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I‐
Naissance
et
développement
de
Christiania


Christiania,
 est
 la
 ville
 libre
 de
 Copenhague,
 une
 ancienne
 caserne
 reconvertie
 par
 des

hippies
 et
 des
 chômeurs
 en
 village
 en
 1971.
 A
 l’époque,
 Copenhague
 traversait
 une
 crise

sévère
du
logement
et
la
caserne
avait
été
abandonnée
quelques
années
plus
tôt.
Il
sembla

donc
 naturel
 à
 ces
 personnes
 de
 venir
 y
 «
squatter
»
 pour
 une
 durée
 indéterminée.
 La

communauté
de
Christiania
se
développa
au
point
d’avoir
ses
propres
organes
de
décision,

sa
propre
école,
des
restaurants
et
une
communauté
plutôt
stable
dans
laquelle
naquirent

des
enfants.
Un
article
de
Jacob
Ludvigsen,
«
émigrez
avec
le
bus
8
»
rendit
la
communauté

célèbre
au
Danemark.




L’atmosphère
 de
 liberté
 et
 de
 détente
 régnant
 à
 Christiania,
 ainsi
 que
 l’accès
 aisé
 et
 non

restreint
par
la
police
aux
drogues
douces,
notamment
la
majijuana,
attirèrent
bon
nombre

de
touristes
et
Danois
au
fil
des
ans,
qu’il
s’agisse
de
flâner
le
long
du
lac
pendant
l’été,
ou

de
 trouver
 refuge
 pendant
 l’hiver.
 Qualifiant
 Christiania
 d’
«
expérience
 sociale
»,
 les

différents
 gouvernements
 danois
 ont
 laissé
 la
 commune
 libre
 se
 développer
 comme
 il
 lui

plaisait,
n’intervenant
que
lorsque
la
situation
l’exigeait
vraiment.
En
1989,
le
gouvernement

de
l’époque
a
même
reconnu
un
«
statut
légal
»
à
Christiania,
bien
que
ce
soit
surtout
une

décision
symbolique.



Christiania
 bénéficie
 de
 certaines
 dérogations
 à
 la
 loi
 danoise,
 ce
 qui
 est
 symbolisé
 par
 la

phrase
 «
vous
 sortez
 de
 l’Union
 européenne
»
 à
 l’entrée,
 et
 «
vous
 rentrez
 dans
 l’Union

européenne
»
 à
 la
 sortie
 (même
 si
 Christiania
 fait
 bien
 partie
 de
 l’UE)
:
 l’usage
 de
 la

majijuana
 y
 est
 toléré
 et
 ne
 doivent
 pas
 soumettre
 de
 plan
 d’urbanisme
 quand
 ils
 veulent

construire
des
bâtiments,
ce
qui
laisse
la
place
à
une
architecture
fantaisiste,
très
créative
et

haute
en
couleur.
Héritière
des
pensées
hippies
et
anarchistes,
la
communauté
essaie
d’être

le
 plus
 écologique
 possible,
 notamment
 en
 cultivant
 des
 fruits
 et
 légumes
 biologiques
 qui

sont
 en
 partie
 revendus
 dans
 un
 des
 bâtiments
 non
 loin
 de
 l’entrée
 et
 qui
 fait
 office

d’épicerie.
 De
 plus,
 la
 communauté
 vend
 des
 badges
 aux
 couleurs
 de
 son
 drapeau
 (trois

points
 Jjauness
 –
 représentant
 les
 points
 sur
 les
 trois
 i
 de
 Christiania
 –
 sur
 fond
 rouge)
 et

verse
 l’argent
 de
 la
 vente
 à
 une
 association
 militant
 pour
 la
 libération
 du
 Tibet.
 On
 peut

également
venir
déposer
dans
un
abri
des
vieux
vêtements
et
prendre
ceux
qui
sont
déjà
là

gratuitement,
ce
qui
favorise
le
recyclage
et
les
échanges
personnels.



