Академический Документы
Профессиональный Документы
Культура Документы
CH9,2 : Les espions d'Hérode. Je dis : Amis, va dire ceci aux espions d'Hérode qui
attendent qui attendent derrière ta maison : Le fils de l'homme agit et parle ouvertement
au vu et au su de tous, et ne veut avoir aucun secret avec quiconque - ainsi, qui veut me
parler et traiter avec moi quelque affaire que ce soit, doit venir à moi et parler et agir lui
aussi très ouvertement ! Avec moi il n'est pas question de murmurer discrètement à
l'oreille ni de traiter et de délibérer en cachette ; c'est une coutume condamnable des
enfants de ce monde, lorsqu'ils ne se risquent pas volontiers au grand jour, parce que, à
cause de leurs mauvaises intentions, ils craignent les autres hommes. Quand à moi,
j'agis ouvertement et parle toujours à haute voix, et je n'ai aucune crainte des hommes,
car mes intentions envers eux sont bonnes !
Ch12,3 : Zinka dit : J'ai dis tout à l'heure que je ne croyais plus désormais à aucun Dieu
; car tout ce qu'on enseigne de lui au temple est mensonge, le mensonge le plus noir et
le plus éhonté ! Un Dieu pareil n'a jamais pu exister ! Notre malheureux ami Jean
Baptiste enseignait véritablement au peuple à reconnaître un Dieu juste, et son
enseignement était fort nécessaire et faisait le plus grand bien à tous ceux qui
n'appartenait pas au temple et n'étaient pas pharisiens. Mais cette doctrine du vrai Dieu
n'en était que plus odieuse au temple. Les gens du temple auraient depuis longtemps
donné à Jean le coup de grâce s'il n'avaient craint le peuple, dont une grande partie voit
à présent assez clair derrière ses mensonges et ses sinistres tromperies. C'est pourquoi
ils imaginèrent un plan et firent croire à Hérode que Jean nourrissait en secret le projet
d'exciter le peuple en lui faisant miroiter toutes sortes d 'espérances, à une terrible
rébellion contre son oppresseur Hérode. Hérode, alla voir lui-même Jean où il se
trouvait, afin de rendre compte par lui-même si l'affaire était véritablement aussi sérieuse
! Malgré l'examen très critique auquel il le soumit, il ne put trouver la moindre trace de
tout ce que lui avait raconté les templiers, et il se trouva très en colère contre la
bassesse du temple et de ses habitants. Hérode dit aux templiers qu'il ne condamnerait
jamais aucun homme contre sa propre conviction, sur le conseil et le désir de
misérables chiens voraces A cette réponse, les tristes sires se retirèrent, et soudoyaient
d'assassiner Jean. Lorsque Hérode l'apprit, il eut pitié
de l'honnête prophète , et le fit mettre en sûreté dans une prison où ses disciples purent
le voir librement. Les templiers se mirent à délibérer comment Hérode pourrait lui-même
donner la mort à Jean. Jean dit à Hérode : Abstiens-toi de tout commerce avec
Hérodiade et sa mère ; car la vieille est un serpent et la jeune une vipère . Hérode pris
cela à cœur et décida de se tenir à l'écart d'Hérodiade. Mais le vieux serpent et la jeune
vipère mirent tout en couvre pour l'éblouir. Et le cœur d'Hérode s'enflammait de plus en
plus. Mai malgré tout son savoir faire et ses artifices Hérodiade en était toujours au
même point. Les templiers entendant cela, se disent entre eux ! La faute n'en est qu'à
ce prophète baptiseur auprès de qui Hérode s'est entiché de son salut !
Débarrassons-nous de ce prophète et Hérode nous mangera dans la main Hérode
apprenant cela se gratta la tête et dit : La question était bien là, je l'avais remarqué
depuis longtemps, mais qu'y faire ? II mis donc Jean à l'écart pour le protéger d'un
assassinat, et pour sauver Jean, permis à ses femmes de venir le voir ! Cependant il se
produit un incident entre lui et Hérodiade, car elle resta quelques jours sans le voir. Mais
ces quelques jours ne firent qu'enflammer le coeur d'Hérode pour la belle Hérodiade, et
parce que son âme fut saisi par une passion amoureuse, le triomphe qu'elle célébra
ensuite sur lui le jour de son anniversaire n'en fut que plus assuré. C'est à ce moment là
qu'elle lui demanda la tête de Jean, lorsque il lui promis de lui donner ce quelle désirait.
CH17,3 : La politique du temple. Zinka dit : La bonne raison d'état, grâce à laquelle,
presque de tout temps et dans tous les pays de la terre, la prêtrise a le privilège de
pouvoir faire bien des choses qui seraient un crime pour d'autres. Les prêtres ont assez
d'audace pour s'imposer aux hommes comme de véritables dieux et pour prétendre
devant tous, lorsque cela leur convient, que dieu lui-même parle par leur bouche. Et
personne ne s'élève contre eux, et l'empereur lui-même doit considérer leur impudence
avec indulgence, parce que les vieilles superstitions maintiennent les hommes dans
l'obéissance et la soumission et les empêchent de s'élever contre le souverain de leur
pays lorsqu'il leur donne des lois difficiles à respecter et fait peser sur eux des impôts
difficiles à payer.
Ch23,9 : Le dialogue avec Dieu par la parole intérieure du coeur. Raphaël dit Celui
qui aime véritablement Dieu le Seigneur, est constamment près de Dieu et en Dieu. Et
s'il veut entendre et apprendre quelque chose de Dieu, il le lui demande dans son coeur
et reçoit aussitôt, à travers les pensées du coeur, la réponse la plus complète, et c'est
ainsi que tout homme peut être à chaque instant et en toute chose, instruit et enseigné
par Dieu.
CH24,3 : Comment cultiver le coeur humain. Raphaël dit à Jarah : Vois-tu, le coeur de
l'homme est aussi un jardin, certes tout petit, mais s'il le travaille vraiment avec zèle
selon l'enseignement reçu de la bouche du Seigneur et qu'il n'épargne pas sa peine
pour mettre en pratique tout ce qu'il a appris, il possède bientôt en telle abondance dans
son coeur la bénédiction et la faveur des cieux, qu'il finit par devenir capable de vivre par
ses propres moyens en ce qui concerne l'âme et l'esprit, et qu'il n'a plus besoin de nous
demander constamment aide et conseil Car c'est précisément le but que le Seigneur se
fixe avec l'homme : Qu'il devienne un citoyen parfaitement autonome du ciel, selon
l'ordonnance éternellement et immuable de Dieu ; lorsqu'il y parvient tout est dit.
Jarah dit : Tes paroles ont apporté à mon coeur une puissante consolation, et je les
érigerai pleinement en action, de façon à ce qu'elles deviennent en moi une vérité vécue
pleine de joie et de félicité. M'enseigner et voir ton enseignement se transformer en fait
accompli ne devrait pas être pour toi la tâche la plus difficile de ta vie. Mais les autres
hommes feront-ils tous ce que tu m'as si loyalement conseillé ? Raphaël dit : Pour
l'instant, ne t'occupe que de toi ; quand aux autres, le Seigneur y pourvoira
CH29,4 : Cyrénius dit : Je suis bien quelque chose sur cette terre, tant qu'il me laisse
vivre (le Seigneur) ; mais là-bas, dans le grand au-delà, nous sommes tous égaux, et
nos trésors d'ici-bas demeurent sur cette terre croûte terrestre inanimée pour être jetés
en pâture au temps qui dévore tout. C'est pourquoi ma position élevée ne doit pas te
gêner ; car je n'en suis dépositaire que pour le bien de l'humanité, pour autant qu'il est
en mon pouvoir.
CH30,8 : De la parole et de l'action. Raphaël dit : II est bien mieux d'agir bien et
beaucoup , que de parler bien et beaucoup ! Des bonnes actions nombreuses rendent
les coeurs généreux et ouverts. Un coeur généreux et ouvert est toujours la meilleure
pépinière de la vraie sagesse, et il saura en outre toujours parler bien et justement
lorsque ce sera nécessaire. Tu dois donc parler peu, mais écouter et agir d'autant plus.
Ceux qui devront un jour discourir et prêcher seront spécialement choisis pour cela par
le Dieu ; mais ceux qu'il n'aura pas spécialement choisis pour parler et enseigner sont
destinés par lui uniquement à agir selon sa parole et sa doctrine, et devront donc
toujours faire cela seul à quoi le Seigneur les a incontestablement destinés. Cependant,
le Seigneur te laisse être heureux à présent sur cette terre afin que tu puisses un jour
faire beaucoup de bien ; si le Seigneur t'avait appelé à être un orateur et un professeur,
il te dirait : viens et suis-moi partout où je vais, et apprends à connaître toute la
sagesse du royaume de Dieu Car vois-tu, pour discourir et enseigner, il en faut
beaucoup plus que pour agir, et c'est pourquoi l'action est l'essentiel et la parole et
l'enseignement ne font qu'en montrer le chemin ! Et celui qui fait beaucoup de bonnes et
nobles actions peut aussi lorsque c'est nécessaire, parler bien et justement ; car un
coeur ouvert et généreux n'est jamais privé des lumières du ciel. Et celui qui les reçoit
en proportion du nombre de ses bonnes et généreuses actions saura aussi toujours
clairement où, quand et dans quelle mesure il doit parler.
CH33,4 : Cyrénius dit : Ce qui est triste pour les honnêtes gens de cette terre, c'est
qu'ils découvrent très vite le mensonge sans aucun effort, mais qu'ils ne peuvent
atteindre la vérité que par une difficile quête souvent semée de grands et multiples
dangers. Mais comme le bon vieux mensonge a toujours régné sur les hommes, ils se
sont trouvé et s'en trouvent encore très bien. A vrai dire le problème, selon moi, ne serait
pas tant de renoncer au mensonge ; mais c'est lorsqu'il s'agit de renoncer aux
avantages qu'il a procurés jusqu'ici, que le bât blesse !
CH34,2 : La loi de la nécessité et du devoir. C'est pourquoi Dieu nous a donné une
double loi. La première est la loi purement mécanique de la nécessité. Cette loi est à
l'origine de toutes les formes, avec l'organisation qui les rend utilisables ; de cette loi
mécanique, jamais le moindre détail ne pourra jamais être modifié. Mais l'autre loi est
celle qui dit “ Tu doit ” . Et celle-là seule est concernée par la doctrine de vie ! Selon la loi
de la vie, tu peux supprimer ou même anéantir tous les éléments d'un tout sans que cela
fasse la moindre différence ; ce qui en lui doit être libre le sera nécessairement dès les
premières étapes de son développement ! II aura beau se défigurer complètement dans
son être intérieur libre, il ne pourra pas pour autant abolir la loi de la nécessité qui pèse
sur lui ; car dans sa forme, continue de résider le germe qui se remet à pousser dans la
juste ordonnance, reprend possession de ce qui a été corrompu dans la sphère de
liberté de la vie et le ramène à la juste ordonnance. C'est ainsi que tu peux voir des
peuples de la terre tombés dans une totale dépravation en ce qui concerne l'âme ; mais
la forme leur reste, et en les voyant, tu dois reconnaître qu'ils sont des hommes.
Leurs âmes sont certes déformées par toutes sortes de mensonges, de perfidies, et de
méchanceté ; mais, en temps utile, j'envoie au germe une chaleur accrue, et il se remet
à pousser, consume l'ancien désordre de l'âme, de même que les racines de l'herbe
boivent aussi bien les gouttes d'une eau corrompue et qu'il en sort ensuite un brin
d'herbe parfaitement sain, plein de force de vie et pur dans toute ses parties, avec fleur
et semence. Pour cette raison, vous ne devez en aucun cas porter sur un peuple
corrompu un jugement trop sévère !
Car aussi longtemps que la forme demeure, le germe pur subsiste en l'homme, et s'il
subsiste, même un diable peut encore devenir un ange ! Ce sont habituellement les
maîtres égarés et le désir de pouvoir et de possession de quelques puissants, ainsi
que la possession temporaire par de mauvais esprits qui s'emparent de la chair et du
système nerveux des hommes, qui sont la cause constante de la corruption des
hommes et de leurs âmes ! Mais il ne saurait en être question qu'une complète
corruption atteigne le germe de vie profonde. Bien sûr, il y a des différences entre les
hommes. Certaines âmes viennent d'en haut . Elles sont plus fortes que les autres, et les
esprits malins de cette terre ne peuvent rien ou très peu de chose contre elles . Ces
âmes peuvent donc également subir de plus grandes épreuves dans la chair sans en
éprouver de trop grands dommages . Lorsque l'esprit, c'est à dire le germe originel
caché de la vie, est éveillé chez de tels hommes et qu'il envoie alors dans l'âme tout
entière les racines éternelles de vie, le peu de cette âme qui a été corrompu est aussitôt
guéri, et c'est un homme parfait qui apparaît alors.
CH37,2 : Des hôpitaux des âmes et des médecins des âmes. Je dis : II sera toujours
difficile de maintenir de façon permanente un tel hôpital des âmes malades, parce que
certains hommes en viendront toujours à sentir qu'il porte préjudice à leurs droits dans
leur monde illusoire. L'amour de soi et du monde, qui est le souffle de l'enfer dans la
poitrine de l'homme, se dressera toujours contre lui, refusera d'être guéri de ses
mauvaises maladies et ne voudra pas renoncer aux moyens du monde que son les lois
rigoureuses et difficiles à respecter, avec leurs jugements et leurs punitions.
