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étrangères – A. BORRELL
On dit habituellement que pour bien produire un son il faut d’abord l’avoir bien perçu.
Cette affirmation, à la base de la méthode verbo-tonale de correction phonétique, semble
établir un parallélisme étroit entre perception et reproduction. Un son correctement perçu ne
devrait alors poser aucun problème de réalisation.
La méthode verbo-tonale pose le diagnostic non plus en termes articulatoires, mais en
termes perceptifs. P. Guberina : la pathologie de l’audition et la didactique des langues ont
montré la parenté qui existant entre les deux domaines.
Le sourd a un système auditif plus ou moins atteint et développe donc une perception
imparfaite. L’élève qui apprend une langue étrangère possède un système auditif correct mais
développe une perception imparfaite aux sons de la langue étrangère. La cause n’est pas la
même, le comportement des deux présente cependant une grande ressemblance.
Deux questions d’imposent alors :
- Pourquoi y a-t-il des problèmes de perception quand on apprend une langue
étrangère ?
- Perception et reproduction sont-ils aussi étroitement liés qu’on semble le croire ?
Le crible phonologique
La perception catégorielle
C’est grâce à elle que se met en place le crible phonologique. Cette catégorisation vaut
pour toutes nos sensations, pour les sons comme pour les couleurs… Le crible phonologique,
ensemble de catégories, devient notre grille de référence, notre outil interprétatif. Quand un
stimulus sonore doit être interprété, il l’est par référence à ces formes qui sont mémorisées, il
est assimilé à l’une d’elles.
Cette mise en place des catégories demande du temps, c’est parce qu’il y a une grande
résistance au changement. Cette résistance s’intensifie avec le temps. Les enseignants savent
bien que les enfants ont moins de difficultés que les adultes. Ils sont plus aptes à accepter de
nouvelles catégories et donc à remettre en question la structure existante. Leur cerveau
apparaît comme plus malléable que celui des adultes.
Plusieurs modèles de perceptions existent. Le modèle passif prétend que l’oreille
analyse tous les signaux puis un système opère un filtrage sélectif et traite l’information avant
de la transmettre au cerveau. Le modèle actif prétend que le son est perçu au niveau central en
référence aux mouvements articulatoires nécessaires à sa production.
Le couplage audio-phonatoire existe-t-il ?
Les deux processus ne sont-ils pas quelquefois indépendants ?
Ce couplage est fondamental en méthodologie verbo-tonale. Pour qu’un son soit bien
réalisé, il faut d’abord qu’il soit bien perçu.
Il est tout à fait possible de percevoir un son d’une langue étrangère sans être capable
de le reproduire. Exemple avec le r roulé de l’espagnol et d’autres sons dans d’autres langues.
Il existe en effet quelques sons relativement rares qui présentent réellement une grande
difficulté au plan articulatoire. Pour ces sons, une bonne perception ne garantit pas
automatiquement une reproduction convenable.
Dans la plupart de cas, une bonne perception assure une bonne reproduction.
Le phénomène « fis »