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Gynécologie - Obstétrique

A 21

Hémorragie du troisième
trimestre de grossesse
Orientation diagnostique
DR Jean-Marc AYOUBI, PR Jean-Claude PONS
Fédération de gynécologie-obstétrique et médecine de la reproduction, département Nord, CHU 38043 Grenoble Cedex.

Points Forts à comprendre – quantifier l’hémorragie ;


– rechercher la présence de caillots (absence de trouble
de la coagulation) ;
• L’hémorragie du 3e trimestre correspond – rechercher un retentissement maternel (hypotension,
à un saignement extériorisé par voie vaginale pouls rapide, pâleur cutanéo-muqueuse, sueur), ce qui
au cours du 3e trimestre de la grossesse. nécessite de placer immédiatement une voie veineuse,
Elle survient dans moins de 5 % des grossesses perfuser la patiente et réaliser une numération formule
et constitue une urgence obstétricale avec sanguine, un bilan de coagulation, un groupe sanguin
risque de morbidité et de mortalité maternelles et Rhésus ;
et fœtales. – rechercher un retentissement fœtal (enregistrement
• L’évaluation de l’importance de saignement, du rythme cardiaque fœtal) à la recherche d’une souf-
son retentissement maternel et fœtal doivent france fœtale aiguë nécessitant une extraction fœtale
constituer la première urgence. La détermination souvent en urgence.
de la cause d’hémorragie et sa prise en charge • Une hémorragie de sang noir plus ou moins abon-
doivent suivre assez rapidement. dante, accompagnée de douleur abdominale brutale en
coup de poignard siégeant au niveau de l’utérus, oriente
le diagnostic vers l’hématome rétroplacentaire, surtout si
l’hémorragie survient chez une patiente hypertendue.
Quelles sont les causes ? • Une hémorragie peu abondante, rosée, survenant
après l’apparition des contractions utérines, mélangée à
Ces causes sont multiples ; 50 % ont une origine endo- des glaires, évoque la perte du bouchon muqueux.
utérine et l’autre moitié, une origine non gravidique. • Une hémorragie de sang noirâtre plus ou moins
Les hémorragies endo-utérines sont dominées par le abondante, sans contraction utérine, évoque l’évacuation
placenta prævia et l’hématome rétroplacentaire (HRP). d’un hématome marginal déjà ancien.
Elles peuvent mettre en danger rapidement la mère et • Une hémorragie peu abondante de sang rouge,
l’enfant. survenue après un rapport, évoque une cause cervicale.
Les hémorragies non gravidiques sont dominées par les
saignements d’origine cervicale. Elles sont en général
modérées et ne représentent pas un danger immédiat. Examen de la patiente
Quelle que soit son origine, la survenue d’une hémorragie Après cette première évaluation et en dehors d’une
au cours du 3e trimestre de la grossesse impose une éva- souffrance fœtale aiguë ou de choc hypovolémique chez
luation de l’importance de l’hémorragie et de son reten- la mère, un examen clinique doit aider à réaliser un
tissement ; un examen de la patiente et éventuellement diagnostic étiologique.
un bilan paraclinique ; une orientation diagnostique à la
recherche d’une cause. 1. Interrogatoire
L’interrogatoire détermine le groupe sanguin et Rhésus,
Évaluation de l’importance de l’hémorragie les antécédents personnels de trouble de la coagulation
ou de pathologie cervicale (dysplasie, ectropion…), les
L’évaluation de l’importance de l’hémorragie permet de antécédents de saignements au 1er et au 2e trimestre,
faire face à une éventuelle situation d’urgence nécessitant précise le terme exact de la grossesse avec la date des
une prise en charge rapide et permet ainsi une première dernières règles, les antécédents obstétricaux, antécé-
orientation diagnostique. dents de placenta prævia, d’hypertension gravidique, de
• Une hémorragie importante de sang rouge d’appari- décollement placentaire marginal lors des éventuelles
tion récente et persistante évoque un placenta prævia grossesses antérieures, les antécédents personnels ou
surtout si l’existence d’un placenta bas inséré écho- familiaux de prééclampsie ou d’éclampsie, de diabète
graphique est déjà connue. Dans ce cas, il faut : gestationnel et prégestationnel.

