Академический Документы
Профессиональный Документы
Культура Документы
Résumé
REB 47 1989 France p. 209-237
J. Darrouzès, Bemarques sur des créations d'évêchés byzantins. — L'origine des sièges épiscopaux byzantins à partir du 9e
siècle n'est guère connue que par des mentions disparates qui demandent un certain effort d'interprétation. L'auteur examine le
cas de deux métropoles (Trébizonde et Euchaïta), celui de l'évêché de Maximianai, suffragant de Nicée, et la création des
évêchés de Thèbes par le métropolite Kalokténès. Le dernier paragraphe étudie les premières mentions d'union et de donation
de sièges, qui suggèrent une évolution de la pratique administrative vers le 12e siècle.
Darrouzès Jean. Remarques sur des créations d'évêchés byzantins. In: Revue des études byzantines, tome 47, 1989. pp. 209-
237.
doi : 10.3406/rebyz.1989.1813
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1989_num_47_1_1813
REMARQUES SUR DES CRÉATIONS
D'ÉVÊCHÉS BYZANTINS
Jean DARROUZÈS
1. La métropole de Trébizonde
7. Mansi 11, 992B; cf. 629A, 651, 680E. Un tableau synoptique a été dressé par
R. Riedinger, Die Präsenz- und Subscriptionslisten des VI. oekumenischen Konzils
(680/681) und der Papyrus Vind. G. 3, Bayer. Akad. d. Wiss., Philosophisch- historische
Klasse, Abhandlungen, N. F., Heft 85, München 1979, p. 18-20.
8. Sur le canon 16 d'Antioche : PG 137, 1317-1320; Rhallès et Potlès, Σύνταγμα,
HI, p. 154-157.
9. Sur le canon 15 de Nicée : PG 137, 284A; Rhallès et Potlès, Σύνταγμα, II,
p. 147-148.
212 J. DARROUZÈS
13. Nicolas Ier, lettres 114 et 128 : PG 111, 329 et 345 ; Jenkins-Westerink, p. 400 et
422 ; cf. V. Grumel, Regestes, n° 741 et 742.
14. Nicolas Ier, lettre 741821 : Jenkins-Westerink, p. 322; PG 111, 284A.
15. C'est la raison avancée par V. Grumel, Regestes, n° 774; cf. V. Laurent, Le
Corpus des sceaux de l'empire byzantin, Paris 1963, V/l, n° 764. Est-il vraisemblable
qu'un métropolite de Trébizonde, dont le siège était auparavant archevêché et qui
avait donc reçu une promotion, aurait ambitionné à cette date de reprendre le titre
inférieur?
214 J. DARROUZÈS
16. On ne sait pas pourquoi les noms de province (éparchie) sont omis dans les listes
de métropoles et d'archevêchés par la notitia 7; ces noms figurent seulement dans la
liste des suffragants, qui n'appartient peut-être pas à la taxis publiée par le patriarche
Nicolas.
17. La notitia 3, qui reflète des sources disparates difficiles à identifier, se distingue
en situant Rhizaion (écrit 'Ρίζου : Notitiae, p. 241 581), en Lazique, sous la métropole de
Phasis; c'est peut-être le premier indice des vicissitudes de l'évêché; une fois que le
siège métropolitain se transporte à Trébizonde, on ne comprend pas le rattachement de
Rhizaion au Pont Polémoniaque (Néocésarée).
18. Tous les actes concernant Rhizaion sont connus uniquement par la mention
dans l'acte de Nicolas III, en 1084 : V. Grumel, Regestes, n°938; dans cet acte,
contrairement à l'interprétation de F. Dölger (Regesten, n° 1015), il ne s'agit pas de
l'érection de la métropole de Néocésarée.
19. Le nom de Rhizaion ne se trouve ni dans Hiéroklès ni dans Georges de Chypre;
malgré la difficulté du témoignage unique, la notitia 3 fournit une donnée importante.
REMARQUES SUR DES CRÉATIONS D'ÉVÊCHÉS 215
2. La métropole d'Euchaïta
32. J. Darrouzès, Recherches sur les offikia de l'Église byzantine, Paris 1970, p. 17-
19; N. Oikonomidès, Les listes de préséance byzantines des ixe et xe siècles, Paris 1972,
p. 308.
