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Stomatologie

B 209

Traumatismes de la face
Diagnostic lésionnel, complications précoces
Pr Jean-François COMPÈRE, Dr Hervé BENATEAU
Stomatologie, chirurgie maxillo-faciale, chirurgie plastique et reconstructive, CHU, 14033 Caen cedex, faculté de médecine de Caen

Points Forts à comprendre • Les modalités du traumatisme :


– circonstances de survenue : agression, accident sur la voie
publique, accident du travail, domestique, de sport, mor-
• Les traumatismes de la face sont d’une grande sure...
diversité : ils peuvent toucher les parties molles, les – point d’impact : latéro- ou centro-facial ;
dents, les articulations temporo-mandibulaires, le – direction etintensité du choc ;
squelette osseux facial, de manière isolée ou bien • L’existence de signes fonctionnels :
en association. Dans les traumatismes simples – douleur spontanée ou provoquée ;
isolés, le diagnostic est relativement facile et – sensation de craquement lors du choc ;
s’appuie sur la clinique principalement, confirmé – gênes fonctionnelles : manducatrice (limitation d’ouver-
par des explorations radiographiques simples. ture de bouche, déplacement dentaire, perte de dent, mobi-
Dans les traumatismes graves complexes associant lités dentaires, désadaptation de prothèses dentaires, diffi-
des lésions faciales multiples, la clinique garde son cultés de déglutition...) ; visuelle (modification de l’acuité
rôle prépondérant et permet d’orienter les visuelle, diplopie) ; respiratoire nasale (obstruction nasale
investigations complémentaires (imagerie, examen uni- ou bilatérale partielle ou complète, épistaxis).
de spécialistes : ophtalmologistes,
neurochirurgiens, ORL), et de dépister
les complications fonctionnelles. Examen clinique
• La symptomatologie clinique et radiologique
se déduit à partir de connaissances anatomiques 1. Examen de la face
élémentaires incontournables. • L’inspection (de face, de profil, en vues plongeantes infé-
• Les complications fonctionnelles, de loin les plus rieure et supérieure), recherche :
graves, sont la conséquence le plus souvent – une lésion du revêtement cutané au point d’impact (plaie,
de compression par une esquille osseuse ecchymose, hématome), des corps étrangers (fragments de
ou un fragment osseux déplacé et sont alors pare-brise, débris telluriques, graviers, goudrons) ;
d’installation précoce voire immédiate ; ou bien – un œdème localisé (paupières, lèvres, nez, pommettes)
par un œdème ou un hématome et sont ou généralisé à toute la face (faciès lunaire) ;
d’installation progressive. C’est insister sur – une hémorragie extériorisée par un orifice (stomatorra-
la nécessité des examens cliniques, répétés et datés, gie, épistaxis, otorragie), par une plaie en distinguant un
de même pour les investigations radiographiques. saignement artériel d’un saignement veineux : son hémo-
stase sera assurée sans tarder par compression ou clampage
du vaisseau ;
– une déformation, un enfoncement du relief, une asymé-
trie du visage, en faisant la part de ce qui revient à l’œdème
et par comparaison avec des photos récentes, si possible.
• La palpation des reliefs osseux (bilatérale et compara-
Examen d’un traumatisme de la face tive, complète, de haut en bas, en finissant par la zone trau-
matisée) recherche :
– des signes directs de fracture ; déplacement osseux, mobi-
Interrogatoire
lité anormale, douleur exquise ;
Après avoir éliminé une urgence vitale ou l’avoir traitée – parfois, un emphysème sous-cutané ou conjonctival qui
(libération des voies aériennes supérieures, maintien de la signe la fracture d’une paroi d’une cavité aérienne (sinus
filière respiratoire et fonctions hémodynamiques restau- maxillaire, labyrinthe ethmoïdal, sinus frontal).
rées et contrôlées) ; après s’être assuré que le traumatisme
de la face est isolé, et non associé notamment à un autre
2. Examens endocavitaires
traumatisme du crâne et (ou) du rachis cervical qui relé-
guerait l’urgence faciale au second plan, l’interrogatoire • Les fosses nasales sont examinées par rhinoscopie anté-
fait préciser (par l’entourage si le patient n’est pas en rieure après évacuation par mouchage doux des caillots de
mesure de le faire lui-même) : sang et pour apprécier : la perméabilité des fosses nasales ;