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HÉMORRAGIE DU TROISIÈME TRIMESTRE DE GROSSESSE

2. Circonstances de survenue du saignement L’hémorragie est très modérée, de sang rouge, d’apparition
Le saignement est-il associé ou en dehors de toute spontanée en dehors de toute contraction.
contraction utérine ? Survient-il après un traumatisme L’examen au spéculum permet de différencier les
direct : accident de la voie publique, agression ? Est-il polypes cervicaux qu’il faut respecter pendant la gros-
spontané, indolore ? Est-il associé à des douleurs ? Si sesse car leur ablation peut être hémorragique ; un ectro-
oui, les décrire : topographie, type, intensité, irradiation. pion qui correspond à une éversion et à l’extériorisation
de la muqueuse endocervicale qui saigne facilement au
3. Examen clinique contact ; un cancer du col exceptionnellement.
• Examen général : la prise de la pression artérielle et 2. Causes endo-utérines
du pouls et la recherche d’une pâleur cutanéo-muqueuse
sont les premiers gestes à faire pour apprécier le • Le placenta prævia, c’est-à dire qui s’insère en partie
retentissement maternel de l’hémorragie. ou en totalité sur le segment inférieur de l’utérus, sur-
• La palpation abdominale et surtout utérine pour vient dans moins de 1 % des grossesses.
apprécier le tonus utérin : un utérus contracturé avec un Les facteurs étiologiques sont l’insertion basse du placenta
mauvais relâchement entre les contractions réalisant ce favorisée par la multiparité ; l’âge maternel avancé ; un
que l’on appelle l’utérus de bois, évoque plutôt un héma- antécédent de fausse couche ; un antécédent de curetage,
tome rétroplacentaire ; un utérus bien relâché, associé à d’interruption volontaire de grossesse ; les grossesses
une hémorragie de sang rouge s’aggravant au cours des multiples ; un antécédent de césarienne ; le tabac.
contractions, est plutôt en faveur d’un placenta prævia. L’hémorragie liée au placenta prævia est due au dévelop-
• L’examen du col au spéculum doit être systématique. pement du segment inférieur qui, en augmentant, ouvre
Il permet d’orienter le diagnostic vers une hémorragie des sinus veineux de la caduque qui vont saigner.
d’origine endo-utérine (placenta prævia, hématome rétro- Les pertes sanguines peuvent comporter une certaine part,
péritonéal [HRP], hématome décidual…) ou vers une en général assez faible, de sang fœtal si l’espace intervil-
hémorragie non gravidique d’origine cervicale (cervicite, leux décollé a déchiré quelques artérioles d’origine fœtale.
ectropion, polype ou exceptionnellement cancer du col…). Le premier saignement survient entre 28 et 32 semaines
• Le toucher vaginal doit être toujours très prudent et d’aménorrhée. Il s’agit d’une hémorragie de sang rouge,
réalisé de préférence après un contrôle échographique indolore, survenant en dehors de toute contraction.
de la localisation placentaire ; il permet l’évaluation des L’utérus est souple. L’examen au spéculum confirme
