Вы находитесь на странице: 1из 40

LA VRAIE

RELIGION CHRÉTIENNE
CO'STEIUI'(T

TOUTE LA THÉOLOGIE
DE LA NOUVELLE )<;GLlSE
Prèdfte pllr le Seip;Ulmr <lans Daniel, VII, {3, 14; et dans l'ApocaIYPie, X:II, f, 2.

l'Ail

El'fIl'tIA.~~E:L SWEDE~DOHG
Serviteur <lu Sclgnc'Il' Jésus-Christ
T:a"'OUJT LU LA,Tn:

PAR J. F. E. LE BOYS DES GUAYS.


Sur l'Édition princeps ("'D'l.lordam, f'1i).

SECONDE ÉIIJTION

TOME SECOND

~~5~

~~
Paris
A III Librairie, 19, rue <lu Sommerard,
LOlldri-.
SWEDENBORG SOCIETY, 36, BlooIDsbury Street, V. C.
New-Tork
NEW CUlllCII BOOK-·RoOH, 20, Cooper Union.

1878
RELIGION CHRÉTIENNE. 4HS

INDEX GÉNÉRAL DES CONTENUS.

La Foi du Nouveau Ciel et de la Nouvelle Église dans la forme


uni\'el'selle et dans la forme particulière, N°S 1 à 3.

CHAPITRE 1.

DE DIEU CRÉATEUI\.

De l'Unité de Dieu.

1.. Toute l'Écriture Sainte, et par suite tOlites les doctrines de&
Églises dans lei\Ionde Chrétien, enseignent qu'il y a un Dieu, et
(Ille Dieu est Un, N°S 5 à 7.
2. L'influx universel, procédant de Dieu dans les âmes des
hommes, est qu'il y a un Dieu et qu'il est Un, N° 8.
3. De là vient que dans le Monde entier il Il'Y a lIas Ulle Na­
tion, ayant une Religion et une Raison saine, qui ne reconnaisse
Dieu, et que Dien eslUn, N°S 9, 10.
4. Les Nations et .les Peuples ont eu el ont, d'après plusieurs
causes, des opinions différentes sur la qualité de ce Dieu Un, N° iL
. D. La Raison humaine, d'après un grand nombre de choses
dans le Monde, peut percevoir et conclure, si elle le veut, qu'il y
a un Dieu, et qu'il est Vn, N°s i 2, 13.
6. S'il n'y avait pas un seul Dieu, l'UnÏ\'ers n'aurait pu· ni être
créé, ni être conservé, N° t3.
7. L'homme qui ne reconnaît pas Dieu est excommunié de l'É­
glise et damné, N° 14.
8. Rien de l'Église n'est en cohérence chez l'homme qui recon­
nait, non un seul Dieu, mais plusieurs dieux, N° i5.
416 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 417

Du Divin Être, qui est Jéhovah.


De l'Essence de Dieu, Essence qui est le Divin Amour et la
t. Ce Dieu Un est appelé Jéhovah d'après l'Être, par consé­ Divùze Sages.se.
quent, parce que seul il Est, il a Été et il Sera, et parce qu'il est
le Premier et le Dernier, Je Commencement et la Fin, l'Alpha et
i. Dieu est l'Amour même et la Sagesse même, el ces deux font
l'Oméga, N° t9." son E~sence, N° 37.
2. Ce Dieu Un est la Subsistance même et la Forme même, et les 2. Dieu est le Bien même et le Vrai même, parce que le bien
Anges et les Hommes sont des substances et des formes d'après aprartien l à l'Amour, et que le Vrai apparlien t ft la Sages~e, N° 3~.
Lui; et autant ils sont en Lui et Lui en eux,' autant ils sont ses 3. Dieu, étant l'Amour même et la Sagesse même, eslla Vie
Images et ses Ressemblances, N° 20. même, qui est la Vie en Soi, N°S 39, 40. •
3. Le Divin Ètre est l'Etre en Soi, et en même temps l'Exister 4. L'Amour et la Sagesse en Dieu font nn, N°S 41,42.
en Soi, N°S 21, 22. ti. L'essence de l'amour est d'aimer les autres hors de soi, de
4. Le Divin Etre et Exister en Soi, ne peut produire un autre vouloir êtl'e un avec eUle, et de les rendre heureux par soi, N°' 4~~,
Divin, qui soit l'Ëtre et l'Exister en Soi, par conséquent un autre 44,45.
Dieu de même Essence n'est pas admissible, N° 23. 6. Ces Essentiels de l'Amour Divin ont élé la cause de la Créa­
5. La pluralité des Dieux dans les Siècles anciens, et aussi de lion de l'Univers, et sont la cause de sa Conservation, N°' 46, 4i.
nos jours, n'a existé que parce qu'on n'a pas compris le Divin
Ëtre, N° 24.
·.De la. Toute-Puissance, de la Toute-Science et de la l'oute­
[le l'Infinité, Olt de l'Immensité et de l'Eternité de Dieu. P1'ésence de Dieu.

i. Puisque Dieu Est et Existe en Soi, et que toutes choses dans 1. La Toute-PuÎ5sance, la Toule-Science et la Toute-Présence
l'Univers sont et exislent d'après Lui, il est Infini, N° 28. appartiennenl à la Divine Sagesse d'après le Divin Amour, N°S 50,
'2. Puisque Dien a été avant le Monde, ainsi avant l'origine des tif.
Espaces et des Tcmps, il est Infini, N° 29. 2. La Toute-Puissance, la 'l'oule-Science et la Toule.Présence
3. Depuis que le :Monde a été fait, Dien est dans l'Espace sans de Dieu ne peuvent être connues, si l'on ignore ce que c'est que
espace, et dans le Temps sans lemps, N° 30. l'Ordre, et si J'on ne sait pas relalivement à l'ordre, que Dieu est
4. Relativement aux Espaces l'Infinité est appelée Immensité, l'Ordre, el qU'il l'instant ùe la Créalion il a introduil l'Ordre, lant
et relativement aux Temps elle est appelée Éternité; et bien qu'il dans l'Utmers que dans toutes et dans ciJacul1e des choses de l'U­
y ail ces rapports, cependant il n'y a rien de l'espace dans l'im­ nivers' NU' 52 à (sfi.
mensité de Dieu, ni rien du temps dans l'Éternité de Dieu, N° 3i. J. La TOtJle-Puissance de Dieu, Lam dans l'{;nivel's qlle dans
5. La Raison, illustrée par un grand nombre de faits dans le toules el dans cllacune des choses de ITnivers, procède et opère
Monde, peut voir l'Infinité de Dieu. N° 32. selon les Lois de son Ordre, N°S 56 à 58.
6. Tout ce qui a été créé est Fini, et l'Infini est dans les finis 4. Dieu est Tout-Sachant, c'est-à-dire qu'il perçoit, vOil el sait
comme dans des Réceptacles, et dans les Hommes comme dans toutes choses, Lam en général qu'en particulier, jusqu'aux plus
ses Images, N°S 33, 34. minutieuses qui sont failes selon l'Ordre; et aussi d'après celles-
a. 27

!ll

III r
418 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 419
ci toutes celles qui sont faites contre l'Ordre, N°S 59 à 6!. 7. Ainsi Dieu a été fait Homme, et J'Homme Dieu en une seule
5. Dieu est Tout-Présent depuis les Premiers jusqu'aux Der­ Personne, N°'''01 à '103.
niers de son Ordre, N°S 63, 64. 8. La progression ver's l'uniou a été l'état de son Exinanilion,
6. L'Homme 3. été créé forme de l'Ordre Divin, N°· 65 à 6i. et l'Union elle-Illême est ['élat de sa Glorification, N°S 104 à 106.
i. AUlanL l'Homme vit selon J'Ordre Divin, autant' il est dans 9. Désormais nul d'entre les Chrétiens ne vient dans le Ciel.
la puissance contre le mal el le faux d'après la Divine Toute·Puis­ sinon celui qui croit au Seigneur Dieu Sauveur, et qui s'adresse à
s:mce, et autanl dans la sagesse sur le Bien et le Vrai, d'après la Lui Seul, N°S 107, "OS.
Divine Toute-Science, et autant dans Dieu d'après la Divine Toule­ 10. Corollaire, sur l'État de l'Eglise avant J'Avènement du Sei­
Présence, N°S 6S il 70. gneur, et sur son État après cet Avènement, N° 109.
IL

De la Création de l'Univers. De la Rédemption.

Personne ne peUL se former lIne idée juste de la Créàtion de 1. La Rédemplion même a été la subjugation des Enfers et l'or­
l'Univers, si quelques connaissances générales données d'avance dination des Cieux, et par l'une et l'autre la préparalion fi une
I! ne mellent pas l'Entendemenl dans UII état de perception; voir Nouvelle Église spirituelle, N°· 115, H 6, 11 i:
1; ces connaissances, N° 'i 5. 2. Sans celle Rédemptiou aucun homme n'aurait pu être sauvé,
La Création de J'Univers esl décrite par cinq :ME~lOlIAnI.ES, et les Anges n'alll'aient pli subsister dan:; l'état d'intégrilé, N°S j t8,
~"S i6, i7, 78, 79, 80. \ H9, "20.
3. Ainsi le Seigneur a racheté non-seulement les hommes,
mais aussi les Anges, N°S 121, 122.
-1. La Rédemption a été une OEuvre purement Divine, N° 123.
CHAPITRE II. 1) Celle Rédemplion elle-même n'a pu être faite que par Dieu
incarné, N°S 124, 125.
Du SEIGNEUR RÉDEMPTEUR. O. LI Passion de la croix a été la dernière Tentation que le Sei­
gneur a subie cOlllme Très-Grand Prophète, et elle a été le 1Il0Jen
1. Jéhovah Dieu est descendu et a pris l'Humain peur racheter de la Glorification de son Humain, c'est-fi-dire, de. l'union 3vee le
el sauver les hommes, N°S 82 à 84. Divin de son Ptre, mais elle n'a pas été la Rédemption, N°' 126 à
2. Jéhovah Dieu est descendu comme Divin Vrai, qui esl la Pa- . Ii~ i3L
l'ole, et cependant il n'a poinl séparé le Divin Bien, N°' Ra il 8R. 7. La croyar:ce que la Passion de la croix a été la Rédemplion
3. Dieu 3.. pris l'Humain selon son Ordre Divin, N°· R9 il 91. elle-même, est l'erreur fondamentale de j'Église; et cette erreur,
4. L'Humain par lequel Dieu s'est envoyé dans le Monde est le joinle à l'erreur snr' les trois Personnes Divines de loule éternité,
Fils de Dieu, N°S 92, 93,94. a tellemenl pel'verLi Ioule J'Èglise, qu'il ne reste rien de spirituel
5. Le Seigneur par les actes de la Rédemplion s'est fait la Jus­ en elle, N°S 132, 133.
tice, N°S 95, 96.
6. Le Seigneur, par les mêmes aeles, S'est uni au Père, et le
Père S'est uni à Lui, N°S 97 à 100,

'.
420 LA VRAIE
RELIGION CHRÉTIENNE. 421

Da la Divine Trinité.
CHAPITRE III.
1. Il Y a une Divine Trinité, qui est le Père, le Fils et l'Esprit
DE L'EsPRIT SAINT FT DE LA DIVINE OPÉRATION. Saint, NUS t64, 160.
2. Ccs Trois, le Père, le Fils et l'Esprit Saint, sont les trois Es-
1. L'Esprit Saint est la Divine' Vérité, et alJssi la Divine Vertu sentiels d'un seul Dieu, qui font un, comme l'Ame, le Corps et
et la Divine Opération, procédant de DielJ Un, en qui est la Divine l'Opération chez l'homme, N°' 166 à 169.
Trinité; ainsi procédant du Seigneur Dieu Sauveur, N°s 139, t40, 3. Avant le MondeCl'éé il n\ arait pas celle Trinité, mais après
HL le Monde créé, quand Dieu a été incarné, elle a été pourvue ct
2. La Divine Vertu et la Divine Opération, qui sont entendues faite, et alors dans le Seigneur Dieu Rédempteur et Sauveur Jésus-
par l'Esprit Saint, sont en général la Réformation et la Régénéra- Christ, NO. no, 17L
tion; et selon celles-ci, l'Innovation, la Vivil1eation, la Sanctifica- 4. La Trinité des Divines Personnes de toute éternité, ou avant
tion et la Justification; et, 5elon ces dernières, la' Purification des le Monde créé, est dans les idées de la l'ensée une Tl'inité de
maux, et la Rémission des péchés, et enfin la Salvation, N°' 142 à Dieux, et l'idée de trois Dieux ne peut être effacée par la confes-
145. sion orale d'un seul Dieu, N°' 172, 173.
3. Celle Divine Vertu et cette Divine Opération, qui sont en- 5. Lia Trinité ùes Personlles a été inconnue dans l'Église Apos-
tendues pat l'envoi de l'Esprit Saint, chez les Ecclésiastiques spé- tolique, mais elle a été tirée du Concile de Nicée, et par sui te elle
cialement, son tl'Illustration et l'Instruction , N°S t46, 147, 148. a été introduile dans l'Église Catholique-Rol~aine, et est passée
4. Le Seigneur opère ses Vertus dans ceux qui croient en Lui, de là dans les Églises qui s'en sont séparées, N°S 174 à 176.
N°' H9, HW, Ha. 6. De la Trinité Nicéenne et en même temps At1Janasienne est
5. Le Seigneur opère de Lui-Même d'après le Père, et non vice sortie la Foi qui a perverti toute l'Église Chrétienne, NUS i 77, i 78.
versd, N°S 153, 154, HHL 7. De là résulte que celle Foi est l'abomination de la désola-
6. L'esprit de l'homme est son Mental, et tout ce qui en pro- tion, et l'affliction telle qu'il n'yen a pas eu et qu'il n'yen aura
cède, Nas to6, 157. pas, que le Seigneur avait prédites dans Daniel, dans les Évangé-
Corollaire: il n'est dit nulle rart dans l'Ancien Teslament que listes et dans l'Apocalypse, N°' 179,180, 18L
les Prophètes ont parlé d'après le Saint-Esprit, mais il est dit qu'ils 8. Puis ceci, que si un Nouveau Ciel et une Nouvelle Église
ont parlé d'après Jéhovah-Dieu; il en cst autrement dans le Nou- n'étaient pas fondés par le Seigneur, aucune chair ne serait sau-
veau Testament, N° t 08. vée, N° 18~.
9. De la Trinité des Personnes, dont chacune en particuliel' est
Dieu, selon le Symbole d'Athanase, se sont élevées sur Dieu lm
:grand nombre d'idées discordantes et hétérogènes, qui sont des
phantaisies et des avortements, N°' i83, 184.
r'

422 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 423


ments de la Nouvelle Jérusalem, comme il es! dit dans l'Apoca-
1
lypse; et cela d'après la Correspondance, N° 2{ i.
Iii' - Les Biens elles Vrais de la Parole dans le sens de sa leUre
CHAPITIlE IV. sont entendus p:lr l'Urim et le Tbumin sur l'Éphod d'Almon,
N° 2{8.
- Les mêmes Biens et les mêmes Vrais sont enlendus par
DE L'I~CRITURE SAINTE OU DE LA PAROLE DU SEIGNEUR.
les Pierres précieuses dans le Jardin d'Éden, où il est dit, dans
Ézéchiel, que le Roi de Tyr avait été, N° 219.
1. L'Écl'ilt.re Sainte 011 la Parole est le Oh-in Vrai même, N°S - Les Vrais et les Biens dans les derniers, tels _qu'ils sont
189 à 192. dans le sens de la leure de la Pal'ole, ont été représentés par
2. Dans la Parole il ya un Sens spirituel, ignoré jusqu'à pré- les Rideaux, les Voiles et les Colonnes du Tabernacle, N° 220.
seIl t, N° 193. - Les mêmes Vrais et les mêmes Biens son t pareillemen t
- Ce que c'est que le Sens spirituel, N° I9:\.. entendus par les Externes du Temple de Jérusalem, N~ 221.
- llll Seigneur procèdent Ic Divin Céleste, le Divin Spirituel - La Parole dans sa Gloire a été représentée dans le Sei-
et le Divin Naturel, N° i95. gneur, lorsqu'il a été transtiguré, N° 222.
- Le Sens spirituel est dans taures et dans chacune des - La pnissance de la Parole dans les derniers a été repl'é-
choses de la Parole, démon tré N°' 196, 197, 198. sentée par les Naziréens, N° 223.
- Le Seigneur, quand il était dans le Monde, a parlé pal' - De l'ineffable Puissance de la Parole, N° :l'Ho
Conespondances, ainsi spirituellement aussi lorsqu'il parlait o. La Doctrine de l'Église doit être puisée dans le Sens de la
naturellement, N° ·19!;1. lettre de la Parole, et être confirmée pal' ce Sens, N°S 225, 229,
- C'est d'après le Sens Spirituel que la Parole a été Divine- 230.
ment inspirée, et est sainte dans chaque mot, N° 200. - La Parole sans la Doctrine n'est poinl eomprise, N°S 226,
- Le Sens spirituel de la Parole a été ignoré jusqu'à présent, 227, ~28.
mais chez les Anciens il était connu; des Correspondances chez - La Doc trine doit titre puisée dans le Sens de la lettre de
ceux-ci, N°S 201 à 207. I~ Parole, et être confirmée par ce Sens, N° 229.
- Le Sens spirituel de la Parole ne sera donné désol'mais - Le Vrai réel, qui doit appartenir il la Doctrine, ne se mon-
qu'i! celui qui est par le Seigneur dans les nais réels, N" 208. tre, dans le Sens de la lellre de la Parole, qu'à ceux qui sont
- Merveilles concel'Oant la Parole d'après son Sens spirituel, dans l'illustration pal' le Seigneur, N°S 23i, 232, 233.
N° 209. ~ 6. Par le Sens de la lettre de la Parole il y a conjonction avec le
3. Le Sens de la lettre de la Parole est la clase, le COnleo<lllt et Seigneur, et consociation avec les Anges, N°S 234 il 239.
l'Affermissement de son Sens Spirituel et de son Sens Céleste, i. Dans tous les Cieux il y a la Parole, et par suite il y la Sa-
N°s 2-10 à 213. gesse Angélique, N°S 240, 241, 242.
4. Le Divin Vrai dans le sens de la lettre de la Parole est dans 8. L'Église existe d'après la Pal'ole, et tel est l'entendement de
son Plein, dans son Saint et dans sa Puissance, N°' 214, 2Hi, la Parole chez l'homme, telle est l'Église chez lui, N°S 243 à 247.
216. 9. Dans chaque chose de la Parole il yale Mariage du Seigneur
- Les Vrais du Sens de la lettre de la Parole sont entendus et de l'Église. et par suite le Mariage du Bien el du Vrai, N°S 248
par les Pierres précieuses, donl étaient composés les fonde- à 21S3.

fi.. -
424 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 425
t O. Des Hérésies peuven t être tirées du Sens de la lettre de la ton Dieu en vain, car pour innocent ne tiendra point Jéhovah ce­
Parole, mais les confirmer est dangereux, N°S 254 à 260. lui qui aura pris son Nom en vain, N°S 297 à 306.
- Plusieurs choses dans la Parole sont des apparences du 5. TROISJÉ~IE PRECEPTE: Souviens-toi du jour du Sabbath pour
vrai, dans lesquelles sont cachés les vrais réels, N° 257. le sanctifier; six jours tu travailleras, et tu feras tOute ton œuvre,
- De la confirmation des apparences du vrai naissent des il­ mais, le septième jour, Sabbath à Jéhovah ton Dicu, N°S 30t à 304.
lusions, N° 258. 6. QUATRIÉ~IE PRÉCEPTE: Honore ton Père et ta I.\fère, afin que
- Le Sens de la lettre de la Parole est une Garde pour les soient prolongés tes jours sur la terre que Jéhovah ton Dieu te
vrais réels, !lui sont caché~ en dedans, N° 260. donne, N°S 305 à 308.
- Le Sens de la lettre de la Parole a été représenté par les 7. CINQUlÉME PRÉCEPTE: Tu ne tueras point, N°S 309!l. 312.
Chérubins, et il est !'lignifié par eux dans la Parole, N° 260. 8. SIXIÈME PRECEPTE: Tu ne commettras point adultèl'e, N°S 313
J t. Le Seigneur dans le l\londe a accompli toutes les choses de ~ 3t6.
la Parole, et par là il a été fait la Parole, c'est-à-dire, le Divin 9. SEPTIE.IE PRÉCEPTE: Tu ne voleras point, N°' 317 à 320.
Vrai, même dans les derniers, N°S 261, 262,263. 10. HUITIÉ~IE PRÉCEPTE: Tu ne répondras point contre ton
12. Avant celte Parole, !lui aujourd'hui est dans le Monde, il y prochain en faux témoin, N°s 32t à 324.
a eu une Parole qui a été perdue, N°' 264, 265, 2G6. il. NEUVIÈ~IE ET DIXIE)[E PnÉCEPTE: .Tu ne convoiteras point
13. Par la Parole la Lumière est même commnniquée à ceux la Maison de ton prochain, tu ne convoiteras point l'Épouse de
qui sont hors de l'Église, et qui n'ont pas la Parole, N°' 267 11 272. ton prochain, ni son Serviteur, ni sa Servante, ni son Bœuf, ni son
H. S'il n'y avait pas une Parole, personne ne saurait qu'il y a Ani, ni aucune chose qui soit 11 ton Prochain, N°S 325 à 328.
un Dieu, un Ciel et un Enfer, une Vie après la mort, et personne 12. Les Dix Préceptes du Décalogue contiennent tout ce qui
à plus forle raison ne connaîtrait le Seigneur, N°S 273 à 276, a(Jpartientà ramour envers Dieu, et tout ce qui appartient à l'a.
mour à l'égard du prochain, N°' 329 à 33J.

il
l'
CHAPITRE V.
CHAPITRE VI.
1\
CATÉCUISME ou DÉCAtOGUE, EXPLIQUÉ QUANT A SON SENS EXTERNE
ET A SON SENS INTERNE.
DE LA FOI.
1. Le Décalogull a été la Sainteté même dans l'Eglise Israélite;
de la sainteté de l'Arche da:ls laquelle était la Loi, N°S 283 à 286. PRÉFACE: La Foi est le Premier par le temps, mais la Charité
2. Le Décalogue dans le sens de la lettre con tien t les préceptes est le Premier pal' la fin, (le but), N° 336.
communs de doctrine et de vie, et dans le sens spirituel et le sens 1. La Foi salvifique est la Foi au Seigneur Dieu Sau\'eur Jésus­
céleste il ~onticn t universellement tous les préceptes, N°S 287 à 'Christ, N°· 337 à 339.
2!}O. - Parce qu'il est Dieu visible, dans le/luel est Dieu invisible,
111 1 3. PREMIER PRÉCEPTE: Il n'y aura point d'antre Dieu devant N° 339.
mes faces, N°s 291 à 296. 2. La Foi, en somme, est que celui qui vit bien, et croit selon
1
4. SECOND PRÉCEPTE: Tu ne prendras point le Nom de Jéhovah ies règles, est sauvé par le Seigneur, N°' 340 à 34.2.

r\l
" 1


,

426 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 427


- Le Premier poinl dé la Foi en Lui est la Reconnaissance cun est perdu, comme une perle réduite en poudre, N°S 362 à 367.
qu'il est le FILS DE DIEU, N° 342. - Le Seigneur, avec tout son Divin Amour, avec toute sa Di­
3. L'homme reçoit la Foi, par cela qu'il s'adresse au Seigneur. vine Sagesse, ainsi avec loule sa Divine Vie, influe chez chaque
qu'il s'instruit des vérités d'après la Parole, et qu'il vit selon ces homme, N° 364.
vérités, N°· 343 à 348. - Par conséquent le Seigneur influe chez chaque homme avec
- De l'Être de la Foi; de l'Essence de la Foi; de l'Élat de la toule l'Essence de la Foi et de la Chari lé, N° 3G5.
Foi, et de la Forme de la Foi, N°S 344, et suiv. - Ces choses qui influent du Seigneur sont reçues par l'homme
-De la Foi purement nalurelle; c'est une persuasion qui selon son état el sa forme, N° 366.
( simule 1:1 foi, N°S 345 à 348.
- Or, l'homme qui divise le Seigneul', la Charité et la Foi
4. L'abon(hnce des véri:és liées ensemble comme en un fais~ n'es pas une forme qui reçoit, mais il est une forme flui détruit,
ceau exalte et perfectionne [a foi, N°S 349 Ù 354. N° 367.
- Les Vérités de la foi sont mulLipliables <ll'inl1ni, ~o 350. 7. Le Seigneur eslla Charité et la Foi dans l'homme, et l'homme
- La disposition des Vérités de la fùi est en séries, ainsi est la Charité et la Foi dans le Seigneur, N°S 368 à 372.
cOlllme en petits faisceaux, N" 3tH. - Il ya avec Dieu une conjonction par laquelle l'homme a le sa~
- Selon l'ahondance ,et la cohél'ence des Yérités la foi est Jut el la vie élernelle, N° 369.
perfeclionnée, N°S 302, 363. - La conjonction n'est pas possible avec Dieu le Père, mais elle
- Les Vérités de la foi, quelque nombreuses qu'elles soient, est possible avec le SeigIJeur, et par le Seigneur ll\'eC Dieu le Père,
et quelque diflé"entes qu'elles paraissent, font un" pal' le Sei· N° 370.
gneur, N° 354. - La conjonction avec le Seignenr est réciproque, c'est-iI-dire
- Le Seigneur eslla Parole, il esl le Dieu dliCiel et de la que le Seignenr est dans l'homme, et l'homme dans le Seigneur.
Terre, le Dieu.de toute Chair, le Dieu de la Vigne ou de l'Eglise, N° 37t.
le Dieu de la foi, et la Lumière même, la Yrrilé eL la Vie étemelle; - Celle conjonclion récip.roque du Seigneur et de l'homme se
montré d'apl'ès la Parole, 1';°354. fait par la Charité et par la Foi, N° 372.
5. La Foi sans la Charité n'est point la foi, et la Charité sans la 8. La Charité et la Foi sonl ensemhle dans les bonnes OEuvres,
Foi n'esl point la charité, et l'une et l'autre n'est vive que pal' le N°S 373 à 3i7.
Seigneur, N°S ::loi) il ,161. - La Charité est le bien-vouloir, et les bonnes OEuvres sont le
- L'homme peut s'acquérir la foi, N° 30(;.
hien-faire d'après le bien~vouloir, N° 374.
- L'homme peut s'acquél'ir la charité, N° 35i.
- La C~~arité et la Foi ne sont que des choses mentales et
- L'homme peut aussi s'acquérir la vie de la foi et de la cha·
caduques, si, quand cela est possible, elles ne sont pas délerminées
rilé. N° 358. en des œuvres, et n'y coexistent pas, N°S 3i5. 376.
- Cependant rien de la foi, rien de la chal'Îlé, ni l'Ïen de la - La Chal'ité seule ne produit pas de honnes OEuvres, et bien
vie de l'une et de l'autre ne vient de J'homme, mais lout vient. moins encore la Foi seule, mais la Chari lé et la Foi rénnies en pro­
du Seigneur seul, N° 3a9. duisenl, N° 377.
- Différence entre la Foi naturelle et la Foi SI}iriluelle, celle·· 9.. 11 Y a la Foi vraie, la Foi bâtarde et la Foi hypocrite, N°' a78
ci est en dedans de celle-là par le Seigneur, N°S 360, 36J. à 381. '
. 6. Le Seigneu." la Charité et la Foi font un, comme 1:1 Vie, la - L'Église Chrétienne dès son berceau a commencé à êlre
Volonté et l'Entendement dans l'bomme; el, s'ils sont divisés, cha·· infeslée et déchirée par des Schismes et des Hérésies. N° 3iR.

