bon de commande Bulletin labor et fides – automne 2008

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ex. | Love me 34 CHF /  2 2 euros
ex. | Calvin sans trop se fatiguer 29 CHF /  19 euros
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autre, la question revient : qui
ex. | L’intervention humanitaire 38 CHF /  2 4 euros
ex. | Marie des apocryphes 34 CHF /  2 2 euros
l’a remplacé ? Le révérend
ex. | Politique du Nouveau Testament 34 CHF /  2 0 euros
ex. | L’Apocalypse 40 CHF /  2 5 euros
 Jesse Jackson, le ministre pente-
ex. | Manuel d’exégèse de l’Ancien Testament 39 CHF /  2 5 euros côtiste Al Sharpton ou, plus
ex. | La source des paroles de Jésus (Q) 40 CHF /  2 5 euros
ex. | Une modernité explosive 49 CHF /  31 euros récemment, le sénateur Obama ? »
ex. | Les idées noires de Martin Luther King 48 CHF /  3 0 euros
Serge Molla – Les idées noires de Martin Luther King
ex. | Introduction au Nouveau Testament 60 CHF /  3 8 euros

#37
ex. | Levées de corps 37 CHF /  2 4 euros
ex. | Dieu, otage de la pub ? 32 CHF /  2 0 euros
ex. | Là où je vais 28 CHF /  17.50 euros
ex. | Le football, ses dieux et ses démons 34 CHF /  2 0 euros
ex. | Religions antiques 32 CHF /  19 euros
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Calvinades
Extrait de Calvin sans trop se fatiguer de Christopher Ellwood et Mix et Remix
L’heure est à Calvin. Les commémorations du 500e anniversaire de sa
naissance approchant, l’occasion se prête de mettre en lumière une
figure emblématique à la fois du protestantisme et d’une culture dont 
on n’a pas fini d’exploiter l’héritage. Chez Labor et Fides, au nom si
délicieusement calviniste, nous proposons cet automne trois ouvrages 
consacrés au Réformateur.
Comme pour s’échauffer d’abord, un Calvin sans trop se fatiguer, petite
biographie alerte conçue par un calvinologue américain, illustrée avec 
l’inspiration qu’on lui connaît par le dessinateur Mix & Remix, dont
on goûtera en hors-d’œuvre ici trois parmi les 50 dessins réalisés sur 
Calvin pour ce livre. Plus académique, mais conçu pour répondre à des 
exigences à la fois intellectuelles et esthétiques, l’essai de l’historien
Marc Vial, Jean Calvin, coédité avec le Musée International de la Réforme,
permettra aux lecteurs de disposer d’une nouvelle approche de la
pensée fondatrice du Réformateur, inscrite dans une édition profi-
tant du savoir faire d’un des meilleurs imprimeurs de Suisse. Enfin, et
pour rendre hommage, au cœur même de notre programme « Calvin », 
à la lutte très calvinienne contre tout culte excessif de la personnalité, 
nous publions un essai percutant sur Le protestantisme et Calvin, où son 
auteur se demande comment gérer aujourd’hui l’héritage parfois un 
peu encombrant de cet aïeul.
Comme on pourra le vérifier dans ces trois livres et dans un quatrième 
qui paraîtra un peu plus tard sur Calvin et le calvinisme, le Réforma-
teur de Genève n’a eu de cesse d’inscrire la Bible au cœur de sa pensée.
Notre programme lui rend hommage avec pas moins de 6 ouvrages
consacrés aux Ecritures, dont notamment un commentaire de Jacques
Ellul sur l’Apocalypse et un essai novateur sur la figure de Marie dans
les apocryphes.
Enfin, et pour traduire d’une certaine manière la critique de Calvin
à l’égard de tout pouvoir temporel qui oublie ses limites, nous fai-
sons aussi paraître un livre étonnant de photos sur le régime despo-
tique au Turkménistan de Saparmourad Niazov, fruit du reportage
de Nicolas Righetti dans ce pays en 2006 , et qui lui a valu un World
Press Photo, la plus haute distinction dans le domaine du photo-jour-
nalisme. Le livre s’appelle Love Me, tout un programme dans cette
période commémorative.
Gabriel de Montmollin
photographie jean calvin

un World Press Photo, la plus prestigieuse distinc- Christopher Elwood est professeur associé
Love me tion en photojournalisme, le travail de Nicolas
Righetti sur le Turkménistan s’expose dans ce
Calvin sans trop en histoire de la théologie au Presbyterial
Theo­logical Seminary de Louisville (USA). Il
Turkménistan livre ambitieux qui brocarde implacablement
tout culte de la personnalité.
se fatiguer est l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés
à Jean Calvin.