conditions cervicales (longueur, ouverture, consistance l’origine endo-utérine du saignement. Le toucher vaginal
et position du col) et doit être évité en cas de placenta doit être évité.
prævia. L’exploration du canal cervical, qui peut aggraver L’échographie est l’examen capital pour le diagnostic.
l’hémorragie par un décollement placentaire supplé- Souvent, le diagnostic de placenta bas inséré est fait lors
mentaire, est contre-indiquée. d’une échographie antérieure (20 à 22 semaines d’amé-
• L’échographie, de préférence par voie abdominale, norrhée) en sachant qu’un placenta diagnostiqué en
doit plutôt être pratiquée avant le toucher vaginal. Elle position prævia au cours d’une échographie du 2e tri-
mestre de la grossesse ascensionne souvent et peut être
permet de poser ou d’écarter le diagnostic de placenta
trouvé en position normale au 3e trimestre.
prævia en précisant la localisation placentaire. Elle
L’échographie doit être réalisée avec une vessie pleine ;
permet quelquefois de faire le diagnostic d’un hématome
elle permet de déterminer l’insertion exacte du placenta
rétroplacentaire qui n’est pas toujours aisé à l’échogra-
recouvrant (stade IV), marginal (stade III = affleure
phie et aussi d’éliminer une mort in utero et de réaliser
l’orifice interne du col) et placenta prævia latéral qui
les mesures des paramètres fœtaux afin d’éliminer un
reste à distance de l’orifice interne du col (stades I et II).
retard de croissance intra-utérin.
L’échographie permet aussi de mesurer, dans les cas de
• Le rythme cardiaque fœtal : l’enregistrement continu
placenta marginal, la distance entre l’orifice interne du col
doit permettre d’éliminer une souffrance fœtale aiguë.
et le bord inférieur du placenta. Le risque hémorragique
• Les autres examens : les prélèvements sanguins
est assez faible si cette distance est supérieure à 3 cm.
(groupe sanguin, Rhésus, recherche des anticorps irré-
En dehors d’une hémorragie cataclysmique qui nécessite
guliers, numération globulaire, plaquettes, bilan de coa-
une extraction fœtale en urgence, quand le fœtus est un
gulation, test de Kleihauer) doivent être réalisés avant de
prématuré, le traitement doit être conservateur chaque
poser une voie veineuse et de débuter une éventuelle
fois que possible :
réanimation en fonction de l’importance de l’hémorragie.
– hospitalisation et repos strict au lit ;
– surveillance maternelle : pouls, tension artérielle,
numération formule sanguine, bilan d’hémostase,
Étiologie recherche d’agglutinines irrégulières ;
– pose d’une voie veineuse ;
1. Causes cervicales – tocolytique (bêtamimétiques en dehors d’une anémie) ;
Elles doivent être reconnues à l’examen au spéculum – traitement martial ;
afin d’éviter une hospitalisation abusive car ces hémor- – abstention de tout toucher vaginal ;
ragies sont souvent bénignes et surviennent souvent – injection de gammaglobulines anti-D en cas de Rhésus
après un examen gynécologique ou un rapport sexuel. négatif ;

