc que l’administration
municipale veille au respect des lois et arrêtés réglementant l’occupation du
domaine public.

La mise en place d’un système d’information géographique devrait


permettre de gérer l’occupation du domaine public dans les Communes urbaines

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 72


(I. SANON, 2008). L’accroissement de l’occupation du domaine public du fait
de l’importance grandissante du secteur informel devrait pourvoir être contrôlé
à travers l’utilisation d’une base de données géographique. Cette base de
données permettra de gérer l’attribution des autorisations, de procéder au suivi
des occupations, à l’évaluation et à la planification des nouvelles occupations.
Toutefois, la mise en œuvre d’un tel système nécessite un investissement
considérable et une forte implication de l’Institut Géographique National (IGN).

L’organisation à l’endroit des populations des séances de sensibilisation,


l’encadrement des ventes à l’étalage et l’organisation mensuelle des opérations
de contrôle et de répression constituent des approches de solution pour améliorer
la situation actuelle de l’occupation du domaine public dans les Communes de
Cotonou et d’Abomey-Calavi (J. AGBALI et C. MEGBEDJI, 2008).

C- Point des connaissances sur le déficit de collecte et de traitement des


déchets solides ménagers

La thématique retenue au niveau de la vision globale de résolution de ce


problème spécifique est celle qui s’inscrit dans la logique de modèle générique
basé sur la gestion efficace des déchets solides ménagers.

L’implication sans faille des populations elles-mêmes, ensuite de la


municipalité et enfin de l'Etat central est une condition nécessaire pour résoudre
le problème des ordures (A. KOUAMÉ, 2005). Les populations doivent être plus
actives dans la gestion des ordures et valoriser la récupération. Il serait peine
perdue d'analyser le problème des déchets en se concentrant sur la description
des structures et des moyens. Une analyse politique des enjeux, des rapports et
des stratégies des différents acteurs est requise (K. ATTAHI, 1996).

La prise en compte de toutes les étapes de la gestion des déchets est très
importante pour aboutir à un taux élevé de collecte (A. HEBETTE, 1996).

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 73


Aucune des phases de pré-collecte, collecte et transport, puis décharge ne doit
souffrir d’une insuffisance de moyens.

La mauvaise gestion d’une décharge entraîne le plus souvent des querelles


entre les riverains et les gestionnaires de la décharge à cause des ordures et des
eaux usées qui dégagent des odeurs pestilentielles (B. AKEKO, 1991). La
création d'un centre de recyclage moderne est fondamentale. En plus de
l’organisation de la décharge, les moyens matériels et humains des structures de
ramassage doivent être adaptés au rythme de croissance de la population (M.
DOKA, 1990).

Paragraphe 2 : Méthodologie de recherche


Aujourd'hui, les querelles de méthodes en sciences sociales n'ont plus
leurs raisons d'être. « Ni le qualitatif, ni le quantitatif d'ailleurs, ne garantissent
une totale objectivité ; ils tendent seulement à assurer une démarche la plus
objective possible »23. Autant la parole est limitative, autant le chiffre ne donne
pas plus de sens. Pour mieux cerner notre sujet et avoir une plus grande lisibilité
et visibilité des facettes qu'il présente, nous proposerons une méthodologie
recommandée en sciences sociales : la triangulation des méthodes (réunion de
plusieurs démarches d’observation distinctes, poursuivies de façon indépendante
dans une même étude).
La démarche méthodologique adoptée pour le présent travail de recherche
est accentuée sur deux volets à savoir la dimension empirique et la dimension
conceptuelle.

I- Dimension empirique
La dimension empirique met en exergue la méthode d’enquête envisagée.
A cet effet, les différentes étapes sont : objectifs de la collecte des données,

23
RUQUOY Danielle (1995) cité dans : DIOP D (2007) « Apport du secteur informel à la vie de la Commune
dans le contexte de la décentralisation: le cas de la commune de Richard Toll », p. 29.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 74
nature de la collecte, cadre de l’enquête et population mère, échantillonnage et
spécification des données à mobiliser.

A- Objectifs l’enquête et nature de la collecte des données

Les objectifs et la nature des données sont déterminants pour une enquête.

1) Objectifs de la collecte des données


Dans le cadre de cette recherche, les enquêtes ont pour objectifs de
mobiliser les données nécessaires à la vérification des différentes hypothèses
formulées plus haut. Ainsi, d’une manière spécifique, ces enquêtes permettront
de vérifier si :
 la congestion du trafic urbain est due à l’insuffisance de réseaux de
transport collectif ;
 l’insuffisance du contrôle et de la répression explique l’occupation
anarchique du domaine public municipal ;
 l’insuffisance du dispositif de pré-collecte des ordures est à la base du
déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers.

2) Nature de la collecte des données


La vérification des hypothèses nous a obligé à effectuer deux types
d’enquêtes à caractère quantitatif : une enquête interne adressée aux chefs
d’Unités de Production Informel (UPI) et une autre externe adressée aux cadres
de la Mairie de Cotonou.
La recherche documentaire (exploration) et la pré-enquête (entretien
individuel et focus group avec des spécialistes et acteurs du secteur informel)
nous ont permis de mieux cerner les contours de la rédaction présent mémoire et
d’améliorer les questionnaires. Les principaux centres de documentation visités
sont ceux de : la FASEG, la Mairie de Cotonou, le Projet de renforcement des
capacités en Conception et Analyse des Politiques de Développement (CAPOD),
l’INSAE. En outre, nous avons effectué des recherches sur internet.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 75


B- Echantillonnage et outils de présentation des données

Il est question de préciser le cadre de l’enquête, la population mère,


l’échantillonnage et la spécification des données à recueillir.

1) Cadre de l’enquête et population mère


La ville de Cotonou est le cadre de réalisation de la collecte des données
comme précisée dans le thème de l’étude. Ainsi, la population mère est
composée :
 des chefs d’Unités de Production Informels (UPI) de Cotonou pour
l’enquête interne ;
 des cadres de la Mairie de Cotonou pour l’enquête externe.

2) Echantillonnage
L’échantillonnage a été faite pour l’enquête interne et pour l’enquête
externe.

a) Echantillonnage pour l’enquête interne


La collecte de données dans les unités de production s’est effectuée auprès
d’un échantillon à caractère non probabiliste à savoir l'« échantillon stratifié
pondéré » ou « échantillon par quotas » qui est un des types d'échantillon des
plus utilisés de nos jours. Dans un souci de représentativité, tous les secteurs
d’activités ont été considérés. Le tableau suivant présente taille de l’échantillon
à enquêter par branche d’activités.
Tableau 13: Répartition de l’échantillon par catégorie d’activités
Branche d’activités Population mère Taille de l’échantillon
Commerce 102 030 51
Services 59 050 29
Industrie 45 080 23
TOTAL 206 160 103
Sources : INSAE-2002 et calculs de l’auteur

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 76


Le taux de sondage utilisé est de 1/2000 soit 0,0005. Nous avons été
contraint d’adopter ce taux compte tenu des disponibilités financières. L’effectif
de l’échantillon obtenu est de 103 unités de production.

Après la détermination des effectifs de chaque strate de l’échantillon, nous


avons adopté la technique des itinéraires. Celle-ci consiste à choisir un
itinéraire géographique pré-établi suivant lequel les enquêtés sont choisis au
hasard. L’itinéraire sélectionné est la route principale qui traverse la ville de
Sèmè-Kpodji à Abomey-Calavi en passant par le troisième pont, le carrefour du
Commissariat central et l’Etoile Rouge. Cette route a été choisie comme
itinéraire d'enquête pour la bonne et simple raison qu'elle passe au cœur de
Cotonou et constitue la ligne où se concentre la plus grande partie des activités
en dehors des marchés Dantokpa, Saint Michel et Ganhi qui sont gérés par la
SOGEMA.

b) Echantillonnage pour l’enquête externe


La collecte de données auprès des cadres de la municipalité s’est opérée
sur un échantillon par cas multiple à savoir l'échantillon par contraste reposant
sur deux critères fondamentaux que sont le principe de la diversification
(externe des statuts) garante de la représentativité d'un côté et le principe de la
saturation empirique garante de l'exhaustivité relative des données empiriques.
Nous avons sélectionnés des informateurs-clés pertinents, nous semble-t-il, pour
l'étude. Nous entendons par informateurs des personnes capables de nous livrer
des informations en rapport avec notre problématique de recherche du fait de
certaines connaissances qu'ils possèdent ou des fonctions qu'elles exercent. Nous
avons cherché à sélectionner ceux qui pouvaient remplir les critères suivants :
disponibilité, spontanéité, productivité, capacité imaginative, objectivation des
traits de sa culture d'appartenance...

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 77


3) Spécification des données à mobiliser

Les données mobilisées auprès des enquêtés concernent :

 Leur avis sur l’importance de réseaux de transport collectif ;

 Leur opinion sur le contrôle et la répression faits par la Mairie à


l’endroit des acteurs du secteur informel ;

 Leur appréciation sur l’importance du dispositif de pré-collecte des


ordures.

II- Dimension théorique, difficultés rencontrées et limites des


données
La dimension théorique et les problèmes auxquels nous nous sommes
confronté lors de la collecte des données seront ici exposés.

A- Dimension théorique

La dimension théorique vise à déterminer les outils d’analyse des données


collectées et le cadre opératoire de l’étude afin de vérifier les hypothèses ci-
dessus émises.

1) Les outils d’analyse


Les outils utilisés pour analyser les données recueillies à partir des
questionnaires sont les logiciels SPSS et Excel. Le logiciel SPSS a servi à la
codification, la saisie et la tabulation. Puis les tests d’hypothèses ont été
effectués à l’aide du tableau Excel.

