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Les manuels de français langue étrangère ne datent pas d’hier. Depuis plusieurs
décennies, déjà, ces ouvrages rendent possible l’apprentissage de notre langue auprès de ceux
qui ne la possèdent pas. Bien sûr, les manuels des années 1950 ne correspondent pas à ceux
que l’on trouve aujourd’hui dans les commerces. Si la façon d’apprendre a évolué, le contenu
des manuels s’est adapté aux nouvelles méthodes d’enseignement, tant en matière de textes
que d’images. Il serait fort intéressant d’étudier chacun de ces deux domaines dans une
perspective diachronique, car elle seule pourrait nous fournir les clefs de ce que le temps a
altéré dans ces ouvrages. Certes, le sujet est vaste, et il nous emble important de réduire le
corpus pour rendre l’objectif réalisable. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi de
nous concentrer sur le registre de l’image uniquement, au détriment des contenus textuels.
Après avoir opéré ce premier choix, il a bien fallu nous rendre à l’évidence : le champ
d’investigations demeurait encore très conséquent. Soucieux de mener à bien notre projet,
nous l’avons donc réduit encore un peu, en nous concentrant uniquement sur les manuels de
français langue étrangère publié depuis 1953 jusque 2003, chez Hachette. Les treize manuels
que nous avons sélectionnés, sont tous destinés soit aux jeunes de 12 à 14 ans, soit aux adultes
et grands adolescents, de niveau A1, conformément au Cadre européen commun de référence.
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I. ANALYSE SYNCHRONIQUE DES 13 MANUELS
Nous allons tenter, présentement, d’analyser un à un chacun des manuels sous leurs
différentes facettes : couverture, première séquence et dernière étape. Après cet examen, nous
soumettrons le fruit de nos observations aux autres leçons de la méthode, afin de confirmer
nos propos, ou, au contraire, de considérer les éventuels écarts. Ceci fait, nous nous
attarderons ensuite brièvement, pour chaque manuel toujours, sur les synthèse et lexique de
fin d’ouvrage. C’est par là que nous achèverons le premier chapitre, assez conséquent, de
notre travail.
1. LE « MAUGER BLEU »
Le manuel est entièrement rédigé en noir et blanc à l’exception d’une seule page
figurant dans l’étape quatre ; cette dernière a pour but d’enseigner les couleurs de base aux
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apprenants (vert, gris, brun, noir, bleu, rouge, jaune et rose). Toutes les illustrations, qu’il
s’agisse de photos ou de dessins, sont en noir et blanc ; ce manque de couleurs n’est pas
surprenant puisqu’à l’époque (1953), elle est quasiment inexistante. Les photographies
proposées en fin de manuel renforcent la justification de la date, comme, par exemple, les
tenues vestimentaires, les modèles de voitures…
La couverture est assez sobre ; le titre en noir et orange est inscrit sur un fond bleu. Il
n’y a pas d’illustrations et aucun sens particulier n’y est transmis.
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intérêts d’apprendre le français et donnent quelques informations sur les groupes de personnes
et organisations (Alliance française) qui ont participé à son élaboration.
Les illustrations fournies dans ce manuel sont principalement de simples dessins qui
agrémentent les explications des notions abordées dans chaque leçon. Elles ne sont pas
abondantes et ne représentent a priori que 25% du manuel contre 75% de textes. Nous
constaterons au fil de l’étude des manuels que l’image a pris une place beaucoup plus
importante avec le temps.
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La première séquence (Mauger bleu, pp. 2-3)
Les illustrations proposées dans cette leçon sont uniquement de petits dessins isolés de
tout contexte, en noir et blanc ; nous les retrouvons en début, milieu et fin de séquence et en
haut, milieu et bas de page. Le rôle de ces illustrations est uniquement documentaire et leurs
fonctions sont référentielle et métalinguistique.
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Un seul tableau, en noir et blanc, est recensé dans la leçon 1 ; son contenu est
purement grammatical. Aucune couleur n’est utilisée dans cette leçon. Nous constatons qu’il
y a autant de textes que d’images et que le rôle du texte est de complémenter l’image.
Les différentes leçons ne débutent ni ne se clôturent jamais par des pages spéciales,
nous entrons directement dans le vif du sujet.
Cette dernière leçon est également constituée de deux pages. Le point de grammaire
qui y est proposé explique la topicalisation. Une seule image en noir et blanc y est présentée.
Il s’agit d’un livre dont la couverture reprend le titre Grammaire Française et une carte de la
France. Cet unique dessin, rappelant étrangement celui de la première séquence, se trouve au
milieu de la première page ; son rôle est symbolique et divertissant ; ses fonctions sont
référentielle et métalinguistique. Nous ne remarquons pas de connotation.
Comme pour la première leçon, il n’y a qu’un seul tableau, en noir et blanc, dont le
contenu est grammatical.
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Seul tableau grammatical de la dernière séquence (Mauger bleu, p. 178)
Les autres séquences sont tout à fait identiques aux deux précédentes. Il y a cependant
deux aspects à relever : la nette diminution du nombre d’images au fur et à mesure que l’on
avance dans les étapes du manuel, et la présence de couleurs au moment d’apprendre leur
nom (leçon 4).
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1.3. Synthèse grammaticale
Le Mauger bleu comporte à sa fin une synthèse grammaticale. Ces quelques pages,
austères, ne comportent pas d’illustrations mais énormément de tableaux. Ces derniers sont
exclusivement en noir et blanc, comme les titres et sous-titres. Il n’y a pas la moindre touche
de couleur dans cette partie-ci de la méthode.
1.4. Lexique
2. LA FRANCE EN DIRECT
La France en direct fut publié en 1969 et cible un public adulte. Ses auteurs utilisent
la méthode audio-visuelle mais aucuns supports tels que cassettes audio ou vidéo ne lui ont
été annexés.
De prime abord, nous constatons que le noir et blanc domine, que ce soit au niveau des
illustrations ou au niveau du texte. En fait, ce manuel n’utilise pour ainsi dire qu’une seule
couleur (orange pâle), si ce ne sont de rares exceptions comme au moment d’apprendre le
nom de couleurs par exemple. Il s’agit alors de couleurs de base vives. Dans l’ensemble,
cependant, nous observons une économie de la couleur (hormis l’orange), sans doute due au
coût qu’elle demandait en 1969.
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Couleur utile à l’apprentissage du vocabulaire (La France en direct, p. 49)
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Couverture du manuel (La France en direct)
Le manuel est divisé en vingt leçons et l’apprenant franchit un palier toutes les cinq
leçons. Il y a donc quatre paliers. Chacun de ceux-ci étant atteint, l’apprenant y découvre de
petites bandes dessinées sans phylactères l’obligeant à former des phrases. Nous concluons à
ce type d’illustration une fonction conative.
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Chanson folklorique française accompagnée d’une illustration (La France en direct, p. 203)
Les dessins sont en noir en blanc, mais des ajouts en orange pâle ont eu lieu. Ceux-ci
peuvent être des points d’interrogation indiquant les questions que se posent les personnages,
ou des cercles mettant en évidence certains éléments de l’image. La transcription phonétique
est également en orange pâle (comme toutes les indications phonétiques dans le manuel),
tandis que le reste du texte est inscrit en noir. Nous pouvons ainsi affirmer que 95% du texte
est écrit en noir et blanc et 5% en couleurs.
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La page suivante est consacrée à une leçon de prononciation et d’orthographe. Celle-ci
ne contient aucune illustration, uniquement du texte en noir et blanc et quelques indications
phonétiques en orange. Vient ensuite une page d’exercices où se situent, en son bas, trois
petites photos à contenu religieux, à savoir un mariage. On peut dire que ces images ont une
fonction conative puisque le but de l’exercice est d’imaginer ce que se disent les personnages.
Suite à cela, nous trouvons deux pages intitulées « Variations ». Elles ne contiennent
presque que des images représentant diverses situations. Les dessins y sont alternés avec des
photos. Ces pages ont pour but principal de fournir du vocabulaire aux apprenants.
Présence de dessins et de photos sur une même page (La France en direct, p. 7)
Enfin, la séquence se termine par deux pages nommées « Structures ». Elles présentent
une série de tableaux à fond gris, numérotés en orange et contenant des phrases inscrites en
noir. Leur rôle est d’enseigner l’ordre des mots en français. Aucune illustration ne parsème
ces pages finales.
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Page saturée de tableaux grammaticaux (La France en direct, p. 9)
Les images qui parsèment cette première leçon, peuvent avoir aussi bien une fonction
documentaire – lorsque le texte accolé leur est complémentaire – qu’une fonction
divertissante – lorsqu’elles sont elles-mêmes complémentaires au texte. En ce qui concerne
leur contenu, bien que nous ayons relevé un petit élément religieux, nous considérons qu’elles
représentent surtout la vie sociale et culturelle de la France. La francité est complètement
absente du manuel, ce qui donne l’illusion que le français n’est parlé que dans ce pays.
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2.2.4. Dernière séquence
Toutefois, comme nous le disions, deux pages ont été ajoutées à la fin de cette
séquence. En réalité, ce changement s’est produit depuis la onzième leçon, soit le deuxième
palier. Ces pages s’intitulent « Textes ». Il s’agit de textes continus où sont insérées de petites
illustrations orange mais vides de tout coloriage, dont la seule fonction est de divertir.
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Les dix premières leçons sont donc composées de huit pages chacune, tandis que les
dix suivantes en sont composées de dix.
Nous pouvons établir pour les dix-huit autres leçons du manuel un constat identique
aux deux leçons présentées ci-dessus. Les images à l’intérieur du manuel se retrouvent à la
même fréquence, et les pourcentages de photos et de dessins sont identiques que dans les
première et dernière leçons. Toutes les photos sont en noir et blanc, et la plupart des dessins
également. Nous avons juste découvert une infime portion de dessins en couleurs quand la
matière à enseigner l’exigeait, comme expliqué précédemment.
Le contenu des illustrations est avant tout socioculturel, et les fonctions phatique et
conative sont aussi présentes que dans les leçons détaillées ci-dessus. Demeurent, bien sûr, à
côté de celles-ci, les fonctions métalinguistique et référentielle. Enfin, il ne semble pas que les
images aient une connotation particulière.
2.4. Lexique
Un lexique termine le manuel. Il est composé de deux parties. La première est intitulée
« vocabulaire de classe » et occupe deux pages (pp. 210-211). Aucune couleur n’est utilisée
pour cette partie, ni dans le texte ni dans les illustrations. Celles-ci prennent deux tiers de la
double page et sont des dessins représentant des scènes ou objets de classe, donc
complémentaires au texte.
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Illustration à fonction métalinguistique dans la première partie du lexique (La France en direct, p. 211)
La deuxième partie du lexique est intitulée « Liste de mots » et occupe neuf pages. Il
s’agit de tous les mots présents dans les vingt leçons, auxquels sont joints une indication
permettant de les retrouver dans le manuel. Ils sont placés dans l’ordre alphabétique et notés
en noir et blanc, si ce ne sont ceux des pages de prononciation, notés en orange. Aucune
illustration n’est présente dans cette seconde partie.
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3. MÉTHODE ORANGE
La Méthode Orange est le seul manuel d’apprentissage du français que nous ayons
pour les années 1970. Sa cible est un public adolescent. Il mêle, dans son contenu,
illustrations couleurs et noir et blanc, avec une faible préférence pour les premières et une
plus marquée pour les dessins. La date justifie, au moins partiellement, le contenu des
images : objets techniques (enregistreur, pp. 2-3, télégramme, p. 70 ; téléphone, p. 96) ;
coiffure et style vestimentaire (p. 5, 37, 48-49, 96) ; culture (Belmondo, p. 11 ; émancipation
de la femme, p. 17 ; monnaie française, p. 67 ; U.R.S.S. + RFA/RDA + etc., p. 77), pour ne
citer que quelques exemples.
De manière assez sommaire, nous dirions que le dessin couleur domine nettement le
texte dans la première partie de l’ouvrage, à raison de 75%, et que, dans la seconde, le texte
atteint 50% de l’espace occupé.
1
Cf. page d’introduction du manuel
18
À l’inverse de celle présente dans les tableaux, la couleur des illustrations n’est, a
priori, jamais justifiée. De même, les dessins revêtissent surtout les fonctions référentielle et
métalinguistique et, en cela, contribuent à rendre l’apprentissage plus pragmatique et
divertissant mais ils ne sont pas essentiels. Le contenu des images relève principalement du
socioculturel et les situations, inscrites dans le quotidien, semblent inviter à la
communication.
La couverture du manuel est divisible en trois espaces distincts dont deux sont
nettement marqués.
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Couverture du manuel (Méthode Orange)
Sur dégradé bleu et centré en au haut de la page, le titre est inscrit en caractères noirs
(Méthode ... 1) et orange (... Orange ...). Le terme Orange est doublement connoté dans la
mesure où, à la couleur qu’il suppose, s’ajoute la forme du fruit redessinée sur base du O. La
sphère en dégradé orange qui occupe le centre de la page n’est pas sans rappeler le fruit, elle
aussi, mais de manière moins évocatrice. Sur fond azur, elle évoque davantage le soleil. Cette
dernière lecture de l’image est appuyée par la forme partielle de nuage qui délimite la
troisième partie. L’on voit sur celle-ci, en couleurs peu nuancées, une pièce désordonnée avec
trois jeunes gens en activité : deux filles apparemment ravies des bouquins qu’elles ont
sélectionnés sur l’étagère voisine et un garçon occupé à bricoler une maquette d’avion. La
signification globale de l’image reste assez obscure, de même que les liens entre ses
différentes parties.
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3.2.2. Organisation générale de l’ouvrage
Chaque leçon s’ouvre sur une illustration, souvent dessinée, aux couleurs pâles et peu
nuancées. La première présente sur une bande dessinée qui occupe deux pages et dont les
phylactères sont vierges ou occupés par une image symbolisant une posture énonciative
(exclamation ou questionnement), une compétence (vue, parole, audition) ou un objet du
monde (ballon de football).
L’histoire représentée est celle d’une jeune fille se rendant dans le magasin de matériel
audio-visuel Paris Musique afin de s’y procurer l’enregistreur qu’elle voit en vitrine.
Accueillie par un vendeur souriant qui approche l’objet et lui propose de le tester, elle passe
ensuite à la caisse et rejoint un ami, intrigué, auquel elle montre le fonctionnement de
l’appareil et offre une démonstration. Les deux pages en regard sont dépouillées de toute
indication textuelle autre que l’intitulé et les numéros de leçon et de page.
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La page suivante est un mémo, c’est-à-dire une page insérée dans chaque leçon et
ayant pour fonction de synthétiser, approfondir ou systématiser ce qui vient d’être acquis de
manière implicite par l’activité précédente. Il revient en l’occurrence sur deux de ce que nous
avons nommé, précédemment, les « compétences » : la vue et l’audition. Neuf vignettes
rondes, disposées en trois lignes/colonnes, mettent en scène deux, trois, voire quatre
personnages qui se parlent par image symbolique (œil, oreille). Les dessins sont du même
type que ceux de la bande dessinée qu’ils suivent. Le bas de la page est composé de cinq
dessins en noir et blanc mettant en scène deux personnages, un homme et une femme, se
rencontrant. À nouveau, les phylactères sont vierges.
Face au mémo, un dessin coloré d’une page présentant une famille – apparemment
celle de Sabine, la jeune fille qui a acheté un enregistreur deux pages plus tôt – dont un des
enfants salue Sabine, elle-même attendue par quelqu’un.
Cette leçon appelle au moins trois commentaires. Elle est courte et ne contient aucun
texte, sinon l’intitulé et le numéro de pages ; même les paroles des personnages, quand elles
sont présentes, sont traduites en images. Les phylactères vierges ont une fonction conative
intéressante puisqu’ils amènent l’apprenant, tout en l’encadrant strictement, à produire le texte
manquant. Le deuxième point qui a retenu notre attention est celui de ce qui est représenté. Si
le contexte est a priori générique et propice à la discussion, il véhicule, sinon des stéréotypes,
le reflet d’une époque. Ainsi, le vendeur, à l’avant du magasin (et des images) est un homme
et, à la caisse, en retrait, se trouve une dame. Par ailleurs, le manuel ne reflète aucunement la
mixité sociale ; il n’y figure aucune personne de couleur, par exemple. Enfin, la France, en
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général, et Paris, en particulier, sont deux incontournables (« Paris Musique », p. 2 ; Tour
Eiffel, p. 52 ; « Rue de Paris », p. 56 ; « France Matin », « Police de Paris », p. 111 ; Paris
symbole de l’arrivée, p. 40, 122), tandis que le reste de la francité ne fait l’objet que d’une
carte d’une demi page.
La dernière leçon est construite exactement comme la première, à savoir : une double
page de bande dessinée avec des phylactères vides ou occupés par une image symbolique ; un
mémo intermédiaire ; et une page de dessin pour la clôturer. Tout n’est toutefois pas
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identique, à commencer par le dessin, plus abouti, et la couleur, ici nuancée. À l’achat d’un
enregistreur dans la première leçon correspond un vol dans la dernière : une dame arrête un
homme en rue pour lui demander de récupérer une boîte qu’un passant tient à la main. Les
deux situations se rejoignent en ce qu’elles plongent l’apprenant dans la société et des
situations de communication. La boîte (rouge) dont il est question est le fil conducteur de la
leçon, qu’elle traverse en figurant à chaque page et remplissant ainsi une fonction phatique
peu représentée dans ce manuel. Nous sommes loin du cahier d’apprentissage qui
s’articulerait autour d’une histoire unique découpée en épisodes divers.
24
3.2.5. Autres séquences du manuel
L’évocation de ces rappels est aussi l’occasion de signaler que les tableaux sont,
généralement, de trois couleurs porteuses de sens (masculin - féminin ; phonétique). Les
dessins qui s’y trouvent, petits, nombreux et en noir et blanc, ne ressemblent pas à ceux qui
remplissent les leçons. Leur fonction y est, avant toute autre, métalinguistique.
25
3.4. Lexique
Pour la première fois dans le manuel, l’emploi de couleurs, dans deux illustrations, est
justifié. Les dessins, qui abondent dans le lexique (75%), sont majoritairement en noir et
blanc. Leur fonction est, comme on l’imagine, distinctement métalinguistique, puisque
associés au texte qu’ils représentent.
Cartes sur Table est un manuel paru quelques années seulement après la Méthode
Orange (1978), en 1981. Toutefois, leur proximité temporelle ne se traduit pas par un même
agencement de la page. Cartes sur table réintroduit, en effet, le noir et blanc et le texte, mais
ce dernier ne l’emporte par sur l’image quant à l’espace occupé. L’orange pâle est la seule
couleur présente et, accompagnée au gris, elle colore les dessins mettant en scène les
personnages récurrents du manuel. Elle intervient parfois comme contraste dans d’autres
illustrations, comme les annonces publicitaires. Aussi, cette couleur est celle de fond des
26
pages de gauche qui « sont utilisées comme déclencheurs d’apprentissage ». En cela, elles
rempliront une fonction, avant toute autre, conative.
27
4.2. Analyse du manuel
Étonnamment, la couverture est multicolore et ne reflète, par là, pas son contenu. Ni le
vert, ni le jaune (qui occupe tout le fond), ni le rose, ni le brun, ni le bleu n’apparaissent dans
l’ouvrage, pas même quand il est question des mêmes personnages que ceux représentés. Les
trois illustrations qui occupent cette première de couverture sont des dessins d’un homme qui
hésite sur ses paroles en s’adressant à une dame. Celui-ci est représenté avec une expression
du corps différente pour chaque proposition qui le traverse. La fonction phatique de ce
personnage est désormais annoncée, et confirmée par la troisième illustration, montrant
l’homme, en plus grand, désignant le titre du manuel de la main et prononçant son sous-titre.
La confirme aussi, la présence du personnage en quatrième de couverture.
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Enfin, il est difficile d’établir un lien entre le titre et les images représentées.
Cependant, l’explication est livrée aux premières lignes. « [Cartes sur table] parce
l’apprenant trouve dans ce seul volume, ouvertement et clairement, les éléments qui lui sont
nécessaires pour apprendre le français. »
Nous revenons rapidement sur l’architecture du manuel car tous les points ont déjà été
mentionnés. Il contient quinze unités de huit pages chacune et trois paliers de deux ou quatre
pages. En annexe figurent grammaire, enregistrements, exercices personnels et lexique. Aux
déclencheurs d’apprentissage des pages de gauche, correspondent les activités pédagogiques,
tant collectives que personnelles, des pages de droite.