...-.........

!
'428 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 429
- La Foi vraie est unique, c'est la Foi au Seigneur Dieu Sau­ 3. Tout homme dans le singulier est le Prochain, qui doit être ai­
veur Jésus-Christ, et elle demeure chez ceux qui croient qu'i) est le mé, mais selon la qualité de son bien, N°' 406 il 411.
Fils de Dieu, le Dieu du Ciel et de la Terre, et un avec le Père, 4. L'Homme dans le pluriel, c'est-il-dire, une Société petite ou
N° 379. . grande, et l'Homme dans le composé de ces Sociétés, c'est-à-dire,
- La Foi b:ilarde est toute Foi qui s'éloigne de la v.raie Foi qui la Patrie, est le Prochain qui doit être aimé, N°S 412,413, 414.
est unique, et elle demeure chez ceux qui montent par un autre en­ 5. L'Église esL le Pr'ochain, qui doit être aimé dans un degré su­
droit, et regardent le Seigneur non comme Dieu, mais seulement périeur; et le Royaume du Seigneur est le Prochain qui doit être ai.
comme Homme, N° 380. mé dans le suprême degré, N°S 415,416.
- La Foi hypocrite n'est point une Foi, N° 38L 6. Aimer le Prochain, ce n'est pas, considéré en soi, aimer la
10. Il n'y a aucune Foi chez les méchantsJ N°' 382 à 384. Personne, mais c'est aimer le Bier] qui est dans la Personne; N0s
- Il n'y a aucune Foi che?' les méchants, parce que le mal appar­ 417,418,419.
tient ~ l'Enfer, et que la Foi appartient au Ciel, N° 383. 7. La Charité et les Bonnes OEUVres sont deux choses distinctes
- 1\ n'y a aucune Foi dans le Christianisme chez tous ceux qui comme le bien-vouloir et le bien-faire, N°S 4~0, 421.
rejellent le Seigneui' et la Parole, quoiqu'ils vivent moralement et 8. La Charité même est d'agir avec justice et fidélité dans l'office,·
rationnellement, et même quoiqu'ils parlent, enseignent et écrivent Je travail et l'ouvrage, qu'on a à exercer, et avec ceux avec qui on a
sur la foi, N° 384. quelque commerce, N°S 422, 423, 42-1.
9. Les BIENFAITS de la Charité consistent à donner aux pau­
. vres et à secourir les indigents, mais avec prudence, N°' 4\!5 à
428.
CHAPITRE VII. 10. JI y a les DETTES de la Charité, les IInes Publiques, d'autr'es
Domestiques, et d'autres Privées, N°S 429 il 432.
DE LA CIIARITÉ, ou DE L'AMOliR A L'ÉGARD DU 'PROCIIAIN ; ET DES 11. Les DELASSE~IENTS de la Charité sont les Dîners, les Sou­
BOr\NES ŒUVRES. pers eL les réunions, N°' 433, 434.
12. La Première chose de la Chari té est d'éloigner les maux, et
L Il Ya trois Amours universels: L'Amour du Ciel, l'Amour du la Seconde de faire les biens qui sont utiles au prochaiIl, N°' 435
Monde, et l'Amour de soi, N°' 394, 395, 396. à 438.
- De la Yolonté et de l'Entendement, N° 397. 13. L'homme, dans les Exercices de la Charité, ne place pas le
- Du Bien et du Vrai, N° 398. mérite dans les OEuHes, lorsqu'il croit que Lout bien vient du Sei­
- De l'Amour en général, N° 399. gneur" N°' 439 à 442.
- De l'Amour de soi et de l'Amour du Monde en particulier, 1\0 1i. La Vie morale, lorsqn'elle est en même temps spirituelle, est
400. la Charité, N°S 443, 4H, 1~45.
- De l'homme Interne et de l'homme Externe, N° 401.
15. Une Amitié d'amOllI' liée are.c l'homme, quel qll'i1 soit quant
- De l'homme purement Naturel et Sensuel, N° 402.
à l'esprit, est préjudiciable après la mort, N°' H6 à 449.
2. Ces trois Amours, lorsqu'ils ont été régulièrement subor­ 16. Il Y a une Charilé hàtarde, une Charité hypocrite et une
donnés, perfectionnent l'homme; mais lorsqu'ils ont été irrégu­ Charilé morte, N°S 450 à 453.
lièrement subordonnés, ils le pervertissent et le renversent, N°S 403, 17. L'Amitié d:amour enlre les méchants est lme H:lÏne inles­
404,405. ine enlre eux, N°' 454,455.
430 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 431
18. De la conjonction de l'amour envers Dieu et de l'amour il d'après Ja Liberté, reste; mais non, quand il en est autrement, N°s
l'égard du Prochain, N°S 456, 457, 458. 493 à 496.
10. La Volonté etl'Enlendement de l'homme sont dans ce Libre
1
Arbitre; mais faire le mal, cela a été réprimé par les lois dans l'un
el l'au~re Monde, le Spirituel et le Naturel, parce qu'autrement la
'il CHAPITRE VIII. Société dans l'un et J'autre périrait, N°S 497,498,499.
Il
11. Si les hommes n'avaient pas le Libre Arbitre dans les choses
Du LIDRE ARBITRE. spirituelles, ils pourraient tous sur le globe entier en un seul jour
être amenés à ('roi re au Seigneur; mais cela ne peut pas être fail.
parce que ce qui n'est pas reçu par l'homme d'après le Libre Arbitre
1. Préceptes et Dogmes de l'Église d'aujourd'hui sur le Libre ne reste point, N°S 500, 501,502.
Arbitre, N°S 463, 464, 465. - Aujourd'hui il ne se fail pas de Miracles, parce qu'ils ôtent le
2. Les deux Arbres placés dans le Jardin d'Éden, l'un de Vie Libre Arbitre dans les choses spiTituelles et contraignent, N°
l'autre de la Science du bien el du mal, signifient que le Libre Ar­ 50I.
hitre dans les choses spirituelles a été donné à l'homme, N°S 466 à
469. '
3. L'homme n'est point la Vie, mai~ il est un Réceptacle de la vie
qui procède de Dieu, N°S 470 à 474.
CHAPITRE IX.
4. L'homme, tant qu'il vit dans le l\Ionde, estlenu dans le milieu
entre le Ciel et l'Enfer, et là dans l'Équilibre spirituel, qui tlstle DE LA PÉNITENCE.
Lihre Arbitre, N°S 475 à 478.
5. De la Permission du mal, dans laquelle est l'homme Interne 1. La Pénitence est la première chose de l'Église chez l'homme,
(1e' chacun, il résulte évidemment que l'homme a le Libre Arbitre N°S ~itO, 51 L
dans les choses spidtuelles, N°' 479 à 482. 2. La Contrition, qu'on dit aujourd'hui précéder la Foi, et être
6. Sans le Libre Arbitre dans les choses spirituelles, la Parole suivie de la consolation de l'Evangile, n'est pas la Pénitence, N°S
ne serait d'aucun usage, par conséquent l'Église ne serait rien non 512 à~H5.
plus, NOS 483. 48~, 485. 3. La seule Confession de lèvres qu'on est Pécheur n'est pas la
7. Sans le Lihre Arbitre dans les choses spirituelles, il n'y au­ Pénitence, N°S 51 G à ;)'19.
rait rien de l'homme, par quoi il pourrait se conjoindre réciproque­ 4. L'homme nail enclin auX-maUll de tout genre; et, s'il ne les
ment au Seigneur, et par suite point d'Imputation; il Yaurait seu­ éloigne en partie par la Pénitence, il demeure en eux, et celui qui
lementla Prédestination, qui est abominable, N° 485. demeure en eux ne peut être sauvé, N°' 520 à 524.
- Effets abomiIwbles de la Prédestination divulgués, N°S 486, - Ce que c'est que l'accomplissement de la Loi, N°' 523, 524.
487,488. 5. La connaissance du péebé, et j'examen d'un péché chez soi­
8. Sans le Libre Arbitre dans les choses spirituelles, Dieu se­ même, commeneentla Pénitence, N°' 525, 526, 527.
rait cause du mal, et ainsi il n' y aurait aucune Imputation, N°S 489 6. La Pénitence actuelle est de s'examiner, de connaître et recon­
à 492. nailre ses péchés, de supplier le Seigneur, et de commencer une
9. Toul spi rituel de l'Église qui entre dans la hiberlé, et est reçu nouvelle vie, N°' 1)28 à 531.
432 LA VRAIE RELIGION CHRÉfIENNE. 433
7. La vraie Pénitence est d'examiner non-seulement les actes mation, il appartient à l'Entendement; le Second acte eilt appelé
de sa vie, mais aussi les intentions de sa volonté, N°' t>32, n33, Régénération, il appartient à la Volonté et par suife à l'Entendemenl,
534. N°S 587 à 590.
8. Ceux qui ne s'examinent point, mais qni néanmoins renoncent 6. L'homme Interne doit d'abord ètre réformé, et par lui l'homme
aux maux parce qu'ils sont des péchés, font aussi Pénitence; et cette Externe; et ainsi l'homme est régénéré, N°' 59i à 595.
Pénitence a lieu chez ceux qui font par religion les OEuvres de la 7. Quand celà arrive, il s'élève un combat entre l'homme Interne
Charité, N°S 53!), 536, n37. et l'homme Externe, et alors celui qui est vainqueur domine sur l'au­
9. Il faut que la Confession soit faite devant le Seigneur Dieu tre, N°S 596 à 600.
Sauveur, et qu'il y ait alors supplication pour le secours el pour la 8. L'Homme régénéré a une nouvelle Volonté et un nouvel Enten~
puissance de résister aux maux, N°S 538,539, n60. dement, N°' 601 à 606.
10. La Pénitence actuelle est facile chez ceux qui l'ont f.'lite quel­ 9. L'Homme régénéré est en communion avec les Anges du Ciel,
quefois, mais très-réfractaire pour ceux qui ne l'ont pas faite, N°S et le non-régénéré en communion avec les Espl'its ne l'Enfer, N°·
561,062,563. 60ïà610.
il. Celui qui n'a jamais fait Péni/ence, ou qui ne s'est jamais re­ iO. Autant l'homme est régénéré, autant sont éloignés les péchés,
gardé intérieurement ni scruté, ne sait pas enfin ce que c'est que le et cet éloignement est la Rémission des péchés, N°' 6-1 '1 à 6-14.
mal qui damne, ni ce que c'est que le bien qui sauve, N°S 564, 565, H. La Hégénération n'est point possible sans le Libre Arbitre
566. dans les choses spi ri tuelles, N°' 615, 616, 617.
i2. La Hégénération n'est pas possible sans les vrais, par les­
quels est formé la Foi, et avec lesquels se conjoint la Charité, ~O"
6:18,619,620.
CHAPITREX. - Quelques observations sur le Sexe masculin et sur le Sexe fé­
minin dans le Hègne végétal, N° 585.
DE LA RÉFORMATION ET DE LA RÉGÉNÉRATION.

1. L'homme, ~'il n'est une seconde fois engendré, et comme CHAPITRE Xl.
créé de nouveau, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu, N°S l>72
à 575. DE L'IMPUTATIoN.
2. La Nouvelle Ganération ou Nouvelle Création est l'œuvre GU
Seigneul' seill pal' la Charité el par la roi, comme les deux Moyens, i. La Foi de l'Eglise d'a.ujourd'bui, qui seule est dite justifier, et
l'homme coopérant, N°S 576,577, oi8. l'Imputation, font un, N°S 626, 627.
3. Tous ayant élé rachetés, tous peuvent être régénérés, chacun 2. L'Imputation appartenant à la Foi d'aujourd'hui est douille,
selon son étal, N°' 5i9 à n82. l'une du Mérite du Clirist, et l'autre du Salut qui en résulte, N°' U28
4. La Régénération se fait absolument de la même manière qua à 631.
l'homme est conçu, est porté dans l'utérus, naît et est élevé, N°S 3. La Foi, qui est imputative du mérite et de la justice du Christ.
583 à 586. Rédempteur, est d'abord sortie des Décrets du Synode de Nicée
5. Le Premier acte de la nouvelle génération e~t appelé Héfor-' sur les Trois .Personnes Divines de toule éternité, foi qui depuis
H. 23
434 LA "VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 435
cette époque jusqu'à présent a été reçue par tout le ~Jonde Chré­ Circoncision, afin que l'Église Interne succédât à l'Église' Externe
tien, ~O. 632 à 635.
qui, dans toutes et dans chacune de se& choses, étailune figure
4. La Foi imputative du mérite du Christ n'a point été connue de l'Église Interne, N°S 6i4, ô75, 6iô.
dans l'Eglise ApOSlolique, qui a précédé le Concile de Nicée, et 4. Le Premier Usage du Baptême est nntroduction dans l'Église
elle n'est entendue nulle part dans la Parole, N°S 63ô à 639. Chrétienne, et en même temps l'Insertion parmi les Chrétiens dans
5. L'Imputation du mérite et de la justice du Christ cst impossible, le Monde spirituel, N°S 677 à 68ù .
.N°s 640,641,642.
5. Le Second Usage du Baptême est que le Clu'étien connaisse
6. li Y a imputation, mais du bien et du mal, et en même temps et reconnaisse le Seigneur Jésus-Christ Rédempteur et Sauveur, ct
.de la foi, N°' 643 à 64ô. qu'il Le suive, N°S 681, 682, 683.
7. La Foi et l'Imputation de la Nouvelle Église ne peuvent nul­ 6. Le Troisième Usage du Baptême, qui est l'usage final, c'est que
lement être de compagnie avec la Foi el \'Impntalion de la précé­ l'homme soit régénéré, N°' 684 à 687.
dente ]~glise; el si elles sont ensemble, il se fait ulle telle collision i. Par le Baplême de Jean a été préparé le chemin pour qua
et un tel conflit, que le tout cie l'I~glise chez l'homme périt, N°S 647, Jéhovah le Seigneur pût descendre dans le Monde, et achever la
648,649. Rédemption, N°' 688 à 691.
~( Le Seigneur impute à tout homme le bien, etl'Ellfer impute à
tout honüne le mal, N°S 650 fi 653.
9. La Foi fait la sentence à l'égard de cc avec quoi elle se con­
joint; si la naie Foi se conjoint avec le bien, la.sentence est l'our CHAPITRE XIII.
la vie éternelle; mais si la .Foi se conjoint avec le mal, la sentence
est pour la mort ~lernelle, N°' 654 il ô57.
10. La Pensée n'est impulée à personne, mais la Volonté est im­ DE LA SAINTE CENE.
putée, N°S 658,659,660.
1. Sans la connaissance des Correspondances des choses natu­
relles avec les choses spirituelles, personne ne peut connaitre les
fru ilS de l'Usage de la Sain te Cène, N°' 698 à 701 ..
CHAPJTRE XII. 2. D'après la connaissance des Correspondances on sait ce qui
est entendu par la Chair et l'al' le Sang du Seigneur, el qu'il esl
Du BAPTÊME entendu la même chose pal' le Pain et par le Vin, c'est-à-dire que
par la Chair du Seigneur et par le Pain il est entendu le Divin Bien
1. Sans la connaissance du Sens spiri~uel de la Parole, personne de son Amour, et aussi tout bien de la Charité, et que par le Sang
ne peut savoir ce que les deux Sacrements, l~ Baptême et la Sainte du Seigneur et par Je Vin il est entendu le Divin Vrai de la Sa­
Cène, enveloppent et effectuent, N°' 667, 668. 669. gesse, et aussi tout vrai de la Foi, et par la l\Ianducation l'appropria­
~. Par l'Ablution, qui est appelée Baptême, il est entendu l'A­ tion, N°' i02 il i1 O.
blution spirituelle qui est la Purification des maux et des faux, et - Il est montré d'après la Parole ce qui est entendu par la Chair•
. ainsi la Régénération, N°· 6iO 11 673. N°' i04., 705,
3. Comme la circoncision du cœur était représentée par la cir­ - Par le Sang, N° i06 .
. concision du prépuce, le Baptême a été institué à la place de la - Par le Pain, N° 70i.
"r
1

436 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. , 437


- Par le Vin, N° 708. '~. Après cette Nuit vient le Matin, et l'Avènement du Seigneur
3. Ces choses étant bien entendues; on peut comprendre que la est ce Mat,in, N°S 764 à 767.
Sainte Cène contient universellement et singulièrement toutes les 5. L'Avènement du Seigneul' n'est point son Avènement POUl"
choses de l'Église et toutes celles ('iu Ciel, N" 7.11 à 715. détruire le Ciel visible et la Terre habitable, et créel' un Nouveau
4. Dans la Sainte Cène est le Seigneur tout entier, et sa Rédemp­ Ciel et une Nouvelle Terre, comme plusieurs l'ont cru jusqu'à pré­
tion toute en tière N°' 7t 6, 717,718. sent, pal'ce' qu'ils n'ont pas compris le Sens spirituel de la Parole,
5. Le Seigneur est présent chez ceux qui s'approchent dignement N°'768à771.
de la Sainte Cène, et illeui' ouvre le Ciel; et il est même présent chez 6. Cet Avènement du Seigneul', qui est le Second, a lieu afin
ceux qui s'en approchr.nt indignement, mais il ne leur ouvre pas Je que les méchan ts soien t séparés d'avec les bons, et que ceux qui ont
Ciel: par conséquent, de même que le Baptême est l'introduction CI'U et cl'oient au Seigneur soient sauvés, et afin qu'avec eux il soit
dans J'Église, de mên~e la Sainte Cène est l'tntroduction dans le Ciet, formé un Nouveau Ciel Angélique, et une Nouvelle Église dans les
N°' 719,720,721. terres; et sans cet Avènement aucune Chair ne pouvait être conser­
6. De la Sainte Cène s'approchent dignement ceux qui sont dans vée, - Matth. XXIV. 22,'- N°' 772 à 775.
la Foi au Seigneur et dans la Charité il l'égard du pI'ochain, ainsi ceux. 7. Ce Second Avènement du Seigneur est un avènement non pas
qui ont été Régénères, N°' 722 à 724. en Personne, mais dans la Parole qui procède de Lui, et qui est Lu:·,
7. Ceux qui approchent dignement de la Sainte Cène sont dans Même, N°' 776, 777,778.
le Seigneur ct le Seigneur est en eux, par conséquent par la Sainte 8. Ce Second Avènement du Seigneur est fait pal'l'intermédiaire
Cène se fait la conjontion avec le Seigneur, N°s 7215, 726, 727. d'un homme, devant lequel le Seignt'ur s'est manifesté en Per­
8. La Sainte Cène est, pour ceux quis'en approchent dignement, sonne, et qu'il a rempli de son esprit, pOUl' enseignel' d'après Lui
comme une marque et un sceau qu'ils sont les fils de Dieu, N°' 728. les Doctrines de la~ouYelle Église au moyen de la Parole, N°' 779,
729, 730. 780,
9. Cela est entendu pal' le Nouveau Ciel et la Nouvelle Terre,
et pal' la Nouvelle Jérusalem descendant du Ciel, - Apocalypse,
Chap. XXI, - N°s 781 à 783.
CHAPITRE XIV. 10. Celte Nouvelle Église est la Couronne cie toutes les Églises.
-:flui jIIsqu' ici ont été sur le Globe terrestre, N°s 786 à 791,
DE LA CONSOMMATION DU SIÈCLE; DE L'A VÈNEMEN'l' DU SEIGNEUR;
ET DU NOUVEAU CIEL ET tE LA NOUVELLE EGLISE,

SUPPLEMENT.
1. La Consommation du Siècle est le Dernier temps ou la fin de
l'Eglise, ~O. 753 fi 756.
2. Aujoul'd'hui, c'est Je Demier temps de l'Église Chrétienne, '{. Du MO:iDE SPIRITUEL; quel il est, N°S 792 à 795.
qui a été prédit et déCl'it par le Seigneur dans les Érangé listes et 2. De LUHIER dans le Monde spirituel, N° 796.
dans l'Apocalypse, N°' 757, 758, 759. 3. De l\IÉLA:'iCHTON dans le Monde spirituel, N° 797.
3. Cc dernier temps de l'Église Chrétienne est la Nuit même dans 4. De CALVI~ dans le Monde spirituel, N°· 798,799.
laquelle on t fini les Églises )Jrécéden les, N°' 760 à 763. 5. Des HOLLANDAIS dans le Monde spirituel, N°s 800 à 805.
,.,.