CH38,1 : De la véritable justice. Je dis : Je ne vous ai pas dis de détruire toutes les
prisons et tous les lieux de détention, qui restent un mal nécessaire contre le mal que
sont des âmes très malades, ni de briser toutes les chaînes et toutes les épées ; oh,
non, ce n'est pas du tout cela ! Au contraire, les âmes atteintes de graves maladies
contagieuses doivent être soigneusement isolées des âmes saines et maintenues sous
bonne garde jusqu'à ce qu'elle soient foncièrement guéries. Mais ce ne sont pas votre
colère et votre ressentiment qui doivent les maintenir solidement enfermées, mais votre
amour du prochain et le plus profond souci, inséparable de cet amour, d'assurer si
possible leur complète guérison ! Si le juste esprit d'amour vous indique que, pour tel ou
tel grand malade, une potion amère est nécessaire, ne la lui refusez pas, car ce serait
une pitié bien inopportune et prématurée ! Mais vous devez donner cette potion au
grand malade que par amour véritable, car c'est ainsi qu'elle produira chez lui à coup sûr
la guérison souhaitée, et qu'une grande partie de la bénédiction retombera sur vous !
Mais si un homme, animé seulement par la colère et la soif de vengeance tourmente et
martyrise un criminel supposé, de la façon la plus impitoyable, il devient lui-même un
bien plus grand criminel et devra un jour déguster une potion d'autant plus amère. Selon
la mesure dont vous usez, il vous sera un jour rendu avec cette mesure ! A celui qui
mesure avec un véritable amour, il sera rendu un jour dans la même mesure ; mais à
celui qui mesure dans la colère et la vengeance, il sera rendu un jour pour sa guérison
exactement le même remède, mais dans une mesure plus que doublée, et il ne sortira
pas du sévère établissement de l'au-delà une seconde plus tôt qu'il ne faudra pour que
chacune des fibres endurcies de son âme devienne blanche et douce comme laine.
7 : O vous qui jugez et qui, par vos sentences, rendez plus malades encore les pauvres
âmes qui l'étaient déjà, réfléchissez sérieusement à ce que vous êtes et à ce que vous
devriez être en vérité, et à ce que vous devez faire pour vous conformer à l'ordonnance
divine Vous, juges et puissants qui régnez sur la faiblesse de peuples qui, finalement,
sont eux-mêmes toute votre puissance, votre force et votre dignité, vous devez être de
vrais pères pour vos peuples, et, comme tels, vous préoccuper grandement de la bonne
santé des nombreux enfants qui vous sont confiés et prendre soin avec amour et un vrai
souci paternel du bien de leur âme! Vous n'avez pas besoin d'être des médecins des
corps, mais il vous faut être d'autant plus des médecins des âmes !
8 : Mais vous qui êtes de bons parents, vous réprimandez vos enfants en faute avec
une sévérité au moins apparente, et, dans les cas les plus graves , les corrigez aussi
avec la verge salutaire. Si les enfants en deviennent meilleurs, vous en conserverez
sans doute une grande joie ; car ce sera pour vous un vrai plaisir que de voir les âmes de
vos enfants demeurer saines. Faites de mêmes, puissants juges, envers tous les êtres
humains, et votre joie n'aura pas de fin Imaginez-vous à la place de ceux qui doivent en
toute justice vous obéir et qui acceptent et respectent vos lois. Ne serait-ce pas bon
pour vous si, devenus vos juges, ils vous épargnent le plus possible ? Faites-leur donc,
lorsqu'ils comparaissent devant vous avec leur âmes malades, ce que vous pourriez
raisonnablement souhaiter qu'ils vous fassent si comparaissiez vous-même devant eux
avec vos âmes malades
CH40,4 : Cependant, quiconque impose les mains doit le faire en mon nom, sans quoi
ce traitement restera sans utilité et sans effet. Pour cela, une foi ferme et inébranlable et
une volonté tout aussi ferme et inébranlable sont nécessaires. II faut s'efforcer de faire
cela du plus profond du coeur et avec un véritable amour du prochain, alors la force
d'amour emplit les mains de celui qui les impose et, passant par l'extrémité de ses
mains, se répand ensuite comme une douce rosée dans les nerfs du malade et soulage
la douleur lancinante ou cuisante. II faut cependant remarquer qu'il est plus difficile de
plonger un homme qu'une femme dans ce sommeil extatique ! Dans certains cas, une
femme peut aussi faire entrer un homme dans cet état de sommeil ; mais cette femme
pieuse n'y parviendra qu'avec l'aide d'un ange invisible qui se tiendra à son côté, et dont
elle se sera assuré les services par la prière et par la pureté de son coeur. Cornélius dit
: Et comment une femme peut-elle parvenir à une telle dévotion ? Je dis : Très
facilement ! II faut d'abord une bonne éducation, ensuite une instruction approfondie de
la jeune fille ayant atteint la pleine maturité. Mais cette instruction ne doit pas être
donnée à une jeune fille, si mûre soit-elle, sans qu'ait été éprouvée la véritable piété de
son coeur. Mais il est également possible à des hommes d'assister une parturiente par
l'imposition des mains et de lui apporter un grand soulagement !
Nous ne prenons la férule en main que lorsque tous les autres moyens ont échoué.
C'est ainsi qu'il ne sera pas demandé compte trop sévèrement à celui qui n'aura offensé
qu'une fois la saine loi en vigueur ; cela ne se produira que s'il commet cette offense de
façon répétée, soit par trop grande insouciance, soit même par une malice
particulièrement pernicieuse. Celui qui, de propos délibéré, offense la loi à plusieurs
reprises, doit être puni délibérément ! Quand à toi, tu n'as péché selon tes vieux
principes spartiates que par nécessité, et c'est la première fois que tu comparais devant
un juge ! Pour cette seule raison, tu ne seras pas maudit et condamné ; mais tu dois
maintenant reconnaître la méchanceté et la stupidité de tes idées et y renoncera ! Ton
âme bien malade sera guérie, et tu devras comprendre les bienfaits des lois sages et t'y
tenir fermement par la suite, et alors seulement, tu pourras rentrer chez toi en homme
tout à fait libéré et même en avoir une grande joie, car tu, seras réellement devenu un
homme plus pur et plus libre. Mais pour qu'une telle guérison puisse réussir, un homme
pur, physiquement et spirituellement fort, de notre compagnie devra poser ses mains
salutaires sur ta tête et sur ta poitrine ; et ce traitement particulièrement doux éveillera et
animera les notions assoupies en toi qui te permettront de reconnaître ensuite la nature
salutaire des lois ordonnées par Rome et de leur application rigoureuse, et même de
t'en réjouir! Zorel dit : Quel est donc l'homme qui posera sur moi ses puissantes
mains ? Cyrénius me demande à part si le moment est venu. Je dis : Encore un peu de
patience ; laisse encore un peu de temps à l'âme pour digérer tout cela ! A présent,
l'homme est rempli de pensées agitées, et il ne serait pas prêt à entrer dans le
sommeil extatique . Zorel fait toutes sortes de suppositions sur ce qu'on peut lui
vouloir, qui peut certes être bon en soi, mais qu'il pourrait bien, lui, trouver mauvais.
Mais ayant examiné nos visages, il conclut en lui-même : Non, ces gens ne respirent
pas le guet-apens ; on peut se fier à eux ! Ils ne peuvent faire que le bien, et rien de
mal ! Cette attente était en soi une préparation nécessaire pour entreprendre le
traitement, et sans elle, l'imposition des mains par notre Zinka eût été peine perdue.
Car lors de tels traitements, le patient lui-même doit être mis dans un certain état de foi
et de confiance sans lequel il ne serait pas facile de l'amener au bienfaisant sommeil
extatique, malgré toute la puissance substantielle si abondante qu'elle soit, dont peut
disposer l'âme humaine. Ah, il en va tout autrement avec des hommes nés à nouveaux
de l'esprit et en esprit ! A ceux-là, tout comme à moi, il suffit d'une impulsion de leur
volonté, et l'acte de guérison est accompli ! Mais lorsque des hommes qui ne sont pas
nés à nouveau traitent ainsi un malade, il faut d'abord éveiller et stimuler l'homme à
traiter, sans quoi, comme je l'ai dit, le traitement est peine perdue.
CH48,7 : Zorel se découvre lui-même. Zinka pose les mains de la manière dite, et
aussitôt Zorel tombe dans le sommeil extatique. Au bout d'un quart d'heure, Zorel tombe
dans le sommeil extatique, et les yeux bien clos se met à dire : O Dieu quel homme
misérable je suis donc, et quel homme honnête et droit je pourrais être pour peu que je
le veuille ! Mais c'est précisément là la malédiction du péché, du mensonge et de
l'orgueil, qui sont vraiment tous deux les plus grands péchés, car ils ne cessent de
croître et de se multiplier. Je suis un fieffé voleur, je suis un menteur, et plus je mens,
plus je dois mentir encore pour conforter l'ancien mensonge par un nouveau et le faire
passer à tout prix pour une vérité.
16 : Mais frère Zinka, n'y a t-il pas un moyen de donner à mon âme une apparence un
peu meilleure ?
CH49,1 : L'âme du somnambule se purifie. Là-dessus, Zorel se met à gémir dans son
sommeil, et certains croient qu'il se réveille. Mais je leur dis : II n'en est rien ! Ce n'était
là que la première étape de son sommeil ; il va encore dormir plus d'une heure et se
mettra bientôt à parler dans un autre état plus élevé de sa conscience. Dans ce premier
état, l'âme se défaisait de toutes les passions de son corps et de ses sens terrestres,
qu'elle voyait comme de véritables maladies sur sa forme corporelle d'âme et contre
lesquelles elle devait être prise du plus profond dégoût. Mais contre ces maux de l'âme,
le seul remède est d'abord de les reconnaître, puis de les prendre profondément en
horreur, enfin d'avoir la ferme volonté de s'en débarrasser entièrement au plus tôt. Une
fois que la volonté est là, la guérison progresse sans peine. Zorel dit : Je pleurais alors
ma grande misère, et de mes larmes est né n étang . Et je me baigne dans cet étang
guérit les multiples blessures, ulcères et bubons du corps de mon âme ! Mais comment
est-il possible qu'un étang entier soit né apparemment de mes larmes ?
L'étang est environné d'un paysage magnifique ; c'est le pays de la consolation et du
doux espoir. L'eau devient de plus en plus claire à présent et son effet sur moi devient
bienfaisant ! Quelque chose en moi remue, comme une forte volonté, et derrière cette
forte volonté, je perçois comme l'impulsion d'une parole, et cela dit nettement : je veux,
je dois, je dois parce que je veux ! Qui peux empêcher en moi ce que je veux ? Je suis
libre de ma volonté ; J'ai le droit de ne pas vouloir ce que je dois, mais ce que je veux, je
le veux par moi-même ! Ce qui est vrai et bon, je le veux parce que je veux le vouloir
moi-même, et nul ne peut m'y empêcher Je connais maintenant la vérité ; c'est une
lumière divine qui vient du ciel ! L'étang est devenu aussi grand qu'un lac autour de moi !
L'eau me vient à peine à la taille, elle est limpide sans poisson ! L'eau devient très pure,
et le fond lui-même n'est qu'herbe verte très belle ! Et voici que l'herbe pousse à vue
d'oeil et commence à prendre la place de l'eau ! Oui, l'espérance devient plus forte que
la connaissance et la crainte qui l'accompagne ! Je vois un homme sur la rive, il me fait
signe ! J'ai crainte que ce soit plus profond dans d'autres endroit ! Mais une voix retentit,
sortant de l'eau : je suis de la même profondeur d'un bout à l'autre ! Tu peux me
traverser sans peur ; va vers celui qui t'appelle, il te conduira et te guidera ! Même l'eau
et l'herbe parlent J'ai honte parce que je suis tout nu, pourtant il faut que j'y aille ; je suis
attiré par ses signes ! Zorel se tait un moment, et Zinka demande : Comment peut-il
voir tout cela et marcher dans l'eau alors qu'il gît ici comme mort ? Je dis : Les choses
que son âme voit à présent ne sont que les conditions de son amélioration ; celle-ci
constituent en elle un monde intérieur propre, et ce que tu nommes ici un mouvement de
la pensée se manifeste dans le domaine de l'âme comme un mouvement d'un lieu à un
autre. L'étang né de ses larmes et dont l'eau a guéri son âme, représente son repentir
des péchés commis, et le fait de s'y baigner désigne la vraie pénitence issue de ce
repentir. L'eau pure représente la juste reconnaissance de ses péchés et de ces crimes ;
et lorsque l'étang devient un lac, cela exprime la volonté de plus en plus forte de se
purifier et de se guérir soi-même. La belle herbe sous l'eau signifie l'espoir d'atteindre la
guérison complète et l'état supérieur et libre de la grâce divine. Celle-ci apparaît
visiblement sur la rive, encore éloignée ; c'est moi-même en esprit et volonté. La
progression vers moi représente le cheminement de l'âme vers sa véritable amélioration.
Mais tout cela n'est pour on âme qu'une apparence propre à lui montrer ce qu'elle est et
comment elle agit intérieurement pour s'amender, dans ce cas, bien sûr, seulement en
intention, sans action extérieure effective. Celle-ci n'aura lieu qu'à l'état d'éveil, lorsqu'il
se trouvera complètement réuni à son corps. Mais maintenant attention, tout ce qu'il dit
est en rapport avec l'état intérieur de son âme ! Beaucoup de confusion se manifestera
jusqu'à ce qu'il entre dans le troisième stade, l'union temporaire avec son pur germe de
vie. C'est dans ce troisième stade que vous pourrez constater la cohérence et la
sagesse de ses paroles ! A présent seule parle son âme en cet instant purifiée ; mais au
troisième stade, c'est l'esprit qui parlera en lui ! Et vous ne découvrirez en lui aucune
faille ; il vous fera un discours qui vous réchauffera le coeur II est maintenant sur la rive
et il dit : je suis maintenant près de toi noble ami, comme ce voyage a été fatigant ! J'ai
terriblement honte de ma nudité !