Nicolas Righetti travaille comme photographe

de presse à l’agence Rezo.ch, à Genève. Auteur
de nombreux reportages parus notamment Christopher Elwood
Nicolas Righetti dans Le Point , La Repubblica , Newsweek ou The et Mix & Remix
New Yorker, il a obtenu en 2007 le premier prix
World Press Photo pour son reportage au Turk-
ménistan, dont Love Me reproduit un condensé
étonnant.

TROIS QUESTIONS à NICOLAS RIGHETTI

Qu’est-ce qui vous a poussé à entreprendre ce repor-

tage au Turkménistan ?
Après mes périples en Corée du Nord, une cer-
taine frustration me restait. Je n’avais jamais eu
de contacts avec la population nord-coréenne
qui m’était interdite par mes guides officiels. 
Dans ce livre-là, le plus important était pour moi
de dénoncer la dictature dont le peuple turkmène 
a été pris en otage.
Ce livre présente 44 photos saisissantes du Turk- Dans cette introduction concise à la vie et à la 
ménistan, placé sous la férule tyrannique de Votre livre est-il artistique ou politique ? pensée de Calvin, traduite de l’américain, l’auteur 
Saparmourad Niazov de 1992 à 2006. En 2006, Il est avant tout politique. Je dénonce ce régime propose une vision complète et très accessible des 
le photographe genevois Nicolas Righetti a effec- en montrant la propagande au premier degré. principaux enseignements du Réformateur et du 
tué un reportage dans ce pays parmi les plus fer- J’ai réalisé que l’important n’était pas de dévoi- contexte dans lequel ils se sont développés. De
més du monde, à la suite d’une autre enquête ler les dessous d’une mise en scène totalitaire, nombreuses caricatures réalisées par le célèbre
effectuée en Corée du Nord dont un précédent mais de raconter le pays tel qu’il se présente. dessinateur de presse Mix & Remix jalonnent le
livre relate les photos surprenantes (Le dernier texte et lui donnent une respiration humoristique 
paradis, Olizane, 2003). Dans Love Me, l’omnipré- Après la Corée du Nord et le Turkménistan, quel est et décalée. Elles facilitent ainsi l’accès à une figure 
sence du dictateur Niazov s’étale sur des images  votre prochain reportage ? clé de l’histoire dont l’héritage est encore visible
commentées par de brefs slogans, la plupart Je travaille actuellement sur Jean Calvin. dans toutes sortes d’institutions religieuses, éco-
présidentiels : « Je suis le descendant direct de nomiques et politiques. Une place non négligeable 
Mahomet et de Gengis Khan ». « Le peuple me res- est faite au calvinisme et à ses représentants suc-
pecte tellement que je ne puis dormir ». Comme cessifs et actuels. Mais dans une langue soucieuse
l’écrit l’ethnologue Jacques Hainard dans la pré- de simplicité permettant de rencontrer Calvin
face, « ce qui nous est donné à voir ici, c’est un sans trop se fatiguer. Un objectif important pour
Turkménistan saturé par l’image de son tyran. le 500 e anniversaire du Réformateur en 2009 qui
La couche de vernis supplémentaire posée par la  verra de nombreux lecteurs non spécialistes s’in-
photographie sur cette véritable logorrhée ico- 44 photographies couleurs téresser à Calvin. 50 illustrations
nique révèle une mythologie criarde, qui sombre 82 pages – 34 CHF /  22 euros 180 pages – 29 CHF /  19 euros
volontiers dans le kitsch ». Couronné en 2007 par  septembre 2008 octobre 2008
jean calvin
Jean Calvin
Introduction à sa pensée théologique
Marc Vial
Préface d’Olivier Fatio
Ecrit dans la dynamique du 500e anniversaire de  ses séquences principales et met en évidence les
la naissance de Calvin en 2009, cet ouvrage offre  raisons de leur agencement.
de manière synthétique une approche du Réfor-
mateur à travers le travail fondateur et majeur
entrepris tout au long d’une vie : interpréter la
Bible afin d’exprimer pour son époque la vérité
du christianisme. Marc Vial propose dans un pre­
mier temps une approche biographique du Réfor-
mateur avant d’entrer dans la démarche détermi-
nante de Calvin, développée de façon magistrale