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TRAUMATISMES DE LA FACE

l’existence de plaies muqueuses ; les déformations ou 3. Examen radiographique


déplacements de la cloison avec parfois extériorisation du Orienté par les données cliniques, comporte :
cartilage septal fracturé ; l’existence d’une rhinorrhée.
• En bouche sont recherchées : 1. Incidences standard
– des lésions muqueuses : ecchymose, hématome, plaie
(langue, palais, voile, gencive, vestibule buccal...) ; Pratiquées après avoir éliminé une lésion du rachis cervi-
– des lésions osseuses par la palpation ; à la mandibule : cal :
déformation, mobilité anormale avec plaie ; au maxillaire : – crâne de face et de profil pour éliminer une fracture asso-
perte de l’arrondi harmonieux du cintre maxillo-zygoma- ciée de la voûte, objectiver une éventuelle pneumo-encé-
tique fracturé « en coquille d’œuf », avec esquilles osseuses phalie, apprécier sur le profil, l’état des parois des sinus
mobiles, douleur exquise en regard, maxillaire mobile déso- frontaux et les ptérygoïdes ;
lidarisé du reste du massif facial ; – incidences pour explorer le massif facial, de face : Blon-
– des lésions dentaires : mobilité, fracture ou perte den- deau, Waters, Paoli, Louisette (2 parmi ces incidences sont
taire ; suffisantes) ;
– une modification de l’articulé dentaire en se référant aux – incidences pour étudier la mandibule : mandibule défi-
critères d’arcade, d’alignement et d’engrènements incisif, lée, face basse bouche ouverte centrée sur la mandibule, et
canin et molaire, et aux éventuelles facettes d’usure den- surtout orthopantomogramme (panoramique), cliché-roi
taire ; pour la mandibule, mais pas toujours réalisable en urgence
• des écoulements déglutis : épistaxis, stomatorragie, rhi- (clichés pris en position assise).
norrhée cérébro-spinale, Très souvent, ces clichés sont suffisants en cas de fracture
• des corps étrangers : dent luxée ou fracturée, fragment de simple isolée de la face telle qu’une fracture zygomato-
prothèse, projectile (plombs, balle...). maxillaire, une fracture occluso-faciale de Lefort I, une
fracture de mandibule.
3. Examen des fonctions
Ces examens seront répétés car l’altération de certaines
fonctions peut s’installer d’emblée mais parfois aussi de
manière progressive. Les résultats datés seront consignés
dans le dossier.
• Examen de la manducation : il apprécie les mouvements
des articulations temporo-mandibulaires et l’occlusion den-
taire, la présence d’un trismus, les possibilités de morsure,
de mastication et de déglutition.
• Examen ophtalmologique :
– acuité visuelle ;
– état de la pupille, étude des réflexes photomoteurs direct
et consensuel ;
1
– recherche de diplopie statique (par exophtalmie ou Examens radiologiques.
énophtalmie) ou dynamique (d’origine soit mécanique soit Trois incidences standard pour explorer le massif facial.
neurologique) en s’aidant du test de Lancaster, et au besoin
d’un test de duction ;
– fonction palpébrale : dystopie canthale médiale ou
externe, ptosis ; 2. Incidences spécifiques de complément
– fonction lacrymale : larmoiement, perméabilité des voies Demandées selon les circonstances :
lacrymales...
– os propres du nez de profil ;
• Examen neurochirurgical : recherche d’une anosmie,
d’une pneumencéphalie, d’une rhinorrhée cérébro-spinale – incidence axiale dégageant la ligne du plus grand contour
en rapport avec une brèche dure-mérienne. de la face pour apprécier le recul d’un os zygomatique et
l’état du processus temporal de l’os zygomatique ;
• Examen des voies respiratoires hautes, pour évaluer une
gêne respiratoire par obstruction nasale, rhino- ou oropha- – clichés stomatologiques :
• occlusal : maxillaire (il renseigne sur l’état de l’os alvéo-
ryngée (caillots, hématome, chute de la base de la langue
vers l’arrière, corps étranger, prothèse dentaire). laire) mandibulaire (pour préciser les corticales interne et
• Examen de la sensibilité : externe)
• rétro-alvéolaires pour étudier les dents, préciser l’état des
– V1 : sensibilité cornéenne et sensibilité cutanée (nez,
front, paupière) ; racines et leur rapport avec l’os alvéolaire ;
– V2 : sensibilité cutanée (nez, joue, lèvre supérieure), – clichés à la recherche de corps étranger dans les parties
muqueuse (gencive maxillaire) et dentaire ; molles superficielles.
– V3 : sensibilité cutanée (lèvre inférieure et menton), – clichés avec opacification des voies lacrymales, du canal
muqueuse et dentaire mandibulaires. parotidien selon les cas.