Je lui dit, par mon esprit et ma volonté qui lui sont visibles : Sors de l'eau, et tu seras
vêtu selon tes oeuvres L'âme de Zorel dit: O ami, ne parle pas de mes oeuvres, car elles
sont mauvaises ! Si mon vêtement lui ressemble, il devra être affreusement noir et
souillé Je dit : S'il en est ainsi, il y a ici assez d'eau pour le blanchir Zorel prend ce
vêtement, et sa saleté le dégoûte, ce qui et bon signe. II le prend cependant, mais
l'emporte dans l'eau et commence à le frotter, enfin à le secouer L'habit est propre, mais
il n'ose pas le vêtir car encore humide. Mais je lui signifie qu'il doit le revêtir. Zorel se dis
: Tout à l'heure, le lac tout entier ne me faisait rien , et maintenant, j'aurais peur d'une
chemise humide ? Et il se vêtit Zinka se posa alors cette question : L'âme a-t-elle aussi
un corps ? Zorel répondit Bien sûr que l'âme a aussi un corps, éthérique certes, mais
pour l'âme, son corps est aussi accompli que l'est pour la chair son corps de chair. Rien
de ce qui est propre au corps de chair ne manque à l'âme. Tu ne peux bien sûr le voir
avec tes yeux de chair, mais moi, je peux voir, entendre, toucher, sentir et goûter tout
cela ; car l'âme possède les mêmes sens qu'a le corps pour communiquer avec son âme.
Les sens du corps sont les rênes qui, entre les mains de l'âme, permettent à celle-ci de
maîtriser son corps dans le monde extérieur. Si le corps n'avait pas ces sens, il serait
totalement inutilisable et constituerait pour l'âme un fardeau insupportable. Imagine un
homme qui serait complètement aveugle et sourd, qui ne ressentirait rien, ni la douleur,
ni le bien être de la santé, qui n'aurait ni goût ni odorat ; crois-tu qu'avec un tel corps
l'âme serait servie en quoi que ce soit ?
Dans sa conscience par ailleurs claire et entière, ne devrait-elle désespérer ? Puisque
l'âme possède les mêmes sens que le corps, elle perçoit elle aussi aisément et
précisément, par ses sens subtils, ce que les sens du corps ont perçu du monde
extérieur. Mais comme à présent ( dans le sommeil extatique) je suis libéré de presque
tout mes liens avec mon corps et que je ne peux avoir aucune action sur les sens de
mon corps, à mon retour dans mon corps, je ne saurais absolument plus rien de tout ce
que je vois, entends, sens et dis et de tout ce qui m'arrive à présent. L'âme a bien en
elle-même une mémoire et peut donc se souvenir de tout ce qu'elle a vu se passer
devant elle, jusqu'aux plus petites choses ; mais elle ne le peut que dans l'état de liberté.
Si elle se trouve dans un corps entièrement enténébré, elle ne voit, n'entend et ne sent
que les impressions grossières qui fond le plus bruit et qui est assourdit tout ce qui est
spirituel ; mais bien souvent, elle se perçoit à peine suffisamment elle-même pour être
consciente de sa propre existence, et à plus forte raison n'a-t-elle aucune conscience
des impressions spirituelles supérieures et profondes qui demeurent en elle. Tu as toi
aussi une âme pareille à cette âme parfaitement libre que je suis maintenant ; mais tu ne
savais sur toi-même que peu de chose, sinon rien.
La raison en est dans l'obscurité de la chair qui, pour un temps, enveloppe toute âme.
C'est seulement à présent, parce que, par la voix de ma bouche corporelle encore
animée, j'ai imprimé certaines choses sur tes nerfs occipitaux et que, en tant qu'âme, tu a
pu lire en toi-même grâce à ces impressions le mêmes marques originelles, que tu sais à
présent en tant que chair que tu as une âme et que, par ta pensée et ta volonté, tu es
toi-même une âme dont l'être corporel éthérique a la même forme que ton corps. Après
cela, tu ne dois plus t'étonner si je te dis maintenant qu'à mon réveil à la vie terrestre, je
ne saurai plus rien de tout ce que je viens de te dire.
fond ! Ce chemin, bien que très étroit et épineux pour finir, est la seule bande de terre
ferme qui s'étend entre ces deux mers sans fin. Elle relie tout le monde terrestre à la
grande terre du paradis des bienheureux. Les broussailles servent à protéger cette
langue de terre des tempêtes souvent violente de la mer Grâce à l'enchevêtrement de ce
taillis épineux, les flots se brisent contre lui et déposent entre ses branches serrées leur
écume qui se solidifie peu à peu en pierre, et c'est ainsi que cette langue de terre si
essentielle se renforce au contraire de plus en plus. Car toutes deux, l'humilité comme le
vérité, ont de tout temps été pour l'homme pleines d'épines ! Zorel dit : Je ressent en
moi une clarté singulière et commence à percevoir dans mon coeur, un mouvement qui
est une lumière, et en son centre une forme qui ressemble à l'embryon dans le sein de
la mère ! Mais le voici qui devient grand et fort ! C'est certainement la flamme même de
la vie née de Dieu dans le vrai coeur de l'homme ! La langue de terre s'élargit, les
rivages des deux mers s'éloignent de nous, j'aperçois une terre aux très belles
montagnes, et vois rayonner au dessus des montagnes comme une magnifique aurore
CH53,1 : Zorel au paradis. Zorel dit Oh, comme cette lumière fait du bien à mon être !
Elle m'apparaît maintenant sous la forme d'un enfant de quatre ans gracieux. Oh, je
reconnais bien maintenant qu'il y a qu'un seul vrai Dieu ; mais seuls verront sa sainte
face ceux qui seront parfaitement purs dans leur coeur ! Nous allons à présent aussi vite
que le vent. L'homme de lumière en moi a déjà la taille d'un garçon de huit ans. Nous
sommes proche des hautes montagnes où demeurent sans nombres les plus beaux des
êtres humains ! Ils passent devant nous très vite, sans avoir l'air de nous voir! Nous
sommes parvenus au sommet. Cependant mon homme de lumière est déjà aussi grand
que moi-même, et à présent j'ai sommeil Cyrénius dit : Seigneur, pourquoi faut-il que
Zorel s'endorme ? Je dis : si son âme était à l'état pur, cela pourrait avoir lieu sans aucun
sommeil ; mais du fait que son âme encore reliée par certains liens à son corps, il faut
que se produise avant le changement de stade un certain assoupissement au cours
duquel l'âme entre sans s'en apercevoir, dans le nouveau stade. C'est seulement au
troisième stade qu'elle parvient à une véritable clairvoyance, et ce qu'elle dira alors sera
la parfaite vérité.
Cyrénius dit : Qu'est donc que ce sommeil, comment naît-il, d'où vient-il ? Je dis : Ton
vêtement doit se conformer à la volonté de ton corps, de même que ton corps se
conforme à la volonté de ton âme. Lorsque tu prend ton bain, tu ôtes tes vêtements, et ils
ne fond plus aucun mouvement. En sortant du bain, tes vêtements retrouvent leur
mouvement et se remettent à vivre avec toi. Dans le bain, tu t'es fortifié, et le vêtement
qui t'était devenu pesant te paraîtra après le bain léger comme une plume. Lorsque ton
âme est accablée et affaiblie par les fatigues du jour, le besoin naît en elle d'un repos
réconfortant et fortifiant. L'âme fatiguée quitte son vêtement de chair articulée, et entre
dans le bain fortifiant de l'eau de l'esprit, où elle se lave, se purifie et se renforce ;
lorsqu'elle est redevenue forte, elle reprend son habit de chair et fait de nouveau
mouvoir très facilement les membres pesants de celui-ci. Le récit de Zorel t'a fait
percevoir qu'un autre homme de lumière encore plus intérieur a commencé à se
développer au coeur de son âme, homme envers lequel l'être de l'âme se conduit presque
de la même façon que le corps matériel envers l'âme. Eh bien, cet homme de lumière
n'avait jamais reçu, dans cette âme qui est son vêtement articulé, aucune nourriture
d'aucune sorte ; il se tenait là au coeur de l'âme comme l'oeuf dans le sein de la femme
lorsqu'il n'est pas animé et éveillé par l'homme. Par ce traitement, ma parole et celle de
Zinka ont animé et éveillé le véritable germe de vie originel, et lorsque cela a été fait, il
s'est mis à grandir jusqu'à remplir son âme tout entière, le vêtement de son être spirituel.
Cet homme spirituel qui a été éveillé d'une manière artificielle spirituelle et forcé à une
croissance rapide, est encore faible pour porter une âme pesante, et il aspire à se
reposer. Ce sommeil n'est que l'esprit se dévêtant des parties matérielles de son âme - il
ne
conserve de l'âme que ce qui est semblable à lui, et c'est pourquoi le reste doit se
reposer, de même que le corps se repose quand l'âme se renforce, ou que ton vêtement
repose pendant que ton corps se réconforte se rafraîchit dans le bain.
Cependant, lorsque les parties extérieures les plus grossières et les moins nobles se
reposent pour permettre aux sphères plus nobles de se renforcer, un lien subsiste
toujours entre elles. Si quelqu'un prenait le vêtement que tu as ôté pour le détruire, ton
amour naturel et nécessaire pour ton vêtement y opposerait violemment son veto. C'est
une relation encore plus puissante qui existe entre le corps et l'âme ; celui qui voudrait
prendre à celle-ci avant son temps son habit de chair, recevrait d'elle un traitement fort
curieux. Mais la relation entre l'âme et l'esprit est la plus intense de toute, parce que
l'élément fondamental de l'âme surtout lorsqu'elle est très pure, est lui-même purement
spirituel, et l'esprit serait pris d'une agitation terrible si l'on cherchait à lui arracher
complètement son corps et son vêtement. Pourtant, l'âme doit d'abord se défaire de tout
ce qui est matériel pour que l'esprit puisse attirer à lui comme étant sien ce qui lui est de
même nature en elle et pour s'y unir ensuite en un moi parfait. L'aspect matériel de l'âme
réside dans ce qui habile l'âme. Ce vêtement est l'aspect extérieur encore matériel de
l'âme, qui doit être ôté et mis au repos pour que l'homme spirituel intérieur et divin puisse
passer pleinement dans l'âme qui est désormais très semblable à lui et s'unir à elle. Le
moment de ce passage prend toujours un peu de temps, parce que tout ce qui
appartient à proprement parler au domaine de la vie libre, doit d'abord entrer dans une
relation pleine et entière ( union spirituelle) avec le nouvel être plus noble pour, que le
nouvel être, le nouvel homme céleste, puisse se manifester en tant qu'être capable de
tout ressentir, penser, voir, entendre, sentir, goûter par lui-même et agir de lui-même.
Dans ce sommeil, se produit cette migration spirituelle nécessaire ; lorsque cette
migration est accomplie, le nouvel homme est achevé et n'aura éternellement plus
jamais besoin d'une nouvelle transformation pour demeurer cet être spirituel désormais
parfaitement pur. Dans cet état, cependant, l'être humain est parfaitement accompli et
ne peut plus être davantage dans son essence ; c'est seulement par la connaissance et
par le perfectionnement constant dans l'amour et la sagesse céleste les plus purs et
dans sa puissance qui ordonne, régit et dirige tout l'infini, qu'il lui est possible de croître
constamment en éternité et ainsi d'atteindre également une félicité toujours plus grande,
conséquence d'un amour plus grand, d'une sagesse et d'une puissance toujours plus
grands. C'est en tant qu'homme spirituel ainsi accompli, que Zorel va nous parler à
présent de l'accomplissement de son humanité.
CH57,2 : Zorel donne un aperçu des processus naturels d'évolution. Zorel dit : Je te
le dis Zinka ! Tout ce que tu as pensé, dit et fait sur cette terre depuis ton enfance, ainsi
que dans ton existence d'âme avant cette vie terrestre, tout cela est inscrit dans le livre
de la vie ; ton âme en porte un exemplaire dans sa tête, mais le plus grand exemplaire
est posé, toujours grand ouvert, devant Dieu. De ces tiennes pensées ainsi
enregistrées, naîtront aussi un jour de nouvelles créatures.
Habituellement, ces pensées, paroles et actions enregistrées deviennent d'abord des
corps célestes petits ou grands. Ceux-ci sont exposés au feu des soleils jusqu'à ce qu'ils
soient ensuite poussés avec une grande force dans l'espace de la création et laissés
peu à peu et de plus en plus à leur développement spontané.
Peu à peu, grâce au feu et à la lumière du germe de vie contenue en elles, se développe
dans ce monde nouveau né, comme les graines plantées dans la terre, les nombreux
milliers de milliers de pensées et d'idées individuelles qui servent alors de base à ce
nouveau monde pour constituer par la suite toutes sortes d'êtres, tels les minéraux, les
plantes, et les animaux, dont les âmes constituent avec le temps des âmes humaines.
Tu vois donc par là que même la plus petite pensée qu'un homme ait conçue sur terre
ou ailleurs, ne peut absolument jamais se perdre ; et les esprits dont les pensées,
paroles et actions ont constitué un tel nouveau monde par la volonté de Dieu,
reconnaissent très vite, grâce à leur état d'accomplissement, que ledit monde est l'oeuvre
de leurs pensées, paroles, idées et actions et acceptent alors volontiers et avec une
grande félicité de diriger, de parfaire, d'animer entièrement et d'organiser intérieurement
de façon appropriée ce corps céleste lui-même et en définitive toutes les choses et les
être qui devront y subsister. Tu considère à présent notre terre et n'y vois qu'une matière
apparemment morte.
Je vois certes bien, moi aussi, les formes apparemment mortes de cette matière ; mais
j'y vois bien d'autres choses que tu ne verras jamais de tes yeux ? Je vois les choses et
les êtres spirituels qui y sont retenus, je perçois leur efforts et les vois travailler sans
relâche à leur perfectionnement intérieur et au façonnement de formes plus précises et
appropriées, et je vois encore d'innombrables autres esprits grands et petits s'activer
sans relâche tels les grains de sable d'un sablier romain ? Ils ne prennent jamais de
repos, et c'est par leur incessante activité que se fait de façon appropriée, tout le
développement de toute vie naturelle. Je te le dis : dans chaque goutte de rosée
limpide qui frémit sur la pointe d'une herbe, je vois déjà comme dans une mer se
presser en tous sens des myriades d'êtres ! L'eau de cette goutte n'est que la première
et commune incarnation d'une pensée de Dieu.