Elle
 encourage
 le
 développement
 personnel,
 l’expression
 de
 soi
 et
 la
 créativité
:
 en
 se

baladant
dans
Christiania
l’été,
on
voit
souvent
ses
habitants
peindre
et
repeindre
des
murs,

des
 formes
 d’art
 diverses
 et
 variées
 voient
 le
 jour
 (un
 moulin
 à
 prière,
 des
 tags,
 des

sculptures
 végétales…).
 L’invention
 la
 plus
 connue
 des
 Christianites
 reste
 cependant
 le

Christiania
 Bike
:
 les
 voitures
 étant
 plus
 ou
 moins
 proscrites
 dans
 la
 zone,
 les
 Christianites

ont
dû
penser
à
un
moyen
de
se
déplacer
rapidement
en
transportant
enfants
et
courses.
Se

servant
de
la
culture
du
vélo
très
fortement
répandue
au
Danemark,
ils
ont
fixé
une
sorte
de

brouette
 devant
 le
 vélo
 et
 qui
 permet
 de
 transporter
 ce
 que
 l’on
 veut
 très
 facilement.
 Le

système
s’est
répandu
dans
tout
le
Danemark
et
a
été
perfectionné
:
de
la
brouette
en
bois

de
récupération
que
l’on
avait
au
début
dans
Christiania
on
est
passé
à
un
panier
en
acier,

qui
 permet
la
 fixation
 d’une
capote
en
 acier
 ou
plastique
pour
protéger
 de
la
 pluie
 et
 que

l’on
 voit
 circuler
 dans
 tout
 le
 Danemark.
 Une
 autre
 forme
 d’art
:
 les
 maisons
 elles‐mêmes.

N’ayant
à
se
soumettre
à
aucun
plan
urbaniste,
les
Christianites,
dans
un
souci
d’écologie,
on

construit
 leurs
 maisons
 en
 matériaux
 de
 récupération
 autant
 que
 faire
 se
 peur,
 quand
 ils

n’ont
pas
utilisés
les
bâtiments
déjà
existants.
C’est
ainsi
que
l’on
peut
découvrir
une
maison

de
verre,
ou
une
maison
faite
d’une
coque
de
bateau
retournée.
Les
jardins
sont
également

très
surprenants
et
donnent
souvent
l’impression
d’avoir
été
dessiné
par
un
enfant
en
bas

âge
:
 ils
 ressemblent
 beaucoup
 à
 des
 aires
 de
 jeu
 rêvées
!
 Toboggans
 géants
 aux
 formes…

hallucinantes,
dessins
psychédéliques,
flore
pratiquement
sauvage…
On
a
l’impression
qu’un

enfant
 a
 eu
 le
 rêve
 de
 construire
 des
 maisons
 de
 Robinson
 Crusoé
 où
 il
 pourrait
 courir
 à

l’aventure
et
qu’il
a
eu
ce
qu’il
désirait
!


Le
 tableau
 est
 idyllique
:
 au
 beau
 milieu
 de
 Copenhague,
 à
 cinq
 minutes
 à
 pied
 du
 centre‐
ville,
on
n’entend
plus
les
voitures,
on
se
balade
en
pleine
campagne
très
paisiblement,
on

admire
les
couleurs,
on
est
surpris
par
les
bâtiments
qui
ponctuent
la
flânerie,
on
surprend

des
odeurs
de
cuisine
et
d’autres
odeurs
qu’on
n’est
pas
autorisés
à
sentir
dans
le
reste
de

Copenhague,
 l’odeur
 de
 l’essence
 aussi
 à
 l’entrée
 de
 Christiania
 où
 une
 place
 laisse

suffisamment
d’espace
pour
que
des
cracheurs
de
feu
s’entraînent
sans
blesser
personne,
et

l’hiver,
 l’odeur
 de
 l’essence
 dans
 la
 rue
 principale
 de
 Christiania
 (Pusher
 street)
 est

également
 tenace
 puisque
 squatters,
 voyageurs
 en
 quête
 de
 tout
 ce
 que
 Christiania
 peut

offrir
 de
 différent,
 clochards,
 Christianites,
 se
 réchauffent
 les
 mains,
 buvant
 et
 fumant

autour
de
feux
puissants
allumés
dans
de
larges
bidons.