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Stomatologie

3. Coupes scanographiques
Demandées :
– en cas de doute persistant sur une fracture malgré les cli-
chés standard ou pour un fracas complexe ;
– par opportunité lorsqu’un scanner est effectué pour une
raison neurochirurgicale en suggérant au radiologue de réa-
liser quelques coupes sur le massif facial.
Les incidences coronales sont idéales pour étudier les frac-
tures occluso-faciales, les orbites (paroi et contenu), la base
du crâne. Les incidences axiales sont incontournables dans
l’analyse du complexe naso-ethmoïdo-maxillo-fronto-orbi-
taire et particulièrement des labyrinthes ethmoïdaux et du
canal optique.
Pour la mandibule, le scanner n’a d’intérêt que pour les
fractures du condyle. 2
Traumatisme des parties molles.
Plaies de la paupière supérieure gauche et sous-mandibulaire
droite compliquée de paralysie faciale inférieure par section du
Traumatismes des parties molles rameau mentonnier du VII.
1. Contusions de la face
• Elles se manifestent par une douleur, un œdème, par- amputation partielle ou totale d’une région (nez, oreille,
fois une ecchymose, au point d’impact du traumatisme : lèvre, paupière, cuir chevelu) ;
lèvres, nez, paupières, joues. Ces contusions peuvent entraî- – brûlures : électriques (lèvre, langue) apanage du jeune
ner une certaine impotence fonctionnelle avec aspect figé enfant ou thermiques ; elles sont à l’origine des pires rétrac-
du visage, elles sont généralement sans lendemain. tions sur les orifices naturels.
• Des complications parfois s’observent : • Plaies associées :
– un trismus antalgique en cas de meurtrissure des muscles – musculaires : orbiculaires, peaucier de la face ;
masticateurs qui prolonge l’évolution spontanément favo- – vasculaires : vaisseaux faciaux, temporaux superficiels ;
rable ; une plaie du voile du palais très latéralisée doit faire redou-
– un hématome (joue, paupière, lèvre, pavillon d’oreille, ter une lésion de la carotide interne ;
intramusculaire) qu’il est parfois nécessaire d’évacuer ; – nerveuses : paralysie faciale, non tant totale par section
– une modification de la sensibilité cutanée par contusion du tronc que partielle par section d’une des branches de
du V 1 ou V 2. division ;
2. Plaies – salivaires : du parenchyme parotidien ou du canal paro-
tidien, souvent concomitantes d’une plaie du nerf facial ;
• Les plaies muqueuses en bouche s’observent surtout chez – des voies lacrymales dans les plaies de paupière para-
l’enfant, parfois isolément (gencive, palais dur), souvent nasales et juxtacanthales internes.
associées à des plaies musculaires : langue, voile du palais,
généralement dues à des objets (crayon, sucette...) tenus
en bouche. Une sialorrhée réactionnelle est habituelle.
• Les plaies des orifices naturels (lèvres, paupières,
Traumatismes dentaires
narines) : de la plaie superficielle uniquement cutanée ou 1. Contusion dentaire
uniquement muqueuse à la plaie transfixiante imposant un
repérage et une réparation particulièrement attentifs de tous Douleurs dentaires post-traumatiques spontanées, provo-
les plans (cutané, musculaire, cartilagineux, muqueux), leur quées ou exacerbées par la morsure, le froid, pouvant per-
gravité tient à leur fâcheuse tendance à cicatriser en entraî- sister plusieurs heures voire plusieurs jours, sans anoma-
nant des rétractions orificielles. lie ni clinique ni radiographique. La surveillance de la
• Les plaies cutanées de la joue : tantôt superficielles et vitalité dentaire (par les tests thermiques) s’impose.
franches, tantôt pénétrantes et compliquées, elles imposent
de s’assurer de l’intégrité des organes nobles sous-jacents : 2. Luxation alvéolo-dentaire
nerf facial, canal parotidien, vaisseaux faciaux. • Complète : la dent complètement expulsée de son alvéole,
à condition d’être entière et d’un geste précoce sera réim-
3. Complications précoces des plaies plantée.
• Complications liées aux particularités de la plaie elle- • Incomplète : dent mobile, douloureuse, légèrement sor-
même : tie de son alvéole avec saignement au collet de la dent ; une
– plaie souillée : morsure, corps étranger (débris tellu- radiographie rétro-alvéolaire confirme le diagnostic devant
riques, verre...) ; l’absence de fracture dentaire et « l’élargissement du liga-
– plaies de ripage, parfois étendues et tatouées de goudron ; ment ». Une contention est habituellement nécessaire. La
– plaie dilacérée avec ou sans perte de substance, voire surveillance de la vitalité dentaire est de rigueur.

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TRAUMATISMES DE LA FACE

3. Fracture dentaire – une impotence fonctionnelle : impossibilité de fermer la


• Fracture de la couronne avec ou sans exposition pul- bouche (blocage bouche ouverte) ;
paire. La dent est douloureuse surtout quand la pulpe est – une vacuité de la fosse mandibulaire juste en avant du
exposée. tragus, déshabitée par le condyle mandibulaire luxé en
• Fracture radiculaire : elle est suspectée devant une dou- avant ;
leur dentaire exagérée par la morsure, une mobilité den- – une absence de contact dentaire ;
taire. Un cliché rétro-alvéolaire précise l’emplacement du – des douleurs intenses de l’articulation en relation avec
trait (tiers apical, tiers cervical). l’élongation ligamentaire.
Ces douleurs cèdent immédiatement après la manœuvre de
4. Complications précoces réduction de Nélaton.
• L’ingestion accidentelle d’une dent, sans conséquence, Selon le contexte traumatique, un cliché panoramique (à
ne justifie pas de suivre sa progression dans le tube diges- défaut une mandibule défilée) immédiatement suivi d’une
tif par des radiographies répétées. manœuvre de Nélaton se justifierait pour éliminer une frac-
ture condylienne associée.
• L’inhalation bronchique (bronche souche droite) d’une
dent luxée ou d’un fragment (parfois radiotransparent) de 4. Complications précoces
couronne ou de prothèse requiert en revanche une endo-
scopie bronchique à visée diagnostique et thérapeutique. La principale complication serait de méconnaître ou de
• Une prothèse mobile ou un gros fragment de prothèse sous-estimer ces lésions, qu’il s’agisse des lésions disco-
mobile peut obstruer les voies respiratoires hautes (oro- ligamentaires à la suite d’un traumatisme ou par « coup du
pharynx, pharyngo-larynx) et être à l’origine d’une détresse lapin » ou d’une luxation temporo-mandibulaire chez un
respiratoire. L’extraction de ce corps étranger, parfois fiché blessé comateux par exemple : la décompensation d’un
dans la muqueuse oro-pharyngée par un crochet, peut équilibre articulaire précaire sous forme d’un syndrome
s’avérer périlleuse et imposer une trachéotomie en urgence. algo-dysfonctionnel de l’appareil manducateur (SADAM)
est fréquente.