dans l’Institution de la religion chrétienne. Concentrée  telle idée donne à penser que la foi constitue
sur la Bible, cette œuvre majeure du Réformateur
développe à la fois la connaissance véritable de  sommes : non pas une «  ressource humaine » mais
Dieu et la connaissance du Dieu véritable. Judi-
cieusement illustré, cet ouvrage conjugue avec
bonheur des qualités esthétiques et intellectuelles.
Marc Vial est maître assistant en histoire du
christianisme à l’Université de Genève. Il a
notamment publié Jean Gerson, théoricien de
la théologie mystique, Vrin, 2006.
TROIS QUESTIONS à MARC VIAL Bernard Reymond est professeur honoraire de
Il y a un siècle, auriez-vous écrit un même livre sur
Le protestantisme théologie de l’Université de Lausanne. Auteur
de nombreux essais sur la pensée protestante,
Calvin ?
Il me semble qu’un livre écrit il y a un siècle aurait
et Calvin il a notamment publié chez Labor et Fides
L’archi­tecture religieuse des protestants (1996), Le
accordé une plus grande importance à certains Que faire d’un aïeul si encombrant ? protestantisme en Suisse romande (1999), Le pro-
thèmes, la prédestination par exemple, longtemps  testantisme et ses pasteurs (2007), Le protestan-
tenue pour la clé de voûte du « système » calvinien,  tisme et la littérature (2008).
ce qu’elle n’est pas. Sans doute aurait-on consi-
déré qu’il est légitime d’évaluer la pensée du  Bernard Reymond EXTRAIT
Réformateur à l’aune de critères théologiques
contemporains ; la génération à laquelle j’ap- A trop vouloir miser sur la « modernité de Calvin » ou
partiens est plus sensible à la discontinuité des  sur son « actualité », on en oublie trop facilement que
univers conceptuels et, par conséquent, plus les textes issus de sa plume sont situés dans l’histoire,
encline à reconstituer une pensée du passé pour  inévitablement tributaires du contexte culturel de leur
elle-même, pour ce qu’elle a d’irréductible voire  époque, fortement marqués par la sensibilité de celui
d’étrange. qui les a conçus, avec ses forces et ses faiblesses de carac-
tère, ses traits de génie et ses préjugés, ses préférences
Quelle est l’originalité de votre approche ? et ses antipathies. Calvin est l’un des grands réforma-
Cet ouvrage ne propose pas de « scoop » mais teurs, mais il n’est pas le seul. Cessons de lui attribuer
fournit à l’attention d’un large public un guide des idées ou des influences qui ne sont pas toujours les
de lecture de l’Institution de la religion chrétienne siennes, mais nous viennent d’autres penseurs réfor-
dans sa version définitive. Les livres de ce genre més, vivant dans d’autres contextes et avec d’autres
sont curieusement rares en langue française. préoccupations que les siennes. Heureusement qu’il y a
Aussi ai-je rédigé cette étude qui analyse le mou- d’autres manières moins casanières, moins complexées,
vement de pensée que déploie l’Institution, dégage plus décontractées et plus jouissives d’être protestant.
Le protestantisme et Calvin ont partie liée l’un  Et puis, relire Calvin aujourd’hui avec des yeux pro-
avec l’autre. Mais dans la période du 500 e anni- testants, c’est aussi et c’est enfin le faire dans la claire
versaire qui met particulièrement en lumière la conscience que depuis lors, des pages ont été tournées.
Quel est l’aspect de la pensée de Calvin qui vous semble figure du Réformateur genevois, il convient de Il y a eu celle des Lumières, celle du néo-protestantisme,
le plus actuel ? mesurer ce que le protestantisme et la Réforme celle de l’entrée en scène de nouvelles approches de la
Sans aucun doute l’idée selon laquelle le Dieu lui doivent ou ne lui doivent pas. Le calvinisme réalité humaine : la psychologie, la sociologie, les scien-
biblique est un Dieu qui considère l’humanité non a certes essaimé dans le monde entier, d’autres ces des religions et même la science tout court.
pas comme une masse indistincte mais comme courants n’en ont pas moins largement imprimé