Une
 grande
 place
 attire
 les
 «
touristes
»
 (toute
 personne
 n’étant
 pas
 Christianite)
 par
 des

cafés
où
ce
que
l’on
vend
est
bio
et
produit
par
les
Christianites
(on
est
surpris
de
trouver
ça

délicieux)
 et
 par
 plusieurs
 petites
 scènes
 en
 plein
 air
 où
 jouent
 souvent
 divers
 groupes
 de

musique.
C’est
aussi
un
moyen
pour
les
Christianites
de
faire
rentrer
de
l’argent
:
en
effet,

Christiania
n’a
jamais
pu
être
totalement
indépendante
du
commerce
avec
l’extérieur.
Ainsi,

de
 nombreux
 Christianites
 travaillent
 à
 Copenhague
 (l’une
 d’elle
 a
 même
 été
 élue
 au

Parlement,
déclenchant
un
petit
scandale
en
y
donnant
le
sein
à
son
bébé)
et
la
grande
place

de
 l’entrée
 de
 Christiania
 abrite
 un
 marché
 donc
 les
 emplacements
 sont
 loués
 par
 des

Christianites
 à
 des
 marchands
 venant
 de
 l’extérieur.
 On
 trouve
 sur
 ce
 marché
 des
 bijoux,

d’argent
ou
de
pacotille,
des
vêtements
(une
marque
répandue
est
«
Peace
of
mind
»),
des

chapeaux,
divers
instruments
aidant
à
la
consommation
de
majijuana…
On
ne
trouve
plus
de

majijuana
 en
 vente
 libre
 dans
 Christiania
 mais
 jusqu’en
 2004,
 elle
 était
 en
 vente
 libre,

comme
au
marché
de
Jean
Macé
dans
Pusher
street,
on
pouvait
débattre
des
prix
et
trouver

plusieurs
sortes.
Ce
commerce
a
été
arrêté
par
le
gouvernement.



En
 effet,
 les
 Christianites,
 bien
 qu’étant
 toujours
 hippies
 des
 60’s,
 anarchiques,
 etc…
 ont

aussi
conscience
des
troubles
qu’une
telle
communauté
peut
susciter
et
des
dérives
qu’elle

peut
engendrer.
Ainsi,
la
liberté
dont
jouissent
les
Christianites
ont

attiré
le
commerce
de

drogues
dures,
telle
que
l’héroïne,
avec
sont
lot
d’indésirables
(dealers
violents
et
drogués

malades
et
pouvant
se
révéler
agressifs)
dès
le
début
de
«
l’expérience
sociale
».
Pour
leur

propre
tranquillité
(après
tout,
des
enfants
vivent
à
Christiania)
et
pour
pouvoir
continuer
à

profiter
de
leur
mode
de
vie
sans
que
le
gouvernement
n’intervienne
trop,
les
Christianites

ont
expulsé
 les
 vendeurs
de
drogues
dures
et
les
 drogués
 qui
se
réfugiaient
à
l’étage
d’un

grand
 bâtiments,
 devenu
 un
 squat
 complètement
 insalubre
 en
 1979.
 Par
 la
 suite,
 la

consommation
et
la
vente
de
majijuana
et
d’alcool
a
souvent
été
sujet
de
polémiques
mais

n’a
jamais
été
interdites,
menaçant
plusieurs
fois
la
survie
de
Christiania
cependant.



II
–
La
vie
politique
autour
de
Christiania




Elle
est
de
deux
sortes
:
il
s’agit
de
maintenir
le
dialogue
avec
les
autorités
pour
assurer
la

survie
de
Christiania,
tout
en
sachant
prendre
les
décisions
qui
s’imposent
pour
qu’elle
ne
se

tue
 pas
 elle‐même.
 D’où
 l’expulsion
 massive
 de
 1979.
 Le
 dialogue
 avec
 les
 autorités
 est

souvent
 conflictuel
:
 les
 Danois
 sont
 majoritairement
 en
 faveur
 de
 la
 commune
 libre
 de

Christiania,
 très
 attaché
 à
 l’aspect
 libéré
 de
 l’expérience,
 au
 fait
 que
 cela
 représente

l’ouverture
d’esprit
si
fameuse
des
Scandinaves
en
général
et
des
Danois
en
particulier.
Les

habitants
de
Copenhague
sont
de
farouches
défenseurs
du
concept
également,
d’autant
que

la
balade
est
fort
sympathique
l’été.
La
pression
des
Christianites
et
des
Danois,
ainsi
que
le

problème
 du
 relogement
 d’environ
 un
 millier
 de
 personnes,
 a
 toujours
 empêché
 les
 plans


de
 rénovation
 (entendre
 destruction)
 de
 Christiania.
 Depuis
 les
 90’s
 cependant,
 le

gouvernement
 essaie
 de
 s’immiscer
 un
 peu
 plus
 dans
 les
 affaires
 de
 la
 commune
 libre,

notamment
en
augmentant
le
nombre
de
patrouilles
policières
(ce
qui
n’est
parfois
pas
plus

mal
puisque
de
temps
en
temps,
la
sécurité
n’est
pas
toujours
la
meilleure
:
règlements
de

compte
 entre
 dealers
 qui
 trouvent
 toujours
 un
 moyen
 de
 revenir
 pouvant
 dégénérer
 en

fusillades,
 la
 population
 des
 milieux
 interlopes
 qui
 y
 est
 la
 nuit
 peut
 parfois
 être
 un
 peu

agressive).



