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Fusion des ministères de la santé et de l’environnement


Préalable indispensable à la gestion sécuritaire
de la politique sanitaire du Congo-Brazzaville

Michel ODIKA

Résumé
Le profil sanitaire de la République du Congo relève pour l’essentiel d’un
cumul défavorable de vulnérabilités et d’insécurités environnementales. En
conséquence de quoi, plusieurs éléments et arguments militent en faveur de la fusion
des ministères de la santé et de l’environnement. A l’origine du projet de fusion, un
constat: plus que les aléas conjoncturels (en dépit des apparences), ce sont à la base
des inadaptations et inadéquations structurelles qui génèrent les dysfonctionnements
opérationnels dommageables au système de santé.
Parmi les écueils handicapants, on retiendra que, par sa configuration actuelle,
le ministère de la santé ne répond plus aux exigences du moment. Pour ainsi dire, son
mode de fonctionnement permet certes la gestion médicale des problèmes de santé,
mais il est de moins en moins adapté, voire plus du tout adapté, à la gestion sanitaire
des problèmes d’environnement, et encore moins à la gestion sécuritaire des
problèmes sanitaires à prédominance environnementale. Quand bien même la gestion
sécuritaire du risque médical reste possible à l’hôpital, force n’en est pas moins de
constater que l’enjeu crucial en matière de défis sanitaires est davantage
environnemental que médical.

Mots-clés: santé – environnement – développement – sécurité

Tout l’enjeu en matière de santé publique et de sécurité environnementale


est de mobiliser et rentabiliser un seuil optimal de capacités d’expertise. En
d’autres termes, toute la question est de garantir des interactions permanentes
et fécondes entre le développement des capacités (capacity building) et les
capacités de développement (building capacity). Le défi qui s’y rattache,
histoire d’insuffler un nouvel esprit à nos manières de voir et de faire, consiste à
créer les conditions favorables à la gestion sécuritaire de la politique sanitaire
d’un pays: parmi les options et orientations allant dans ce sens, figure en bonne
place l’éventuelle fusion des ministères de la santé et de l’environnement, dont
les activités et centres d’intérêt sont à ce point liés qu’il s’agit, à présent, de les
fondre dans une symbiose quasi native. Entre autres atouts, le bien-fondé d’une
telle démarche réside dans la possibilité d’intégrer et de coordonner ce qui se
révèle être des approches sécuritaires indissociables et interdépendantes –
prévention, hygiène et assainissement, soins, leadership – dans la cohérence
d’une vision d’ensemble.
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Pourquoi fusionner les ministères de la santé et