La première unité s’ouvre sur l’une de ces pages de gauche. Figurent sur celle-ci
quatre photographies de personnes de culture différente qui se saluent.
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Les dessins de la page de droite y répondent et incitent chacun, eux aussi, à faire de
même. Le dessin du haut représente une situation de classe où les adultes sont ravis de se
saluer les uns les autres. Dessous, sur des dessins colorés (orange et noir, donc), deux des
personnages que nous rencontrerons régulièrement se saluent et se présentent l’un à l’autre. Il
n’y a pas encore trace de texte, sinon dans l’image ou légende de celle-ci.
Une carte schématique présentant la francophonie suit et, sur la page de droite, le rôle
métalinguistique de l’image se fait ressentir : cinq dessins indiquent cinq raisons d’apprendre
le français. Le contenu social reste au premier plan, et le culturel passe au second : comme
plaisir, notre personnage va voir un film bien français, vieux de quarante ans ; les touristes,
eux, ont choisi de visiter Paris.
Présentation de la francophonie et trois raisons (sur 5) d’apprendre le français (Cartes sur table, pp. 10 et 11)
Nous ne nous attarderons pas sur la page suivante qui offre un schéma explicatif du
fonctionnement de la méthode et ses renvois. La page de droite en regard ne contient aucune
image, sinon un stylo accompagnant la mention « Écrivez », qu’il symbolise.
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La disposition des images de la page de gauche suivante rappelle celle de la première
page : cinq dessins suivis répartis de manière à occuper toute la page. Le contenu semble
s’adresser directement à l’adulte aisé qui arriverait en France : taxi, réception d’hôtel, bar. La
page de droite qui ferme la leçon poursuit et clôt ce que les précédentes avaient entamé. Les
personnages qui s’étaient salués se disent « au revoir ».
La méthode procède beaucoup par encadrés pour isoler les éléments, qu’il s’agisse de
photographies (p. 8), de dessins (pp. 9 et 11) ou d’exercices de reconnaissance auditive (pp.
11 et 15).
Le constat est très proche de celui que nous avons fait pour la première unité. On y
trouve cartes, photos, dessins, tableaux, mais aussi des annonces publicitaires de périodiques
français et des dessins purement symboliques (pp. 124 et 126) à fonction conative prononcée.
L’un de ces deux dessins illustre le stéréotype du Français portant un béret. En revanche, une
seule illustration (dessin coloré noir et orange) est présentée pour l’ensemble des pages de
droites, dont trois sur les quatre, dès lors, ne contiennent que du texte.
31
4.2.5. Autres séquences du manuel
Les autres unités procèdent de la même manière. Nous souhaitons relever certaines
illustrations au contenu particulier : le voyage du pape en France (p. 32) ; Reagan victorieux
(p. 32) ; visite de la reine Élisabeth en Australie (p. 32). Il s’y trouve aussi des stéréotypes,
comme celui du Suisse inséparable de sa banque (p. 82).
32
4.3. Synthèse grammaticale
Partie de l’une des deux images présentes dans la synthèse grammaticale (Cartes sur table, p. 132)
4.4. Lexique
5. BONNE ROUTE !
Cette méthode date de 1988 et est destinée aux adultes et grands adolescents débutant
l´apprentissage du français. La date permet de justifier l’introduction de couleurs dans le
33
manuel, bien que l’ouvrage recoure encore aux photographies noir et blanc dans 50% des cas.
La date est aussi liée au contenu des images : nous retrouvons la mode vestimentaire, la
technologie, les voitures, etc. de l’époque.
Bonne route ! est une méthode communicative qui s’appuie sur un livre et sur une
cassette audio. Cette dernière habitue l’oreille au français parlé, tandis que le manuel favorise
l’apprentissage de la langue écrite et de sa grammaire.
La couverture du manuel est illustrée par l’image d’une route. Celle-ci mène au Mont
Saint-Michel, dessiné en arrière plan, symbole de la France. L’illustration est, présentement,
liée au titre (« Bonne route ! ») et dégage du sens : l’apprenant est mené sur la route de
l’apprentissage du français. L’apprenant ? En réalité, non. D’après l’avant-propos du manuel,
c’est le professeur qui est mené sur la route. En effet, nous y lisons :
« Je pense à ces dizaines de milliers d’enseignants qui, leur vie durant – parce qu’il faut bien vivre –,
enseigneront le français 50 ou 60 heures par semaine. […] C’est pour eux surtout, eux de qui dépend la
survie de notre langue demain, que nous avons tracé cette route. Qu’ils la suivent en confiance et en
conscience, elle conduira naturellement leurs étudiants aux niveaux des examens de l’Alliance […]. »
Philippe GREFFET, « Avant-propos » dans : Bonne route !, Paris, Hachette FLE, 1988, p.5
C’est donc bien aux enseignants de français langue étrangère qu’est destiné le manuel,
avant les apprenants.
34
Couverture du manuel (Bonne route !)
Bonne route ! débute par un avant propos, dans lequel l’auteur explique la raison
d’être de ce manuel. Le rédacteur y détaille également le véritable public auquel s’adresse ce
manuel, comme nous venons de le lire.
35
Carte de France et des départements d’Outre-mer (Bonne route !, p. 6)
En face d’elle, se tient une page d’introduction ; elle reprend les différents objectifs
poursuivis, etc. La page d’introduction terminée, débute la partie intéressante du manuel.
Après les 34 leçons, nous trouvons un mémento grammatical ainsi qu’un lexique. Le
manuel s’achève enfin sur une table des matières.
Les séquences ne débutent jamais par une page d’introduction, mais l’on y rentre de
pleins pieds.
36
La première étape comporte environ 60% d’images contre 40 % de texte. L’illustration
qui ouvre la séquence est présentée sous forme de « dessins suivis », tandis que toutes les
autres images sont soit des objets isolés, soit des vues uniques. Toutes les illustrations sont en
couleurs. L’on peut les classer en trois catégories : il y a, d’une part, les images multicolores
pâles, une série de petits dessins bleus d’autre part, et, enfin, une photographie couleur.
La seconde étape comporte, en plus de ce que nous venons de détailler, bon nombre de
photographies en noir et blanc.
Dans la première leçon, les images multicolores sont exclusivement placées en début
et en fin de leçon. Au milieu ne sont exposées que des images en dégradé de bleu. Le constat
n’est pas similaire pour la seconde leçon de l’étape en cours d’analyse, qui débute et s’achève
par des dessins bleus et des photographies en noir et blanc. L’intérieur de la leçon, elle,
comprend de petits dessins en couleurs.
Le texte est noir à 95 %, les 5% restant étant écrit en bleu. Cette couleur est une
constante à travers tout le manuel. Elle agit, en ce sens, en fonction phatique ; elle assure une
continuité au manuel. Nous sommes toutefois amenés à nous interroger sur l’emploi du bleu
plutôt qu’une autre couleur. Nous n’avons pas de réponse à cette question, le rédacteur du
manuel n’en livre pas davantage.
Le contenu des images met l’accent sur la dimension sociale et, accessoirement,
culturelle des Français. La France, elle, est présentée dès l’introduction. S’il n’y a plus de
37
cartes géographiques donc dans cette séquence, les allusions à l’Hexagone sont multiples.
L’on nous présente, par exemple, à la page 19 du manuel, une série de cartes d’identité et de
passeports français. La francité, quant à elle, n’est pas représentée dans cette séquence. Elle
l’est seulement à la fin de la dernière étape du manuel.
La séquence comporte des tableaux grammaticaux bleus. Ce sont les seuls qu’il est
possible de trouver dans la deuxième leçon. La première en comporte un autre,
supplémentaire, dans lequel sont inscrits différents prénoms français, masculins et féminins.
Ce dernier tableau est riche en couleurs, ce qui le met en marge de ceux qui organisent les
faits de langue.
Le manuel est doté d’une page de bilan, retrouvée à la fin de chaque séquence. (Pour
rappel, une séquence équivaut à deux leçons). Ce bilan, bleu à 40%, s’étale sur deux pages. La
première page concerne la première leçon, la seconde la leçon numéro 2. Cette synthèse
évoque les points grammaticaux rencontrés dans l’étape mais elle ne les présente plus, que ce
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soit sous forme de tableaux ou autrement. Elle rappelle également le vocabulaire vu et
propose ensuite 5 exercices sur les acquis.
Cette synthèse n’est pas non plus pourvue d’illustrations. L’on trouve, toutefois, de
petits jeux comme celui-ci :
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La francophonie (Bonne route !, p. 233)
L’apprenant ne peut discerner des images qu’au début et à la fin de l’étape, les deux
pages intermédiaires n’en comptant aucune. Elles disposent néanmoins de tableaux
grammaticaux (bleus).
Les illustrations sont toutes dénotatives et leur contenu est à la fois social et culturel.
Elles sont toujours inscrites dans un rapport de complémentarité au texte, en ce sens qu’elles
viennent illustrer les propos. Les fonctions distinguables sont seulement au nombre de deux.
Ce sont encore les fonctions référentielle et métalinguistique que nous retrouvons dans cette
ultime séquence du manuel.
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Image présentant la société (Bonne route !, p.236)
De manière générale, Bonne route ! présente des images assez pauvres en contenu.
Nous ne distinguons pas de stéréotypes, ni quelques clichés typiques à la France ou la
francité.
Les autres séquences font l’objet d’un constat en tous points identiques aux deux
séquences analysées. La seule remarque utile à préciser a trait aux nombres d’illustrations,
sans cesse décroissant dans cette méthode. Au départ, nous dénombrions près de 60%
d’images, 40% de texte. Après quelques séquences, les chiffres s’inversent. L’on compte alors
60 % de texte pour 40% d’images.
41
5.3. Synthèse grammaticale
5.4. Lexique
Il n’y a ni images ni tableaux dans cette ultime partie du manuel. La couleur (bleue) se
résume aux 26 lettres de l’alphabet trouvées en début de colonne.
42
6. GRAND LARGE
Grand Large (1988) est spécialement conçu pour un public d’adolescents et d’adultes ;
il s’agit d’une méthode communicative, reflet de son époque en ce sens qu’elle suit les modes
de son temps (coupes de cheveux, tenues vestimentaires, stars (Belmondo,…), moyens
techniques,…).
Les illustrations sont essentiellement des photos en couleurs et des dessins. Mais de
temps à autres, nous retrouvons des bandes dessinées, des publicités,… La gamme des
couleurs utilisées est variée. Lorsque les illustrations sont coloriées manuellement, les
couleurs sont plus nuancées alors que lorsqu’elles sont informatiques, elles restent assez
basiques (ex : carte géographique).
Cette méthode est composée d’un livre pour l’élève, d’un guide pour le professeur et
de deux cassettes pour la classe.
En ce qui concerne l’image proposée sur la page de couverture, elle représente une
course de voiliers ; le titre, « Grand Large », occupe un tiers de la page et est inscrit en
oblique. Nous retrouverons cette photographie à trois reprises dans le manuel ; à mesure que
l’apprenant progresse, la photo s’étend. La page d’ouverture de la première étape est ainsi
ornée d’un tiers de la photo, celle de la deuxième étape est agrémentée des deux tiers, et,
enfin, la troisième étape recoupe l’entièreté de la photographie. Toutes les unités tournent
autour d’un même thème : la course de voiliers. La présentation des personnages en début de
manuel et leur évolution au fil de l’ouvrage permettent à l’élève de se familiariser plus
rapidement avec le concept de cette méthode.
43
Couverture avec un lien sémantique entre le titre et l’image (Grand Large )
Grand Large est composé de 220 pages et respecte le format A4. Il est structuré par :
- un avant-propos
- une table des matières
- douze unités regroupées en trois étapes principales. Chaque étape se clôture par un
bilan (moment d’évaluation, proposition d’exercices de contrôle pour faire le point
sur les acquisitions et les consolider) suivi d’une escale (ensemble de documents
authentiques rassemblés autour d’un thème motivant et qui met en valeur de
nombreux aspects de la civilisation)
- un précis grammatical.
L’avant-propos nous informe sur les projets et les compétences visés. Il nous précise
que Grand Large
« […] offre aux enseignants et aux apprenants les moyens de construire une réelle compétence de
communication : il développe la prise de conscience linguistique au travers de situations de
communication variées et d’activités originales qui poussent les apprenants à être actifs. Pour renforcer
leur motivation, un fil conducteur a été choisi : une course de voiliers dans le volume 1 et une croisière
dans le volume 2. » (Grand Large 1, p. 2).
44
Les illustrations données dans ce manuel sont très nombreuses. Elles représentent à
première vue 50% des pages. Elles sont de différents types et presque toujours en couleurs :
photos, cartes géographiques, dessins…
45
Illustration en noir et blanc (Grand Large, p. 8)
Le manuel propose une grande série de tableaux en couleurs et en noir et blanc, leur
contenu est généralement grammatical et parfois chiffré. Les textes sont toujours en noir et
blanc et représentent 60% du manuel contre 40% d’images. Le texte complète de temps à
autre l’image mais l’image peut aussi être complémentaire du texte.
Comme pour toutes les autres unités, Grand Large introduit cette dernière séquence
par une photo en couleurs. En regard de celle-ci, nous sont donnés une carte dessinée et
coloriée manuellement, ainsi qu’un tableau noir et blanc.
46
La troisième étape du manuel est composée de quatre séquences. L’ultime leçon
reprend des photos, des dessins, des images publicitaires, des bandes dessinées et des cartes
géographiques, de couleurs pâles et vives. Nous les percevons en début, milieu et fin de
séquence et sur l’ensemble des pages (haut, milieu et bas de page). Les illustrations en noir et
blanc, de leur côté, emploient moins de place ; elles occupent seulement le centre de l’unité et
le bas de la page.
La présentation des illustrations se fait en vue unique ou sont des objets isolés. Leur
rôle est documentaire et divertissant et leurs fonctions sont référentielle et métalinguistique.
Leur contenu est à la fois social et culturel mais dépourvu, a priori, de connotation. La France
n’est pas du tout abordée dans ce chapitre.
Carte géographique en vue unique, sans accent particulier sur la France (Grand Large, p. 171)
Les tableaux sont peu nombreux. Comme dans la première unité, le texte y est inscrit
en noir et blanc. De manière générale, le texte qui compose la séquence sert de support à
l’image, mais des rapports inverses ne sont pas pour autant à exclure.
Les autres séquences sont tout à fait identiques aux deux précédentes. Il n’y a aucune
différence particulière à relever.
47
6.3. Synthèse grammaticale
Grand Large est pourvu d’une synthèse grammaticale. Entièrement en noir et blanc,
elle reprend en une dizaine de pages les différents faits de langue rencontrés au fil des
séquences. Cette partie du manuel comprend quelques tableaux, en noir et blanc. Les titres et
sous-titres sont également dépourvus de couleurs. Ce bilan n’offre par ailleurs aucune image.
6.4. Lexique
Le lexique se différencie peu de la synthèse grammaticale. À son tour, elle n’est faite
que de texte ; titres, sous-titres et mots de vocabulaire sont écrits en noir. Nous n’y décelons
aucune illustration.
7. ESPACES
Espaces est une méthode communicative pour adultes et grands adolescents, publiée
en 1990. Elle s’appuie, outre le livre de l’élève, sur deux cassettes audio, un cahier
d’exercices et un guide pédagogique. Épais de plus de deux cent pages où la couleur domine
nettement, il renferme une grande quantité de dessins et de photos dont le rôle, le contenu et la
fonction de la communication varient. Vives dans la plupart des cas, les couleurs contribuent
à la clarté de la mise en page. Le contraste qu’elles offrent, par exemple, dans les tableaux,
rend l’information plus accessible ou la fait tout au moins mieux ressortir.
48
7.2. Analyse du manuel
La couverture du manuel est une photo d´un ciel aux couleurs sombres (bleu et rouge)
et vives (jaune). Le contraste fait sens ; le lever du soleil connote, notamment, le début de
quelque chose dont on sait qu’elle aboutira, et le ciel suggère l’espace, la liberté, la
découverte. Le titre est en blanc avec deux lignes rouge sur la lettre A. Au milieu de la
couverture, à droite, est indiqué, dans un cadre rouge encore, le numéro 1 nous indiquant le
niveau du public auquel s’adresse le manuel.
49
7.2.2. Organisation générale de l’ouvrage
Le sommaire présente douze dossiers de treize pages, chacun divisé en cinq sous-titres
et développant les cinq grands axes détaillés en début d’ouvrage, que sont « Notions »,
« Actes de parole »s ; « Grammaire » ; « Phonétique » ; « Fonctionnement des textes » ;
« Aspects socioculturels ». De plus, les dossiers sont rigoureusement structurés en trois fois
quatre pages. La première série vise à « fournir […] tous les éléments linguistiques
nécessaires à la suite », la deuxième à la lecture et à l’écriture, la troisième à la langue parlée.
Chaque dossier est introduit par une page spéciale constituée d’un titre en blanc sur un
fond de couleur variable et d’une photo « artistique » de ciel en arrière plan.
La page d’introduction, comme on peut le voir ci-dessus, est une page dédiée à cet
effet et ne comportant pas de blanc.
Dans le premier dossier, l’espace occupé par les illustrations l’emporte, à raison de
75%, sur celui qu’habite le texte. L’intégralité du texte, hormis certains titres, est en noir, de
50
même que les trois petites images symboliques de la page d’ouverture : un livre
(Informations/préparation) ; un casque (Paroles) ; et une pointe de stylo (Lectures/Écritures).
Exemple d’un titre en couleur ; Exemple d’un titre en noir et blanc (Espaces, p. 16 et p. 8)
Toutes les photos et tous les dessins (sauf ceux évoqués ci-dessus et quelques
photographies d’archives) sont en couleurs vives, de même que les tableaux. Ces derniers
apparaissent en assez grand nombre. Ils sont généralement bicolores et contiennent du texte
noir uniquement, doublé d’un jeu sur les grasses. Le titre du tableau est inscrit en blanc sur
surlignage noir. Le contenu varie entre grammaire, phonétique ou données chiffrées.
Les illustrations remplissent des rôles très diversifiés ; certaines sont documentaires
(éléments qui nous rapportent à la réalité de l´époque), d’autres symboliques (logos
publicitaires), d’autres encore divertissantes (bandes dessinées). Quant aux fonctions de la
communication, on peut souligner l’abondance de métalinguistique (parce qu´on fait référence
à la langue comme sujet de travail), de référentiel (on connaît par l´image) et de phatique (le
51
contact se maintient à chaque leçon, par une bande dessinée, où le personnage présente des
situations réelles).
Dans la première séquence, les illustrations sont orientées vers le social et le culturel ;
il est surtout question de personnes adultes qui organisent ou sont impliquées dans diverses
situations de communication. Le contenu de type économique est, lui aussi, présent
puisqu’une scène a lieu dans une banque. Toutefois, l’aspect économique n’est pas marqué
dans cette image mais dans celle d’un chèque, quelques pages auparavant.
La France est le lieu ou s’accomplissent les diverses actions. La francité, quant à elle,
n’est pas encore mentionnée.
52
L’action se déroule en France (Espaces, p. 17)
Enfin, les deux premières pages de la troisième partie (Lectures/Ecritures) sont des
pages sans blanc au fond orangé. Au vu de l’ensemble du manuel, on peut en déduire une
certaine régularité (jusqu’au dossier onze) et, par là, la fonction phatique de la couleur.
Le dernier dossier diffère du premier en quelques points. Présentant mai 1968, il met
en scène du contenu sociopolitique. Les photos, des images d’archives, sont en noir et blanc.
53
Carte sociopolitique (Espaces, p. 170)
Enfin, la dernière leçon entre dans une régularité entamée dans le deuxième dossier,
celle du feuilleton « Mémoires d’ordinateur ».
Le constat qui a été proposé vaut pour les autres séquences également. Alors que la
France continue à être illustrée à plusieurs reprises, il n’est fait qu’une minuscule place au
reste de la francité : deux pages à propos de la ville de Québec (pp. 58-59) seulement.
54
Évocation de la ville de Québec (Espaces, p. 58)
7.4. Lexique
Il n’y a aucune illustration dans le lexique non plus. Le vocabulaire y est classé
alphabétiquement et traduit en cinq langues (Anglais, Allemand, Espagnol, Italien et Grec).
Chaque mot est accompagné du numéro de la page à laquelle il apparaît.