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TABLEAU
Principales caractéristiques différenciant les hémorragies du 3e trimestre de grossesse

Douleurs Hypertonie Choc CIVD Écho Souffrance Mort


utérine fœtale périnatale (%)

Placenta 0 0 + ––– +++ + 5-10


prævia
HRP +++ +++ ++ ++ ± +++ 30-50
HRP : hématome rétroplacentaire ; CIVD : coagulation intravasculaire disséminée.

– surveillance fœtale : hauteur utérine, rythme cardiaque Dans 30 % des cas, aucune cause déclenchante n’est
fœtal 2 ou 3 fois par jour, biométries fœtales, score de retrouvée.
Manning ; Le diagnostic d’un hématome rétroplacentaire est avant
– test de Kleihauer (recherche d’une hémorragie fœtale) ; tout clinique. Il s’agit d’une douleur abdominale brutale
– maturation pulmonaire si le terme est inférieur à en coup de poignard siégeant au niveau de l’utérus et
34 semaines : 12 mg de bétaméthasone en intramuscu- irradiant en arrière.
laire, 2 injections à 24 h d’intervalle, à répéter toutes La douleur est permanente. Elle s’accompagne de sang
les semaines, 4 cures au maximum. noir peu abondant.
Ces mesures permettent le plus souvent d’attendre Les autres signes sont inconstants mais évocateurs :
37 semaines d’aménorrhée, terme auquel la grossesse nausées, vomissements, signes de prééclampsie.
peut être interrompue le plus souvent par césarienne. Parfois, un état de choc plus ou moins marqué est noté.
Quelquefois, la césarienne peut être imposée avant ce Quelquefois, l’hématome rétroplacentaire est minime et
terme devant toute hémorragie grave persistante ou se traduit par des signes de souffrance fœtale ou une
devant une hémorragie fœtale (test de Kleihauer positif) menace d’accouchement prématuré chez une patiente
ou devant toute souffrance fœtale aiguë. Dans les stades présentant une prééclampsie.
I et II, l’accouchement peut se faire par voie naturelle en À l’examen obstétrical, il peut y avoir du sang noir
dehors de toute hémorragie. venant de la cavité utérine incoagulable, une hauteur
Pronostic : la mortalité maternelle est quasi nulle ; utérine augmentée, un utérus hypercontractile (contrac-
risque infectieux (endométrite) et thrombo-embolique. tion utérine sans relâchement) : utérus de « bois ».
La mortalité fœtale est de 5 à 10 % en rapport avec : la L’échographie confirme le diagnostic, participe au bilan,
prématurité ; l’anémie fœtale ; l’hypotrophie. recherche la vitalité fœtale. Elle permet aussi de faire le
• L’hématome rétroplacentaire est un décollement diagnostic différentiel d’avec le placenta prævia.
prématuré d’un placenta normalement inséré. L’image caractéristique d’hématome est une zone linéaire
Il résulte d’une désinsertion accidentelle de tout ou bien limitée, vide d’écho.
d’une partie du placenta avant l’accouchement avec Ce diagnostic n’est pas toujours facile et l’absence
formation d’un hématome plus ou moins volumineux. d’image évocatrice n’exclut pas le diagnostic, d’où l’im-
Ce décollement va entraîner la constitution d’une portance de la clinique et du contexte.
hémorragie qui ne s’extériorise pas le plus souvent, Évolution, traitement, pronostic : l’hématome rétro-
s’épanchant entre placenta et utérus. placentaire constitue une urgence. Le traitement doit
Cette zone de décollement empêche les échanges vascu- être rapidement mis en route après évaluation du
laires entre la mère et le fœtus et est responsable de la retentissement fœtal et maternel.
souffrance et du décès fœtal. Le retentissement fœtal est évalué par le monitorage du
Ce caillot est responsable du passage dans la circulation rythme cardiaque fœtal ; le plus souvent, la mort fœtale
maternelle de thromboplastines déciduales et de facteurs s’est déjà produite et on ne retrouve pas de bruit du cœur
de coagulation activés qui sont responsables de la coa- fœtal ; dans certains cas, le rythme cardiaque fœtal
gulation intravasculaire disséminée (CIVD). montre des signes de souffrance, représentés par un
L’hématome rétroplacentaire doit être distingué de tracé non réactif, aplati avec surtout apparition de
l’hématome décidual marginal qui correspond à la déchi- décélération du rythme cardiaque fœtal et une hypercon-
rure d’une veine utéro-placentaire marginale créant un tractilité utérine, soit une hypertonie sans relâchement
hématome qui décolle le bord latéral du placenta. entre les contractions, soit une hypercinésie de fréquence
L’hématome rétroplacentaire complique moins de 1 % et (ou) d’intensité.
des grossesses, 0,25 à 0,5 % selon les séries. Dans près Globalement, la mortalité périnatale dans l’hématome
de la moitié des cas, il survient chez des patientes ayant rétroplacentaire est entre 30 et 50 %.
une hypertension artérielle ou une prééclampsie qui est Le retentissement maternel est apprécié par la recherche
à l’origine d’un infarctus placentaire localisé avec sai- d’un état de choc par la surveillance de la pression arté-
gnement en regard de celui-ci. rielle, du pouls, de la diurèse ; recherche de protéinurie ;
Un traumatisme ou un choc abdominal peut être aussi à numération, formule sanguine, plaquettes ; taux de pro-
l’origine d’un hématome rétroplacentaire. D’autres fac- thrombine ; temps de céphaline activé ; fibrinogène ;
teurs favorisants ont été décrits (tabac, multiparité, groupe sanguin, Rhésus ; recherche d’agglutinines
consommation de cocaïne). irrégulières ; acide urique.