un ensemble d’individus singuliers, chacun étant  leur marque sur le christianisme réformé. Et l’hé-
l’objet d’une attention divine particulière. Une ritage revendiqué par les penseurs protestants ne 
restitue pas toujours, par l’excès ou la sous-esti-
le courage de vivre à la hauteur de ce que nous  mation, l’originalité de la pensée et de l’œuvre 
de Calvin. Dans cet essai, Bernard Reymond fait
une singularité ayant sa valeur propre, par-delà la critique de la réception du Réformateur dans 
toute considération d’utilité ou d’inutilité. la famille réformée. Sans concession, son livre
reprend fondamentalement une des préoccupa-
tions du Réformateur qui a toujours combattu
l’idolâtrie, aussi quand celle-ci s’attachait à sa
Coédition Musée International de la Réforme propre personne. Paradoxalement, l’essai sans Protestantismes
180 pages – 34 CHF /  2 2 euros concession de Bernard Reymond est ainsi une 136 pages – 17 CHF /  11 euros
novembre 2008 forme d’hommage à sa mémoire. octobre 2008
éthique
les Etats et les individus partagent les respon-
L’intervention sabilités dans un monde qui n’est pas encore
doté des moyens d’assurer une paix durable à
humanitaire ses citoyens.
Droit des individus, devoirs des Etats Née à Lausanne, Véronique Zanetti est profes-
seur de philosophie politique à l’Université de
Bielefeld. Elle a notamment publié : La Nature
a-t-elle une fin ? Le problème de la téléologie chez
Véronique Zanetti Kant, Ousia, 1994.
EXTRAIT
Lorsque les violations se traduisent par des privations
de libertés politiques, ce qu’il y a de profondément cho-
quant, c’est le fait que les institutions politiques, qui
devraient être au service des individus, se retournent
contre ces derniers pour asseoir leur pouvoir. Quand
le pouvoir se maintient par la violence, il est non seu-
lement privé de légitimité mais il vide la notion de
droits fondamentaux de sa substance en contestant
l’idée même que les individus, personnes morales auto-
nomes, ont le droit de prendre part à la formation de
la volonté politique sur des questions qui concernent
les affaires publiques. Comme le dit justement Thomas
Pogge, « les injustices de la morale officielle se cachent
Aujourd’hui, les organisations internationales  sous le masque de la loi et de la justice. De telles injus-
sont amenées à s’engager dans de nombreux tices ne privent pas seulement leurs victimes des objets
conflits à travers le monde. Dans des situations  de leurs droits, mais attaquent également ces mêmes
toujours plus complexes, la préservation des  droits ; elles ne pervertissent pas seulement ce qui est
droits de l’individu et le respect des cultures et  juste, mais aussi l’idée même de droit et de justice ».
des traditions locales constituent un véritable Tolérer la violence d’Etat revient à tolérer que la viola-
défi. Véronique Zanetti mène dans cet ouvrage  tion s’érige en règle. Lorsque la violation est officielle,
une réflexion éthique et philosophique approfon- la violence n’est pas un accident, elle est planifiée et
die sur les droits de l’homme à l’échelle interna- devient, en toute impunité, un instrument du pouvoir.
tionale et sur le droit d’intervention humanitaire.
Elle explore notamment les conditions dans les-
quelles une aide humanitaire ou une interven-
tion armée de la communauté internationale se
justifient ; elle aborde les notions d’Etat mondial,
de légitime défense et de justice distributive glo-
bale, et montre que l’inégalité dans le partage des
richesses ne fait que renforcer l’instabilité dans
les pays émergents. En confrontant les différentes  Enrico Norelli et Gabriella Aragione.
approches existantes et en évitant les écueils de  Le champ éthique
l’idéalisme ou d’un moralisme outrancier, l’auteur 244 pages – 38 CHF /  2 4 euros
démontre que les institutions internationales, septembre 2008
biblique
Marie des apocryphes
Ce que la Bible ne dit pas
sur la Mère de Jésus