2) Le cadre opératoire de l’étude


Chaque hypothèse de recherche établie une relation de cause à effet entre
un problème spécifique et une cause supposée ; la cause supposée étant celle
jugée la plus plausible parmi trois causes possibles. Pour vérifier chaque
hypothèse de recherche, nous considérerons ce qui suit :

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 78


 Variable qualitative catégorielle : Problème Spécifique concerné,
 Modalités de la variable : les trois causes possibles.
La démarche utilisée pour vérifier chacune des hypothèses de recherche
comporte deux étapes fondamentales :
- L’identification de la cause dominante ;
- Le test d’adéquation au modèle théorique des avis partagés.

a) Identification de la cause dominante


Les variables mises en exergue dans nos hypothèses de recherche sont de
type qualitatif. Les causes possibles d’un problème spécifique constituent les
modalités de la question y afférente adressée aux personnes interrogées. Le
modèle de tableau de fréquence relatif à chaque hypothèse de recherche est le
suivant :
Tableau 14: Tri à plat relatif à une hypothèse de recherche
Statistiques
Fréquences
Causes du Effectifs
(%)
problème spécifique
Cause possible n°1 n1 n1/N*100
Cause possible n°2 n2 n2/N*100
Cause possible n°3 n3 n3/N*100
Total N 100
Source : Auteur
La cause dominante est donc la cause possible ayant obtenue la fréquence
la plus élevée.
Il reste à savoir si la cause dominante est statistiquement significative ou
non. Pour ce faire, il est indiqué de procéder au test d’adéquation au modèle
théorique des avis partagés.

b) Test d’adéquation au modèle théorique des avis partagés


A partir des informations obtenues sur l’échantillon, il importe de
s’assurer si les avis peuvent être statistiquement considérés comme partagés ou

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 79


non. A cet effet, nous ferons recours au test du khi-deux24 d’adéquation à une loi
équirépartie.

 Les conditions d’utilisation du test sont :


- Les données doivent être sous forme d'effectifs ;
- Le nombre d'observations doit dépasser 20 et 50 dans le cas d'un tableau
2x2 ;
- Les effectifs théoriques des modalités doivent être tous supérieurs à 5.

 Les hypothèses du test statistique sont :


H0 : Il y a adéquation au modèle théorique des avis partagés, c'est-à-dire d’une
distribution de fréquence uniforme ;
H1 : Il n’y a pas adéquation au modèle théorique des avis partagés.

Tableau 15: Test d’adéquation au modèle théorique des avis partagés


Statistiques Effectifs
Effectifs
Causes du théoriques Distance
observés
problème spécifique sous H0
Cause possible n°1 N/3 n1 (1/3- n1/N)2
Cause possible n°2 N/3 n2 (1/3- n2/N)2
Cause possible n°3 N/3 n3 (1/3- n3/N)2
Total N N d = (1/3 − n /N)

Source : Auteur
i=k
2
Plus généralement d =  (fi – pi)2 avec fi et pi les fréquences
i=1
respectivement observées et théoriques, k désignant le nombre de modalités.
Par ailleurs, la statistique ci-après suit la loi de Khi-deux :
( é− ℎé )
= =
ℎé

24
On écrit χ² et on prononce « khi-deux » ou « khi carré ». Il provient du mathématicien britannique Karl
Pearson (1990).
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 80
 La règle de décision est la suivante :
 Si ≤ alors l’hypothèse H0 des avis partagé est acceptée ;
 Si > alors l’hypothèse H0 est rejetée et la cause dominante est
considérée comme statistiquement significative.
étant la valeur critique lue dans la table des lois de khi-deux pour un degré de
liberté égal à (k-1) et au seuil α =5%.

B-Difficultés rencontrées et limites des données

La réalisation des enquêtes n’a pas été sans peine. De nombreuses


embuches ont parsemée la voie, freinant ainsi l’élan de l’étude et influençant par
conséquent le temps des recherches.

1) Difficultés rencontrées et stratégies adoptées

Ce travail ne s'est pas réalisé avec une grande facilité. Les conditions de
réalisations ont été très difficiles. Nous énumérerons quelques-uns des
innombrables écueils sur lesquels nous avons buté.

 Lenteur administrative au niveau de la Mairie : notre demande de stage


a passé plus de deux mois pour recueillir les avis des divers services
administratifs avant la délivrance de l’autorisation de stage par la Mairie.
Nous avons dû démarrer le travail de recherche de manière informelle
avant l’obtention de l’autorisation.

 Difficultés d'accès aux données chiffrées récentes : Au niveau de la


Municipalité, il n'y a pas de données fiables sur lesquelles on peut
s'appuyer pour donner forme à un travail scientifique. Les acteurs du
secteur informel ne sont pas fichés au niveau des services de la Mairie. Le
caractère même informel de l'objet de notre étude est révélateur. Trouver
une base de sondage était la croix et la bannière. Finalement, nous avons
choisi de tirer notre échantillon du dernier travail datant de 2001 réalisé
sur la Commune par l’INSAE.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 81
 Indisponibilité quasi-permanente des informateurs qui ont des charges
très exigeantes en matière de voyage et d'occupation constante. Nous
étions obligés de nous armer de patience et de sérénité pour obtenir
satisfaction.

 Méfiance et refus des acteurs de l'informel : Les acteurs du secteur


informel éprouvent souvent des difficultés à se prêter à l'enquête. Ceci est
dû à l'incompréhension des objectifs de l'enquête, à la suspicion d'un
éventuel espionnage du service des impôts et domaines. Nous déclinions
dans la mesure du possible notre identité et les objectifs de l'enquête avec
la présentation de notre carte d'étudiant à l'appui pour mettre certains
interviewés en confiance. Le respect strict de l'éthique nous a coûté cher
avec bien des refus de la part des cibles. Pour jouer la carte de l'objectivité
du point de vue des informations à recueillir, nous avons pensé et jugé
nécessaire qu'il fallait jouer franc-jeu, être sincère et dévoiler notre
véritable identité d'étudiant. Cela nous a permis, et nous le croyons
fermement, d'obtenir des informations fiables. Néanmoins, bien des
acteurs sélectionnés pour être dans l'échantillon ont refusé l'enquête mais
nous procédions illico presto à un remplacement par l'acteur qui occupait
la place la plus proche. Nous n'avions pas été à l'abri des suspicions de
journalisme ou d'espionnage. Par ailleurs, nous tentions, à chaque fois que
faire se pouvait d'évacuer certains propos de l'acteur par une plaisanterie,
une taquinerie. Le respect de la culture ou de l'opinion de l'enquêté a aussi
été dans nos préoccupations durant toute la période de nos enquêtes. Nous
acceptions ouvertement de boire l’eau que les enquêtés nous invitaient à
partager malgré les risques de maladies.

 La fatigue et la canicule ne nous ont pas épargné. Durant cette période de


pluies, nous marchions de longue distance, parlions beaucoup pour
obtenir des informations. Nous inhalions les fumées des restaurants, des

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 82


dibiteries, l'odeur du gas-oil et de certains produits pestilentiels. Nos
habits étaient souvent enduits de graisses, tachetés de sang des
boucheries... Nous redoublions d'efforts sachant que la lumière est au bout
du tunnel.

2) Limites des données


Vu le temps qui nous est imparti et les maigres moyens dont nous
disposons, l’enquêtes sur les Unités de Production Informelle n’a concerné que
103 individus sur les 206 160 de la population mère. Le taux de sondage
correspondant est donc relativement faible et n’est que de 1/2000 soit 0,0005.

Par ailleurs, les marchés Dantokpa, Saint Michel et Ganhi sont gérés par
la SOGEMA, société qui ne relève pas la Mairie de Cotonou. Compte tenu de
cette situation, nos investigations n’ont pas porté sur ces marchés.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 83


CHAPITRE 2 : PRESENTATION DES RESULTATS,
VERIFICATION DES HYPOTHESES ET
SUGGESTIONS

Dans ce chapitre, il sera question d’une part, de présenter et d’analyser les


résultats d’enquêtes, et d’autre part, de vérifier les hypothèses et de proposer des
solutions aux risques identifiés ainsi que leurs conditions de mises en œuvre.

Section 1 : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS


Cette section est consacrée à la présentation et à l’analyse des résultats.

Paragraphe 1 : Présentation et analyse des résultats de


l’enquête auprès des UPI
La collecte de données sur un échantillon de 103 UPI a été réalisée sur la
base d’un questionnaire présenté à l’annexe 6. Le présent paragraphe présente et
commente les résultats obtenus pour chaque problème spécifique.

I- Résultats relatifs à la congestion du trafic urbain


L’enquête réalisée au niveau des unités de production informelle a révélé
les éléments expliquant la congestion du trafic urbain. Ainsi, les résultats
obtenus sont consignés dans le tableau ci-après :

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 84


Tableau 16: Répartition des UPI interviewées suivant les causes de la
congestion du trafic urbain
Statistiques
Effectif Fréquence (%)
Causes de
la congestion du trafic urbain
Etroitesse des voies de circulation 04 03,88

Absence de parkings gros porteurs 21 20,39

Insuffisance de réseaux de transport collectif 78 75,73

Total 103 100


Source : Enquête réalisée par l’auteur en 2010

Le tableau 16 montre que l’insuffisance de réseaux de transport collectif


constitue la raison principale de la congestion du trafic urbain. Ceci s’explique
par sa forte fréquence qui est de 75,73%. Quant à l’absence de parkings gros
porteurs, elle est désigné par près du cinquième des interviewés (20,39%). Les
UPI qui évoquent l’étroitesse des voies de circulation ne représentent que 3,88%
de la population enquêtée.

II- Résultats relatifs à l’occupation anarchique du domaine public


municipal
Rappelons que la deuxième hypothèse que nous avons formulée stipule :
« l’insuffisance du contrôle et de la répression explique l’occupation anarchique
du domaine public municipal ». Les résultats relatifs à cette hypothèse se
présentent comme suit :

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 85


Tableau 17: Répartition des UPI interviewées suivant les causes de
l’occupation anarchique du domaine public municipal
Statistiques
Causes de Effectif Fréquence (%)
l’occupation anarchique
du domaine public municipal
Ignorance des populations 31 30,10

Pauvreté des populations 48 46,60

Insuffisance du contrôle et de la répression 24 23,30

Total 103 100


Source : Enquête réalisée par l’auteur en 2010

Du tableau 17, il ressort que la pauvreté des populations est la cause


majeure de l’occupation anarchique du domaine public municipal, puis qu’elle
apparait avec une proportion de 46,60%. L’ignorance des populations, quant à
elle, est indiquée par moins du tiers des UPI (30,10%). De même, 23,30% des
enquêtés répondent que l’occupation anarchique du domaine public municipal
est due à l’insuffisance du contrôle et de la répression.