A partir d'elle, les petits esprits qui y sont emprisonnés constituent ensuite leur
enveloppe propre, où ils prennent aussitôt quelque forme particulière déjà bien différente
de celle de leur enveloppe extérieure commune ; mais dans ce processus, la goutte
d'eau disparaît en tant que telle, et les formes nouvellement constituées en elle en tant
que chrysalides déjà porteuses de vie, s'introduisent alors dans la plante ou dans ce sur
quoi la goutte d'eau s'était formée. Mais ces petites chrysalides se rassemblant,
deviennent aussitôt une nouvelle forme, et les centaines de milliers n'en font plus
qu'une.
Une nouvelle peau se constitue autour de la nouvelle forme, à l'intérieur de laquelle les
nombreuses petites formes sous l'influence de la lumière et de la chaleur, deviennent
l'organisme approprié à la nouvelle forme plus grande, et le nouvel être ainsi créé,
commence une nouvelle activité, qui le prépare à passer derechef dans une autre forme
toujours plus complexe, où il se remet à travailler pour passer dans une forme encore
supérieure et plus accomplie. C'est ainsi que l'activité visible de tout être ayant déjà une
forme déterminée n'est rien d'autre que sa préparation à devenir une forme supérieure
et plus accomplie destinée à renforcer constamment la vie de l'âme et finalement, sous la
forme humaine, la vie purement spirituelle.
CH58, 3 : Ne jugez pas. Je dis : vous avez désormais tous entendu et éprouvé qu'en
tout âme, si malade soit-elle, réside un germe de vie parfaitement sain ; et lorsque cette
âme est rendue à la santé par vos efforts fraternels, ce que vous avez alors gagné,
aucun monde ne pourra vous en payer le prix ! Quelle ne sera pas par la suite l'utilité
d'un homme ainsi accompli ! Qui peut en mesurer la portée ?! Vous, les hommes, ne le
savez pas, mais je sais, moi, quel est le prix d'une telle peine ! C'est pourquoi, je vous le
dis : soyez toujours miséricordieux, même envers les grands pécheurs et les criminels
qui ont enfreint vos lois et celles de Dieu !
Car seule une âme malade est capable de pécher, jamais une âme saine ; l'âme saine ne
peut pécher, car le péché n'est jamais que l'effet d'une âme malade. Et qui parmi vous,
les hommes, peut condamner et punir une âme pour avoir enfreint un de mes
commandements, alors que vous êtes tous soumis à la même loi ? Et l'une de mes lois
dit précisément que vous ne devez juger personne ! C'est pourquoi vous devez avant
tout prendre garde à ne juger personne, et faire comprendre cela à tous ceux qui seront
un jour vos disciples ! Car en observant ma doctrine, vous ferez des hommes des
anges, mais en ne l'observant point, vous en ferez des diables et des juges contre
vous-mêmes. II est vrai que personne n'est parfaitement accompli sur cette terre ;
mais le plus accompli en intelligence et par le coeur doit être le guide et le
médecin de ses frères et soeurs malades, et celui qui est lui-même fort, doit porter le
faible, sans quoi il succombe avec le faible, et ils n'avancent ni l'un ni l'autre ! II est vrai
que votre manière de juger appartient toujours au monde, et il sera difficile d'écraser
complètement la dure tête de diamant du dragon de la tyrannie, car la terre est
précisément le monde où sont mis à l'épreuve mes futurs enfants ; mais il ne devra plus
en être ainsi parmi vous, car les fruits du ciel ont été répandus parmi vous avec leurs
graines abondantes.
Zorel vous a montré clairement en détail quel nouveau fruit merveilleux naissait
lorsqu'une graine était semée dans le coeur. Agissez ainsi, et vous ferez naître la vie
comme de vous-mêmes et obtiendrez aussi la vie éternelle dans toute la perfection qui
vous est désormais connue !
CH59,10 : La où les hommes, qui sont méchants, mais qui se veulent sages, n'ont pu
trouver par eux-mêmes suffisamment de lois pour opprimer l'humanité, ils ont mis en
place des penseurs très inventifs qui, marchant à pas comptés avec des grimaces
extatiques, révélaient quantité de lois qu'ils disaient, en mentant, bien sûr, dictées par
les dieux, apportant ainsi de nouveaux tourments à la pauvre humanité sous la menace
ridicule des punitions éternelles les plus terribles et des plus extraordinaires
récompenses, mais cela bien sûr, après la mort du corps, ce qui est bien sûr bien payé,
car les morts n'ont plus besoin de rien.
CH61,5 : Des erreurs du matérialisme. Je dis : Ami, tant que tu mets les droits des
hommes au même niveau que ceux des bêtes ; tes droits naturels fondamentaux sont
parfaitement justifiés ; je ne peux rien leur objecter, et toute loi qui protège la propriété,
de même que toute loi morale, est alors d'un ridicule parfaitement achevé ! II faudrait
être stupide pour imposer aux oiseaux dans le ciel des lois de protection des biens et
autres prescriptions morales, car tout homme doit savoir que pour ces créatures, la
nature est le seul législateur !
Mais si l'homme, comme cela est très possible, est ou devrait être ici-bas dans quelque
but supérieur dont, bien sûr, tu n'as encore jamais eu la moindre idée jusqu'ici, car ta
sagesse qui ne plaide que pour les besoins inférieurs en témoigne fort clairement, tes
principes mathématiques deviennent alors boiteux et chancelants !
Mais que tout homme ait été placé sur cette terre dans un but supérieur devrait déjà
t'apparaître dans le fait qu'à sa naissance, il est bien moins avantagé que n'importe
quel animal, et ne commence à devenir un être humain qu'après plusieurs années se
soins constants. II est contraint de se plier à une règle quelle qu'elle soit, et de gagner
son pain par toutes sortes de justes peines et de loyaux combats.
Mais s'il a reçu des lois, c'est aussi pour qu'il vois en elles la première indication du
chemin qu'il doit suivre pour atteindre son but supérieur, et qu'il les observe de son plein
gré pour le bien de l'évolution et de la détermination autonomes qui seules, par la
suite, lui permettront d'accéder finalement à sa vocation supérieure qui n'est cependant
en aucun cas de devenir un homme-animal doué d'un entendement si aiguisé soit-il,
mais un homme-humain parfaitement accompli._
CH62,6 : Je dis : Vois-tu, c'est parce que tu n'es toi-même pas particulièrement ami du
travail et encore moins de la mendicité que tu as toujours eu en aversion la vieille loi qui
défend la propriété, et c'est pourquoi tu t'es donné à toi-même le droit de prendre
chaque fois que tu pouvais prendre sans être vu ni puni
CH63,8 : Zorel était tout saisi de voir Jean informé de toutes ces choses que lui-même,
pour des raisons bien compréhensibles , n'avait jamais révélés à personne, aussi
demande-t-il à Jean Mais pourquoi raconter tout cela devant tout le monde ? Jean dit :
Sois tranquille, ami ! Si je faisais cela pour te nuire moralement ou physiquement, je
serais un méchant homme ; mais si je dois à présent te découvrir entièrement devant les
hommes, c'est pour ton salut, afin que tu n'apparaisses à personne tel que tu n'es pas !
Si tu veux devenir parfait, tu dois te découvrir, et ton âme ne doit plus dissimuler aucun
secret ; c'est seulement quand tout ce qui est désordre en toi aura été exprimé, que tu
pourras commencer à travailler à ton accomplissement.
Tu pourrais certes te défaire complètement de tes nombreux péchés dans le secret de
ton âme et devenir un homme meilleur, que les hommes respecteraient et honoreraient
pour cela ; car ils ne connaîtraient de toi que le bien et rien du mal, et beaucoup
suivraient ton bon exemple ! Mais si, avec le temps, ils apprenaient d'un témoin digne
de foi quel vulgaire grand pécheur tu as été sans rien en dire, de quels yeux
soupçonneux ne se mettraient pas à te considérer peu à peu tous ceux qui t'honoraient
jusque-là comme un homme pur et suivaient ton exemple !
Toute ta vertu ne serait plus qu'une peau de brebis sous laquelle on commencerait à
imaginer un loup féroce, et, en dépit de toute ta vertu par elle-même irréprochable, on te
fuirait et on éviterait ta compagnie pourtant si instructive. Tu vois par là que pour être
parfait, on doit éviter non seulement la réalité du mal, mais même son apparence, faute
de quoi il est difficile de se rendre véritablement utile à son prochain, ce qui est et doit
être en définitive la principale tâche de tout homme, car on ne peut imaginer sans cela de
société vraiment heureuse sur cette terre !
Si, tous apprennent dès à présent qui tu as été, ce que tu as fais, et comment tu as
vécu, et que désormais tu t'améliores et deviennes au vu et au su de tous un autre
homme parfaitement conscient de ses anciens méfaits et empli à leur égard du plus vrai
et du plus profond dégoût, chacun concevra envers toi la confiance la plus justifiée et la
plus grande bienveillance et t'aimera comme un frère pur aime son frère pur . C'est
pourquoi il faut d'abord ici que tout ce qui te concerne soit rendu public, afin que tu
puisses ensuite adopter utilement une meilleure doctrine.
CH67,10 : Cyrénius s'indigne des crimes de Zorel. Je dis : L'exposition publique qui
en est faite à présent, entre certes dans les détails, parce qu'il est nécessaire qu'il en
soit ainsi ; mais cela ne doit pas te heurter, car je ne laisse arriver cela que pour vous
montrer dans sa totalité une âme malade, et pour finir, le remède qui peut encore la
guérir. Je t'ai déjà montré tout à l'heure qu'il serait stupide et maladroit de punir des
verges et du cachot un homme malade dans son corps pour la raison qu'il est tombé
malade ; mais combien plus stupide et plus maladroit encore est-il de punir
physiquement et moralement un homme par des coups mortels à cause de son âme très
malade !
CH75,9 : Zorel dit: Si j'avais pu autrefois rencontrer un homme qui m'eût éclairé d'une
aussi brillante lumière sur ce qui est juste et injuste que l'a fait ce Jean , je ne serais
jamais tombé si, profondément dans le vice ; mais j'ai toujours été contraint d'être pour
moi-même le plus intelligent !
Ch764 : Jean dit : Si tu veux apprendre un art quelconque, il te faut aller voir un artiste
qui te montre ses tours de main ; ensuite vient la pratique assidue qui te permet
d'acquérir ces tours de main de telle sorte qu'ils égalent ceux du maître, et tu deviens
alors un artiste comme ton maître. Si tu veux apprendre à penser, tu devras aller chez
un philosophe ; I te fera prendre conscience des causes et des effets, tu commenceras
alors à penser et à conclure et tu diras : l'eau, étant un liquide, peut aisément être mise
en mouvement ; en vertu de son poids, elle doit couler vers l'aval, car, selon l'expérience
commune acquise jusqu'ici, en vertu de la force d'attraction des profondeurs terrestres,
tout ce qui a poids s'est toujours précisément dirigé vers les profondeurs de la terre et
doit continuer de la faire selon la volonté immuable du créateur, ce qui est une loi
obligée dans toute la nature. II s'ensuit cette conclusion : plus un corps est liquide, plus il
contient en lui d'aspiration au repos ; et plus il est facile de le mettre en mouvement.
Mais plus un corps élémentaire doit être facile à mettre ne mouvement, plus il faut qu'il
soit liquide. Tu vois par cet exemple comment on apprend à penser à l'école des
philosophes, et comment on apprend à conclure de la cause à l'effet ainsi que l'inverse.
Seulement, toute pensée de cette nature se meut dans un cercle auquel elle ne trouve
jamais d'issue, car il ne peut y en avoir. C'est pourquoi une telle pensée est de peu ou
d'aucune utilité à l'homme pour son être, sa volonté et sa pensée intérieurs et spirituels.
Cependant, si tu peux acquérir un art quelconque qu'auprès d'un artiste et une pensée
rationnelle organisée qu'auprès d'un philosophe, de même, tu ne peux apprendre la
pensée intérieure spirituelle que d'un esprit, à savoir l'esprit de Dieu qui pénètre tout, tel
qu'il existe en toimême, autrement dit, seul un esprit peut éveiller un esprit ; car un esprit
voit et reconnaît un autre esprit comme un oeil en voit un autre et sait que c'est un oeil
et comment il est fait. L'esprit est la vue intérieure de l'âme, et sa lumière pénètre tout,
parce qu'il est la lumière la plus intérieure et donc la plus pure. Tu vois maintenant par là
comment se passe l'apprentissage des différentes sortes de sujets, et comment, pour
tout ce que l'on veut apprendre, il faut toujours avoir le professeur le plus capable, si l'on
ne veut pas demeurer un éternel maladroit ; mais même si l'on a trouvé le meilleur des
professeurs, il reste très important de faire très exactement et avec beaucoup de zèle ce
que le maître a ordonné ou conseillé. Quand l'esprit s'éveillera en toi, tu percevras sa
voix comme une pensée lumineuse dans ton coeur. Tu dois écouter ces pensées et te
régler sur elles pour tout ce qui concerne ton existence, procurant ainsi à ton propre
esprit un espace d'action toujours plus grand, de la sorte, ton esprit grandira en toi
jusqu'à atteindre la taille d'un homme, et il imprégnera ton âme tout entière et avec elle
tout ton être matériel. Seulement maintenant tu dois apprendre ce qu'il faut faire pour
éveiller ton esprit. “ Eveille-toi à l'amour en Dieu et de là à celui de tes frères, au nom de
celui qui est et fut de toute éternité, et qui sera éternellement !