438 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 439


6. Des ANGLAIS dans le Monde spirituel, N°' 806 à 812.
7. Des ALLEMANDS dans le Monde spirituel, N°' 8i3 il 8iG.
111 8. Des CATHOLIQUES-RoMA'INS dans le Monde spirituel, N°'8i 7 fi
'i 820.
!
"1

9. Des SAINTS DES CATHOLlQUES-Ro)IAJ~S dans le Monde spirituel, INDEX DES MÉi\IOHABLES.
N°' 822 à 827.
iD. Des IHAHOMÉTANS dans le Monde spirituel, N°s 828 il 834.
H. Des AFRICAINS dans le Monde spirituel; et augsi quel­
ques observations concernant les NATIONS (ou GENTILS), N°s 835 à
lI! J'entendis quelques Esprits, nouvellement arrivés, pariel'
entre eux des trois Pel'sonne~ Divines de tOlite éternité; et alors
840.
l'un d'eux, qui dans le Mûnde avait été Primat, développa Jes
.1.2. Des JUIFS dans le Monde spirituel, N°s 8B à 845. idées de sa pensée sur ce mystère, en disant que son opiuion a été
et est encore que les Trois Personnes dans le Ciel sont assises sur
des Trônes élevés, Dieu le Père sur un Trône d'or fin uvec un
Sceptre dans la main; Dieu le Fils, il la droite, SUI' un Trône d'ar­
gent très-pUl' avec une Couronne sur la tête; et Dieu l'Esprit
Saint, sur un Trône de Cristall'esplendissant, tenant dans sa main
la cCJlombe sous la forme de laquelle il apparut quand le Christ
fut baptisé; que tout autour d'eux, en triple rang, brillaient par
l'éclat des pierres précieuses des lampes suspendues; et que loin
de ce Cercle se tenait une quautité innombrable d'Anges qui ado­
raient et glorifiaient. En outre, il parla de l'Esprit Saint, ~ COIll­
ment il donne la foi, purifie et justifie. Il dit que plusieul's de son
O.'dre avaient donné lell1' approbation à ses idées, croyant que moi
aussi, parce que j'étais laïque, je les approuverais :.rnais alors, la
faculté de parler m'ayant été donnée, je lui dis que dès mon en­
fance j'avais embrassé l'idée que Dieu est un ; en conséquence je
développai devant lui ce qu'enveloppe la Trinité, et ce que signi­
fient le Trone, le Sceptre et la Coul'onne, 10rsq.Ie dans la Parole
ces expressions se disent de Dieu: à cela j'ajoutai que tous ceux
qui croient trois Personnes Divines de toute éternité, ne peuvent
faire autrement que de cl'oire Irois Dieux; et, en outre, je lui clis
r~ que l'Essence Oivine n'est point divisible, ~o i6.
ŒJ Conversation des Anges au sujet de Dieu,) - que son Divin
1Fi.'J est le Divin Ètre en Soi, et non de Soi (à Se), et que ce Divin Ètre
est Un, le Même, le Soi-Même, et Indivisible: que Dieu n'est pas
dans un lieu, mais qu'il est chez ceux qui sont dans un lieu: que
son Divin Amour apparait aux Anges comme Soleil: que la Cha­

1
440 LA. VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 441
leul' qui proéède de ce Soleil est dans son essence l'Amour, et que Puissant" ne s'est astreint à aucun ordre; et, ayant été interrogé
la LtJmière qui en procède est dans son essence la Sagesse, N° 20. sur l'ordre. je dis: i ° Que Dieu est Lui·l\Ième l'Ordre. 2° Qu'il a
- Les Attributs divins procédants, qui sont la Création, la Ré­ créé l'homme d'après l'Ordré, dans l'Ordre et pour l'Ordre. 3° Qu'il
demption eL la Régénération, appartiennent à un seul Dieu, et nonà a créé son Menlal rationnel selon l'Orore du Monde spirituel, et
Trois, N° 26. son Corps selon l'Ordre du Monde naturel. 4° Que par suite c'est
!!D Comme je percevais qu'une immense multitude d'hommes une Loi de l'ordre que l'homme par son petit monde spiriluel ou
est dans la persnasion que toutes choses appartiennent à la Na­ micro-urane doive gouverner son pelit monde naturel ou micro­
ture, et qu'ainsi la Nature est Créatrice de l'univers, j'eus dans cosme, comme Dieu par son Macro-Uraue ou Monde spirituel gou­
un Gymnase, où il y avait des Esprits de ceLLe sorte, une con­ verne son Macrocosme ou Monde nalurel. 5° Que de là découlent
versation avec un Esprit ingénieux sur ces trois points: 1° La plusieurs Lois de l'ordre, Dont une partie est donnée dans ce
Nature appartient-elle à la vie, ou la Vie appartient-elle à la na­ Mémorable: Il esl ensuite décrit ce qui est arrivé à ces Esprits,
Lure? 2° Le Centre appartient-il à l'étendue, ou l'Étendue appar­ N°7L
tient-elle au centre? Sur le Centre et l'Étendue de la Nature et & Du Raisonnement de quelques Esprits Hollandais et Anglais,
de la Vie. Et je Itd dis que le Centre de la nature est le Soleil du dans le Monde spiriluel, sur l'Impulation et la Prédestination:
monne naturel, et que l'Étendue de la nature est le Monde même D'un côté, pourquoi Dieu, étant Tout-Puissant, nlmpute-t-il pas
de ce soleil; que le Centre de la vie est le Soleil du !\Ionde spiri­ 3 tous la justice de son Fils, et ne les rachète-t-il pas tous, puis­
tuel, et que l'Étendue de la vie est le Monde même de (le soleil; ces qu'étant Tout-Puissant il peut de tous ies Salans de l'Enfer faire
propositions furent développées de par et d'autre, et enfin le \'rai des Anges du Ciel, et 'lue même, s'il lui plaît, il peut de Lucifer,
fut montré, N° 35. du D.'agon et de chaque Bouc faire des Archanges? Et pour cela,
[lY1 Je fus conduit à une sorte de Théâtre de la sagesse, olt des que lui faut·il de plus qu'un petit mot? D'un autre côlé, que Diell
qU:ltre plages avaient été rassemblés des Esprits augéliques, aux­ est l'Ol'dre même, et qu'il ne peut rien faire contre les Loi3 de son
quels il al'ait été enjoint du ciel de 1l1ellre en discussion ces trois Ordre, parce qùe ce serait agir contre Lui-Même: outre plusie'urs
Arcanes: i ° Qu'est-ce que l'Image de Dieu, et qu'est-ce que la autres arguments, par lesquels ils discutaient entre eux sur ce sujet,
Ressemblance de Dieu? 2° Pourquoi l'homme ne nait-il dans la N° 72.
science d'auéuon amour, lorque cependant les bêtes et les oiseaux fu[~ Ensuite j'eus un entretien avec d'autres, qui étaient dans
Ilaissent dans la science de t.ous leurs amo,urs? ao Que signifie la foi de la Prédestination, et qui la déduisaien~ de la p~i:;sance
l'Arbre de vie, et que signifie l'Arbre de la science du bien et du absolue de Dieu ou de la Toute-Puissance: Ils alléguaient que s'il
mal? Et, de plus, il leur avait été enjoint de réunir les lrois Décisions en était autrement, la puissance de Dieu serail moindre que celle
dans lIne seule sentence, el de la rapporter aux Anges du ciel. La d'un Hoi du Monde qui gouverne scul, qui peut tourner les lois de
discussion ayant eu lieu, la Sentence fUl rapportée, el elle fut ac­ la Justice comme les paumes de ses mains, el agit' despotique­
ceptée par leos Anges, N° 48. ment comme Octave, Auguste, et même despotiquement comme
]:: .J'entendis comme un bruissement de la mer, provenant de Néron. A ~ela je répondis que Dieu a créé le Monde, et tout ce qui
mauvais Esprits qui étaient immédiatement au-dessus de l'Enfer; le compose, d'après Lui-Même comme Ordre; qu'ains.i il y a in­
~I
c'était un tumulte qui existait parmi eux, parce qu'ils entendaient troduit l'Ordre, et que les Lois de son ordre sonl en aussi grand
dire au-dessus d'eux que Dieu Tout-Puissant s'était astreint à nombre (l'i'il y a de Vérités dans la Parole: et alors j'énumérai
l'ordre. Un certain Esprit monta du lieu où ils étaient, et m'joter­ quelques Lois de l'Ordre, et je montrai celles qui concernent Dieu
,pella vil'ement sur ce sujet, en disant q1w Dieu, parce qu'il est Toulr- et qnelles elles sont, et celles qui concernent l'homme et quelles
442 LA VRAIE RELIGlON CHR]~TlENNE. 443
elles sont; et que ces lois ne pellren.t êll'e changées, pal'ce que Œ. Qnelques Satans de l'Enfel' désiraient ardemmen t s'entrete­
Dieu est l'Ordr.e Même, et que l'homme a été créé image de l'ordre nir avec des Anges du Ciel, dans l'intention de les convaincre que
de Dieu, N° 63. toutes choses proviennenl de la Natul'e, et que Dieu est seulement
[Yïiï.1 J'eus une conversation sur la Toute-Puissance Divine avec un mot, si par lui on n'entend pas la nature; et il leur fut permis
une réunion d'Esprits composée d'Ecclésiastiques et de Laïques: de monter; et alors quelques Anges descendirent du Ciel dans le
Ils dirent que la Toute-Puissance est illimitée, et qu'une Toute­ Monde des Esprits pour les entendre; à la vue des Anges, les Sa­
Puissance limitée et une contradiction. A cela je répondis, qu'il lans accoururent avec fureur, en disant: « Vous êtes appelés Anges,
n'y a pas contradiction à agil' tout-puissamment selon les lois de parce que vous croyez qu'il y a un Dieu, et que relativement la
la Justice avec Jugement, aussi est-il dit dans David, que la Justice Nature n'est rien; et cependnnt vous croyez cela, quoique ce soit
et le Jugement sont le soutien du Trône de Dieu, - Ps. LXXXIX. contre tous les sens; est-il un de vos cinq sells qui sente autre
15, - et qu'il n'y a pas contradiction à agir tout-puissamment chose que la Nature? .. Après ces propos et plusieurs autres pro­
selon les lois de l'Arnoul' d'après la Sagesse; mais que c'est une noncés avec la même violence, les Anges leur l'appelèrent il ia
contradiction, que Dieu puisse agir contre les lois de la Justice et mémoire que maintenant ils viyent après la mort, et qu'ils n'a­
de l'ArnOUl', et que ce serait agÎ1' sans .Jugement ni Sagesse; et vaient pas mênle cru cela auparavant; et alors ils leur firent
-qu'une telle Contradiction est renfermée dans la foi de l'Églisfl voir les beautés et les splendenrs du Ciel, et ils leur dirent que,
d'aujourd'hui, qui prétend que Dieu peut rendre juste l'injuste, et ces choses y sont, parce que là tous croient en Dieu; et ensuite
enrichir l'impie de tous les dons du salut et Jes récompenses de ils leur firent voir les chose5 aflreuseset immondes de l'Enfer, en
la vie: j'entrai eu outre dans plusieurs détails SUI' cette Foi et sur leul' disant que ces choses y sont, parce que là on croit à la Na­
la Toute·Puissance, N° 74. ture. Pal' la vue de ces choses les Sa tans fnrent d'abord convain­
[Œ: Un JOUI', commg j'étais en méditation sur la Création de cus qu'il y a un Dieu, et qu'il il créé Id nalure; mais à lI1esurè qu'ils
l'Univers pal' Dieu, je fus conduit en e3prit vel'S quelques sages, descendirent l'amour du mal revint, et boucha leur entenden1ent
qui d'abord se plaignirent des idées qu'ils s'étaient faites dans le par la partie supérieure; après qu'il eut été bouché ils crurent,
Monde concernant la Création de l'Univel's tirées du Chaos, et con­ comme précédemment, que toutes choses appartiennent à la Na­
cernant la Cr~ation tirée du néant, parce que ses idées obscurcis­ ture, et que rien n'appartient à Dieu, ~o 77.
sent, troublent et pervertisseut la méditation sur la Création de llil1 Le Type de la Création de l'Univers m'a été montré par les
l'Univers par Dieu; c'est pourquoi sur leur demande, quel était Anges d'une manière vivante (ad vivum) : Je fus conduit dans le
mon sentiment, jc leur dis, qu'il est inutile de conclure quelque Ciel, et il me fut donné d'y VOil', toutes les choses qui étaient du
chose sur la Création de l'Univers, si l'on ne sail pas qu'il y a deux Règne animal, toutes celles qui étaient du Règne végétal, et toutes
l\londes, le Monde Spil'ituel et le Monde Naturel, ct que dans l'un celles qui étaient du Règne minéral, lesquelles étaient absolument
et l'autre il y a un Soleil; que le Soleil du Monde spirituel est le semblables aux objets de ces trois Règnes dans le Monde naturel;
pur AlfJour, ;lll milieu duquel est Dieu, et que de ce soleil p,'ocè­ et alors ils me dir'ent: « Toutes ces choses dans le Ciel sont créées
dent toutes les choses spirituelles qui en elles-mêmes sont subs­ en un moment par Dieu, et elles subsistent tant que lesf,Anges
tantielles ; que le Soleil du Monde naturel est le pur Feu, et qué sont intérieurement dans l'état de l'amour et de la foi quant il la
de ce soleil proviennent toutes les choses naturelles qui en elles­ . pensée.» Ils ajou tèren t qlle cette CréJ lion en un momen t atteste évi·
mêmes sont matérielles; el que lorsqu'on sait cela ail peut con­ demmentla Création de choses semblables, et même urIe Création
c.lure que la Création de l'Univers vient de Dieu, et comment elle semblable, dans le Monde naturel, avec la seule différence, que les
a eu lieu. Il en est présenté aussi une légère esquisse, N° 76. choses naturelles enveloppent les choses spirituelles, et qu'il a été

444 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE, 445


pourvu par Dieu ft celte enveloppe à cause des générations de l'une dès qu'il se fut retoul'llé et retiré, il déraisonna de même qu'au-
par l'autre, pal' lesquelles 1[1 Création est perpétuée: qu'en con- paravant, N° 80,
séquence la CI'éation de l'Univers a été faite de la même manière [X6T~ Je vis pendant la nuit tomber sur la terre un Feu foret
que la création se fait ft tout moment dans le Ciel: que cependant que le vulgaire appelle Dragon; je remarquai le lieu oil il était
toutes les choses qui, dans les trois Règnes de la nature, sont nui- tombé; la terre y était un mélange de soufre et de poussière fel'-
sibles et hideuses, et dont il est fait une énumération, n'ont point rugineuse; et quand le matin j'y allai pour examinel', j'y vis deux
été créées par Dieu, mais qu'elles ont eu leur origine en même Tenles; et alors il tomba tout à coup du Ciel un Espl'it, vers le-
temps que l'Enfer, N° 78, quel je m'approchai, et je lui demandai pourquoi il élait tombé
ffiF Conversai ion sur la Création de J'Univers avec quelques du Ciel; il répondit: (1 J'ai été précipité pal' les Anges de Michel,
Esprits qui, dans le Monde, avaient été célèbres par leur érudi- parce que j'ai dit que Dieu le Père et son Fils sont deux et non
tion, lesquels s'exprimant d'après les idées qu'ils avaient précé- un. » Et il me dit que tout le Ciel Angélique croit que Dieu 1'e
demment adoptées, clil'ent: l'Un, que la Nature s'était créée Pèl'e et son Fils sont un, comme l'âme et Je corps sont un, et
elle-mème: un AUll'e, que la Nature a rassemblé ses éléments en que les Anges confirment cela par un grand nombre de passages
tourbillons, et que de leur collision a été formée la. TetTe: et un de la Parole; .et, en outre, d'après la l'aisol~, en ce que l'l'une du Fils
Troisième, que c'était du Chaos, qui en grandeur ég'alait llne ne vient que du Père, et que pal' suite elle est dans Je Corps à
• grande pal'lÏe de l'Univers, et que d'abol'cI s'en étaient élancées l'instar du père: et il ajouta que dans le Ciel, il est vrai, il avait
les parties les plus pures qui avaient constitué le Soleil et les cenfessé, ainsi que précédemment sur la terre, que Dieu est un;
Étoiles, puis les parties moins pures dont furent formées les At- mais que, comme la confession de la bouche et la pensée du men-
mosphères, et enfin les parties grossières d'où proveuait le globe tal n'étaient pas d'accord en cela, les Anges lui ont dit qu'il ne
tenaqué. A la demande, d'où provenaient les Ames humaines, croyait en aucun Dieu, parce que l'une dissipe l'autre; et il dit
ils dirent que l'éthel' s'était ag'gloméré en de petites sphères dis- que c'était pour cela qu'il avait été précipité. Le lendemain, étant
tinctes, et que celles-ci s'introduisent dans ceux qui vont naitre revenu au même lieu, je vis, à la place des deux tentes, deux
et constituent les àmes, et qu'après la mort ells volent dans l'é- Statues faites d'une semblable poussière qui était mélangée de
Iher vers leur précédent bataillon, et de là rentrent chez d'autres. soufre et de fer; l'une des statues représentait la Foi de l'Eglise
selon la J\Jétempsycose de l'autiquité. Ensuite un Prçtre, par de d'aujourd'hui, et l'autre sa Charité; elle:, étaient toutes deux su-
solides raisons en faveur de la Création de l'Univers pal' Dieu, perbement vêtues, mais les vêtements avaient été mis par des
montl'a que tout ce qu'ils avaient dit était un insipide falras, et phantaisies; comme ees statues étaient composées de cette pous-
les fit rougir de honte; mais néllnmoins ils retombèrent dans leurs sière, une pluie envoyée du ciel les fit toutes deux b/}uillonner ct
précéden tes rêveries, N° 79, s'embl'asel', N° 110.
rx&. Entretien sur Dieu, sur le Ciel Angélique et sur la Religion, @! Dans le Monde spirituel on ne peut parlel' que comme on
avec un satan qui, ne sachant autre chose, sinon qu'il était en- pense, :lulremenl"ce qu'il y a d'hypocrisie est mauifeslé par Je
core dans le Monde précédent, dit que Dieu est l'Univers, que le son; et pal' conséqllellt dans l'Enfer on ne peut nommer J,ESOS,
Ciel Angélique est le firmament atmosphérique, et qlle la Reli- parce que Jésus signitle Salut; ceci donne le moyen de savoir par
gion e~t un charme pour fasciner la populace; outre plusieurs expérience combien il y en a aujourd'huI, dans le Monde Chré-
autres folies: mais après qu'il eut été l'appelé à son souvènir que tien, qui croient que le Christ est aussi Dieu quant à son Humain;
maintenant il vit ap~'ès la mort, et qu'auparavant il n'avait pas en conséquence dans un endroit olt avaient été, J'assemblés plu-
~ru à celte vie, il avoua il l'instant même qu'il déraisonnait; mais sieurs Esprits lant Ecclésiastiques que Laïques, illeul' fut proposé

.
44.6 LA VRAIE RELlùION CHRÉTIENNE. 447
de prononcer Dl\'IN-HmIA1N; mais il y en eut à peine quelques. vers leur tête, appelaieut au combat des Cavaliers montés sur ries
uns qui purent extraire de la pensée ces deux mots ensemble, et Chevaux blancs; et celte plaisante Armée sortait du lieu qui est
par conséquent les énoncer: on confirmait devant eux, par plu­ appelé, dans l'Apocalypse, Armageddon, - XVI. 16, - et était
sieurs passages de la Parole, que le Seigneur quant à l'Humain composée de ceux qui, dans leur jeunesse, s'étaient imbus des dog­
était aussi Dieu," pal'ticulièrement par les passages de l\Iatth. mes sur la justification par la foi senle, et qui dans la suite, lors­
x-xvm. 18. Jean, l. 1, 2, H. XV1I. 2. Coloss. II. 9. 1 Ép. Jean, qu'ils eurent été élevés il des fonctions éminentes, avaient rejeté
Y. 21, et :lUssi par d'autres, mais ils ne purent jamais prononcer des internes de leur mental les choses qui appartiennent à la foi
DIVIL'i-HuMAIN; et ce qui étonna beaucoup, c'est que les Évangé­ et il la religion, et les av:1ient placées dans les externes de leur
liques ne le purent pas non plus, quoique leur Orthodoxie ensei­ corps, où enfin illies s'étaient dissipées. Ils sont décrits tels qu'ils
gne que dans le Christ Dieu est Homme et l'Homme est Dieu; "et ont apparu dans Armagecldon; on appl'it qu'ils voulaient lin'er
l'on fut encore plus étonné de ce que les Moines ne le purent pas comb.. t aux Anges de Michel, ce qui eut lieu aussi, mais il une
n(ln plus, eux qui cependant adorent saintement le Corps du Christ certaine distance d'Armagedrlon ; et là il Y eut combat entre eux
dans l'Eucharistie. Par ces épreuves on découvrit qu'aujourd'hui SUI' la manière d'entendre, dans i'O.'aison Dominicale, ces paroles:

IdS Chrétiens, quant à la plus gr'ande partie, sont intérieurement ce Notre Pè1-e, qui es dans les Cieux! Soit sanctifié ton Nom!

ou Ariens ou Sociniens, et que ceux-ci, s'ils adorent le Christ Vienne ton Royaume! )) et alors les anges de !\Iichel dirent que le
comme Dieu, sont des hypocrites, N° 111. Sei~neur Rédempteur et Sauveur est le Père pour tous dans les
1X"}~ Débats au sujet de l'~puscule, Expositzon sommaire de Cieux, puisqu'il a enseigné Lui-Même -que le Père et Lili sontHn;
la Doctrine de la Nouvelle EfJlise, publiée par moi à Amsterdam, que le Père est eu Lui el Lui dans le Père; que celui qui Le voit,
et surtout sur ce point (lui s'y trouve traité, que c'est, non pas voit le Père; que toutes les choses du Père sont en Lui; que la
Dieu le Père, mais le Seigneur Dieu Rédempteur, à qui l'on doit volonté du Père est qu'on croie au Fils, et que CIlUX qui ne croient
s'adresser et qu'on doit adorer; on argumentait de ce que dans pas au Fils ne venont point la vie, mais que la colère de Dieu
l'Oraison Dominicale il est dit: « lVotl'e Pèl'e, qui es dans les restera sur eux; que tout pouvoir lui a été donné dans le Ciel et
Cieux 1 Soit sanctifié ton .Yom! Vienne ton Royaume!" qu'en sur Terre; qu'il a pouvoir sur toute chair; et, de plus, que per~
conséquence c'est il Dieu le Père (IU'On doit s·adresser. Je fus ap"" " sonne n'a vu ni nll peut voir Dieu le Père, si ce n'est le Fils seur
pelé pour terminer ces débats, et alors je démontra i que Dieu le qui est dans le Sein du P~rll, outre plusieurs autres choses. Après
Père dans son Divin ne peut être abordé, mais qu'il peut l'être ce combat, les Arillageddoniens vaincus furent en partie jetés dans
dans son Humain; et qu'en Lui le Divîn et J'Humain étant une i' Abîme, dont il est parlé claus i' Apoca!ypse, Chap. IX, et en par­
seule Personne, le Seigneur est ce Père; que cela a aussi été con­ tie envoyés dans le désert, N° 113.
tlrmé par la Parole, tant par laPal'ole de l'Ancien Testament où !xvlfO Je fus dans un Temple OÙ" il n'y a\'ai t point de fenètres,
le Fils de Dieu est appelé Père d'éternité, et en beaucoup d'en­ mais au milieu du toit il y (l'"ait U:1e grande ouverture; et ceux qui
droits .léhovah Rédempteur, Jéhonh-Justice et Dieu d'Israël, que )' étaient assemblés discollraient sur la Rt:[lEnIPTloN, disant una­
p.!r la Parole du NoU\'eau Testament daus un grand nombre do nimement que la Rédelllption avait été faite par la Passion de la
passages; et qu'ainsi, quand on s'adresse au Seigneur Dieu Ré­ croix; mais pendant qu'ils dissertaient ainsi, unc Nuée noire cou­
dempteur, cn s'adresse au Père, et qu'alors son Nom est s3uctitié vritl'ourerture du toit, et pal' suite les ténèbres se répandirent
t:t son Royaume vient; outre plusieurs autres choses, N° H2. dans le Temple; mais, peu après, cette Nuée fut dissipée par des
li VI~~ Je vis une Armée su l' des Chevaux roux et noirs; tous Anges qui descendirent du Ciel, et qui alors envoyèrent l'un d'eux
les cavaliers, la face tournée vers la queue des che\'aux et le dos dans le Temple, pour instl'uil'ssur la Rédemp.tion ceux qui y
1:

:i
448 LA VRAIE
RELIGION (HRETIE~NE. 449
étaient assemhlés. Il leur dit que la Passion de la croix a été, non
Com:ment doit-on entendre ce qui est dit du Fils de Dieu, qU'IL
la Rédemption, mais la subjugation des En fers, ]'ol'd i na tion des
Cieux, et ainsi le l'établissement des choses qui, tant dans le ES. ASSIS A LA DI\OITE DU PERE? Les opinions étaient divisées,
l'flonde spirituel que dans Je Monde n"tul'el, avaient été renveI'­ tous cependant pensaient que le Fils est réellement assis ainsi;
sées; et que, sans cela, aucune Chair n'aurait pu être s:luvée: et~ mais on demanJait pourrluoi; alors quelques-uns croyaient que
sur la Passion de la cl'oix, il dit que par elle a été accomplie l'u­ (l'était à cause de la Rédemption; d'autres, que c'était f)ar amOllI';
nion intime avec le Père; et que, quand elle est prise pour la Ré­ d'autres, afin qu'il fùt le Conseiller du Père; d'autres, afin que les
demption, il en résulte un gl'and nombre de dogmes indignes de­ Anges Lui relldissent honlleur; d'autres, parce quïl Lui a été
Dieu et même abominables; par exemple, que Dieu arait résolu donné de régner à lil place du Père; <l'autres, afin que le Père
la damnation de tout le Genre humain, qur le Fils a pris sur lui exauçât ceux pour qui il intercédait; on agitait en outre celle
celle damnation, at qu'ainsi il a rendu le Père propice, et l'a par autre question: Est-ce le Fils de Dieu de loute éternité qui est
assis ainsi, ou est-ce le Fils de Dieu né dans le Monde? Quand
son intercession ramené dans sa Divine Essence, qui est l'Amour
et la ."iséricorde; outre plusieurs autres choses, qu'il est scanda­ j'eus entendu ces opillions, je levai la main, en demandaul '1 u'il
leux d'allribuer à Dieu, N° 134. me fùt permis de parler, et de dire ce qui est entendu par ètre
,XIX{ Je vis le Soleil du Monde spirituel, dans lequel est Jého­ assis à la droite de Dieu; et je dis qu'il est entendu la Toule­
vah Dieu dans son Humain; et alors du Ciel fut enlendu ceci: Puissance de Dieu par l'Humain qu'il a pris, car par cet Humain
IL N'Y A QU'UN SECL DIEU ; mais quand l'id~e de l'unité de Dieu il a fait la Rédemption, c'est-~-dire qll'il a subjugué les Enfers,
fut tombée dans le Monde des Esprits, clle y fut changée se­ créé un Nouveau Ciel Angélique, et illstauré une Nourelle È~lise;
lon les formes des mentais, et enfin en l'idée de tl'ois Dieux; et je confirmai par la Parole, dans laquelle la Droite signilie la Puis­
même un de ces Esprits raisonnant sur ce sujet confirma l'idée de sance, que c'est là ce qui est entenàu par èl,re assis il la droite; et
trois Dieux par ces arguments, qu'il ya un Dieu qui a créé toutes ensuite cela fut confirmé du Ciel par l'apparence d'une iUain
choses, un Autre qui a racheté tous les hommes, et un Troisième Droite sur eux, lIJain dont la puissance leur imprima une si grande
. qui opère toutes choses; et aussi, qu'il y a un Dieu qui fait l'impu­ teneur qu'ils furent presque tous pril'és de sr.ntiment, N° 136. '
tation, un Autre la médiation, et un Troisième qui les inscrit dans (!xI] Dans le Monde spirituel, je fus conduit dans L1ne sorte de
l'homme, et ainsi llIet en lui la foi par laquelle il le justifie. Mais, Consistoire, où étaient assemblés les Hommes Célèbres qui avaient
comme la Foi detrois Dieux avait perverti toute l'Église Chrétienne, vécu avant le Concile de Nicée ct ont été aPllelés Pères Apono­
je leur découvris, d'après la perception qui m'en fut donnée, ce qui liques, et aussi les Hommes Illustres qlli ont vécu après ce Con.
est entendu chez Dieu Un, par ~Jédialion, Inlercession, Propitiation cile: et je ris que quelques-uns de cellx-ci apl'arai~saiellt ;]re(;
et Expiation, à savoir, que ce sont 1;) quatre attributs de "Humain Je Menton chauve et la Téte couvene de perruqlles frisées faile..;
de Jéholall Dieu; que Jého·l/.(lh Dieu sans l'Humain ne pouvant avec des chel'eux de femmes; mai~ les premiers araiellt tous de
s'approcher de l'homme ni l'homme s'appl'ocher de Lui, la Mé­ la barbe et ries chevellx n;ltllrels. Delallt ('IIX se tellail 1111 Per­
diation &ignifie que l'Humain est l'intermédiaire; l'Inlercession, sOllnage qui avait été juge et arhitre des écrirains de ce sjèclt~; il
qu'il y a ulle flcrpétnelle médial ion; la Propitiation, qu'il y il pour cOHlmença pal' tille scrt~ de lamentation, en difoant: Il Il s'esl c'icll\
chaqut) homme un accès l'alorable vers Dieu.; ot l'Expiation, qu'il d'entre les Laïques un ];omllle, qlJÎ a arracllé de son sallctuaire
y a aussi accès favorable pour les pécheurs, et tout cela par l'Hu­ Ilotre Foi, laquelle cependant est une étoile qui brille jOllr et
main, 1\°135. nuit devant nOliS; mais cet homme a agi ainsi, parce qll'il perd la
Œt J'entrai dans un Gymnase où l'on :Igitait celle question: vue dans les mystères de celte foi, et il n'a pas l'II en elle la jus­
lice du Christ, ni par conséquent les merveilles de sa justification;
il ~
450 LA. VRA.IE RELIGION CHRÉTIENNE. 45t
et cepenôant cette Foi est en trois Personnes Divines, et aInSI en .toute éternité, qui sont invisibles; mais il leur fut montré que le
Dieu tout entier: et comme il a ·transféré sa foi dans la Seconde culte d'un Dieu invisible, et à plus forte raison, de trois Dieux in­
Personne, et non pas même dans cette Personne, mais dans l'Hu­ visibles, est un culte Ilul; pour que cela fut confirmé, on tira des
III!
main de celte Personne, il ne peut se faire autrement que le Na­ Enfers Sodn et Arius a\·ec quelques-uns de leurs sectateurs, qui.
turalisme ne découle de là. " Au discours de ce Perf,onnage ap­ tous avaient adoré une Diviuité invisible; quand ils parlaient d'a­
plaudirent ceux qni avaient vécll après le Concile de Nicée, en tlrès leur mental naturel ou externe, ils disaient qu'il y a un Dieu,
disant qu'il est impossible qu'il y ait lIne autre foi, et que la foi quoiqu'invisible; mais quand leur mental externe était bouché et
vienne d'autre part. Mais les Pères Apostoliques, qui ont vécu leur mental interne ouverl, et qu'ils étaient forcés de divulguer
avant le siècle de ce Concile, saisis d'indignation, rapportèrent leur confession sur Dieu d'après ce mental interne, ils disaient:
plu~ieurs choses qui sont dites dans le ciel SUI' la Foi de Nicée et .. Qu'est-ce que Dieu? nOlis n'avons pas vu sa forme, et nous n'a­
sur la Foi d'Athanase, voir quelles elles sont. TOlllefois, comme vons pas entendu sa voix; qu'est-ce donc que Dieu, sinon un être
le Président du Consistoire avait été associé qllant ~ "esprit avec de raison, ou la nature l» Mais ils furent instruits qu'il a plu il
nn cerlain écrivain de Leipsik, je m'adressaiit lui, el je démontrai Dieu de descendre, et de prendre l'Humain, afin qu'on vît sa
par la Parole, que le ChrISt est Dieu, même qllant ? l'Humain, puis forme el qu'on entendit sa voix; ces paroles entrèrent dans leul's
aussi par le Livre dogmatique des Évangéliques, appelé FonMuLE ~reilles sans produire aucun etI'et, N° 159.
nE CO"<CORDE, qlle dans le Christ Dieu est Homme et l'Homme lxxm"1u s'agit d'abord des Étoiles dans le Monde naturel, et
est Dieu; IHIIS encore, que la confession ô'Augsbollrg approuve de la probabilité qu'elles sont en aussi grand nombre que les So­
surtout ce culle du Seigneur; sans pal'1el' de plusieurs cho,es, ciétés angéliques dans le Ciol, puisque chaque ~ociété y brille
:llIxquelles il ne répondit pas un mot; et ilsp, tourna d'un autre parfois comme une l~toi!e. En!1.lIite je parlai avec les Anges d'un
('ôté. Ensuiteje m'adressai à un autre Esprit, qui avait été asso­ chemin qui apparait COUyerl d'une foùle innombl'able d'esprits,
cié ~ un Personnage éminent de Gothembourg, qui avait souillé
'"
et qui est le chemin par lequel passent tous ceux qui ont quitté le
le Culte du Seigneur par une injure encore plus grande: enfin ces \ Monde naturel pOUl' Je Monde spirituel; je m'approchai de ce
deux injures furent déclarées être des mensonges inventés avec chemin en compagnie des J\nges, et nous appe\;lmes douze hom­
astucr. pour effrayer les volontés, et les détourner du Saint Culte Illes de ceux qui y étaient, et nons leur demandàmes ce qu'ils
du Seigneur, N° 137. croyaient du Ciel et de 1·'Enfer, et de la vie après la morl; et comme
lXXII) Il apparuL une Fumée qui s'élevait de la Terre inférieure, ils ne savaient autre chose, sinon qu'ils étaient encore dans le
et il fut dit que les fumées ne sont autre chose que des faux en Monde nalurel,· ils répondil'ent d'après l'idée qu'ils avaient ap­
masse; et alors quelques Anges eureut le désir d'examiner quels portée avec eux: Le PnDIIEI\: QlIe ceux qui vivent moralemept
étaient les faux qui fumaient ainsi, et ils descendirent, et ils ren­ viennent dans le Ciel, et que personne ne va dans l'Enfer, parce
contrèrent quatre Troupes d'Esprils, dont deux étaient composées que tous vivent llIoralemcnt. Le SECOXD: Que Dieu gouverne le
de !1.avants et ô'ignorants d'entre les Ecclésiastiques, et deux d'é­ Ciel, et le Dilble l'Enfer, et qu'étant opposés j'un à l'autre, l'un
rudits et d'illettl'és d'entre les Laïques, qui tous confirmaieut entre appelle bien ce que l'autre appelle mal; et que l'homme hypo­
eux qu'il faut adorer le Dieu invisible, et qu'alors ceux qui L'a­ crite, se tenant dans l'un et l'antre parti, peut également vivre
dorent ont la sainteté et sont exaucés; qu'il en serait autrement sons la domination de l'un et sous celle de l'autre. Le TnolsIEME:
si le DielJ visible était adoré: la sainteté et l'action d'ètre exaucés Qn'il n'y a ni Ciel, ni Enfer. « Qui en est revenu ?Qui en a donné
par Dieu invisible, ils les confirmaient de diverses manières, et ils des nouvelles? .. Le QUATRIE)IE : Que personne n'a pu en revenir
disaient que c'est pour cela qu'ils reconn8issent trois Dieux de ni en donner des nouvelles, parce que, quand l'homme meurt.
!I:I
1

452 LA VRAIE
RELIGION CHRÉTIENNE. 453
c'est ou un spectre ou un souffle. Le CINQUIÈ~IE: Qu'il fatH aIl.
tendre justlu'au jour du jugement dernier, et qu'alors on en aura opposé à l'Écriture et à la raison, que Dieu ait pu se détourner de
des nou\'elles, et l'on saura tout; mais en disant cela il,riait en son la grâce; que de celle manière il se serait allssi détourné de son
. cœur. Le SIXIEME: « Comment l',iIDe de l'homme, qui n'es\ qu'un essence, et qu'ainsi il ne serait point Dieu; et comme je lui dé­
souffle, peut-elle reven ir dans son corps rongé par les vers, et montrai cela jnsqu'à la conviction, il entra en fureur et ordonna
rentl'er dans son squelette brûlé ou réduit en poussièt'e? » Le SEP­ aux secrétaires de me jeter dehors; mais comme je sortis de mon
T1È~IE: Que les hommes après la mort ne peu\'ent pas plus vivre plein gré, il lança après moi un livre que sa main saisit au hasard,
que los bètes et les oiseaux, qui sont également rationnels. Le ct ce livre était la Parole, N° 161.
HUI'IïÈllE: Qu'il croit au Ciel, mais qu'il ne croit point à l'Enfer, [Exvlll y ent une discussion entre les Esprits Sllr cette fJues­
'Parce que Dien e5t Tout-Puissant et peut sauver tous les hommes'. lion: Peut-on voir quelque vrai réel dans la Parole, si l'on ne
Le NEUV1ÈlIE : Que Dieu étant rempli de gràces ne peut envoyer s'adresse point immédiatement au Seigneur, qui est 'la Parole elle­
qui que ce soit dans un l'cu éternel. Le DIXIElJE: Que pet'sonne même? l\lais comme il y en arait fJui conlredisaie.ut, il fut fait une
ne lJeut aller dans l'Enfer, parce que Dieu a envoyé son Fils, qui expérience; et alors ceux qui s'adl'essèrent à Dieu le Père ne vi­
l, a fait expiation pOlir tous, et a enlevé les péchés de tous. « Qu'est­ rent aucun vrai, mais tous ccux qui s'adressèrent au Seigneur vi­
L, ce que peutie diable contre cela? Il Le O:mEllE, qui était un Prêtre, rel;t les vrais. Pendant que celle discussion continuait, quelques
'1
Que ceux-là seuls sont sauvés, qui ont obtenu la foi; et que l'E· Esprits montèrent de l'Anime, - dont il est parlé, - Apoc. IX. - Oll
lection appartient à l'Arbitre du Tout-Puisliant. Le DOUZIÈME, l'on discute !>Ur Ics arcanes de la justification par la foi seule; ils di­
qui était un Politique: Qu'il ne veut rien dire du Ciel ni de l'En­ rent qu'eux s'adressaient à Dieu le Père, et qu'ils voyaient leurs
fer; mais qu'il faut laisser. ies Pr~tres en parler, afin que pal' un arcanes dans une lumière claire; mais il leur fut répondu qu'ils les
lien invisible les mentais du vulgaire soient tenus attachés aux voyaient dans une lumière phantastlque, et qu'ils n'avaient pas
lois et aux chefs. Apr~s avoil' entr.ndu ces divers sentiments, les même un seul Vrai. Incligués de celte réponse, ils exposèrent d'a­
anges furent interdits de surprise; mais ils les réveillèrent, pal' près la Parole plusieurs propositions, qui étaient des vrais; mais
cela qu'ils les instruisirent qu'ils vivaient maintenant après la il leur fut dit qu'en elles-mêmes elles étaient des vrais, mais qu'en
mort; et ils les introduisirent dans le Ciel, mais ils n'y restèrent. eux elles étaient falsifiées: pour leur prollver 'que cela étail ainsi,
pas longtemps, parce qu'il fut reconnu qu'ils étaient entièrement ils furent conduils dans une maison, où il y avait une Table, sur
naturels, ct que par suite leurs occiputs étaient excavés; il est laquelle la lumière influait directement du Ciel, et il leur fut dit
parlé, en dernier lieu, de celte excava:ion, el de sa' cause, :,\0 160, d'écrire sur lin papier ces \Tais qu'ils al'aient avancés d'après la
[XX~ .l'entendis un bl'uit conllne celui qllt~ fait IIne Meule, CT Parole, et de mettl'e le papier SUl' ceLLe table; lorsque cela eut été
ayant suivi la direction du bruit, je vis une mai'on lézardée, don! fait, ce papier, sur lequel les vrais avaient été écrits, brillait
l'elltrée était sous terre, et dan:; celte mais()n un Homme qlli re­ comme IIne Étoile, mais quand ils approchèrent et fixèrent la vue
cueillnit d:lns la Parole et dans les Lincs un grand uotlJure dt: ,dessus, le papier apparut noirci comme par de la suie, Ensuite on
passages sur LA JUSTifiCATION PAn LA fOl SEULE, passages que fut conduit vers une Table s6mblable, sur laquelle était placée la
des secrétaires à côté de Illi trallscrivaienl dans un vollilue. Lui Parole environnée d'un Arc-en-Ciel; un certain Chef de la doc­
ayant demandé ce qu'il recueillait l1Jaintenallt, il répondit: « Des trine sur la foi seule l'ayant touchée de sa main, il se fit une ex­
extraits pour prouver' que Dieu le Père s'était éloigné de la gràce plosion avec fracas, et ce chef fut lancé dans un coin de la cham­
envers le genre humain, et fJu'en conséquence il avait envoyé le bre, et il y resta étendu comme mort pendant une demi-heure.
Fils pour faire expiation etpropitiation,» A ceiaje répondis, qu'ilest D'aprè~ ces épreuves, on fut convaincu que tous les vrais, qui
-étaient chez eux d:après la Parole, étaient en eux-mêmes des vrais,
11111

454 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 45;;


mais que dans leurs mentaIs ils étaient des vrais falsifiés, N° 162. rieurs de mon mental eurent été ouverts par le Sei~neur, au lieu
!XXvi! Dans le l\londe Spirituel il y a des Climats comme dans d'un Temple je vis une maison crevassée, et au lieu de la femme
Je Monde Naturel, et par suile il ya aussi des Zônes boréales, où je vis la bête telle qu'elle est décrite dans l'Apocalypse, - Chap.
sont des neiges et des glaces. Un jour que j'y avais été conduit en XIII. 2 ; - et sous le sol un marais dans lequel la Parole était pro­
esprit, j'entrai dans un Temple alors couvert de neige, éclairé à fondément cachée : mais bientôt après le Vent oriental ayant
l'intérieur par des lampes, où derrière l'Autel je vis un Tableau soutlé, le Temple fut emporté, le marais fut mis ~ sec, et la Pa­
sur lequel il y avait celle inscription: TI\Ii\J1É VI VHiE, PÈRE, role fut vue à découvert; et alors par la lumière provenant du
FILS ET ESPRIT SAI~T, QUI ESSEi\TI ELLD/E:\T SOi\T UN, MAIS PES­ Ciel il apparut un TABERNACLE, tel qu'était celui d'Abraham,
~
1 li'
1
SOi\i\ELLElIE~T TIIOIS; et j'entellclis un Prêtre prêcher sur quatre
l\Iystères de la Foi, à l'égard desquels il faut melln: l'entende­
quand troIs Anges vinrent, et lui annoncèrent la naissance pro­
chaine d'Isaac: et, plus tard, une lumière ayant été enl'oyée dll
ment sous l'obéissance de la l'ci; voil' Je Mémorahle. Après la second Ciel, au lieu du Tabernacle il apparut un TE~IPLE sefllbla­
prédication, les Auditeurs rendirent drs actions de grJees au Prê­ ble à celui de Jérusalem: ;lprès cela, une Lumière venant du troi­
tre pour son sermon si rempli de sagesse; mais comme je leur sième Ciel resplendit, el alors le Temple disparut, et on vit le SEI­
demandai s'ils aVaielJt compris quelque chose, ils répondirent: GNEUR SEUL, debout sur la Pierre du fond, OLJ était la Parole;
" Nous avons tout saisi il pleines oreilles; pourquoi delliandes-tu mais comme une trop grande sainteté remplissait alors les men­
si nous avons compris? L'entendement n'est-il pas stupéfié dans taIs, cette lumière fut soustraite et remplacée par une lumIère du
de telleb matières?» Le Prêtre, qui était présent à celle conver­ second Ciel, d'après laquelle revint le précédent aspect du Tem­
sation ajouta: « Parce.que vous ayez cl!tendu et n'avez pas compris, . ple, et au dedans de ce Temple celui du Tabernacle, N° 18:.
vous êtes heureux, puisque de h vous vient le salul, " N° um. lXXI~~. Je vis un Palais magnifique, dans lequel il y a"ail Ull
C=~~VII! Le l\lENTAL HUMAIN a été distingué en trois Régions, Temple, et dans ce Temple étaient placés des siéges en triple
cùmme le Ciel oü sont les Anges; et les choses Théologiques chez rang: un Concile y avait été convoqué par le Seigneur, afin qu'on
seux qui aimeulles vrais, parce que ce sont des vrais, résident délibérât sur le SEIGl'iEUR SAUVEUR, et sur l'ESPRIT Si\Il'iT; et lors­
dans la région suprême du Mental, les choses morales sont sous qu'il y eut autant d'Ecclésiastiques rassemblés qu'il y avait de
elles dans la région moyenne, les choses politiques sont sous celies­ siéges, on COIlJII.ença le Concile; et comme il s'agissait du Sei­
ci dans la dernière région, et les dive/'ses sciences constituent la gneur, la premièl'e Proposition fut celle-ci: QUI EST CELut Q(J1 A
porte. Mais chez ceux qui n'aiment pas les vrais, les choses Théo­ PRIS L'HUllAI~ DAC'iS L,\ VIEIIGE MARIE? Et alors un Ange, qui se
logigues sont dans la région infime, et s'y mèiellt avec les propres tenait debout auprès de la Table, lut devant eux les paroles que
de l'homme, et ainsi avec les illusions des sens; et de là vient que l'Ange Gabl'iel dit à Mar:!': UN ESPRIT Swn VIENDRA SUk TOI, ~T
quelques-uns ne peuyent nullement pel'cevoir les choses Théolo­ U~E VERTU [JU TRÈS-HAUT T' O~IBnAGERA, ET CE QUI NAITRA DE TOI
gi~ues, N° 186. SAINT SEl\A APPELE FILS DE DIEU, - Luc, I. 35, - et aussi celles
XXVIII.' Je fus conduit vers un endroit oÙ étaient ceux qui sont qui sont dans Matthieu, - 1. 20, 25; - et en outre plusieurs pas­
entendus dans l'Apocalypse par le (i'A(;X PROPHETE; et là, je fus sages dans les Prophètes, où il est dit que Jéhovah Lui-Même
invité par eux à voil' leur Temple; et je les suivis, et je le vis; et viendra dans le Monde, et où Jéhovah Lui-Même est appelé Sau­
:lU milieu de ce temple il y avait l'image d'une Femme, vêtue veur, Rédempteur, et ,Iustice, d'après lesquels il fut conclu qLle
d'une robe d'écarlate, lenant dans la main droite une monnaie Jéhovah Lui-Même a pris l'Humain. La seconde délibération sur
d'or, et dans la gauche une chaine de perles; mais et l'image et le Seigneur fut celle-ci: LE PÈRE ET LE SEIGNEUR J ESüS-CUR/sr
le temple étaient le produit d'une· phanlaisie ; or, quand les in té- NE SONT-ILS PAS UN, COMME L' A~IE ET LE CORPS SONT UN? Et cela

