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A5
Adénopathies médiastinales
et tumeurs médiastinales
Orientation diagnostique
PR Jean TRÉDANIEL
Unité de cancérologie thoracique, hôpital Saint-Louis, 75010 Paris.
Circonstances de découverte
Limites anatomiques Schématiquement, la mise en évidence d’une tumeur
et topographie du médiastin médiastinale peut se faire dans 3 circonstances différentes.
Échographie
Moyens du diagnostic
L’échographie n’est qu’une technique d’appoint dans
l’exploration du thorax, compte tenu du caractère ané-
Radiographie du thorax de face chogène du poumon, mais elle peut apporter des infor-
et de profil mations sur le caractère solide ou kystique d’une lésion
La radiographie thoracique standard demeure l’examen médiastinale lorsque celle-ci est accessible à la sonde
de base, toujours indispensable pour l’étude de toute d’exploration.
anomalie thoracique. Les tumeurs du médiastin se tra-
duisent radiologiquement par un syndrome médiastinal, Tomographie par émission
c’est-à-dire la présence d’une opacité se raccordant en de positons (PET-scan)
pente douce au médiastin sur l’incidence tangentielle à
l’anomalie. De l’air peut être visible lorsque la masse est La principale limite des méthodes d’imagerie est leur
infectée ou en communication avec l’arbre trachéo- absence de spécificité. Leur sensibilité permet de détecter
bronchique ou l’œsophage. Le signe cervico-thoracique de petites masses invisibles sur le cliché simple mais
et le signe thoraco-abdominal, ainsi que l’analyse des leur spécificité n’est que de l’ordre de 60 % : un ganglion
lignes du médiastin permettent, sur le cliché de face, de de taille normale peut être envahi par une tumeur et, à
préciser la topographie de la lésion dans le médiastin. l’inverse, un volumineux ganglion peut n’être que le
siège d’un processus inflammatoire banal.
Tomodensitométrie Le PET-scan est une technique dont le principe repose
sur l’injection de 18-fluorodéoxyglucose qui se fixe sur
La tomodensitométrie représente actuellement la les zones métaboliquement actives et donc préférentiel-
meilleure technique d’exploration des masses médiastinales. lement sur les tissus tumoraux. Sa sensibilité et sa spéci-
Elle bénéficie d’une excellente sensibilité, permettant de ficité seraient proches de 90 %.
détecter de petites lésions, non visibles sur les clichés Il serait particulièrement indiqué dans le bilan préopéra-
simples. Elle autorise un diagnostic topographique précis toire des cancers bronchiques afin de préciser au mieux
en montrant le siège de la lésion, son extension et ses le degré d’extension médiastinale (mise en évidence
rapports avec les organes de voisinage, ainsi que la d’adénopathies fixantes).
mesure des lésions (dont la répétition permet ensuite
trachée qui est rétrécie et déviée ; la présence de calcifi- 5. Tumeurs de l’angle cardio-phrénique
cations (visibles dans un tiers des cas). antérieur
Les goitres médiastinaux sont habituellement latents,
plus rarement reconnus à l’occasion de signes de com- Il s’agit essentiellement des kystes pleuro-péricardiques,
pression, surtout marqués lorsque le goitre est haut qui sont des formations médiastinales bénignes et relati-
situé, enclavé dans le défilé cervico-thoracique. vement fréquentes. Les kystes pleuro-péricardiques sont
Il faut citer la possibilité d’adénomes parathyroïdiens presque toujours des découvertes radiologiques systé-
ectopiques. matiques, se traduisant par une image d’allure tumorale,
arrondie, de contour régulier, siégeant dans l’angle cardio-
4. Tumeurs germinales du médiastin diaphragmatique antérieur au contact de l’ombre cardiaque.
• Les dysembryomes homoplastiques sont des hamar- L’examen en tomodensitométrie permet le diagnostic
tomes (assemblage désordonné de tissus identiques à avec une quasi-certitude (la densité est proche de celle
ceux de l’organe normalement situé dans la région de l’eau).
considérée). Il s’agit de lésions bénignes, classées selon Les lipomes et masses graisseuses sont également très
la structure tissulaire aux dépens de laquelle elles se fréquents, pouvant donner une opacité volumineuse de
développent : les kystes bronchogéniques sont les plus l’angle cardio-phrénique antérieur ; la tomodensitométrie
fréquents (étudiés au chapitre du médiastin moyen) ; les en permet le diagnostic.