Traumatismes de l’articulation
temporo-mandibulaire (en dehors Fractures du squelette facial
des fractures du condyle)
Fractures de la mandibule
1. Contusion articulaire
Elle se manifeste par un gonflement pré-auriculaire, des 1. Fractures du condyle
douleurs spontanées ou aux mouvements de la mandibule, • Clinique :
une impotence fonctionnelle avec un trismus antalgique, – choc sur le menton bouche entrouverte ;
une difficulté à la propulsion et à la diduction mandibu- – plaie sous-mentonnière, très fréquente, occupant parfois
laires. La radiographie élimine une lésion osseuse et l’épan- le devant de la scène ;
chement sanguin intra-articulaire s’y manifeste par un élar- – douleur et tuméfaction pré-auriculaires du côté fracturé ;
gissement de l’interligne articulaire, et une propulsion du – impotence fonctionnelle mandibulaire : ouverture de
condyle mandibulaire vers l’avant. bouche et propulsion mandibulaire limitées avec déviation
du côté fracturé ;
2. Lésion disco-ligamentaire – articulé dentaire perturbé : béance triangulaire par contact
Tantôt il s’agit d’une lésion du disque : luxation ou frac- molaire prématuré du côté fracturé.
ture (bruits articulaires avec claquements, craquements, • Radiographie :
phénomènes de blocage). – panoramique, à défaut mandibule défilée, et scanner au
Tantôt, il s’agit d’étirement des ligaments comme dans les moindre doute, confirment la fracture et en précisent son
traumatismes par « coup du lapin ». siège :
Ces lésions s’accompagnent d’une impotence fonctionnelle • extra-articulaire : sous-condylienne avec bascule en avant

manducatrice. et en dedans du condyle et ascension de la branche mon-


Devant la persistance de la symptomatologie, un scanner tante ;
des articulations temporo-mandibulaires confirmera l’in- • articulaire : fracture capitale avec écrasement de la tête

tégrité des pièces osseuses et une IRM précisera la nature exposant l’articulation à l’ankylose, particulièrement
de l’atteinte discale. redoutable chez l’enfant, car à l’origine de trouble de la
croissance mandibulaire.
3. Luxation temporo-mandibulaire • Complications précoces : elles tiennent surtout à l’exis-
Uni- ou bilatérale, elle se produit à la suite d’un choc sur tence de certaines formes cliniques :
la symphyse mentonnière, alors que la bouche était entrou- – fracture des deux condyles ;
verte ou lors d’une intubation trachéale, de soins dentaires – fracture associée à une luxation antérieure de la tête du
ou d’un mouvement forcé (bâillement). Elle se manifeste condyle passée en avant du tubercule zygomatique anté-
par : rieur de l’os temporal ;