Il

1111

456 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 457


'fut confirmé par un grand nombre de passages dans la Parole.. leur sens était, que te Seigneur est même misé1'ic01'dieux pour
·et aussi par la Foi symbolique de l'Eglise d'aujourd'hui; d'aprés ceux fJ!:!..Uont te mat, N° ~78,
cela il fut conclu que l'Ame du Sei~neur était de Dieu le Père,
et qu'ainsi son Humain est Divin, et que c'est à cet Humain qu'il
(XXXII.' Avant la Parole ISl'aélite il y a eu une Parole, dont les
Livres Prophétiques étaient appelés Ét\ONCES, et les Livres Histo­
faut s'adresser pour s'adresser au Père, puisque Jéhovah Dieu
riques, GUERRES OE JEUOVAH, et oUlre ces Livres, il y en avait
s'est envoyé par cet Humain dans le Monde, el s'est rendu visible
encore un autre appelé JASCHAR; ces trois Livres sont même
aux yeux des hommes, et par conséquent accessible. Ensuite vint
lIommés dans notre Parole; celle Ancienne Parole était dans la
la Troisième délibération, qui concernait l'ESPRIT SAINT; et d'a­
Tene de Canaan, dans la Syrie, la Mésopotamie, l'Arabie, l'Assy­
bord fut discutée l'idée sur les trois Personnes Divines de taule
rie, la ChalMe, l'Égypte, 3 Tyr, il Sidon, et il Ninive; mais comme
éternité, et il fut établi d'aprè:> la Pal'ole que lé Saint Diviu, qui
elle était remplie de corresponclances qui signitlent d'une ma­
est appelé Esprit Saint, procède du Seigneur d'après le Père. En­ nière éloignée les célestes et les spirituels, ce qui donna lieu à
fin, par suite des délibérations prises dans ce Concile, on décréta des idolâtries, la Divine Providence la fit disparaître. J'ai appris
CO/llIllè Conclusion, que dans le Seigneur S:lUvellr il y a la Divine
que i\'Ioïse a extrait de celle Parole ce qu'il a rapporté sur la Créa­
Trinilé, laquelle est le Divin à quo (de qui 10llt procède) qui est tion, snr Adanl et Éve, sur le Déluge, et sur Noaeh et ses troi'>
appelé Père, le Dh'in Humain qui est appelé Fils, el le Divin pro­
fils, mais non au-delil. Celle même Parole est encore conservée
cédant qui est appelé Esprit Saint, et qu'ainsi il y a un seul Dieu chez des peuples dans la GRA:\OE TARTARIE, et il5> y puisent les
(jans l'ltglise. Le Concile étant terminé, on donna à ceux qui
préceptes de leur foi et' de leur vie; cela m'a été rapporté, dalJs le
avaient été assis sur les siéges des vêlements splendides; et ils fu­ Monde spirituel, pal' des Anges qui provenaient de cetle contrée,
lilll, rent conduits dans le Nouveau Ciel, N° '188, N° 2'79.
[XXX! Je vis dans une crèche de gr:\lldes Bourses, dal)S Ics­ (XXXIII! Ceux qui sont dans le Monde spirituel ne peuvent pas
(luelle5 il y avait cle l'Mgenten grande quantilé, et près de ces
apparaître à ceux qui sont dans le Monde naturel, ni vice ve?'sâ;
J)OlfrSeS des.feunes gens qui les gardaient, puis dclns la chambre
ninsi les Esprils et les Anges Ile peuvent pas êlre vus pu les
la plus proche je vis des Vierges modestes avec Hnc Epouse ehaste,
hommes, ni les hommes être vus par les Esprits el les Anges, à
1 et clans une autre chambre deux Enfants; et enfin une Femme dé­ cause de LA DIFFÉRENCE Ei'iTRE LE SPIRITUEL ET LE NATUlIEL, ou,
hauchée etull Cheval mort: et, plus tard, je filS instruit de ce que ,ce qui est la même chose, entre le substantiel et le matériel: c'est
1" r."acune de ces choses signifiait, et qùe par elles était représentée là J'origine d'aprl's laquelle il y ~ chez les Esprits et les Anges ulle
et décrite la Parole, telle qu'elle est en elle-même, et telle qn'dle tout autre Langue, une tout autre Écriture, et aussi unc'tout
est ilfljourd'hlfi, N° 277.
autre Pensée, que celles qui sont chez les hommes: il a été dé­
[XXXi: ,le vis une écrilure, telle qu'il y en a dans le Ciel su­ 'voilé qu'il en est ainsi par un') vive expérience, qui a consisté en
prême ou troisième Ciel; elle consislai t en JeUres formées de li­ ce que des Esprils entraient vers les leurs et rcver.aient vers moi
gnes courbes avec des croissants tournés vers le haut; et il me fut alternativement, et ainsi faisaient la comparaison: par là il fut
dit qU'à ces lettres, en partie, étaient semblables les lettres Hébraï­ èécouverf que dans la Langue spirituelle il n'y a pas même un
ques dans le temps très-ancien, quand elles étaienl plus arquées seul mot qui soit semblable à un mot d'une Langue naturelle; q'ue
qu'ell!':; ne le SOllt aujourd'hui; et que la Voyelle H, qlJi a été leul' Ecriture se compose cle syllabes, dont chacune enveloppe le
ajoutée aux noms d'Abram et de Saraï, signifie l'Infini et l'Étet'llel, sens d'une chose spéciale; et que les idées de leur pensée ne tom­
Les Anges expliquèrent ùevant moi Je sens de quelques mots .dans bent point dans les idées de la pensée naturelle: la cause de ces
Je Psaume xxxn. Vers. 2, d'après les seules lettres ou syllabes; différences vient de ce que les Esprits et les Anges sont dans les
458 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 459
principes, et que les hommes sont dans les principiés, ou de ce chose du juste; peu de temps aprè~, ces Juges furent précipités
que les Esprits et les Anges sont dans les antérieurs, desqu~ls dans l'Enfer, et les livres de leurs lois furent changés en cartes 3
'1
oomme canses procèdent les postérieurs, et que les hommes sont jouer; et, au lieu de juger, il leur fut dOllné pour emploi de préparer
dans les postérieurs qui proviennent des antérieurs. Il m'a été dit du fard, pour mettre sur les visages des prostituées, et les chan­
qu'une semblable diflérence existe entre les langues, les écritures ger ainsi en beautés, N° 332.
et les pensées des Anges du troisième Ciel et celles des Anges du [XXXVI! Ensuite j'allai vers le lieu oÙ l'on criait: OH Qu'lI,S SO"'1'
second Ciel, N° 2~O. ÉRUDITS! et je l'is une Assemblée d'Esprits qui raisonnaient pour
ŒXXIVl. DE L'ÉTAT DES uomlli:S APRÈS LA MORT, en général; savoir si TELLE CHOSE EST, OU N'EST 1',15, sans chercher si ELLE
et de l'étal de ceux qui se sont confirmés dans les faux de la Doc­ EST DE TELLE MA;";IÈRE; et par suite ils s'arrêtaient au premier
trine, eu particulier: sur les uns et sur les autres ont été faites pas sur chaque chose, ainsi ils la touchaient seulement en dehors,
les observations suivantes: 1° Les hommes, pOIl,' l'ordinaire, sont et ne pénétraient pas en dedans; de même :llIssi sur Dieu: Ya­
ressuscités le troisième jour après la mort; et alors ils ne savent t-il un Dieu t Pour m'assurer qu'ils étaient tels, je leur posai cette
autr~ chose, sinon qu'ils vivent encore dans le Monùe précèdent; question: Quelle doit être la Religion par laquelle l'homme est
2° Tous arrivent dans un l\londe qui tient le milieu entre le Ciel sauvé? Ils répondirent qu'il falillit d'abord mettre en discussion:
et l'Enfer, et qui est appelé Monde des Esprits. 30 Là, iJ:, sont f Si une Relif,ion est quelque chose: 2° s'il y 3 une Religion qui
0

transférés tlan~ différentes Sociétés, et on examine ainsi quels ils 30it plus efficace qu'une autre; 3 s'il y a une vie éternelle, et
0

sont. 4° Lit, les bons et les fidèles sont préparés pour le Ciel, et ainsi s'il y a quelque salvatioll ; 40 s'il ya un Ciel et uu En(er. EL
les mauvais et les non-lidèle:, sont préparés pour l'Enfer. 5" Après alors ils se mirent à discuter le premier Point: Si lIlle Reli~ion est
!Il la préparation, qui dure quelques années, un chemin e5t ouvert quelque chose, et ils dirent que ce [Joint exigeait de si nOI11­
aux bons vers une socicté du Ciel, OÜ ils doivent vivre éternelle­ breu~es recherches qu'il ne pourrait être résolu en un an, et l'un
ment, et un chemin vers l'~nfer est ouvert aux mauvais; outre d'eux dit qu'il ne pourrait l'être en cent ans; à cela je répliquai,
beaucoup d'autre~ détails, Ensuite l'Enfer est décrit tel qu'il est, qu'en attendant ils étaient sans religion; mais néanmoins ils dis­
et il est dit que 1;] sont appelés Satans ceux qui sont dans les faux cutaient ce premier Point avec tant d'adresse que la Cohorte des
par confirmation, et Diables ceux qui sont dans les maux de ia assistants criait: OH QU'ILS SONT IÉIIUllITS! Il me fut dit par les
vie N° 28'1: Anges que de tels Esprits apparaissent comme des statues; et que,
lxxx V! .rentendis venir de la Terre inférieure, qui est immé­ plus tard, ils sont envoyés dans des dé~erts, où entre eux ils ba­
diatement au-dessus de l'Enfer, les cris: OH! QU'ILS SONT JUSTES! billent et ne prononcent que de vaincs paroles, N° 333.
OH QU'ILS SONT ÉRUDITS! OH QU'ILS SO;";T SAGES! et comme j'étais ~XXVI!) Je vins ensuite vers la troisième Assemblée, d'où j'a­
étonné qu'il y eût aussi là des Justes, des Érudits et des Sages, je vais entendu le cri: OH QU'ILS SO"'T SAGES! et je découl'fis que là
descendis, et j'approchai d'abord l'e rs le lieu où l'on criait; 01{ étaient réunis ceux qui ne peuvent voir que le vrai est l'rai, mais
QU'ILS SONT JUSTES! et là" je vis un e sorte de Tribunal, où sié­ qui cependant peuvent fair~ que tout ce qu'ils veulent apparaisse
geaient des Juges d'injustices, qui avaient pu pervertir adroitement comme vrai, et qui par suite saut appelés CONFlRMATEURS; je re­
les lois et tourner les jugements en faveur de cenx qu'ils proté­ marquai aussi qu'ils étaient tels, d'après les diverses réponses aux
geaient; ainsi leurs jugements étaient des décisions arbitraires; et propositions, par exemple, de faire vrai que la Foi est le tout de
lorsque les sentences étaient portés aux clients, ceux-ci criaient· l'Église; et ensuite, que la Charité est le tout de l'Église; et aussi,
lout le long de la route: Oh qu'ils sont Justes! Ensuite les Anges que la foi et la charité ensemble sont le tout de l'Église; et cOlllme
me dirent que de tel!' juges ne peuvent pas même "oir la moindre ilsconfirmaienl chacune de ces propùsilions, et les ornaient d'ap­
Illilll
III

460 LA VRAIE REL1GION CHRÉTŒN~E. 46t


parences, ail point qll'elles brillaient comme des vrais, les assis­ ce que l'Abeille pense dans sa petite tête: (( De ces fleurs je suce­
tants criaient: 01/, QU'ILS sOèlr SAGES! Ensuite quelques questions rai le miel, et de celles~ci la cire; avec la cire je construirai des
badines leur furent aussi proposées, afin qu'ils en fissent des \Tais, cellules en série continue, et j'y déposerai du miel en abondance,
car ils disent qu'il n'y a de vrai que ce que l'homme fait vrai; ces afin qu'il y Cil ait allssi assez pour l'hiver, etc.? » Est-ce que le
questions badines étaient de prouver que la lumière est l'obs­ Vers il soie, encore à l'élat de vers, pense dans sa petite tête:
curité, et l'obscurité la lumière; puis aussi que le corbeau est (1 Je vais maintenant me mettre à filer ilia soie, et quand je l'aura'i

blanc et non pas noir; el jls le firent, de sorte que ces proposi­ filée, je volerai et folàll'erai avec mes semblables, et pourvoirai il
tions apparaissaient absolument comme des vrais; voir leurs con­ ma postél'ité? » N'en est-il pas tle mêllle pOUl' les Bêtes et pour
firmations dans le l\JE~IOIUBLE. Il me fut dit à let;r sujet par les les Oiseaux? A l'égard des homllle~ il dil, que chaque mère et
Anges, que de teis confirmalerlrs ne possèdent pas même un grain chaque nourrice, et aussi chaque père, sait que chez les enfants
d'entendement, parce que lout ce qlli est au-dessllb du rationnel nouvellemenl n~s, il n'y a absolument aucune idée innée; qu'il n'y
chez euxa été fermé, et que tout ce qui est au-dessous du ration­ a aucune idée chez eux aval)t qu'ils aient commencé à peuser, et
nela été ouvert; or, ce qui est au-dessous du rationnel peut con­ qu'alors les idées naissent et se forment selon toute qualité de la
limIer tout ce qui pl<lît, tllais ne peut voir que le \Tai est vrai; pensée qu'ils ont ],uisée par l'instructioil; que cela arrive ainsi,
allssi cela n'est-il (Jas le fait de l'homme intelligellt; mais pouvoir parce qu'il n'y a d'inné chez l'homme que la faculté de savoir, de
voir ljue le Hai est Hai et que le f:luX est faux, c'est là le fait de comprendre et d'èll'e sage, el l'inclina lion à aimer non-seulement
l'homme intelligent, N° 334. soi-même el le monde, mais encore le prochain et Dieu: LEIBNITZ
IxxxvlII~ Je conversai avec des Esprits qui, dans le Monde na­ et WOLF écoutaient à dislance, el LE1B:-;nz applaudit, mais il en
turel, avaient joui d'Ilne grande renommée d'érudition, lesqllels fut autrement de 'Wolf, N° 335.
discutaient enlre ellx sur les IDÉES IN:\'~:ES, s'il y en arait chez les [XXXl~ Un jour, un Esprit Angélique fit voir clairement CE QCE
hommes comme chez les bêtes; ct alors un Esprit Angélique in­ C'EST Qer~ LA FOI ET LA CHARITÉ, el ce que lcur conjonction opère;

tervint dans la discussion, et leur dit: « Vous rlisputez sur de il le fit voir clairement par une comparaison avec la Lumière et la
la laine de clJhre ; il n'y a aucune idée innée chez les hommes, Chaleul', quand elles sont ensemble dans une troisième chose, parce
el il n'yen a pas non plus chez les bêtes.» A ces mots, tous s'em­ que dans le Ciel la Lumière dans son essence est le Vrai de la t'oi, et
portèrent; mais la faculté de parler lui ayant 'élé donnée, il dit que la Chaleur dans sou essence est le Bien de la charité; qu'ainsi,
d'abord au sujet des bêtes, qu'il n'y a point d'idées innées en tle même que la Lumière sans la Chaleur, telle qu'ellc e!'ot en hi­
elles, et cela, parce qu'elles ne pensent point, mais qu'elles agis­ ver dans lc "londe, dépouille les :ll'brcs ùe leurs feuilles et de
sent seulement d'après l'instinct qui leur vient de lenr amour na­ leurs fruils, de lllèlllC la foi sans la charité; et de même que la
tnrel; cet instinct qui fait l'analogue de la volonté chez elles in­ Lumière conjointe ù la chaleur, telle qn'elle est au printemps, vi­
flue immédiatement dans les sens de leur corps, et e\cite ce qui vilie tonies cl~oses, ùe même la foi conjoiute à la cllai'ilé, 1\0 385.
concorde arec cet amour et Je favorise; et cependant les idées se \XL) Deux Anges ùescclldirent, l'lin du Ciel Oriental olt l'on est
disent de la pensée seule; il confirma par divers moyens que chez dalls l'allloUI', el l'aulre dit Ciell\1éridional où l'ou est dans la Sà­
les bêtcs il ya seulement la sensation, et qu'il n'y a aucune pen­ ~esse, et parlèrent de ['esseuce des Cieux, si elle était l'Amour ou
sée; il le confirma particulièrement par les merveilles que l'on la Sagesse; et ils tombèrent d'accord qu'elle était l'Amour et par
connaît sur les araignées, les abeilles et les vers !l soie, en disant: suite la Sagesse, et qu'ainsi Dieu avait créé les Cieux d'après l'A­
Est-ce que l'Araignée, quand elle forme sa toile, pense .daps sa mOLli' par la ::iagesse, Ne 386.
peti te tête, qu'elle doi t êlre tissée pour tels ou lels usages! ES11 D\.~l~ AlJl'è~ cela, j'entrai dans un Jardin où je me promenai
462 LA VRAIE RELIGION CHRl!;TIENNE. 463
avec un Esprit, qui me conduisit ensuite vers un Palais qu'on ap­ nombre d'esprits de sa troupe, et commença à assiéger la Ville;
pelait le TE)IPLE DE LA SAGESSE; il etait quadrangulaire, les mu­ mais tandis qu'il s'efforçait de la preudre et de l'envahir, le feu du
railles étaient de cristal, la toiture de jaspe, et les fondements de Ciel les consuma, selon ce qui a été prédit daus l'ApOCALYPSE,
diverses pierres précieuses; cet Esprit me dit que personne n'y Chap. XX. 8,9. - N° 388.
peut entrer que celui qui croit que ce qu'il sait, comprend et (Xüii! Un jour, il me fut envoyé du Ciel un Papier, qui coutellait
goùte avec sagesse, est si pen relativement à ce qu'il ne sait pas, une exhortation à reconnaître le Seigneur Sauveur pOlir Dieu du
ne comprend pas et ne gotHe pas avec sagesse, qu'à peine est-ce Ciel et de la Terre, selon ses paroles dans Matthieu, - XXVIII. 18;
quelque chose; et comme je croyais cela, il me fut donné d'entrer, - mais on consnlta deux EvêC[ues, qui étaient là, sur ce qu'il fal­
et je vis que tout ce temple étai t construit en forme lumineuse. lait faire; ceux-ci dirent qu'il fallait renvoyer le Papier au Ciel,
Dans ce Temple je racontai ce que je venais d'apprendre des deux d'OLI il venait; quand ce renvoi eut été fait, cette société s'enfonça.
Anges slIr l'Amour et la Sage~se, et l'on me deman~a s'ils avaient mais non profondément: le lendemain, quelques-uns en remontè­
parlé aussi du Troisième, qui est l'Usage; et l'on me dit que l'A­ rent, et racontèrent quel sort ils y avaient subi; puis là aussi, ils
mour et la Sagesse sans l'UsJge son t seulemen t des êtres en idée, étaient allés auprès des Evêques, et leur avaient fait des reproches
mais que dans l'Usage ils deviennent des réalités; et qu'il en est sur le conseil qu'ils avaient donné; ils leur avaient dit plusieurs
de même de la Charité, de la Foi et des Bonnes OEuvres, N° 38i. choses sur l'état de l'Eglise aujourd'hui; ils avaient blâmé leur
[X1!!1 Un des Esprits du Dragon m'invita à voir les plaisirs de Doctrinesur la Trinité, sur la Foi justifiante, sur la Charité, et sur
leur amour, et me conduisit vers une espèce d'AMPHITHÉATRE, d'autres points conternant l'Orthodoxie des Evêques, et les avaient
Sllr les bancs duquel étaient as~is des Satyres et des Prostituées; priés de s'en désister, parce que c'était contre la Parole, mais en
et alors il me dit: (( Tu vas voir notre Divertissement; )) et il ouvrit vain; et comme lenr foi, ils l'appelaient mOl'te, ('.t même diaboli­
une porte, eL fit entrer comme de jeunes taureaux, des béliers, des que, selon Jacques dans son Epître, l'un des Évêques prit sa mitre
chevreaux et des agneaux; et peu après par une autl'e porte il fit de dessus sa tête, et la mit sur la table, en disant qu'il ne la re­
entrer des lions, des panthères, des til;res et des loups, qui s'é­ prendrait pas avant d'avoir tiré vengeance des railleries sur sa foi;
'II
lançaient sur le bétail, et ils le déchiraient et le massacraient; mais alors apparut un monstre montant des enfers, semblable à
mais toutes ces choses que j'ayais vues avaieut été produites par la hête décrite dans l'ApOCALYPSE, Chap. XIlI. 1, 2, qui prit la
11 11
des fanlaisies. Après avoir vu cela, je dis au Dragon: « Dans peu l\Ji~ et l'emporta, ~o ;j89.
l' tu verras ce théàtre changé en un Etang de feu et de soufre.)) Le ~Li! Je m'approchai d'une Maison, oÙ ceux qui s'y trouvaient
Divertissement terminé, le Dragon sortitentOUl'é de ses satyres et rassemblés discutaient entre eux, si le bien q!Je l'homme fail dans
IIII( l'état de justific?tion par la foi eslllll bien Je religion ou nOll; il
i' de ses prostituées, et il vit un troupeau de brebis, d'où il comprit
(IU'il y avait dans le voisinage une Ville des Jérusalémites, et Y eut eOlisentement unanime que par bien de religion 11 est en­
l'ayant Vile, il se sentit embrasé du désir de s'en emparer et d'en tendu un bien qui contrihue au salut: la victoire fut pour cellx
:11 chasser les habitants; mais COlllme elle était ceinte d'une muraille, qui étaient d'avis que tout bien que l'homme fait ne contribue en
il résolut de s'en emparer par ruse, et alors il envoya un esprit fien au salut, parce que aucun bien volontaire de l'honime ne
expert en enchantement, qui, ayant été introduit auprès des ci­ peut être conjoint avec lin bien gratuit, pUIsque la sah-ation se
toyens de cette ville, pada avec adresse sur la Foi et sur la Cha­ fait gratuitement ; qu'all~un bien venant de l'homme ne peul pas
rité, principalement sur celle des deux qui tient le premier rang, non plus être conjoint avec le Mérite du Chrisl, par lequel il ya
et si la Charité contribue en (juelquc chose au salut; mais le Dra­ uniquement salvation; que l'opératIOn de l'homme Ile peut pas
gon, irrité de la réponse, sortit de la Ville et rassembla un graud non plus être conjointe aver. l'Opération de l'Esprit Saint, qui fait
"III

464 LA VRAŒ RELIGION CHRÉTIENNE. 46;'


lout sans le secours de l'homme; d'oil ils concluaient que les aux paUHes et à secourir les indigents; un SIXIÈME, qu'elle con­
bonnes œuvres, même dans l'état de justification pal' la foi, De sistait i\ bâtir des Hôpitaux, des Maisons pour les Malades, pour
contribuent en rien au salut, mais que la foi seule le donne, En les Orphelins; un SEPTIÈME, qu'elle consistait à enrichi.r les Tem­
entendant ces raisonnements, deux Gentils, qui se tenaient à l'en. ples et à faire du bien aux Ministres qui en font le service; un
trée, dirent entre eux: Cl Ils n'ont aucune religion ;qui ne sait, que HUITiÈME, que c'était la vieille Fraternité Chrétienne; un NEl'­
faire du bien au prochain pour Dieu, ai nsi d'après Dieu, et avec VIÈlIIE, qu'elle consistait à remettre à chacun ses fautes: chacun
Dieu~ c'est la religion, )) N° 390.
d'eux confirma son sentiment par des argu~lents, mais ils sont
IXLY} J'entendis tles Anges gémir de ce qu'il y a aujourd'hui trop nombreux pour qu'ils puissent être rapportés ici, on peut les
dans l'Église une telle INDIGENCE SPIRITUELLE, cru 'on ne sait plus voir dans le MÉ~IORABLE même. Après cela, il me fut aussi per­
rien, sinon qu'il ya trois Personnes Divines, el qlle la foi seule mis de donner nlon sentiment, et je dis que la Chariré cOllsiste à
salive; et sur le Seigneur, seulement les faits llistoriqlles. et l1 u'on agir, dans toule œuvre et dans tout emploi, d'après l'amoll" de la
ignore profonoément ce qui est rapporté dans la Pat'ole sur le Sei­ Juslice avec le jugement, mai~ d'après un Amour qui ne procède
gneur, sur son Unité avec le Père, sur sa Divinité et sur wn Pou­ d'autre part que du Seignenr Dieu Sauveur; et après que cela eut
1
voir; et ils dirent qu'un Ange avait été envoyé par eux pour exa­ été démontré, j'ajoutai que toules les choses qui venHient d'ètre
Ir' III miner s'il y avait aujourd'hui ulle telle indigence chez les Chré­ dites sur la Charité pal' les neuf célèbres Personn~ges étaienl de
liens; et que cet Ange ayant demandé à un Chrétien quelle était bons docullients de la Charité, pourru qu'elles fussent faites d'a­
la Religion qu'il professait, celui-ci avait répondu que c'était la près la justice avec le jugement; et, comme la Justice el le juge­
Foi; qu'ensuite l'ayant intelTogé sur la Rédemption, SUI' la Régé­ ment ne viennenl pas d'autre p,lrt que du Seigneur Sauveur,
nération et sur la Sahation, il avait répondu que toutes ces choses POUI'\'U Cju'elles fllssent faites par l'homme d'après le Seigneur:
étaient oe la Foi; et aussi à l'égard de la charité, qu'elle était cela fui approuvé par plusieurs dans leur homme Inte1'lle, mais
dans la foi, parce que personne ne peut par soi-mème faire le bien. non encore de mème dans leur homme Exlerne, N° 459,
Ensuite l'Ange lui dit: « Tu as répondu comme quelqu'un qui joue IXLVI}} J'enlendis de loin comme un grincemenl de dents, au­
de la flùte sul' un seul ton, je n'entends pour réponse que la foi, quel était mêlé comme le bruit qu'on fait en cognant; et je m'ap­
mais si tu ne connais que celle foi, tu ne sais rien; » et alors il le prochai de ces sons, et je vis une pelite maison construite en joncs
conduisit vers ses compagnons daus un désert, où il Il'Y avait pas joints ensemble; et, au lieu d'un grincement de dents et d'un bruil
même de l'herbe, etc., N° 39 t . 1
1/ qu'on fait en cognant, j'entendis en dedans de la petite maison des
[*LVI~ Je vis cinq Gymnases environnés clJacun d'une lumière altercations au sujet de la Foi el. de la ÇlJarité, pour décider la­
differente, j'entrai avec plusieurs Esprits dans le Premrer qui ap­ quelle des deux étaill'essentiel de l'Église; ceux qui étaient pour
paraissail cornille dans une lumière enflammée; il Y avait là une la Foi produi~irent leurs Arguments, en disant que la Foi est spi­
nombreuse asseolblée ; et le President proposa aux membres de rituelle parce qu'elle vient de Dieu, et que la Ch:lrité est naturelle
manifester leurs selitimellts sur la CIJARITÉ; et, aussitôt que la parce qu'elle rip,nt de j'homme; ceux, au conlraire, qui étaie;}t
discussion fut ouverte, un PREMIER dit que selon son sentiment pour la Charité dirent que la Charité est spirituelle. et que la l.'oi
la Cliaril~ élait IJ Moralilé inspirée par la foi; un SECOND, que c'é­ est naturelle si elle n'a pas été conjointe à la Chal'Ïté, Un certain
tait la Piété inspirée par la commisération; un TROISIÈME, qu'elle Syncrétiste qui vOlllait terminel' la contestation, donna aussi SOli
consistait à faire du bien il chacun, tanl :w méchant qu'ail bon; opinion, en confirmanl que la Foi est spirituelle, et la Charité seu­
un QUATRIimE, qu'elle consistait à être utile en toute manière il lement naturelle; mais il lui fUI dit qu'ii y a deux vies morales,
parents et amis; un CI NQUIÉ!lIE , qu'elle consistait à faire l'aumône l'une spirituelle el l'autre naturelle, el que dans l'homme qui vit
II. 30


