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Naissance de l'ordinateur............................................................................................................3
La longue marche des machines à calculer.............................................................................3
L'histoire des machines à calcul..........................................................................................4
Les moulins à chiffres.........................................................................................................5
Programmation : une longue histoire......................................................................................6
Le codage binaire................................................................................................................6
L'invention de la programmation........................................................................................7
Les pères fondateurs................................................................................................................8
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Naissance de l'ordinateur
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une opinion répandue, un boulier utilisé par une personne expérimentée est un
moyen de calcul très rapide. Lors d'un concours organisé au Japon en 1945, un
militaire américain employé dans les services financiers de l'armée d'occupation
était opposé à un employé japonais. Le premier disposait d'une machine à
calculer électrique de bureau, le second d'un simple boulier japonais (soroban).
Le Japonais gagna quatre épreuves et l'Américain seulement une !
Les Incas utilisaient un système de cordelettes nouées pour mémoriser les
chiffres. Cette méthode est encore utilisée de nos jours dans certaines régions
d'Amérique latine. De la même façon, les entailles sur des morceaux de bois,
procédé remontant sans doute à la préhistoire, étaient encore utilisées par
l'administration anglaise au XIXe siècle et demeuraient en usage il y a peu de
temps dans certaines campagnes françaises.
Tous les inventeurs de machines à calcul dont nous avons pu conserver les
témoignages évoquent le caractère fastidieux et répétitif des opérations
arithmétiques lorsqu'elles sont faites à la main. L'acte d'invention est ici motivé
par la volonté de faire réaliser par une machine ces opérations. Leibniz,
l'inventeur de la première "machine à multiplier", disait lui-même : «Il est
indigne d'hommes remarquables de perdre des heures à un travail d'esclave, le
calcul, qui pourrait fort bien être confié à n'importe qui, avec l'aide de
machines.»
L'histoire des machines à calcul
L'abaque des Romains et le boulier sont les premières inventions
systématiquement utilisées dans le domaine du calcul. Il ne s'agit pas à
proprement parler de "machines" mais plutôt d'"outils", car ils prolongent la
main. Sur l'abaque, des cailloux (calculi en latin) sont disposés le long de
rainures gravées sur une planche de bois ou de marbre. Une rainure représente
les unités, la suivante les dizaines, la troisième les centaines, et ainsi de suite.
Le boulier utilise le même principe, mais les cailloux sont bien ronds et enfilés
sur des tringles, elles-mêmes fixées sur un cadre en bois. Malgré la souplesse et
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la rapidité qu'autorise un tel dispositif, c'est toujours l'homme qui fait les
opérations "à la main".
L'étape suivante va être franchie grâce au développement des arts mécaniques.
L'Allemand Wilhelm Schieckard (1592-1635), puis le Français Blaise Pascal
(1623-1662) ont l'idée de créer une machine qui réalise d'elle-même les calculs.
Il suffit simplement de lui indiquer les chiffres, puis l'opération à faire. Grâce à
un système de roues dentées (très difficile à construire à l'époque), la machine
additionne ou soustrait elle-même les chiffres fournis.
Pascal invente sa machine à l'âge de dix-huit ans pour, dit-on, soulager la peine
de son père. Celui-ci est en effet "commissaire de l'impôt" (percepteur) à Rouen.
Il consacre de longues heures de travail fastidieuses aux comptes qu'exige sa
charge. Son fils met au point une machine nommée "pascaline" pour lui venir en
aide. Cinquante exemplaires de sa machine sont finalement fabriqués. Après lui,
Leibniz (1646-1716) construit une machine qui non seulement additionne et
soustrait, mais également effectue des multiplications et des divisions. La voie
des machines modernes est ouverte.
Un Français, Thomas de Colmar (1785-1870), s'inspirant de la machine de
Leibniz, met au point une machine enfin pratique et d'usage facile. 1'500
exemplaires de cette machine portable, qui obtient une médaille d'or à
l'exposition de Paris en 1855, sont finalement vendus. Cette machine inaugure le
développement des calculateurs de bureau, très répandus dans le commerce et
l'industrie.
Les moulins à chiffres
Parallèlement à ces machines, en usage surtout dans les entreprises, les
inventeurs s'attachèrent à construire des machines pour les besoins du calcul
scientifique. Au XIXe siècle, le gouvernement anglais finança la construction
par Charles Babbage (1792-1871) de deux grandes machines, appelées "moulins
à chiffres". Malheureusement, si la théorie était bonne, les possibilités
techniques n'étaient pas au rendez-vous et les machines de Babbage ne
fonctionnèrent jamais. Cependant, Babbage est considéré par beaucoup comme
un précurseur de l'informatique, mais l'architecture de sa "machine analytique"
est plus proche des derniers grands calculateurs que de l'ordinateur.