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– fracture du condyle associée à une fracture de l’os tym- thérapeutique est rendu plus délicat) ;
panal ; le tableau se complète d’une otorragie (qui dans ce – liées à la fracture : fracture ouverte à la peau, fracture man-
cas fait discuter une fracture du rocher, mais il n’y a pas dibulaire multiple (bi, voire trifocale) parfois comminutive
d’hémo-tympan, pas de surdité, pas de paralysie faciale, ou avec perte de substance osseuse (traumatisme balistique
pas de vertige) et d’une sténose du méat acoustique externe ; par arme à feu).
– pénétration intracrânienne du condyle ; Il s’agit alors de complications hémorragiques : hématome
– méconnaissance d’une fracture du condyle surtout chez du plancher de bouche ; de complications respiratoires, sus-
l’enfant qui est exposé à un arrêt de croissance mandibulaire ceptibles d’entraîner une détresse respiratoire haute par chute
en cas d’installation d’une ankylose temporo-mandibulaire. de la base de la langue dans l’oro-pharynx (fracture dépla-
cée des deux branches horizontales) ou par volumineux
2. Fractures de la portion dentée hématome du plancher de la bouche et de langue ; de com-
de la mandibule plications neurologiques : signe de Vincent avec anesthésie
• Clinique : labio-mentonnière (section ou compression du V3 dans le
canal mandibulaire ou à sa sortie au foramen mentonnier à
– choc sur la mandibule ;
hauteur de la première prémolaire).
– douleur, stomatorragie, sialorrhée et impotence fonc-
tionnelle avec trismus antalgique ; Fractures du massif facial
– modification de l’articulé dentaire par chevauchement,
1. Fractures latéro-faciales
(fracture zygomato-maxillaire)
• Clinique : après un choc sur la pommette, parfois suivi
d’une épistaxis unilatérale, sont retrouvés :
– un effacement de la pommette avec élargissement de
l’hémiface traumatisée ;
– une hémorragie sous-conjonctivale externe en flam-
mèche.
La palpation perçoit :
– un décalage en marche d’escalier sur le rebord orbitaire
inférieur et déclenche une douleur exquise ;
– en bouche, une rupture de l’arrondi harmonieux du cintre
3 zygomato-maxillaire fracturé en « coquille d’œuf » avec
Fracture de mandibule à trait unique. Localisations les plus douleur exquise en regard ;
fréquentes du trait.
– parfois, une mobilité nette du corps du zygoma, un
emphysème sous-cutané de la paupière inférieure.
angulation ou décalage des fragments dentés dont le dépla- • Radiographie : deux incidences standard (Blondeau,
cement résulte de l’action combinée des muscles abais- Paoli ou Louisette), suffisent habituellement à confirmer
seurs et élévateurs de la mandibule ; le diagnostic devant :
– mobilité osseuse anormale avec plaie muqueuse entre les – des signes directs de fracture : décalage osseux sur la
deux dents bordant le foyer de fracture ; margelle infra-orbitaire, souvent à hauteur du foramen
– signe de Vincent (anesthésie dans le territoire labio-men- infra-orbitaire, rupture et irrégularité du cintre zygomato-
tonnier du V3) pour les fractures très déplacées intéressant maxillaire, diastasis de la suture zygomato-frontale trop
le canal mandibulaire. bien visible voire luxation nette ;
• Radiographie : panoramique et clichés occlusaux appor- – des signes indirects : asymétrie de forme des contours
tent les meilleurs renseignements, à défaut mandibule défi- orbitaires, opacité du sinus maxillaire due à un hémo-sinus.
lée et face basse bouche ouverte. Le scanner n’est nécessaire qu’en cas de fracture compli-
Ils confirment la fracture, en précisent son siège (symphyse, quée.
corps, angle), les caractéristiques du trait (direction du • Complications précoces : l’ouverture à la peau, rare,
biseau, fracture en aile de papillon, fracture détachant un répond souvent à des circonstances de survenue particu-
troisième fragment), sa situation par rapport au canal man- lières (corne de vache, sabot de cheval) et sont souvent
dibulaire et au nerf alvéolaire inférieur (V3). souillées.
Ils renseignent sur l’état de la denture où l’on fera soi- Les complications neuro-sensitives sont à type d’hypo- ou
gneusement la part de ce qui revient à l’état antérieur et du anesthésie dans les territoires cutanés (nez, lèvre supé-
traumatisme (incidences thérapeutique et médico-légale rieure, joue), muqueux (gencive) et dentaire du V2 et tra-
pour l’indemnisation du dommage corporel). duisent la souffrance du nerf ou de l’une de ses branches
• Complications précoces : elles peuvent être : par compression, étirement ou section.
– liées au terrain : qu’il s’agisse d’un enfant (présence des Ces complications ophtalmologiques nécessitent un exa-
germes des dents définitives), d’un sujet édenté, ou pré- men par un spécialiste ophtalmologiste, avec un test de
sentant un mauvais état dentaire et parodontal, un kyste Lancaster et des coupes scanographiques.
mandibulaire (dans chacune de ces circonstances, le geste Ces complications s’observent lors de déplacements impor-

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TRAUMATISMES DE LA FACE

tants ou lorsque des traits irradient vers l’apex orbitaire. Il


s’agit de :
– trouble de la statique oculaire : énophtalmie plus souvent
qu’exophtalmie (par modification du volume orbitaire sous
l’effet du déplacement osseux), avec chute de la ligne bipu-
pillaire du côté fracturé ; il se traduit par une diplopie, pré-
cisée par le test de Lancaster ;
– trouble de la dynamique oculaire : de nature mécanique,
limitation dans l’élévation du globe oculaire (test de duc-
4 tion) par incarcération du muscle droit inférieur dans le
Fracture latéro-faciale : fracture zygomato-maxillaire.
foyer de fracture du plancher d’orbite bien mise en évi-
dence sur le scanner ; soit de nature neurologique, s’ob-
serve dans les fractures irradiées à l’apex orbitaire : impor-
tant œdème palpébral avec ophtalmoplégie partielle ou
totale par atteinte à la fois des III-IV-VI constituant alors
le syndrome de la fissure orbitaire supérieure.
Exceptionnel dans ce type de fracture mais toujours à éli-
miner : un syndrome de section physiologique du nerf
optique.