De
 leur
 côté,
 les
 Christianites
 prennent
 les
 décisions
 concernant
 la
 commune
 libre
 en

assemblée
 démocratique.
 Partant
 du
 principe
 que
 chaque
 personne
 est
 responsable
 de
 sa

vie
 et
 de
 sa
 maison,
 ils
 essaient
 de
 rendre
 la
 vie
 de
 la
 communauté
 la
 plus
 agréable
 pour

tous
 (habitants
 et
 visiteurs).
 Les
 Christianites
 le
 disent
 eux‐mêmes
:
 prendre
 des
 décisions

alors
qu’ils
ne
reconnaissent
à
aucune
une
autorité
particulière
peut
se
révéler
difficile
et
il

faut
 parfois
 plusieurs
 sessions
 pour
 qu’un
 problème
 soit
 résolu.
 Mais
 dans
 l’ensemble,
 le

résultat
est
plutôt
positif
puisqu’ils
sont
capables
de
prendre
des
décisions
cruciales
pour
la

suvie
 de
 leur
 communauté,
 comme
 l’expulsion
 de
 79
 ou
 l’interdiction
 de
 la
 vente
 libre
 de

cannabis
dans
Pusher
street
à
la
fin
des
années
80.



Christiana
 est
 départagée
 en
 14
 «
quartiers
»,
 dont
 le
 plus
 petit
 contient
 environ
 10

habitants
et
le
plus
grand
environ
80.
Chaque
quartier
est
responsable
de
son
aménagement

et
des
rénovations/innovations/régulations
qu’il
convient
de
faire.
Il
leur
revient
également

d’accepter
 ou
 de
 refuser
 un
 nouvel
 habitant.
 Si
 un
 problème
 est
 trop
 dur
 à
 gérer
 ou
 qu’il

semble
 dépasser
 le
 simple
 cadre
 du
 quartier,
 c’est
 l’assemblée
 de
 la
 communauté
 qui
 se

réunit.
 Ces
 réunions
 ont
 lieu
 une
 fois
 par
 mois.
 Il
 y
 a
 également
 des
 comités
 pour
 chaque

domaine
:
économie,
le
trafic
de
vélo
et
de
voiture
(se
réunissent
uniquement
quand
besoin

est),
 un
 comité
 pour
 les
 projets
 de
 construction
 et
 un
 comité
 chargé
 des
 relations
 avec
 le

gouvernement…
Cependant,
depuis
quelques
années,
le
gouvernement
de
droite
a
durci
sa

position,
 hésitant
 entre
 «
rénovation
 urbaine
»
 et
 démantèlement
 de
 la
 communauté.

Jusqu’à
maintenant,
un
certain
équilibre
a
su
être
préservé
mais

les
associations
de
soutien

à
Christiania
se
sont
multipliées,
montrant
l’inquiétude
des
Christianites
et
des
Danois
quand

à
l’avenir
de
la
commune
libre.



Le
projet
le
plus
audacieux
que
les
Christianites
aient
monté
fut
la
création
de
leur
propre

monnaie
en
décembre
97.
Le
«
wage
»
vaut
50
DKK
(environ
6euros)
et
est
accepté
partout
à

Christiania.
 Il
 peut
 être
 échangé
 contre
 des
 couronnes
 danoises.
 Symbole
 d’indépendance

relative
 et
 de
 créativité
 à
 la
 fois
 (régulièrement
 ils
 changent
 de
 modèle
:
 d’abord
 avec
 un

escargot
dessus,
c’est
devenu
en
99
un
vélo,
puis
un
soleil
en
2000
et
un
roitelet
en
2001.