Enrico Norelli
Marie est très présente dans la littérature apo-
cryphe des premiers siècles de notre ère, alors  d’une adultère.
que le Nouveau Testament est comparativement
beaucoup plus sobre. Pour Enrico Norelli, spé-
cialiste international des apocryphes, l’origine
de cette littérature ne doit pas être vue comme  sentent que les lignes gagnantes d’un processus
nécessairement postérieure aux écrits reçus  de sélection et de transformation qui a eu lieu
dans le Nouveau Testament. Contemporaine,
voire antérieure pour certains récits, elle aide
à comprendre l’inscription originelle de Marie
dans la piété chrétienne, et notamment la for-
tune qu’ont connue la naissance, l’adolescence et
la dormition ou l’assomption de Marie, épisodes
que l’on ne retrouve pas dans la Bible. Traduit et
adapté de l’italien, ce volume passionnant inau-
gure « Christianismes antiques », une nouvelle
collection sur l’antiquité chrétienne dirigée par
Enrico Norelli est professeur d’Histoire du
christianisme à l’Université de Genève.
TROIS QUESTIONS à ENRICO NORELLI
Que dit la littérature apocryphe sur l’historicité de
Marie ?
La figure historique de Marie nous échappera
toujours, car dans tous les textes qui nous en 
parlent, y compris dans le Nouveau Testament,
elle est déjà transfigurée par la légende. Mais
les apocryphes les plus anciens sont indispen-
sables pour comprendre les premières tradi-
tions autour de ce personnage, en nous faisant
remonter plus haut que la rédaction des évan-
giles canonisés.
Pourquoi le Nouveau Testament est-il plus sobre à
l’égard de Marie que les apocryphes ?
L’intérêt pour la mère de Jésus semble s’être
développé, à la fin du premier siècle, en rap-
port avec l’affirmation que Jésus était né d’une
vierge, exprimant ainsi sa condition unique de
Fils de Dieu. Autour de ce noyau, des narrations
diverses se sont développées, très partiellement
reprises par les évangélistes Matthieu et Luc. Les
légendes sur la naissance et l’enfance de Marie,
rédigées au deuxième siècle, se proposaient sans
doute de garantir la virginité de Marie contre
des polémiques qui présentaient Jésus comme né 
Pourquoi lire un apocryphe?
Les formes dominantes du christianisme ne repré-
aux premiers siècles. La matière littéraire laissée 
à l’extérieur du canon n’en a pas moins acquis 
une grande importance dans la théologie, la
piété, la liturgie, l’art, la littérature de l’univers
culturel qui est encore le nôtre. Les apocryphes
nous font redécouvrir d’autres possibilités, fas-
cinantes et nourrissantes, de vivre et de penser
en chrétien.
Christianismes antiques
180 pages – 34 CHF /  2 2 euros
novembre 2008
biblique
Politique du Nouveau
Testament
Leçons contemporaines
François Vouga
Le climat politique de l’Empire romain au Ier  hérésie religieuse. Elle résulte bien plutôt d’une errance
siècle de notre ère n’est pas sans similitudes
avec celui de notre modernité tardive. Mondia­li­
sation et domination de l’économie s’y expriment  de sa valeur dans la puissance qu’elle accumule.
sous des traits prémonitoires. Au nom d’un respect  tion de la fin du monde ou des derniers temps. Il
des personnes et de leur diversité, le Nouveau  invite plutôt à discerner l’éternel dans le présent
Testament s’attache à revaloriser l’autorité poli-
tique. Les leçons qu’il délivre ont une actualité
évidente, pour autant qu’on prenne la peine
d’en dégager les principales orientations. C’est
à cette tâche que se consacre François Vouga
dans cet essai vigoureux qui met en évidence
les passages suggestifs à cet égard, notamment
de l’Apoca­lypse de saint Jean et l’Epître aux
Romains. Solli­ci­tant pour dialoguer des auteurs
aussi divers que Calvin, Montesquieu, Rousseau,  hension du texte mais également une manière de
Stieglitz ou Pasolini, François Vouga met en
évidence une Politique du Nouveau Testament qui
fonde une société ouverte dans laquelle la liberté
se voit garantie par un rapport original à Dieu et