de l’environnement ?
Inutile de rappeler qu’il y a toujours eu nécessité, cruciale et vitale, de préserver, non
seulement la santé, individuelle et collective, mais également le cadre environnemental qui y
contribue. Ne pas s’atteler à cette tâche, c’est s’exposer au risque de ressembler à ce médecin
qui combat telle fièvre en cassant le thermomètre, plutôt que d’en traiter la cause sous-jacente.
Le projet de fusion ministérielle est né de certaines expériences tirées de l’existence
quotidienne. Concrètement sur le terrain, cela signifie que notre santé se révèle être l’effet
autant que le reflet de notre environnement, au même titre que notre environnement figure au
nombre des déterminants primordiaux de notre santé. A tel point que la fusion des ministères
de la santé et de l’environnement répond à une double exigence de sécurité nationale et de
modernité, ainsi qu’à un impératif de développement durable et équitable.
Le besoin de procéder à une fusion part de quatre constats.
Premier constat, de nos jours, la politique sanitaire du Congo, à défaut d’être
exclusivement hospitalière et médicale, n’en est pas moins à prédominance hospitalière et
médicale (l’allocation des ressources privilégie les infrastructures de soins au détriment de la
prévention, de l’hygiène et de l’assainissement).
Deuxième constat, le fonctionnement optimal de tout système de santé dépend de
l’efficacité des articulations et interactions entre la gestion médicale des problèmes de santé,
la gestion sanitaire des problèmes d’environnement et de la gestion sécuritaire des problèmes
de santé et d’environnement.
Deuxième constat, l’intérêt des relations entre la santé publique et la sécurité
environnementale réside dans leurs enjeux et défis, mais aussi dans les perspectives
susceptibles de s’en dégager.
Troisième constat, les articulations et interactions entre la santé publique et la sécurité
environnementale sont révélatrices d’enjeux à maîtriser et de défis à relever.
Au-delà des considérations purement théoriques et/ou dangereusement idéologiques,
et il s’agit ici du quatrième constat, toute politique sanitaire à vocation sécuritaire doit prendre
appui sur des faits observables et vérifiables sur le terrain. Dès lors, en tant que médecin et
citoyen congolais, mais aussi en tant que Brazzavillois sensible aux questions d’hygiène et
d’assainissement, quatre faits ont particulièrement mon attention.
Premier fait à prendre en compte: les enjeux et défis auxquels les congolais sont
confrontés s’inscrivent dans une perspective sécuritaire globale, dont la principale dimension
n’est pas seulement policière ou militaire, que ce soit en temps de guerre ou de paix, mais
relève également d’une sécurité d’abord environnementale et sanitaire, ensuite hospitalière et
médicale, sur quoi se greffe la gestion sécurisée du temps et de l’information (leadership).
Deuxième constat: les enjeux et défis sanitaires auxquels les Congolais font face
peuvent servir de point d’appui aux piliers d’une politique sanitaire.
Troisième constat: la dimension prédominante des enjeux et défis sanitaires est
fondamentalement de nature environnementale, l’approche médicale n’étant qu’un des
nombreux aspects et reflets de la composante environnementale, alors que les infrastructures
hospitalières n’interviennent qu’en bout de chaîne dans le processus sécuritaire global
incluant les enjeux et défis sanitaires d’un pays.
Quatrième constat: il y a actuellement urgence dans nombre de pays, à commencer par
le Congo, à amorcer l’intégration de toute politique sanitaire dans une stratégie sécuritaire
globale, stratégie dont la coordination peut être efficacement assurée par une « super-
structure » (ministérielle) en charge de la santé publique et de la sécurité environnementale.
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De ce qui précède, toute la question est de faire des enjeux et défis sanitaires des
piliers essentiels de toute politique sécuritaire. A l’appui d’une telle exigence, on retiendra
que les relations entre la santé et l’environnement s’inscrivent non seulement dans une
continuité historique1 révélatrice de disparités géographiques, mais également dans une
perspective globale – dont la principale dimension est d’abord environnementale avant d’être
médicale, puis sanitaire avant d’être hospitalière.

Eléments et arguments en faveur d’un


regroupement ministériel
D’abord un fait aux allures de constat, et il s’agit ici d’un constat prenant appui sur des
faits observables et vérifiables sur le terrain. Loin de toutes considérations purement
théoriques et/ou dangereusement idéologiques, la santé, le développement et l’environnement
ne peuvent plus, ne doivent pas, s’ignorer. Dès lors qu’il en va de même pour la santé et
l’économie, placer les départements de la santé publique et de l’environnement sous une
même tutelle se révèle être une étape cruciale et incontournable vers la concrétisation des
« Objectifs de Développement du Millenium »2. Ainsi, au-delà des « chiffres de la santé » et
de la « santé des chiffres »3, les principaux enjeux et défis sanitaires de l’écrasante majorité
des pays :
1) relèvent pour l’essentiel, non pas de l’accès aux infrastructures de soins en tant que
telles (dont il ne s’agit toutefois pas de nier l’importance), ni de l’accès à la
consommation médicale au sens large (médicaments, consultations/hospitalisations,
examens complémentaires, évacuations sanitaires…), mais plutôt de l’hygiène du
milieu et de l’assainissement de l’environnement, deux exigences – osons-le dire - à la
fois fondamentales et capitales dont les acquis en termes de concrétisation et de
consolidation
2) dépendent de l’accès optimal des populations à l’éducation et à l’information, deux
atouts incontournables en matière de prévention, l’instruction étant le trait d’union
entre l’éducation et l’information ;
3) reflètent des réalités tant sociales qu’économiques, donc politiques, inscrites dans une
continuité historique révélatrice de disparités géographiques observables et vérifiables
à l’échelle de la planète ;
4) attirent l’attention sur les incohérences, inadaptations et inadéquations structurelles
génératrices de dysfonctionnements et de déséquilibres, le tout sur fond d’inégalités et
de disparités dans l’accès à un environnement sécurisé – disponibilité de l’eau potable,
évacuation des eaux usées et des déchets, sanitaires écologiquement fiables,