kystes para-œsophagiens ; les kystes pleuro-péricardiques ;
les lymphangiomes kystiques ; les hémangiomes kys-
tiques ; et d’exceptionnels kystes méningés. Tumeurs du médiastin moyen
• Les dysembryomes hétéroplastiques sont des tumeurs
germinales primitives du médiastin, qui siègent en prio-
1. Adénopathies médiastinales bénignes
rité à l’étage moyen du médiastin antérieur. Au contraire Le médiastin moyen est le territoire électif du dévelop-
des précédents, ce sont des tumeurs constituées d’éléments pement des adénopathies médiastinales bénignes.
tissulaires n’ayant pas d’homologues locaux. Ces • Adénopathies de la sarcoïdose : la forme médiastinale
tumeurs sont histologiquement identiques aux tumeurs isolée est habituellement latente, et c’est un examen
germinales du testicule, bien que leur pronostic soit plus radiographique systématique qui révèle la présence
sombre en raison d’une révélation clinique habituellement d’adénopathies hilaires souvent volumineuses, bilatérales
plus tardive. La pratique conduit à séparer les tératomes et symétriques, séparées du médiastin par un espace
matures des tumeurs germinales malignes du médiastin, clair réalisant l’aspect classique du « lymphome hilaire
où l’on distingue les séminomes et les tumeurs germi- bilatéral ». Il s’y associe souvent des adénopathies latéro-
nales non séminomateuses (TGNS, également appelées trachéales droites. Le diagnostic repose sur l’examen
dysembryomes malins). histologique des biopsies bronchiques révélant la pré-
Les tumeurs germinales non séminomateuses compren- sence des granulomes épithélioïdes et gigantocellulaires
nent elles-mêmes : les carcinomes embryonnaires, les sans nécrose caséeuse.
tumeurs d’origine vitelline ou tumeurs du sinus endo- • Adénopathies de cause infectieuse : elles représentent
dermique qui sont marquées par l’α-fœtoprotéine une cause classique d’atteinte ganglionnaire médiastinale :
(AFP) ; et, enfin, les tumeurs trophoblastiques ou chorio- – la primo-infection tuberculeuse a longtemps été la
carcinomes qui sont marquées par la sous-unité β de cause la plus fréquente ; les adénopathies siègent dans
l’hormone gonadotrophine chorionique (β-hCG). les zones interbronchiques ou latérotrachéales, et
Ces tumeurs germinales malignes de siège médiastinal sont parfois associées à un trouble de ventilation
sont rares par rapport à leurs homologues gonadiques segmentaire ; elles peuvent être bilatérales et volu-
(1 à 3 % des cas) ; la proportion respective des sémi- mineuses, notamment chez l’adulte de race noire ; les
nomes et des tumeurs germinales non séminomateuses adénopathies médiastinales isolées sont plus rares
est habituellement de 1/2. En fait, les tumeurs à plusieurs dans la tuberculose « commune » ;
composantes histologiques sont fréquentes et toutes les – les adénopathies inflammatoires ou infectieuses non
associations de tissus entre eux sont possibles. tuberculeuses posent un problème fréquent dans le
AFP et β-hCG doivent être demandés en urgence devant bilan d’extension préopératoire d’un cancer du
toute tumeur agressive du médiastin antérieur, a fortiori poumon, que devrait aider à résoudre le PET-scan.
chez un sujet jeune : en l’absence d’hépatome, la présence • Adénopathies de la silicose : elles peuvent être évo-
d’un taux élevé d’AFP traduit la présence d’une compo- catrices, en coquille d’œuf. Le contexte clinique et
sante vitelline ; celle d’un taux élevé de β-hCG d’une radiographique permet le diagnostic.
tumeur trophoblastique (choriocarcinome). Le diagnostic
de tumeur germinale non séminomateuse peut être porté 2. Adénopathies médiastinales malignes
sur la seule base d’un taux très élevé de l’un ou l’autre Elles peuvent aussi (et classiquement) siéger au niveau
de ces marqueurs, et le traitement immédiatement débuté. du médiastin moyen.
Cependant, il est préférable, chaque fois que possible et Il faut y associer les adénopathies de la leucémie lym-
à condition de ne pas retarder le traitement, d’obtenir phoïde chronique, du myélome ou de la maladie de
une confirmation histologique. Waldenström.