2. Fractures centro-faciales
5
Fracture centro-faciale : fracture du CNEMFO.
• Fractures du nez et de la cloison nasale
– Clinique : après un choc sur le nez avec sensation de cra-
quements, douleur parfois syncopale, épistaxis bilatérale,
sont constatées :
• une pyramide nasale déformée avec obstruction nasale

objectivée au miroir de Glatzell,


• à la rhinoscopie antérieure, une plaie muqueuse laissant

apparaître le cartilage septal fracturé et dévié responsable


pour partie de l’obstruction nasale.
– Radiographie : deux incidences orthogonales (os propre
de profil et Blondeau ou Paoli) suffisent au diagnostic et à
6 l’analyse du déplacement.
Fracture occluso-faciale de Lefort I. – Complications précoces :
• gêne respiratoire nasale uni- ou bilatérale,

• ouverture de la fracture à la peau avec exposition d’un

fragment osseux,
• fracture comminutive,

• hématome de cloison surtout chez l’enfant, progressive-

ment obstructif et dont l’évacuation constitue une urgence


pour éviter la lyse septique du cartilage.
• Fractures du complexe naso-ethmoïdo-maxillo-fronto-
orbitaire (CNEMFO)
– Clinique : après un choc violent appliqué sur la région
7 nasale, sont constatés :
Fracture occluso-faciale de Lefort II. • une épistaxis,

• une obstruction nasale,

• un élargissement avec recul entre les orbites de la pyra-

mide nasale,
• des ecchymoses palpébrales en « lunette » très évoca-

trices d’une fracture du labyrinthe ethmoïdal,


• un œdème des paup!ères, d’installation précoce qui rend

délicate l’appréciation d’un télécanthus parfois associé à


une dystopie canthale médiale, une diplopie statique
accompagnant une énophtalmie et (ou) dynamique par
atteinte de l’oculomotricité, un méplat frontal par embar-
rure dans les fractures étendues à l’os frontal.
8
Fracture occluso-faciale de Lefort III. – Radiographie : des radiographies du crâne de face et de

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Stomatologie

profil, une incidence de Blondeau et de Paoli ou Louisette, matière cérébrale dans certains gros traumatismes ; paroi
sont complétées par un scanner du crâne facial en coupes postérieure du sinus frontal, comportant le risque de brèche
coronales et axiales. dure-mérienne avec ses complications neurochirurgicales ;
– Complications précoces canal naso-frontal : l’imperméabilité du canal doit être dia-
• Complications liées à l’atteinte nasale outre les compli- gnostiquée et traitée de première intention, faute de quoi,
cations précédemment rapportées (cf. fracture du nez et de le blessé est exposé aux complications tardives (douleurs,
la cloison), une épistaxis abondante voire dramatique, sinusites, mucocèles).
rebelle aux moyens habituels d’hémostase (tamponnement
antérieur, tamponnement postérieur) peut imposer le 3. Fractures horizontales
recours au radiologue en urgence pour une artériographie ou fractures occluso-faciales
sélective avec embolisation.
• Complications liées à l’atteinte basi-crânienne ethmoïdale : Ces fractures ont en commun de traverser horizontalement
une anosmie très fréquente initialement n’a de valeur que à une hauteur variable le massif facial et de mobiliser l’ar-
lorsqu’elle perdure, une brèche dure-mérienne suspectée cade maxillaire créant ainsi un trouble occlusal.
devant : une épistaxis particulièrement claire et fluide (deux • Fracture de Lefort I : elle détache le plateau palato-den-
auréoles au test du buvard) ou une rhinorrhée claire, eau taire du reste du massif facial, en brisant le septum nasal
de roche ; une pneumoencéphalie sur les radiographies du et des deux côtés, la paroi latérale de la fosse nasale, les
crâne. parois antérieure et postérieure du sinus maxillaire et le
Une antibiothérapie précoce est entreprise pour prévenir processus ptérygoïdien.
les redoutables complications infectieuses neurochirurgi- – Clinique :
cales (méningite, abcès du cerveau...). Après un choc sous-nasal, ayant entraîné une impotence
• Complications liées à l’atteinte orbitaire : ce sont les plus fonctionnelle (aspect figé, bouche entrouverte), une dou-
nombreuses ; elles peuvent concerner : leur faciale basse s’exagérant à la morsure, sont retrouvés :
- le globe oculaire : surtout ne pas méconnaître derrière un • en bouche, une mobilité de l’ensemble du maxillaire

œdème palpébral, pouvant la masquer, une éventuelle plaie déclenchant une douleur exquise, parfois, au fond du ves-
du globe, justifiant le recours en urgence à un ophtalmo- tibule, une ecchymose en fer à cheval,
logiste, • un trouble de l’articulé dentaire avec béance antérieure et

- les voies lacrymales : leur section ou leur compression contacts molaires prématurés par bascule en bas et en
par une esquille osseuse est à l’origine de larmoiement ; arrière du maxillaire.
au moindre doute, la perméabilité des voies lacrymales Le reste de la face est normal.
sera testée par cathétérisme ou instillation de liquide – Radiographie :
coloré, • sur le Blondeau, Paoli, ou Louisette, une rupture de l’ar-