III- Résultats relatifs au déficit de collecte et de traitement des


déchets solides ménagers
Les résultats issus de l’enquête permettent ici de savoir si réellement
l’insuffisance du dispositif de pré-collecte des ordures est à la base du déficit de
collecte et de traitement des déchets solides ménagers ou non. Ainsi les résultats
se présentent comme suit :

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 86


Tableau 18: Répartition des UPI interviewées suivant les causes du déficit
de collecte et de traitement des déchets solides ménagers
Statistiques
Causes du Effectif Fréquence (%)
déficit de collecte et de
traitement des déchets solides ménagers
Non aménagement des points de regroupement
02 01,94
des déchets

Importance des frais d’abonnement au réseau de


22 21,36
pré-collecte des ordures

Insuffisance du dispositif de pré-collecte des


79 76,70
ordures

Total 103 100


Source : Enquête réalisée par l’auteur en 2010

D’après le tableau 18, plus de trois quarts des UPI interrogées (76,70%)
affirment que l’insuffisance du dispositif de pré-collecte des ordures est à la base
du déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers. Par contre,
21,36% des UPI ont retenu comme cause l’importance des frais d’abonnement
au réseau de pré-collecte des ordures. Le non aménagement des points de
regroupement des déchets n’explique le déficit de collecte et de traitement des
déchets solides ménagers qu’à une hauteur de 1,94%.

Paragraphe 2 : Présentation et analyse des résultats de


l’enquête auprès des cadres de la Mairie
L’enquête externe réalisée auprès des cadres de la Mairie de Cotonou a
pour but recueillir les avis des agents de conception dans la résolution des
problèmes nés du fait de la présence des UPI. Le questionnaire administré à
quelques onze (11) cadres dont les activités ont rapport au secteur informel et
qui ont été disponibles au moment de la période de collecte des informations se
trouve à l’annexe 7.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 87


Le présent paragraphe présente et commente les résultats obtenus pour
chaque problème spécifique.

I- Résultats relatifs à la congestion du trafic urbain


Les résultats issus de l’enquête permettent de présenter le tableau ci-
après :

Tableau 19: Répartition des Cadres de la Mairie interviewés suivant les


causes de la congestion du trafic urbain
Statistiques
Effectif Fréquence (%)
Causes de
la congestion du trafic urbain
Etroitesse des voies de circulation 00 00,00

Absence de parkings gros porteurs 02 18,18

Insuffisance de réseaux de transport collectif 09 81,82

Total 11 100
Source : Enquête réalisée par l’auteur en 2010

Nous concluons à partir du tableau 18 que l’insuffisance de réseaux de


transport collectif est la principale raison de la congestion du trafic urbain à
hauteur de 81,82%. Ensuite, vient l’absence de parkings gros porteurs pour
18,18% des cadres interrogés. L’étroitesse des voies de circulation n’a pas du
tout été évoquée comme cause de la congestion du trafic urbain.

II- Résultats relatifs à l’occupation anarchique du domaine public


municipal
Les résultats relatifs au deuxième problème spécifique se présentent
comme suit :

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 88


Tableau 20 : Répartition des Cadres de la Mairie interviewés suivant les
causes de l’occupation anarchique du domaine public
municipal
Statistiques
Causes de Effectif Fréquence (%)
l’occupation anarchique
du domaine public municipal
Ignorance des populations 00 00,00

Pauvreté des populations 01 09,09

Insuffisance du contrôle et de la répression 10 90,91

Total 11 100
Source : Enquête réalisée par l’auteur en 2010

Le tableau 20 indique que 90,91% des enquêtés affirment que


l’insuffisance du contrôle et de la répression explique l’occupation anarchique
du domaine public municipal. Quant à la pauvreté des populations, elle n’est
désignée que par 9,09% ; l’ignorance des populations n’ayant pas été reconnue
comme cause de l’occupation anarchique du domaine public municipal.

III- Résultats relatifs au déficit de collecte et de traitement des


déchets solides ménagers
L’enquête réalisée auprès des cadres de la Mairie de Cotonou a permis de
confirmer ou d’infirmer l’idée selon laquelle l’insuffisance du dispositif de pré-
collecte des ordures est à la base du déficit de collecte et de traitement des
déchets solides ménagers. Ainsi, les résultats obtenus sont consignés dans le
tableau suivant :

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 89


Tableau 21: Répartition des Cadres de la Mairie interviewés suivant les
causes du déficit de collecte et de traitement des déchets
solides ménagers
Statistiques
Causes du Effectif Fréquence (%)
déficit de collecte et de
traitement des déchets solides ménagers
Non aménagement des points de regroupement
03 23,27
des déchets

Importance des frais d’abonnement au réseau de


00 00,00
pré-collecte des ordures

Insuffisance du dispositif de pré-collecte des


08 72,73
ordures

Total 11 100
Source : Enquête réalisée par l’auteur en 2010

Du tableau 21, il ressort que l’insuffisance du dispositif de pré-collecte


des ordures est la cause majeure, puisqu’elle apparait avec une proportion de
72,73%. Par contre, 23,27% des enquêtés déclarent que le déficit de collecte et
de traitement des déchets solides ménagers est due au non aménagement des
points de regroupement des déchets. L’importance des frais d’abonnement au
réseau de pré-collecte des ordures a été totalement ignorée par les personnes
interrogées.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 90


Section 2 : VERIFICATION DES HYPOTHESES ET
SUGGESTIONS
Dans cette section, nous nous efforcerons d’abord de procéder à la
vérification des hypothèses formulées. Ensuite, nous proposerons des solutions
aux problèmes retenus et enfin, nous définirons les conditions de leur mise en
œuvre.

Paragraphe 1 : Vérification des hypothèses et approches de


solutions
Nous apprécierons dans ce paragraphe la validation des hypothèses et
procéderons à la synthèse du diagnostic au niveau de chaque problème
spécifique. Les approches de solutions à ces problèmes seront subséquemment
présentées.

I- Vérification des hypothèses et établissement du diagnostic


A ce niveau de l’étude, nous essayerons d’apprécier la véracité des
hypothèses à partir des données collectées et d’établir le diagnostic.

A- Vérification des hypothèses

Cette vérification sera faite pour chacune des hypothèses précédemment


formulées.

1) Vérification de l’hypothèse liée au problème spécifique n°1

La démarche méthodologique retenue pour la vérification de chaque


hypothèse comporte deux étapes à savoir : l’identification de la cause
dominante et le test d’adéquation au modèle théorique des avis partagés.
L’hypothèse, selon laquelle la congestion du trafic urbain est due à
l’insuffisance de réseaux de transport collectif, sera examinée à travers ces deux
phases.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 91


L’analyse des données collectées auprès des Unités de Production
Informelles (UPI) a permis d’identifier la cause dominante qui est l’insuffisance
de réseaux de transport collectif (avec une proportion 75,73%). Le tableau ci-
après permet d’effectuer le test de significativité de cette cause.

Tableau 22: Test d’adéquation au modèle théorique relatif à la congestion du


trafic urbain
Statistiques
Effectifs Effectifs
Causes de observés théoriques Distance
la congestion du trafic urbain
Etroitesse des voies de circulation 04 34,33 0,09

Absence de parkings gros porteurs 21 34,33 0,02

Insuffisance de réseaux de transport collectif 78 34,33 0,18

Total 103 103 0,28

= , Valeur critique : = ,
Source : Enquête réalisée par l’auteur en 2010

Nous constatons que la distance observée est supérieure à la valeur


critique . Par conséquent, avec un risque d’erreur de 5%, le modèle théorique
des avis partagés est rejeté. Il s’est suit que la cause dominante qu’est
l’insuffisance de réseaux de transport collectif est statistiquement significative.
L’hypothèse n°1 selon laquelle la congestion du trafic urbain est due à
l’insuffisance de réseaux de transport collectif se trouve ainsi vérifiée.

Par ailleurs, cette hypothèse est confirmée par l’enquête externe à hauteur
de 81,82%.

Conclusion : l’hypothèse n°1 est validée.

Nous retenons donc que la congestion du trafic urbain est due à


l’insuffisance de réseaux de transport collectif.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 92


2) Vérification de l’hypothèse liée au problème spécifique n°2

L’hypothèse liée à l’occupation anarchique du domaine public municipal


sera examinée à travers deux étapes fondamentales : l’identification de la cause
dominante et le test d’adéquation au modèle théorique des avis partagés. Cette
hypothèse stipule que : l’insuffisance du contrôle et de la répression explique
l’occupation anarchique du domaine public municipal.

Les données mobilisées au niveau des acteurs du secteur informel ont


révélé que la cause dominante du problème relatif à l’occupation anarchique du
domaine public municipal est la pauvreté des populations. Le test de
significativité de cette cause est effectué et présenté dans le tableau ci-après.

Tableau 23: Test d’adéquation au modèle théorique relatif à l’occupation


anarchique du domaine public municipal
Statistiques
Causes de Effectifs Effectifs
l’occupation anarchique observés théoriques Distance
du domaine public municipal
Ignorance des populations 31 34,33 0,00

Pauvreté des populations 48 34,33 0,02

Insuffisance du contrôle et de la répression 24 34,33 0,01

Total 103 103 0,03

= , Valeur critique : = ,
Source : Enquête réalisée par l’auteur en 2010

A partir du tableau 23, nous constatons que la distance observée est


inférieure à la valeur critique . Il s’est suit, avec une marge d’erreur de 5%,
que les avis sont partagés.

En outre, pendant que la majorité des UPI (46,60%) évoque la cause


relative à la pauvreté des populations, les résultats de l’enquête réalisée auprès

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 93


des cadres de la Mairie indiquent que la cause majeure de l’occupation
anarchique du domaine public municipal (à 90,91%) est l’insuffisance du
contrôle et de la répression.

Conclusion : l’hypothèse n°2 n’est validée.

En effet, les avis sont partagés entre les trois causes que sont :
l’ignorance des populations, la pauvreté des populations et l’insuffisance du
contrôle et de la répression. Tous ces trois facteurs expliquent l’occupation
anarchique du domaine public municipal.

3) Vérification de l’hypothèse liée au problème spécifique n°3

L’identification de la cause dominante et le test d’adéquation au modèle


théorique des avis partagés sont les deux étapes par lesquelles l’hypothèse n°3
sera appréciée. Rappelons que cette hypothèse stipule que l’insuffisance du
dispositif de pré-collecte des ordures est à la base du déficit de collecte et de
traitement des déchets solides ménagers.