33. Lettre d'Alexandre de Nicée adressée à Philarétos : J. Darrouzès, Épistoliers
byzantins du Xe siècle, Paris 1960, p. 73.
34. V. Laurent, Sceaux byzantins inédits, EO 32, 1933, p. 53-54; Idem, Le Corpus
des sceaux, V/l, n° 764, p. 585-586. Dans le Corpus, l'auteur émet aussi l'hypothèse
d'une rétrogradation de la métropole, supposée créée par Photius, au rang d'archevê
ché. Il n'y a pas d'exemple d'une rétrogradation de ce genre; on peut se reporter à
l'acte de 1084, où les métropolites réclamaient le retour des évêchés devenus
métropoles, pour constater que le pouvoir impérial, auteur de ces créations, ne revenait
pas sur ces actes : Regestes, n° 938.
35. Voir ci-dessus n. 15.
REMARQUES SUR DES CRÉATIONS D'ÉVÊCHÉS 219
36. Notitiae, p. 77-78, 287 (not. 7, 687-690, 694), 332 (not. 10, 669-672).
37. Notitiae, p. 306 (not. 9, 557), 334-335 (not. 10, 683, 692) ; les recensions b c d de la
notitia 10 suivent la notitia 9, tandis que la recension a, qui contient des apports
nouveaux (jusqu'au 13e s.), est revenue à la notitia 7 et garde les évêchés. Il faut
ajouter ici que la liste des métropoles avec suffragants de la notitia 7 n'a pas
nécessairement la même date de composition que la liste simple. Ces évêchés pourraient
être une création postérieure (fin 9e siècle-début du 10e), destinée peut-être à régulariser
la situation du siège et à corriger les abus signalés par les controversistes Nicétas David
et Stylien.
220 J. DARROUZÈS
38. On a daté la notitia 9 (alias Néa Tadica) de l'année 945/946. Dans cette
hypothèse le métropolite Philarétos, en fonction à cette date, n'aurait pas eu de
suffragants, alors que les évêchés cités furent peut-être créés ou régularisés en sa
faveur. Une datation trop stricte de ces listes composites conduit souvent à quelque
impasse sur l'un ou l'autre point.
39. Notitiae, p. 294 (not. 8, 124).
40. A ASS, Propylaeum ad acta novembris, col. 452-453 (7 février), 738 (8 juin,
mémoire de la translation).
41. N. Oikonomidès, Le dédoublement de saint Théodore et les villes d'Euchaïta et
d'Euchaneia, An. Boll. 104, 1986, p. 329-335. Chez les chroniqueurs le témoignage le
plus surprenant est celui de Léon diacre, un contemporain, pour lequel l'action de
Jean Tzimiskès consista à changer le nom de Dorostolon en Théodoroupolis ; et il ne dit
mot d'Euchaneia ; cf. Notitiae, p. 92-93.
REMARQUES SUR DES CRÉATIONS D'ÉVÊCHÉS 221
3. L'ÉVÊCHÉ DE MaXIMIANAI
42. C'est le premier titulaire connu. La mention se trouve dans le manuscrit Athos
Laura Β 105 : revue Γρηγόριοζ 6 Παλαμάς 1, 1917, p. 154 ; sur photographie la date n'est
plus lisible ; l'éditeur, S. Eustratiadès, avait marqué à l'encre dans son exemplaire de la
revue (acquis par notre institut) la date de 922, mais il lisait encore indiction 10,
année 6500 (colophon, f. 332V). En 992 (année 6500), l'indiction est 5 ; d'après la
carrière de Nicolas et la mention de Theodora, on peut envisager la date de 1042.
43. On ne peut dire si c'est le successeur immédiat ; si c'était le cas, le règne des
deux métropolites aurait couvert les deux tiers du 10e siècle.
44. Notitiae, p. 102; les notes se trouvent en apparat aux lignes 11, 428, 448, 493 de
la notitia 10.
222 J. DARROUZÈS
45. Notitiae, p. 254 : notitia 4, 199 apparat; citée par V. Laurent, EO 34, 1935,
p. 467; V. Grumel, BEB 19, 1961, p. 198; sur la place de cette note dans la notitia 4,
voir Noiitiae, p. 44-45.