aux idéologies. Où l’on voit que, contrairement
à ce que l’on pense, le christianisme reste essen-
tiellement le moteur actif d’une responsabilité
du politique hors de ses dérives tyranniques.
François Vouga est professeur de Nouveau
Testament à la Faculté de théologie Bethel de
Bielefeld (Allemagne). Auteur de nombreux
essais et travaux sur Paul et les origines du
christianisme, il a récemment publié Moi,
Paul !, Bayard / Labor et Fides (2005) et Evangile
et vie quotidienne , Labor et Fides (2006).
EXTRAIT
Le rapport de l’âme humaine à la volonté de pouvoir
et à son exercice est un nœud de la réflexion politique
de l’Evangile sur le pouvoir. Il ne nous éloigne pas de
la question, posée avec radicalité par l’Apocalypse,
des relations de la politique aux pouvoirs de la reli-
gion et des idéologies. Tout au contraire : il attire notre
attention sur la tentation qu’exerce sur l’âme humaine
la possibilité d’investir la rationalité de la politique
d’une nostalgie d’absolu qui fait miroiter le mirage
d’une réalisation de soi par l’exercice du pouvoir. La
confusion de l’immanence et de la transcendance n’est
ni une simple erreur politique ni d’abord, au fond, une
de l’âme qui a perdu son orientation et cherche à se sau-
ver. Elle pense trouver son identité et la reconnaissance
Essais bibliques
184 pages – 34 CHF /  2 0 euros
septembre 2008
L’Apocalypse
Architecture en mouvement
Jacques Ellul
Jacques Ellul met ici son talent d’écrivain au ser-
vice d’une analyse fouillée d’un des livres les plus
mystérieux de la Bible. A ses yeux, l’Apocalypse
n’est pas un livre de catastrophe, ni une descrip-
et nous aide à interpréter la réalité en faisant
apparaître le mystère qui est caché dans le réel.
Si à la fin des temps, Dieu prend en compte toute
notre histoire et la récapitule dans la Jérusalem
céleste, nous sommes extraordinairement res-
ponsables de faire une histoire qui en vaille la
peine. En relisant l’Apocalypse verset par verset,
mais sans aucun jargon de spécialiste, Jacques
Ellul offre à la fois des clés limpides de compré-
fonder la responsabilité individuelle pour relever
des défis dont bien avant d’autres, il avait identi-
fié la dimension contemporaine.
Auteur d’une œuvre considérable, Jacques Ellul
(1912-1994) fait aujourd’hui l’objet d’une redé-
couverte, motivée notamment par une redé-
finition de la technique et de la modernité, à
l’heure d’une fragilisation des conditions d’exis-
tence sur la planète.
EXTRAIT
L’Apocalypse est le grand livre de l’Espérance chrétienne.
Mais à condition de comprendre l’Espérance comme
j’ai tenté de le faire (l’Espérance oubliée) et non de la
confondre avec un espoir humain ou avec une formule
théologique. L’Espoir humain, c’est ce que la plupart des
commentateurs infligent à l’Apocalypse. Grosso modo 
tout va mal maintenant, mais, rassurez-vous, tout ira
bien demain. Ramener ce livre à cette banale « consola-
tion » est une trahison fondamentale. Il n’y a dans l’Apo-
calypse aucune espèce d’espoir que les choses tournent
mieux, aucune confiance dans l’avenir, aucune conso-
lation tirée d’une victoire future. L’opposition entre
l’aujourd’hui mauvais et le demain excellent est une
invention simpliste d’exégètes parfaitement fermés à
la grandeur d’un projet qui ne se ramène nullement
aux petites difficultés (même les persécutions sont de
petites difficultés !) que peuvent rencontrer les chrétiens
actuellement. Il y a exactement superposition dans ce
cas, d’un espoir un peu simpliste à la plus intense for-
mulation de l’Espérance. Mais l’autre confusion qu’il
ne faut pas faire, consiste à ramener l’Espérance à n’être
qu’une sorte d’armure théologique de la Foi : nous
croyons : le pardon, la résurrection de Jésus-Christ
et son retour, ainsi que la réalité, l’avènement du
Royaume de Dieu. Et parce que nous croyons, alors
nous espérons.
Essais bibliques
312 pages – 40 CHF /  2 5 euros
septembre 2008
biblique théologie