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HÉMORRAGIE DU TROISIÈME TRIMESTRE DE GROSSESSE

Le risque maternel est lié à l’importance de l’hématome sans modification de l’état maternel mais avec une
d’une part et à l’apparition des troubles de la coagulation souffrance fœtale immédiate. Elle doit être distinguée de
à type de coagulation intravasculaire disséminée d’autre la rupture d’un sinus marginal, rupture survenant sur
part. La mortalité maternelle est estimée entre 1 et 3 %. un placenta bas inséré et, dans ce cas, le saignement
La prise en charge impose une réanimation avec rem- est d’origine maternelle et ne s’accompagne pas de
plissage vasculaire de macromolécules et de transfusions; souffrance fœtale.
la correction des troubles de la coagulation sanguine ;
l’évacuation de l’utérus : Hématome décidual marginal
– si l’enfant est vivant avec signe de souffrance, une (rupture du sinus marginal)
césarienne doit être pratiquée ;
– si l’hématome rétroplacentaire a entraîné la mort du Le saignement est rarement abondant et rouge, plus
fœtus, il faut s’efforcer d’obtenir l’accouchement par souvent noirâtre, peu abondant, signant l’évacuation
les voies naturelles. secondaire de ce décollement partiel du placenta.
Après l’accouchement par voie basse ou par césarienne, Le diagnostic se fait à l’échographie, recherchant une
la réanimation maternelle doit être poursuivie jusqu’à la collection sanguine et un décollement très partiel
normalisation des troubles de la coagulation et de la du placenta, plus souvent au niveau du pôle inférieur.
fonction rénale. L’hématome est de bon pronostic, sans retentissement
Lors d’une grossesse ultérieure, une surveillance inten- maternel, ni fœtal notable, étant donné que la zone de
sive s’impose en raison du risque de récidive de l’héma- décollement est vraiment minime : il nécessite parfois
tome rétroplacentaire. Ce risque est diminué avec l’utili- l’hospitalisation lorsque le saignement est en cours et
sation de l’aspirine à la dose de 100 mg/j à partir de une tocolyse qui permettra de le minimiser. Parfois, il
12 semaines d’aménorrhée. entraîne une anémie chez la mère, si le saignement est
persistant.

Autres causes d’hémorragie Causes cervicales


Ces causes sont constituées par : un polype, un ectro-
Rupture utérine pion, un cancer du col. ■
La rupture de l’utérus en dehors du travail est un acci-
dent exceptionnel. La clinique est dominée par des dou- POUR APPROFONDIR
leurs utérines vives, un état de choc. Le saignement
extériorisé est inconstant en général et souvent minime. Le placenta prævia et l’hématome rétroplacentaire constituent les
La palpation de l’abdomen met en évidence une défense 2 principales causes de l’hémorragie du 3e trimestre.
et l’on peut, dans certains cas, palper le fœtus directe- Le placenta prævia survient surtout après 28 semaines d’aménorrhée
ment sous la paroi abdominale. et serait dû à la formation du segment inférieur qui entraînerait la
rupture des sinus veineux. L’échographie et une prise en charge rapide
La rupture utérine survient le plus souvent sur un utérus et adaptée ont permis de diminuer de façon importante la mortalité
cicatriciel (antécédent de myomectomie, de césarienne et la morbidité maternelles et néonatales.
ou d’hystéroplastie) et, plus exceptionnellement, lors L’hématome rétroplacentaire survient, dans près de la moitié des cas,
d’un traumatisme soit direct, soit indirect et la rupture dans un contexte particulier qui est la prééclampsie.
siège alors sur la face postérieure de l’utérus. La physiopathologie de l’hématome rétroplacentaire est maintenant
bien connue mais la physiopathologie de la prééclampsie n’est pas
Le fœtus meurt habituellement lors de la rupture complètement élucidée.
utérine et le traitement est la laparotomie afin d’assurer La mortalité périnatale est assez importante.
l’hémostase. La mortalité maternelle est liée aux troubles de la coagulation.
La rupture d’une cicatrice de césarienne lors d’un L’aspirine semble donner de bons résultats pour diminuer les risques
essai d’accouchement par voie basse chez une femme de récidives.
antérieurement césarisée est moins exceptionnelle. Elle
se traduit classiquement par une douleur, un saignement Points Forts à retenir
de sang rouge, une modification de la dynamique
utérine et une souffrance fœtale. La symptomatologie • L’hémorragie du 3e trimestre est souvent due
est rarement complète et c’est souvent sur des signes à une cause bénigne en dehors du placenta
incomplets que le diagnostic doit être évoqué. prævia et de l’hématome rétroplacentaire.
• Le diagnostic du placenta prævia est
Hémorragie de Benkiser échographique. Le pronostic maternel est
C’est une hémorragie fœtale par rupture d’un ou plusieurs conditionné par l’importance de l’hémorragie.
vaisseaux ombilicaux insérés sur les membranes. Elle • Un hématome rétroplacentaire est de diagnostic
survient lors de la rupture spontanée ou artificielle de la avant tout clinique. Le pronostic fœtal est
poche des eaux. Elle complique 1 grossesse sur 3 000 à sombre. Le pronostic maternel est conditionné
5 000. Le risque fœtal est majeur avec une mortalité de par le choc hypovolémique et les troubles
50 à 100 %. Cette hémorragie se manifeste par un de la coagulation.
saignement indolore lors de la rupture des membranes,

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