8. FRÉQUENCE JEUNES
Fréquence Jeunes est un manuel qui date de 1994. La date est importante, elle permet
de justifier la présence de couleurs dans le manuel, retrouvées à la fois dans certains titres et
dans la grande majorité des images. Elle permet également d’expliquer le contenu de certaines
illustrations, comme nous le verrons par la suite.
55
Le manuel cible un public particulier, de jeunes adolescents ; il s’appuie sur la
méthode communicative. L’ouvrage s’accompagne d’une cassette audio destinée à l’élève,
tandis qu’une cassette vidéo est fournie au professeur.
Cette idée se voit confortée par le titre du manuel, « Fréquence Jeunes », inscrit en
blanc. Nous ne pouvons toutefois pas parler de titre en noir et blanc, pour cette raison que
56
l’intérieur de certaines lettres est colorié en orange, en bleu,… De même, le point sur le « J »
est substitué par un rond plein vert. Ce titre est accompagné d’un sous-titre vert : « méthode
de français » est accolé au « Fréquence Jeunes ». Le numéro de la méthode – en l’occurrence
le premier – est écrit dans cette même couleur et est situé dans le coin inférieur gauche de la
page. Le coin inférieur droit de la couverture est occupé par le nom de l’édition, inscrit en noir
sur fond vert.
Fréquence Jeunes s’ouvre sur un avant-propos, dans lequel les auteurs développent
leurs objectifs. Les quelques lignes nous informent d’une série d’éléments relatifs au contenu,
comme la mise en avant de ce qui rassemble les adolescents « par-delà les frontières : le
besoin de copains, l’amour de la musique et l’envie d’affirmer sa personnalité » (p. 3). Nous y
apprenons également que « le reportage photographique a été préféré au dessin pour mieux
plonger les élèves dans la réalité française [et qu’une] bande dessinée a été spécialement créée
pour leur divertissement. » (p. 3). Continuée dans chaque séquence, cette dernière se veut être
un élément phatique du manuel.
L’avant propos est suivi d’un sommaire. Ce dernier présente les 48 leçons du manuel
et leur répartition en 12 séquences. Chaque séquence comporte 4 leçons spécifiques,
ordonnées de la même façon : une première leçon appelée « Bande FM », une seconde dite
« magazine », une troisième « Bande FM », et, enfin, une dernière nommée « Loufoque » ;
elle présente sous forme de bande dessinée les aventures d’un même personnage, Émile
Loufoque. Chaque séquence se termine sur un bilan des acquis.
57
8.2.3. Première séquence
a. Page d’ouverture
Une page spéciale ouvre la première séquence. Il s’agit d’une grande photographie
couleur, couvrant la totalité de la page. Elle représente la Tour Eiffel illuminée à la tombée de
la nuit. En son sommet se trouve le titre de la séquence : « Le monde en français ». La
connotation qui se dégage de cette image, est très forte. D’emblée l’on associe le français à la
ville de Paris. Prise en son pied, la vue qui nous est offerte de la Tour Eiffel affirme le
prestige du monument et, par association, celui de la langue française qui lui est rattachée.
Il n’y a pas d’autres textes que le titre cité, écrit de manière semblable à celui lu en
couverture. Pour rappel, il s’agissait d’un titre blanc ornementé de ronds colorés pleins. En
gardant la même police d’écriture pour introduire chaque nouvelle séquence, le manuel traduit
un désir de continuité. Ce procédé est nommé par Jakobson « fonction phatique ».
b. Contenu
58
Les illustrations repérées dans cette première séquence sont nombreuses et de genres
différents : dessins, photographies, images publicitaires, cartes géographiques et une bande
dessinée. Un type d’images n’a pas de place propre dans la séquence ; l’on peut trouver
n’importe quelle illustration n’importe où au sein de l’étape. Nous constatons, de même, qu’il
n’y a pas plus d’illustrations au début de la séquence qu’à la fin, ni en son milieu, comme
nous n’en distinguons pas davantage dans le haut que dans le bas d’une même page. Les
images sont donc réparties de manière équilibrée dans l’étape.
Photographie, dessin, carte de France (Fréquence Jeunes, pp. 10, 15, 17)
Extrait de la bande dessinée, image publicitaire (Fréquence Jeunes, pp. 16, 17)
Toutes les images sont en couleurs, aucune n’est en noir et blanc. Les illustrations ne
sont jamais monochromes mais multicolores. Le rendu des couleurs, en revanche, n’est pas
uniforme : si chacune des photos rencontrées est vive, certains dessins sont plus pâles que
d’autres.
Les images se présentent toujours d’une certaine façon. Nous n’avons jamais affaire à
des schémas ou à des vues éclatées dans le manuel, mais seulement à des vues uniques ou à
des objets isolés. Leur rôle est essentiellement documentaire et divertissant, bien qu’une
fonction symbolique ne soit pas toujours à exclure, comme c’est le cas pour la France dotée
d’un béret (cf. ci-dessus). C’est là, par ailleurs, le stéréotype du Parisien.
59
Quant aux fonctions de la communication que ces illustrations exercent (cf. schéma de
Jakobson), nous ne repérons que les fonctions référentielles et métalinguistiques. Chacune des
images renvoie soit à la réalité – c’est le cas de toutes les photographies notamment –, soit
traduit dans un autre langage ce que le texte vient de formuler. L’exemple le plus évocateur,
dans cette première séquence, n’est sans nul doute celui-ci :
Le contenu des illustrations diffère énormément selon le sujet des leçons. La première
étape, dont le thème est « Bonjour », comporte essentiellement des images qui mettent en
scène la rencontre de deux personnes. La seconde s’intitule « Le monde en français » et
présente une carte des pays où l’on parle le français, ainsi que de nombreuses photos parmi
lesquelles il convient de distinguer celles qui présentent des monuments de France. Cette
leçon est la seule où il est question de la francophonie ; le texte qui lui est adjoint, toutefois,
n’apporte aucune explication sur la francité, mais uniquement sur la France.
60
La troisième leçon de cette première séquence porte le nom de « Les voilà ! » ; y sont
proposés différents dessins et photos d’individus en vue de les décrire. Ici, l’accent est
principalement mis sur le physique des personnes : une femme aux longs cheveux blonds, un
homme aux cheveux rasés bruns, etc. Il n’est pas pour autant légitime de parler, dans ce cas,
de stéréotypes, car sont présentés encore bien d’autres femmes et hommes aux coupes et
couleurs de cheveux diverses.
Enfin, la quatrième étape évoque le début des aventures d’« Émile Loufoque ».
Chacun des personnages y est présenté, le tout dans un cadre simple, à savoir un coin de rue
puis l’intérieur d’un taxi. Il ne s’agit cependant pas de n’importe quel taxi ! Alors que nous
avons vu que le manuel datait de 1994, nous sommes surpris de voir que le type de voiture
proposée est une automobile du début des années 1980 environ. Nous reviendrons sur ce
décalage temporel dans la suite de notre analyse.
Le contenu des images rejoint tant le domaine de la société que celui de la culture.
Nous pouvons éventuellement percevoir un peu de politique, si l’on classe la carte de la
francophonie dans ce domaine. Pour notre part, nous jugeons préférable de la ranger parmi le
socioculturel. Nous nous accordons, en revanche, pour affirmer qu’il n’y a aucune illustration
aux caractères religieux et économique parmi celles passées à la loupe. Chacune des images
se veut dénotative ; il serait osé de parler de connotation au sujet de l’une d’entre elles.
Intéressons-nous aux tableaux à présent. Leur nombre est assez élevé ; nous en
comptons dix, répartis sur huit pages. Parmi eux, six sont de couleurs jaune et gris. Leur
contenu est purement grammatical. Du reste, nous discernons encore deux tableaux
monochromes bleus qui abordent la question de l’accent tonique en français, et enfin un
dernier, sans fond particulier, reprenant quelques statistiques sur les langues pratiquées en
Europe.
61
Tableau grammatical (Fréquence Jeunes, p. 14)
Si nous consentions à nous intéresser, enfin, au texte de cette première séquence. Il est
entièrement écrit en noir, pas un seul mot n’est en couleurs si ce ne sont les titres des leçons
deux et quatre. Les numéros de séquence, quant à eux, sont inscrits en blanc sur fond rouge,
vert ou bleu. Le texte occupe à peu près 40% de la page, tandis que les images s’y étendent
sur 60% environ. Il y a donc un tantinet plus d’images que de texte dans cette première
séquence, bien que l’illustration ne soit jamais que complémentaire au texte, exception faite
de la bande dessinée. Cette dernière s’inscrit dans un rapport d’équivalence au texte.
c. Page de bilan
Nous remarquons la présence d’une page spéciale de clôture. Cette dernière est
entourée d’un cadre blanc, cela n’est donc pas une page entièrement en couleurs. Le titre est
écrit en blanc sur fond orange, tandis que la page se divise en deux colonnes de couleurs vert
et jaune pâles. La colonne de gauche (verte) reprend les « Maintenant, vous pouvez… », celle
de droite (jaune) reprend « Vous savez utiliser… » (p.18). Les sous-titres et explications qui
suivent sont exclusivement écrits en noir.
62
Page de bilan (Fréquence Jeunes, p. 18)
Il n’y a pas de tableaux dans ce bilan grammatical, pas plus que de photographies,
mais l’on distingue en revanche deux dessins en couleurs. Ceux-ci sont de couleurs pâles, et
représentent une jeune fille entourée de multitude d’objets différents. À droite se trouvent des
objets liés aux loisirs, à gauche les affaires scolaires telles un cartable, un cahier, une latte,
etc. Pour ce qui a trait à la vue des images, il s’agit dans les deux cas « d’objets isolés ». Elles
ne sont pas documentaires, ni symboliques et n’ont strictement aucun lien avec le texte. Ce
sont des dessins placés pour divertir et agrémenter l’apprentissage : leur unique fonction est
référentielle. Ils ne reformulent aucune parole, contrairement aux images rencontrées au fil de
la séquence. Nous ne pouvons ainsi leur octroyer la fonction métalinguistique. Ils ne sont pas
davantage connotatifs, étant donné qu’il n’y a de sens particulier qui en émane.
La proportion texte-images est, sur cette page-ci, de l’ordre des 75% pour le texte
contre 25 % seulement d’images.
63
8.2.4. Dernière séquence
a. Page d’ouverture
Comme ce fut le cas pour la première séquence, une page spéciale ouvre cette dernière
étape du manuel qui comprend à son tour quatre leçons. Il s’agit d’une page entièrement
colorée. Aucune trace de bords blancs n’y est perceptible. La photographie qui la couvre,
représente des chevaux qui courent dans une plaine.
En haut de la page, se trouve un titre écrit en blanc et décoré de ronds colorés. Cette
pratique n’est pas neuve, nous la rencontrons pour la troisième fois depuis le début de
l’analyse du manuel (fonction phatique). Cette séquence s’intitule « Des animaux et des
hommes ». S’il y avait une forte connotation dans la page d’introduction de la première
séquence, il semble n’y avoir dans la présente que de la dénotation.
b. Contenu
64
Il n’y en a pas non plus davantage en haut qu’en bas des pages. Elles sont donc réparties de
façon homogène dans le manuel. En revanche, l’on ne discerne aucune illustration en noir et
blanc, comme ce fut le cas pour la première étape.
Les images ne sont représentées que par des vues uniques ou des objets isolés. Leur
rôle est prioritairement le divertissement, mais une facette documentaire n’est pas négligeable.
La fonction de ces illustrations est référentielle et métalinguistique.
Le nombre d’images à la fonction métalinguistique est moindre que celui observé dans
la première séquence. Alors que nous en trouvions presque à toutes les pages au
commencement du manuel, les dessins qui reformulent ce qui est dit, sont en nette diminution
à présent.
Au contraire, s’il existe un aspect du manuel qui reste constant entre la première et la
dernière page de Fréquence Jeunes, c’est certainement le contenu des images. Nous avions
évoqué préalablement la fascination pour les domaines de la culture et de la société. Cette
étape semble confirmer nos propos, puisque les aspects politiques, économiques et religieux
sont absents de cette séquence, comme ils l’étaient dans la première.
65
L’aspect culturel est mis en avant par la présentation de la licorne, animal fabuleux
issu des contes occidentaux. La dimension sociale est, elle, tout à fait retrouvée dans l’image
de l’enfant rendant un service à l’homme âgé (insérée supra).
Nous avions émis préalablement l’hypothèse d’un décalage entre les objets exposés
dans la bande dessinée et l’année de publication du manuel (1994). Nous avions pris pour
exemple le vieux taxi. Cette idée se voit renforcée présentement ; deux autres indices
confortent notre pensée : un téléviseur noir et blanc du type année 1960-1970, et un téléphone
datant des années 1910 !
Le manuel ne suit donc pas l’évolution technologique. Fréquence Jeunes présente des
appareils qui ne sont pas d’époque.
66
but n’est pas de faire une réelle publicité pour un concert européen de musique, mais
seulement d’illustrer le dialogue précédant l’image.
Les tableaux sont, cette fois encore, très nombreux dans cette dernière séquence. Ils
sont tous en couleurs. Nous en dénombrons huit au total, répartis sur huit pages. Leurs
couleurs varient selon le contenu. Ainsi, nous avons trois tableaux grammaticaux aux teintes
jaune et grise, trois autres relatifs à la prononciation en bleu et noir, et un dernier sans fond
particulier comportant des chiffres. Celui-ci est de couleur verte ; nous n’en avons pas encore
rencontré de pareils. Il comprend différents termes de vocabulaire qui peuvent s’avérer utiles
à l’apprenant.
67
Tableau lexical (Fréquence Jeunes, p. 131)
Enfin, pour ce qui est du texte, il n’y a que des mots inscrits en noir ou,
éventuellement, en blanc. Aucun titre n’est en couleurs, excepté ceux chapeautant les leçons
deux et quatre. Le rapport images-texte se fait, ici, dans des proportions de type 60%
d’images pour 40% de texte seulement. Ce sont les mêmes pourcentages que ceux observés
dans la première analyse séquentielle.
c. Page de bilan
Comme pour la première étape, nous remarquons la présence d’une page spéciale de
clôture succédant aux quatre leçons. Cette dernière ressemble comme deux gouttes d’eau à
celle observée préalablement : elle est en couleurs et entourée d’un cadre blanc, le titre est
écrit en blanc sur fond orange, le contenu de la page se répartit en deux colonnes. Le fond de
la colonne de gauche est vert pâle, celui de droite est jaune pâle. Les titres et contenus des
rubriques n’ont pas changé entre la première et la dernière étape : nous retrouvons les intitulés
« Maintenant, vous pouvez… » et « Vous savez utiliser… » (p. 132) écrits en noir. Les sous-
titres et explications qui suivent sont exclusivement inscrits en noir également.
Les tableaux sont absents dans ce bilan grammatical, de même que les photographies.
Il nous faut toutefois noter la présence de cinq petits dessins représentant des photos de
vacances ; ils n’ont aucun rapport avec le contenu grammatical du dessus. Leur agencement
sur la page est ainsi fait qu’on penserait voir des photos étalées sur une table. Parmi ces
dessins, quatre sont de couleurs pâles, tandis que nous trouvons, pour la première fois dans le
68
manuel, une image en noir et blanc. Ces photos arborent un peu la multiculturalité, puisque
nous pouvons percevoir un Asiatique, notamment, avec la tour Eiffel en arrière plan. Sur une
autre illustration, nous sentons la connivence que partagent deux jeunes, l’un Africain, l’autre
Français. Ces images jouent ainsi un rôle à la fois divertissant et documentaire, voire même
symbolique pour certaines d’entre elles. Leur fonction est référentielle, uniquement ; il n’y a
pas lieu de voir dans la présente trace d’un métalangage quelconque, au sens où ces dessins
viennent seulement agrémenter la lecture.
Le constat que nous pouvons établir à leur propos, reste similaire à tout ce que nous
avons observé préalablement, à quelques différences près.
69
l’image d’une vieille photo de famille pendue dans le salon de ses arrières grands-parents ? Il
s’agit d’une photo de ce type présentée ici.
Un peu plus loin en parcourant le manuel, nous tombons nez à nez avec une séquence
traitant d’économie (p.89). Quelques images de pièces et de billets français – l’euro n’existait
pas encore – sont montrées aux apprenants. En face de celles-ci, nous pouvons lire une
nouvelle aventure d’Émile Loufoque. La bande dessinée a elle-même trait au registre
économique : Émile souhaite offrir un cadeau d’anniversaire à son neveu, et casse son cochon
rempli de pièces de monnaie. Fréquence Jeunes aborde ainsi, à un moment de l’apprentissage,
l’aspect économique. La dimension culturelle est à son tour présente dans cette même bande
dessinée. Le cochon à casser est une image bien ancrée dans la culture française ; nous
pourrions même la ranger parmi les stéréotypes culturels français. Qu’en est-il, au fait, des
stéréotypes rencontrés dans le reste du manuel ?
70
Joueur de basket-ball noir, stéréotypé (Fréquence Jeunes, p. 60)
8.4. Lexique
Fréquence Jeune s’achève sur douze pages de vocabulaire. Comme nous l’avons vu
pour la synthèse grammaticale, les pages consacrées au lexique sont ornées de blanc. Le titre
principal (« lexique ») est écrit en noir sur fond jaune, tandis que les lettres de l’alphabet sont
71
rédigées en blanc sur fond rouge ; les mots du lexique sont entièrement noirs, de même que
leur traduction en différentes langues.
9. NOUVEL ESPACES
Le Nouvel Espace s’adresse aux grands adolescents et aux adultes et date de 1995. Il
est très semblable aux manuels actuels. Il est agrémenté de photos, de dessins, de plans, de
tableaux, de publicités… La date est également le reflet de son temps car au sein même du
manuel sont données des photos d’artistes, de stars ou de champions sportifs de l’époque
(Alain Prost, Patricia Kaas, Sophie Marceau…). Les technologies en sont aussi une
justification ; en effet, à la page 76 de ce manuel, les élèves apprennent à lire le mode
d’emploi d’un magnétoscope alors qu’aujourd’hui, le lecteur de DVD a pris le pas sur cet
appareil.
72
9.2. Analyse du manuel
73
« récapitulation » qui constitue une sorte de synthèse des éléments vus
précédemment.
- un index des actes de parole (par exemple : comment accepter avec des
formules du type avec plaisir, mais certainement, d’accord)
- des stratégies de communication (excusez-moi, écoutez-moi, dis / dites,…)
- une carte de la France et une présentation de ses régions
- treize dossiers allant de 0 à 12
- les transcriptions des enregistrements
- un mémento grammatical
- un lexique.
Cette méthode a ceci de particulier qu’elle offre une continuité par sa bande dessinée
La roue tourne. Cette dernière apparaît dans chaque séquence et met toujours en scène les
mêmes personnages ; de sorte que l’apprenant peut se familiariser avec les protagonistes et
apprécier davantage leurs aventures.
Chaque dossier s’ouvre sur une page sans blanc, reprenant les objectifs qui suivront.
Ils sont rangés selon trois catégories, « Vous allez parlez de… », « Vous allez apprendre
à… », « Vous allez utilisez… ». Dans la partie supérieure de cette page d’ouverture, nous
retrouvons les pictogrammes mentionnés dans l’avant-propos - un livre (aspects lexicaux et
grammaticaux importants), un micro (compréhension et production orale), une plume de stylo
(compréhension et production écrite). Nous pouvons cependant conclure que la structure du
manuel reste extrêmement rigoureuse et que les images occupent une grande partie de
l’ouvrage.
Nouvel Espaces est la version mise à jour du manuel Espaces, paru quelques années
auparavant. De manière générale, aucune grosse modification n’a été apportée au contenu des
séquences, excepté une. Chaque étape comporte désormais une page bilan, inexistante dans
l’édition antérieure. Ces récapitulatifs sont tous dotés de deux rubriques de longueurs
inégales, nommées « Communication » et « Grammaire ».
74
9.2.4. Dernière séquence
9.4. Lexique
Il n’y a aucune illustration dans le lexique non plus. Le vocabulaire y est classé
alphabétiquement et traduit en cinq langues (Anglais, Allemand, Espagnol, Italien et Grec).
Chaque mot est accompagné du numéro de la page à laquelle il apparaît.
75
10. CAFÉ CRÈME
Café Crème est un manuel de 1997. Il n’y figure pas de noir et blanc et le dessin
l’emporte largement en nombre sur les autres types d’illustrations, notamment sur la photo,
qui occupe la seconde place. La méthode, adressée aux grands adolescents et adultes,
s’accompagne d’un cahier d’exercices, d’un guide pédagogique, d’un CD audio, d’une
cassette vidéo et de fiches d’activités.