1. En termes de gestion sécuritaire et médicale à vocation sanitaire et environnementale, la prise en charge du paludisme offre
un modèle de continuité historique, dont on ne dira jamais assez qu’il demeure d’actualité, du moins au moment où ces lignes
sont écrites (2009). Consulter à ce sujet les articles ci-dessous référencés:
- Paludisme: maladie parasitaire au très lourd passé militaire
(http://fr.calameo.com/books/00002169438d0ed7e975b);
- Paludisme: observatoire et laboratoire de la condition humaine
(http://fr.calameo.com/books/0000216941c071e76b7ae);
- Paludisme: tueur en série et arme de destruction massive (http://fr.calameo.com/books/0000216942b9ca2b8cf81).
-
2. The Millenium Development Goal Report 2007.
Available at http://www.un.org/milleniumgoals/pdf/mdg2007.pdf

3. Michel ODIKA, Cross-cutting view on health spending.


Available at http://www.scribd.com/doc/15272395/Crosscutting-view-on-health-spending
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alimentation équilibrée et suffisante en calories, conditions décentes de logement et de


travail, etc.

Objectifs à assigner au projet de fusion


ministérielle
Pourquoi donc une fusion ministérielle ? Les objectifs généraux justifiant une telle
initiative sont au nombre de quatre. Il s’agit de :
- la lutte contre la dispersion inutile et coûteuse des ressources disponibles, à
commencer par les « ressources dites humaines », mais également les ressources
financières et techniques ;
- l’adaptation permanente aux mutations environnementales aggravées dans bien des cas
par une urbanisation incontrôlée ;
- le développement des synergies déjà existantes entre les ministères de la santé
publique et de l’environnement à travers le monde ;
- la mise en place d’un corps de police placé sous l’autorité et la responsabilité directes
du « Super Ministère » issu de la fusion (nécessité cruciale d’un tel corps pour
l’interdiction et la destruction des médicaments falsifiés dans certains pays…) ;
- le renforcement des articulations et interactions entre la gestion médicale des
problèmes de santé, la gestion sanitaire des problèmes d’environnement, ainsi que la
gestion sécuritaire des problèmes de santé et d’environnement.

On notera par ailleurs que le processus de fusion au niveau gouvernemental et national est
également applicable à une échelle locale, c’est-à-dire municipale et régionale. Quant aux
objectifs spécifiques à assigner à une éventuelle fusion ministérielle, ce sont :
- la concentration des efforts de prévention et de contrôle des enjeux et défis de santé
publique sur les besoins et attentes légitimes des populations ;
- la lutte contre la pauvreté et la misère, deux notions souvent confondues par le grand
public et certains médias4;
- le contrôle optimal et optimisé des facteurs environnementaux de risque et de
vulnérabilité, notamment dans les pays qui se révèlent être des « cumuls défavorables
de risques et de vulnérabilités ».

