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Michel ODIKA
Résumé
Le profil sanitaire de la République du Congo relève pour l’essentiel d’un
cumul défavorable de vulnérabilités et d’insécurités environnementales. En
conséquence de quoi, plusieurs éléments et arguments militent en faveur de la fusion
des ministères de la santé et de l’environnement. A l’origine du projet de fusion, un
constat: plus que les aléas conjoncturels (en dépit des apparences), ce sont à la base
des inadaptations et inadéquations structurelles qui génèrent les dysfonctionnements
opérationnels dommageables au système de santé.
Parmi les écueils handicapants, on retiendra que, par sa configuration actuelle,
le ministère de la santé ne répond plus aux exigences du moment. Pour ainsi dire, son
mode de fonctionnement permet certes la gestion médicale des problèmes de santé,
mais il est de moins en moins adapté, voire plus du tout adapté, à la gestion sanitaire
des problèmes d’environnement, et encore moins à la gestion sécuritaire des
problèmes sanitaires à prédominance environnementale. Quand bien même la gestion
sécuritaire du risque médical reste possible à l’hôpital, force n’en est pas moins de
constater que l’enjeu crucial en matière de défis sanitaires est davantage
environnemental que médical.
De ce qui précède, toute la question est de faire des enjeux et défis sanitaires des
piliers essentiels de toute politique sécuritaire. A l’appui d’une telle exigence, on retiendra
que les relations entre la santé et l’environnement s’inscrivent non seulement dans une
continuité historique1 révélatrice de disparités géographiques, mais également dans une
perspective globale – dont la principale dimension est d’abord environnementale avant d’être
médicale, puis sanitaire avant d’être hospitalière.
1. En termes de gestion sécuritaire et médicale à vocation sanitaire et environnementale, la prise en charge du paludisme offre
un modèle de continuité historique, dont on ne dira jamais assez qu’il demeure d’actualité, du moins au moment où ces lignes
sont écrites (2009). Consulter à ce sujet les articles ci-dessous référencés:
- Paludisme: maladie parasitaire au très lourd passé militaire
(http://fr.calameo.com/books/00002169438d0ed7e975b);
- Paludisme: observatoire et laboratoire de la condition humaine
(http://fr.calameo.com/books/0000216941c071e76b7ae);
- Paludisme: tueur en série et arme de destruction massive (http://fr.calameo.com/books/0000216942b9ca2b8cf81).
-
2. The Millenium Development Goal Report 2007.
Available at http://www.un.org/milleniumgoals/pdf/mdg2007.pdf
On notera par ailleurs que le processus de fusion au niveau gouvernemental et national est
également applicable à une échelle locale, c’est-à-dire municipale et régionale. Quant aux
objectifs spécifiques à assigner à une éventuelle fusion ministérielle, ce sont :
- la concentration des efforts de prévention et de contrôle des enjeux et défis de santé
publique sur les besoins et attentes légitimes des populations ;
- la lutte contre la pauvreté et la misère, deux notions souvent confondues par le grand
public et certains médias4;
- le contrôle optimal et optimisé des facteurs environnementaux de risque et de
vulnérabilité, notamment dans les pays qui se révèlent être des « cumuls défavorables
de risques et de vulnérabilités ».
4. Michel ODIKA, SIDA et précarité sociale: feux croisés sur une interaction complexe.
Disponible sur le site http://fr.calameo.com/books/0000216940587ed62fd7d
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l’évacuation et au traitement des ordures), mais aussi avec les économies engrangées par les
municipalités, qui, du fait du contrat de concession, seraient alors déchargées de la gestion des
ordures…
Récapitulons: des municipalités comme celles de Brazzaville et de Kinshasa, entre autres,
n’ont pas d’autre choix que de se doter d’un réseau d’égouts connectés à des sanitaires fiables.
Ce n’est pas seulement le prix à payer pour accéder à la modernité et au développement
durable: c’est aussi le prix à payer pour remplacer, progressivement, les fosses septiques, ainsi
que le réseau d’égouts à ciel ouvert que sont les caniveaux.