46. V. Grumel, BEB 19, 1961, p. 200-201.
47. M. GÉDÉON, Άδηλου (Θεοφάνους Νικαίας) έπιστολαί, Νέα Βιβλιοθήκη, Ι, 1903 (seul
paru) ; une nouvelle édition par C. Mango est annoncée ; sur Ignace, voir Wanda
Wolska-Conus, De quibusdam Ignatiis, TM 4, 1970, p. 329-360.
REMARQUES SUR DES CRÉATIONS D'ÉVÊCHÉS 223
absolument claire, de sorte qu'il est risqué d'en tirer une conclusion
trop catégorique. Disons simplement que l'évêché de Maximianai fut
soumis à des vicissitudes comparables à celles du suffragant de
Laodicée et que la création de l'évêché bithynien ainsi que sa
confirmation pouvaient être attribuées aux métropolites sans que par
là soit exclue la participation des autorités supérieures.
l'administrait; à cette époque proédros n'avait pas sans doute la signification qu'il prit
plus tard ; un évêque doté d'un second siège comme administrateur ne se disait pas
évêque du lieu, mais seulement proédros. En disant aussi qu'il faut trouver une
éphoreia pour le proédros, le patriarche ne pense pas uniquement sans doute à un
évêché, mais aussi à une charge administrative donnée parfois en compensation de
l'évêché perdu ; voir l'exemple de Nicéphore de Nicée promu orphanotrophe.
57. PG 137, 1445-1448; Rhallès et Potlès, Σύνταγμα, III, p. 244-247.
58. Il faut relever le passage où le canoniste oppose les deux termes έκ νέου et έκ
παλαιού (PG, 1445° ; Σύνταγμα, ρ. 245-246) ; opposition entre des évêchés créés à neuf et
les évêchés existant depuis longtemps; il ne faut pas voir dans έκ νέου l'idée de
restauration d'un évêché qui a existé autrefois.
REMARQUES SUR DES CRÉATIONS D'ÉVÊCHÉS 227
67. PG 138, 312A; Rhallès et Potlès, Σύνταγμα, III, p. 516-517; cité dans mon
article précédent : REB 44, 1986, p. 29 n. 24. Le titre cité par Balsamon est celui de la
notitia 16, la seule à utiliser le terme hypotyposis pour la liste des métropoles
«classique» depuis le 10e siècle, mais qui est un développement de l'original représenté
par la notitia 7, dont le titre est τάξις.
68. Notitiae, p. 68.
69. Notitiae, p. 303 (not. 9, 424-434).
70. On n'écartera pas la possibilité d'une contamination avec une liste civile ; de
toute manière cette addition ne représente qu'un moment de l'histoire de la province :
Notitiae, p. 109-110.
REMARQUES SUR DES CRÉATIONS D'ÉVÊCHÉS 231
74. K. M. Rhallès, Περί ενώσεως και επιδόσεως επισκοπών, Έπετηρις τοϋ Έθν.
Πανεπιστημίου, Athènes 1911, ρ. 185-217; cet article ne cite pas d'acte de ce genre
antérieur au 14e siècle.
75. Noiitiae, p. 105 (tableau), 312-313 : texte de la recension a, qui ne doit pas être
antérieur pour cette partie au 14e siècle, bien que le contenu général remonte au
11e siècle ; sur les équivalences exprimées par ήτοι, voir HEB 44, 1986, p. 36-37. En plus
des divers sens relevés, il faut retenir aussi qu'il y a des équivalences purement
formelles du type Stauroupolis ήτοι Karia : la métropole est désignée tantôt par le nom
de province tantôt par le nom de la ville.
76. MM, I, p. 509-510 (n° 255) ; cf. Regestes, n° 2559.
77. Non édité dans MM, I, p. 539 (résumé du n° 288). Dans un acte postérieur du
22 mars 1397, le patriarche Antoine déclare unies en une seule les deux métropoles
d'Attaleia et de Sidè : MM, II, p. 276-277 (n° 513); cf. Ftegestes, n° 3042.
REMARQUES SUR DES CRÉATIONS D'ÉVÊCHÉS 233
82. On Ht cependant : της κατά λόγον οικονομίας διδομένης τινί εκκλησίας ; l'acte de
donation est clairement formulé.