Hygiène et assainissement: exemples concrets de


gestion sécuritaire en soutien à une fusion
ministérielle
Allons droit au but: voici des années que nous ne maîtrisons pas la gestion sécurisée et
optimisée des ordures, de la collecte au traitement (destruction par incinération, récupération
de certains constituants, recyclage), en passant par l’évacuation. Et dans la foulée,
conséquence inéluctable, c’est la prise en charge globale du paludisme que nous ne maîtrisons
pas, dès lors que l’enjeu fondamental est environnemental. A partir du moment où la plupart
des « solutions » expérimentées à ce jour ont… échoué, ne serait-il pas venu le moment,
crucial, de mettre au point et en application des approches à la fois innovantes et audacieuses,

4. Michel ODIKA, SIDA et précarité sociale: feux croisés sur une interaction complexe.
Disponible sur le site http://fr.calameo.com/books/0000216940587ed62fd7d
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économiquement fiables et écologiquement viables, en phase avec les exigences de


développement durable et équitable ? A priori, le cahier des charges énumérées peut paraître
hors de portée, pour ne pas dire hors de propos, voire incohérent. En réalité, il n’en est rien, et
pour cause: ce cahier des charges n’est pas seulement souhaitable, il est aussi envisageable, et
même réalisable. Comment ?
Reconnaissons d’emblée que la gestion des ordures a toujours souffert de plusieurs
ruptures de chaîne: soit entre la collecte et l’évacuation, soit entre l’évacuation et le
traitement. Pour y remédier, une approche innovante et audacieuse: il s’agit à présent d’exiger
que les prestataires de service en charge de l’évacuation des déchets soient aussi ceux qui en
assurent le traitement, c’est-à-dire la destruction par incinération, la récupération de certains
constituants et… le recyclage.
Que l’on se rassure : l’approche est tout à fait cohérente, et pour cause: elle intègre et
coordonne des problématiques convergentes dans la cohérence d’une vision d’ensemble.
Mieux, elle est autant économique qu’écologique. Car il est ici question de solliciter par appel
d’offres des investisseurs dont les compétences, en couvrant tous les aspects du problème,
préserveraient les populations de toute rupture de chaîne préjudiciable à leur qualité de vie,
donc à leur santé. Ecologique, cette approche l’est parce qu’elle destine les déchets évacués
soit à la destruction, soit à la récupération, soit au recyclage, et à rien d’autre. Et le recyclage
est d’autant plus économiquement intéressant qu’il offre des débouchés, tels que, outre des
emplois, la production d’engrais (compost), de bio-carburant (éthanol), et même d’électricité
(méthane). Quant à la rentabilité financière d’une telle filière, véritable secteur d’activité
économique à part entière, elle peut être garantie par des contrats de concession, délivrés
uniquement à ceux des investisseurs qui s’engageraient à s’impliquer simultanément dans
l’évacuation et le traitement des déchets, les deux problématiques étant indissociablement liés.
Avec à la clef des avantages fiscaux susceptibles d’être rentabilisés au maximum par la
possibilité de vendre à des entreprises comme à des particuliers les produits issus du
recyclage: bio-carburants, engrais, électricité, ou les très nombreux métaux récupérés (vente
aux quincailleries et aux artisans de la place)… Bien plus, les nouvelles usines de traitement
pourraient également transformer en engrais des « produits » aussi divers que les déchets des
boucheries ou les excréments habituellement « évacués » par les vidangeurs de fosses
septiques. Ainsi pourra-t-on un jour tirer un trait définitif sur toutes ces décharges anarchiques
qui prolifèrent à Brazzaville et, sur l’autre rive du fleuve Congo, à Kinshasa, entre autres
exemples édifiants…
Réflexion faite, les plus grands bénéficiaires de ces contrats de concession seraient les
Etats et les municipalités, à commencer par leurs concitoyens, qui ne débourseraient pas un
seul sou, ni pour l’évacuation des déchets ni pour leur traitement. Et de surcroît à moindre
prix, c’est-à-dire en économisant, pas seulement des dollars, mais aussi et surtout de
précieuses vies humaines, en permanence menacées par le paludisme. Affaire à suivre…