CH77,5 : Zorel demande à Jean : Mais comment Jésus est-il parvenu à une telle
perfection ? Jean répond : Autant demande de quelle manière Dieu est parvenu à l'infini
perfection de sa sagesse et de sa puissance ! Dieu lui-même a choisi celui-ci pour être
sa demeure vivante ! Telle est la grande bénédiction qui, à travers cet élu, advient à tous
les peuples. L'aspect humain que tu lui vois est en quelque sorte le fils de Dieu ; mais en
lui réside la pleinitude de l'esprit de Dieu ! II n'a fait et ne fait encore tout cela que pour
que les hommes aient en lui le modèle le plus parfait possible, afin qu'ils le suivent
comme le principe et le maître authentique de toute vie et de toute créature.
Mais lorsque tu iras vers lui, vas-y dans l'amour de ton coeur, et non avec ta seule
raison ! Car ce n'est que par l'amour que tu peux et dois accéder à lui et le comprendre
dans sa divinité ; mais avec ta raison, cela te serait à jamais impossible ! Car l'amour pur
est seul capable de croître éternellement, tandis que la raison a ses limites au-dessus
desquelles elle ne pourra jamais se hausser !
Plus cet amour sera puissant en toi, plus il fera clair dans tout ton être! Car le pur amour
envers Dieu est un feu vivace et une lumière qui brille d'un vif éclat. Celui qui avance
dans cette lumière ne verra jamais la mort éternelle, comme il l'a dit lui-même. Zorel dit
: Ami plus je pense et repense à tes paroles, plus il me paraît difficile de l'approcher et
de lui demander, moi qui suis si indigne de sa grâce, qu'il me montre lui-même le
lumineux chemin de la vie ! Car je sent émaner de lui une sainteté qui me dit sans cesse
: Arrière, homme indigne ! Fais d'abord pénitence 78,une année entière, et ensuite
seulement, reviens me voir si tu peux toucher le bord de mon vêtement
Jean dit : C'est bien ainsi ; l'humilité du coeur doit toujours précéder le vrai amour
envers Dieu le Seigneur ! Patiente encore un peu dans cette juste contrition de ton
coeur devant lui ; mais quand il t'appellera, n'hésite plus et va à lui en toute hâte ! A ces
mots, Zorel retrouve un peu le calme, mais il pense beaucoup à la bénédiction que ce
serait de pouvoir s'avancer sans péché vers le Très-Saint.
CH78,3 : Le chemin de la vie éternelle. Je dis à Zorel : Ainsi viens à présent vers moi,
et je t'indiquerai ce que mon disciple ne peut t'indiquer, c'est-à-dire le seul vrai chemin
de la vie, de l'amour et de la vraie sagesse née de celui-ci ! Ami, le chemin qui mène à la
vie de l'esprit est étroit et épineux ! Autrement dit, tout ce que, dans cette vie, tu
rencontreras de colère, d'amertume et de désagrément de la part des hommes,
combats-le par la patience et la douceur, et à celui qui te fait du mal, ne rends pas la
pareille, mais agis au contraire de lui, afin qu'il en soit honteux.
A celui qui te frappe, ne rends pas la monnaie de sa pièce, mais laisse-toi plutôt frapper
une fois de plus afin que la paix et la concorde reviennent et demeure entre vous, car
c'est seulement dans la paix que s'épanouit le coeur, et que l'esprit peut croître dans
ton âme.
Si quelqu'un te demande un service ou une aumône, ne les lui refuse pas, à condition
que le service demandé ne soit pas contraire aux commandements divins ni aux lois de
l'état, ce que tu sauras bien apprécier. Si quelqu'un te demande ta tunique donne-lui
aussi ton manteau, afin qu'il connaisse que tu es un disciple de l'école de Dieu !
S'il le reconnaît, il te laissera ton manteau ; mais s'il le prend, c'est que sa
connaissance est encore trop faible , et tu ne dois pas regretter ton manteau, mais que
ton frère n'ait pas encore reconnu l'approche du royaume de Dieu ! Celui qui te
demande de l'accompagner une heure, reste deux heures avec lui, afin que ta bonne
volonté soit pour lui un témoignage de ce que doit être l'école dont est issu celui qui est
capable d'une telle abnégation ! De cette manière, même les sourds et les aveugles
recevront le signe que le règne de Dieu est presque arrivé. C'est à vos ceuvres que l'on
reconnaîtra que vous êtes mes disciples ! Car il est plus facile de bien prêcher que de
bien agir. Mais à quoi bon une parole creuse, si l'action ne lui donne vie ! Seule l'action a
une valeur.
CH79, 2 : De la pauvreté et de l'amour du prochain. Je dis : Celui qui est déjà pauvre
demande l'aumône nécessaire à ses frères mieux nantis ; s'il se heurte à des coeurs
endurcis, qu'il se tourne vers moi, et il sera secouru ! La pauvreté et le dénuement
n'excusent pas le vol, et encore moins le meurtre du volé ! Celui qui est pauvre sait
désormais vers où se tourner.
La pauvreté est certes une très grande plaie pour l'humanité, mais elle porte en elle le
précieux germe de l'humilité et de la vraie simplicité, et c'est pourquoi elle demeure
toujours parmi les hommes ; cependant, les riches ne doivent pas la laisser devenir trop
grande, sans quoi ils seront en très grand danger ici-bas et aussi un jour dans l'au-delà.
Les mauvais esprits s'empareront de l'âme au coeur dur, et ils la corrompront et la
rendront pareille à une âme animale, et c'est ainsi également qu'elle se manifestera dans
l'au-delà. Mais un coeur doux et tendre sera bientôt et facilement traversé par la grâce,
dont l'essence est elle-même de tendresse et d'extrême douceur, et je viendrai alors
moi-même demeurer dans ce coeur dans toute la plénitude de mon amour et de ma
sagesse.
CH81,3 : Du vrai don agréable à Dieu. Le vol naît principalement de l'égoïsme, car
de celui-ci résultent la paresse et le penchant pour la bonne vie et l'inaction. II s'ensuit
un certain manque de courage qui, associé à une timidité orgueilleuse, fait que l'on ne
condescend pas, il est vrai, à des sollicitations importunes, mais que l'on se résout
d'autant plus aisément à voler et à prendre en cachette. Dans le vol reposent donc
quantité de faiblesses, parmi lesquelles l'égoïsme exacerbe est la cause très évidente
de toutes les autres. C'est toujours par un véritable amour vivant du prochain que ce mal
de l'âme sera le mieux combattu.
Les oeuvres de l'amour du prochain ne s'accomplissent pas uniquement par le don,
mais avant tout par toutes sortes de bonnes actions et de services loyaux et sincères, ce
pour quoi la bonne volonté ne doit bien sûr pas faire défaut. Car la bonne volonté est
l'âme et la vie d'une action ; sans elle l'action la meilleure en soi n'a aucune valeur
devant le tribunal de Dieu.
Si, voyant ton prochain dans quelque nécessité, tu éprouve vivement le désir, même
sans aucun moyen, de l'aider de quelque manière, et si cela pèse à ton coeur de ne
pouvoir le faire, alors ta bonne volonté vaut bien plus devant Dieu que l'œuvre d'un autre
qu'il aurait d'abord fallu convaincre de quelque manière. Tu vois par là qu'aux yeux de
Dieu, et pour le bien de sa propre vie spirituelle intérieure, tout homme, qu'il soit riche ou
pauvre, peut exercer l'amour du prochain ; cela ne dépend que la bonne volonté vivante
avec laquelle chacun fait de bonne grâce et en toute abnégation ce qui lui est possible.
Et ce que tu fais ou donnes, tu dois aussi le faire ou le donner avec beaucoup de joie ;
car celui qui donne et agit de bonne grâce vaut deux fois plus devant Dieu, et il est aussi
deux fois plus proche de la perfection spirituelle ! Ainsi la joie et l'amabilité de celui qui
donne ou agit est-elle précisément cette abondante si recommandable de la vraie
chaleur vitale spirituelle intérieure, grâce à laquelle l'âme peut et doit mûrir deux fois plus
vite pour accueillir pleinement l'esprit dans tout son être, parce que cette chaleur
représente précisément le passage de l'esprit éternel dans l'âme où il réside, passage
grâce auquel cette âme devient toujours plus semblable à lui. Un donateur joyeux et
aimable, console et élève le coeur de celui qui reçoit et l'amène à des pensées de
gratitude. De plus il l'emplit d'une confiance pleine d'amour et d 'espoir en Dieu et dans
les hommes, et son joug naguère encore si pesant lui devient un léger fardeau qu'il
portera ensuite avec plus de patience et de dévouement qu'il ne l'avait fait jusque là.
CH90,5 : De l'âme et du corps. Je dis : Je vais vous parler de la relation entre l'âme et
le corps ! L'âme qui est un mélange d'éléments composites assemblés, est par nature
entièrement faite de substance éthérique. Mais comme le corps est lui aussi
fondamentalement composé se substance éthérique, il a une parenté avec l'être
substantiel de l'âme. Et c'est précisément cette affinité qui unit l'âme au corps, du moins
tant que celui-ci, avec le temps, ne devient pas trop exclusivement matériel, car il n'a
plus alors qu'une affinité très faible, voire nulle, avec l'être organique de l'âme, et même
lorsqu'il en reste quelque chose, cette substance de l'âme doit d'abord se séparer du
corps par le processus de putréfaction avant d'être ramenée à l'âme en quelque sorte
nue dans l'au-delà.
Mais si l'âme elle-même a fini par prendre en elle trop de matérialité du corps, alors la
mort du corps l'atteint elle aussi et elle doit pourrir avec le corps et se réveiller seulement
au bout de plusieurs années terrestres, étant bien sûr très imparfaite, et il lui est alors
très difficile de s'élever vers une plus grande lumière, parce qu'elle n'existe qu'en tant
qu'obscur objet terrestre où ne demeure qu'un peu de vie, et les ténèbres de toute part.
II ne peut être question d'un éveil de l'esprit en elle avant que le temps, le dénuement et
toutes sortes de mortification aient détaché de l'âme et entraîné loin d'elle tout ce qui est
obscurité matérielle du monde et substance grossière ou en quelque façon corporelle .
Mais ce qui est déjà visible et même tangible dans la nature extérieure est d'autant plus
développé et prononcé dans le royaume des esprits. En toute vie déjà constituée existe
le besoin insatiable de s'intégrer toujours plus de vie ; et ce principe d'unification est en
vérité l'amour ?
Si ce principe n'était pas premier en toute vie, il n'y aurait dans l'infini de l'espace ni
soleil, ni terre, et pas davantage de créatures sur eux et en eux.
Mais le principe d'unification de la vie demeure dans la vie même, et que toute vie libre
s'efforce sans relâche de s'unir à une autre vie qui lui soit semblable et analogue, un
grand nombre de vies et d'intelligences séparées finissent par ne plus former qu'une
seule vie et une seule intelligence multiple, donc d'une portée très étendue, et c'est ainsi
que se constitue également, à partir de nombreux petits êtres doués de peu de raison,
un être pourvu de beaucoup de raison et d'intelligence.
Ch91,5 : Du perfectionnement des âmes pauvres dans l'au-delà. Je dis : Pour des
âmes trop immatures et nues, une révélation supérieure les lierait et les enfermerait par
un jugement dont elles ne pourraient plus jamais se libérer . La vérité la plus haute et la
plus pure deviendrait entre leurs mains, la plus noire des superstitions et s'enracinerait si
bien que pour finir, je n'aurais moi-même plus aucun moyen de les en délivrer.
C'est pourquoi il est nécessaire qu'ils demeurent tels qu'ils sont pendant mille ans
encore. Alors seulement, ils pourront recevoir la visite d'hommes à l'esprit vraiment
éveillé, qui ne leur donneront cependant encore de longtemps aucun enseignement,
mais seulement un exemple qui les éveille quelque peu.
Par la suite, de telles surprises leur seront envoyées de plus en plus souvent pour les
éveiller. Au bout de quelque siècles de cela , ces peuples nus seront un peu plus vêtus,
physiquement et spirituellement, et deviendront alors peu à peu mûrs pour une
révélation supérieure. II en va de même, mais plus péniblement, dans l'au-delà pour le
perfectionnement et l'accomplissement de la vie d'une âme naturelle complètement nue.
Elle doit être laissée à elle-même dans une complète absence de lumière jusqu'à ce
que, poussée par sa propre misère, elle se secoue de sa léthargie encore plus qu'à
demi matérielle et se mette à concevoir intérieurement des pensées tant soit peu plus
nettes. A mesure que ces pensées s'esquissent de plus en plus nettement et
précisément, une lueur commence à poindre dans cette âme et elle trouve sous elle un
sol sur lequel elle peut se tenir à peu près debout et aussi, peu à peu, commencer à se
déplacer. Ce déplacement représente le passage d'une pensée à une autre, d'une
impression à une autre.
C'est une quête, et il faut que cette quête soit suivie de quelque découverte, sans quoi le
chercheur, s'il ne trouvait rien pendant trop longtemps, serait finalement affaibli par ses
efforts infructueux et contraint de retomber dans son ancienne léthargie.
Mais la moindre chose trouvée par l'âme qui a entrepris cette quête active lui donne un
nouvel élan encore plus grand pour chercher et explorer toujours plus loin et plus
activement, et lorsqu'elle commence à découvrir des traces de l'existence de ses
semblables, elle part à leur poursuite comme un chien de chasse et n'a de cesse qu'elle
n'ait trouvé quelque chose qui témoigne au moins de la proche présence de ses
semblables.
Mais cette quête sans cesse élevée à une puissance supérieure, la fait en même temps
mûrir et elle cherche à se nourrir de tout ce qu'elle trouve au hasard pour recouvrir son
corps substantiel d'âme. Et elle trouve aussi, ici ou là, de quoi remplir son estomac, fût-ce
maigrement, et apaiser sa soif souvent brûlante.