Projet
hautement
politique
puisque
le
but
est
de
renforcer
le
sentiment
d’appartenance
à
un

groupe
partageant
les
mêmes
valeurs
et
un
même
mode
de
vie
des
Christianites,
ainsi
que

de
 souvenir
 servant
 à
 démontrer
 leur
 soutien
 à
 Christiania
 pour
 les
 touristes,
 ainsi
 que
 de

fonds
monétaire
pour
soutenir
des
projets
:
l’achat
d’une
pièce
de
monnaie
christianité
par

un
touriste
part
dans
un
fonds
spécial
qui
peut
être
utilisé
pour
soutenir
un
projet.
Jusqu’à

maintenant,
 cinq
 projets
 en
 ont
 bénéficié,
 pour
 la
 somme
 totale
 de
 112,000
 DKK
 (15000

euros).



III
–
Les
limites
de
Christiania




Bien
 que
 la
 ville
 libre
 représente
 un
 certain
 idéal
 danois
 (elle
 est
 le
 symbole,
 pour
 de

nombreux
Danois,
de
la
capacité
du
pays
à
«
intégrer
»
les
différences
et
les
modes
de
vie

alternatifs)
elle
a
des
limites,
qui
ne
sont
pas
seulement
politiques.




En
2004,
la
droite
gagne
les
élections
nationales
et
tend
à
se
rapprocher
du
Parti
du
Peuple,

a
 tendance
 xénophobe
 et
 nationaliste,
 qui
 défend
 l’idée
 selon
 laquelle
 le
 Danemark
 ne

devrait
pas
être
connu
pour
sa
tolérance
de
la
drogue,
douce
ou
pas,
de
l’anarchie
et
de
lois

à
deux
vitesses.
Depuis
lors,
les
rondes
de
police
dans
la
ville
libre
ont
beaucoup
augmenté,

symbole
de
l’intervention
du
gouvernement
dans
les
affaires
de
Christiania.


De
plus,
Christiania
se
situe
dans
un
des
quartiers
les
plus
chers
de
la
ville,
Christianshavn,

qui
 bénéficie
 d’un
 cadre
 de
 vie
 agréable
:
 maisons
 anciennes,
 canaux
 charmants
 au
 bord

desquels
 de
 nombreux
 Danois
 viennent
 se
 balader
 et
 des
 petits
 commerces.
 Les
 prix
 de

l’immobilier
ne
cessent
d’y
grimper
et
bien
qu’attachés
à
Christiania,
de
nombreux
habitants

du
 quartier
 se
 plaignent
 du
 fait
 que
 dans
 un
 quartier
 de
 plus
 en
 plus
 prisé
 où
 ils
 doivent

payer
cher
pour
vivre
en
appartement,
l’enclave
hippie
bénéficie
de
tarifs
ridiculement
bas
:

les
Christianites
versent
en
effet
à
l’Etat
(le
ministère
de
la
Défense)
une
somme
peu
élevée

et
symbolique
pour
habiter
Christiania.
De
plus,
la
légalité
de
Christiania
est
contestée.
Bien

qu’étant
 abandonnés,
 les
 terrains
 et
 bâtiments
 appartiennent
 toujours
 à
 l’armée
 qui
 n’a

jamais
évoqué
une
possible
expulsion
des
Christianites
pour
reprendre
possession
des
lieux.

Ainsi,
le
gouvernement
danois
pourrait,
en
toute
légitimité,
racheter
le
terrain,
le
rénover
et

en
 faire
 des
 lieux
 d’habitation
 dont
 les
 loyers
 correspondraient
 aux
 prix
 pratiqués
 à

Christianshavn.
 En
 2006,
 les
 Christianites,
 prenant
 conscience
 du
 fait
 que
 le
 temps
 des

négociations
était
révolu,
a
accepté
le
plan
de
rénovation
du
gouvernement.
Des
travaux
de

réhabilitation
des
bâtiments
seraient
engagés,
financés
par
la
vente
de
2000
logements
aux

prix
 du
 marché.
 L’idée
 ne
 séduit
 pas
 les
 Christianites
 qui
 négocient
 toujours
 ce
 point.
 En

contrepartie,
ils
pourraient
rester
dans
la
ville
libre,
mais
les
logements
appartiendraient
à

des
 associations
 qui
 les
 leur
 loueraient
 pour
 de
 modiques
 sommes.
 Les
 habitants
 du

quartier,
 qui
 ont
 toujours
 interdit
 la
 propriété
 privée
 et
 ont
 toujours
 choisi
 les
 nouveaux