Que dire des caniveaux ? Construits par les colonisateurs belges à Kinshasa ( ex
Léopoldville) et français à Brazzaville, ces ouvrages ont été progressivement détournés de
leur but. Pourquoi et comment ? Réponse: faute d’une évacuation adéquate des ordures
ménagères et des déchets professionnels (artisans et commerçants). Initialement construits
pour tenir lieu de déversoir aux eaux de pluie, ce qui a toujours protégé Brazzaville et
Kinshasa des pluies, les caniveaux ont été progressivement transformés en dépotoirs. A tel
point que, de nos jours, on y déverse de tout, on y jette de tout, y compris des nouveaux-nés
(dont certains parents ne peuvent plus subvenir aux besoins). Inutile d’en dire plus à ce sujet,
l’urgence étant d’agir et de réagir. Concrètement. Efficacement.
De ce qui précède, il apparaît aussi clairement que les fosses septiques – et dans la
foulée, les vidangeurs de fosses septiques – doivent disparaître du paysage, tôt ou tard. Car ni
les fosses septiques ni leurs vidangeurs ne correspondent aux exigences de développement
durable et équitable, pas plus du reste qu’aux exigences de justice sociale et de dignité
humaine. Pourquoi ? Chaque citoyen a le droit de faire ses besoins dans des conditions
décentes, indépendamment de son lieu de résidence, de son statut social et de ses ressources
financières (exigence de justice sociale, de dignité humaine et de développement équitable).
De plus, les fosses septiques sont à ce point dangereuses qu’elles menacent par endroits de
contaminer la nappe phréatique, c’est-à-dire l’eau, une ressource dont on ne dira jamais assez
qu’elle est précieuse. Ne serait-ce que de ce point de vue, les fosses septiques compromettent
le développement durable. Autre affaire à suivre…
Quoi d’autre ? Pour des raisons évidentes d’aménagement du territoire, mais
également pour des enjeux de cohésion sociale et de sécurité nationale, la gestion innovante
des déchets telle que décrite relèverait, du moins dans un premier temps, non pas de la
compétence des municipalités, mais plutôt de la supervision et de la régulation de l’Etat, ceci
à travers la nouvelle configuration ministérielle. Dans la perspective de se conformer aux
exigences de développement durable et équitable, il s’agit de faire en sorte que ni les
disparités ni les inégalités ne s’aggravent entre les municipalités ou collectivités territoriales.
Par conséquent, tout l’intérêt de la démarche réside dans l’intégration et la coordination des
actions à entreprendre dans la cohérence d’une vision d’ensemble. Osons…
corps de police aurait pour mission de veiller à la destruction et à l’interdiction de tous ces
médicaments dégradés et/ou falsifiés. Comment procéder ? Certainement pas de manière
irresponsable…
Première précaution à prendre, histoire de ne pas rendre l’interdiction et la destruction
des médicaments contre-productives, il faudra à tout prix éviter de pénaliser les populations
par « simple » excès de zèle. Pourquoi ? Pour deux raisons essentielles. D’une part, les
Brazzavillois ont massivement recours aux « médicaments de substitution » pour la « bonne »
et « simple » raison que les médicaments à la qualité éprouvée leur sont financièrement
inaccessibles. D’autre part, la destruction comme l’interdiction de la vente des médicaments
incriminés n’ont de raison d’être que si elles sont assorties de mesures d’accompagnement et
de compensation au profit des populations. Faute de quoi, des fraudeurs et tricheurs de tout
acabit n’auront de cesse de s’engouffrer dans la brèche malencontreusement ouverte, la nature
ayant horreur du vide…
Quelle ébauche de solution retenir ? Parmi les mesures envisageables, il s’agirait, par
exemple, de solliciter les pharmaciens: en accord avec le corps médical et les autorités
sanitaires, les véritables professionnels de la filière contribueraient à l’établissement d’une
liste – évolutive et périodiquement révisable – de « médicaments essentiels », susceptibles de
faire l’objet d’une réduction de leur prix de vente. En échange des réductions tarifaires, les
pharmaciens se verraient attribuer une réduction significative de leurs taxes douanières et
charges fiscales. Mais en contrepartie des avantages douaniers et fiscaux octroyés, les
pharmaciens de la place devraient s’astreindre à des contrôles réguliers et inopinés de police –
plus précisément d’un corps de police opérant sous l’autorité et la responsabilité directes d’un
« Super Ministère » issu de la fusion des ministères de la santé et de l’environnement.