Au milieu du XXe siècle, ingénieurs et scientifiques s'attelèrent à la construction
de gigantesques machines à calculer. Certaines d'entre elles occupaient tout un
hangar. On utilisa d'abord des composants issus des techniques du téléphone.
Cela permit notamment de commander des calculs à distance, par l'intermédiaire
de lignes téléphoniques. La plus fameuse machine de ce type fut la "Harvard
Mark 1", construite aux Etats-Unis au début des années quarante. Construite sur
la base des plans de Babbage par Howard H. Aiken (1900-1973), cette machine
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mesurait 16 mètres de long, pesait 5 tonnes et comprenait 800'000 éléments. Elle
était 100 fois plus rapide que les calculateurs de bureau disponibles à l'époque.
En 1943 débuta la construction d'une machine utilisant les tubes à vide. Il s'agit
d'une technologie électronique, beaucoup plus rapide que les composants
téléphoniques. Ce calculateur, nommé ENIAC, est destiné à calculer des
trajectoires de projectiles pour l'armée américaine qui fait alors la guerre en
Europe et dans le Pacifique.
D'un poids de 30 tonnes et comportant 17'468 tubes à vide, cette machine
additionne 5'000 nombres ensemble en une seconde, ce qui constitue une
performance unique pour l'époque. Bien qu'elle utilise des composants
électroniques, cette machine ne peut toutefois pas être assimilée à un ordinateur.
L'ENIAC est le dernier des grands calculateurs. Ce n'était pas un ordinateur, car
il n'était pas véritablement automatique et il n'utilisait pas de programme interne.
Avec l'ENIAC une tradition aboutissait, celle des grands calculateurs, et une
autre, celle des ordinateurs, allait commencer.
Le codage binaire
L'invention du codage binaire est assez ancienne. On a trouvé des traces d'une
mathématique utilisant le principe de la paire, pour l'addition et la
multiplication, à la fois en Egypte, au Moyen-Orient et en Chine. On a retrouvé
en Chine des documents vieux de 4'500 ans qui sont la preuve de la découverte,
à cette époque, sous le règne de l'empereur Fou-Hi, des vertus du système
numérique binaire.
L'Occident doit attendre le XVIe siècle pour découvrir à son tour les vertus du
langage binaire. L'une des premières utilisations systématiques connues est celle
de Francis Bacon (1561-1626). Bacon rêve à un moyen simple de transmettre la
pensée à distance, moyen qui ne présenterait que deux états possibles (cloche, tir
de mousquet, trompettes, etc.). Bacon invente finalement un système de codage
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des messages qui permet d'en cacher le sens. Une lettre envoyée pouvait ainsi
être cryptée.
Le code de Francis
Bacon utilisait les A B C D E
symboles a et b
(équivalent au 0 et
au 1 des codes Aaaaa aaaab aaaba aaabb aabaa
binaires modernes)
pour représenter
les 24 lettres de
l'alphabet de G H I J K
l'époque au moyen
de groupements de
cinq symboles aabba aabbb abaaa abaab ababa
Leibniz, dont nous avons vu qu'il avait construit une machine à calculer
perfectionnée, découvre lui aussi l'importance du langage binaire. Mis au
courant des anciens travaux chinois sur la question, le philosophe voit dans le
binaire la base d'un langage universel. «J'ai trouvé cette chose étonnante, disait-
il, on peut représenter par les nombres toutes sortes de vérité, (jusqu'à) l'analyse
générale des connaissances humaines.»
Plus tard le mathématicien anglais George Boole (1815-1864) construit sur une
base binaire une algèbre remarquable d'élégance et de simplicité. Avec lui la
logique moderne était née. Son algèbre permet le traitement des symboles grâce
des fonctions comme «et...», «ou...» et «non...». Cette algèbre servira beaucoup
aux premiers informaticiens pour développer leurs outils de programmation.
L'invention de la programmation
Le binaire trouve une première application dans l'industrie avec les machines
utilisant le principe du «carton perforé». Le tissage des étoffes façonnées est en
partie automatisé par le Français Joseph–Marie Jacquard (1752-1834). Celui se
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sert de l'ancêtre des cartes perforées pour fixer un programme d'exécution à la
machine, qui est codée en binaire.
Le premier véritable dispositif moderne pour traiter l'information est sans doute
la machine de l'Américain Hermann Hollerith (1860-1929). Celui-ci projette de
construire — et de vendre — un dispositif qui permettrait d'effectuer rapidement
et en partie automatiquement toutes les opérations associées au recensement de
la population.
La machine d'Hollerith constitue le point de départ de la famille des machines
mécanographiques Son inventeur crée la "Tabulating Business Machine", qui
deviendra plus tard IBM. Les machines mécanographiques seront
progressivement remplacées par les ordinateurs qui sont, eux, entièrement
automatiques.