Car lorsqu'une âme devient ainsi vraiment avide à cause du feu vital toujours plus actif
en elle, elle trouve devant elle en quantité toujours plus grande tout ce dont le besoin a
pu s'éveiller en elle.
CH92,1 : Je dis : Cependant, il faut alors que l'esprit qui dirige et guide une telle âme
comme à distance fasse preuve de la plus grande prudence, afin que cette âme ne
trouve effectivement, au cours de sa quête, que ce qui peut la mener plus loin dans son
accomplissement. Avec le temps, elle pourra ainsi rencontrer une âme semblable à elle,
et pressée par des besoins presque identiques, avec laquelle elle entre naturellement, et
se mettent peu à peu à délibérer sur ce qu'elles pourraient faire pour rendre leur sort un
peu plus supportable. II est bien entendu que la seconde âme ne doit ressembler qu'en
apparence à la première, à peine sortie de son complet isolement ; sans quoi ce serait
donner pour guide à un aveugle un autre aveugle : ils tombent trop facilement tous deux
dans un fossé, et se trouvent alors en plus mauvaise posture que ne l'était le premier
dans sa solitude.
Or, l'esprit humain qui rencontre comme par hasard la jeune âme en quête ne doit rien
laisser paraître de sa perfection, mais au contraire être au début exactement pareil à la
jeune âme. Rit-elle, il rit avec elle ; pleure-t-elle, il pleure aussi ! Seulement, lorsque l'âme
s'irrite contre son destin et se met à jurer et à maudire, l'esprit ne fait bien sûr pas de
même, mais s'il fait mine au début d'être lui aussi quelque peu contrarié de son sort ( en
apparence ) semblable, il joue surtout l'indifférent à qui tout ce qui lui arrive est égal !
Si les choses ne veulent pas aller mieux, eh bien, qu'elles restent comme elles sont !
Cela rend la jeune âme plus accommodante et lui apprend à se satisfaire du moindre
petit avantage qu'elle découvre en chemin, là encore comme par hasard. Quand dans
l'au-delà, une âme comme celle-ci s'est trouvé une petite place, on l'y laisse aussi
longtemps qu'elle n'éprouve pas d'elle-même le besoin d'améliorer son sort ; car de
telles âmes sont semblables à ces hommes qui ici-bas, se contentent fort bien d'une
toute petite terre, pour peu qu'elle leur rapporte juste de quoi se suffire à eux-mêmes.
Tout ce qui est plus élevé, plus accompli et meilleur ne leur inspire aucune envie et ils
ne s'en préoccupent pas. Que leur importent les occupations d'un empereur ou d'un
général ! Qu'ils aient seulement de quoi manger et leur petite tranquillité, et ils s'estiment
parfaitement heureux et ne désireront jamais rien de plus. II en va donc ainsi, dans un
deuxième temps, de l'âme qui, comme nous l'avons dit, est sortie de son dénuement et,
par ses efforts, s'est procuré de quoi pouvoir considérer son état comme supportable et
ne plus se soucier de rien d'autre, chose qu'elle fuit et redoute d'ailleurs, car elle déteste
tout ce qui pourrait lui demander quelque effort.
Notre âme dans l'au-delà est donc à présent pourvue en cela qu'elle a par exemple
trouvé chez d'assez bonnes gens un service qui lui procure le nécessaire, l'esprit guide
n'a désormais plus rien à faire que de laisser cette âme jouir tranquillement pendant
quelque temps de ses possessions. Lui-même doit s'éloigner momentanément, faisant
comme s'il allait chercher fortune ailleurs, puis revenir et raconter qu'il a trouvé mieux,
mais cela méritait beaucoup plus d'efforts et de travail !
L'âme demandera en quoi consiste ces efforts, ce que le guide expliquera. Si l'âme en
éprouve l'envie il l'y conduira ; sinon il la laissera, et fera en sorte que son jardin
devienne de moins en moins productif et finisse par ne plus donner le strict nécessaire !
Et comprenant l'inutilité de ses efforts, elle exprime le souhait d'abandonner cette
demeure et d'entrer dans un service où elle pourra, assurément sans que son travail et
sa peine en soient accrus, trouver une pitance suffisante.
Lorsqu'un tel désir s'est assez vivement exprimé dans l'âme, celle-ci est amenée et
établie dans un service qui lui donne beaucoup de travail. Le guide la quitte alors de
nouveau sous un quelconque prétexte, faisant mine d'avoir lui-même trouvé ailleurs un
service certes contraignant, mais fort bien doté. L'âme est alors mise à la tâche, qu'elle
doit accomplir avec une grande rigueur.
On lui dit et lui laisse entendre que toute négligence sera sanctionnée d'un retrait sur
les gages convenus, mais qu'en revanche un travail bénévole en sus de ce qui est
convenu sera considéré comme très louable.
A présent, l'âme va soit exécuter la tâche convenue et au-delà, soit trouver qu'on lui en
demande trop, devenir paresseuse et tomber ainsi dans une misère encore plus grande.
Dans le premier cas, elle s'élèvera et entrera dans une condition plus libre et déjà
sensiblement plus agréable, où il lui sera donné davantage à penser et à sentir.
Mais dans le second cas, le guide l'abandonnera à une grande misère et la laissera
revenir à son pauvre domaine, où elle ne trouvera qu'une pitance fort insuffisante. Au
bout de quelque temps, comme une misère pressante s'est installée, le guide, ayant à
présent bien meilleure allure, reviens en riche propriétaire de biens, demandant à l'âme
la raison de sa négligence pour un service si bon et prometteur. L'âme se justifie que les
efforts demandés sont trop grand pour ses faibles forces ; mais on lui montre que sa
peine et ses efforts son plus grand sur ce maigre petit domaine pour un gain de misère.
Ainsi, l'âme est amenée à réfléchir et prend un nouveau service où elle fera mieux que la
première fois. On l'aidera à progresser en la laissant dans le sentiment qu'elle n'est pas
encore morte dans le corps ; car les âmes matérielles ne sentent pas cela avant
longtemps, étant instruites de cela par des voies appropriées.
Elles reçoivent d'autres révélations, lorsque le germe de leur esprit commence à bouger
en elles. Lorsqu'une telle âme est parvenue au point d'accepter l'idée qu'elle se trouve
dans le monde des esprits, que son sort éternel dépend d'elle seule, il lui est montré le
seul vrai chemin de l'amour en moi et envers le prochain, qu'elle doit suivre selon son
plein libre arbitre et de sa propre décision parfaitement libre. Quand lui est montré le but
à atteindre, le guide la quitte derechef et ne revient que lorsqu'elle l'appellera dans son
coeur de la façon la plus pressante.
Si elle ne l'appelle pas, elle peut cependant être sur le bon chemin ; mais si elle s'en
écarte pour en prendre un mauvais, il la laisse retomber dans un dénuement en
proportion de son erreur. Si elle comprend son faux pas, et souhaite le retour de son
guide, il vient et lui montre la complète inanité de ses peines et de ses efforts.
Si elle émet alors le voeu de s'amender, il doit lui proposer un nouveau service, et si
elle y remplit ses devoirs, elle sera de nouveau promue, mais pas aussi vite que la
première fois, afin de ne pas tomber dans son ancienne léthargie matérielle, où il lui
serait plus difficile que la première fois d'en sortir, à chaque nouvelle rechute, elle
s'endurcit davantage.
CH93,1 : La progression de l'âme sur terre et dans l'au-delà. Je dis : Il s'agit ici d'une
règle fondamentale selon laquelle l'âme, ici-bas, et plus encore dans l'au-delà, est
conduite à s'élever au-dessus d'une matérialité qui paralyse la vie en elle. Il existe
d'innombrables exceptions à cette règle, dont chacune doit être traitée un peu
différemment ; malgré tout, il faut qu'il y ait une règle fondamentale à laquelle, en
définitive, toutes les autres doivent de conformer, de même que le sol doit être fécondé
par la pluie pour que les graines qui y ont été semées puissent germer.
Comment, ensuite, les différentes semences qui ont été mises en terre pour s'y éveiller,
tirent de la goutte de pluie ce qui leur convient, ceci est l'affaire de l'intelligence
particulière des esprits qui habitent le germe, et qui savent fort bien s'occuper de leurs
intérêts.
Tout cela pour comprendre qu'il est difficile dans l'au-delà le chemin de
l'accomplissement de la vie intérieure, et combien plus aisé et sans contraintes ici-bas,
où l'âme a encore autour d'elle son corps matériel . Mais ce n'est pas aussi facile dans
l'au-delà, l'âme sans corps matériel, ne foule plus aux pieds le sol matériel, mais un sol
spirituel, fait de ses pensées et de ses idées, mais pas du tout apte à recevoir la matière
dont l'âme veut se séparer et à la garder enfouie pour toujours.
Ainsi donc, lorsque l'âme dans l'au-delà veut éloigner d'elle tout ce qu'elle a de grossier
et de matériel, il faut qu'une force supérieure agisse en elle : la force qui réside dans ma
parole et dans mon nom ! Car il est écrit : Devant ton nom fléchiront tous les genoux, au
ciel, sur terre et sous la terre ! Ainsi, c'est seulement par ma Parole et par mon Nom,
qu'une âme peut être totalement purifiée.
Dans l'au-delà, l'âme doit s'entraîner longuement à accomplir d'elle-même toutes
sortes d'actions avant qu'il lui soit possible de recevoir en elle ma Parole et pour finir
mon Nom lui-même. Capable de cela, il sera facile à l'âme d'éloigner de tout son territoire
jusqu'au dernier atome matériel, en sorte qu'il ne retombe jamais sur elle.
CH94,3 : L'évolution de la vie de l'âme. Je dis : L'oeil attentif de celui qui étudie les
choses de la nature ne peut manquer de remarquer, comme chaque chose est utile à
une autre et comme chacune existe pour permettre à une autre de croître et de
survivre. Lorsque la vie animique est entièrement passée dans la forme humaine, servir
devient sa vocation première. II existe plusieurs services naturels, imposés comme une
contrainte à toute forme humaine ; mais l'homme est aussi chargé d'accomplir un
nombre considérable de services parfaitement libres. Et quand l'être humain s'est
montré en tout point un serviteur fidèle, il s'est également élevé par là lui-même à la plus
grande perfection de la vie.
CH95,1 : Le but du service. Je dis C'est par le service que s'exerce et se développe le
mieux l'humilité. Plus un service paraît subalterne, mieux il convient à la véritable
éducation de la vie. L'humilité elle-même n'est cependant rien d'autre que la
condensation toujours plus grande et plus forte de la vie en ellemême, alors que l'orgueil
en est le développement toujours plus relâché, par lequel elle se disperse de plus en plus
dans l'infini et finit par se perdre presque complètement, ce que nous appellerons la
seconde mort ou mort spirituelle. Avec l'orgueil, c'est la fin de tout service et donc, pour
la vie, de tout perfectionnement et de tout développement.
Si la formation de la vie dépendait de la domination orgueilleuse des autres, j'aurais
ordonné le monde en sorte que chaque homme ait un droit illimité à la domination ; mais
puisque mon ordonnance éternelle va à l'encontre de cela, il faut que tout homme et tout
ange s'accommode de servir et finisse même par trouver dans un service éternel et
toujours plus large la plus grande félicité.
Sans le service, il n'y a à proprement parler aucune vie, aucune permanence de
celle-ci, ni bonheur, ni béatitude , ni amour, ni sagesse, ni plaisir de vivre, que ce soit
ici-bas ou dans l'au-delà ; et celui qui s'imagine un ciel fait tout entier d'inutilité, de
paresse et d'une débauche d'oisiveté, celui-là se trompe grandement .
Le but de l'enseignement que je vous donne à tous est donc premièrement de vous
permettre de vous accomplir véritablement dans le domaine de votre vie intérieure,
deuxièmement de faire en sorte que vous puissiez également devenir ensuite pour moi
des auxiliaires zélés et puissants, dès ce monde et surtout un jour dans l'au-delà de mon
royaume. Ma volonté est que désormais vous, mes enfants, mettiez pleinement en
oeuvre toutes mes pensées et mes idées, dès ce monde pour l'âme, le coeur et l'esprit
de vos frères et sueurs, mais aussi dans l'au-delà dans toutes les grandes vérités,
depuis la sphère profondément spirituelle de leur naissance jusqu'à leur manifestation
matérielle la plus extérieure, et de là, jusqu'à leur retour dans une vie spirituelle parfaite,
pure et indépendante accrue.
Et pour cela il faut toujours beaucoup de temps et de patience et une grande activité,
ainsi qu'une sagesse et une force également grandes et tout-englobantes !
CH96,1 : Un aperçu des mystères de la création. Je dis : Pour qu'un monde tel que
cette petite terre soit créée, il faut un nombre de myriades d'années terrestres que vous
ne sauriez imaginer. Vous ne pouvez concevoir le temps nécessaire simplement pour
qu'un monde soit prêt à voir naître un homme !
Combien d'espèce de plantes et d'animaux doivent d'abord avoir fertilisé le sol terrestre
de leur décomposition, avant que se forme sur ce sol et dans la pourriture du règne
animal et végétal l'humus d'où la première âme forte pourra tirer son corps et l'organiser
selon l'ordonnance divine, en sorte qu'il soit apte à servir et capable de concevoir une
postérité identique, ce qui permettra aux âmes déjà prêtes et libres, mais encore
dépourvues de corps de ne plus avoir à attendre des siècles pour se constituer un corps
concentré à partir de nuées, mais de le fabriquer bien plus rapidement dans un utérus
déjà parfaitement pourvu de tout ce qu'il faut pour cela.