PI

I
466 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 467
d'après le Seigneur il y a la vie morale spirituelle, mais que dans Tortues repré$entaient ces hommes dans le Monde, et par suite
l'homme qui ne vit pas d'après le Seignenl' il y a la vie morale na­ .autant d'Esprits après la mort, qui disent que Dieu, chez ceux qui
turelle, telle qu'elle existe chez les méchants, et parfois chez les ont obtenu la foi, ne voil rien de ce qu'il pensent et font, mais
Esr.rits dans l'Enfer, N° 460. regarde seulement à la foi qu'il a renfermée dans les intérieurs de
\xLvml Je fus conduit en esprit dans un certain J:Hdin situé leur mental; et que les même:. devant les Assemblées dans les
dans la Plage méridionale, et là je vis assis sous lin Laurier des Temples prononcent des choses saintes d'après la Parole, absolu­
Ésprits qui Illallgeaient des figues; je leur dcmandai comment ils ment comme les autres, mais avec la grande Tête qui a l'appa­
comprenaient que l'homme peut faire le bien d'après Dieu, et tou­ l'ence d'un homme, dans laquelle alors ils font entrer (a petite, ou
jours cependant comme pal' lui-même; ils répondirent que Dieu bien la retirent dans lenr corps. Ensuite les mêmes furent vus
opère le bien intérieurement dansl'hoUlme, mais qlle si l'homme dans l'air dans un ~avire volant avec sept voiles, et ils étaient là
le fail d'après sa volonlé et d'après son entendement, il le souille couronnés de lauricr et en vêlemen!.s de pourpre, criant qu'ils
tellement que ce n'cst pllls le bien; mais ~ur cela je dis, que étaient les Chefs des sages de tout le Clergé; \11ais ce n'étaient que
J'homme est seulement un organe de la vie; et que, s'il croit au !~s images de leur faste, qui proftuaient des idées de leur mental;
( Seigneur, il faiL le bien par lui-même d'après le Seigneur; mais et comme ils étaient SUI' terre, je parlai avec eux d'abord d'après
que, s'il ne croit pas au Seigneur, et plus encore ~'il ue croit en la l-\aison, et ensuite d'après l'Écriture Sainle; et, par plusieurs
1

aucun Dieu, il fait le bien par lui-même d'après l'Enfer; et qu'en 2.rguments, je leur démontrai que leur Doctrine était insensée, et
outre le Seigneul' a dOllllé iil'homme le Libre Arbitre de faire d'a­ que comme clle était opposée à l'Écriture Sainto elle provenait de
près l'un ou d'a~res ['autre: que le Seigneur ait donné ce Libre l'Enfer, Mais les ArgunJellts dout je me servis dans cette démons­
Arbitre, cela fut confirmé par la Parole, en ce que le Seigncul' a tration étant trop étendus pour qu'ils puissenl étre rapporlé" ici,
commandé à l'homme d'aimer Dieu et le prochaill, d'opérer ries on peut les voir dans le MEJIORAIlLE même. Après cela ils furent
biens de la chal'ité comme l'arbre produit des fruils, et de faire vus dans un lieu sablonneux, dans des vêtements en lambeaux, et
ses préceples pOlir êlre sauvé, et en ce que chacun était jugé se­ les reins enlourés de filets de pêcheur, à travers lesquels appa­
lon ses œllvres; que toutes ces choses n'auraient pas 'élé coln-' raissaient leurs nudités; et enfin ils furent envoyés dans la société
mandées, si l'homme ne pouvait pas faire le bien par lui-même qui est SUI' les contins de la société des Machiavélistes, N° 4(j'2.
d'après le Seigneur. Après leur avoir dit cela, je leur donnai des cg Il fut convoqué un Comice,. qui tint séance dans un Temple
hranches d'un ccp, elles branches dans leur mains produisirent des rond, dans lequel sur les côlés il y avait des Autels, et près des au­
raisins, ole., N° 46'1. tels étaient as"is jes membres du comice, mais il n'y avait pas là
(XLIi) Je vis un PORT MAG~lfIQUE, et dans ce porl des Navires de Président; c'est pourquoi, chaque membre qui voulait parler
flrands et petits, el sur les bancs de jeunes garçons et de jeunes s'élançait de lui-méme au milieu du temple et déclarait son senti­
filles; ils attendaient des TORTUES, qui devaient sortir de la mer; nient. Ils commencèrent une discussion sur LE LIBIIE APd3lTI\E DANS
et quand elles en sortirent, je vis qu'elles avaienl deux Têles, l'une LES CHOSES SPIRITUELLES, et re PREilIlER qui s'élança s'écria: (( Il
cru'elles retiraient à volonté dans les coquilles de leur corps, et n'y a pas plus de Libre Arbitre dans ces choses chez l'homme que
l'autre qui apparaissait dans une forme comme homme, et avec chez 1épouse de Loth, quand elle eul été changée en slatue de
celle-ci elles parlaient aux jeunes garçous et aux jeunes filles; et sel. » Le SECO~D: Il n'yen a pas plus que chez la bête et chez le
ces enfants, à cause de leurs discours élégants, les caressaient et chien. Il Le Tl\olslÈME; "Il n'yen a pas plus que chez la taupe,
leur faisaient des présenls, Après que j'eus vu ces choses, il me et chez le hibou pendant la lumière du jour, )l Le QUAl'RIÈltlE:
fut expliqué par un Ange ce qu'elles signifiaient, ~ savoir, que ces « Si l'homme avait le Libl'e Arbitre dans les choses spirituelles; il

,.1
'I!~i 468 LA VRAIE
deviendrait maniaque, et se croirait comme un dien, qui pent se
régénérer et se sauver lui-même. Il Le CINQUIÈME lut, dans le Li­
RELIGION CHRÉTlE~NE.
même, je voyais comme une flamme douce qui descendait du Ciel
469

J vre des Évangéliques intitulé FORMULE DE CO:-;CORDE, que l'homme et éclairait la région de son mental au-dessus de la mémoire, et
1
n'a pas plus de Libre Arbitre dans les choses spirituelles qu'une !)ar suite aussi les choses qui étaient au-dessous de celte mémoire.
sonche et qu'une pierre, et que snI' ce sujet il ne peut rien compren­ Ensuile, je conversai SUI' LE LIBRE ARBITIIE DANS LES CHOSES SPI­
dre, penser, vouloir, ni même s'appliquer ou s'adapter à recevoir RITUELLES avec celui qui aimait le mal et le faux, et au nom seul
le spirituel, etc.; voir ci-dessus, N° 464. Après cela, il me fut aU3si de ce Libre Arbitre il s'emporta, et s'écria: « Personne ne peuL
permis de parler, eL je dis: « Sans le Libre Arbitre dans les chose& remuer ni le pied ni la main pour faire quelque bien spirituel, ni
spirituelles qu'est-ce que l'homme, sinon une brute? Et il quoi ser­ 1.\ bngue ni la bouche pOUl' prononcel' quelque vrai spirituel, et
vent sans ce Libre Arbitre tous les dogmes Théologiques? » Mais .ainsi ne peul même s'appliqner ui se disposel' il recevoir quoi que
ils me répondirent: Lis nos ou\'rages Théologiques, et tu n'y
(1 .ce soit de spil'ilUel; l'homme n'est-Il pas mort et purement passif
trouveras rien de spirituel, et tu verras que le spirituel y a été dans les choses spirituelles? Comment ce qui est ulort et pure­
tellement caché en dedans, qu'il n'en apparaît pas même l'ombre; ment passif peut-il de soi-même faire le hien et prononcer le \'l'ai?
lis donc ce que notre Théologie enseigne sur la Justification, c'est­ N'est-ée pas 1;) aussi ce que dit notre Église? » L'autre, au contraire
à-dire, sur la rémission des péchés, sur la régénération, sur la qui aimait le bien et le vrai, s'exprima ainsi sur le Libre Ar'bitre
sanctification et sur la salvation; tu n'y verras rien de spirituel, dans les choses spirituelles: « Sans ce Libre Arbitre, que seraiL
parce que ces choses influent par la foi sans aucune conscience de Ioute la Parole? et sans lui qlle serait l'Église, la Religion, le Culte
l'homme; notre Théologie a même repoussé la charilé loin du de Dieu, ainsi que serait le Ministère? et d'après la lumière de
spirituel, et aussi la pénitence hors de son contact; et en outre, mon entendement, je sais que l'homme sans cette Liberté spiri­
quant à la Rédemption, elle a attribué il Dieu des propriétés pu­ tuelle ne serait pas homme, ce serait une bête, car s'il est un
rement humaines-naturelles, qui sont, que Dieu avait enveloppé le homme et non une bête, c'est d'après celle Liberté; et de plus, je
genre hümain sous une damnation universelle; que son Fils a pris sais que sans le Libre Arbitre dans les choses spirituelles il n'y
sur lui cette damnation, et qu'ainsi il a rendu le Père propice; l'in­ aurait pas chez l'homme de vie après la mort, ainsi pas de vie
tercession et la médiation auprès du Père sont-elles autre chose? éternelle, parce qu'il n'y aurait aucune conjonction de l'homme
Il est donc évident que dans toute notre Théologie il n'y a rien· d~ nvec Dieu; c'est pourcpJoi, nier ce Libre Arbitre n'appartient qu'à
spirituel, ni même rien de rationnel, mais que lout est purement ceux qui dtlns les choses spirituelles sont devenus fous. Ensuite
1)

naturel au-dessous du spirituel et du rationnel.)) Mais alors la je vis sur un arbre un serpent volant, qui présenta du fruit de cet
foudre tomba tout-à-coup du ciel, el les membres du comice s'é­ arbre il celui qui avait nié le Libre ArbitI'e dans les choses spiri­
lancèrent tout effrayés, et chacun s'enfuit dans sa maison, tuelles, et dès qu'il en eut mangé, il apparut une fumée qui mon·
N° 503. lait de l'enfèl', et qui éteignit la partie supérieure de son mental ra­
\Li! Je cOllversai avec deux Esprits, dont l'Ull aimait le bien et tionnel quant h la lumière, N° 504.
le vrai, etl'aulre le lllai et le faux, et je découvris qu'ils jouissaient [Q!! Un jour, j'entendis un bruit comme le frottement de deux
l'un et l'autl'e d'une semblable faculté de penser rationnellement; meules de moulin l'une contre l'autre, et je m'approchai vel's le
mais quand celui qui aimait le mal et le faux pensait livré à lui­ lieu d'où provenait ce bruit, et je vis une l\laison où il y avait plu­
même, je remarquais qu'il s'élevait de l'enfer comme une fumée, sieurs cellules, dans lesquelles des Érudits .de ce siècle étaient
et qu'elle éteignait la clarté qui était au-dessus de la mémoire; au assis, et confirmaient la Justification par la foi seule; et, m'étant
ntraire, quand celui qui aimait le bien et le vrai était livré à lui- approché d'une cellule, je demandai à l'un d'eux de quel sujet ils
s'occupaient dans ce moment; il répondit: " De l'ACTE DE LA Jus­
470 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 471
TIFICATlON, qui est la têle de toutes les choses de la Doctrine danS. sur la conjonction èe la foi et de la charité est absolument opposée
notre Orthodoxie. " Et je lui demandai s'il connaissait quelque si­ à cette\comparaison, et qu'ainsi c'était Hne locution cap lieuse. Les
gne qui indiquât quand la Foi justifiante est introduite, et quand troupea~x. de brebis ayant compris cela se réunirent comme an­
elle a été introduite; et il répondit que cela se fait passivement et paravant en un seul lroupeau, auquel s'adjoignirent quelques-uns
non aClivement; alors je lui dis: (( Si lu ôles l'aclif en cela, tu ôtes des boucs, en confessant que 1:\ charilé est l'essence de la foi, et
aussi le réceptif, et ainsi cet acte ne serait qu'nne c.hose purement qu'ainsi la foi séparée d'avec la charilé est seulement nalu­
idéale, qu'on nomme êlre de raison, et!,ar conséquent ce n'est que relie, mais que conjointe avec la charité elle devient spirituelle,
la stalue, la femme de Loth, ne rendant d'aulre son que celui du sel, N°506.
effleurée par la plume de l'écrivain, ou pal' l'ongle de son doigt. » [!Ji~ Conversation avec des Anges sur les trois Amours qui sont
Ce personnage prit avec emportement le chandelier pour le jeter universels, et par suite chez chaque homme, à savoir: L'AMOUR
conlre moi, lTIais la cllandelle s'~tant alors éleinte, il le jeta contre nu PROCHAIN ou AMOUR DES USACES, qui en soi est spiriluel, L',\.­
son compagnon, N° 505. !IOUR DU MONDE ou A~IOUR DE ross~DER LES RICHESSES, qui en
[ill!/ Je vis deux Troupeaux, l'un de boucs, l'aulre de brebis; soi est matériel, et L' A~IOUR DE SOI OU AMOUR DE DomNER SU"
mais lorsque je les regardai cie près, au lieu de bOllcs et de brebis~ LES AUTRES, qui en soi est corporel; quand ces trois Amours Ollt
je vis des hommes, el je perçus qlie le ll'ollpeau de boucs se com­ été chez l'humme convenahlement suhordonnés, l'homme est \'é­
posait de ceux qui font salvitique la foi seule, et que le troupeau ritablement homme; et ils ont élé convenablement subordonnés,
de brelJis se composait de ceux qui font s::t1vifiques la Charilé et alors que l'amour tiu prochain fait la tèle, l'amour du monde le
en même temps la Foi; il ma demande, pourquoi ils étaient là. corps, et l'amour de soi les pieds; il en eSL LOul autrement quand
ceux que j'avais vus comme boucs répondirenl qu'ils lenaient un chez l'homme ils ont leur siége contre l'ordre; et il fut montré
Concile, paree qu'il leur avail élé découvert qlle ce passage de quel est l'homme, quand l'amour du Monde fait la tête, et quel il
Paul, «L'homme est justifié pOl' la loi sans œuvres de loi, ») ­ est quand c'est l'amour de soi; que lui alors est un homme ren­
Rom. III. 28, - n'avait pas été bien compris, puisque 1.1 par la nrsé, une bête féroce quant aux intérieurs de son mental, et un
Foi il est enlendu, non pas la foi d'aujourd'hui, mais la foi ail Sei­ histrion quant allx extérieurs du menlal et par suile quant à ceux
gneur Sauveur, et que pal' OEuvres de loi il est enlendu, non pas du corps. En:miie je vis manIer des enfers un diahle d'une face
les OEuvres de la loi du Décalogue, mais les OEuvres de la loi de noire avec un cel'cle blanc autour de la lête; et il dit qu'il était
Moïse, qui élaient des riles ; - ce qlli aussi a (~té démonlré; - et Lucifer, quoiqu'il ne le fût pas; il dil aussi que dans ses inlernes
ils dirent qu'ils avai~Jit conclu que la foi produit les bonnes œu­ il était diable, mais que dans ses externes il était Ange de lu­
1:, nes comme l'Arbre produit les fmils. Ceux qui formaient le Trou­ mière; et il ajouta que lorsqu'il est dans les exlernes il est moral
peau de Brebis étaienl en faveul' de celle conclusion; mais ~liors parmi ceux qui sont moraux, ralionnel parmi ceux qui sont ra­
un Ange, qui se tenait entre les deux. Troupeaux, cria au TI'ou­ tionnels, et même spirituel parmi ceux qui sont spirituels, et que,
peau de brebis: "Ne les écoulez point, car ils n'ont pas rennncé lorsqu'il était dans le Monde, il avait prêché, et alors déclamé conlre
il leur :lI1cienr.e foi;) et il divisa Je Troupeau de I3rebis ell rl<lll:< les malfaiteurs de lont genre) et que c'était à cause de cela qu'il
Troupeaux, et il dit aux br()bis de la gauche: (1 Joigllez-vous aux avait été appelé fils de l'Aurore; que ce qui l'avait élonné lui­
])OUCS, mais je vous prédis qu'il viendra un loup qui les ravira, et même, c'est que 101'squ'i1 était dans la chaire, il percevait que les
vous avec eux. » Alors Il fut fait une recherche pour savoir com­ choses élaienl telles qu'il les disait) mais qu'il en était 101lt autre­
ment ils enlendent que la Foi produ!t les bonnes Œ:UHeS comme ment quand il était hors du Temple; il en donna la raison, c'ert
l'Arbre produit les fruits; et il fut découvert que leur perception que dans le Temple il élait dans ses Externes, et alors seulement

11
11'II
472 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE, 473
dans l'Entendement, tandis que hors du Temple il était dans ses provenant de la Jérusalem qui, dans l'Apocalypse, XI. 8, est ap­
Internes et alors dans la Volonté, et qu'ainsi l'Entendement l'éle­ pelée. Sodome et Égypte; et je fus vu comme mort par ceux qui
vait dans le Ciel; mais que la volonté l'entraine dans l'Enfer! et aue étaient dans cette Ville, et qui alors dirent entre eux que je n'étais
la Volonté l'emporte sur l'Entendement, parce qu'elle le dispose en pas digne de la sépulture, de même qli'il est dit des deux Témoins
sa faveur- et à son gré, Après cela, ce diable, qui se donnait pour dans ce Chapitre de l'Apocalypse; et pendant ce temps là j'enten­
Lucifer, fut précipité dans l'Enfer, N° oOi.
dis les habitanlS de la ville prononcer une foule de blasphèmes,
[kY] Je vis un Temple de forme circulaire, dont le Toit était à parce que j'avais prêché la pénitence et la foi an Seigneur Jésus­
l'instar d'une Couronne; les Murai!les étaient de continuelles Fe­ Chl'ist; mais COllillle le jugement sllr eux était proche, je vis que
nêtres de Cristal; la Porte, d'une substance de perle; il y. avait toule cette \ille ~:écl'Oulait et élait inondée d'eaux; et ensuite je
dans ce Temple une Chaire sur laquelle était la Parole en~o{Jrée vis les habitants courir pal'llli des monce;wx de pierres, et se la­
d'nne sphère de lumière; dans le milieu du Temple était le Sanc­ menter sllr leur sort, en disant que cependant ils se croyaient re­
tuaire, devant lequel il JI avait lin Voile, mais alors soulevé, olt se nés par la foi de leur Église, et par conséquent justes; mais il leur
tenait un Chérubin, ayant à la main une épée qui se tournait de fut dit qu'ils n'ét.aient rien moins que justes, puisqu'il:; n'avaient
côté €t d'autre: après que j'eus vu ces choses, leur signification jamais fait aucune pénitence, et qu'ainsi ils ne connaissaient pas
me fut donnée, comme on peut le voir dans le Mémorable; sur la un seul mal damnable chez eux: ensuite il leur fllt dit du Ciel,
Porte il y avait cette Inscription: ~hINTEi'\ANT IL EST PEnnJIS, ce que la foi au Seigneur et la pénitence sont les deux iUoyens de ré­
flui signifiait que maintenant il est permis d'entrer intellectuelle­ J;jénération et de salvation, et que cela est très-connu d'après la
ment dans les Mystères de la fai ; et il me fut donné de pllrcevoir Parole, et en outre d'après le Décalogue, le Baptême clla Sainle­
qu'il était très-dangereux d'entl'er par l'entelldement dans les Cène; voù· dans le ME)lORABLE, N° 567.
dogmes de la foi, qui proviennent de la propre intelligence, et sont 1LVII! Tous CHiX qui viennent après la mort dans le Monde spi­
par suite clans les f<1lIX, et qu'il élait encore plus dangereux de les rituel sont tenl.lS au commencement dans les Externes, dans les­
confil'mer d'après lil Parole; et que c'est à cause de cela que, d'a­ quels ils ont été d<lns le Monde naturel: et comme la plupart,
])rès la Divine PI'OYidence, la Parole a été enlevée aux CatholifJues­ ]ol'squ'ils sont dans les Externes, vivent moralement, frélfllCl1tent
Romains, et qne chez les Protestants elle a été fermée par leur les Temples et prient Dieu, ils croient que cel'lainement ils vien­
dogme, que l'Entendement doit être mis sous l'obéissance de leu .. dront (I3ns le Cie!; mais on leur apprend que tout homme après la
foi; mais que, comme les Dogmes qui appartiennent à la Nouvelle mort dépouille successivement l'bomme Externe, et que l'homme
Église sont tous conformes à 13 Parole, il est permis d'entl'er en Interne est ouvert, et (lu'alors l'homme est connu tel qu'il est en
eux par l'Entendement, paree qn'ils sont une chaîne de Vél'Ïtés lui-même, puisque l'homme est homme d'après la Volonté et l'En­
tirées de la Parole, lesquelles aussi brillent devant l'entendement. tendement, et non pas seulement d'après l'Action et le Langage;
C'était h ce qui est entendu par l'Inscription sur la Porte: MAIN­ et que de lit réslIlte qlle l'homme peut dans les Externes se mOll­
TE~AXT IL EST PERms, et aussi par cela que le Voile du sanctuaire
trer comm~ une Brebis, quoique dans les Internes il soit comme
devant le Chérubin était soulevé, Ensuite il me fut apporté un pa­ nn Loup; et qlle lei il est dans son homme Interne, s'il n'examine
pier par UTl enfant, qui était un Ange du troisième Ciel; SUI' ce pas les maux de ~a volonté et par conséquent de son intention, et
papier était écrit: ENTREZ DÉSon)IAIS DANS LES i\1YSTÈRES DE LA n'en fait pas pénitence; outre plusieurs autres choses, N° 068.
PAROLE JUSQU'A PRÉSENT FER)IÉE, CAR TOUTES SES VÉHITÉS SONT AU­ 1LYIII! Chaque Amour exhale un plaisir; toutefois les PLAISIRS
1'ANT DE MIROfF:S DU SEIGNEUR, N° 008.
DESA;;QURS sont peu sentis dans le \londe naturel, mais ils le sont
1LVI.' Je fus saisi d'une maladie grave, causée par une fumée manifestement dans le Monde spirituel; et là, ils sont quelquefois
:i11