Manuel d’exégèse La source des paroles Une modernité Les idées noires de
de l’Ancien Testament de Jésus (Q) explosive Martin Luther King
Aux origines du christianisme La revue Die Tat dans le renouveau
religieux, culturel et politique
Michaela Bauks  Andreas Dettwiler et Daniel de l’Allemagne d’avant 1914 -1918
et Christophe Nihan (éd.) Marguerat (éd.) Marino Pulliero Serge Molla

Dans la ligne des manuels facilitant l’étude Depuis vingt ans, la recherche sur la source des Cet ouvrage est consacré à la genèse et à l’essor Ouvrage de référence, ce livre a un triple mérite :
scientifique de la Bible, ce manuel vient com- paroles de Jésus s’emballe. Pourquoi la Source de la revue allemande Die Tat, dans les années il rassemble les idées philosophiques et surtout
bler une lacune. Il propose une initiation aux intéresse-t-elle tant les chercheurs ? Elle se trouve qui précèdent le déclenchement de la Première théologiques de Martin Luther King, éparpillées
méthodes d’analyse de l’Ancien Testament à partir  projetée au carrefour de nombreux questionne- Guerre mondiale. Il trouve sa place dans une dans de multiples écrits et discours du leader
d’exemples puisés dans ses nombreux corpus.  ments sur les origines du christianisme. Ce docu- recherche plus vaste sur la religiosité du début noir, en un ensemble cohérent. Il montre que
Tour à tour, les diverses approches sont passées en  ment aujourd’hui perdu, mais que l’on postule du XXe siècle et sa problématique : sécularisa- l’apôtre de la non-violence est aussi un théolo-
revue : critique textuelle, critique des formes et  derrière les traditions communes aux évangiles tion, crise de la religion historique et recherche  gien qui puise son enseignement dans la tradi-
des traditions, analyse rédactionnelles sont expli- de Matthieu et de Luc, nous restitue la théologie de substituts compatibles avec le monde moderne, tion noire américaine. Enfin, il croise l’apport
quées et mises en pratique sur des exemples de du mouvement de Jésus à un stade archaïque. réveil du besoin religieux dans le climat intel- de Martin Luther King avec celui de l’écrivain
textes significatifs. Parallèlement aux méthodes  Il nous montre une époque où le christianisme lectuel de la fin du XIXe siècle, marqué par la James Baldwin et avec celui du théologien James 
d’exégèse historico-critiques, centrales dans ce n’est encore qu’une variété de judaïsme, auquel réaction contre la culture dominante du matéria- H. Cone. C’est sans doute la révélation de l’im-
manuel, une approche de l’analyse narrative fait il emprunte toutes ses formules et son langage. lisme et du positivisme. Appuyé sur l’analyse en pact de la pensée de Malcolm X sur le théologien
également l’objet d’un développement détaillé.  Surprenante, la Source recèle des mystères que profondeur des deux moments clés que traverse protestant qui révélera aux lecteurs européens
Aux côtés de l’Introduction à l’Ancien Testament  la recherche n’a fait que commencer à explorer.  cette revue typique des renouveaux culturels et l’apport le plus neuf du présent ouvrage. Mais
(Labor et Fides, 2004), ce manuel d’exégèse per- Qui a collationné ces paroles de Jésus et dans quelle  politiques de l’époque, Marino Pulliero restitue il donne bien d’autres contributions originales,
met aux chercheurs (étudiants, enseignants, intention ? Peut-on parler d’une rédaction de la des débats qui ne manqueront pas d’éveiller la chacune présentée de façon remarquablement
amateurs) de disposer désormais d’outils pour Source ou le texte résulte-t-il d’un collage hâtif ? curiosité de tous ceux qu’intéressent la relation précise et vivante. Cette réédition est complétée
développer sur l’Ancien Testament les lectures  Ces questions et bien d’autres sont débattues actuelle entre le religieux et la société, ou le rôle par un substantiel avant-propos qui prend acte
scientifiques que requiert sa position centrale dans ce livre et l’on verra les chercheurs avan- de la religion dans la cohésion d’une commu- des recherches parues depuis lors sur King.
aux origines de notre culture. cer leurs hypothèses. nauté sociale.
Serge Molla est Docteur en théologie. Il est
Michela Bauks, Jan Joosten, Christophe Nihan, Frédéric Amsler, Andreas Dettwiler, Christoph Marino Pulliero a d’abord soutenu une thèse l’un des spécialistes francophones de la pen-
Thomas Römer et Jean-Pierre Sonnet. Heil, John S. Kloppenborg, Amy-Jill Levine, Ulrich de philosophie antique à l’Université de Venise, sée de Martin Luther King et de la théologie
Luz, Daniel Marguerat, Migaku Sato, Jacques puis une thèse de philosophie contemporaine noire américaine. Il a notamment publié chez
Schlosser, Thomas Schmeller, Jens Schröter, à la Sorbonne. Historien, philosophe et spécia- Labor et Fides : Voix ferventes. Prières afro-amé-
Joseph Verheyden liste de l’Allemagne wilhelminienne, il a publié ricaines, 2004.
Walter Benjamin, Bayard, 2005.