Tout cela demande beaucoup de temps et de sagesse, beaucoup de patience, et une
puissance infinie ! Là où il y a beaucoup à faire, il y a aussi beaucoup à servir, selon le
niveau des capacités de ceux à qui les tâches seront attribuées. A celui qui aura acquis
beaucoup de qualités selon mon ordonnance, il sera donné beaucoup à faire ; mais celui
qui n'aura que peu de qualité n'aura aussi que peu à faire.
Cependant, celui qui n'aura acquis ici-bas aucune capacité devra bien sûr languir et
croupir dans la nuit de l'au-delà jusqu'à ce que, par ses efforts intérieurs libres et
indépendants, il soit devenu capable d'entrer dans un quelconque service, si humble
soit-il. S'il s'acquitte bien de ces fonctions réduites, il sera bientôt placé dans d'autres
plus importantes ; mais s'il les accomplit mal, il perdra rapidement jusqu'au peu qu'il
avait pu très aisément acquérir par ses capacités, si faibles qu'elles fussent. A celui qui a
déjà, il sera donné plus encore, afin que sa mesure soit pleine ; mais à celui qui n'a pas,
il sera repris même ce qu'il avait, et la nuit et toutes sortes de privations seront sont lot
jusqu'à ce qu'il condescende à devenir actif.
C'est pourquoi, vous tous, devez être actifs en ce monde et ne pas vous laisser éblouir
par ses richesses, car elles s'en iront comme la forme matérielle de toute cette création
visible aux yeux charnels, mais accumulez d'autant plus les richesses de l'esprit, qui
dureront éternellement. Plus vous accumulerez de richesses spirituelles par toutes
sortes de bonnes actions, mieux vous vous en trouverez dans l'au-delà
Ch98,1 : De l'argent prêté et donné. Je dis : Celui qui prête son argent qu'à ceux qui
peuvent lui rendre capital et intérêts à la date convenue, ou même, dans certains cas, y
seront contrains par la force de la loi, celui-là a déjà pris sa récompense sur cette terre
et n'en a plus aucune à attendre de moi ; car ainsi il ne m'a pas servi, mais seulement le
monde et lui-même. Si quelqu'un a de l'argent et qu'un ami en ait besoin et vienne lui
demander un prêt, il ne doit pas le lui refuser.
S'il le lui prête moyennant l'intérêt légal, il a sans doute accompli envers lui une bonne
action qui sera reconnue dans les cieux. Mais il est également du devoir de
l'emprunteur, de rendre très scrupuleusement au prêteur, non seulement l'agent prêté
avec les intérêts convenus, mais plus encore ; s'il a gagné beaucoup, il doit aussi, par
un libre mouvement de son coeur, partager son gain avec le prêteur, car c'est bien
uniquement grâce à l'argent de celui-ci qu'il a pu réaliser ce gain.
Cependant le prêteur ne doit l'exiger. Tout cela peut se faire en toute amitié, mais il ne
faut pas pour autant oublier l'autre ! Mais celui qui a quelque argent à prêter, voit venir à
lui un très pauvres duquel il ne peut attendre qu'il sache ou veille employer utilement et
profitablement la grosse somme qu'il pourrait lui prêter, je ne fais obligation à
personne de prêter à un tel pauvre l'argent qu'il demande, parce que ce serait jeter sans
motif l'argent par la fenêtre sans qu'il serve vraiment à quiconque, et cela donnerai
seulement l'occasion au pauvre emprunteur de se sentir poussé à toutes sortes d'excès
auxquels, si c'est dans sa nature, il ne manquera pas de se livrer.
Une telle action ne pourrait donc être dite particulièrement bonne, mais plutôt, sinon
tout à fait mauvaise, du moins très bête, ce qui ne saurait être agréable à mon amour et
encore moins à ma sagesse. C'est tout autre chose, si un pauvre homme vient vous
demander de lui prêter de l'argent, et si vous savez qu'il en usera à bon escient et qu'il
ne s'est appauvri que par un hasard contraire ; à celui-là, vous ne devez pas refuser un
prêt, même sans intérêts et sans la garantie ferme que le capital vous soit jamais
remboursé ! Lorsque cet homme aura bien employé l'argent, il s'aura bien , comme
votre frère, ce qu'il a alors à faire ; car il a les mêmes obligations envers vous que vous
envers lui.
S'il devait cependant ne pas être en mesure de rembourser l'argent prêté, vous ne
devez pas lui en garder rancune ni exiger votre créance auprès de ses descendants ;
car cela serait cruel et tout à fait contraire à mon ordonnance. Mais si les descendants,
en particuliers les enfants ou les premiers petits enfants parviennent à quelque aisance,
ils s'acquitteront de la dette contractée par leur pauvre père ou grand-père auprès d'un
philanthrope.
Si cela se produit, le philanthrope saura bien lui aussi ce qu'il doit faire de cet argent
pour l'amour de moi et de son prochain ! Aussi, lorsque je dis que vous devez aussi
prêter votre argent à ceux qui ne pourront vous le rendre, j'entend par là uniquement et
précisément que vous devez vous conduire avec votre argent ou vos autres réserves,
de la façon que je viens de vous indiquer ; en faire plus ou moins serait soit stupide, soit
fort nuisible, donc un grave péché contre le véritable amour du prochain .
CH99,1 : Du vrai et du faux service. Je dis : Servir est donc le grand mot d'ordre dans
toutes les sphères de l'infini, aussi bien dans le grand règne de la nature que dans le
royaume illimité des esprits ! Même les méchants habitants de l'enfer savent ce que
c'est, à une grande différence près par rapport au service des habitants du ciel : en
enfer, chacun veut en fait être servi ; et même si l'un sert l'autre, ce n'est qu'un service
apparent, c'est-à-dire toujours un simulacre de service hautement égoïste et intéressé,
par lequel l'un cherche à tromper l'autre afin de le tenir d'autant plus sûrement à sa
merci à la première occasion et de tirer un profit personnel de sa chute.
Ainsi, lorsque vous vous servez les uns les autres, faites-le dans l'amour et la véritable
fraternité, comme il est d'usage dans les cieux ! Si quelqu'un vous demande un service,
accomplissez-le en toute joie et en tout amour, et ne demandez pas votre récompense
avant même d'avoir rendu ce service .
Mais si quelqu'un t'a rendu un bon service, tu ne dois pas non plus lui demander de
combien est ta dette ! En revanche, tu dois récompenser de ton mieux, selon tes forces
et avec tout l'amour et l'amitié de ton coeur, le bon service que t'a rendu ton ami.
Lorsque celui qui t'a rendu ce service s'en apercevra, il te serrera dans ses bras et dira
: Noble ami, je ne t'ai rendu qu'un bien faible service, et tu m'en récompenses si
largement !
Vois-tu, j'ai plus qu'assez du dixième, et même de cela, je ne l'accepte qu'en
témoignage de ton coeur de frère qui m'est si cher Quand le serviteur parle ainsi au
servi du plus profond de ses vrais sentiments vivants, celui qui a rendu le service,
comme celui qui l'a reçu ne deviennent-ils pas alors de véritables frères selon le ciel ?
Très certainement, et ce n'est pas autrement que le vrai royaume de Dieu viendra à
vous et régnera célestement sur vous avec le spectre de la lumière et de la grâce
absolue ! CH100,7 : De la doctrine de Moïse et de celle du Seigneur. Je dis :
Combien fou serait celui qui dispose de ma doctrine et qui l'a reconnue comme
éternellement vraie, et qui demeure pourtant un vieux boeuf de labour dans toute sa
conduite !
7 : II est vrai qu'en ce temps-là, Moise a donné au peuple d'Israël une loi pour régir la vie
domestique et tous les besoins et nécessaire de l'humanité ; mais cette loi a déjà été
complètement dénaturée, et même sans cela , elle ne conviendrait plus à ma doctrine.
Car lorsqu'on laboure, on ne peut récolter; mais quand le blé semé est parvenu à
maturité, on engage des moissonneurs et la charrue n'a rien à faire parmi eux. Moïse a
labouré, les prophètes ont semé, et désormais vient le temps de la moisson et de la
récolte, où l'on ne peut plus recourir avec sa charrue. Nous allons à présent récolter
dans nos granges tout ce qui a mûri ; mais après la récolte, la charrue de Moïse sera
remise entre vos mains pour que vous ameublissiez à nouveau le sol et y fassiez de
nouvelles semailles du grain le plus pur des cieux, et des gardiens seront désignés qui
prendront bien garde qu'aucun ennemi ne vienne semer la mauvaise graine parmi le
grain très pur
Ch101,5 : Du bon grain et de l'ivraie. Récoltez d'abord le blé et portez-le dans mes
granges, mais ensuite, récoltez aussi la mauvaise herbe, liez-la en bottes, faites un feu
et brûlez toutes ces bottes, afin que leur semence ne retourne pas dans la terre et ne la
souille pas à nouveau ! Je vous dis que cela est facile à comprendre .
Le champ est comme le coeur de l'homme ici-bas ; le grain très pur est ma doctrine ; le
laboureur et le semeur, c'est moi-même, et vous avec moi. Les gardiens désignés, c'est
également vous ainsi que ceux que vous appellerez en mon nom. Le maître, c'est moi,
et mes granges sont les cieux. Mais c'est Satan qui est l'ennemi, et sa mauvaise graine
est le monde du mal avec tous ses mauvais désirs néfastes.
Les moissonneurs nouvellement engagés sont le messagers que, le temps venu
j'éveillerai à nouveau dans les cieux pour les envoyer récolter le blé et brûler toute la
mauvaise graine, afin qu'elle ne ouille plus facilement le champ et le blé.
9 : Je vous donne le champ, la charrue et le grain et j'embauche les moissonneurs ;
mais ensuite, vous devez travailler vous-même ! Si la force vous manque , vous savez
que je vous en pourvoirai, si vous me la demandez dans votre coeur, et vous pourrez
bien travailler avec une un force renouvelée ; mais travailler pour vous, je ne le peux ni
ne le dois au grand jamais, afin que vous soyez des hommes libres, vivant, pensant et
agissant par vous-même ! Tout cela doit vous faire très clairement comprendre que le
service mutuel tel que je viens de vous l'enseigner est la condition essentielle de toute la
vie !
Cyrénius dit : Cependant, j'aimerais apprendre de ta bouche, comment l'enfer et son
prince agissent sur les hommes ! Comment apportent-ils leur mauvaise herbe dans le
champ du ciel ?
CH102,1 : Des pensées et de leur réalisation. Je dis : Rien de plus simple ! Je vous ai
déjà montré que tout homme devait suivre le chemin de la loi, s'il voulait parvenir à la
liberté et à l'indépendance de son être et de sa vie. Mais s'il existe une loi donnée aux
hommes en quelque sorte de l'extérieur, il faut aussi qu'il existe en l'homme un attrait
selon lequel il est plus facile et plus amusant pour lui, ne fût ce que dans l'instant, de
transgresser cette loi que de s'y tenir strictement.
C'est ainsi qu'avant toute création matérielle, des esprits ont été appelés à la vie par
moi, de la façon que je vous ai montrée, afin que vous la compreniez ; car vous-mêmes,
lorsque vous créez quelque chose, vous suivez aujourd'hui cette même ordonnance.
Si vous laissez votre idée mûrir pleinement en vous, et si c'est le rayonnement même
renvoyé par votre idée qui vous a fait voir toujours plus clairement ce qu'il fallait pour
que cette forme ait l'existence concrète la plus durable et la plus parfaite possible, ce
que vous construirez durera autant que les pyramides, qui à ce jour, comme le savent
tous les mortels érudits, défient toutes les tempêtes depuis deux mille ans déjà, et
seront dans quatre fois ce temps, tout juste un peu effritées extérieurement.
Les bâtisseurs ont nourri des années entières l'idée conçu par eux et ayant pleinement
pris forme, l'amenant ainsi à maturité, on comprend que leur idée transposée dans la
matière emplisse aujourd'hui encore d'étonnement le voyageur. Par la suite, les hommes
ont certes appris à penser très vite et, en additionnant leurs réflexions, à développer
rapidement une idée parfois très complexe, et à la mettre en oeuvre le plus souvent ;
mais comme l'idée avait été développée rapidement et facilement, elle était également
mise en oeuvre rapidement et facilement. Mais l'oeuvre était donc elle-même légère et,
à cause de la maturation trop brève de l'idée, très vite périssable. Bref, tout ce qui est
facile demeure léger, et tout ce qui est difficile demeure lourd
CH104,2 : L'égoïsme comme origine de la matière. Je dis : Tout ce qui a nom monde
et matière, est une déviation, une tendance constante et nécessaire à s'opposer au
véritable ordre spirituel de Dieu, parce que cet attrait contraire a du être disposé à
l'origine pour permettre l'éveil du libre arbitre dans l'idée vivante sortie de Dieu toute
formée en tant qu'être autonome, et c'est donc cela qu'il faut considérer comme la
véritable mauvaise graine dans le seul vrai champ de la vie, qui est purement spirituel.
Mais si la mauvaise graine est bien à l'origine une nécessité pour que s'établisse une
vie spirituelle parfaitement libre, il faut cependant qu'elle soit finalement reconnue
comme telle par l'être humain devenu libre et qu'elle soit librement rejetée, parce qu'il
est impossible à la vie spirituelle de subsister avec elle.
Elle est certes un moyen nécessaire pour atteindre le but, mais ne peut en aucun cas
se confondre avec ce but. II faut bien que l'attrait de la transgression du commandement
soit présent ; car c'est lui qui éveille la capacité de connaissance et le libre arbitre. II
emplit l'âme de plaisir et de joie aussi longtemps que, tout en étant bien consciente de
cet attrait, elle n'y cède pas, mais au contraire le combat constamment avec ce même
libre arbitre qui a précisément été éveillé et animé en elle par cet attrait ; ainsi donc,
l'âme libre utilise celui-ci comme un moyen, non comme un but atteint pour lui-même.