L’analyse des données collectées au niveau des Unités de Production


Informelles (UPI) a permis d’identifier la cause dominante qu’est l’insuffisance
du dispositif de pré-collecte des ordures (avec une proportion 76,70%). Le
tableau ci-après permet d’effectuer le test de significativité de cette cause.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 94


Tableau 24: Test d’adéquation au modèle théorique relatif au déficit de
collecte et de traitement des déchets solides ménagers
Statistiques
Causes du Effectifs Effectifs
déficit de collecte et de observés théoriques Distance
traitement des déchets solides ménagers
Non aménagement des points de
02 34,33 0,10
regroupement des déchets

Importance des frais d’abonnement au réseau


22 34,33 0,01
de pré-collecte des ordures

Insuffisance du dispositif de pré-collecte des


79 34,33 0,19
ordures

Total 103 103 0, 30

= , Valeur critique : = ,
Source : Enquête réalisée par l’auteur en 2010

Nous remarquons que la distance observée est supérieure à la valeur


critique . Par suite, avec un risque d’erreur de 5%, le modèle théorique des
avis partagés est rejeté. Il s’est suit que la cause dominante qu’est l’insuffisance
du dispositif de pré-collecte des ordures est statistiquement significative.
L’hypothèse n°3 selon laquelle l’insuffisance du dispositif de pré-collecte des
ordures est à la base du déficit de collecte et de traitement des déchets solides
ménagers se trouve ainsi vérifiée.

Par ailleurs, cette hypothèse est confirmée par l’enquête externe à hauteur
de 72,73%.

Conclusion : l’hypothèse n°3 est validée.

Nous retenons donc que l’insuffisance du dispositif de pré-collecte des


ordures est à la base du déficit de collecte et de traitement des déchets solides
ménagers.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 95


B- Synthèse du diagnostic

Au terme de la vérification des hypothèses, il a apparait que la première


et la troisième hypothèse sont validées. L’hypothèse n°2 n’est pas validée du fait
de l’équi-répartition des avis sur trois causes.

Le tableau ci-après résume les éléments du diagnostic liés à l’étude.

Tableau 25: Eléments du diagnostic

Problèmes spécifiques Eléments du diagnostic

La congestion du trafic urbain est due à


Problème spécifique n°1 :
l’insuffisance de réseaux de transport
Congestion du trafic urbain
collectif.

L’occupation anarchique du domaine


Problème spécifique n°2 : public municipal a pour causes :
Occupation anarchique du domaine l’ignorance, la pauvreté des populations et
public municipal l’insuffisance du contrôle et de la
répression.

L’insuffisance du dispositif de pré-


Problème spécifique n°3 :
collecte des ordures est à la base du déficit
Déficit de collecte et de traitement
de collecte et de traitement des déchets
des déchets solides ménagers
solides ménagers.
Source : Résultats de l’étude réalisée par l’auteur.

La synthèse du diagnostic étant faite, il nous incombe à présent de


proposer des approches de solutions aux problèmes en étude.

II- Approches de solutions


Les approches de solutions à un problème constituent des propositions des
conditions d’éradication des causes se trouvant à l’origine de ce problème. Nous
ferons cet exercice tout en tenant compte des objectifs préalablement fixés.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 96
A- Approches de solutions au problème de congestion du trafic urbain

Suivant la synthèse du diagnostic, la congestion du trafic urbain est due à


l’insuffisance de réseaux de transport collectif. Ainsi, pour résoudre ce
problème, il s’agira de mettre en application diverses mesures qui constituent
des conditions de réduction de la congestion du trafic urbain à travers le
développement des réseaux de transport collectif.

Au nombre de ces mesures, nous proposons à court et à moyen termes le


développement des réseaux de transport urbain collectif par bus. Cette solution
comprend deux volets essentiels :

- l’organisation des transports collectifs artisanaux ;

- la création d’une entreprise moderne de transport par autobus.

Le secteur artisanal de transport constitué de travailleurs indépendants, de


petites unités de transports, d’exploitants de taxis, de minibus, fait ses preuves
pour pallier les insuffisances d’offre de transport. La Mairie gagnerait beaucoup
en organisant ce secteur déjà existant dans la ville et qualifié d’informel. Cette
organisation passe par :

 l’orientation de cette offre de transport public artisanal sur


d’autres axes de la ville où la demande est manifeste,

 la formation des acteurs du secteur,

 la répartition des divers groupements de transport suivant des


zones préalablement définies et le contrôle régulier des lignes de
transport,

 l’appui à la formalisation du secteur.

La création d’une entreprise moderne de transport par autobus s’avère


nécessaire pour Améliorer le niveau d’offre de transport en commun en
complémentarité avec l’offre de transport artisanal existant. Cette entreprise de
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 97
type mixte fera recours aux opérateurs privés à travers la mise en place d’un
partenariat public/privé. La maire devra alors veiller à l’établissement des lignes
de transport et des fréquences (voire des horaires) puis à l’aménagement des
points d’arrêts.

A long terme, le conseil municipal devra entrevoir l’implantation d’un


réseau de tramway pour la traversée Est-Ouest de Cotonou. Ceci en négociation
avec des partenaires asiatiques notamment chinois.

B- Approches de solutions au problème d’occupation anarchique du


domaine public municipal
Le diagnostic établi retient que l’occupation anarchique du domaine
public municipal est engendrée par trois facteurs que sont : l’ignorance, la
pauvreté des populations et l’insuffisance du contrôle et de la répression. Alors,
résoudre ce problème revient à déterminer le contexte de l’occupation
réglementée du domaine public municipal.

L’occupation du domaine public n’est pas interdite mais réglementée.


Ainsi, face à l’ignorance des populations, la Maire pourra organiser à leur
endroit des séances de sensibilisation sur les principales étapes de la procédure
d’occupation du domaine public municipal que sont :

 la demande de tout citoyen désireux occuper le domaine public à la


Mairie ;

 l’inspection des lieux et l’étude de la demande ;

 la vérification par les services compétents que l’espace n’est pas réservé à
une réalisation publique prévue dans le plan d’aménagement ;

 l’autorisation de l’occupation du domaine public contre une redevance


versée aux services des impôts.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 98


Face à la pauvreté des populations, la politique communale de Cotonou en
faveur du secteur informel pourrait être orientée vers la construction
d’infrastructures socio-économiques. A ce titre, cette politique pourrait être
essentiellement axée sur:

 la construction de boutiques de rue (pour les petits vendeurs de


livres, de pièces détachées, … etc.) ;

 la construction de kiosques de vente pour les artisans.

 la poursuite de la construction des marchés de quartiers ;

 la construction d’un marché spécialisé dénommé "Marché aux


fleurs" ;

 la construction d’un marché de fruits et légumes pour les femmes ;

 la construction d’un marché aux poissons dans un quartier


périurbain de la ville pour palier les insuffisances des marchés de
quartiers en matière d'hygiène et de salubrité.

Enfin, pour pallier l’insuffisance du contrôle et de la répression du


contrôle et de la répression, la Direction des Services Techniques (DST) devra
veiller au respect des normes en matière d’occupation du domaine public. Cette
direction pourrait alors organiser, chaque fin du mois, des opérations de contrôle
et de répression aux fins de faire déguerpir les occupants illégaux des espaces et
démolir tout ouvrage d’assainissement privé installé dans le domaine public.

C- Approches de solutions au problème du déficit de collecte et de


traitement des déchets solides ménagers
Le diagnostic au niveau de ce problème a révélé que l’insuffisance du
dispositif de pré-collecte des ordures est à la base du déficit de collecte et de
traitement des déchets solides ménagers. Essayer de résoudre ce problème
revient à étudier les conditions de gestion efficace des déchets solides ménagers
en remédiant à cette cause.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 99
A cet effet, la Mairie devra permettre une meilleure couverture spatiale du
service de pré-collecte en mettant en œuvre les actions ci-après :

 Renforcer les méthodes actuelles de collecte et de gestion des déchets à

travers :

 la régularité et l’augmentation de la fréquence de ramassage des


ordures ;

 l’augmentation des bacs à ordures dans la ville ;

 l’aménagement des voies de dessertes des quartiers pour en faciliter


l’accès aux structures de pré-collecte ;

 le contrôle de l’effectivité de la couverture totale de la zone


attribuée à chaque organisation de ramassage des ordures ;

 l’appui à l’équipement (matériels vestimentaires et charrettes) des


ONG de pré-collecte.

 Sensibiliser et éduquer les populations sur le code de l’environnement en

leur faisant comprendre que :

 brûler ou jeter des ordures dans les bas-fonds est un acte de


pollution environnementale ;

 déverser des déchets sur les voies publiques n’est pas un acte
citoyen.

 Développer de nouvelles méthodes de collecte des détritus par :

 l’acquisition de camions de grande capacité pour le ramassage des


ordures dans le centre ville et,

 l’affectation des ONG de pré-collecte par charrettes aux zones


d’accès plus difficile.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 100


Paragraphe 2 : Conditions de mise en œuvre des solutions et
synthèse de l’étude
Ce paragraphe est consacré d’une part aux conditions de mise œuvre des
solutions précédemment évoquées et d’autre part, à la synthèse de l’étude.

I- Conditions de mise en œuvre des solutions


Les conditions de mise en œuvre des solutions seront abordées par
problème spécifique.

A- Conditions de mise en œuvre des solutions liées au problème de


congestion du trafic urbain
La mise en œuvre efficace des solutions envisagées pour la résolution de
ce problème passe par la mise en place d’un certain nombre de conditions.

Ainsi, le développement des réseaux de transport urbain collectif par bus à


cout et moyen termes, puis l’installation d’un réseau de tramway pour la
traversée Est-Ouest de Cotonou, nécessitent avant tout que la Mairie en fasse
une priorité parmi les actions inscrites dans le plan de développement de la ville.
De plus il faudrait une actualisation du plan de circulation de Cotonou qui date
de 1996. Cette actualisation devrait être couplée avec le recrutement d’un
consultant, en collaboration avec la Société d’Etude Régionale d’Habitat,
d’Aménagement et d’Urbanisme (SERHAU – SA), pour réaliser une étude sur
la mise en place des transports urbains collectifs à Cotonou.

Après la réalisation de l’étude, la mise en œuvre des actions de


développement des transports collectifs doit s’appuyer sur le secteur privé tout
en s’inscrivant dans un contexte de service public/service économique d’intérêt
général qui ne peut être régi par la seule logique du marché. La conception des
réseaux d’autobus et des sociétés qui les exploitent doit pouvoir capitaliser
l’expérience acquise dans les pays développés ou à économie émergente. Il ne
sera pas donc question d’occulter les négociations pour la mise à disposition des
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 101
moyens humains, matériels et financiers par les partenaires techniques et
financiers.