83. Le transfert de Michel à Kérasous fut remarqué du fait que le métropolite
acceptait un siège de rang inférieur à celui d'Ankara : voir le Traité des transferts,
KEB 42, 1984, p. 184, 210 (n· 58).
84. Le repli du métropolite de Klaudioupolis sur Héraclée suivit l'attaque des Turcs
contre la ville, en 1179. Héraclée du Pont devint métropole au 13e siècle; le premier
(vraisemblablement) occupant fut Nicéphore attesté de 1232 à 1250. Dans l'acte de
1250, le métropolite est dit occupant du «topos» de Klaudioupolis, c'est-à-dire de son
rang au synode ; cela est consigné pour la première fois dans la not. 17 (Notitiae, p. 394),
où il est dit que Pontohérakleia a reçu le rang de Klaudioupolis, qui était le 17e au
moment de cette promotion ; une note de la not. 15 (Notitiae, p. 386) place cette
promotion entre les années 1204 et 1260. Ce cas ressemble tout à fait à celui de Phasis
et Trébizonde : le repli du métropolite dans un évêché provoque la promotion de celui-
ci en remplacement de la métropole perdue.
REMARQUES SUR DES CRÉATIONS D'ÉVÊCHÉS 235
85. Toujours dans le commentaire du canon 16 d'Antioche (n. 81) ; mais le canoniste
dit auparavant que l'acte se fait aussi par décret synodal. Le droit impérial sur les
métropoles fut une affaire de coutume jusqu'à Jean V Paléologue : Regestes, n° 2699,
art. 2.
86. Notitiae, p. 112, 328 (apparat à 554); c'est une note incomplète ou contaminée
par une autre relative à Trajanoupolis ; cela ne change pas le sens de l'acte concernant
Paronaxia.
87. Note du manuscrit Alhos Vatoped. 925 : Kirsopp Lake, III, pi. 193. Le
colophon est suivi d'une signature probablement autographe où l'auteur ne semble pas
ajouter le titre d'archevêque; celui-ci peut cependant se trouver dans la partie non
lisible sur la planche photographique ; le métropolite ajoute le titre de proèdre des
protosyncelles qui doit avoir résisté à la réforme du début du règne d'Alexis Comnène.
88. C'est le sens habituel du terme au 14e siècle. Cependant Théophylacte
d'Attaleia, en faveur de qui la métropole de Sidè fut unie à Attaleia (Regestes, n° 3042),
est dit dans la conclusion de l'acte proédros de Sidè (MM, II, p. 277) comme les autres
236 J. DARROUZÈS
bénéficiaires d'une épidosis, alors que la titulature signifiant l'union serait : métropolite
d'Attaleia et Sidè. Les preuves tirées de la titulature n'ont pas toujours une valeur
absolue ; dans les mentions isolées et dans les notitiae les termes d'union (ήνώθησαν,
συνήφθη) et les conjonctions (καί, ήτοι) sont toujours difficiles à interpréter du point de
vue historique et canonique : voir ci-dessus, n. 75, et Notitiae, p. 169 n. 1.
89. Les canons fondamentaux sont ceux de Chalcédoine 12 et 17, In Trullo 38 ; voir
N. MiLAë- M. Apostolopoulos, Τό έχχλτησιχστιχόν Sixxiov της ορθοδόξου χνχτολίχης
Έχχλησίχς, Athènes 1906, p. 419-420; S. Κ. Stéphanidès, Ή υπό των βυζαντινών
αυτοκρατόρων άνύψωσις επισκοπών καί αρχιεπισκοπών και μητροπόλεων, Νέοζ Ποιμήν 1, 1919,
ρ. 587-607; Α. Michel, Die Kaisermacht in der Ostkirche (843-1204), Darmstadt 1959,
p. 14-27.
REMARQUES SUR DES CRÉATIONS D'ÉVÊCHÉS 237
Jean Darrouzès
Institut français d'Études byzantines
90. Décret de 1087 : Dölger, Regesten, n°1140; le décret met fin au débat
représenté dans les actes patriarcaux par un procès-verbal très détaillé de 1084 :
Regestes, n° 938.