Le type d’illustration est varié, de même que les couleurs. Il n’est, toutefois, pas aisé
de trancher entre pâle et vif. Nous serions tentés d’y voir un jeu sur les deux registres.
Dessins, photographies, cartes, etc. présentent la France, ses grandes villes, ses paysages, ses
territoires outre-mer, ses monuments, sa capitale mais le reste de la francité ne se voit pas
esquissé ailleurs que dans le dialogue.
Les titres sont généralement colorés (rouge, bleu, jaune) et les sous-titres de dernier
niveau noirs. La Boîte à Outils ne contient que des titres noirs
76
10.2. Analyse du manuel
Nous considérons le titre du manuel qui figure sur la couverture comme un titre inscrit
en couleurs, bien que blanc, du fait de l’illustration qui le compose. L’illustration est celle
d’une tasse de café, celle-ci connotant ce que le reste de l’image dénote, à savoir une terrasse
de restaurant où les gens discutent, observent ou lisent en buvant une boisson. Cela dit, mais
qu’importe, personne ne boit de café. La photo est en couleurs et met en scène des adultes
exclusivement.
77
Le manuel est articulé autour de seize unités divisées en quatre parties au terme
desquelles se trouvent quelques pages de civilisation. Les parties font l’objet d’une page
spéciale, au fond de photographie, en tête d’unités 1, 5, 9 et 13. Il y est signalé un sommaire
des unités contenues. Au sein d’une partie, au terme de deux unités, se trouve un bilan
revenant sur les acquis. Chaque unité (huit pages) est elle-même subdivisée en trois ; « se
succèdent la partie Découvertes (3 pages), la partie Boîte à Outils (3 pages), et la partie
Paroles en liberté (2 pages) ». Les parties Découvertes et Paroles en liberté rassemblent des
activités pédagogiques plus ou moins dirigistes. La Boîte à Outils comprend une page de
vocabulaire et deux de grammaire et toutes trois sont des pages beiges.
La première unité est précédée d’une unité 0 de trois pages en guise de bienvenue. Les
dessins y sont plus nombreux que dans les unités suivantes.
Chaque unité, dont la première, s’ouvre sur une photographie occupant le tiers
supérieur de la page. Alors que celle des autres unités a une fonction clairement
métalinguistique vis-à-vis du titre de celles-ci, la première n’entretient avec lui
(« Préférences ») aucun lien sémantique : l’avion représenté est davantage le symbole du
voyage, du changement de culture ou de langue.
78
Tiers supérieur de la première page de la première unité (Café Crème, p. 10)
Les illustrations occupent 75% des trois premières pages (Découvertes), 45% des trois
suivantes (Boîte à Outils) et 30% des deux suivantes (Paroles en liberté). Le dessin figurant
dans cette dernière partie, toujours en tête de double page et sur 2/3 de sa largeur totale, est
plus artistique que les « cartoons » des deux précédentes.
Les images de l’unité, dispersées sur l’ensemble de la page, sont divertissantes et ont
pour fonctions celles de représenter la situation ou l’objet mis en mots dans l’exercice. Dès
lors, leur contenu oscille entre objets et personnages. Les dessins sont présentés comme des
« objets isolés », sans arrière-plan autre que la page ni succession logique entre eux.
Les illustrations mettent en scène des adultes ou grands adolescents aux couleurs de
cheveux ou de peau variées. Les deux portraits photographiques et le dessin qui
l’accompagnent, en bas de troisième page n’est pas sans évoquer la France (le Petit Prince,
Laetitia Casta et Zinédine Zidane).
79
Les dessins de la Boîte à Outils, humoristiques pour la plupart, ne dérogent pas aux
fonctions métalinguistique et référentielle. La partie « Grammaire » s’appuie, outre les
illustrations, sur divers tableaux et encadrés. Ceux-ci ne jouent pas sur la couleur mais sur les
grasses, mettant en évidence le point grammatical dont il est question.
Le bilan des deux premières unités est une double page blanche, aux titres et textes
noirs. Il y figure quelques illustrations (40%) : deux dessins de type « cartoon » et deux
photographies. Leurs fonctions sont identiques à celles de la première unité.
80
10.2.4. Dernière séquence
Cette dernière étape est construite suivant le même canevas que les précédentes. Les
différences notables avec la première unité sont un passage de 50% à 40% d’espace occupé
par l’image et une présence moins marquée de tableaux dans la Boîte à Outils.
Il y a peu à dire du reste dans la mesure où, du point de vue de l’image, il est très
proche de la première unité.
Le stéréotype est peu marqué dans ce manuel. Peut-être la météo en est-elle un ? Une
carte indique du soleil au sud et de la pluie au nord. Nous n’osons trop nous avancer car la
géographie pourrait justifier le climat. Cependant, le choix délibéré ou la récurrence pourrait
être perçu comme une exagération.
81
10.3. Synthèse grammaticale
10.4. Lexique
Nous ne nous attarderons pas non plus sur le lexique, vierge de toute image. Les mots,
tous en noir et blanc, sont présentés en colonnes : français, anglais, allemand, espagnol,…
11. REFLETS
Reflets fut publié en 1999 et vise autant les grands adolescents que les adultes. La
méthode employée est communicative et nous remarquons que les auteurs ont voulu mettre en
évidence l’utilisation des nouvelles technologies, tant par les supports (cassettes audio et
82
vidéo, cd-rom) que par les signes indiqués en couverture. Il s’agit d’une méthode à dominante
orale.
À cette fin, la progression est rythmée par le visionnage d’un feuilleton. Le but des
auteurs est que les apprenants « se sentent dépaysés, amusés, intéressés, sécurisés et
motivés ». Le feuilleton souhaite donc conserver l’intérêt des élèves, susciter leur curiosité, en
leur diffusant la vie de personnages français. Ce feuilleton est donc un élément phatique, sans
doutes possibles.
Dès un premier regard dans le manuel, nous pouvons constater que les images sont
presque aussi présentes que le texte, mais que le nombre de photos est plus important que le
nombre de dessins. Toutes les illustrations sans exception sont de couleurs vives.
La couverture reflète bien le contenu du manuel. En effet, les textes sont déjà en
couleurs et peu de place est accordée au blanc. De plus, quatre petites photos, en couleurs
elles aussi, annoncent le contenu du feuilleton : il s’agit des trois personnages principaux et de
la Tour Eiffel, ceci connotant que l’histoire se passe à Paris. Enfin, les mots « civilisation »,
« images » et « modes de vie » écrits en fond de page renforcent, avec le titre « Reflets », la
volonté d’enseigner la culture en même temps que la langue.
83
Couverture de la méthode (Reflets)
Comme toutes les leçons du manuel, la première débute par une page introductive.
Celle-ci contient le titre de la leçon, « Etes-vous Français ? » ; une photo mesurant environ
trois centimètres sur huit, située au milieu de la page et centrée à gauche ; les objectifs de la
leçon et enfin les outils grammaticaux qui y sont utilisés. Le texte est écrit en blanc sur fond
bleu.
84
Image de la page d’ouverture (Reflets, p. 7)
La première leçon est constituée de cinq pages. La première double page comporte
quatre illustrations, deux par face. Deux dessins occupent la moitié de la première face. L’un
représente une journaliste canadienne, l’autre illustre un garçon et une fille qui se présentent.
Il s’agit d’images complémentaires au texte situé à côté et à fonction divertissante puisqu’ils
ne sont pas nécessaires à la compréhension du texte.
Les deux illustrations suivantes sont elles aussi complémentaires au texte qui les
accole et sont également de fonctions documentaire et divertissante. Mais il s’agit cette fois
des photos d’identité de deux acteurs ; l’un français (Gérard Depardieu) et l’autre
espagnole (Victoria Abril), mais chacune de ces deux stars apparaît comme le symbole de leur
pays.
85
Images documentaires et divertissantes au texte (Reflets, p. 9)
La dernière page comporte quatre photos : trois petites photos d’identité des trois
personnages du feuilleton, disposées les unes à côté des autres dans la partie supérieure de la
page, et une grande photo de scène de vie avec les mêmes personnages, située au milieu de la
page. Sous les photos d’identité se trouvent les fiches de présentation des personnages et c’est
là que nous pouvons peut-être apercevoir un stéréotype. Les deux personnages qui ont un
emploi, sont habillés classique, un tailleur pour elle et un costume pour lui, tandis que le seul
sans profession est vêtu d’un jeans et s’assied avec ses baskets dans le fauteuil.
86
Représentation de stéréotypes (Reflets, p. 12)
Les illustrations de cette première leçon sont parfois complémentaires au texte, parfois
le texte leur est complémentaire. Elles occupent environ 40% de la séquence et leur contenu,
uniquement social et culturel, met par moments en scène quelques stéréotypes. Quant aux
textes, ils sont à 90% écrits en noir et blanc. De nombreux tableaux aux fonds brun ou gris
sont également présents dans cette leçon. Leur texte, en noir, peut autant contenir de la
grammaire que du vocabulaire.
87
Images appartenant à la page d’ouverture des deux dernières séquences (Reflets, p. 205)
Cette dernière leçon n’est constituée que de deux pages et ne traite que du feuilleton.
Les trois quarts de la double page sont occupés par la retranscription de celui-ci, un huitième
par du texte en noir et blanc et le huitième restant par quatre petites photos tirées du
feuilleton. Il s’agit de scènes de vie concernant d’autres personnages. Elles sont nécessaires à
l’exercice puisque la consigne demande à l’apprenant d’imaginer les scènes suggérées par les
photos. Elles ont donc une fonction conative.
Six autres photos, numérotées, se trouvent sur cette double page. Les trois premières
sont situées sur la première face, les unes à côté des autres, et entrecoupent le dialogue sur le
milieu de la page. Il s’agit des trois personnages principaux du feuilleton, pris en gros plan
lors d’une discussion, chacun séparément. Les trois photos suivantes sont disposées de la
même façon, au milieu de la page suivante. Elles concluent le dialogue. Il s’agit des mêmes
personnages, mais photographiés ensemble. La dernière des trois photos est celle qui figure
sur la page d’introduction de la séquence. Ces six photographies, reflets de la réalité et
métalangage du film, jouent un rôle de divertissement.
88
Il reste un petit dessin en bleu et blanc représentant une télévision, au début de la
retranscription du dialogue. Symbolique, elle indique que le visionnage du feuilleton est
demandé.
Comme dans la première leçon, le contenu des images est à dominante sociale et
culturelle, et si la France est majoritairement représentée, la francité n’est pas oubliée pour
autant. À présent, les deux personnages travailleurs ayant tronqué leur costume ou tailleur,
nous ne repérons plus de stéréotypes dans cette dernière leçon.
Le texte occupe, quant à lui, environ 60% de l’espace par rapport à l’image, et est écrit
en noir et blanc pour 90%. Il est complémentaire à l’image comme l’image peut lui être
complémentaire. Mais contrairement à la première leçon, nous ne trouvons plus ici aucun
tableau. Aucune synthèse non plus ne clôture cette leçon.
Après l’analyse de ces leçons, nous pouvons conclure que Reflets ne suit pas une
structure très rigoureuse, le nombre de pages variant beaucoup d’une leçon à l’autre, ainsi que
son contenu.
Une synthèse grammaticale termine ce manuel, reprenant la théorie vue tout au long
de l’apprentissage. Le texte y est écrit en noir et blanc, excepté quelques éléments et titres en
couleurs. Cette synthèse contient en outre des tableaux de conjugaison, dont le texte est écrit
en noir sur fond blanc, si ce n’est la colonne du subjonctif présent dont le fond est brun.
89
Tableau grammatical fort coloré (Reflets)
11.4. Lexique
12. EXTRA !
Extra ! date de 2002. La date est importante ; elle permet de justifier la présence de
couleurs dans le manuel, tant dans les titres et sous-titres que dans les illustrations. Elle
permet également d’expliquer le contenu de certaines illustrations, comme nous le verrons par
la suite. Le public auquel il s’adresse cible les jeunes adolescents. Cet élément se reflète
également dans le contenu du manuel, qui ne fait intervenir que de jeunes gens.
Extra ! est une méthode communicative. Il axe la plupart de ses exercices sur la
production des apprenants, ainsi que sur leur aptitude à comprendre le français oral. C’est la
raison pour laquelle l’ouvrage s’accompagne de cassettes audio et vidéo.
90
12.2. Analyse du manuel
La couverture du manuel est très colorée, dominée par le jaune, le rouge et le violet.
Le titre est inscrit en blanc ; un rond jaune plein siège en dessous du point d’exclamation. Le
numéro du manuel est de la même couleur, et se trouve lui-même inscrit dans une bulle
orange au contour jaune. Un peu plus bas sur la page se tient un sous-titre bleu, « Méthode de
français ». Toutes les couleurs citées jusqu’à présent sont vives. La couverture comporte
également des images, mais que l’on distingue plus difficilement. Ce sont des filigranes
évoquant différentes parties du corps humain : une main tenant un stylo, une bouche qui
exprime la gaieté et enfin un œil. Chacune de ces illustrations est entourée d’un cercle fin
jaune, à peine perceptible. Il donne l’impression de voir des bulles.
S’il y a assurément de la dénotation sur cette page, la connotation est plus obscure,
comme le lien entre le titre et les images proposées… L’on ne le saisit pas pleinement le sens
dégagé, même après réflexion. Peut-être est-ce voulu…
91
12.2.2. Organisation générale de l’ouvrage
Extra ! n’a pas d’avant-propos. Il s’ouvre d’emblée sur le sommaire, auquel succède
six unités. Chaque unité comporte plusieurs parties :
- « Découvre l’histoire », un roman-photo poursuivi à travers tout le manuel,
- « Entraîne-toi », des exercices relatifs portant sur les termes rencontrés,
- « Découvre la grammaire », une page présentant les points grammaticaux utiles,
- « Monsieur Catastrophe », une bande dessinée également continuée dans chaque
étape,
- « Tu as bien compris », qui pose des questions sur la bande dessinée lue,
- « La vie en France », deux pages qui portent sur les mœurs françaises
- « Bilan », dernière page de la séquence, qui fait l’état des acquis dans l’unité.
Toutes les deux unités, une chanson française, deux pages de « projet » et une dernière
d’« évaluation » viennent s’intercaler. Après l’évaluation de la sixième séquence sont insérées
quelques pages dites « en tandem ». Elles proposent des activités à réaliser par groupe de
deux. Le manuel s’achève, enfin, sur un précis grammatical et un lexique proches de ceux
déjà observés.
a. Page d’ouverture
Une page isolée ouvre la première séquence. Si dans certains manuels nous ne
trouvions trace de blancs, cette page-ci est majoritairement blanche. Elle est chapeautée du
titre « unité 1 » écrit en blanc sur un fond bleu vif, de même que le sous-titre « Ma famille et
mes copains » l’est sur un fond brun. Ces deux couleurs sont celles qui reviendront
constamment au fil de cette première séquence, puisque chaque étape bénéficie de deux
couleurs propres ! La seconde séquence, par exemple, est dominée par le rose et le kaki. Nous
venons de pointer un élément à fonction phatique dans le manuel.
92
La page présente des illustrations couleurs, empruntées à celles qui seront rencontrées
dans la séquence. Il s’agit d’un dessin et de cinq photos, agencés de manière spéciale sur la
page. L’ensemble tient à l’intérieur d’un cercle bleu et orange, à partir duquel partent
différentes flèches. À leur bout, sont notés les objectifs poursuivis dans l’unité.
Cette présentation dégage du sens : l’apprenant va faire le tour des objectifs décrits
durant la leçon, d’où l’importance du cercle. La connotation est évidente.
b. Contenu
Les illustrations repérées dans cette première séquence sont nombreuses et de genres
différents : il y a des dessins, des photographies et même une bande dessinée. Chacune des
illustrations sont en couleurs, de teintes vives. Nous ne distinguons aucune image pâle ni en
noir et blanc. La particularité des images ne réside donc pas en leur couleur, mais plutôt en
leur agencement. S’il est possible de retrouver des images n’importe où sur la page ou dans la
séquence, la tendance est toutefois à les concentrer vers le haut. Nous ignorons à ce stade-ci
de notre analyse s’il s’agit d’une constante du manuel ou si c’est là l’expression du hasard. Il
n’en reste pas moins que ce regroupement d’images dans le haut se remarque à plusieurs
reprises dans cette première étape.
93
La vue donnée aux illustrations diffère selon le genre d’images : les vues uniques
semblent réservées aux photos et à la bande dessinée, les vues isolées paraissent parfaitement
convenir aux dessins. Leur rôle, en revanche, n’est pas propre au type d’images. Les photos,
comme les dessins, sont insérées en vue de divertir et de documenter l’apprenant.
D’autres illustrations ont une portée plus symbolique. C’est le cas notamment des
drapeaux présentés à la page 9 du manuel.
94
Images symboliques (Extra !, p. 9)
95
Le contenu des illustrations passe également par l’image de la France donnée dans
cette première séquence. Chaque étape du manuel, nous l’avons déjà mentionné, est dotée de
deux pages intitulées « La vie en France ». Pourtant, cela n’est pas pour autant que les
illustrations qui y sont rattachées définissent la France. Que du contraire ! Tous les dessins et
photos rencontrés sont rattachables à n’importe quel pays. Nous ne voyons pas en quoi une
famille se baladant des paquets à la main serait plus française qu’italienne ou espagnole,… La
France est pourtant représentée dans cette première séquence, sur une autre page, par
l’intermédiaire d’un drapeau français. Mais cette fois encore, l’accent n’est pas
particulièrement mis sur ce pays, puisque d’autres drapeaux figurent à ses côtés (Japon,
Brésil, Espagne et Belgique). Nous pouvons donc résumer la situation à ces quelques mots : la
France est belle et bien représentée textuellement, mais non graphiquement. Il n’y a d’ailleurs
pas une seule carte de France dans cette première étape.
La francophonie n’est pas plus présentée dans ce manuel que la France ; elle l’est peut-
être même moins ! Alors que nous avions du texte relatif au pays français, aucune ligne n’a
trait aux autres pays qui possèdent la langue française. Au niveau des images, en revanche, la
France et la francophonie sont à pied d’égalité… Il n’y a pas davantage de stéréotypes dans
cette séquence. Il serait bien farfelu celui qui s’essayerait à en trouver.
Les tableaux sont assez peu nombreux dans Extra !. Ils sont au nombre de cinq sur un
total de dix pages. Leur contenu est exclusivement grammatical (les statistiques ne faisant pas
l’objet de tableaux). Tous sont monochromes : les rédacteurs ont préféré décliner la couleur
bleue plutôt que d’en insérer plusieurs. C’est un choix que nous respectons.
Enfin, pour ce qui est du texte, tout est écrit en noir, sauf les titres (en brun), les sous-
titres (en brun) et les consignes des exercices (en brun plus foncé). Le texte occupe à lui seul
60 % de la séquence ; les images occupent, par conséquent, les 40 % restant. Ces statistiques
96
sont confirmées par le rôle que joue l’image par rapport au texte. En effet, les illustrations
sont soit complémentaires au texte - elles viennent alors accompagner les propos afin d’en
faciliter la compréhension –, soit équivalentes dans le cas de la bande dessinée.
c. Page de bilan
Comme nous avions une page d’ouverture au début de la séquence, nous en avons à
présent une de clôture. Il s’agit d’une page entièrement orange pâle, avec un titre inscrit en
blanc sur fond rouge et bleu vifs. Les sujets des exercices sont rédigés en rouge, tandis que les
consignes et exercices sont écrits en noir.
Cette page comporte deux petits dessins qui mêlent couleurs vives et couleurs pâles.
Ce sont deux vues isolées qui occupent 10% seulement de la page. Leur présence n’est pas
fortuite, ils sont nécessaires à la réalisation de l’exercice qui consiste à les décrire. Il n’y a pas
d’autres illustrations. Quatre schémas, en revanche, se tiennent au bas de la page, sur un fond
de couleur bleue. S’opère à cet endroit comme une rupture entre les exercices grammaticaux
du haut (sur fond orange) et les schémas du bas (sur fond bleu). Ces schémas occupent 15%
de la place et ont un rôle particulier : ce sont en réalité des exercices de vocabulaire. Leurs
couleurs sont particulièrement vives.
a. Page d’ouverture
97
sixième séquence. Parmi elles, nous repérons deux dessins et quatre photos, dont deux
évoquent Paris (l’Arc de Triomphe, qui, bizarrement ne se retrouve pas dans l’étape !) et la
France (le Mont Saint-Michel). Chacune de ces images est de couleurs vives, de même que le
rond les entourant. Autour de ce cercle, gravitent les objectifs à atteindre dans cette étape,
comme nous l’avions vu pour la première séquence.
b. Contenu
La dernière étape suit la même organisation établie dans la première : suite et « fin »
du roman-photo, exercices communicatifs, découvertes grammaticales, présentation d’une
ultime aventure de Monsieur Catastrophe (la bande dessinée), questions sur celle-ci,
exposition des certaines coutumes françaises, et, enfin, bilan de la séquence. Puisque cet
agencement est identique à celui rencontré dans les autres étapes d’Extra !, nous pouvons
garantir que nous détenons, présentement, une nouvelle expression de la fonction phatique.
