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II. Ou collective ?
Document 5 :
Ces procès ont cependant fait prendre conscience aux consommateurs que les sodas et les
aliments gras et sucrés peuvent entraîner une forme d'accoutumance.
Au niveau européen, les batailles entre, d'un côté, les tenants de la santé publique et, de
l'autre, les défenseurs des intérêts de l'industrie et de la grande distribution sont tout aussi
âpres. En mai 2006, le Parlement européen a examiné un texte réclamé par les associations
de consommateurs depuis 2001 réglementant les allégations nutritionnelles (" pauvre en
matières grasses ", par exemple) et les allégations santé (du type " renforce vos défenses
immunitaires "). Lui qui s'était jusque-là toujours opposé a une réglementation à ce sujet a
finalement adopté un texte édulcoré. Désormais, les allégations santé seront interdites pour
les produits alimentaires qui ne respectent pas un certain profil en matières grasses, en sucre
et en sel. En revanche, les lobbies (en particulier celui du sucre) ont obtenu que les
allégations nutritionnelles soient autorisées même si l'un de ces trois nutriments ne se situe
pas au-dessous d'un certain seuil. Ainsi, il est possible d'alléguer " riche en fibres " sur un
paquet de biscuits, même si ces biscuits contiennent en excès des sucres ajoutés. Non
seulement le texte initial a été vidé de sa substance, mais son application supposera que les
seuils à ne pas dépasser soient établis et que les produits soient obligatoirement étiquetés en
conséquence. Or, pour l'instant, aucune directive ne définit ni les seuils à respecter ni la
marche à suivre pour l'étiquetage. Ce travail sera réalisé par l'Autorité européenne de
sécurité alimentaire d'ici un à deux ans. Autant de temps gagné pour l'industrie et
d'incertitudes sur le contenu concret des textes réglementaires à venir.
Plus récemment encore, l'étude d'une taxation des boissons sucrées et des produits de
grignotage avait été initiée par les services de Bercy dans le cadre de la préparation du projet
de loi de financement 2007 de la Sécurité sociale. Deux mesures étaient envisagées. D'une
part, une taxe additionnelle sur les boissons sucrées, dont l'assiette serait constituée des
sodas, des nectars de fruits et des sirops ; elle avait l'avantage de se raccrocher à une taxe
existante (droit d'accise sur les boissons non alcoolisées). D'autre part, de créer
conjointement une taxe " au volume " sur les produits de grignotage (confiseries, barres
chocolatées, biscuits salés et sucrés...). Une fois de plus, face aux pressions des industriels de
l'agroalimentaire, le projet a finalement été abandonné, faute d'avoir trouvé un porte-parole
pour endosser politiquement la mesure !
Industriels, distributeurs et annonceurs gagnent ainsi sur tous les tableaux. Leur puissance
économique leur permet de contenir toute réglementation qui voudrait réguler une offre
alimentaire surabondante, peu lisible pour le consommateur et dont certains produits
s'avèrent même nocifs pour la santé. Dans le même temps, la peur de l'obésité chez les
consommateurs - et l'obsession de la minceur, chez les femmes notamment -
contribue à faire exploser les ventes de produits dits " aliments santé ".
Le marché des produits alimentaires " allégés " en matières grasses et en sucre a ainsi connu
une très forte progression ces dernières années (+ 19 % en volume en 2004), alors même que
les allégations mises en avant sont loin d'être justifiées au plan nutritionnel. De quoi
néanmoins se constituer un petit trésor de guerre, puisque ces produits vendus plus chers
dégagent des marges bien plus conséquentes que les produits standards. Autant dire que la
lutte contre l'obésité est encore loin d'être gagnée.
Source : Alternatives économiques, n° 255 (02/2007) Page 48 Christophe Fourel.
Questions :
1. Montrez que la législation censée lutter contre l’obésité est ambiguë(donnez des
exemples précis)
2. Comment l’auteur explique t’il les insuffisances des règlementations pour lutter contre
l’obésité
3. Expliquez la phrase soulignée , quel paradoxe met-elle en évidence ?
Document 6 :
Jean-Pierre Poulain