Quoi d’autre ? Contrairement à l’évacuation des ordures, l’évacuation des eaux usées
exige la construction d’un réseau d’égouts, c’est-à-dire des investissements qui peuvent
paraître lourds, alors très lourds, à court terme. On notera toutefois que « investissement
lourd » ne signifie pas nécessairement « coût élevé » ni du reste « prix élevé ». D’abord au
regard des enjeux: la santé publique et la sécurité environnementale. Ensuite, en inscrivant les
choses dans la durée, un investissement nécessaire et utile, quel qu’en soit le « coût financier
initial », s’avère toujours rentable à long terme, non seulement d’un strict point de vue
financier, mais aussi, c’est l’essentiel, en termes de vies humaines économisées. En la
matière, seule la négligence coûte toujours cher, quand bien même elle ne coûte aucun effort à
ceux qui s’y complaisent…
Comment financer alors la construction d’un réseau d’égouts ? Elément de réponse:
avec, au moins en partie, les ressources financières tirées du contrat de concession (relatif à
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l’évacuation et au traitement des ordures), mais aussi avec les économies engrangées par les
municipalités, qui, du fait du contrat de concession, seraient alors déchargées de la gestion des
ordures…
Récapitulons: des municipalités comme celles de Brazzaville et de Kinshasa, entre autres,
n’ont pas d’autre choix que de se doter d’un réseau d’égouts connectés à des sanitaires fiables.
Ce n’est pas seulement le prix à payer pour accéder à la modernité et au développement
durable: c’est aussi le prix à payer pour remplacer, progressivement, les fosses septiques, ainsi
que le réseau d’égouts à ciel ouvert que sont les caniveaux.
Que dire des caniveaux ? Construits par les colonisateurs belges à Kinshasa ( ex
Léopoldville) et français à Brazzaville, ces ouvrages ont été progressivement détournés de
leur but. Pourquoi et comment ? Réponse: faute d’une évacuation adéquate des ordures
ménagères et des déchets professionnels (artisans et commerçants). Initialement construits
pour tenir lieu de déversoir aux eaux de pluie, ce qui a toujours protégé Brazzaville et
Kinshasa des pluies, les caniveaux ont été progressivement transformés en dépotoirs. A tel
point que, de nos jours, on y déverse de tout, on y jette de tout, y compris des nouveaux-nés
(dont certains parents ne peuvent plus subvenir aux besoins). Inutile d’en dire plus à ce sujet,
l’urgence étant d’agir et de réagir. Concrètement. Efficacement.
De ce qui précède, il apparaît aussi clairement que les fosses septiques – et dans la
foulée, les vidangeurs de fosses septiques – doivent disparaître du paysage, tôt ou tard. Car ni
les fosses septiques ni leurs vidangeurs ne correspondent aux exigences de développement
durable et équitable, pas plus du reste qu’aux exigences de justice sociale et de dignité
humaine. Pourquoi ? Chaque citoyen a le droit de faire ses besoins dans des conditions
décentes, indépendamment de son lieu de résidence, de son statut social et de ses ressources
financières (exigence de justice sociale, de dignité humaine et de développement équitable).
De plus, les fosses septiques sont à ce point dangereuses qu’elles menacent par endroits de
contaminer la nappe phréatique, c’est-à-dire l’eau, une ressource dont on ne dira jamais assez
qu’elle est précieuse. Ne serait-ce que de ce point de vue, les fosses septiques compromettent
le développement durable. Autre affaire à suivre…
Quoi d’autre ? Pour des raisons évidentes d’aménagement du territoire, mais
également pour des enjeux de cohésion sociale et de sécurité nationale, la gestion innovante
des déchets telle que décrite relèverait, du moins dans un premier temps, non pas de la
compétence des municipalités, mais plutôt de la supervision et de la régulation de l’Etat, ceci
à travers la nouvelle configuration ministérielle. Dans la perspective de se conformer aux
exigences de développement durable et équitable, il s’agit de faire en sorte que ni les
disparités ni les inégalités ne s’aggravent entre les municipalités ou collectivités territoriales.
Par conséquent, tout l’intérêt de la démarche réside dans l’intégration et la coordination des
actions à entreprendre dans la cohérence d’une vision d’ensemble. Osons…