- l’oculomotricité : ophtalmoplégie (en rapport avec une rondi harmonieux du cintre maxillo-zygomatique,
compression nerveuse) ; elle peut être partielle ou totale • sur le profil, un trait sur le processus ptérygoïde confir-

avec ptosis paralytique (atteinte des III, IV, V). Quand elle ment le diagnostic.
s’associe à un œdème palpébral majeur (par compression • Fracture de Lefort II : elle détache, solidaires, le plateau
de la veine ophtalmique) gênant très souvent l’étude de palato-dentaire et la pyramide nasale du reste du massif
l’oculomotricité et à un trouble de la sensibilité frontale, facial en brisant de part et d’autre l’os nasal, le processus
palpébrale, nasale et cornéenne (V 1) est constitué un syn- frontal du maxillaire, la paroi médiale de l’orbite, le plan-
drome de la fissure orbitaire supérieure, cher d’orbite, les parois antérieure et postérieure du sinus
- l’acuité visuelle : urgence fonctionnelle, prioritaire parmi maxillaire, et le processus ptérygoïde en arrière.
toutes, le syndrome de section physiologique du nerf – Clinique :
optique (qui traduit la compression du II dans le canal • la région nasale est enfoncée dans la partie moyenne de

optique par l’œdème, un hématome ou une esquille la face entre les orbites. Elle est parfois mobile avec les
osseuse) s’exprime chez le sujet conscient par la dispari- mouvements de déglutition ou lorsque le blessé parle,
tion de toute perception lumineuse par un œil dont la pupille • une ecchymose palpébrale en lunette est habituelle, évo-

est en mydriase ; le réflexe photomoteur direct est aboli et catrice d’une atteinte des labyrinthes ethmoïdaux,
le réflexe photomoteur consensuel conservé. • la racine du nez, le rebord infra-orbitaire, le vestibule sont

De pronostic très réservé, d’évolution souvent irréversible, douloureux à la palpation qui retrouve une mobilité, dans
cette urgence ne souffre aucun retard dans la prise en charge leur ensemble, du maxillaire et de la pyramide nasale déso-
thérapeutique. lidarisés du reste du massif facial,
Un syndrome de section physiologique du nerf optique • trouble de l’articulé dentaire avec béance incisive par

associé à un syndrome de la fissure orbitaire supérieure contacts molaires prématurés.


constitue le syndrome de l’apex orbitaire. – Radiographie : outre les incidences standard demandées
• Complications liées à l’atteinte frontale : elles peuvent précédemment, un scanner complète les investigations
concerner l’une ou plusieurs des structures suivantes : radiographiques. Il permet de préciser la situation des traits
paroi antérieure du sinus frontal et rebord orbitaire supé- de fracture notamment par rapport aux structures ethmoï-
rieur : lésion du V 1 (anesthésie cutanée du front, du nez), dales (labyrinthes, lame criblée).
embarrure et ouverture à la peau, parfois exposition de • Fracture de Lefort III : isolée, elle est exceptionnelle.

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TRAUMATISMES DE LA FACE

Classiquement, elle disjoint dans son ensemble le massif Traumatismes combinés et


facial (maxillaire, os zygomatiques, région nasale) de la complexes
base du crâne, en brisant de part et d’autre l’os nasal à la
jonction fronto-nasale, le processus frontal du maxillaire, 1. Association de lésions des parties molles
les parois médiale et latérale de l’orbite, le processus tem- et de fractures
poral de l’os zygomatique, le processus ptérygoïde. En pra-
tique, ce type de fracture résulte de la combinaison de plu- Cette association est habituelle ; certaines sont classiques
sieurs fractures : latéro-faciale bilatérale, centro-faciale, comme la plaie du menton associée à une fracture du
occluso-faciale de type Lefort I ou II). condyle mandibulaire.
– Clinique : 2. Association de lésions dentaires et osseuses
• enfoncement de la face avec faciès lunaire,
Les fractures osseuses occupent souvent le devant de la
• effondrement de la pyramide nasale,
scène, les dégâts dentaires ont tendance à passer au second
• mobilité du massif facial entier (os zygomatiques com- plan et parfois à être oubliés, ce qui est préjudiciable pour
pris) par rapport au crâne, le blessé quand sera envisagée sur le plan médico-légal l’in-
• en bouche, mobilisation difficile du maxillaire entraînant demnisation du dommage corporel.
l’ensemble du squelette facial sus-jacent, désolidarisé de
la base du crâne, 3. Fractures multiples
• trouble de l’articulé dentaire avec béance incisive et Les associations fracturaires sont très fréquentes et peu-
contacts molaires prématurés, l’ensemble du massif facial vent recouvrir tous les aspects :
ayant glissé sous la base du crâne. – fracture plurifocale de mandibule : des associations sont
– Radiographie : outre les incidences standard, déjà vues, classiques : fracture bicondylienne, fracture du condyle et
un scanner en coupes axiales et frontales précisera le dia- de la branche horizontale, fracture parasymphysaire et de
gnostic en objectivant les traits de fracture sur la pyramide l’angle, fracture des deux branches horizontales, fracture
nasale, le processus frontal du maxillaire, la paroi médiale bicondylienne et symphysaire ;
(ethmoïde) et la paroi latérale de l’orbite, le processus tem- – fracture de mandibule et fracture occluso-faciale dans
poral de l’os zygomatique et les ptérygoïdes à leur partie lesquelles il peut être difficile de retrouver l’articulé den-
supérieure. taire originel ;
• Complications précoces des fractures occluso-faciales : – fracture de mandibule et fracture profonde du CNEMFO.
elles concernent principalement les fractures de Lefort II Cette association délicate peut être à l’origine de difficul-
et Lefort III qui partagent avec les fractures du CNEMFO, tés respiratoires.
les complications liées : 4. Fractures panfaciales ou fracas de la face
– à l’atteinte nasale (QS) ;
Ils résultent de la combinaison de fractures occluso-faciale,
– à l’attteinte basi-crânienne ethmoïdale (QS) ; latéro-faciale et du CNEMFO, associées ou non à une ou
– à l’atteinte orbitaire (QS) plusieurs fractures mandibulaires. Les patients sont habi-
et étudiées précédemment. tuellement hospitalisés en réanimation parfois dans le coma