Elle n’est cependant pas propre à cette séquence mais elle se dégage du manuel vu en tant
qu’unité.
Les cartes géographiques, dessins et photos sont tous de couleurs vives et viennent tant
agrémenter la lecture que documenter et appuyer certains textes. Dans le cas du délassement,
la fonction référentielle est mise en avant, tandis que la fonction métalinguistique est capitale
pour les images qui accompagnent un texte. Quelques-unes des illustrations font également
98
office d’exercices à elles seules et ne s’accompagnent plus de mots. Leur rôle est alors plus
important que le simple divertissement. Aucune des images, cependant, ne recèlent de
connotation.
Le contenu des images est varié : culture et société semblent toutefois être les seuls
domaines explorés. Le manuel ne présente aucune illustration aux caractères politique,
économique ou religieux dans cette séquence. La technologie, quant à elle, est présente, bien
qu’elle le soit peu. Elle semble néanmoins, cette fois encore, être exclusivement réservée aux
dessins ; les photos ne les présentent jamais.
Si la francophonie est absente dans cette étape, la France l’est un peu moins. Les
images donnant un aperçu du pays restent, cependant, peu nombreuses compte tenu de la
quantité d’illustrations dans la séquence. Deux cartes dessinées lèvent le voile sur la météo
dans le pays à la page 80. Sur ces dernières, nous ne retrouvons pas les clichés habituels tels
« que la pluie incessante en Bretagne », etc. Au contraire, la Bretagne est pourvue d’un
magnifique soleil, comme dans le Sud, alors que le reste de la France doit se contenter d’un
ciel mitigé. Voilà qui devrait amuser les Bretons !
99
Le texte est principalement écrit en noir, les consignes des exercices en couleurs. Les
titres sont inscrits en blanc sur fond kaki ou bordeaux, selon leur hiérarchie ; les sous-titres
sont rédigés en bordeaux également. L’ensemble du texte occupe environ six dixième de
l’étape. Parmi les quatre dixièmes restant, 30% sont alloués aux illustrations et 10% aux
tableaux.
Les tableaux sont toujours monochromes dans Extra !, qui préfère jouer sur les
dégradés d’une couleur, présentement le kaki. La plupart des tableaux porte sur la grammaire,
bien que nous en distinguions deux qui n’ont aucun rapport avec celle-ci. Il s’agit de deux
exercices de compréhension à la lecture, où l’apprenant doit compléter les cases par des
éléments du texte.
c. Page de bilan
100
référentielles.
En bas de la page, s’opère la même césure que dans le bilan 1 : sur un fond bleu pâle,
se tiennent deux schémas rouges. Ils travaillent le vocabulaire rencontré au fil de l’étape.
Un constat similaire peut être établi pour les autres séquences. Extra ! suit la même
structure à travers tout le manuel, ce qui lui assure une forme de cohérence.
Il nous semble enfin intéressant de relever la particularité de la page 60. Nous avons
affirmé qu’Extra ! vivait avec la technologie de son temps. C’est important, surtout lorsqu’on
s’adresse à un public jeune tombé dedans dès son plus jeune âge. Le manuel présente ainsi la
page web d’un collège français. Après vérification, soit la page proposée est, en réalité, une
fausse montée pour l’occasion, soit son URL a changé… mais la pratique est intéressante.
101
Page web présentée dans le manuel (Extra !, p. 60)
Les tableaux sont très colorés, toujours ave ces mêmes tons bleu et brun. Le texte
qu’ils comportent est tantôt noir, tantôt blanc, selon le fond. Il est en effet difficile de lire les
inscriptions noires sur du bleu foncé. Le recours au blanc s’avérait donc indispensable.
102
Extrait du précis grammatical de l’ouvrage (Extra !, p. 97)
12.4. Lexique
Extra ! comprend huit pages de vocabulaire. Les pages consacrées à ce lexique ne sont
plus toutes en couleurs comme c’était le cas pour les bilans des séquences ; les mots sont
écrits sur fond blanc. Le titre principal (« Dictionnaire ») est lui-même écrit en blanc sur fond
bleu et est surmonté du mot « dictionnaire » écrit en brun cette fois. Les lettres de l’alphabet
sont rédigées de la même façon : en blanc sur fond bleu. Une nouveauté apparaît dans ce
manuel, à savoir la présence d’un filigrane brun derrière les termes du lexique. Ces filigranes
reprennent la lettre de l’alphabet dont il est question à tel ou tel endroit du dictionnaire.
Chaque mot, enfin, est écrit en noir, et s’accompagne de sa traduction en quatre langues
différentes (espagnol, anglais, portugais et grec).
13. TAXI !
Taxi !, le plus récent des manuels analysés, date de 2003. Sa publication récente se
remarque au travers de différents traits : textes en couleurs, absence d’illustrations en noir et
blanc, insertion d’éléments appartenant à la technologie nouvelle, etc. Taxi ! recourt, par
103
ailleurs, fréquemment aux illustrations ; à première vue, nous pouvons dire qu’elles
constituent près de 40% du manuel.
Taxi ! est une méthode communicative qui s’adresse à un public d’adultes et de grands
adolescents. Il axe l’apprentissage sur trois aspects, comme le soulignent ses rédacteurs :
« thématique, fonctionnel et communicatif » (p. 3). Pour soutenir leur objectif de développer
la communication chez l’apprenant, les auteurs ont décidé de publier un CD avec la méthode.
104
Couverture du manuel (Taxi !)
Les quatrièmes leçons bénéficient d’un statut particulier. Elles font intervenir une
autre compétence que l’apprenant doit acquérir : l’écrit. Chaque unité s’achève alors sur un
bilan. Ce dernier propose de revenir sur quelques faits de langue rencontrés dans la séquence.
105
recommandations du Cadre Européen Commun de Référence, comme le soulignent les
auteurs du manuel.
a. Page d’ouverture
L’unité 1 est annoncée par une page particulière. En son haut se tient la même
illustration que celle observée en couverture (fonction phatique), où le gris a disparu au profit
d’un dégradé de vert. La moitié inférieure de la page est occupée par un tableau blanc.
Encadré d’orange, il énonce les différents objectifs communicatifs et linguistiques, ainsi que
les savoir-faire à atteindre. La couleur de la police la plus utilisée est la noire ; seules les
thématiques des leçons sont écrites en vert.
106
b. Contenu
Toutes les images sont de couleurs vives, quelle que soit la page dans la séquence.
Nous remarquons, cependant, une concentration plus dense des images dans le haut des pages.
Cela n’est pas pour autant qu’il n’y en a pas en bas, mais les illustrations y sont moins
fréquentes.
Si une partie des images renferme en elles un contenu chargé socialement, une autre
partie met l’accent sur la dimension culturelle. Certaines, par ailleurs, présentent à la fois les
deux aspects. C’est le cas, par exemple, pour cette image :
107
La France n’est pas évoquée un instant dans cette première séquence, au contraire de
la francophonie. Sur les quatre leçons que comporte l’unité, deux lui sont réservées. L’une
d’entre elles présente rapidement Bruxelles (texte et image), l’autre feint de recevoir des e-
mails de personnes de nationalités différentes, qui parlent le français. Remarquons, d’ailleurs,
l’insertion des technologies nouvelles dans le manuel Taxi !.
Il n’y a qu’un seul tableau dans cette unité, en noir et blanc. Il ne porte pas sur la
grammaire, mais sur un exercice de compréhension à l’audition. Cela n’est pas pour autant
que le manuel fait l’impasse sur les faits de langue. Ceux-ci ne font pas l’objet d’un tableau,
mais ils ont leur place spécifique dans le manuel. Ils sont toujours situés en bas à gauche de la
double page, dans l’encadré jaune. Le contenu est tricolore : noir, vert et orange. Ces couleurs
sont tronquées dans les autres séquences, au profit de celles propres à la séquence. Car la
couleur joue une fonction phatique dans le manuel ! Les différents titres et sous-titres de la
méthode sont écrits dans les couleurs de l’étape dans laquelle ils s’inscrivent.
La fonction phatique est aussi assurée par la mise en page, identique dans chacune des
quatre leçons de cette séquence. Elle est également attestée par la présence du vert et de
l’orange. En effet, c’est de cette couleur que sont rédigés les titres de rubriques (cf. supra, à la
hauteur de l’agencement du manuel). Quant au reste du texte, il est entièrement noir et occupe
une place de l’ordre des 60 % dans l’étape.
108
Exemple de mise en page, identique pour chaque leçon (Taxi !, p. 10-11)
c. Page de bilan
Taxi ! comporte une page spéciale de clôture, entièrement de couleur saumon ornée
d’un cadre épais orange. Le titre est écrit en blanc sur fond orange, et est surmonté d’un petit
taxi blanc. Ce denier se retrouve en haut de chaque page de bilan. C’est là la manifestation
d’un nouvel élément phatique.
109
Page de bilan (Taxi !, p. 18)
a. Page d’ouverture
110
b. Contenu
Il n’y a pas de tableaux dans cette ultime séquence du manuel. Nous y repérons, en
revanche, les mêmes types d’illustrations que celles trouvées au début du manuel : dessins et
photographies. À celles-ci viennent s’ajouter des cartes géographiques, ce que nous n’avions
pas encore rencontré. Elles ne sont pas là dans le but de présenter la France, mais la météo.
Cet aspect semble nous indiquer que le manuel ne se base pas sur la découverte de la France
en tant que pays, mais souhaite plutôt lever le voile sur la francophonie et les mœurs
françaises. Chacune des illustrations semblent venir confirmer cette hypothèse, elles qui
n’exposent jamais que la culture française, rarement la société qui la fait vivre.
Toutes les images du manuel sont de couleurs vives, et il en figure sur chacune des
pages de l’étape (le plus souvent dans le haut). Leur fonction est de deux sortes :
métalinguistique (si elles illustrent les propos tenus, elles permettent également de les
reformuler autrement) et référentielle (elles se veulent être le reflet de la réalité). Les deux
fonctions ne sont pas remplies par toutes les images. C’est le cas de celle-ci, par exemple, qui
n’illustre aucune des deux fonctions :
Les images comme celle du crocodile ci-dessus ont pourtant leur importance. Elles
viennent agrémenter la lecture.
Sur cette même page, nous voyons que la vaisselle est faite par une femme. Des
stéréotypes auraient-ils été introduits depuis la première séquence ? Après réflexion, il y avait,
statistiquement, une chance sur deux pour que la personne soit de sexe féminin. Par ailleurs,
111
nous ne retrouvons aucun autre cliché du genre dans les pages restantes. Nous mettons donc
cela sur le compte du hasard.
Cependant, les stéréotypes sont peut-être ailleurs… Nos observations des cartes
météorologiques ont révélé que, à l’inverse du manuel Extra !, la pluie est apparemment très
abondante dans le Nord de la France (ci-compris la Bretagne), tandis que le soleil est monnaie
courante au Sud. Parmi les trois cartes présentées, pas une ne fait exception. Cette fois encore,
nous sommes amenés à nous interroger sur la présence ou l’absence de stéréotypes. Serait-ce
simplement l’accentuation du cliché populaire ? Peut-on vraiment parler de stéréotypes ?
Nous laissons à chacun de nos lecteurs l’occasion de se faire sa propre opinion sur le sujet.
Les images n’occupent plus à présent que 30% de la séquence, alors que les 70 autres
pourcents sont octroyés au texte. Celui-ci est presque entièrement noir ; seuls les noms des
quatre rubriques et le titre de la leçon sont en couleurs. Le texte, ici, domine les images, qui
ne sont jamais que complémentaires aux mots.
112
c. Page de bilan
La fonction phatique de cette page de bilan est évidente : la mise en page, le genre de
dessins, le fond couleur saumon, etc. sont autant d’éléments qui la confirment. Taxi ! marque
ainsi sa volonté d’assurer une continuité entre les différentes séquences.
L’analyse des sept autres séquences du manuel nous mène à un constat presque
similaire à celui établi ci-dessus. Nos observations semblent, toutefois, nous inviter à
reconsidérer deux points : les stéréotypes et la représentation de la France et de la francité.
Commençons par ce second.
113
partie de l’ouvrage, extérieure aux neuf séquences. En effet, l’on découvre à la fin du manuel
l’existence de deux cartes, l’une de l’Hexagone, l’autre de la Francité.
En ce qui concerne les stéréotypes, nous avons pointé du doigt la femme à la vaisselle
et la météorologie française, laissant au lecteur la possibilité de se faire sa propre opinion sur
le sujet. Vient, à présent, s’ajouter un nouvel élément. Après avoir passé l’ensemble du
manuel à la loupe en quête de Français noirs, quelle ne fut pas notre consternation face à leur
modicité dans les séquences 2 à 8 de Taxi ! ! Nous n’en avons compté que deux, aux pages 59
et 75. Le premier est assez discret, il faut être attentif pour le remarquer. Le second, en
revanche, est bien plus imposant… Nous sommes assez choqués même de sa représentation et
sa situation – un homme aux allures de singe, questionné dans la rue. Il devient difficile, à ce
stade-ci, de ne pas parler de stéréotypes…
Taxi ! reprend, à la fin de l’ouvrage, l’ensemble des faits de langue étudiés au fil des
séquences. Ce « mémento grammatical », aux couleurs des encadrés grammaticaux vus dans
114
les étapes – jaune pâle, vert et orange – ne comporte aucune illustration et assez peu de
tableaux.
Le blanc domine dans les tableaux, exception faite pour ceux qui ont trait à la
conjugaison et qui jouissent d’un fond jaune pâle. Tous, toutefois, renferment d’une manière
ou d’une autre du vert (lignes du tableau, etc.).
13.4. Lexique
115
II. GRILLE COMPARATIVE
1. RÉALISATION DE LA GRILLE
Ces différents niveaux que nous mentionnons sont la fiche signalétique du manuel, la
séquence, la synthèse grammaticale et le lexique. La fiche signalétique d’un manuel concerne
ses références et l’impact que celles-ci auraient sur le manuel, la méthode qu’il met en place,
ses couleurs, son type d’illustrations. Il est évident qu’étoffer la grille, à ce niveau, de
l’intégralité des critères que nous trouvons une fois dans la séquence, en plus d’allonger la
grille de plusieurs pages, aurait été redondant et inutile. En effet, voir, par exemple, au niveau
de la fiche signalétique si la date de publication du manuel influe sur le type d’illustrations et
leur contenu, c’est perdre son temps à rendre vertical des données qui, horizontalement,
ressortiront d’elles-mêmes.
Ayant d’abord pensé à établir une grille en arbre dans laquelle l’analyse procéderait
par étapes successives et hiérarchisées et aboutirait à un classement définitif de chaque image,
nous nous sommes rapidement aperçus qu’un tel projet n’était pas à notre portée et que nous
manquions de connaissances pour fixer les critères de ce classement définitif. Ainsi, nous
avons fait le choix d’une grille sans hiérarchie aussi déterminante et où l’interdépendance des
éléments ne définit pas la voie – ou l’impasse – que doit emprunter l’image.
116
2. UTILITÉ DE CETTE GRILLE COMPARATIVE
Afin de nous assurer que l’ensemble des points insérés dans la grille comparative soit
interprété de la même façon par tous, il nous semble judicieux d’en détailler quelques-uns,
choisis parmi les plus obscurs ou les plus subjectifs.
117
Image aux couleurs pâles (Bonne route !, p. 8) Image aux couleurs vives (Taxi !, p. 10)
ë DÉNOTATION (VS CONNOTATION) : la dénotation désigne le sens propre d’un mot, son sens
premier. Par extension, nous avons appliqué ce terme au registre de l’image. La
dénotation d’une illustration, c’est ce qu’elle montre de prime abord, ce qu’elle représente
platement. Il se peut toutefois qu’une image recèle un sens second. Il s’agit alors de
« connotation ». Martinet la définit comme étant « tout ce qu’un terme [ou une image]
peut évoquer, suggérer, impliquer de façon nette ou vague ». La connotation est souvent le
résultat d’une construction de l’image ou d’un travail quelconque sur son signifiant ; dans
la grille, nous avons appelé cet aspect « MONTAGE PARTICULIER ».
ë IMAGE COMPLÉMENTAIRE AU TEXTE : il s’agit d’une image accolée au texte, illustrant les
propos tenus. À l’inverse, il existe des textes complémentaires aux images ; dans tel cas,
nous trouvons les phrases qui décrivent une image. Enfin, il se peut qu’images et textes
soient dans une relation d’équivalence. L’exemple le plus parlant est sans doute celui de la
bande dessinée.
118
ë OBJET ISOLÉ : nous avons dénommé « objets isolés » les images dépourvues d’un fond.
ë PAGE SANS BLANC : une page sans blanc est une page sur laquelle il ne figure aucun bord
blanc. Elle est donc occupée à son comble par de la couleur, aucun espace n’est laissé
libre sur ce type de pages.
ë PAGE SPÉCIALE D’OUVERTURE : nous avons appelé ainsi les pages introduisant les
séquences, et sur lesquelles sont généralement présentés les objectifs de l’étape qui suit.
ë VUE ÉCLATÉE : vue d’un objet dont toutes les parties sont représentées dans leur situation
relative, mais où elles sont dissociées les unes des autres.
119
Vue éclatée (www.infovisual.info)
ë VUE UNIQUE : la vue unique est la plus basique de toutes. Il s’agit de n’importe quelle
photo ou dessin, doté d’un fond. Ces illustrations sont le plus souvent rectangulaires, mais
peuvent également être de forme ronde, etc.