B- Conditions de mise en œuvre des solutions liées au problème


d’occupation anarchique du domaine public municipal
Pour parvenir à l’occupation réglementée du domaine public municipal, il
faut la mise en place d’un certain nombre de conditions que sont :

 La prise et la mise en application des arrêtés municipaux


réglementant l’occupation du domaine public ;

 La collaboration entre la Mairie d’une part et, le Ministère de


l’Intérieur, le Ministère de l’Environnement notamment la police
environnementale d’autre part ;

 La dotation en ressources humaines, matérielles et financières


suffisantes de la Direction des Services Techniques (DST) de la
Mairie, organe chargé du contrôle de l’occupation du domaine
public municipal ;

 La prise de décisions objectives par les autorités politiques


municipales sans craindre de perdre leur électorat.

C- Conditions de mise en œuvre des solutions liées au problème du déficit


de collecte et de traitement des déchets solides ménagers
Pour réaliser les propositions de solutions en vue d’une gestion efficace
des déchets solides ménagers, il est indispensable d’assurer certaines mesures.

Ainsi, il faut mise en place d’une cellule de coordination de tous les


acteurs intervenant dans la gestion des ordures. L’étroite collaboration entre les
services de la Mairie, les populations, la police environnementale et la police
sanitaire doit être privilégiée.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 102


De plus, il faut :

- La mise en place d’un mécanisme d’évaluation des flux pour déterminer


les quantités annuelles de déchets générés, leur évolution dans le temps et
dans l’espace urbain, et aussi en fonction des activités saisonnières ;

- Le transfert effectif des compétences par l’Etat central à la Municipalité


notamment en ce qui concerne la gestion du marché Dantokpa, gros
producteur d’ordures.

II- Synthèse de l’étude


Au terme de cette étude, il serait utile d’en regrouper les différentes
parties saillantes dans un tableau de synthèse. Ce tableau met en exergue les
problèmes, les objectifs visés, les causes supposées être à l’origine des
problèmes, le diagnostic établi et les solutions proposées pour éradiquer les
causes.

Ce tableau se présente comme suit :

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 103


Gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou

Tableau 26: Synthèse de l’étude sur la gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou
NIVEAUX CAUSES
PROBLEMATIQUE* OBJECTIFS DIAGNOSTIC SOLUTIONS
D’ANALYSE REELLES
PROBLEME OBJECTIF GENERAL :
GENERAL : Rechercher les
Gestion non efficace de conditions de gestion
NIVEAU l’espace urbain face aux efficace de l’espace ____________ ____________ ____________
GENERAL activités informelles à urbain face aux
Cotonou activités informelles à
Cotonou
PROBLEME OBJECTIF CAUSE ELEMENT DU SOLUTIONS AU PROBLEME
SPECIFIQUE N°1 : SPECIFIQUE N°1 : SPECIFIQUE N°1 : DIAGNOSTIC N°1 : SPECIFIQUE N°1 :
Congestion du trafic Identifier les conditions Insuffisance de La congestion du trafic - Organisation des transports
urbain de réduction de la réseaux de urbain est due à collectifs artisanaux ;
congestion du trafic transport collectif l’insuffisance de réseaux - Création d’une entreprise
urbain de transport collectif. moderne de transport par
autobus ;
- Installation d’un réseau de
tramway pour la traversée
Est-Ouest de Cotonou.
NIVEAUX PROBLEME OBJECTIF CAUSE ELEMENT DU SOLUTIONS AU PROBLEME
SPECIFIQUES SPECIFIQUE N°2 : SPECIFIQUE N°2 : SPECIFIQUE N°2 : DIAGNOSTIC N°2 : SPECIFIQUE N°2 :
Occupation anarchique Déterminer le contexte Insuffisance du L’occupation anarchique - Organisation de séances de
du domaine public de l’occupation contrôle et de la du domaine public sensibilisation sur les
municipal réglementée du répression municipal a pour causes : principales étapes de la
domaine public l’ignorance, la pauvreté procédure d’occupation du
municipal des populations et domaine public municipal ;
l’insuffisance du contrôle - Construction d’infrastructures
et de la répression. socio-économiques ;
- Organisation, chaque fin du
mois, des opérations de
contrôle et de répression.
Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 104
Gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou

NIVEAUX CAUSES
PROBLEMATIQUE* OBJECTIFS DIAGNOSTIC SOLUTIONS
D’ANALYSE REELLES
PROBLEME OBJECTIF CAUSE ELEMENT DU SOLUTIONS AU PROBLEME
SPECIFIQUE N°3 : SPECIFIQUE N°3 : SPECIFIQUE N°3 : DIAGNOSTIC N°3 : SPECIFIQUE N°3 :
Déficit de collecte et de Etudier les conditions Insuffisance du L’insuffisance du - Renforcement des méthodes
traitement des déchets de gestion efficace des dispositif de pré- dispositif de pré-collecte actuelles de collecte et de
solides ménagers déchets solides collecte des ordures des ordures est à la base gestion des déchets ;
ménagers du déficit de collecte et - Sensibilisation et éducation
de traitement des déchets des populations sur le code de
solides ménagers. l’environnement ;
- Développement de nouvelles
méthodes de collecte des
détritus.
* Problématique de la gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou.
Source : Résultats de l’étude réalisée par l’auteur.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par Ghislain Wilfrid BOHOUN 105


Gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou

Conclusion partielle

Au terme de cette deuxième partie, des approches de solutions ont été


proposées pour chaque problème spécifique et leurs conditions de mise en
œuvre ont été définies. Mais avant de parvenir à ces suggestions, la
problématique, les objectifs, les hypothèses, la revue de littérature, la
méthodologie de recherche, la présentation et l’analyse des résultats d’enquêtes,
la vérification des hypothèses ont été abordés.

Les tests d’hypothèses ont abouti à la validation de la première et de la


troisième hypothèse. La deuxième hypothèse n’est pas validée du fait de l’équi-
répartition des avis sur trois causes. Les suggestions ont été par la suite
formulées en se fondant sur les causes réelles de chaque problème spécifique.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par BOHOUN Ghislain Wilfrid 106


Gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou

CONCLUSION GENERALE
Le secteur informel s'impose aujourd'hui comme un levier puissant de
l'économie locale auquel il convient d'apporter une attention particulière. La
Commune de Cotonou l'a vite saisi en ne préconisant pas une politique
répressive à son encontre. La Mairie a compris, sans doute, que l'économie
informelle constitue un gisement fiscal de premier ordre auquel il convient de
porter une attention soutenue.

Cette attention aux activités informelles ne doit pas entravée l’efficacité


des actes de gestion tels que définis par la loi n°97-029 du 15 janvier 1999
portant organisation des Communes en République du Bénin. Or l’état des lieux
fait apparaitre une multitude de problèmes qui attestent une gestion non efficace
de l’espace urbain face aux activités informelles.

La présente étude s’est fixée pour objectif de rechercher les conditions de


gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou. Les
problèmes spécifiques identifiés sont :

1) la congestion du trafic urbain ;

2) l’occupation anarchique du domaine public municipal ;

3) le déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers.

Le diagnostic effectué a révélé les éléments ci-après :

 La congestion du trafic urbain est due à l’insuffisance de réseaux de


transport collectif ;

 L’occupation anarchique du domaine public municipal a pour causes :


l’ignorance, la pauvreté des populations et l’insuffisance du contrôle et de
la répression ;

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par BOHOUN Ghislain Wilfrid 107


Gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou

 L’insuffisance du dispositif de pré-collecte des ordures est à la base du


déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers.

Sur la base de ce diagnostic, des solutions ont été proposées dans le but
d’éradiquer les causes réelles de chaque problème spécifique. Ces approches de
solutions ont été accompagnées de la définition des conditions de leur mise en
œuvre.

Les solutions varient selon le problème auquel elles se rapportent. Elles


ont été formulées en tenant compte des compétences propres de la Commune,
autrement dit celles qu’elle exerce de manière exclusive. Il s’agit notamment de
l’organisation des séances de sensibilisation, de la création d’une entreprise
moderne de transport par autobus, de la construction d’infrastructures socio-
économiques et du développement de nouvelles méthodes de collecte des
détritus. Toutefois, la mise en œuvre de ces solutions requièrent des conditions
telles que le partenariat public/ privé, l’étroite collaboration avec les acteurs du
secteur informel et les structures de l’Etat central voire le transfert effectif des
compétences.

Par ailleurs, la réalisation des actions proposées dans cette étude nécessite
certainement des moyens dont la Mairie ne dispose pas en ce moment et que
l’Etat central tarderait à fournir. C’est pourquoi, il serait judicieux de placer le
secteur informel au cœur des négociations avec tous les partenaires techniques et
financiers de la ville.

Ainsi, les activités informelles autrefois décriées seront mieux encadrées


dans la gestion de l’espace urbain. La ville sera alors mieux embellie et offrira
davantage de conditions favorables au développement économique local. Cette
situation pourra alors contribuer à l’atteinte de la vision de la ville à l’horizon

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par BOHOUN Ghislain Wilfrid 108


Gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou

2017 à savoir : « Cotonou : une ville moderne, une ville phare économiquement
solide avec un cadre de vie sain »25.

Nous n'avons pas la prétention d'avoir abordé, à travers notre étude, tous
les contours de l’analyse des difficultés de gestion de l’espace urbain face aux
activités informelles. Plusieurs extensions de ce travail sont envisageables. En
effet, cette analyse pourrait par exemple être approfondie par une approche
identifiant les problèmes par catégories d’activités en vue de mieux tenir compte
de leurs spécificités.

