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TD N°1 - J Trémollières : « la société contemporaine crée des obèses mais elle ne

les supporte pas »

Introduction - Le lien entre mortalité et obésité


Document 1 :
C’est une compagnie d’assurance américaine, la Metropolitan Insurance Company, qui passe pour avoir
identifié dès 1959 le lien entre excès de poids et mortalité anticipée. Passant en revue des centaines de
dossiers d’assurance-vie, les statisticiens de l’entreprise se sont rendus compte que le taux de
mortalité augmentait à partir d’un poids défini comme idéal. Les études de ce type se sont depuis
multipliées. Toutes observent une relation en U entre l’indice de corpulence et le taux de mortalité. Aux
deux extrémités de la courbe, c’est-à-dire du côté des trop maigres comme des trop gros, on observe
un excès de mortalité souvent considérable. Deux études américaines récentes ont suivi durant plus de
dix ans la mortalité d’une cohorte d’un million de sujets dont le poids et la taille ont été enregistrés au
début de l’étude. Elles s’accordent à trouver une mortalité entre 50 et 100% plus élevée chez les
adultes obèses comparés aux adultes ayant un indice de corpulence normal. Ces chiffres sont peut-
être sous-évalués car ils reposent sur des valeurs de poids et de taille déclarées, et non mesurées, ce
qui pourrait induire une sous-estimation de l’indice de corpulence. Les décès anticipés liés à l’obésité
sont principalement dus à des maladies cardio-vasculaires et à des cancers, en particulier du côlon. Au
total, 280 000 décès anticipés seraient attribuables chaque année à l’obésité aux Etats-Unis, ce qui en
ferait la seconde cause de mortalité évitable après le tabac. (..)
L’obésité semble n’avoir plus d’influence sur la mortalité au-delà de 75 ans. En deçà, plus l’âge de
constitution de l’obésité est précoce, plus ce risque s’accroît. Qu’en est-il donc des obésités constituées
dès l’enfance ? Seules six publications y ont été consacrées dans la littérature internationale. Dans une
expertise collective à paraître, l’épidémiologiste Marie-Aline Charles de l’Institut national de la santé et
de la recherche médicale se livre à une méta-analyse de ces publications : elle conclut à une
surmortalité à l’âge adulte de 50 à 80% chez les patients ayant développé une obésité à l’adolescence.
Ces chiffres, note-t-elle cependant, « doivent être pris avec prudence car les différentes études
n’utilisent pas les mêmes critères de définition de l’obésité ».
Source : La Recherche avril 2000
Questions :
1. De quand date les premières enquêtes sur la relation entre le poids et la mortalité ?
2. Quelle relation mettent-elles en évidence ? Construisez un graphique

Document 2 : Jean-Pierre Poulain

Jean-Pierre Poulain est l'un des spécialistes de la sociologie de l’alimentation.


Il est co-président, avec le pédopsychiatre Marcel Rufo, du groupe de travail du ministère de
la Santé sur "l'image du corps et les troubles du comportement alimentaire" : obésité:
controverse autour de la norme!: regardez la vidéo jusqu’à 1 minute 30
Questions :
1. Comment ont évolué les frontières entre poids normal et surpoids ? Pourquoi ?

I. Une responsabilité individuelle …..


A. Présentation de la thèse
Document 3 :
L'industrie agroalimentaire refuse toute responsabilité en matière d'obésité. Le président de
l'Association nationale des industries agroalimentaires (Ania), qui représente la quasi-totalité
du secteur (soit un chiffre d'affaires global de plus de 140 milliards d'euros), répète comme
une ritournelle qu'" il n'y a pas de mauvais aliments, il n'y a que des mauvais comportements
alimentaires ". Une façon de faire porter la responsabilité sur le consommateur lui-même. (…)
L'exemple, là encore, vient des Etats-Unis, où des fat suits, procédures judiciaires engagées
par des consommateurs victimes d'obésité à l'encontre des principales chaînes de
restauration rapide, se sont multipliées ces dernières années. En réponse, ce secteur,
principal employeur privé du pays avec 12 millions de salariés, a réussi à obtenir en 2005
l'adoption par la Chambre des représentants d'une loi mettant en avant la responsabilité
individuelle dans la consommation alimentaire (Personal Responsability in Food Consumption
Act). Cette loi, surnommée la " Cheeseburger Bill ", qui limite le risque juridique pour les
industriels, témoigne de leur puissance. Et, de fait, aucun procès n'a jusqu'à présent abouti à
une condamnation.
Source : Alternatives économiques, n° 255 (02/2007) Page 48 Christophe Fourel.
Questions :
1. Pourquoi l’industrie agroalimentaire ne se sent-elle pas responsable de laugmentation
de l’obésité ?
2. Quels sont les acteurs qui sont tenus pour responsables de l’obésité , sur quelle
conception de l’individu cela repose t’il ?

B. Les répercussions : une stigmatisation des obèses

Document 4 : Jean-Pierre Poulain

Jean-Pierre Poulain est l'un des spécialistes de la sociologie de l’alimentation.:


obésité: le piège de la stigmatisation!: regardez la vidéo
Questions :
1. Expliquez la démarche suivie par E Gofmann pour caractériser le processus de stigmatisation .
2. Quelles sont les conséquences de la stigmatisation , en quoi produit-elle un cercle vicieux ?
3. Appliquez la démarche à l’obésité et présentez le cercle vicieux de l’obésité explicité par JP Poulain.