474 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 47~

changés en odeurs, et alors on perçoit quels sont les plaisirs, et à parfums, aussi les appelait-il les délices 4e ses narines, N° 570.
quel amour ils appartiennent; les plaisirs de "amour du bien, tels ILX) Je vis tille Assemblée d'Esprits, priant Dieu de leur en­
qu'ils sont dans les Cieux, sont perçlJs comme les odeurs suaves voyer des Anges pour les instruire snI' i1itrérentes choses, qui ap­
dans des jardins et des bosquets, et au contraire les plaisirs de partiennent à la foi, et sur la plupart desquelles ils étaient dans
l'amour du mal, tels qu'ils sont dans les Enfers, sont perçus comme le doute, parce que les Églises ne s'accordent pas entre elles sur
des odeurs fétides et puantes d'étangs et de latrines; et comme ces points, et que tous les ministres de ces Eglises disent: CROYEZ­
les enfers et les cieux sont opposés, les diables sont tourmentés NOUS, NOUS SOllMES LES MINISTRES DE DIElJ, ET NOUS POSSEnO:-lS
quand ils sentent quelque odeur suave du ciel, et vice ver'selles LA SCIENCE: et il apparut des Anges qu'ils interrogèrent sur la
anges le sont quand ils sentent quelque oJeur fétide de l'enfr.r: il Charité et la Foi, sur la Pénitence, sur la Hé3énérâtion, sur Dieu,
êl été confirnlé par deux exemples que cehl est :linsi. C'est d'apl'ès sur l'Immortalité de l'âme, et sur le Baptème et la Sainte-Cène; il
cette raison que l'Huile d'onction était préparée avec des aroma­ chacune de ces questions les Anges firent des réponses qui pou­
tes, et qu'il est dit de Jéhovah qu'il adorait l'odeur agréable des vaient tomber dans leUl' entendement, disant en outre que tout.
holocaustes; et que, vice versâ, il avait été commandé aux fils d'Is­ ce qui ne tombe pas dans l'entendement, est comme ce qui a été
raël de porter hors du camp ce qui était immonile, et de faire un semé clans le sable, et qui, quoiqu'arrosé par la pluie, se flétrit
trou en terre pour leurs excréments; car leur camp représentait le toujours; et que l'Entendemcnt fermé par la religion ne voit plus
Ciel, et le désel't hors du camp représentait l'Enfer, N° 569. rien dans la Parole d'après la lumière qui est là par le Seigneur,
1 LlX1 l1n Espri t novice qui, dans le Monde, avait beaucoup mé­
et que même, si on lit la Parole, il devient (le plus en plus aveugle
dit sur le Ciel et sur l'Enfer, désirait savoir quel est l'un et quel dans les choses de la foi et du salut, N° 621.
est l'autre; et il lui fut dit du Ciel: CHERCHE CE QUE C'EST QUE [(!!! Il est montré comment, après avoir été préparé pour Je Ciel,
LE rLA.ISII\ ET TU CO~NAITRAS; il partit donc pour chercher; mais l'homme y entre, à savoir, qu'après la préparation, il voit un chemin
chez les esprits purement naturels il chercha en vain. Il fut alors qui conduit dans le Ciel vers la sociélé dans laquelle il doit vivre
conduit successivement vers trois Assemblées; vers la première, éternellement, et près de la soriété il y a une porte qui s'ouvre;
où les Esprits examinaient les Fins, et par suite étaient appelés après qu'il est entré, on examine s'il y a en lui la même lumière et
les Sagesses; vers la seconde, où ils recherchaient les Causes, et la même chaleur, c'est-à-dire, le même vrai et le même bien que
par suite éraient appelés les Intelligences; et vers la troisième, où chez les Anges de celte société; lorsque l'examen est satisraisant,
ils scrutaiellt les eff'ets, et par suite étaient appelés les Sciences; il va de côté et d'autre dans la société et chel'che où est sa maison,
et il rul instruit par les uns et par les autres, que chaque ange, car pour chaque Ange novire il y a une nouvelle maison; et, après
chaque esprit et chaque homme, a la vie d'après le plaisir de son l'avoir trouvée, il est reçu et compté comme un parmi eux. Quant
nmour, et que la volonté et la pensée ne peuvent mouvoir un pas, à ceux chez qui' il n'ya ni lumière ni chaleur, c'est-il-dire, ni le
si ce n'est d'après le plaisir de quelque amour, et que c'est là pOlir vrai ni le bien !lu Ciel, leur sort est triste; dès qn'ils entrent, ils
chacun ce qui est appelé le Bien; et qu'en outre le pla'isir clu Ciel sont misérablement tourmentés, et leur tourment les force à se
e,t le plaisir de faire le bien, et le plaisir de l'Enfel' le plaisir de précipiter en bas; cela leur arrive. parce quc la sphère dela lu­
faire le mal. Pour qu'il fùt encore instruit, il monta, d'après une mière et de la chaleur du Ciel est opposé à celle dans laquelle ils
Prévision Divine, un diable qui décrivit devant lui les plaisirs de sont et ceux-ci dans la suite ne désirent plus le Ciel, mais ils sont
l'Enfer, disant que c'étaient -les plaisirs de se venger, de com­ consociés avec leurs semblables dans l'Enfer: par là on voit clai­
mettre scortation, de voler et de blasphémer; et que ces plaisirs, rement qu'il est frivole de penser que le Ciel est seulem~nt une
lorsqu'ils y sont sentis comme odeurs, sont senlis comme des admission par grâce, et que les admis y jouissent de joies comme

,--J es t
III
RELIGION CHRÉTIENNE. 477
476 LA VRAIE
\1
Bien et du Vrai, c'est-à-dire que toutes et chacune des choses
1•••
r,eux qui, dans le Monde, entrent dans une maison de noces, N° dans le Ciel entier et dans le Monde entier contiennent le bien et
622. le vrai en mêl1]e temps; et cela, parce que le bien et le vrai fan t
1\
,1
1LXII! Plmieurs Esprits, qui croyaient que le Ciel était seule­ un dans le Seigneur Dieu Créateur, et qu'en cons~quence Il n'y a
ment une admission par gTâce, et après l'admission une joie éter­ nulle part aucune chose qui soit seulement le bien, ni aucune
nelle, montèrent par permission dans le Ciel; mais camille ils ne chose qui soit seulement le vrai, qu'ainsi dans toutes et dans cha­
pouvaient pas y supporter la lumière et la chaleur, c'est-à-dire, cune il yale Mariage du bien et du vrai, et dans l'Èglise le Ma­
]a foi et la charité, ils s'élancèrent précipitamment en bas, et alors riage de la Charité et de la Foi, puisque la Charilé appartient au
jls furent \'IlS comme des Chevaux morts par les Esprits qui étaient
bien, et la Foi au vrai, N° 624.
au-dessous: parmi ceux qui étaient au-dessous et qui les virent J LXIvt Peudallt que j'étais dans une profonde pensée sur le Se­
ainsi, il )' avait des enfants avec leur maître; et celui-ci les instrui­ cond Avènement du Seigneur, je vis le Ciel lumineux de l'Orient à
sit de ce que signifiait l'apparition d'un Cheval mort, et leur dit l'Occident, et 'j'entendis llne Glorification et une Célébration du
alors qui sont ceux qui de loin apparaissent ainsi, à savoir, que Seigneur par les Anges, mais d'après la Parole, tant d'après la
ce sont cel:x qui, lorsqu'il lisent la Parole, pensent matérielle­ Parole Prophétique ete l'Ancien Testament que d'a'près la Parole
ment et non spirituellement à Dieu, au Prochain et au Ciel; et Apostolique du Nouveau; quant aux passages mêmes de la Parole,
qu'on pense matériellement à Dieu, quand on pense à l'Essence par lesquels se faisaient les Glorifications, voir le ~IÈMORAIlLE,
ii'après la Personne; matériellement au Prochain, quand on pense N° 625.
à la qualité d'après ta face et le langage; et matériellement au Ciel,
i"LXV! Dans la Plage septen trionale-orientale il y a des LIECX
quand on pense il l'éla t de l'amour du Ciel d'après le lieu; mais D'INSTRUCTION, et ceux qu'i là reçoivent intérieurement les ins­
qu'au coutraire ou pense spirituellement à Dieu, quand on pense tructions sont nommés disciples du Seigneur. Un jour, pendant
d'après l'Essence et par suite il la Personne; spirituellement au que j'étais en esprit, je demandai aux MaUres s'ils connaissaien l
Prochain, <]uHnd on pellse d'après la qualité et par suite à la face les Universaux du Ciel et les Universaux de l'Enfer; et ils répon­
et au langage; et spil'ituellement :lll Ciel, quand on pense d'après dirent que les Universaux du Ciel sont ces trois Amours, l'Amour
l'état de l'arnour dans le Ciel et par suite ail Lieu: et ensuite il leur des usages, l'Amour de posséder les biens du Monde d'après l'a­
apprit que le Cheval signifie l'Entendement de la Parole; et que, mour de faire des usages, et l'Amour vraiment conjugal; et que
comme la Parole chez ceux qui peflsent spirituellement, quand ils les Universaux de l'Enfer sont les trois Amours opposés à ceux-là,
la lisent, est lIne Lellre vive, c'est pour cela que de loin ils appa,.. à savaiI', l'Amour de commander d'après 1'amour de soi, l'Amour
raissent camille des Chevaux vivants; et qu'au contraiI'e, comme de possédeI' les biens des autres d'après l'amour du Monde, et
la Parole chez ceux qui pensent matériellement, quand ils la lisent l'Amour scortatoire. Il est ensuite décrit quel est le premier amOllI'
est une Lettre morte, c'est pour cela que eeux~ci de loin apparais­ infernal, à savoir, L'A)IOCR DE DOMINER D'APRÈS L'A)!Ol;R DE SOI:
sent comme des Chevaux morts, N° 623. Cet amour est tel chez les Laïques, que quand les freins lui sont
rLXlI"i: Je vis de:>cendre du Ciel dans le Monde un Ange tenant lâchés ils veuleut dominer sur toutes les choses du )Ionde, et te 1
à la main un Papier, sllr lequel était écrit: MARIAGE nu BIEN ET chez les Ecclésiastiques, que ceux-ci veulent dominer sur toutes
DV VhI; et je· Yis que ce Papier dans le Ciel resplendissai t, mais
les choses du Ciel. Qu'il y ait une telle fantaisie chez ceux qui sont
qu'el] descendant il brillait peu à peu de moins en moins, jusqu'à dans cet amour, cela fut confirmé par leurs semblables dans l'En­
ce ql1'ènfin le Papier et l'Ange n'apparurent plus, excepté devant fer, oü dans une certaine vallée sont ensemble ceux qui mettent
quelques Esprits sans instruction, qui étaient simples de cœur, leur plaisir dans les fantaisies qu'ils sont les empereurs des e1l1~
devan t lesquels l'Ange expliqua ce qu'enveloppe le Mariage du

Il
"II

4.78 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 479


pereurs ou les rois des rois; et, dans un autre endroit, ceux qui Esprits dans la Terre inférieure; et comme il nous fut donné de
se délectent dans la fantaisie qu'ils sont des Dieux; et même à connaître où ils étaient, no"us descendîmes et entrâmes vers eux,
l'aspect de ceux-ci, on vit les premiers, qui étaient d'un caractère et nous les vîmes assis à des tables sur lesquelles il y avait une
si orgueilleux, lomber à genoux et les adorer. Ensuile je COll\'er­ grande quantité de pièces d'or; ils disaient que c'étaient là les ri­
Il sai avec denx Anges, dont l'un était le Prince d'une société dans chesses de tous ceux du Royaume; mais ce n'était qu'une vision
11111 le Ciel, et dont l'autre en était le grand Prêtre; ils me dirent que imaginaire, qu'on appelle fantaisie, par laquelle ils produisaient
chez eux, dans cette société, tout est magnifique et resplendis­ cette apparence; quand nous leur dîmes qu'ils étaieut extrava­
saDI, parce qne leur amour procède non de l'amour de soi mais gants, ils l'avouèrent après s'être détournés de leurs tables; mais
de l'amour des usages; qu'ils sont entourés d'honneurs, el qu'ils ils dirent que, comme cette vision les réjouissait au suprême de­
les acceptent non pour eux-mêmes mais pour le bien de l'obéis­ gré, ils ne pouvaient s'empêcher de venir là de temps en temps,
sance. Alors je leur Hs celle qUèstion: Comment quelqu'un peut­
(1
et de s'abandonner à la séduction de leurs sens. Ils ajoutèrent que
il sa\"oil' s'il fait les lisages d'après l'amour de soi ou du monde, si quel(ru'un d'entre eux dérohe ce qui appartient à un autTe, ou
ou s'il les fait d'après l'amour des usages, pu,isque ces amours font lui fait quelque mal, il lombr. dans une prison au-dessous d'eux, et
tous les trois des usages? qu'on suppose qu'il y ait une Société qu'il y est obligé de travailler pour la nourriture, le vêtement et
entièrement composée de Satans, et une Société entièrement com­ quelques petites pièces de monnaie; et que là aussi, s'ils font du
posée d'Anges, et je peux conjecturel' que les Satans dans lem' mal, ils sont privés de ces pièces de monnaie et sont punis, N° 662.
Société feront d'après l'amour de soi et du monde autant d'usages L!:.xvn) J'entendis une discussion entre un Diplomate et deux
que les Anges daus la leur; qui donc peut savoir de quel amom' Prêtres sur ce sujet: L'INTELLIGENCE ET LA SAGESSE, ET PAR CON~
proviennent les usages? A cela le Prince el le Prêtre répondi­
l)
sllQUENT AUSSI LA PRUDENC/<;, VIENNENT-ELI~ES DE DIEU, OU VIEN­
rent: " Les salans font les usages pour la réputation ann d'être NENT-ELI.ES DE L'HOmIE; le Diplomate soutenait qu'elles viennent
élevés aux honncll~s et d'acquérir des richesses, mais les Anges de l'homme, et les Prêtres, qu'elles viennent de Dieu; mais des
font les usages pour les usages; or les uns sont distingués des au­ Anges perçurent que les Prêtres en dedans d'eux-mêmes croyaient
tres principalement pal' cela, que quiconque croit au Seigneur, et de la même ma.nière que le Diplomate, à savoir, que l'Intelli­
fuit les maux comme péches, fait les usages d'après le Seignoul', gence et la Sagesse et pal' suite la Prudence venaient de l'homme;
et ainsi d'après l'amour des usages; mais que quiconque ne croit c'est pourquoi, ann que cela flit manifesté, le Diplomate fut prié
pas, el ue fuit pas les maux comme péchés, fait les usages d'après de quitter les vêtements de sa Charge, et de prendre cles vête­
soi-même et pour soi-même, ainsi d'après l'amour de soi ou du ments du Minislère SacP.rdotal, ce qui ayant été fait, le Diplo­
monde, Il N° 661 . mate se mit à confirmer de plusieurs manières que toute In­
(LXVI! J'entrai dans un Bois, et je vis deux Anges qui causaient telligence, et aussi lOute Pr'udence, vient de Dieu: ensuite les
1

!il ensemùle; je m'approchai, et ils parlaient de LA CO~VOlTlSE DE Prêtres furent aussi priés de quitter lenrs vêlements, et de pren­

i~
POSSÉDER T0UTES LES CHOSES DU MONDE. Ils disaient que plusieurs dre des vêtements de Ministres politiques, et cela ayant été fait,
qui apparaissent mOl'aux dans leurs actions, et rationnels dans les Prètres padèrent d'après lellr intérieur, en disant que toute
leur lângage,. sont dans la folie de celle convoili~e, et que cette Intelligence et aussi toute Prudence vient de l'homme. S'ils parlè­
convoitise se change en des fantaisies chez ceux qui s'abandon­ rent ainsi, c'est parce qu'un Esprit se croit tel qu'est le vêtement
nen t à leu 1'8 idées sur elle; et que, comme il est permis il chacun qu'il a sur lui. Après cela, ces trois Esprits devinrent amis de
dans le Monde spirituel de se plaire dans sa fantaisie, pObrvu cœur, et ils prirent ensemble, en causant, le chemin qui condui "
qu'on ne fasse pas de mal à autrui, il y a aussi des réunions de ces sait en Enfer; mais ensuite je les en vis revenir, N° 663.
Iii 480 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 48t
r LXVTIï) Il s'agit de ceux qui, dans la Parole, sont appelés ÊLUS; Religion, Haie ou fanatique, des hommes d'une conscience timorée
cc sont ceux qui, après la mort, sont reconnus avoir vécu de la vie qui se font des scrupules dans les choses de salut, mème dans des
de la Charité et de la Foi, et sont séparés de ceux qui n'ont pas vécu choses indifférentes. Après avoir entendu ces réponses, les Anges
de cette vie, et ainsi ceux qui alors sont ÉLUS et préparés vour le perçurent cette vérité, que personne ne sait ce que c"est que la
Ciel; c'est pourquoi, croire que quelques-uns seulement, avant Conscience; c'est pourquoi ils envoyèrent d'entre eux un Ange
ou après la naissance, sont élus et prédestinés pour le Ciel, et non pour le leul' apprendre; celui-ci, se plaçant au milieu d'eux, leur
tous puisque tous ont été appelés, ce serait accusel' Dieu d'impuis­ dit: « La Conscience n'est pas une douleur, comme vous tous l'a­
sance d~ sauver, ct aussi d'injustice, N° 66.i. vez cru, mais c'est la vie selon la Religion, et cette vie est princi­
l!:~.[X? Il fnt dit dans le etel par un nouveau venu que, Jans Je palement chez ceux qui sont dans la foi de la Charité; et ceux qui
Monde Chrétien, il n'y avait personne qui sùt ce qlle c'est que la ont de la conscience disent de cœur ce qu'ils disent, el font de
CO~Sr.IENCE; èomme les Anges ne le croyaient pas, ils dirent à un cœur ce qu'ils font. Il C'est même (;e qu'il illustra par des exem­
Esprit de convoquel' avec une trompelle les Intelligents, pour :,'en· ples'; ainsi. lorsqu'on dit de quelqu'un qu'il a de la conscience,
quérir d'eux s'ils savent ca que c'est que la Conscience; et cela fut on entend aussi qu'il est juste, et réciproquement. Après celle
fait, et ils arrivèrent, et parmi eux il y avait des Politiques, des instruction, les convoqués se partagèrent en quatre phalanges;
Érudits, des Médecins et des Prêtres; el alors on Jemanda, d'a­ dans la première passèrent ceux qui avaient compris les paroles
bord allx POLITIQUES, ce que c'est que la Conscience; ils répondi­ de l'Ange, et les avaient approuvées; dans la seconde, ceux qui
. rent que c'est la douleur provenant d'une cl'ainte, soit préconçue. ne les avaient pas comprises, mais qui néanmoins les appuyaient;
soit prise plus tard, des périls de l'honneur et des l'ichesses, on dans la troisième, ceux qui n'a\'aient l'as vouJu les comprendre,
provenant d'une humeur mélancolique produite par des matières disant entre eux: (( Que nous importe la Conscience? et dans la
indigestes dans l'estomac; outre plusieurs autres choses. Ensuite quatrième, ceux qui s'en moquaient, disant: (( Qu'est-ce que la
on demanda aux ÉRUDITS ce qu'ils savaient de la Conscience; ils Conscience, sinon- un souffle? Il Après cela, je vis les deux der­
répondirent que c'est un chagrin et une anxiété qui infestent le nières phalanges se retirer vers la gauche, et les deux premières
corps et par ~llite la tête, ou la tête et par suite le corps, d'après vers la droite, N°' 660, 666 .
diverses causes, et p1'Ïncipakment d'après celle-ci, qu'on ne s'at­ . (LXX! .Je fus conduis dans le lieu Olt habitaient les anciens sages
taclle qu'à une seule cbose, ce qui arrive surtout quand l'amour qui ont vécu dans la Grèce, lieu qu'ils appelaient Pal'nasse ; et il
régnant souffre; de là, parfois des fantaisies et des délires, et me fUL Jit que parfois ils envoyaient des leurs pour chercher quel­
.chez quelques-uns dans les clIOses religieuses des affections céré­ ques Nouveaux venus du Monde, et apprendre d'eux quelque
brales, qu'ils appeHent remords de conscience. Après eux, les chose de l'état où est aujourd'hui la sagesse sur la terre; et, en ce
MEllECIt'>S furent interrogés sur ce que c'est que la Conscience; et moment, ils en avaient trouvé deux d'entre les Chrétiens, et quand
ils dirent que c'est seulement une douleur qui a son origine dans il~ les eurent amenés, on leur demanda aussitôt: Ct Qu'y .'\-T-II. DE
diverses maladie:; qu'ils énumérèrent en foule; et qu'eux-mêmes NOUVEAU DE LA TERHE?» Et ils répondirent, qu'il y avait de nou.­
en avaient guéri plusieurs par des médicaments; voù' clans le veau, qu'on avait trouvé dans les bois des hommes, sans doute
MEMOI\Alll.E J'énumération des maladies d'où ils dél'ivaient les abandonnés Iii dans la première enfance; que d'aprè~ la face ils
douleurs, qu'on appelle douleurs de conscience. Eufin on demanda paraissaient, à la vérité, être des hommes, mais que néanmoins
aux PRÊTRES ce que c'est que la Conscience; ils dirent que c'est ils n'étaient point hommes; et que d'après eux on avait conclu
la même chose que la Contrition qui précède la Foi, et qu'ils l'a­ dans le Monde que l'homme n'était pas plus que la bête, que seu­
vaient guéris par l'Evangile; et ils ajoutèrent qu'il y a dans toute lement il pouvait al'ticuler le son et par conséquent parler, et que
II.
3·J

I:!