25
Mairie de Cotonou (2008) « Plan de développement de la ville de Cotonou », p 127.

Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par BOHOUN Ghislain Wilfrid 109


Gestion efficace de l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou

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Mémoire DESS/GPDL réalisé et soutenu par BOHOUN Ghislain Wilfrid 112
ANNEXES
Pages

Annexe 1: ORGANIGRAMME DE LA MAIRIE DE COTONOU ................. ii

Annexe 2: STATISTIQUES FINANCIERES DE COTONOU ........................ iii

Annexe 3: SOURCE DU CHIFFRE D’AFFAIRE ET DECOMPOSITION DE


LA VALEUR AJOUTE DU SECTEUR INFORMEL ............. iv

Annexe 4: REMUNERATION ET HORAIRE DE TRAVAIL DANS LE


SECTEUR INFORMEL .............................................................v

Annexe 5: CARACTERISTIQUES DU CAPITAL DU SECTEUR INFORMEL


................................................................................................. vi

Annexe 6: QUESTIONNAIRE UPI ............................................................... vii

Annexe 7: QUESTIONNAIRE CADRE DE LA MAIRIE ............................... ix

Annexe 8: TRI A PLATS SUR LES VARIABLES DU QUESTIONNAIRE


UPI.............................................................................................x

Annexe 9: RESULTATS DES TESTS D’HYPOTHESES .............................. xi

i
Adjoints au Conseil
Maire Municipal
Annexe 1: ORGANIGRAMME DE MAIRE Chefs Commissions
d’Arrondisseme
LA MAIRIE DE COTONOU nts
Permanentes

Secrétariat
Particulier

Contrôleur général des


services municipaux

Secrétariat Général Secrétariat


Secrétariat du SG
du SG Directeur de Cabinet
Service
Service du Courrier Central
du Courrier
Central
Chef de Cabinet
ServiceService
des Transmissions
des Radio
Transmissions
Secrétariat Général Adjoint Service
Service du
du Conseil Municipal Chef de Protocole

Chargé de Chargé de Conseiller


Direction des Services Direction des Direction des Services Chargé de Conseiller
Direction de la Direction mission aux mission aux
mission Techni- Technique
Administratifs et Services à la Economiques et Prospective et du des Services relations que à la
affaires aux chargé des
Juridiques Population Financiers Développement Municipal Techniques politiques publiques et à
relations santé, aux affaires
la affaires
internatio générales et du
communication féminines
nales et suivi des
décentrali et à questions
Département Département Département Département des Département Département Département des Département des Département Département des l’action
des Services des Services des Services des Services Services de la Services du
sées administratives
des Affaires Services de des Voies et Services de l’urbanisme sociale
Administratif Juridiques Civiles l’Action Sociale Economiques Financiers Prospective et de Développement Réseaux et de l’Environnement
s la Planification Municipal Divers Urbain

S S S S S S S S S
S S S
S S S S S S
S S S
S B
S S S S S S S S S S
R A J M G M A D P A A E
I A E
F S C S L M E
F S
D C
A P
P I P A C R A
H D C P C S C H P I R F U P E Z E
V
T C C U E T E C

NB :
SRH : Service des Ressources Humaines et de la formation SEC : Service de l’Etat Civil, du recensement et des élections SGP : Service des gares et des parkings
SI : Service de l’Informatique et des NTIC SF : Service des affaires Funéraires SM : Service des Marchés
SAD : Service des Archives et de la Documentation SSS : Service des affaires Scolaires et Sportives SMET : Service de la Promotion des Micro-Entreprises et Tourisme
SJC : Service Juridique et du Contentieux SCC : Service des affaires Culturelles et Cultuelles SFI : Service de la Fiscalité
SMP : Service des Marchés Publics SSH : Service de la Santé, de l’Hygiène publiques et des affaires sociales SRP : Service de la Régie Principale des recettes
SA : Service des Assurances SL : Service du Logement SD : Service des affaires Domaniales
SBC : Service du Budget et de la Comptabilité
SAF : Service de l’Analyse Financière SPU : Service de la Propreté Urbaine
SDU : Service de la Documentation Urbaine SEEE: Service de l’Eau, de l’Electricité et de l’Eclairage public
SPP : Service de la Prospective et de la Programmation SAV: Service de l’Assainissement des Voies urbaines
SAE : Service de L’Analyse Economique SCT: Service de la Circulation et des Transports ii
SPZ : Service de la Politique urbaine et des Zones d’activités SRE: Service de la prévention des Risques, des Espaces verts et du cadre de vie
SAPC : Service des Autorisations de programme et de crédits de paiement SAC: Service de l’Architecture et de la Construction
SAIC : Service d’Appui aux Initiatives Communautaires
Annexe 2: STATISTIQUES FINANCIERES DE COTONOU
(Montant en FCFA)
Années
Recettes
1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 2 003 2004 Années
totales
Rubriques
Recettes fiscales 2 471 997 982 2 350 624 313 2 906 440 229 3 818 172 582 5 086 338 218 4 812 412 172 5 012 841 115 2002 7 111 237 182
Recettes propres 290 881 495 348 114 321 417 712 563 490 972 218 524 622 279 514 444 350 902 540 675 2003 7 864 663 702
Transfert de
2004 8 321 728 380
l'Etat
Taxes de voirie 1 000 000 000 1 688 194 233 831 831 911 2 253 149 198 1 343 375 993 2 467 724 560 2 343 561 365 2005 7 352 682 887
TVA 0 0 0 0 0 32 825 980 34 451 851 2006 8 674 847 187
Autres recettes 276 060 426 216 814 393 348 894 113 4 152 424 156 900 692 37 256 640 28 333 374 2007 9 223 597 782
Recettes totales 4 038 939 903 4 603 747 260 4 504 878 816 6 566 446 422 7 111 237 182 7 864 663 702 8 321 728 380
Emissions 3 430 297 217 3 770 786 606 3 480 243 000 5 866 434 784 6 173 781 119 6 533 989 100 6 187 902 890
Potentiel 6 800 000 000 7 140 000 000 7 497 000 000 7 871 850 000 8 265 442 500 8 678 714 625 9 112 650 356
Recouvrement
1 709 416 701 1 838 104 325 2 210 352 541 2 921 925 054 3 858 545 694 3 974 032 550 3 967 377 325
du courant
Recouvrement
762 581 281 512 519 988 696087688 896 247 528 1 227 792 524 838 379 622 1 045 463 790
des arriérés
Recouvrement
2 471 997 982 2 350 624 313 2 906 440 229 3 818 172 582 5 086 338 218 4 812 412 172 5 012 841 115
total

Dépenses
d'entretien de 628 731 565 1 023 660 412 874 495 000 2 097 337 595 1 696 861 699 1 575 994 445 1 433 507 904
voirie drainage
Dépenses de
2 579 573 279 3 447 332 734 3 101 166 000 5 105 078 390 5 763 315 329 6 398 032 381 4 964 735 307
services utiles
Dépenses de
1 087 219 571 1 063 376 780 1 133 900 000 1 377 494 700 1 292 694 947 1 480 629 476 1 164 178 347
fonctionnement
Dépenses
3 666 792 850 4 510 709 514 4 235 066 000 6 482 573 090 7 056 010 276 7 878 661 857 6 128 913 654
totales
Source : SERHAU-SA
NB : La baisse des recettes totales observée en 2005 est due à la réduction sensible de la taxe de voirie par le gouvernement de l’époque.
Le ratio d’autonomie financière est le rapport du montant des recettes propres sur l'ensemble des ressources.

iii
Annexe 3: SOURCE DU CHIFFRE D’AFFAIRE ET DECOMPOSITION DE LA VALEUR AJOUTE DU
SECTEUR INFORMEL

Secteur de la demande (en % du chiffre d’affaire) Décomposition de la valeur ajoutée


Formel Informel Auto- Impôt
Formel Informel
non non Exporta- consom- Masse
Public com- com- Ménage Total et EBE Total
mercial mercial
com- com- tion mation ou salariale
Branche d’activités mercial mercial stock taxes

Commerce 0,1 8,7 33,1 0,4 2,0 53,6 2,0 0,1 100 3,9 1,4 94,7 100
- Commerce en magasin 0,0 2,9 46,0 0,0 1,9 45,3 3,9 0,0 100 4,1 1,4 94,5 100
- Commerce détail hors magasin 0,1 14,6 19,7 0,8 2,1 62,6 0,0 0,1 100 3,8 1,4 94,8 100

Services 1,0 8,4 6,1 8,4 1,2 69,7 4,7 0,3 100 6,9 3,6 89,5 100
- Restauration 2,3 0,0 5,6 0,0 0,0 91,5 0,0 0,6 100 4,6 0,6 94,8 100
- Réparation 0,0 5,6 2,7 0,2 2,3 89,2 0,0 0,0 100 13,5 1,8 84,7 100
- Transport et télécommunication 0,0 27,6 4,6 12,6 1,0 37,9 16,3 0,0 100 6,9 7,8 85,2 100
- Autres services 0,0 0,0 10,9 23,4 3,8 61,6 0,3 0,0 100 8,1 0,9 91,0 100

Industrie 1,8 8,9 11,3 2,0 4,3 69,1 2,5 0,0 100 19,8 1,9 78,2 100
- Confection et chaussures 0,4 0,0 13,6 0,0 0,0 72,9 12,8 0,3 100 19,1 6,0 74,9 100
- Autres industries 1,0 16,7 16,1 3,8 7,2 55,2 0,0 0,0 100 15,4 1,6 82,9 100
- Bâtiments et Travaux Publics 4,1 0,5 1,9 0,0 1,8 90,9 0,8 0,0 100 23,9 0,3 75,8 100

Ensemble 0,5 8,6 24,2 2,5 2,1 59,3 2,7 0,1 100 8,4 2,3 89,3 100
Source : Enquête 1-2-3, phase1 et phase 2, INSAE (2002)

iv
Annexe 4: REMUNERATION ET HORAIRE DE TRAVAIL DANS LE SECTEUR INFORMEL

Revenu Revenu Revenu Revenu Revenu Revenu


Horaire Horaire
mensuel mensuel horaire mensuel mensuel horaire
hebdoma- hebdoma-
moyen (en médian (en moyen moyen (en médian (en moyen
daire moyen daire moyen
milliers de milliers de (en milliers de milliers de (en
(en heures) (en heures)
Branche d’activités FCFA) FCFA) FCFA) FCFA) FCFA) FCFA)
Commerce 39,6 9 51,6 182,7 Statut
- Commerce en magasin 69,1 6 53,9 302,6 - Patron 129,4 66 48,2 639,1
- Commerce détail hors magasin 28,1 11 50,7 132,2 - Compte propre 46,0 13 46,9 234,2
- Associé 34,3 18 43,2 187,7
Services 41,1 14 48,7 199,0 - Salarié 25,5 20 47,9 125,2
- Apprenti 4,3 0 55,8 18,4
- Restauration 35,7 8 48,4 173,6
- Aide familial 5,7 0 52,8 25,2
- Réparation 15,0 1 55,4 64,5
- Transport et télécommunication 96,7 51 50,9 446,9 Sexe
- Autres services 32,9 13 44,3 175,0 - Homme 51,0 19 47,9 254,0
- Femme 29,9 7 49,1 145,1

Industrie 32,4 12 43,8 178,8 Scolarité


- Confection et chaussures 17,1 6 41,1 100,3 - Non scolarisé 38,0 8 49,9 180,9
- Autres industries 32,4 12 45,9 167,9 - Primaire 27,9 12 49,6 134,5
- Bâtiments et Travaux Publics 53,3 25 44,4 294,6 - Secondaire 59,3 16 46,0 305,6
- Supérieur 106,8 20 40,0 628,4
Ensemble 38,2 12 48,7 186,9 Source : Enquête 1-2-3, phase1 et phase 2, INSAE (2002)
Source : Enquête 1-2-3, phase1 et phase 2, INSAE (2002)

v
Annexe 5: CARACTERISTIQUES DU CAPITAL DU SECTEUR INFORMEL

Qualité du capital (%) Propriété du capital (%)