4. GRILLE COMPARATIVE
120
La
Cartes Fréquen-
Mauger France Méthode Bonne Grand Nouvel Café
sur Espaces ce Reflets Extra ! Taxi !
bleu en Orange route ! Large Espaces Crème
table Jeunes
direct
FICHE SIGNALETIQUE
DATE 1953 1969 1978 1981 1988 1988 1990 1994 1995 1997 1999 2002 2003
NB 2 2 2 2 1 2 1 2 1 1 1 1 1
Couleurs 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
COULEURS
Majorité NB 2 2 1 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1
DATE Majorité Couleurs 1 1 2 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Majorité dessins 2 2 2 2 2 1 1 1 1 2 1 1 1
TYPE Majorité photos 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 1 1
Egalité 1 1 1 1 1 2 2 2 2 1 1 2 2
CONTENU Reflet sur le contenu 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Adolescents 1 1 2 1 1 1 1 2 1 1 1 2 1
PUBLIC CIBLE
Adultes 2 2 1 2 2 2 2 1 2 2 2 1 2
Traditionnelle 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
TYPE Audio-visuelle 1 2 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Communicative 1 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
METHODE
Cassette / CD 1 1 2 2 2 2 2 2 2 1 2 2 2
SUPPORT Vidéo 1 1 1 1 1 1 1 2 2 2 2 2 1
CD-ROM 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 1 1
Texte 2 2 1 1 2 2 1 1 2 2 2 2 2
MANUEL DOMINANTE
Image 1 2 2 2 1 1 2 2 2 1 1 1 1
COUVERTURE Noir et blanc (N&B) 1 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 2
TITRE
Couleur 2 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1
IMAGE N&B 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
121
Monochrome 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Couleurs pâles 1 1 1 2 1 1 1 1 2 1 1 1 1
Couleurs vives 1 2 2 1 2 2 2 2 1 2 2 2 2
Dénotation ? 1 1 2 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Connotation ? 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Lien ? 1 1 2 1 2 2 2 2 2 2 2 1 2
TITRE - IMAGE
Sens ? 1 1 1 2 2 2 2 2 2 1 2 1 2
SEQUENCE 1 Page spéciale d'ouverture 1 1 1 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2
Page sans blanc 0 0 0 0 0 2 2 2 2 2 1 1 2
Titres en N&B 0 0 0 0 0 2 2 1 2 1 1 1 2
Titres en couleurs 0 0 0 0 0 1 2 2 1 2 2 2 1
Présence de texte en N&B 0 0 0 0 0 1 2 1 2 2 2 2 2
Présence de texte en couleurs 0 0 0 0 0 2 1 1 1 2 2 2 2
INTRODUCTION
Présence de dessins en N&B 0 0 0 0 0 1 2 1 2 1 1 1 1
Présence de dessins en couleurs 0 0 0 0 0 2 1 1 2 1 1 2 2
Présence de photos N&B 0 0 0 0 0 1 1 1 1 1 1 1 1
Présence de photos couleurs 0 0 0 0 0 2 2 2 2 2 2 2 1
Montage particulier 0 0 0 0 0 1 1 1 1 1 1 2 1
Sens spécifique se dégageant (cf. connotation) ? 0 0 0 0 0 2 1 2 1 1 1 2 2
LECON(S) Nombre de leçons dans la séquence 1 1 1 1 2 4 1 4 1 4 1 1 4
Peintures / sculptures 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Dessins 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Photos 1 2 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Illustrations Images publicitaires 1 1 1 1 1 2 2 2 2 1 1 1 1
BD / dessins "suivis" 1 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 2 1
Schémas 1 1 1 2 2 2 1 1 1 1 1 2 1
Cartes géographiques 1 1 1 2 2 2 1 2 1 1 2 1 1
Illustrations en Couleurs pâles 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 1
122
couleurs Couleurs vives 1 1 1 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2
Début de séquence 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Milieu de séquence 1 1 2 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2
Fin de séquence 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
En haut 1 1 2 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Au milieu 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
En bas 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 1 2 2
Début de séquence 2 2 1 2 1 1 1 1 2 0 1 0 0
Milieu de séquence 2 2 2 2 2 2 1 1 1 0 1 0 0
Fonctions de la Phatique 1 2 1 2 1 1 2 1 1 2 1 2 2
communication Référentielle 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Métalinguistique 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Poétique 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Contenu des Politique 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
123
illustrations Économique 1 1 1 1 1 1 2 1 1 1 1 1 1
Social 1 2 2 2 2 1 2 2 2 2 2 2 2
Religieux 1 2 1 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Culturel 1 2 1 2 2 2 2 2 2 2 1 2 2
Présentation de la France 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1
Présentation de la
1 1 1 2 2 1 1 2 1 1 2 1 2
francité
Stéréotypes 1 2 2 2 1 1 1 1 1 1 2 1 1
Dénotation 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Connotation 1 1 1 2 1 1 1 1 2 1 1 1 1
Nombreux 1 2 1 1 2 1 2 2 1 2 1 1 1
Peu nombreux 2 1 1 2 1 2 1 1 2 1 2 2 2
Absents 1 1 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
En noir et blanc 2 2 0 2 1 2 1 1 1 2 1 1 2
D'une seule couleur 1 1 0 1 2 1 1 1 1 0 1 1 1
Tableaux
Dégradé d'une couleur 1 1 0 1 2 1 2 1 1 0 1 2 1
Couleurs multiples 1 1 0 1 2 1 2 2 2 0 2 1 1
Contenu grammatical 2 2 0 1 2 2 2 2 2 2 2 2 1
Statistiques / chiffres 1 1 0 1 2 1 2 2 1 1 2 1 1
Autre contenu 1 1 0 2 2 2 1 1 1 2 2 1 2
Proportion de texte en
100% 95% 100% 90% 90% 100% 100% 100% 100% 100% 90% 80% 90%
Texte N&B
Proportion en couleurs 0% 5% 0% 10% 10% 0% 0% 0% 0% 0% 10% 20% 10%
Rapport images - 0% images - 100 % texte 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
texte
25% images - 75 % texte 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
40 %images - 60 % texte 1 2 1 1 1 2 1 1 1 1 2 2 2
50 % images - 50 % texte 2 1 1 1 1 1 1 1 1 2 1 1 1
60 % images - 40 % texte 1 1 1 2 2 1 2 2 2 1 1 1 1
75 % images - 25 % texte 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
124
100 % images - 0 % texte 1 1 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Texte complémentaire de
2 2 0 1 1 2 1 1 1 1 2 1 1
l'image
Rôle de l'image par Image complémentaire
rapport au texte 1 2 0 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2
du texte
Image équivalente au
1 1 0 2 2 1 2 1 2 2 1 2 2
texte
SYNTHESE Page spéciale de clôture 1 1 1 0 2 2 1 2 2 1 1 2 2
Page sans blanc 0 0 1 0 1 1 0 1 1 1 0 2 2
Titres en N&B 0 0 2 0 2 2 0 1 2 1 0 1 2
Titres en couleurs 0 0 1 0 1 1 0 2 1 1 0 2 1
Présence de texte en N&B 0 0 0 0 2 2 0 2 2 2 0 2 2
Présence de texte en couleurs 0 0 0 0 1 1 0 1 2 1 0 1 2
Présence de dessins en N&B 0 0 2 0 1 1 0 1 1 1 0 1 1
Présence de dessins en couleurs 0 0 2 0 1 2 0 2 1 2 0 2 2
Présence de photos N&B 0 0 1 0 1 1 0 1 1 1 0 1 1
Présence de photos couleurs 0 0 1 0 1 1 0 1 1 2 0 1 1
Montage particulier ? 0 0 2 0 1 1 0 2 1 1 0 1 1
Documentaire 0 0 2 0 1 2 0 1 0 1 0 2 1
Rôle des illustrations Symbolique 0 0 1 0 1 1 0 1 0 1 0 1 1
Divertissante 0 0 2 0 1 1 0 2 0 2 0 2 2
Émotive 0 0 1 0 1 1 0 1 0 1 0 1 1
Conative 0 0 2 0 1 1 0 1 0 2 0 1 1
Fonctions de la Phatique 0 0 1 0 1 1 0 1 0 1 0 1 2
communication Référentielle 0 0 2 0 1 2 0 2 0 2 0 2 2
Métalinguistique 0 0 1 0 1 2 0 2 0 2 0 1 2
Poétique 0 0 1 0 1 1 0 1 0 1 0 1 1
Contenu des Politique 0 0 1 0 1 1 0 1 0 1 0 1 1
illustrations
Économique 0 0 1 0 1 1 0 1 0 1 0 1 1
125
Social 0 0 2 0 1 1 0 2 0 2 0 2 2
Religieux 0 0 1 0 1 1 0 1 0 1 0 1 1
Culturel 0 0 1 0 1 1 0 2 0 2 0 1 1
Stéréotypes 0 0 1 0 1 1 0 1 0 1 0 1 1
Dénotation 0 0 2 0 1 2 0 2 0 2 0 2 2
Connotation 0 0 1 0 1 1 0 1 0 1 0 1 1
Nombreux 0 0 1 0 1 1 0 1 0 1 0 1 1
Peu nombreux 0 0 1 0 1 2 0 1 0 1 0 1 1
Absents 0 0 2 0 2 1 0 2 0 2 0 2 2
En noir et blanc 0 0 0 0 0 2 0 0 0 0 0 0 0
D'une seule couleur 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0
Tableaux
Dégradé d'une couleur 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0
Couleurs multiples 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0
Contenu grammatical 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0
Statistiques / chiffres 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0
Autre contenu 0 0 0 0 0 2 0 0 0 0 0 0 0
Proportion de texte en
0 0 100% 0 100% 100% 0 100% 100% 100% 0 100% 90%
Texte N&B
Proportion en couleurs 0 0 0% 0 0% 0% 0 0% 0% 0% 0 0% 10%
0% images - 100 % texte 0 0 1 0 2 1 0 1 0 1 0 1 1
25% images - 75 % texte 0 0 1 0 1 2 0 2 0 1 0 2 2
40 %images - 60 % texte 0 0 1 0 1 1 0 1 0 2 0 1 1
Rapport images -
50 % images - 50 % texte 0 0 1 0 1 1 0 1 0 1 0 1 1
texte
60 % images - 40 % texte 0 0 1 0 1 1 0 1 0 1 0 1 1
75 % images - 25 % texte 0 0 1 0 1 1 0 1 0 1 0 1 1
100 % images - 0 % texte 0 0 2 0 1 1 0 1 0 1 0 1 1
Rôle de l'image par Texte complémentaire de
0 0 1 0 1 1 0 1 0 1 0 1 1
rapport au texte l'image
126
Image complémentaire
0 0 2 0 1 2 0 1 0 2 0 1 2
du texte
Image équivalente au
0 0 1 0 1 1 0 1 0 1 0 1 1
texte
DERNIERE Page spéciale d'ouverture 1 1 1 1 1 2 2 2 2 1 2 2 2
SEQUENCE
Page sans blanc 0 0 0 0 0 1 1 2 2 0 1 1 2
Titres en N&B 0 0 0 0 0 2 2 1 2 0 1 1 2
Titres en couleurs 0 0 0 0 0 1 2 2 1 0 2 2 1
Présence de texte en N&B 0 0 0 0 0 2 2 1 2 0 1 2 2
Présence de texte en couleurs 0 0 0 0 0 1 2 1 1 0 1 1 2
INTRODUCTION
Présence de dessins en N&B 0 0 0 0 0 1 2 1 2 0 1 1 1
Présence de dessins en couleurs 0 0 0 0 0 2 1 1 1 0 1 2 2
Présence de photos N&B 0 0 0 0 0 1 1 1 1 0 1 1 1
Présence de photos couleurs 0 0 0 0 0 2 2 2 2 0 2 2 1
Montage particulier 0 0 0 0 0 1 1 1 1 0 2 2 1
Sens spécifique se dégageant (cf. connotation) ? 0 0 0 0 0 1 1 1 1 0 2 2 2
LECON(S) Nombre de leçons dans la séquence 1 1 1 1 2 4 1 4 1 4 1 1 4
Peintures / sculptures 1 1 1 1 1 1 1 2 1 1 1 1 1
Dessins 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 2 2
Photos 1 2 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Illustrations Images publicitaires 1 1 1 2 1 2 1 2 1 1 1 1 2
BD / dessins "suivis" 1 2 2 1 1 2 2 2 2 1 1 2 1
Schémas 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 1
Cartes géographiques 1 1 1 2 2 2 2 1 2 1 1 2 2
Illustrations en Couleurs pâles 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 2 2
couleurs
Couleurs vives 1 1 1 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2
Début de séquence 1 1 2 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Milieu de séquence 1 1 2 2 1 2 2 2 2 2 2 2 2
Fin de séquence 1 2 2 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2
En haut 1 2 2 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2
127
Au milieu 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
En bas 1 1 2 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Début de séquence 1 2 1 2 2 1 2 1 2 1 1 1 1
Milieu de séquence 2 2 2 2 1 2 2 1 2 1 1 1 1
Illustrations en noir & Fin de séquence 1 1 1 1 2 1 2 1 2 1 1 1 1
blanc En haut 1 2 1 2 2 1 2 1 2 1 1 1 1
Au milieu 2 2 2 2 2 1 2 1 2 1 1 1 1
En bas 1 2 1 2 2 2 2 1 2 1 1 1 1
Organigrammes 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Schémas 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 1
Présentation des
Vue éclatée 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
illustrations
Vue unique 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Objet isolé 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 2 2
Documentaire 1 2 2 2 2 2 2 2 2 1 2 2 2
Rôle des illustrations Symbolique 2 1 2 2 1 1 2 1 2 2 1 1 1
Divertissante 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Émotive 1 1 1 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Conative 1 1 2 2 1 1 1 1 1 1 2 1 1
Fonctions de la Phatique 1 2 2 1 1 1 2 1 1 2 1 2 2
communication Référentielle 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Métalinguistique 2 2 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Poétique 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Contenu des Politique 1 1 1 1 1 1 2 1 2 1 1 1 1
illustrations
Économique 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Social 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Religieux 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Culturel 1 2 1 2 2 2 2 2 2 2 1 2 2
Présentation de la France 2 2 2 2 2 1 2 1 1 2 2 1 2
Présentation de la 1 1 1 1 2 1 1 1 1 1 2 1 1
128
francité
Stéréotypes 1 1 2 2 1 1 1 1 1 1 1 1 2
Dénotation 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Connotation 1 1 1 2 1 1 2 1 2 1 1 1 1
Nombreux 1 2 1 2 2 1 1 2 1 1 1 1 1
Peu nombreux 2 1 2 1 1 2 2 1 2 1 1 2 1
Absents 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 2 1 2
En noir et blanc 2 2 1 2 1 2 1 1 1 0 0 1 0
D'une seule couleur 1 1 1 0 1 1 2 1 2 0 0 1 0
Tableaux
Dégradé d'une couleur 1 1 1 0 2 1 1 1 1 0 0 2 0
Couleurs multiples 1 1 2 0 1 1 2 2 2 0 0 2 0
Contenu grammatical 2 2 2 1 2 1 2 2 2 0 0 2 0
Statistiques / chiffres 1 1 1 1 1 1 1 2 1 0 0 1 0
Autre contenu 1 1 1 2 1 2 1 2 1 0 0 2 0
Proportion de texte en
100% 95% 90% 90% 90% 100% 100% 100% 100% 95% 90% 90% 90%
Texte N&B
Proportion en couleur 0% 5% 10% 10% 10% 0% 0% 0% 0% 5% 10% 10% 10%
0% images - 100 % texte 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
25% images - 75 % texte 2 1 1 1 2 1 1 1 1 1 1 1 1
40 %images - 60 % texte 1 2 1 1 1 1 2 1 2 2 2 2 2
Rapport images -
50 % images - 50 % texte 1 1 1 2 1 2 1 1 1 1 1 1 1
texte
60 % images - 40 % texte 1 1 1 1 1 1 1 2 1 1 1 1 1
75 % images - 25 % texte 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
100 % images - 0 % texte 1 1 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Texte complémentaire de
2 2 1 2 1 2 2 1 2 1 2 2 1
l'image
Rôle de l'image par Image complémentaire
rapport au texte 1 2 2 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2
du texte
Image équivalente au
1 1 2 2 1 1 2 2 2 1 1 2 2
texte
SYNTHESE Page spéciale de clôture 1 1 1 1 2 2 1 2 2 1 1 2 2
129
Page sans blanc 0 0 1 0 1 1 0 1 1 0 0 2 2
Titres en N&B 0 0 2 0 2 2 0 1 2 0 0 1 2
Titres en couleurs 0 0 1 0 1 1 0 2 1 0 0 2 1
Présence de texte en N&B 0 0 2 0 2 2 0 2 2 0 0 2 2
Présence de texte en couleurs 0 0 2 0 1 1 0 1 2 0 0 1 1
Présence de dessins en N&B 0 0 1 0 1 1 0 2 1 0 0 1 1
Présence de dessins en couleurs 0 0 1 0 1 2 0 2 1 0 0 2 2
Présence de photos N&B 0 0 1 0 1 1 0 1 1 0 0 1 1
Présence de photos couleurs 0 0 1 0 1 1 0 1 1 0 0 2 1
Montage particulier ? 0 0 1 0 1 1 0 2 1 0 0 1 1
Documentaire 0 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 2 1
Rôle des illustrations Symbolique 0 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 1 1
Divertissante 0 0 0 0 0 1 0 2 0 0 0 2 2
Émotive 0 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 1 1
Conative 0 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 1 1
Fonctions de la Phatique 0 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 1 1
communication Référentielle 0 0 0 0 0 2 0 2 0 0 0 2 2
Métalinguistique 0 0 0 0 0 2 0 1 0 0 0 1 2
Poétique 0 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 1 1
Politique 0 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 1 1
Économique 0 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 1 1
Contenu des Social 0 0 0 0 0 1 0 2 0 0 0 1 2
illustrations Religieux 0 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 1 1
Culturel 0 0 0 0 0 2 0 2 0 0 0 2 1
Stéréotypes 0 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 1 1
Dénotation 0 0 0 0 0 2 0 2 0 0 0 2 2
Connotation 0 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 1 1
Tableaux Nombreux 0 0 2 0 1 1 0 1 0 0 0 1 1
Peu nombreux 0 0 1 0 1 1 0 1 0 0 0 1 1
130
Absents 0 0 1 0 2 2 0 2 0 0 0 2 2
En noir et blanc 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
D'une seule couleur 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Dégradé d'une couleur 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Couleurs multiples 0 0 2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Contenu grammatical 0 0 2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Statistiques / chiffres 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Autre contenu 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Proportion de texte en
0 0 50% 0 100% 100% 0 100% 100% 0 0 100% 100%
Texte N&B
Proportion en couleur 0 0 50% 0 0% 0% 0 0% 0% 0 0 0% 0%
0% images - 100 % texte 0 0 2 0 2 1 0 1 0 0 0 1 1
25% images - 75 % texte 0 0 1 0 1 2 0 1 0 0 0 1 2
40 %images - 60 % texte 0 0 1 0 1 1 0 1 0 0 0 2 1
Rapport images -
50 % images - 50 % texte 0 0 1 0 1 1 0 2 0 0 0 1 1
texte
60 % images - 40 % texte 0 0 1 0 1 1 0 1 0 0 0 1 1
75 % images - 25 % texte 0 0 1 0 1 1 0 1 0 0 0 1 1
100 % images - 0 % texte 0 0 1 0 1 1 0 1 0 0 0 1 1
Texte complémentaire de
0 0 0 0 0 2 0 2 0 0 0 1 1
l'image
Rôle de l'image par Image complémentaire
0 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 1 2
rapport au texte du texte
Image équivalente au
0 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 2 1
texte
AUTRES Identique 1 2 1 2 1 2 1 1 1 2 1 1 1
SEQUENCES
CONSTAT Faiblement dissemblant 2 2 2 1 2 1 2 2 2 1 2 2 2
Fort dissemblant 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
CONTENU DES Politique 1 1 1 1 1 2 1 1 1 1 1 1 1
ILLUSTRATIONS
Économique 1 1 2 1 2 1 2 2 2 2 2 1 1
Social 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 2 2
131
Religieux 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Culturel 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 1 2 2
Présentation de la France 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Présentation de la francité 1 1 2 2 1 1 2 2 1 1 2 2 2
Stéréotypes 1 1 2 2 1 1 1 2 1 2 1 2 2
SYNTHESE SYNTHESE ? 2 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Grammatical 2 0 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
CONTENU Culturel 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Autre 1 0 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Page sans blanc 1 0 1 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Titres en N&B 2 0 1 2 1 1 1 1 1 2 1 1 1
Titres en couleurs 1 0 2 1 2 2 2 2 2 1 2 2 2
Sous-titres en N&B 2 0 2 2 1 2 2 2 2 2 1 1 1
Sous-titres en couleurs 1 0 1 1 2 1 2 1 2 1 2 2 2
AGENCEMENT Présence de texte en N&B 2 0 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Présence de texte en couleurs 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Présence de dessins en N&B 1 0 2 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Présence de dessins en couleurs 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Présence de photos N&B 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Présence de photos couleurs 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
TABLEAUX Nombreux 2 0 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Peu nombreux 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Absents 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
En noir et blanc 2 0 2 2 1 2 1 1 1 2 2 1 1
D'une seule couleur 1 0 1 1 1 1 1 2 1 1 2 1 1
Dégradé d'une couleur 1 0 1 1 2 1 1 1 1 1 1 2 1
Couleurs multiples 1 0 2 1 1 1 2 1 2 1 1 2 2
Contenu grammatical 2 0 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
132
Statistiques / chiffres 2 0 1 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Autre contenu 1 0 2 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1
LEXIQUE LEXIQUE ? 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 2 2
Page sans blanc 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1
Titres en N&B 0 2 2 2 2 2 1 1 1 2 0 1 1
Titres en couleurs 0 1 1 1 1 1 2 2 2 1 0 2 2
Sous-titres en N&B 0 2 2 2 1 2 2 1 2 2 0 1 1
Sous-titres en couleurs 0 1 1 1 1 1 2 2 1 1 0 2 2
AGENCEMENT Présence de texte en N&B 0 2 2 2 2 2 2 2 2 2 0 2 2
Présence de texte en couleurs 0 2 1 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1
Présence de dessins en N&B 0 2 2 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1
Présence de dessins en couleurs 0 1 2 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1
Présence de photos N&B 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1
Présence de photos couleurs 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1
Légende
0 Sans objet
1 Non
2 Oui
133
III. ANALYSE DIACHRONIQUE DES IMAGES DANS LES
MANUELS DE FLE
L’éventail de méthodes dont nous disposons ont ces quatre points communs – nous les
avons déjà présentés – qu’elles furent éditées chez Hachette pour un public adolescent ou
adulte débutant, d’une part, et entre 1953 et 2003, d’autre part. D’un point de vue
méthodologique, nous nous appuyons sur la description détaillée de celles-ci (v. Chapitre I) et
la grille d’analyse figurant ci-avant (v. Chapitre II). Nous espérons que ces matériaux
suffiront à valider nos prochaines hypothèses ou observations.