II. Ou collective ?
Document 5 :
Ces procès ont cependant fait prendre conscience aux consommateurs que les sodas et les
aliments gras et sucrés peuvent entraîner une forme d'accoutumance.
Au niveau européen, les batailles entre, d'un côté, les tenants de la santé publique et, de
l'autre, les défenseurs des intérêts de l'industrie et de la grande distribution sont tout aussi
âpres. En mai 2006, le Parlement européen a examiné un texte réclamé par les associations
de consommateurs depuis 2001 réglementant les allégations nutritionnelles (" pauvre en
matières grasses ", par exemple) et les allégations santé (du type " renforce vos défenses
immunitaires "). Lui qui s'était jusque-là toujours opposé a une réglementation à ce sujet a
finalement adopté un texte édulcoré. Désormais, les allégations santé seront interdites pour
les produits alimentaires qui ne respectent pas un certain profil en matières grasses, en sucre
et en sel. En revanche, les lobbies (en particulier celui du sucre) ont obtenu que les
allégations nutritionnelles soient autorisées même si l'un de ces trois nutriments ne se situe
pas au-dessous d'un certain seuil. Ainsi, il est possible d'alléguer " riche en fibres " sur un
paquet de biscuits, même si ces biscuits contiennent en excès des sucres ajoutés. Non
seulement le texte initial a été vidé de sa substance, mais son application supposera que les
seuils à ne pas dépasser soient établis et que les produits soient obligatoirement étiquetés en
conséquence. Or, pour l'instant, aucune directive ne définit ni les seuils à respecter ni la
marche à suivre pour l'étiquetage. Ce travail sera réalisé par l'Autorité européenne de
sécurité alimentaire d'ici un à deux ans. Autant de temps gagné pour l'industrie et
d'incertitudes sur le contenu concret des textes réglementaires à venir.
Plus récemment encore, l'étude d'une taxation des boissons sucrées et des produits de
grignotage avait été initiée par les services de Bercy dans le cadre de la préparation du projet
de loi de financement 2007 de la Sécurité sociale. Deux mesures étaient envisagées. D'une
part, une taxe additionnelle sur les boissons sucrées, dont l'assiette serait constituée des
sodas, des nectars de fruits et des sirops ; elle avait l'avantage de se raccrocher à une taxe
existante (droit d'accise sur les boissons non alcoolisées). D'autre part, de créer
conjointement une taxe " au volume " sur les produits de grignotage (confiseries, barres
chocolatées, biscuits salés et sucrés...). Une fois de plus, face aux pressions des industriels de
l'agroalimentaire, le projet a finalement été abandonné, faute d'avoir trouvé un porte-parole
pour endosser politiquement la mesure !
Industriels, distributeurs et annonceurs gagnent ainsi sur tous les tableaux. Leur puissance
économique leur permet de contenir toute réglementation qui voudrait réguler une offre
alimentaire surabondante, peu lisible pour le consommateur et dont certains produits
s'avèrent même nocifs pour la santé. Dans le même temps, la peur de l'obésité chez les
consommateurs - et l'obsession de la minceur, chez les femmes notamment -
contribue à faire exploser les ventes de produits dits " aliments santé ".
Le marché des produits alimentaires " allégés " en matières grasses et en sucre a ainsi connu
une très forte progression ces dernières années (+ 19 % en volume en 2004), alors même que
les allégations mises en avant sont loin d'être justifiées au plan nutritionnel. De quoi
néanmoins se constituer un petit trésor de guerre, puisque ces produits vendus plus chers
dégagent des marges bien plus conséquentes que les produits standards. Autant dire que la
lutte contre l'obésité est encore loin d'être gagnée.
Source : Alternatives économiques, n° 255 (02/2007) Page 48 Christophe Fourel.
Questions :
1. Montrez que la législation censée lutter contre l’obésité est ambiguë(donnez des
exemples précis)
2. Comment l’auteur explique t’il les insuffisances des règlementations pour lutter contre
l’obésité
3. Expliquez la phrase soulignée , quel paradoxe met-elle en évidence ?

III. Des instruments de mesures à manier avec précaution

Document 6 :
Jean-Pierre Poulain

Jean-Pierre Poulain : obésité: controverse autour de la norme!

: regardez la vidéo à partir de 1 minute 30


Questions :
1. Quel sont les intérêts de l’IMC ?
2. Quelles sont ses limites
3. Quelle répercussion peut avoir le changement de frontière de l’IMC tel qu’il a été opéré
aux USA ,
Document 7 : cliquez : ici et visionnez les diapos 73 à 77 de la présentation de JP poulain
Questions :
1. A partir des diapos pourquoi peut-on dire que l’obésité est aussi une construction
sociale ?

Document 8 : Jean-Pierre Poulain : obésité: combien de morts?


Questions :
1. Quelles sont les controverses autour de la mortalité due à l’obésité, que traduisent-
elles ?

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