Auto Prêt ou
TYPE DE CAPITAL Neuf Usagé Total Propriétaire Locataire Total
produit partagé

Terrains, locaux 70,0 30,0 0 100 43,7 31,7 24,6 100

Machines 53,6 46,4 0 100 73,7 22,5 3,8 100

Mobilier, Bureau 94,0 5,8 0,2 100 96,3 0,8 2,9 100

Véhicules professionnels 36,5 63,5 0 100 84,1 14,8 1,2 100

Outillage 83,7 16,2 0,1 100 97,9 0,1 2,0 100

Autres 81,7 18,3 0 100 99,3 0,5 0,2 100

Ensemble 61,9 38,0 0,1 100 60,0 24,7 15,3 100


Source : Enquête 1-2-3, phase1 et phase 2, INSAE (2002)

La qualité du capital a pu être identifiée pour 74% du capital total du secteur informel. Le type d’immobilisation "Terrains,
locaux" a été identifié à 61% malgré la difficulté de déterminer la "qualité" des terrains. Ce résultat explique la
prédominance (98% des immobilisations de cette nature) des locaux dans cette catégorie de capital. La propriété du capital a
pu être identifiée pour 99,9% du capital total du secteur informel.

vi
Annexe 6: QUESTIONNAIRE UPI
Collecte de données dans le cadre d’un mémoire de DESS en Gestion des Projets et
Développement Local

Questionnaire Unité de Production Informelle (UPI)

I- Caractéristiques générales
Q1. Désignation de l’UPI :___________________________________________
Q2. Nom et Prénoms du responsable de l’UPI :___________________________
1 2
Q3. Sexe : Homme Femme

Q4. Niveau d’instruction :


(Cocher la case correspondante)
0 2
Non scolarisé Secondaire
1 3
Primaire Supérieur

Q5. Quel est votre secteur d’activités ? (Cocher la case correspondante)


11 21 31
Commerce en magasin Restauration Confection et chaussures
12 22 32
Commerce détail hors magasin Réparation Autres industries
23 33
Transport et Bâtiments et Travaux
télécommunication Publics
24
Autres services

II- Problèmes et suggestions


Problèmes (Cocher la case correspondante)
Q6. Selon vous, qu’est-ce qui peut être à la base de la congestion du trafic
urbain ?
11
Insuffisance de réseaux de transport collectif
12
Absence de parkings gros porteurs
13
Etroitesse des voies de circulation

Q7. Qu’est-ce qui peut, selon vous, expliquer l’occupation anarchique du domaine
public municipal ?
21
Insuffisance du contrôle et de la répression
22
Pauvreté des populations
23
Ignorance des populations

vii
Q8. Qu’est-cequi peut justifier, selon vous, le déficit de collecte et de traitement
des déchets solides ménagers ?
31
Insuffisance du dispositif de pré-collecte des ordures
32
Importance des frais d’abonnement au réseau de pré-collecte des
ordures
33
Non aménagement des points de regroupement des déchets

Suggestions
Q9. Quelles sont enfin vos suggestions, par type de problème, à l’endroit de la
Mairie de Cotonou pour une gestion efficace de l’espace urbain face aux
activités informelles à Cotonou ?
1) ___________________________________________________________
___________________________________________________________

2) ___________________________________________________________
___________________________________________________________

3) ___________________________________________________________
___________________________________________________________

viii
Annexe 7: QUESTIONNAIRE CADRE DE LA MAIRIE
Collecte de données dans le cadre d’un mémoire de DESS en Gestion des Projets et
Développement Local

Questionnaire Cadre de la Mairie de Cotonou


Q1. Nom et Prénoms :________________________________________________
Q2. Fonction :______________________________________________________

Q3. Selon vous, le secteur informel remplit-il des fonctions économique et sociale
dans la ville ?
1 2
OUI NON
Q4.Selon vous, qu’est-ce qui peut être à la base de la congestion du trafic urbain ?
11
Insuffisance de réseaux de transport collectif
12
Absence de parkings gros porteurs
13
Etroitesse des voies de circulation

Q5. Qu’est-ce qui peut, selon vous, expliquer l’occupation anarchique du domaine
public municipal ?
21
Insuffisance du contrôle et de la répression
22
Pauvreté des populations
23
Ignorance des populations
Q6. Qu’est-ce qui peut justifier, selon vous, le déficit de collecte et de traitement
des déchets solides ménagers ?
31
Insuffisance du dispositif de pré-collecte des ordures
32
Importance des frais d’abonnement au réseau de pré-collecte des
ordures
33
Non aménagement des points de regroupement des déchets

Q7. Quelles
autres préoccupations avez-vous ?
________________________________________________________________
________________________________________________________________
________________________________________________________________
________________________________________________________________

Q8. Quelles
recommandations pouvez-vous formuler pour une gestion efficace de
l’espace urbain face aux activités informelles à Cotonou ?
________________________________________________________________
________________________________________________________________
________________________________________________________________
________________________________________________________________
ix
Annexe 8: TRI A PLATS SUR LES VARIABLES DU
QUESTIONNAIRE UPI

Indicateurs Effectif Proportion


Caractéristiques générales
Sexe du responsable de l'UPI
Homme 41 39,8%
Femme 62 60,2%
Niveau d'instruction
Non scolarisé 13 12,6%
Primaire 9 8,7%
Secondaire 74 71,8%
Supérieur 7 6,8%
Secteur d'activités
Commerce 51 49,5%
Commerce en magasin 17 16,5%
Commerce détail hors magasin 34 33,0%
Services 29 28,2%
Restauration 14 13,6%
Réparation 6 5,8%
Transport et télécommunication 2 1,9%
Autres services 7 6,8%
Industrie 23 22,3%
Confection et chaussures 6 5,8%
Autres industries 16 15,5%
Bâtiments et Travaux Publics 1 1,0%
Problèmes
Congestion du trafic urbain
Etroitesse des voies de circulation 4 3,9%
Absence de parkings gros porteurs 21 20,4%
Insuffisance de réseaux de transport collectif 78 75,7%
Occupation anarchique du domaine public municipal
Ignorance des populations 31 30,1%
Pauvreté des populations 48 46,6%
Insuffisance du contrôle et de la répression. 24 23,3%
Déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers
Non aménagement des points de regroupement des déchets 2 1,9%
Importance des frais d’abonnement au réseau de pré-collecte des ordures 22 21,4%
Insuffisance du dispositif de pré-collecte des ordures 79 76,7%

x
Annexe 9: RESULTATS DES TESTS D’HYPOTHESES

Résultats du test de Khi-deux d’adéquation au modèle théorique des avis partagés pour
l’hypothèse n°1

Fréquence Fréquence 2
Effectif Distance d D Khi-2 lue
observée théorique
103 100,00% 100,00% 0,28 87,51 10,6
Conge stion du trafic urbain
Etroitesse des voies de circulation 4 3,88% 33,33% 0,09

Absence de parkings gros porteurs 21 20,39% 33,33% 0,02

Insuffisance de réseaux de transport collectif 78 75,73% 33,33% 0,18

Résultat : Modalité dominante statistiquement significative

 Hypothèse n°1 : vérifiée ;

Résultats du test de Khi-deux d’adéquation au modèle théorique des avis partagés pour
l’hypothèse n°2

Fréquence Fréquence 2
Effectif Distance d D Khi-2 lue
observée théorique
103 100,00% 100,00% 0,03 8,87 10,6
Occupation anarchique du domaine public municipal
Ignorance des populations 31 30,10% 33,33% 0,00

Pauvreté des populations 48 46,60% 33,33% 0,02

Insuffisance du contrôle et de la répression. 24 23,30% 33,33% 0,01

Résultat : Avis partagés entre les différentes modalités

 Hypothèse n°2 : non vérifiée

Résultats du test de Khi-deux d’adéquation au modèle théorique des avis partagés pour
l’hypothèse n°3

Fréquence Fréquence
Effectif Distance d2 D Khi-2 lue
observée théorique
103 100,00% 100,00% 0,30 92,99 10,6
Déficit de collecte et de traitement des déche ts solides ménagers
Non aménagement des points de regroupement des déchets 2 1,94% 33,33% 0,10

Importance des frais d’abonnement au réseau de pré-collecte des ordures 22 21,36% 33,33% 0,01

Insuffisance du dispositif de pré-collecte des ordures 79 76,70% 33,33% 0,19

Résultat : Modalité dominante statistiquement significative

 Hypothèse n°3 : vérifiée

xi
TABLE DES MATIERES
Pages

AVERTISSEMENT ........................................................................................................................ i

DEDICACE ............................................................................................................................. i

REMERCIEMENTS ........................................................................................................................ i

AVANT PROPOS ............................................................................................................................ ii

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS .................................................................................. iii

LISTE DES FIGURES ................................................................................................................... iv

LISTE DES TABLEAUX .................................................................................................................v

GLOSSAIRE DE L’ETUDE .......................................................................................................... vi

SOMMAIRE ........................................................................................................................... ix

INTRODUCTION GENERALE..................................................... 1

PARTIE I : PRESENTATION DE LA COMMUNE DE


COTONOU ET DU SECTEUR INFORMEL .......... 4
CHAPITRE 1 : PRESENTATTION GENERALE DE LA COMMUNE DE COTONOU ET
ETAT DES LIEUX..............................................................................................5
Section 1 : PRESENTATION GENERALE DE LA COMMUNE DE COTONOU ................5
Paragraphe 1 : Historique, caractéristiques physiques et démographiques................................5
I- Bref historique ................................................................................................................5
II- Caractéristiques physiques et climatiques de la Commune .........................................7
A- Superficie et limites géographiques : ................................................................7
B- Particularités physiques et climat de la Commune ..........................................8
III- Caractéristiques démographiques ..............................................................................9
Paragraphe 2 : Organisation, infrastructures accélératrices des activités économiques et budget
.................................................................................................................. 10
I- Organisation et fonctionnement ................................................................................... 10
A- Organisation administrative et statut ............................................................. 10
B- Fonctionnement .............................................................................................. 12
II- Infrastructures accélératrices des activités économiques et budget de la Mairie ..... 13
A- Infrastructures accélératrices des activités économiques .............................. 13
B- Budget de la Mairie de Cotonou ..................................................................... 14
Section 2 : EVALUATION DES ELEMENTS DE L’ETAT DES LIEUX DE BASE ET
LEUR INVENTAIRE ......................................................................................... 15

xii
Paragraphe 1 : Evaluation des éléments de l’état des lieux de base ........................................ 15
I- Constats sur le développement local, l’aménagement, l’habitat et l’urbanisme ......... 16
II- Constats sur les infrastructures, l’équipement et les transports ............................... 17
III- Constats sur l’environnement, l’hygiène et la salubrité ........................................... 18
IV- Constats sur les investissements économiques et les services marchands ................ 19
V- Constats sur l’action sociale et la culture ................................................................... 20
VI- Constats sur la coopération intercommunale et la coopération décentralisée ......... 21
Paragraphe 2 : Inventaire des éléments de l’état des lieux ..................................................... 22
I- Inventaire des atouts .................................................................................................... 22
II- Inventaire des problèmes ............................................................................................ 23