Sanctions envisageables: toute infraction à la « tarification conventionnée » exposerait les
« pharmaciens fraudeurs » (quoique signataires de la convention) au retrait définitif de leur
licence d’exploitation, ainsi qu’à des amendes aussi dissuasives que les tarifications
frauduleuses auraient été prohibitives à l’encontre des populations.
Dans le but de ne pas compromettre la libre entreprise, tous les pharmaciens ne
seraient pas obligés d’appliquer la « convention tarifaire », et encore moins de la signer.
Toujours est-il que, tout compte fait, presque tout le monde trouverait son compte dans les
nouvelles règles du jeu. Non seulement certains pharmaciens, qui, en tant que commerçants,
pourraient rentabiliser leur activité et maximiser leurs profits. Mais également les citoyens
ordinaires, qui, en plus de « soulager » leur portefeuille, feraient des économies, à commencer
par de précieuses économies en vies humaines, c’est-à-dire le principal…
Quant au démantèlement des réseaux criminels à l’origine des médicaments dégradés
et/ou contrefaits, il ne peut que s’opérer à une échelle, au minimum d’intégration régionale, au
mieux de coordination internationale. La raison en est simple: du fait de ses ramifications
tentaculaires, le trafic en cause obéit depuis des lustres à une logique globalisée et
mondialisée. Tout l’enjeu est de s’y adapter, et le plus rapidement possible. Affaire à suivre…
Prévention
Sécurité
Développement des environnementale et
capacités sanitaire Hygiène &
Capacity building Assainissement
Leadership
Capacités de - Enseignement
développement Sécurité de l’avenir - Recherche
- Gestion innovante
Building capacity évolutive des politiques
et systèmes de santé
Prévention 35 %
Sécurité 65 %
environnementale
et sanitaire Hygiène & 30 %
Assainissement
Sécurité 30 % 30 %
hospitalière et Infrastructures de
médicale soins
Sécurité de Leadership 5% 5%
l’avenir
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Médecine 35 %
préventive
Sécurité sanitaire 65 %
et médicale
Médecine curative 30 %
Sécurité de Leadership 5% 5%
l’avenir
En somme…
Au total, plus que de dire « en conclusion » (il ne faut… JAMAIS conclure), il convient à
présent de tirer des enseignements de tout ce qui a été dit. Aussi, ainsi, me permettrai-je de
citer quelques-uns des esprits parmi les plus brillants, et dont la lecture, tout en donnant la
fausse impression de « sortir du cadre strictement médical », n’en cesse pas moins de nourrir
mes analyses, réflexions, questionnements et mises en perspective gravitant autour des enjeux
de santé et d’environnement. De quoi s’agit-il ? De qui s’agit-il, Osons croiser les regards…
Tout d’abord, le chemin se fait en marchant dans un monde où il n’y a de vent favorable
que pour le navigateur qui sait où il va, ai-je respectivement appris de Jean-Paul SARTRE
(philosophe et dramaturge) et de Guillaume d’Orange (homme d’Etat). Ensuite, bien que la
perte des choses enseigne leur valeur, jamais nous ne devons oublier que peut aussi émerger
ce qui sauve lorsque les périls montent, car c’est quand le danger est le plus grand que le
salut est aussi le plus proche: ces deux mises en garde imprégnées de sagesse émanent
respectivement d’Arthur SCHOPENHAUER (philosophe) et de Friedrich HÖLDERLIN
(poète). Et puis, j’ose à peine dire « enfin », la véritable perfection humaine consiste à
découvrir et à corriger les imperfections inhérentes à la condition humaine, d’après Saint-
Augustin (théologien).
De ce qui précède, je demeure… CONVAINCU que la fusion des ministères de la santé et
de l’environnement – c’est peu dire – se justifie. A nous d’en poser les premiers jalons, à nous
de nous y consacrer…