En effet, maintenant que nous avons établi une grille comparative appropriée à notre
analyse, nous sommes enfin disposés à confronter les différents manuels dans une perspective
diachronique. C’est donc dans ce troisième chapitre que nous allons nous essayer à dégager
les changements opérés et les tendances suivies par les manuels de FLE sur le plan de
l’image, durant les cinquante dernières années du XXe siècle. Notre étude portera à la fois sur
les couleurs ainsi que sur les tableaux et textes des méthodes, sur le contenu de leurs
illustrations et sur les fonctions de ces images. Enfin, exhortés par un souci d’exhaustivité,
nous terminerons ce chapitre par une observation de l’évolution des synthèse et lexique
repérés en fin de manuels.
1. COULEURS
Nous tâcherons dans cette partie de l’analyse et de mise en commun de tous les
manuels, de tirer des conclusions générales qui permettent de définir correctement l’évolution
relative à la couleur et au noir et blanc.
134
La première constatation que nous pouvons tirer est que la couleur apparaît comme
constante à partir des années 1988. La couleur devient majoritaire également dans ces années-
là et tend à minimiser la proportion du noir et du blanc. La couleur sur la page de couverture
entre en vigueur très tôt, dès 1953 ; la couleur s’y retrouve parfois dans le titre.
135
Couverture des manuels
Les images ne sont présentes sur la page de couverture qu’à partir de 1969. Dès leur
apparition, les couleurs qui les constituent sont plutôt vives ; nous retrouvons cependant des
variantes, comme par exemple, Cartes sur table ou encore Nouvel Espace.
Nous entrons maintenant dans la première séquence des manuels ; voyons ce qu’il en
est de la place qu’occupent les images en couleurs sur la page d’introduction et au sein de
cette première étape. En ce qui concerne la page spéciale d’ouverture, elle est inexistante
jusque en 1988. Le titre qu’elle comporte est généralement en couleurs (cf. Espace, 1990),
mais il est possible d’en trouver encore quelques-uns en noir et blanc par la suite, surtout
lorsque l’ensemble de la page est colorié ; la couleur blanche est ainsi souvent utilisée parce
qu’elle ressort aisément.
136
Titre blanc sur fond coloré (Taxi !, p. 9)
Outre les titres et sous-titres, le texte de la page d’ouverture est noir jusque dans les
années ’80. La couleur y apparaît pour la première fois dans Grand Large (1988) mais
disparaît aussitôt. Plus aucun texte ne sera alors coloré sur ce type de page jusqu’en 1997 (cf.
les proportions de texte en noir et blanc et en couleurs dans la grille comparative).
Les illustrations figurant sur ces pages d’ouverture sont nombreuses. Elles sont
rarement en noir et blanc, souvent en couleurs – surtout lorsqu’il s’agit de photographies.
Elles font souvent sens avec le titre lorsqu’il en figure un.
137
Observons maintenant le contenu des étapes. Les illustrations en couleurs naissent à
partir de 1978. La couleur vive est perceptible dès les manuels postérieurs à 1988, alors que
les couleurs pâles sont déjà visibles dès 1978. Nous les voyons en début, milieu et fin de
séquences ainsi qu’en haut, au milieu et en bas de page. Les illustrations en noir est blanc
(début, milieu et fin de séquence ; haut, milieu et bas de page) sont prépondérantes jusqu’en
1978 mais disparaissent progressivement pour devenir inexistantes dans les années suivantes.
La proportion de texte en couleurs reste infime dans tous les manuels (lorsque la
couleur est présente, elle ne représente que 5%, 10%, 20% de la totalité des textes mais jamais
davantage).
138
Pour ce qui est des tableaux dans cette partie-ci des manuels, toutes les méthodes n’en
livrent pas. Elles sont plutôt rares même à en y insérer, puisque nous ne repérons que Grand
Large (1988). Les tableaux sont presque inexistants et, lorsqu’il y en a, ils sont en noir et
blanc.
Qu’en est-il des dernières séquences ? L’évolution est-elle identique aux premières
étapes? Le texte des pages d’ouverture des dernières séquences est généralement noir est
blanc ; la couleur devient plus fréquente dès 1994. Toutes comportent au moins un dessin
(parfois en noir et blanc, mais souvent en couleurs) ou une photographie (toujours en
couleurs).
139
que les illustrations en couleurs occupent le début, milieu et fin de la séquence ainsi que les
haut, milieu, et bas des pages. Nous retrouvons des illustrations en noir et blanc dans des
proportions moindres que les illustrations en couleurs jusqu’en 1995. Elles finiront par
disparaître complètement les années suivantes.
La proportion de texte en couleurs reste infime dans tous les manuels (lorsque la
couleur est présente, elle ne représente que 5%, 10%, 20% de la totalité des textes mais jamais
davantage). Très peu de manuels proposent une page spéciale de clôture ; et lorsqu’elles y
figurent, elles contiennent très peu de dessins, photos,… Il n’y a pas pour autant moins de
couleurs, car celles-ci se retrouvent parfois en fond. Bien que moins illustrées, donc, ces
pages de bilan ne demeurent pas moins colorées.
140
2. TABLEAUX ET TEXTES
2.1. Tableaux
En revanche, la couleur ne fait son apparition dans les tableaux qu’à partir de 1988.
Passé cette date, s’il est possible d’encore trouver du noir et du blanc, la couleur domine
nettement (cf. section précédente du présent travail).
C’est également en 1988 que les tableaux commencent à contenir des éléments autres
que grammaticaux. Les faits de langue resteront toutefois les contenus les plus présents, en
1953 comme en 2003.
141
L’un des rares tableaux repérés dans le manuel de 2003 (Taxi !, p. 14)
Seule la moitié des manuels analysés sont composés d’une synthèse à la fin de la
première séquence. Parmi ces synthèses, une seule, datant de 1988, contient un tableau. En
noir et blanc, son contenu n’est pas grammatical.
Les tableaux sont moins nombreux dans les dernières séquences que dans les
premières. De même, leur nombre semble diminuer dans une perspective temporelle : si les
manuels de la moitié du XXe siècle en comportaient beaucoup, ils deviennent plus rares par la
suite ; après 1995, leur disparition est presque complète.
142
Page envahie par les tableaux (La France en direct, p. 9)
La couleur fait son apparition dans les tableaux dès 1978. Elle côtoie le noir et blanc
pendant dix ans, environ, puisqu’il faut attendre 1988 pour la voir quitter à jamais les
manuels. La couleur n’influe cependant en rien sur le contenu, qui reste majoritairement
grammatical, quelles que soient les années.
À nouveau, seule la moitié des manuels contiennent une synthèse achevant la dernière
séquence. Parmi eux, un seul (Méthode orange, 1978) y a inclus des tableaux. Ceux-ci y sont
nombreux, parfois en couleurs et grammaticaux.
143
Un des tableaux figurant sur la page de synthèse (Méthode orange, p. 110)
Contrairement à ce que nous aurions pu penser, il n’y eut pas d’époque où les manuels
exclurent les images ; même les méthodes des années ‘50 et ’60 en disposent, et pas
forcément moins. En effet, le pourcentage d’illustrations oscille entre 40% d’images pour
60% de textes et 60% d’images pour 40% de textes, de façon tout à fait aléatoire dans le
temps. Une méthode fait toutefois exception à ces proportions, la Méthode Orange de 1978,
où il figure 100% d’illustrations à la première séquence. Ces chiffres sont impressionnants
mais expliqués par le type de méthode qu’utilise ce manuel, soit la méthode audio-visuelle.
Excepté cet ouvrage, donc, nous constatons un équilibre constant entre l’espace accordé au
texte et aux images dans les manuels de français langue étrangère, quelle que soit la décennie.
144
Page riche en illustrations (Mauger bleu, p. 2)
La page bilan de ces premières séquences – pour les manuels qui en ont une –, semble
nous indiquer qu’une tendance consiste à ne pas y insérer d’images, ou alors très peu. En
effet, dès les années ‘80, les trois-quarts de la page sont consacrés au texte. Les 25% d’images
présentes sont généralement complémentaires au texte ; ces illustrations viennent appuyer
l’un ou l’autre exercice. Fréquence Jeunes (1994) déroge toutefois à ce constat, étant donné
que le manuel insère des illustrations sans véritable rapport avec le texte dans ce premier
bilan.
145
Page fermant la première séquence, dépourvue d’images (Bonne Route, p. 20)
Image extraite de la page de bilan, avec laquelle elle n’entretient aucun rapport (Fréquence Jeunes, p. 18)
Excepté une fois de plus le manuel de 1978, de 1950 à la moitié des années ‘90,
l’espace occupé par les images oscille entre 25 et 60% au sein de la dernière séquence. À
partir de 1995, néanmoins, la fréquence des images par rapport au texte connaît une étonnante
constance. Les statistiques révèlent que 40% de la séquence est rempli par des images, les
60% restants étant constitués de texte.
Jusqu’à la fin des années ‘80, les images sont absentes des pages « bilan » qui
terminent la dernière séquence. Passé cette date, elles connaissent une nette augmentation
jusqu’en 1994 (Fréquence Jeunes), où les illustrations occupent près de 50% la page. Après
146
cette apogée, le texte reprend à nouveau de plus en plus de place sur la page, mais il n’évince
plus totalement l’image.
Nous avons observé, jusqu’à présent, la place occupée par l’image par rapport au texte
dans les manuels. Nous allons maintenant traiter du rôle de celle-ci par rapport au texte. Les
images ne sont-elles toujours qu’un accompagnement du texte ou peuvent-elles parfois être
indispensables ? Nous ne distinguerons plus les séquences, présentement, pour cette raison
que le constat est identique pour toutes.
147
Jusque 1970, le texte est majoritairement complémentaire de l’image. Cela signifie
donc que l’image a un rôle indispensable dans l’apprentissage. À partir de ce moment,
l’image va cependant perdre sa suprématie au profit du texte. C’est à son tour de devenir
complémentaire au texte, qu’elle accompagne. Il est étonnant de constater que ce changement
va de pair avec l’apparition des méthodes communicatives.
Face à ce constat étonnant, nous remarquons que de tous temps, il y eut des relations
d’équivalence entre texte et image. Il existe en effet plusieurs situations où les illustrations et
les textes se complètent mutuellement, et ce, jusqu’à l’aube du troisième millénaire. C’est le
cas des bandes dessinées par exemple, où généralement textes et images ne vont pas l’un sans
l’autre.
148
Image et texte en relation d’équivalence (Espaces, p. 167)
Dans les synthèses concluant les séquences, le rôle de l’image n’est plus que celui
d’accompagnateur de textes.
149
3. CONTENU DES ILLUSTRATIONS
Au regard des treize manuels analysés, nous nous proposons de dégager les tendances
– ou peut-être devrait-on parler de propension – relatives au contenu de l’illustration, tant
celles prévisibles que d’autres plus surprenantes ou inattendues.
Il semble également logique, et cela est confirmé, que les personnages mis en scène
dans l’image correspondent, sinon à la mixité sociale – nous y reviendrons –, à l’âge que le
manuel cible. L’illustration suivante présente des adultes alors qu’une méthode pour plus
jeunes montre des adolescents en activité.
150
Mise en scène d’adultes (Cartes sur table, Couverture)
151
Exemple d’images publicitaires (Espaces, p.18)
Le contenu des images de la première leçon nous intéresse particulièrement car cette
dernière est le lieu des présentations. Nous pouvons constater que seuls les deux manuels les
plus récents n’évoquent pas la France et que Taxi !, uniquement, présente la Francité, sans
mettre l’emphase sur la France. Tous, dès le premier, figurent la France mais la Francophonie
n’apparaît qu’au début des années ’80, de manière irrégulière.
152
Il va de soi que dans certains manuels, la Francité apparaît plus avant dans le contenu.
Néanmoins, l’unité d’ouverture nous semble le lieu le plus chargé symboliquement pour la
mentionner. La Méthode Orange, par exemple, ne le présente qu’à la neuvième leçon.
153
Le social et le culturel dominent largement, que ce soient dans les étapes sélectionnées
ou le reste des manuels. La plupart des images illustrent, en effet, une situation de
communication ou un élément de la culture occidentale, voire précisément française. Le
politique et le religieux, de manière assez surprenante, apparaissent eux aussi. Le contenu
économique concerne, avant tout, la représentation de monnaie.
154
Les manuels procèdent fréquemment par caricatures ou stéréotypes. Ceux-ci n’ont
aucun caractère provocateur. Au contraire, ils occupent un rôle de divertissement et vise à
faciliter l’acquisition de données culturelles. Dans certains cas, il est difficile de trancher entre
le stéréotype ou le reflet d’une époque. Il est, par exemple, évident que la femme n’a pas le
même statut aujourd’hui qu’auparavant.
Le stéréotype est bien présent (Méthode Orange, p. 76 ; Cartes sur table, p. 82 ; Fréquence Jeunes, p. 17)
155
Enfin, il est amusant de constater l’intertextualité entre ces manuels. Celle se justifie
fort probablement par l’appartenance à la même maison d’édition.
Images en dernière étape de manuels distincts (Café Crème, p. 150 ; Espaces, p. 167)
Images en première étape de manuels distincts (Méthode Orange, p. 5 ; Cartes sur table, p. 3)
3.2. En conclusion
Aussi, nous regrettons que la Francité ne soit pas mieux représentée. Selon nous, elle
devrait l’emporter sur la France, qu’elle englobe. Or, au contraire – et cela, nous semble-t-il,
est regrettable –, la France est bien souvent présentée en marge de la Francité, dont elle serait
à la tête ou le modèle.
156
La France, centre du « Monde en français » ? (Fréquence Jeunes, p. ??)
157
Image à fonction émotive (Cartes sur Table, p. 123)
Pourquoi cette fonction est-elle si peu présente ? Les manuels de français langue
étrangère n’ont a priori pas besoin d’elle, au contraire des publicités par exemple. Les
sentiments exprimés par les personnages n’intéressent que peu les apprenants dans les
séquences analysées ; les quelques fois où nous rencontrons de l’émotion, elle s’accompagne
de la fonction métalinguistique. Il s’agit avant tout de traduire les états des personnes, du
type « il est heureux », « il est triste », etc. L’image a pour premier objectif de traduire les
mots en images, afin de faciliter la compréhension de l’apprenant. La dimension
métalinguistique prime donc sur l’émotif, relégué au second plan.
À côté de ces cas particuliers, nous trouvons également une série d’illustrations où les
personnages n’expriment aucune émotion, surtout dans les manuels des années 1950 (Mauger
bleu) et 1960 (La France en direct).
158
4.2. La fonction conative
Centrée sur le destinataire, la fonction conative se retrouve dans les manuels de 1969 à
1981 seulement, ainsi que dans Reflets (1999). À deux reprises, dans La France en direct et la
Méthode Orange en l’occurrence, elle s’exprime au travers d’une bande dessinée aux
phylactères vides que l’apprenant doit remplir. Par la suite, cet exercice – difficile pour un
niveau A1 ! – s’envole.
Le dernier manuel à nous offrir des illustrations conatives avant la disparition de cette
fonction, est Cartes sur Table, dont les pages de gauche sont des « déclencheurs
d’apprentissage ». Les images qui y figurent, s’efforcent d’agir sur le destinataire, en
l’interpellant. Elles incitent à écouter, à produire, etc.
159
Manifestation de la fonction phatique (Cartes sur Table, p. 126)
Après Cartes sur Table, il faudra attendre 1999 pour retrouver des illustrations
conatives. Si nous ne regrettons aucunement la perte des exercices où l’on demande de
compléter les phylactères des bandes dessinées, la disparition du procédé rencontré dans le
dernier des trois manuels est plus dommageable.
De prime abord, la fonction phatique ne se retrouve pas dans tous les manuels. En
effet, en analysant les séquences une par une, nous avons vu que très peu d’ouvrages
présentaient des dessins (voire d’autres éléments) récurrents. Tel était le cas dans la Méthode
orange, où l’on retrouvait la même boîte rouge à trois reprises, dans Espaces et le Nouvel
Espaces, où la couleur de l’unité se trouvait être marquée sur chacune des pages de la
séquence, etc.
160
La boîte rouge et la fonction phatique (Méthode Orange, pp. 108-110-111)
La grille confirme le propos, elle qui nous indique que seuls 6 manuels sur les 13
comportent explicitement du phatique dans leur première séquence. Les autres ouvrages n’en
bénéficient-ils pas ?
La couleur orange en fonction phatique (La France en direct, pp. 2, 45, 100)
161
Exemple de dessin récurrent (Cartes sur table, p. 123)
- la continuité dans chaque séquence d’une bande dessinée, d’un roman-photo ou d’un
feuilleton,
- et, enfin, l’agencement même de la séquence (cf. Mauger Bleu, Extra !).
162
Ces critères sont parfois additionnés, comme dans Taxi ! par exemple. Ils assurent
ainsi une plus grande continuité entre les différentes leçons d’un même manuel.
Les exemples choisis nous montre que le phatique n’est pas propre à une décennie.
Cette fonction existait déjà dans le manuel des années 1950, et se retrouve encore dans ceux
du XXIe siècle. Entre ces deux dates, les différents ouvrages analysés continuent d’en porter.
La grille nous indique également qu’il n’y a jamais de phatique au sein même du bilan
des acquis qui achève les séquences d’apprentissage – pour les manuels qui ont ce genre de
pages. L’explication, rationnelle, est à chercher du côté du nombre de pages de ces bilans :
généralement une seule. Il est, en effet, difficile d’introduire des récurrences au sein d’un
corpus si petit. La fonction phatique se réalise cependant lorsqu’on prend pour corpus les
pages de bilan de toutes les séquences d’un manuel. Les couleurs y sont souvent réciproques
(Bonne route), de même que l’organisation de la page (Fréquence Jeunes, Taxi !,…).
Cette fonction s’avère très importante dans ce genre de manuels d’apprentissage. Elle
vient souvent appuyer un texte, et permet à l’apprenant d’identifier avec sûreté un objet ou
une situation décrite. Elle présente ces derniers de façon à se rapprocher le plus possible de la
réalité. Bien qu’elle soit plus facilement perceptible dans les photographies, les dessins sont,
eux aussi, majoritairement référentiels.
163
Photographie référentielle (Fréquence Jeunes, p. 128) Dessin à la fonction référentielle (Café Crème, p. 17)
164
Les images métalinguistiques sont souvent secondaires aux propos écrits. Ne sont
équivalentes au texte que les illustrations issues d’une bande dessinée, d’un roman-photo, etc.
Notre étude diachronique des manuels nous montre que les images métalinguistiques
ont tout de même évolué avec le temps. Le Mauger Bleu, seul ouvrage datant des années ’50,
comporte une quantité impressionnante d’images de ce type :
Le temps passant, le métalangage prend une autre forme. L’on ne retrouve, en effet,
plus que très rarement des illustrations de mots. Les images se font le métalangage d’une
situation à part entière, et non plus d’un seul objet. Ce changement est amorcé avec
l’apparition des méthodes communicatives.
165
4.6. La fonction poétique
D’après la grille, la fonction poétique n’est jamais retrouvée dans aucun manuel, ni
dans les séquences, ni dans les bilans. Elle n’a pas sa place en leur sein. Cela se comprend
aisément : les ouvrages de français langue étrangère ne sont pas des catalogues d’œuvres
d’art, mais sont, avant tout, des outils pratiques et pédagogiques pour apprendre la langue
française. C’est la raison pour laquelle il n’y figure aucune construction particulière des
images.
Il est toutefois possible d’en discerner sur la couverture de certains manuels, ainsi que
sur quelques-unes des pages d’ouverture des séquences. Ce sont les rares endroits où titre et
image font sens, et font éventuellement l’objet d’une construction particulière, nous l’avions
vu dans le chapitre I.
Couverture avec un lien sémantique entre le titre et l’image (Grand Large ) Mise en page construite, dégageant du sens (Extra !, p. 7)
La fonction poétique, cependant, n’est repérée que sur les couvertures des manuels
publiés à partir de 1980 environ. Le Mauger bleu et La France en direct ne sont donc pas
concernés, à l’inverse des onze2 autres ouvrages analysés présentement.