9
Types les plus fréquents de fractures plurifocales de la mandibule.

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Stomatologie

et la recherche des com-


plications fonction- • Le diagnostic radiographique s’appuie sur :
nelles dans ce cas – les clichés standard suffisants en cas de fracture
s’avère délicate. Des simple ;
lésions dentaires sont – des coupes scanographiques pour les fractures
habituelles et doivent ne complexes et (ou) compliquées ;
pas être oubliées dans – les clichés stomatologiques (rétro-alvéolaires et
l’inventaire et mention- occlusaux) restent toujours très utiles.
nées sur le certificat Il peuvent être pratiqués si nécessaire
médical descriptif des au lit du blessé même dans le coma.
lésions (valeur médico- • La plupart des traumatismes de la face ont des
légale). Les complica- suites médico-légales : il est très important,
tions fonctionnelles y pour ne pas pénaliser le blessé lors
sont fréquentes. Le trai- de la réparation du dommage corporel, que
tement est délicat. la totalité des lésions figure au certificat médical
initial descriptif sans négliger les traumatismes
5. Traumatisme articulaires, et en décrivant avec grande précision
balistique de la les dégâts dentaires, trop souvent minimisés voire
face (suicidés oubliés.
9 de la face) • Les complications fonctionnelles sont les plus
Fracture panfaciale. graves et sont parfois irréversibles (syndrome
Habituellement par
arme à feu il entraîne de section du nerf optique).
d’importantes pertes de substance des parties molles et • Les fractures du massif facial sont de bon
osseuses. Les fractures sont pluri-focales et souvent multi- pronostic, mais, plus que la précocité du
esquilleuses rendant très difficiles la contention de ces frac- traitement (celui-ci est souvent différé de quelques
tures et la réhabilitation, d’autant plus que ces fractures jours), c’est la qualité de l’inventaire lésionnel
s’accompagnent de complications fonctionnelles graves (permettant un traitement global et si possible
touchant la vue, la respiration, la phonation, la déglutition. définitif) qui constitue le meilleur garant d’un bon
résultat.
6. Traumatisme de la face associé à un
traumatisme du rachis cervical et (ou) à un
traumatisme crânien
Cette association est fréquente. POUR EN SAVOIR PLUS
Les lésions rachidiennes sont généralement des contusions Bories J. Crâne humain. Ostéologie. Anatomie radiologique.
peu graves (port d’une minerve ou d’un collier) mais par- Paris : Springer-Verlag, 1996, 273 pp.
fois il s’agit de fracture ou de luxation aux conséquences Breton P, Freidel M, Seguin P. Fractures centro-faciales (fractures
redoutables qui doivent inciter à observer une grande pru- de la région nasale). Paris : éditions techniques – Encycl Med Chir.
dence dans le déroulement de l’examen clinique et radio- Stomatologie-Odontologie I, 22-073-A-10, 1994, 10 p.
graphique de la face. ■ Descrozailles JM, Sapanet M, Nouri K. Examen d’un traumatisé
facial. Paris : Éditions techniques – Encycl Med Chir Stomatolo-
gie-Odontologie I, 22-068-A-05, 1994, 19 p.
Freidel M, Gola R et al. Fractures complexes de l’étage moyen de
la face et de l’étage antérieur de la base du crâne. Actualisation
Points Forts à retenir du diagnostic et du traitement. Rapport du 32e congrès de sto-
matologie et de chirurgie maxillo-faciale et plastique de la face.
Rev Stomatol Chirur Maxillo-Fac 1991 ; 92 (5) : 283-360.
• Le diagnostic repose sur un examen clinique Gola R, Cheynet F. Fractures de la mandibule. Paris : Editions
techniques – Encycl Med Chir Stomatologie-Odontologie I, 22-
complet de la face (téguments, reliefs osseux), des 070-A-10, 1994, 14 p.
cavités et de leur contenu (cavité buccale, fosses
Piette E. Pathologie traumatique dento-maxillo-faciale. In : Traité
nasales), de la denture, des articulations temporo- de pathologies buccale et maxillo-faciale, de Boeck Université,
mandibulaires (fonction manducatrice), et de chapitre XIV, 1481-543.
l’ensemble des autres fonctions (ophtalmologique, Seguin P, Breton P, Freidel M. Fractures occluso-faciales. Paris :
neurologique sensitive et motrice, neuro- Editions techniques – Encycl Med Chir Stomatologie-Odontolo-
chirurgicale). gie I, 22-074-A-10, 1994, 16 p.

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