Le Monde de la Bible Le Monde de la Bible Religions en perspective Lieux théologiques

264 pages – 39 CHF /  2 5 euros 384 pages – 40 CHF /  2 5 euros 740 pages – 49 CHF /  31 euros 416 pages – 48 CHF /  3 0 euros
octobre 2008 novembre 2008 octobre 2008 septembre 2008
 nos livres dans la presse

Aline Viredaz, Là où je vais

192 pages – 28 CHF / 17.50 euros

En partant séjourner trois mois seule dans un chalet, la narratrice veut étudier
la Bible. Commence une interrogation de textes qui va nous faire passer à une
dimension, tout autre, celle de la relation à Dieu. Une belle maturité.
La Liberté, juillet 2008

Denis Müller,
Le football, ses dieux et ses démons
Le champ éthique – 264 pages – 34 CHF / 20 euros

Vos qualités d’éthicien et de théologien mêlées à votre amour du ballon rond vous
nos livres dans la presse permettent d’apporter un regard avisé et mesuré sur ce jeu. Vos réflexions vien-
dront à n’en pas douter enrichir notre travail journalier.
Steeve Iuncker et Thierry Mertenat, Michel Platini, Président de l’UEFA, août 2008

Levées de corps Philippe Borgeaud et Francesca Prescendi (éd.),

164 pages – 37 CHF / 24 euros Religions antiques. Une introduction comparée
Des natures mortes saisissantes, composées de mots et d’images d’un réalisme 192 pages – 32 CHF / 19 euros
sans fard, mais dont l’humanité et la vie ne sont jamais absentes. Le public cultivé trouvera dans ce livre toutes les clés de lecture utiles à une com-
La Tribune de Genève, mai 2008 préhension intime des religions de l’Antiquité. Au final, un livre très réussi, écrit
Un livre à la fois sobre et essentiel. par d’excellents spécialistes, doublés de pédagogues expérimentés.
Le Temps, mai 2008 Les Etudes classiques, mai 2008

Les auteurs en ont fait un livre simple et beau, qui montre une réalité souvent
pénible à accepter pour le commun des mortels.
Le Matin Dimanche, mai 2008 nouvelle édition
Gilles Lugrin et Serge Molla,
Dieu, otage de la pub ? Introduction au Nouveau Testament
208 pages – 32 CHF / 20 euros
Daniel Marguerat éd.
Sans jamais tomber dans la récupération ni dans le moralisme, les auteurs mon- Nouvelle édition d’un classique (plus de 5 0 00 exemplaires vendus à ce
trent bien à la fois de quel côté se situe le terrorisme intellectuel et quel est l’état jour), augmentée d’un article sur la période se déroulant entre Jésus et
de la religiosité d’aujourd’hui. A lire pour ne pas accepter n’importe quoi. les évangiles, écrit par Daniel Marguerat. Bibliographie mise à jour.
Lettre de Ligugé, juillet 2008 Le Monde de la Bible 540 pages – 60 CHF /  3 8 euros