arrivants,
sont
cependant
inquiets
car
une
fois
le
plan
mis
en
œuvre
–
le
dossier
étant
passé

du
 ministère
 de
 la
 Défense
 au
 ministère
 des
 Finances,
 on
 peut
 penser
 que
 cette
 fois
 le

gouvernement
ira
jusqu’au
bout
–
la
propriété
privée
sera
de
retour
dans
leur
vie,
ainsi
que

des
 voisins
 qu’ils
 n’auront
 pas
 choisi,
 ce
 qui
 bouleverserait
 la
 société
 christianité
 dans
 son

ensemble.
 Les
 Danois
 aussi
 défendent
 la
 survie
 de
 Christiania,
 déjà
 parce
 qu’il
 s’agit
 d’une

expérience
 architecturale
 et
 de
 design
 exceptionnelle
 (pour
 certains,
 c’est
 l’événement

architectural
et
artistique
majeur
danois
de
ce
siècle),
mais
également
parce
que
Christiania

fait
 vivre
 le
 tourisme.
 Environ
 1
 million
 de
 personnes
 visitent
 Christiania
 tous
 les
 ans,
 et

beaucoup
sont
étrangers.
Christiania
attire
donc
les
touristes
à
Copenhague
et
leur
permet

de
découvrir
la
culture
danoise.
Elle
n’est
pas
seulement
une
attraction
en
soi
mais
bénéficie

aussi
au
reste
du
Danemark.





Les
Christianites
sont
également

conscient
du
fait
que
«
l’expérience
sociale
»
a
changé
:
les

Christianites
 travaillent
 désormais
 à
 Copenhague
 (certains
 sont
 webmasters
 par
 exemple),

ont
 l’eau
 courante,
 l’électricité,
 le
 chauffage
 central
 et
 l’accès
 à
 Internet,
 et
 l’idéal
 hippy

selon
lequel
ils
vivaient
au
début,
bien
que
toujours
présent
à
certains
points
de
vue,
tend
à

se
«
normaliser
».
La
raison
d’exister
de
la
ville
libre
est
donc
contestable,
ce
qui
donne
un

argument
de
plus
à
ses
détracteurs.






Autre
 point
 sensible
 qui
 a
 déjà
 été
 évoqué
 plus
 haut
:
 l’usage
 du
 cannabis
 largement

répandu
dans
Christiania
déplaît
fortement
au
gouvernement.
Si
les
Christianites
ont
su
faire

preuve
 de
 bon
 sens
 au
 fil
 des
 années
 concernant
 ce
 point,
 il
 n’en
 reste
 pas
 moins
 que

Christiania
est
le
seul
quartier
de
Copenhague
où
le
cannabis
est
autorisé,
ou
du
moins,
où

les
autorités
ferment
les
yeux
sur
ce
petit
trafic.



CONCLUSION
:




Christiania
n’est
pas
seulement
le
symbole
d’un
mode
de
vie
alternatif
mais
aussi
du
mode

de
 vie
 danois,
 très
 attaché
 au
 respect
 de
 l’environnement,
 à
 l’ouverture
 d’esprit,
 à

l’innovation
 architecturale
 et
 à
 la
 démocratie.
 Cependant,
 les
 objectifs
 premiers
 de

Christiania
en
font
aujourd’hui
une
aventure
qui
semble
obsolète
puisque
les
habitants
eux‐
mêmes
 ne
 sont
 plus
 totalement
 marginaux.
 Il
 n’en
 reste
 pas
 moins
 que
 l’innovation

architecturale,
le
développement
de
la
créativité
et
sa
capacité
à
survivre
plus
de
30
ans
plus

ou
moins
en
marge
de
la
société
danoise
tout
en
ayant
son
soutien
en
font
une
expérience

précieuse
 et
 unique
 qu’il
 convient
 peut‐être
 de
 rénover
 tout
 en
 gardant
 ce
 qui
 fait
 sa

spécificité
et
sa
valeur.
Cependant,
bien
que
comptant
200
enfants,
Christiania
est
surtout

composée
d’adultes,
dont
beaucoup
commencent
à
se
faire
vieux
et
d’aucuns
se
demandent

si
 Christiania
 n’est
 pas
 amenée
 à
 s’achever
 ou
 se
 rénover
 d’elle‐même,
 avec
 la
 disparition

progressive
des
premiers
habitants.


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