2
Nous incluons dans ce second groupe la Méthode Orange, très proche par sa date des années ’80.
166
4.7. En conclusion : pluralité des fonctions
Le troisième aspect relevé a trait à la fonction phatique. Tous les manuels observés
contiennent du phatique, peu importe leur date, mais rares sont ceux qui le manifestent
clairement au sein d’une séquence. Il faut en effet observer le manuel dans son ensemble pour
remarquer sa présence.
167
5. SYNTHÈSES ET LEXIQUES
Depuis les années ’50, tous les manuels semblent être systématiquement dotés d’une
synthèse grammaticale, si ce n’est La France en direct (1969). Ces bilans servent
principalement de support et de référentiel aux apprenants de français langue étrangère ; y
sont repris les plus importants des faits de langue étudiés dans les méthodes. La Méthode
Orange offre une particularité supplémentaire, en insérant parfois des éléments qui n’ont pas
directement traits à la grammaire, mais davantage au vocabulaire.
Souvent relégués au rang des annexes, ces bilans sont nettement moins colorés que les
séquences, à proprement parler, des manuels. Il s’agit toujours de textes et tableaux
rassemblés sur quelques pages au fond blanc. Si les images – uniquement de petits dessins en
noir et blanc – s’y font rares au début des années ’80, ce constat n’ira pas en s’améliorant avec
le temps : plus une illustration, en effet, ne sera insérée par la suite au sein des synthèses
grammaticales.
168
Image tirée du bilan grammatical (Cartes sur Table, p. 132)
Cette disparition eut pour conséquence d’accentuer le statut d’annexe octroyé à ces
pages, puisque les séquences sont généralement assez bien fournies en matière d’images.
La couleur, en revanche, ne cesse de croître. Absente du Mauger bleu, elle fait son
apparition dans le titre au cours de la septième décennie du siècle. Par la suite, la couleur se
verra étendue aux sous-titres (fin des années ’80) mais jamais au texte. Si Reflets insère
toutefois ponctuellement des encadrés de couleurs au sein de ses tableaux, cette manière de
procéder ne sera suivie ni par Extra !, ni par Taxi !. Il s’agit donc d’une exception dans le cas
de Reflets.
169
Tableau riche en couleurs (Espaces, p. 8)
Les méthodes n’ont pas subi de grands changements en ce qui concerne les tableaux.
Comme ce fut le cas pour le Mauger bleu, ils se retrouvent en nombre important dans chacun
des manuels, peu importe leur date de publication. Ils offrent l’avantage d’organiser la
matière de façon claire ; son assimilation s’en verra ainsi facilitée par son destinataire.
170
Le contenu de ces tableaux est souvent grammatical, bien que la Méthode Orange
(1978) et Cartes sur tables (1981) y insèrent d’autres éléments aussi, de type lexicaux. Après
eux, néanmoins, plus un manuel ne fera exception. Cela participe sans doute à une envie de
classification plus rigoureuse.
Jusqu’en 1988, les tableaux sont essentiellement en noir et blanc. Bonne route !
marquera son détachement avec cette pratique, en les remplissant d’un dégradé bleu. Après ce
manuel, il devient exceptionnel de rencontrer des tableaux dépourvus de couleurs ; Café
Crème est pourtant l’un de ces rares ouvrages.
171
Extrait de la synthèse grammaticale (Café Crème, p. 166)
5.2. Lexiques
Il s’en trouve un dans onze de nos manuels, tandis qu’il fait défaut à deux : le Mauger
bleu et Reflets n’intègrent pas de listes de vocabulaire à leur fin. Ces carences s’expliquent par
des motifs différents : Reflets est un manuel qui prend essentiellement appui sur des
séquences vidéo ; il n’accorde ainsi pas la même importance à l’ouvrage que les autres
méthodes. Il est plus difficile d’expliquer de manière raisonnée l’absence de lexique dans le
Mauger bleu. Étant le plus ancien des manuels de notre corpus, il nous est impossible
d’observer l’(in)existence des lexiques dans les ouvrages antérieurs. Nous ne pouvons donc
conclure à une singularité ou à une mode des manuels avant 1960. Quoiqu’il en soit, les
lexiques deviennent une partie inéluctable des manuels de FLE après 1960.
Tous les lexiques observés tiennent en une petite dizaine de pages au fond blanc. Les
titres et sous-titre sont toujours de couleur noire, jusque fin des années ’80 ; dès 1990, le noir
sera relayé par la couleur. Café Crème (1997) n’a cependant pas suivi le mouvement, comme
il ne l’avait pas suivi pour la synthèse grammaticale.
172
Lexique noir et blanc (Café Crème, p. 178)
Quant aux listes de mots, elles ont suivi la tendance inverse. Si La France en direct
détenait quelques mots orangés, cette pratique est définitivement abandonnée avec la Méthode
Orange. Rien n’y changera, alors, plus ; tous les termes repris sont inscrits en noir, en 1978
comme en 2003. L’agencement du vocabulaire n’a plus bougé depuis.
Ce qui a changé, en revanche, ce sont les illustrations qui figuraient dans les premiers
manuels. La France en direct (1969) comme la Méthode orange (1978) comportaient tous
deux de petits dessins en noir et blanc (voire en couleurs) qui se faisaient le métalangage des
173
mots indexés. Ces illustrations ont disparu avec la commercialisation de nouvelles méthodes,
communicatives.
Illustration à fonction métalinguistique dans la première partie du lexique (La France en direct, p. 211)
Les années 1980 semblent être une décennie charnière, tant pour les synthèses
grammaticales que les lexiques. Elles sont la période des grands changements, dans le
domaine de la couleur principalement. À côté de cela, nous avons vu que c’était également
durant ces années que les deux parties analysées ont véritablement adopté le statut d’annexes.
Si le fossé était peu visible auparavant, il s’est creusé par la place occupée par l’image dans
les manuels : présentes dans tous les ouvrages jusque dans Cartes sur Table, elles finissent
par disparaître de ces deux parties dans les années ’80. Ce constat nous invite à conclure en
soulignant l’importance des années 1980 dans les domaines des synthèses grammaticales et
des lexiques en français langue étrangère.
174
CONCLUSION
La présente recherche, si elle ne nous permet pas de généraliser – ce serait abusif – nos
trouvailles étant donné la restriction initiale du champ d’étude à treize manuels (1953 – 2003)
publiés chez Hachette, nous renseigne toutefois sur l’orientation éditoriale empruntée par une
maison d’édition majeure quant à l’illustration.
La couleur est présente dans chacun des manuels observés ; elle n’est donc pas chose
neuve. Cependant, de rare qu’elle était dans les années ’50, elle est devenue chose commune
aujourd’hui. Alors qu’on ne la repérait que dans les titres et quelques dessins choisis dans les
manuels de la moitié du XXe siècle, elle s’est progressivement étendue aux sous-titres, aux
photographies, et à l’ensemble des dessins de manière générale. La couleur a ainsi vécu un
remarquable essor, surtout aux environs de 1980.
Si les illustrations ont été les premières touchées par cet envol de la couleur, les
tableaux ont eux aussi été concernés. Sobres dans les années ’50 et ’60, ils deviennent
multicolores à partir des années ’80. À l’inverse de la couleur, toutefois, leur heure de gloire
semble passée ; leur nombre régresse davantage à chaque décennie. Les manuels
d’aujourd’hui ne connaissent plus les pages entières de tableaux qui composaient leurs
ancêtres, excepté celles des mémentos grammaticaux de fin de manuels.
175
Les fonctions de la communication de ces illustrations sont multiples. Bien entendu, le
métalinguistique et le référentiel sous-tendent la grande majorité des illustrations. Aussi, nous
ne sommes pas surpris de la rareté de l’émotif et du poétique. En revanche, les deux fonctions
restantes – conative et phatique – n’étaient, a priori, pas attendues mais abondent, surtout la
seconde. Leur présence est toutefois logique puisque la conation est centrée sur le destinataire
– l’apprenant – et le phatique sur le maintien du contact. Les manuels, de tout temps,
foisonnent de phatique mais la consultation d’images isolément ne permet pas de le déceler.
Enfin, en ce qui concerne les synthèses et lexiques, nous avons constaté que les années
1980 étaient une date clef tant au niveau de leur statut que de l’image et de la couleur. Car la
disparition de l’illustration dans ces deux parties des manuels a largement contribué à la
relégation des synthèses et lexiques au rang des annexes, alors qu’ils l’étaient dans des
proportions moindres dans les années ’50 et ’60.
176
BIBLIOGRAPHIE
SOURCES PRIMAIRES
BEACCO DI GIURA M. et alii, Café crème 1, Paris, Hachette FLE, 1997, 192 p.
CAPELLE Guy, GIDON Noëlle, Espaces 1, Paris, Hachette FLE, 1990, 208 p.
CAPELLE Guy, GIDON Noëlle, Le nouvel "Espaces" 1, Paris, Hachette FLE, 1995, 206 p.
CAPELLE J., GIDON Noëlle, Reflets 1, Paris, Hachette FLE, 1999, 224 p.
CAPELLE J., MENAND R., Taxi ! 1, Paris, Hachette FLE, 2003, 128 p.
GILBERT P., GREFFET P. et alii, Bonne route ! 1, Paris, Hachette, 1988, 258 p.
MAUGER G. et alii, Cours de langue et de civilisation française 1 (dit le Mauger bleu), Paris,
Hachette, 1953, vol.1, 230 p.
PACCAGNINO C., POLETTI M.-L., Grand large 1, Paris, Hachette, 1988, 220 p.
RICHTERICH R., SUTER B., Cartes sur table, Paris, Hachette, 1981, 160 p.
SOURCES SECONDAIRES
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étrangère : quelques usages pour quelques stratégies », dans : Marges linguistiques,
mars 2001, 18 p.
VREBOS Pascal, Éducation aux médias, vol.1, Bruxelles, PUB, 2007, 113 p.
177
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION ............................................................................................................................... 2
I. ANALYSE SYNCHRONIQUE DES 13 MANUELS ...................................................................................... 3
1. LE « MAUGER BLEU ».............................................................................................................. 3
1.1. Fiche signalétique ...................................................................................................... 3
1.2. Analyse du manuel .................................................................................................... 4
1.2.1. Première de couverture ..................................................................................... 4
1.2.2. Organisation générale de l’ouvrage.................................................................. 4
1.2.3. Première séquence.............................................................................................. 5
1.2.4. Dernière séquence .............................................................................................. 7
1.2.5. Autres séquences du manuel ............................................................................. 8
1.3. Synthèse grammaticale ............................................................................................. 9
1.4. Lexique ....................................................................................................................... 9
2. LA FRANCE EN DIRECT .............................................................................................................. 9
2.1. Fiche signalétique du manuel................................................................................... 9
2.2. Analyse du manuel .................................................................................................. 10
2.2.1. Première de couverture ................................................................................... 10
2.2.2. Organisation générale de l’ouvrage................................................................ 11
2.2.3. Première séquence............................................................................................ 12
2.2.4. Dernière séquence ............................................................................................ 15
2.2.5. Autres séquences du manuel ........................................................................... 16
2.3. Synthèse grammaticale ........................................................................................... 16
2.4. Lexique ..................................................................................................................... 16
3. MÉTHODE ORANGE ............................................................................................................. 18
3.1. Fiche signalétique .................................................................................................... 18
3.2. Analyse du manuel .................................................................................................. 19
3.2.1. Première de couverture ................................................................................... 19
3.2.2. Organisation générale de l’ouvrage................................................................ 21
3.2.3. Première séquence............................................................................................ 21
3.2.4. Dernière séquence ............................................................................................ 23
3.2.5. Autres séquences du manuel ........................................................................... 25
3.3. Synthèse grammaticale ........................................................................................... 25
3.4. Lexique ..................................................................................................................... 26
4. CARTES SUR TABLE ............................................................................................................... 26
4.1. Fiche signalétique .................................................................................................... 26
4.2. Analyse du manuel .................................................................................................. 28
4.2.1. Première de couverture ................................................................................... 28
4.2.2. Organisation générale de l’ouvrage................................................................ 29
4.2.3. Première séquence............................................................................................ 29
4.2.4. Dernière séquence ............................................................................................ 31
4.2.5. Autres séquences du manuel ........................................................................... 32
4.3. Synthèse grammaticale ........................................................................................... 33
4.4. Lexique ..................................................................................................................... 33
5. BONNE ROUTE !.................................................................................................................... 33
5.1. Fiche signalétique .................................................................................................... 33
5.2. Analyse du manuel .................................................................................................. 34
5.2.1. Première de couverture ................................................................................... 34
5.2.2. Organisation générale de l’ouvrage................................................................ 35
178
5.2.3. Première séquence............................................................................................ 36
5.2.4. Dernière séquence ............................................................................................ 39
5.2.5. Autres séquences du manuel ........................................................................... 41
5.3. Synthèse grammaticale ........................................................................................... 42
5.4. Lexique ..................................................................................................................... 42
6. GRAND LARGE..................................................................................................................... 43
6.1. Fiche signalétique .................................................................................................... 43
6.2. Analyse du manuel .................................................................................................. 43
6.2.1. Première de couverture ................................................................................... 43
6.2.2. Organisation générale de l’ouvrage................................................................ 44
6.2.3. Première séquence............................................................................................ 45
6.2.4. Dernière séquence ............................................................................................ 46
6.2.5. Autres séquences du manuel ........................................................................... 47
6.3. Synthèse grammaticale ........................................................................................... 48
6.4. Lexique ..................................................................................................................... 48
7. ESPACES .............................................................................................................................. 48
7.1. Fiche signalétique .................................................................................................... 48
7.2. Analyse du manuel .................................................................................................. 49
7.2.1. Première de couverture ................................................................................... 49
7.2.2. Organisation générale de l’ouvrage................................................................ 50
7.2.3. Première séquence............................................................................................ 50
7.2.4. Dernière séquence ............................................................................................ 53
7.2.5. Autres séquences du manuel ........................................................................... 54
7.3. Synthèse grammaticale ........................................................................................... 55
7.4. Lexique ..................................................................................................................... 55
8. FRÉQUENCE JEUNES ............................................................................................................... 55
8.1. Fiche signalétique .................................................................................................... 55
8.2. Analyse du manuel .................................................................................................. 56
8.2.1. Première de couverture ................................................................................... 56
8.2.2. Organisation générale de l’ouvrage................................................................ 57
8.2.3. Première séquence............................................................................................ 58
a. Page d’ouverture ................................................................................................ 58
b. Contenu............................................................................................................... 58
c. Page de bilan ....................................................................................................... 62
8.2.4. Dernière séquence ............................................................................................ 64
a. Page d’ouverture ................................................................................................ 64
b. Contenu............................................................................................................... 64
c. Page de bilan ....................................................................................................... 68
8.2.5. Autres séquences du manuel ........................................................................... 69
8.3. Synthèse grammaticale ........................................................................................... 71
8.4. Lexique ..................................................................................................................... 71
9. NOUVEL ESPACES .................................................................................................................. 72
9.1. Fiche signalétique .................................................................................................... 72
9.2. Analyse du manuel .................................................................................................. 73
9.2.1. Première de couverture ................................................................................... 73
9.2.2. Organisation générale de l’ouvrage................................................................ 73
9.2.3. Première séquence............................................................................................ 74
9.2.4. Dernière séquence ............................................................................................ 75
9.2.5. Autres séquences du manuel ........................................................................... 75
9.3. Synthèse grammaticale ........................................................................................... 75
179
9.4. Lexique ..................................................................................................................... 75
10. CAFÉ CRÈME ..................................................................................................................... 76
10.1. Fiche signalétique .................................................................................................. 76
10.2. Analyse du manuel ................................................................................................ 77
10.2.1. Première de couverture ................................................................................. 77
10.2.2. Organisation générale de l’ouvrage.............................................................. 77
10.2.3. Première séquence.......................................................................................... 78
10.2.4. Dernière séquence .......................................................................................... 81
10.2.5. Autres séquences du manuel ......................................................................... 81
10.3. Synthèse grammaticale ......................................................................................... 82
10.4. Lexique ................................................................................................................... 82
11. REFLETS ............................................................................................................................. 82
11.1. Fiche signalétique .................................................................................................. 82
11.2. Analyse du manuel ................................................................................................ 83
11.2.1. Première de couverture ................................................................................. 83
11.2.2. Organisation générale de l’ouvrage.............................................................. 84
11.2.3. Première séquence.......................................................................................... 84
11.2.4. Dernière séquence .......................................................................................... 87
11.2.5. Autres séquences du manuel ......................................................................... 89
11.3. Synthèse grammaticale ......................................................................................... 89
11.4. Lexique ................................................................................................................... 90
12. EXTRA !............................................................................................................................. 90
12.1. Fiche signalétique .................................................................................................. 90
12.2. Analyse du manuel ................................................................................................ 91
12.2.1. Première de couverture ................................................................................. 91
12.2.2. Organisation générale de l’ouvrage.............................................................. 92
12.2.3. Première séquence.......................................................................................... 92
a. Page d’ouverture ................................................................................................ 92
b. Contenu............................................................................................................... 93
c. Page de bilan ....................................................................................................... 97
12.2.4. Dernière séquence .......................................................................................... 97
a. Page d’ouverture ................................................................................................ 97
b. Contenu............................................................................................................... 98
c. Page de bilan ..................................................................................................... 100
12.2.5. Autres séquences du manuel ....................................................................... 101
12.3. Synthèse grammaticale ....................................................................................... 102
12.4. Lexique ................................................................................................................. 103
13. TAXI ! ............................................................................................................................. 103
13.1. Fiche signalétique ................................................................................................ 103
13.2. Analyse du manuel .............................................................................................. 104
13.2.1. Première de couverture ............................................................................... 104
13.2.2. Organisation générale de l’ouvrage............................................................ 105
13.2.3. Première séquence........................................................................................ 106
a. Page d’ouverture .............................................................................................. 106
b. Contenu............................................................................................................. 107
c. Page de bilan ..................................................................................................... 109
13.2.4. Dernière séquence ........................................................................................ 110
a. Page d’ouverture .............................................................................................. 110
b. Contenu............................................................................................................. 111
c. Page de bilan ..................................................................................................... 113
180
13.2.5. Autres séquences du manuel ....................................................................... 113
13.3. Synthèse grammaticale ....................................................................................... 114
13.4. Lexique ................................................................................................................. 115
II. GRILLE COMPARATIVE .............................................................................................................. 116
1. RÉALISATION DE LA GRILLE .................................................................................................... 116
2. UTILITÉ DE CETTE GRILLE COMPARATIVE ................................................................................... 117
3. AIDE À LA COMPRÉHENSION DE CERTAINS POINTS ...................................................................... 117
4. GRILLE COMPARATIVE .......................................................................................................... 120
III. ANALYSE DIACHRONIQUE DES IMAGES DANS LES MANUELS DE FLE.................................................. 134
1. COULEURS ......................................................................................................................... 134
2. TABLEAUX ET TEXTES ............................................................................................................ 141
2.1. Tableaux................................................................................................................. 141
2.1.1. Dans les premières séquences........................................................................ 141
2.1.2. Dans les dernières séquences......................................................................... 142
2.2. Rapport images - texte .......................................................................................... 144
2.2.1. Dans les premières séquences........................................................................ 144
2.2.2. Dans les dernières séquences......................................................................... 146
2.3. Rôle de l’image par rapport au texte................................................................... 147
3. CONTENU DES ILLUSTRATIONS ............................................................................................... 150
3.1. Confrontation des différents manuels ................................................................. 150
3.2. En conclusion......................................................................................................... 156
4. FONCTIONS DES ILLUSTRATIONS ............................................................................................. 157
4.1. La fonction émotive............................................................................................... 157
4.2. La fonction conative.............................................................................................. 159
4.3. La fonction phatique ............................................................................................. 160
4.4. La fonction référentielle ....................................................................................... 163
4.5. La fonction métalinguistique................................................................................ 164
4.6. La fonction poétique ............................................................................................. 166
4.7. En conclusion : pluralité des fonctions................................................................ 167
5. SYNTHÈSES ET LEXIQUES ....................................................................................................... 168
5.1. Synthèses grammaticales ...................................................................................... 168
5.2. Lexiques ................................................................................................................. 172
5.3. En conclusion : l’importance des années 1980 ................................................... 174
CONCLUSION .............................................................................................................................. 175
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................... 177
TABLE DES MATIÈRES ................................................................................................................... 178
181