Lutte contre les « médicaments de la rue »:


exemple édifiant de gestion sécuritaire d’une
politique sanitaire
D’emblée, inutile que dire que les « produits pharmaceutiques de substitution » sont –
c’est peu dire - … dangereux, et pour cause: ils sont conservés dans des conditions
défectueuses, en d’autres termes « au mépris des normes et standards en matière de
température, d’humidité, de luminosité »… Cette situation pour le moins préoccupante – nous
avons ici affaire à une activité criminelle – est déjà en soi un argument qui milite largement en
faveur de la création d’une Police sanitaire et environnementale. Entre autres attributions, ce
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corps de police aurait pour mission de veiller à la destruction et à l’interdiction de tous ces
médicaments dégradés et/ou falsifiés. Comment procéder ? Certainement pas de manière
irresponsable…
Première précaution à prendre, histoire de ne pas rendre l’interdiction et la destruction
des médicaments contre-productives, il faudra à tout prix éviter de pénaliser les populations
par « simple » excès de zèle. Pourquoi ? Pour deux raisons essentielles. D’une part, les
Brazzavillois ont massivement recours aux « médicaments de substitution » pour la « bonne »
et « simple » raison que les médicaments à la qualité éprouvée leur sont financièrement
inaccessibles. D’autre part, la destruction comme l’interdiction de la vente des médicaments
incriminés n’ont de raison d’être que si elles sont assorties de mesures d’accompagnement et
de compensation au profit des populations. Faute de quoi, des fraudeurs et tricheurs de tout
acabit n’auront de cesse de s’engouffrer dans la brèche malencontreusement ouverte, la nature
ayant horreur du vide…
Quelle ébauche de solution retenir ? Parmi les mesures envisageables, il s’agirait, par
exemple, de solliciter les pharmaciens: en accord avec le corps médical et les autorités
sanitaires, les véritables professionnels de la filière contribueraient à l’établissement d’une
liste – évolutive et périodiquement révisable – de « médicaments essentiels », susceptibles de
faire l’objet d’une réduction de leur prix de vente. En échange des réductions tarifaires, les
pharmaciens se verraient attribuer une réduction significative de leurs taxes douanières et
charges fiscales. Mais en contrepartie des avantages douaniers et fiscaux octroyés, les
pharmaciens de la place devraient s’astreindre à des contrôles réguliers et inopinés de police –
plus précisément d’un corps de police opérant sous l’autorité et la responsabilité directes d’un
« Super Ministère » issu de la fusion des ministères de la santé et de l’environnement.
Sanctions envisageables: toute infraction à la « tarification conventionnée » exposerait les
« pharmaciens fraudeurs » (quoique signataires de la convention) au retrait définitif de leur
licence d’exploitation, ainsi qu’à des amendes aussi dissuasives que les tarifications
frauduleuses auraient été prohibitives à l’encontre des populations.
Dans le but de ne pas compromettre la libre entreprise, tous les pharmaciens ne
seraient pas obligés d’appliquer la « convention tarifaire », et encore moins de la signer.
Toujours est-il que, tout compte fait, presque tout le monde trouverait son compte dans les
nouvelles règles du jeu. Non seulement certains pharmaciens, qui, en tant que commerçants,
pourraient rentabiliser leur activité et maximiser leurs profits. Mais également les citoyens
ordinaires, qui, en plus de « soulager » leur portefeuille, feraient des économies, à commencer
par de précieuses économies en vies humaines, c’est-à-dire le principal…
Quant au démantèlement des réseaux criminels à l’origine des médicaments dégradés
et/ou contrefaits, il ne peut que s’opérer à une échelle, au minimum d’intégration régionale, au
mieux de coordination internationale. La raison en est simple: du fait de ses ramifications
tentaculaires, le trafic en cause obéit depuis des lustres à une logique globalisée et
mondialisée. Tout l’enjeu est de s’y adapter, et le plus rapidement possible. Affaire à suivre…