CHAPITRE 2 : PRESENTATION DU SECTEUR INFORMEL A COTONOU ......................... 24


Section 1 : AMPLEUR ET PRINCIPALES ACTIVITES DU SECTEUR INFORMEL........ 24
Paragraphe 1 : Ampleur du secteur informel ......................................................................... 24
Paragraphe 2 : Principales activités du secteur informel ........................................................ 26
Section 2 : EVALUATION DES ELEMENTS DE L’ETAT DES LIEUX ET LEUR
INVENTAIRE..................................................................................................... 28
Paragraphe 1 : Evaluation des éléments de l’état des lieux .................................................... 28
I- Constats sur la production, la contribution aux ressources de la collectivité et aux
besoins essentiels des ménages .................................................................................. 28
A- Production et contribution aux ressources de la collectivité .......................... 29
B- Contribution aux besoins essentiels des ménages........................................... 30
II- Constats sur l’emploi et Rémunération ...................................................................... 31
A- Emploi ............................................................................................................. 31
B- Temps de travail et rémunération .................................................................. 33
III- Constats sur le capital investi .................................................................................... 35
IV- Constats sur la reconnaissance du secteur informel par l’Etat ................................ 37
V- Constats sur les raisons du non enregistrement ......................................................... 39
VI- Constats sur les modes de règlement des litiges avec l’Etat ..................................... 41
VII- Constats sur la volonté de formalisation de l’informel ........................................... 42
Paragraphe 2 : Inventaire des éléments de l’état des lieux ..................................................... 44
I- Inventaire des atouts .................................................................................................... 44
II- Inventaire des problèmes ............................................................................................ 45
Conclusion partielle ............................................................................................................ 46

PARTIE II : CADRE THEORIQUE, METHODOLOGIE,


RESULTATS ET SUGGESTIONS ......................... 47
CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE........... 48
Section 1 : PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES..................................... 48

xiii
Paragraphe 1 : Choix de la problématique et vision globale de résolution de la problématique
choisie ....................................................................................................... 48
I- Identification des problématiques possibles et choix de la problématique ................. 48
A- Identification des problématiques possibles ................................................... 48
B- Choix de la problématique et justification du sujet ....................................... 49
1) Choix de la problématique ................................................................................ 50
2) Justification du sujet ......................................................................................... 50
II- Spécification de la problématique brute et détermination de la vision globale de
résolution de la problématique spécifiée .................................................................. 51
A- Spécification de la problématique choisie ...................................................... 51
B- Vision globale de résolution de la problématique spécifiée ........................... 52
1) Vision globale de résolution du problème générale .......................................... 53
2) Vision globale de résolution du problème spécifique n°1 ................................. 54
3) Vision globale de résolution du problème spécifique n°2 ................................. 54
4) Vision globale de résolution du problème spécifique n°3 ................................. 55
Paragraphe 2 : Objectifs, hypothèses et tableau de bord de l’étude ........................................ 57
I- Objectifs de l’étude ....................................................................................................... 58
A- Objectifs de développement ............................................................................ 58
1) Objectif général de développement ................................................................... 58
2) Objectifs spécifique de développement ............................................................. 58
B- Objectifs de recherche .................................................................................... 58
1) Objectif général de recherche ........................................................................... 59
2) Objectifs spécifique de recherche ..................................................................... 59
II- Causes supposées être à la base des problèmes à résoudre et hypothèses de
recherche ................................................................................................................... 59
A- Causes et hypothèses liées au problème spécifique n°1.................................. 59
B- Causes et hypothèses liées au problème spécifique n°2.................................. 60
C- Causes et hypothèses liées au problème spécifique n°3.................................. 62
III- Tableau de bord de l’étude (TBE) ............................................................................ 63
Section 2 : REVUE DE LITTERATURE ET METHODOLOGIE DE RECHERCHE ......... 65
Paragraphe 1 : Revue de littérature ....................................................................................... 65
I- Point des connaissances sur le problème général de gestion non efficace de l’espace
urbain face aux activités informelles à Cotonou ...................................................... 66
A- Notion d’activité informelle ............................................................................ 66
B- Travaux sur la gestion urbaine efficace des activités informelles .................. 68
II- Point des connaissances sur les problèmes spécifiques .............................................. 71
A- Point des connaissances sur la congestion du trafic urbain ........................... 71
B- Point des connaissances sur l’occupation anarchique du domaine public
municipal .................................................................................................................... 72
C- Point des connaissances sur le déficit de collecte et de traitement des déchets
solides ménagers ......................................................................................................... 73

xiv
Paragraphe 2 : Méthodologie de recherche ............................................................................ 74
I- Dimension empirique ................................................................................................... 74
A- Objectifs l’enquête et nature de la collecte des données ................................ 75
1) Objectifs de la collecte des données................................................................... 75
2) Nature de la collecte des données ...................................................................... 75
B- Echantillonnage et outils de présentation des données .................................. 76
1) Cadre de l’enquête et population mère ............................................................. 76
2) Echantillonnage ................................................................................................. 76
a) Echantillonnage pour l’enquête interne ...................................................... 76
b) Echantillonnage pour l’enquête externe...................................................... 77
3) Spécification des données à mobiliser ............................................................... 78
II- Dimension théorique, difficultés rencontrées et limites des données ......................... 78
A- Dimension théorique ....................................................................................... 78
1) Les outils d’analyse ........................................................................................... 78
2) Le cadre opératoire de l’étude .......................................................................... 78
a) Identification de la cause dominante .......................................................... 79
b) Test d’adéquation au modèle théorique des avis partagés ........................... 79
B- Difficultés rencontrées et limites des données ................................................ 81
1) Difficultés rencontrées et stratégies adoptées ................................................... 81
2) Limites des données ........................................................................................... 83

CHAPITRE 2 : PRESENTATION DES RESULTATS, VERIFICATION DES HYPOTHESES


ET SUGGESTIONS .......................................................................................... 84
Section 1 : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS ....................................... 84
Paragraphe 1 : Présentation et analyse des résultats de l’enquête auprès des UPI ................... 84
I- Résultats relatifs à la congestion du trafic urbain ....................................................... 84
II- Résultats relatifs à l’occupation anarchique du domaine public municipal.............. 85
III- Résultats relatifs au déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers
................................................................................................................................... 86
Paragraphe 2 : Présentation et analyse des résultats de l’enquête auprès des cadres de la Mairie
.................................................................................................................. 87
I- Résultats relatifs à la congestion du trafic urbain ....................................................... 88
II- Résultats relatifs à l’occupation anarchique du domaine public municipal.............. 88
III- Résultats relatifs au déficit de collecte et de traitement des déchets solides ménagers
................................................................................................................................... 89
Section 2 : VERIFICATION DES HYPOTHESES ET SUGGESTIONS ............................ 91
Paragraphe 1 : Vérification des hypothèses et approches de solutions.................................... 91
I- Vérification des hypothèses et établissement du diagnostic ........................................ 91
A- Vérification des hypothèses ............................................................................ 91
1) Vérification de l’hypothèse liée au problème spécifique n°1 ............................ 91
2) Vérification de l’hypothèse liée au problème spécifique n°2 ............................ 93

xv
3) Vérification de l’hypothèse liée au problème spécifique n°3 ............................ 94
B- Synthèse du diagnostic .................................................................................... 96
II- Approches de solutions ............................................................................................... 96
A- Approches de solutions au problème de congestion du trafic urbain ............ 97
B- Approches de solutions au problème d’occupation anarchique du domaine
public municipal......................................................................................................... 98
C- Approches de solutions au problème du déficit de collecte et de traitement
des déchets solides ménagers ..................................................................................... 99
Paragraphe 2 : Conditions de mise en œuvre des solutions et synthèse de l’étude ................ 101
I- Conditions de mise en œuvre des solutions ................................................................ 101
A- Conditions de mise en œuvre des solutions liées au problème de congestion
du trafic urbain ........................................................................................................ 101
B- Conditions de mise en œuvre des solutions liées au problème d’occupation
anarchique du domaine public municipal ............................................................... 102
C- Conditions de mise en œuvre des solutions liées au problème du déficit de
collecte et de traitement des déchets solides ménagers ........................................... 102
II- Synthèse de l’étude .................................................................................................... 103
Conclusion partielle .......................................................................................................... 106

CONCLUSION GENERALE ..................................................... 107

BIBLIOGRAPHIE ........................................................................ 110

ANNEXES ....................................................................................... i
Annexe 1: ORGANIGRAMME DE LA MAIRIE DE COTONOU ....................................... ii
Annexe 2: STATISTIQUES FINANCIERES DE COTONOU .............................................. iii
Annexe 3: SOURCE DU CHIFFRE D’AFFAIRE ET DECOMPOSITION DE LA VALEUR
AJOUTE DU SECTEUR INFORMEL ..................................................... iv
Annexe 4: REMUNERATION ET HORAIRE DE TRAVAIL DANS LE SECTEUR
INFORMEL ................................................................................................v
Annexe 5: CARACTERISTIQUES DU CAPITAL DU SECTEUR INFORMEL .................. vi
Annexe 6: QUESTIONNAIRE UPI ..................................................................................... vii
Annexe 7: QUESTIONNAIRE CADRE DE LA MAIRIE .................................................... ix
Annexe 8: TRI A PLATS SUR LES VARIABLES DU QUESTIONNAIRE UPI ...................x
Annexe 9: RESULTATS DES TESTS D’HYPOTHESES .................................................... xi

TABLE DES MATIERES .............................................................. xii

xvi

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