Iii 482 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 483


l,
la bête poul'rait comme l'homme avoir de la sagesse, si elle pou­ d'après la Raison, voir qlle l'homme vit homme après la mort, et
vait produire le son d'une manière articulée, etc. Les Sages, après ainsi dissiper les paradoxes sur l'état des âmes jusqu'au jour du
a"oir entendu cet exposé, en tirèrent plusiems conclusions rela­ Jugement D~rnier, c'est à sav'oir, que les âmes pendant cet inter­
tivement à la sagesse, quant aux vicissitudes qu'elle avait subies valle doivent voltiger comme des vents dans l'univers, et attendre,
depuis leul' temps, principalement en ce que l'on ne connaît pas la pOlir se réunir à leurs corps, le Jugement Dernier, ce qui serait
différence entl'e l'état de l'homme et l'état de la bête? que même un sort pire que celui d'une bête quelconque: le Prêtre répondit
on ne sait pas que l'homme naît seulement forme d'homme, et qu'il y èn a qui font ces observations, mais sans convaincre, et
que par les instructions il devient homme, et homme selon les in­ qu'on attribue à la Toute-Puissar;ce de Dieu la réunion des âmes
structions qu'il reçoit; qu'il devient sage d'après les \Tais, insensé avec leurs cadavres et leurs squelettes dans le tombeau, et quand
d'aprè:; les faux, et intérieurmnent bête féroce d'après les maux; on nomme la Toute-Puissance et aussi la Foi, toute raison est
et qu'il nail seulement faculté de savoil" de comprendre et de de­ bannie. Puis, le POLITIQUE fut interrogé sur ce qui avait été ex­
venir sage, afin qu'il !loit lin sujet, dans lequel Dieu pourrait ins­ posé; il répondit que dans le Monde il n'avait pas pu croire que
pirer la sagesse depuis son prell1iel' jusqu'à son suprême degré: l'homme vivrait homme après la mort, puisque le tout de l'homme
ils ajoutèrent que d'après C'C qu'avaient dit les NOllveaux venns) est étEndu mort dans le tombeau: qu'ainsi cet homme-là avait vu
ils comprenaient qlle la sagesse qui, dans leur temps, était il l'o­ des fantômes, et avait cru que c'était des anges et des esprits: que
rient est aujourd'hui à l'occident. Ensuitr, ils appriren.t aux Nou­ quant ii lui maintenant il était convaincu par les sens eux-mêmes
veaux venus comment l'homme créé forme de Dieu a pu être que l'homme vilcomme précédenlment, et qu'en conséquence il
changé en forme du diable: mais, sur ces divers sujets, voir Je ,Ut­ ~lVait honte de ses pensées antérieures. Lc PHILOSOPHE raconta sur
MorIAnl.E, N° 69'2. lui et sur quelque5-uns de son École des choses presque semblables;
J LXXI! Une Assemblée fut de nouveau indiquée dans le lieu où et il ajout:i que les choses qu'on disait avoir été vues et entendues
étaient les anciens Sages, parce qu'ils avaient appris par leurs pal' cet homme, il les avait mises au nomure des Opinions et des
émissaires qu'il.s avaient rencontré trois Nouveaux venus de la Hypothèses qu'il avait recueillies des Anciens et des Modemes.
terre, dont l'ull avait été Prêtre, l'antre Politique, et le troisième Les Sages, ayant entendu ces réponses, furent stupéfaits, princi­
Philosephe; dès que ceux-ci eurent été amenés, on leul' demanda: palement de·ce que les Chrétiens qui, d'après la Révélation, sont
" Q'y ,Î.-T-IL DE NOUVEAU DE LA TERRE? )' Et ils répondirent, qu'il plus que les autres dans la lumière) étaient dans une telle obscu­
y 3. de nouveau, qu'ils ont appris qu'un certain h011lme prétend rité SUl' leul' Vie après la mort, taudis qu'eux et les sages de leur
COfll'erSel'avec les Anges et les Esprits; que cet !Jomme donne temps avaient connu et cru celle vie; ils dirent, outre cela, qu'ils
plusieur5 détails sur leur état; qu'entre autres choses il dit que remarquaient que la Lumière de la sagesse, depuis le siècle olt ils
l'i1Omme est également h0'11me après la mort, avec la seule diffé­ vivaient, s'était abaissée de!l intérieurs du Cerveau jusqu'il la
rence qu'alors il est enveloppé d'un corps spirituel, el qu'aupara­ bouche 3u-de&sous du nez, où celte lumière se montre cOlllme
vant il l'était d'un corps matériel. Cet exposé cntendu, on de­ éclat de la lèvre, et par su:te le langage de la bouche comme sa­
manda au PRÈTRE ce qu'il avait pensé ùe cela sur la Terre; il ré­ gesse. A ces mols un des élèves.de leur école ajouta: Oh ! com­
(1

pondit que, comme il avait cru que l'homme ne vivrait pas de bien sont stupides aujourd'hui les MentaIs c1es habitants de la
nou\'eau homme avant le jour du Jugement Demier, lui, avec tous terre? Oh ! si nous arions ici des disciples de Démocrite qui riait
les autres de son ordre, avait pensé que ces récits étaient des vi­ de tout, et des disciples d'Héraclite qui pleurait de tout, que de
sions, en&uite que c'ètaient des fictions, et qu'enfin il avait hési­ rires et de lamentations nous entendrions! Après la séance on
li

té; on lui demanda si les habitants de la terre ne pourraient pas, donna aux Nouveaux 'venus des lames de cuivre sur lesquelles des
4-84 LA VRAIE

Hiéroglyphes avaient été gravés; et ils s'en allèrent, N° 693r RELIGION CHRÉTIENNE.
485
- fIXxrI! D'autres Nouveaux venus du Monde furent trouvés, et
furent amenés à la Ville qui est au bas du Parnasse, et O!l leur de­
aussi quelques-uns des anciens Philosophes, et je fus interrogé
sur ce que, dans mon Monde, l'on sait de l'INFLUX; je répondis
manda: « Qu'y a-l'-IL DE NOUV,EAU DE LA TERRE?» Et ils répon­
qu'on n'en connaît pas d'autre que l'Intlux de la lumière et de la
dirent, qne dans. le l\'lQndeils avaient cru qu'apl'ès la mort il y
chaleur de son soleil dans les choses qui appartiennent il la na­
alll'ait un Repos complet sans travaux, et que cependant ils avaient
tUI'C, tant dans celles qui sont animées que dans celles qui sont
appris, en venant dans ce Monde, qu'ici il ya des Administra­
inanimées; et qu'on ne sail absolument rien de l'Influx du !\fonde
tions, des Fonctions et des Occupations comme dans le Monde
spirituel dans le Monde naturel, lorsque cependant c'est de cet
précédent, et qu'ainsi il n'y a .point de Repos. Les sages qui étaient
Influx que proviennent toutes les merveilles qu'on y voit tant dan~
là leur répondirent: .. Ainsi, vous avez cru que vous deviez main­
le Règne animal tiue dans le Règne végétal, - ces merveilles sont
tenant vivre dans une complète oisiveté, lorsque cependant de en partie rapportées dans le i\IE~IORAIJLE; - et comme les hommes
l;oisiveté résultent pour le Meutal .et par suite pour tout le Corps ne connaissent point cet Influx, ils sc confirment pour la Nature,
]a langueur, l'engourdissemenf, la stupeur et l'assoupissement; et
il c'est là la mort, et non la vie. » Et alors on les conduisit dans toute
et deviennent Naturalistes, et enfin Athées, N° 695.
rLXXIV) Je conversai avec des Sectateurs d'Aristote, de Des­
la Ville, et auprès des Administrateurs et des Ouvriers; après qu'ils cartes et de Leibnitz, SUl' l'Ii'lFLUX PHYSIQUE, SUI' l'INFLUX OCCA­
1 eurent tout vu, ils s'étonnèrent qu'il yetit de telles choses, quand
SIONNEL, et SUI' l'HAR~JOi\lE PRÉÉTABLIE; et j'entendis comment
cependant ils avaient cru aussi que ce serait dans quelque chose chacun confirmait son Hypothèse; et comme ils ne purent pas
de vide que vivraien tles Ailles jusqu'à ce que le Nouveau Ciel et examiner la chose pal' l'entendement au-dessus des confirmations.
]a Nouvelle Terre fussent créés: et ils furent instruits que toutes mais sculement au-dessous, ils vidèrent le débat par le sort, qui
les choses qui apparaissent maintenant devant leurs yeux sont sortit pOUl' l'Influx spirituel, lequel coïncide en partie avec l'In­
substantielles, et sont appelées spirituelles; et que toutes celles tlux Occasionnel, N° 696.
du Monde précédent sont matérielles, et sont appelées naturelles; ~ Je fus conduit dans un Gymnase, où des jeunes gens
et qu'il y a entre elles cette différence, parce qu'elles sont d'une étaient initiés dans diverses choses qui appartiennent à la sagesse;
origine différente, .c'est-à·dire que toutes celles qui sont dans le cela se faisait pal' la discussion d'un sujet qni était proposé par
~Ionde spirituel existent et subsistent d'après un Soleil qui est
le Président; et alors le sujet de hi discus~ion était ce problème:
pur Amour, et que toutes celles qui sont dans le Monde naturel QU'EST-CE QUE L'AME, ET QUELLE E:" EST LA. QUALITÉ? Il Y avait
e:dstent et subsistent d'après un Soleil qui est pur Feu: et en ou­ une Chaire dans laquelle montaient ceux' qui devaient répondre;
tre, ils furent instruits que dans le Monde oil ils étaient mainte-. et aussitôt le PRE)IlER monta, et il dit que personne, depuis la
nanl il y avait non·seulement des Administrations, mais même Création du Monde, n'a pu découvrir ce que c'est l1ue l'Ame, ni
des Études de tout genre, et aussi des Écritures et des Livres. Ces quelle en est la qualité; mais que, comme on savait que l'Ame
instructions firent beaucoup de plaisir aux Nouveaux venus, et -était dans l'homme, on a J'echerché Oll elle était, et qu'il y en
lorsqu'ils se retiraient, quelques Vie~gcs vinrent avec de la Bro­ a qui avaien t prétendu que chez l'homme elle résidait dans une
derie et du Filet, ouvrar;e de Jeurs mains, ct leur en firent présent; petite Glande, qui est appelée Pinéale et est située dans la Tête
et elles chantèrent devant eux une Ode, par laquelle ciles expri­ entrt les deux Cerveaux, et que lui-même avaient admis d'abord
maient avec une mélodie angélique J'affection des œuvres de l'u­ ·cette opinion, mais que comme elle avait été rejetée par plusieurs,
sage avec ses charmes, N° 694. .
il l'avait aussi plus tard abandonnée. Après lui, le SECOND monta,
\LXXIlI! Je fus introduit dans ulle Assemblée, olt se trouvaient ·et dit qu'il croyait que le siége de l'Ame était dans la Tête, puis­
<tue là est l'Entendement; mais que n'ayant pli deviner dans quelle
,486 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 487
partie de la Tête elle était, il avait penché tantot pour ceux qui pla­ jet de ces joies et de cetle félicité; et après une demi·heure, je
çaient son siége' dans les trois Ventricules du Cerveau, tantôt pour vis arrivel' six eohortes composées de Chrétiens érudits, qui fu­
ceux qui le plaçaient là dansles Corps striés, tantôt pour ceux qui rent interrogés sur ce qu'ils savaient des Joies du Ciel, et de la fé­
le plaçaient dans la Substance médullaire, ou dans la Substance licité étel'Delle. La PREmERE COHOI\TE dit qu'ils avaient cru que ce
corticale, et tantôt pour ceux qui le plaçaient daus la Dure-Mère, serait seulement l'Admission dans le Ciel, et ensuite dans les ré­
ajoutant Gu'il laissait àchacun de décider selon son gré. Le TIIOI­ jouissances du ciel, comme 10l'squ'on est admis dans une salle de
SIÈME, étant mont';, dit que le Siége de l'Ame était dans le Cœur noces et dans les réjol1i5sances qui s'y fonl. La SEr;o~DE COIIORTE
etpar suite. dans le Sang, et il confirma son sentiment d'après .la dit qu'ils avaien t cm que c'étaient des Réunions très-joyeuses
Parole, où il est dit le Cœur et l'Ame. Le QUATRIEme, étant en· avec les Anges, eL des Conversations très-agréables avec eux. La
suite monté, dit que dès l'enfance il avait cru, avec les Anciens, TROISIÈME COllonTE dit qu'ils avaient cru que c'étaient des Ban­
que l'Ame n'était pas dans une partie, mais qu'elle était dans le quets avec Abraham, Isaac et Jacob. La QU'ITRIÈME COllonTE dit
tout, parce que c'est une substance spirituelle, à iaquelle peut s'ap­ qu'ils avaient cru que c'étaient des Délices Paradisiaques. La CIN­
pliquer, non pas le lieu, mais l'implétion; puis, p:Jrce que pal' QUIÈ)!E COHOI\TE, que c'étaient des Dominalions sur-éminentes,
l'âme il est aussi entendu la vie, et que la vie est dan:; le lout. Le des Trésors immenses, et lIne Magnificence pl'lls que royale. La
CINQvIimE, étant monté, dit qu'il croyait que l'Ame était quelque SIXIÈ)IE COHORTE, que c'était la Gloriiication de Dieu, et une Fête
chose de pur, senlblable' à l'éther ou à l'air, et qu'il avait cru cela, qui durait éternellement. Afin donc que ces Érudits cunnussent si
parce qu'on jugeait que l'Ame serail telle, apl'ès sa séparation d'a­ ces choses, qu'ils avaient crues, étaielltles Joies du Ciel, il leur fut
'Vec le corps. Mais comme les sages, qlli étaient dans l'Orches­ donné d'entrer dans leurs Joies, et il chaque cohorte séparément,
tre, perçurent qu'aucun d'eux ne savait ce que c'est que l'Ame, afin que par une vive expérience ils apprissent si c'étaient des
ils prièl'ent le Président, qui avait proposé ce Problème, de des­ Joies imaginaires ou des Joies réelles; cela arrive à la plupart
cendl'e et d'instru ire; celui-ci donc, étant descendu, dit: (( L'Ame de ceux qui passent du Monde naturel dans le \\Ionde spirituel,
est l'Essence même de l'homme; et comme l'Essence sans la Forme
N°S 731, 732, 733.
n'est rien, l'Ame est là Forme des formes de l'homme, et cette _ Et alors la cohorte qui avait cru que les Joies du Ciel étaient
forme est la Forme véritablement humaine, dans laquelle la Sa­ des Réunions très-joyeuses avec les Anges et des Conversations
gesse avec ses perceptions, et l'AmOllI' avec ses afl'ections, rési­ très-agréables avec eux, fut introduite dans les joies de son ima­
dent universellemsnt; et comme vous avez cru danf; le Monde {;ination ; mais comme c'étaiellt des joies externes et nOIl inter­
que vous seriez des Ames après la mort, vous êtes maintenant des nes, après quelques jours ils furent affeclés d'ennui, el ils se re-
Ames. " Il dit; en 'outre, plusieurs autres choses; et cela fut con­
tirèrent, N° 734.

firmé par ce passage dans le Livre de la ,Création: (( Jéhovah-Dieu


_ Ensui te, ceux qu i avaien tcru que les Joies Célestes étaien t des
souffla dans les Hm'ines d'Adam une AllIE nE VIE, et lut fait Banquets avec Abraham, Isaac et Jacob furent introduits dans de
, l'Homm e en AllIE VIVANT E. " - Gen. Ir. 7. - :No 697. semblables joies; mais comme ils perçurent que ces joies étaient
!LXXVI:,Je vis un Ange avec une trompette au son de laquelle seulement externes et non internes, l'ennui s'empara d'eux, el ils
il convoqua les pl us 'Célèbres en érudition parmi les Chrétiens,
s'en allèrent, N° 130.
pour qu'ils déclarassent ce qu'ils avaient précédemment cru dans _ Il en arriva de même à ceux qui avaient cru tIue les Joies du
le Monde au sajet des Joies du Ciel, et de la FELICITE ETER:-lELLE; Ciel et la Félicité éternelle, consistaient dans des DominaI ions sur­
cela avait lieu, parce qu'il avait été dit dans le Ciel, que per-­ éminentes, dans des Trésors immenses, et dans IIne Magnificence
sonne dans le Monde Chrétien ne, savait la moindre chose an su-
plus que royale, N° 736.
488 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 489
- De même aussi à ceux qui avaient cru (lue les Joies Célestes cité éternelle, et d'où elle vient, et que celte béatilude fait que les
el la Félicité éternelle étaient des Délices Paradisiaques, N° Plaisirs externes sont des Joies; ils leur apprirent en outre plu­
737. sieurs autres choses sur ces divers sujets, N°S 745, 746. Ensuite
- De même ensui le à ceux qui avaient cru que les Joies Cé­ il leur fut donné de voir des Noces dans ce Ciel, N°S 747 à 749; et
lestes et la Félicité éternelle étaient une perpétuelle Glorification enfin d'y entendre une Prédication, N°S 750, /5t. Ayant vu et en­
de Dieu, et une Fête qui durait étel'nellement: ceux-ci furent tendu toules ces choses, pleins de la connaissance du Ciel) et
instruits de ce qui est entendu dans la Parole par la Glorification joyeux de cœur, ils descendirent, N°S 7ü2.
de Dieu. N° 738. 1Lxxvn! Là) il s'agit de LA RÉVÉLATlON: il a plu au Seigneur
- Enfin il en arriva de même à ceux qui avaient cru qu'ils de Se manifester à moi et d'ouvrir les inlérieure de mon Mental,
viendraient dans les Joies Célestes et dans la Félicilé éternelle, et ain'si de me donner de voir les choses qui sont dans le Ciel et
pourvu qu'ils fussent ~dmis dans le Ciel, et qu'alors leurs .Joies se­ dans l'Eufer; et de cette manière il a découvert des Arcanes, qui
raient comme lAS joies de ceux qui entrent dans une salle de noces' surpas:;ent en excellence et en dignité les Arcanes révélés jusqu'à
et qui sont alors dans les réjouissances; mais comme il leur fut présent; les voici: I. Que dans toutes et dans chacune des choses
montl'é, pal' de vives expériences, que dans le Ciel il n'y a des de la Parole il y a lin SENS SPIRITUEL, qui ne se rnontre point
,Joies que pour cèux qui ont vécu la vie du Ciel, c'est-il-dire, la dans le sens de la lettre; et que c'est pour cela que la Parole a été
vie de la cha rilé et de )a foi) et que vice vel'sâ le Ciel est un tour­ écrite au moyen des Correspondances des choses Spirituelles avec
ment pour ceux qui ont mené une vie contraire, ils se retirèrent Jes choses Naturelles. II. Que les CORRESPONDANCES elles·mêmes
ct se consocièrent avec leurs semblables, N° 739. out été découvertes telles qu'elles sont. Ill. Il a aussi été fait des
Les Anges ayant perçu que nul dans le Monde naturel ne s3\'ait révélations sur LA VIE DE L'HOMME APRÈS LA MORT. IV. Sur LE
encore quelles sont les .Joies du Ciel, ni par conséquent .quelle CIEL, et sur L'ENFER, quel est l'un et quel est l'autre; et aussi sur
est la Félicité éternelle, il fut dit il l'Ange de la trompetle de c!loi­ JAB BAPTf.;ME et sur LA SAINTE-CI'ŒE. V. Sur LE SOLEIL dans le
sil' dix des convoqués, et de les introduire dans une Société du Monde Spirituel; que c'est le pur Amour procédant du Seigneur.
Ciel) afin qu'ils vissent de leurs yeux et perçussent par leul's men­ qui est au milieu de ce Soleil, dont la Lumière est la Sagesse, et la
taIs ce que c'est que le Ciel, et quelles y sont les joies; et il fut Chaleur l'Amour, et qu'ainsi de là procèdent la Foi et la Charité,
11111 fait ainsi; et, après l'admission, il leur fut d'abord donné d'y voir et que par suite toutes les choses qui en procèdent sont Spirituelles
Je Palais magnifique du Prince de cette sociélé, N° 740; puis le et )Jar conséquent vires; que le Soleil du Monde naturel est pur
Jardin-Paradis près du Palais, N° 74t ; ensuite le Pl'Înce lui-même feu, et que par suite toutes les choses qui procèdent de ce Soleil
et les Grands de sa cour en habits resplendissants, N° 743. In­ sont naturelles, el polI' couséquent mortes. VI. Qu'ilya trois De­
,'ités à la Table du Prince, ils y virent des choses qu'aucun œil gres, JUSQu'à présent inconnus. VII. Et, en outre, sur LE JUGE~IENT
n'avait vues sur la terre; et à Table, ils entendirent le Prince qui DER:'<IER: sur LE SEIGNEUR SAUVEUR, qu'il est LE DIEU DU CIEL ET
les instruisit ail sujet des .Joies Célestes et de la Félicité éternelle, DE LA TERRE: sllr LA NOUVELLE ÉGLISE, et sur sa Doclrine: sur
en leur montrant qu'elles consistaient essentiellement dans la béa­ tES HABITANTS DES PU.NETE>, et sur LES TEHIIES dans l'Univers,
titude interne, et, d'après cette béatilude, dans des Plaisirs ex­ VO 846, - VITI. De plus, sur l' A~(OUR CONJUGAL; q'u'il est spirituel
ternes, et que la béatitude interne tire son essence de l'atfec.tion chez les spirituels, naturel chez les naturels, et charnel chez les
'de l'usage, N°s 742, 744. Après le diner, on fit venir pal' l'ordre adulLères, N° 847. - IX. Les Ang~s découvrirent par leur propre
,du Prince quelques sages de la Société, qui leur enseignèrent vue que, quoique ces Arcanes fussent bien au-dessus des Arcanes
"pleinement ce que c'est que la béatitude interne, qui est la Féli- dévoilés jusqu'à présent, ils sont cependant considérés aujollr­
490 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 49i
d'hui par plusieurs comme n'ayant aucune importance, N° 848. - caché le Seigneur Sauveur dans son Humain, dans lequel il est
X. Il fut entendu un murmul'e venant de' quelques-ulls qui étaient appelé JéSUS-CHRIST, puisque Lui-Même dans son Humain a été
dans la Terre inférienre ; ils ne voulaient y ajoutel' foi (/u'autant Seul la Justice? » A cette question ils répondiren t : (( Cela en l'é5ulle
qu'il serait fait des MIRAC.LES ; mais illeul' fut répondu que par les d'une'manière certaine et indivisible." Le Duc-Electeur insista,
Miracles ils ne croiraient pas' plus que Pharaon et les i~gyptiells, en disant: " Ouvrez cette Foi, regaraez encore dedans, et rechir-
ni plus que les descendants de Jacob quand ils dansaient autoul' chez bien s'il n'y a pas quelqu'autre chose. " EL les Ministres
du Veau d'or dans le désert, ni plus que les Juifs eux-mêmes dirent: (( LA GRACE DE DIEU LE PÈRE Y est aussi cachée. » Alors
quand ils virent les Miracles faits par le Seigneur Lui-Même, Je Duc-Électeur dit; " Méditez, et percevez Lien; et VOLIS verrez
N° 849. - Xl. Enfin, pourquoi le Seigneul' m'a révélé ces Arcanes, QUE C'EST LA GRACE DU FILS CHEZ LE PÈRE; cal' c'est Lui qui de-
et ne les a pas de préférence )'évélés à quelqu'un de l'ordl'e Ecclé- mande et intercède: c'est poul'quoi, je vous dis: Puisque vous
siastique, N° 8t;0. confessez, vénérez et embrassez cette Foi Seule qui est vôtre, vous
- Oue les cho~es qui sont dans les ME)IORAULES placés :. la confesserez, vénérerez et embl'asserez tout à fait le Seigneur Sau-
suite des Chapitres sont véritables, et que de semblables choses veur Seul dans son Humain; cal" ainsi qu'il vient d'ètre dit, Lui-
ont été vues et entendues par les Prophètes avant l'avènement du Même dans son Humain a été et est la Justice. Que Lui-Même
Seigneur, et de semblables aussi par les Apôtres ayant l'avènement dans cet Humain soit Jéhovah eL Dieu, je l'ai vu dans les Saintes
du Seigneur, pal' exemple, pal' Pierre, pal' Paul, et surtout pal' Écritures d'apl'ès ces passages: Voici, les Jours viencb'ont que
Jean, dans l'Apocalypse; ['énumération en est faite, N° 851. je suscitel'aiâ David un Germe juste, qui l'ègnel'Cl Roi, et Pl'OS-
pèl.'era; et vozci le Nom par lequel on l'appellera: JÜIOVAH
NonE JUSTiCE. - Jérém. XXIII. ti, 6. XXXIII. la, 16. - Dans
Paul: Dans Jésus-Christ, TOl'TE LA PLENITUDE DE LA DIVINITÉ
THÉORÈME PROPOSÉ PAR UN Dt:c-ELECTEUH D'ALLE1IAGNE:, QUl habite corporellement. - Coloss. II. 9. '- Et dans Jean: Jésus-
A{jSSI AVAiT f:TÉ IIEVJ::TU D'm'lE SUI'RÈME DIGXITÉ ECCLEsfAS- Christ est te V1'ai Dieu et la Jiz'e étemelle.- 1 Épît. V. 20,
TIQCE.
21 : - c'est pourquoi il est même appelé DIEU DR LA. FOI. » -
Philipp. 'III. 9.
Un jour, dans le Monde spirituel, je vis un certain Duc-Électeur
d'Allemagne, qui avait' aussi été revêtu c1'une suprême Dignité
dans J'État Ecclésiastique, et pres de lui deux Évèques et aussi
deux Ministres; et j'entendis à une certaine distance ce qu'ils di-
saient entre eux. Le Duc-Électeur demandait aux quatre assislants
s'ils savaient ce qui fait la tête de la Religion dans le Christianisme;
les Évêques répondil'ent: « La tête de la Religion dans le Christia-
nisme est LA FOI SEULE JUSTIFIANT ET SAUVANT; » il les interrogea
de nouveau, en disant: « Si vous savez ce qui est caché intérieu-
rement dans celle Foi, ouvrez-la, regardez dedan~, et dites-le. »
Ils répondirent qu'il n'y a do caché intérieurement en elle rien
autre chose que. LE MÉRITE ET LA JUSTICE DU SEIGNEUR SAUVEUR;
à ce~ mots le Duc-Électeur dit: (( Est-ce qu'alors en elle n'est pas

Вам также может понравиться