Atouts d’une fusion ministérielle: tableau de bord,


tableaux récapitulatifs…
A nous de juger ce qui suit. Au premier abord et en apparence de « simples » tableaux
dans ce qu’il y a de plus théorique et schématique. En réalité, des anticipations et préludes
accrédités par des faits concrets et probants. Pour le reste: Il y a des moments dans la vie où la
question de savoir si l’on peut penser autrement que l’on pense, ou percevoir autrement
qu’on voit, est indispensable pour continuer à regarder et à réfléchir (Michel FOUCAULT,
philosophe).
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Capacités d’expertise en soutien à la gestion sécuritaire d’une politique sanitaire.

Capacités d’expertise Profil sécuritaire Approche sécuritaire

Prévention
Sécurité
Développement des environnementale et
capacités sanitaire Hygiène &
Capacity building Assainissement

Sécurité hospitalière et Infrastructures de soins


médicale

Leadership
Capacités de - Enseignement
développement Sécurité de l’avenir - Recherche
- Gestion innovante
Building capacity évolutive des politiques
et systèmes de santé

Exemple de gestion sécuritaire effective de politique sanitaire.

Profil sécuritaire Compétences Proportion Contribution


budgétaire budgétaire totale

Prévention 35 %
Sécurité 65 %
environnementale
et sanitaire Hygiène & 30 %
Assainissement

Sécurité 30 % 30 %
hospitalière et Infrastructures de
médicale soins

Sécurité de Leadership 5% 5%
l’avenir
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Exemple de gestion sécuritaire alternative de politique sanitaire.

Profil sécuritaire Compétences Proportion Contribution


budgétaire budgétaire totale

Médecine 35 %
préventive
Sécurité sanitaire 65 %
et médicale
Médecine curative 30 %

Sécurité Hygiène & 30 % 30 %


environnementale Assainissement

Sécurité de Leadership 5% 5%
l’avenir

En somme…
Au total, plus que de dire « en conclusion » (il ne faut… JAMAIS conclure), il convient à
présent de tirer des enseignements de tout ce qui a été dit. Aussi, ainsi, me permettrai-je de
citer quelques-uns des esprits parmi les plus brillants, et dont la lecture, tout en donnant la
fausse impression de « sortir du cadre strictement médical », n’en cesse pas moins de nourrir
mes analyses, réflexions, questionnements et mises en perspective gravitant autour des enjeux
de santé et d’environnement. De quoi s’agit-il ? De qui s’agit-il, Osons croiser les regards…
Tout d’abord, le chemin se fait en marchant dans un monde où il n’y a de vent favorable
que pour le navigateur qui sait où il va, ai-je respectivement appris de Jean-Paul SARTRE
(philosophe et dramaturge) et de Guillaume d’Orange (homme d’Etat). Ensuite, bien que la
perte des choses enseigne leur valeur, jamais nous ne devons oublier que peut aussi émerger
ce qui sauve lorsque les périls montent, car c’est quand le danger est le plus grand que le
salut est aussi le plus proche: ces deux mises en garde imprégnées de sagesse émanent
respectivement d’Arthur SCHOPENHAUER (philosophe) et de Friedrich HÖLDERLIN
(poète). Et puis, j’ose à peine dire « enfin », la véritable perfection humaine consiste à
découvrir et à corriger les imperfections inhérentes à la condition humaine, d’après Saint-
Augustin (théologien).
De ce qui précède, je demeure… CONVAINCU que la fusion des ministères de la santé et
de l’environnement – c’est peu dire – se justifie. A nous d’en poser les premiers jalons, à nous
de nous y consacrer…

Docteur Michel ODIKA


Contact e-mail: michel_odika@hotmail.com

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