8 : Mais en quoi consiste la mauvaise graine dont la décomposition doit servir d'engrais
à la vie ? Quel nom porte cet attrait contraire à la loi qui a été déposé dans la forme
animée ? II s'appelle amour de soi, égoïsme, orgueil et enfin despotisme. Il est vrai que
par l'amour de soi, une forme animée rentre en elle-même, mais avec une avidité qui lui
fait désirer non seulement de tout absorber, mais aussi de le renfermer en elle pour
toujours et d'empêcher qui que ce soit d'autre d'en tirer parti, et cela par peur de jamais
souffrir elle-même d'un quelconque manque !
Cette façon qu'a l'être de renfermer en soi tout ce qu'il peut s'assimiler de l'ordre divin
qui nourrit et maintient toute chose, lui apporte une densité croissante, une certaine
solidité et une certaine prépotence temporelles, et par là une singulière autosatisfaction,
ce qui est au plein sens du terme la signification de l'égoïsme, qui cherche à toute force
à élever son propre moi, perçu comme essentiel, au-dessus de tous les autres moi, et
cela par tous les moyens à sa disposition, fussent-ils de la pire sorte.
Lorsque l'égoïsme a atteint ce qu'il souhaitait, il se dresse au-dessus de tout ce qui lui
ressemble et, en quelque sorte ivre de joie, le considère d'en haut avec mépris ; et ce
mépris est pareil au dégoût que ressent un estomac trop plein pour les plats qui sont
devant lui, et c'est là ce qu'on appelle l'orgueil.
Cependant, l'orgueilleux est lui-même particulièrement insatisfait, parce qu'il continue
de constater que tout n'est pas encore à son service comme il le voudrait. II passe donc
en revue tous ses moyens et ses forces et découvre qu'il pourrait tout s'asservir s'il
jouait diplomatement les grands seigneurs. Bientôt tous les faibles et le affamés se
pressent autour de lui et se laissent régenter sévèrement, parce qu'ils espèrent
maintenant happer au passage quelque richesse de l'orgueilleux. Ils lui obéissent
désormais comme des esclaves, augmentant ainsi sa puissance, et l'orgueilleux aspire
bientôt à se rendre taillables et corvéable à merci le plus de gens, tous s'il le peut.
Cette soif inextinguible est au plein sens du terme ce qu'on appelle le despotisme, où
ne subsiste plus aucun amour. Que le despotisme, et avec lui la véritable domination,
soit pareil à la matière la plus dense, en témoigne les forts et les remparts très solides
derrière lesquels se retranchent les despotes.
Je n'entends certes pas par là, les souverains et les potentats que l'ordonnance divine a
établis ici-bas, afin de contenir le besoin de pouvoir qui existe en chaque homme,
comme les piliers et les gardiens de l'humilité, de la simplicité, de l'amour et de la
patience. Désignés par Dieu qui les pousse et les guide vers l'amélioration des peuples.
De tels despotes ne sont pas désignés par Dieu ( l'amour du prochain ), mais par eux--
mêmes (l'amour de soi-même).
CH113,7 : C'est assurément une belle mission que d'avoir la faculté d'entendre la voix
de mon amour, d'écrire ce qu'elle dit et de la transmettre aux autres hommes à qui cette
faculté fait défaut, s'ils en sont assoiffés ; mais c'est une faculté tout aussi belle que de
pourvoir conserver en son coeur ce qu'on a entendu et d'y conformer sa vie.
CH115,14 : Jarah et les esprits de la nature. Le petit homme ( esprit de la nature ) dit
à Jarah : Ne soit pas trop fière de tes avantages ; car chez toi, ils sont surtout le bien de
quelqu'un d'autre Jarah dit : Ah oui ? Explique-moi donc un peu cela Le petit homme dit :
Si quelqu'un qui a beaucoup voyagé et qui a ainsi acquis à grand-peine toutes sortes de
connaissances et d'expériences te fait part de ce qu'il a vu et appris, tu sauras alors toi
aussi ce qu'il sait et connaît lui-même ; mais peux tu en tirer la moindre gloire ? Peux-tu
te faire un mérite d'avoir hérité de ces expériences et de ces connaissances ?
Vois-tu, tu es ici comme un livre ouvert de connaissances et d'expériences bonnes et
utiles, mais tu es encore bien loin d'en être le sage auteur Vois-tu, tu es un livre bien
écrit, mais pas du tout un auteur ! Tu n'as pas de quoi être fière ! CH
116,1 : De l'essence et des activités des esprits de la nature. Jarah dit à Jésus : Qui
aurait cru trouver tant de sagesse dans ce petit homme si léger ! Ils savent très bien
distinguer le vrai du faux. Que va-t-il donc advenir de ces êtres, s'ils ne veulent pas
suivre le chemin de la chair ? Je dit : Seules peuvent les y amener une grande
expérience et beaucoup de connaissance, et les espérances meilleures qui s'ensuivront.
Ils séjournent dans les montagnes, ils vont dans les demeures de gens simple modeste
et pauvres, et y font le bien ; mais il ne faut pas les offenser, car il ne fait pas bon les
avoir à sa table.
Elles fréquente en secret les écoles et apprennent beaucoup des hommes. Elles
indiquent les filons aux mineurs et aident les bergers et les animaux qui pâturent . II en
existe qui sont restées très longtemps sans être entrées dans la voie de la chair. Elles
s'en accommoderaient bien , si elles n'étaient retenues par la crainte de perdre leur
mémoire, ce qu'elle considèrent comme une sorte de mort de leur être actuel.
CH117,3 : Une pelote de substance animique. Je dis : Tout ce qui existe au monde est
matière de l'âme. Lorsque la cohésion de cette matière est détruite pour une quelconque
raison et qu'elle devient donc libre en tant qu'âme, elle s'assemble à nouveau, après la
destruction sous son ancienne forme matérielle et demeure encore quelque temps ainsi.
Lorsque, avec le temps, cette forme a suffisamment Mûri en intelligence, la matière
animique commence peu à peu à quitter l'ancienne forme pour entrer dans une autre
plus apte à la vie. Lorsque par exemple, en quelque point de la terre, de grands
bouleversements des éléments, dont l'origine est bien sûr une grande agitation des
esprits ou âmes de la nature, s'annoncent très proches, toutes les âmes animales sont
également prises d'une grande inquiétude . Alors, toutes les espèces se rapprochent les
unes des autres et forment une société parfaitement pacifique.
La vipère et le serpent ne se soucient plus de leur venin ; les bêtes féroces ne
s'attaquent plus aux paisibles agneaux ; les abeilles et les guêpes rentrent leur dard
comme un guerrier met son épée au fourreau.
Bref tout change de nature ; même les plantes baissent leur tête. Cependant, tout ce
qui, à l'exception de l'homme, a été détruit en une telle circonstance (un incendie ) se
rassemble après la destruction et, sous l'effet de la peur persistante, cette substance
animique revêt une enveloppe de fortune. Après une centaine d'année, les éléments
animiques à l'origine différenciés, se sont rapprochés les uns des autres et ont
commencé à s'unir peu à peu, constituant ainsi une, voire plusieurs âmes très fortes
d'hommes de la nature. De telles pelotes se forment régulièrement lors de violents
incendies, d'éruptions volcaniques et aussi de grandes inondations.
En somme, il apparaît que les vapeurs, ont pour origine soit la décomposition de
matière animale grossière ou de matière végétale encore plus grossière, soit
simplement des fermentations minérales, il ne se développe que des âmes végétales de
toute sorte, dont les plus grossières s'unissent aux racines, celles qui sont un peu plus
nobles aux feuilles, les plus nobles s'unissant lors de la fécondation des fleurs à une âme
végétale jaillie du germe et devenue active, ce qui constitue la multiplication fertile des
graines et de leurs germes
Les parties spécifiques les plus grossières de telles âmes végétales demeurent par
exemple dans la matière du tronc et des fibres de bois, celles qui sont un peu plus
nobles vont dans le feuillage plus tendre, celles qui sont encore plus nobles déterminent
le fruit lui-même et ce qui le précède et le suit, et les plus nobles de toutes s'unissent
alors en germe de vie déjà pourvu d'un intelligence propre et qui peut ensuite soit
s'éveiller dans une nouvelle vie identique pour y reprendre depuis le début la même
activité, soit passer sans transition dans une âme animale, voire humaine, en étant
mangé par un animal ou un humain.
C'est pourquoi l'homme ne mange guère des plantes que les fruits, afin que les âmes
contenues dans le germe puissent s'unir aussitôt à son âme, les parties un peu plus
grossières du noyau et du fruit ne s'unissant quand à elles, qu'à sa chair et à son sang
ainsi qu'à ses os et ses cartilages, toutes choses qui, étant encore par trop impures,
doivent encore après la mort retourner plusieurs fois se purifier dans le règne végétal,
jusqu'à ce qu'elles soient tout à fait mûres pour devenir des esprits du germe et être
assimilées par une nouvelle âme animale ou même humaine. A présent, vous avez
également appris au passage comment naissent ces pelotes, comment elles se
développaient et quel était leur but final
.Sachez que ce vous venez de voir est l'explication de l'échelle de Jacob, et cela pour
que vous sachiez quelle est la relation entre le céleste et le terrestre et comment, sur
chacune des marches de l'échelle, l'un se transforme constamment dans l'autre.
CH119,1 : Raphaël explique comment se créent les êtres organiques. Raphaël dit :
Dieu est en soi éternel et infini. L'espace tout entier n'est rempli que de lui. En tant que
la pensée la plus haute, la plus pure la plus accomplie, il peut
concevoir sans relâche, de ces pensées qui proviennent de lui. ; mais nous ( les
anges originels ) qui sommes ses idées vitales mûries indépendantes et emplies de
lumière et de sagesse de savoir et de volonté, nous avons à notre service une
quantité infinie d'esprits qui sont en quelque sorte nos bras, qui connaissent notre
volonté et la mettent aussitôt en oeuvre.
Nous accueillons les pensées vitales de Dieu qui se présentent sous forme de grandes
langues de feu et nous façonnons sans relâche, selon l'ordonnance divine qui est en
nous, des formes et des êtres. Ces grandes langues de feu semblables à des serpents,
sont les matériaux spirituels à partir desquels a été fabriqué tout ce que l'infini tout entier
contient qui soit d'essence matérielle.
CH120,2 : De la procréation chez les animaux et chez les hommes. Chez tous les
animaux, l'acte d'accouplement n'est qu'une stimulation de ce qui est déjà présent dans
le corps de la femelle ; car les amas de vie animique des plantes et des animaux
s'assemblent en nombre et en ordre déterminé au lieu prévu de la matrice.
Une fois là, ils excitent d'abord la mère, dont l'excitation à son tour stimule le mâle, et
celui-ci vient alors féconder la femelle, non en y déposant une nouvelle semence, mais
seulement pour éveiller à l'activité l'amas vivant déjà présent dans la mère.
Voici comment cela se produit : la semence du mâle„ constituée d'esprits vitaux plus
libres et non liés, provoque pour cette raison même une véritable révolution chez les
esprits vitaux liés dans l'amas vivant maternel et les contraint à l'activité, contrainte sans
laquelle ils s'oublieraient dans leur douce oisiveté et ne s'assembleraient jamais pour
constituer intérieurement une créature.
Les esprits de la semence du mâle taquinent et démangent sans relâche les esprits
vitaux qui sont dans la femelle et ne leur laissent pas de paix, ce à quoi les esprits vitaux
de la mère résistent également sans relâche, parfois jusqu'au point, s'ils sont
suffisamment forts, de réduire au silence les esprits de la semence du mâle, et les
paysans disent que la semence ne prend .pas. Car les esprits vitaux de l'amas maternel
sont trop enclins au repos pour accepter de bon gré une quelconque activité continue et
ordonnée.
14 : Mais il ne faut pas transposer cet exemple à la conception et à la formation d'un
être humain de cette terre ; bien qu'il y ait là, bien des choses semblables, elles ont une
cause fort différente ! II est vrai que la femme de l'espèce humaine a aussi déjà en elle
une substance naturelle ; mais lorsque la conception intervient, une petite masse de
substance est bien sûr là aussi fécondée et stimulée, mais elle est transportée comme
un grain de raisin détaché d'une grappe à la place qui doit être la sienne, et une âme
déjà achevée la rejoint alors et prend soin pendant quelque temps de ce grain de vie
jusqu'à ce que la substance de celui-ci en arrive au point où elle-même concentrée, peut
pénétrer dans l'embryon d'une consistance plus fluide, tâche à laquelle l'âme se consacre
pendant deux lunes.
Une fois qu'elle a pris pleine possession de l'embryon dans le sein de la mère, l'enfant
prend vie de façon sensible, et il croît ensuite rapidement jusqu'à la taille normale. Tant
que les nerfs de l'enfant de chair ne sont pas pleinement constitués et actifs, l'âme
travaille consciencieusement et avec le plus grand zèle, pour organiser le corps selon
ses besoins ; mais une fois que tous les nerfs sont constitués et que l'esprit qui n'a
cessé de se développer en eux fonctionne de façon tout à fit ordonnée, l'âme s'adonne
de plus en plus au repos et finit par s'endormir complètement dans la région des reins.
Elle n'est désormais plus du tout consciente 'elle-même et se contente de végéter, sans
le moindre souvenir de l'ancien état de nature où elle était nue. Ce n'est que quelques
semaines après la naissance, qu'elle commence peu à peu à se réveiller, ce que l'on
remarque bien avec la diminution de la somnolence ; mais il faut encore du temps pour
parvenir à quelque forme de conscience. Quand l'enfant entre en possession du
langage, alors seulement une véritable conscience se fait jour dans l'âme sans aucun
souvenir; car aussi bien, ceux-ci ne serviraient à rien pour la poursuite du
développement supérieur de l'âme. A présent, l'âme, contenue toute entière dans la chair,
ne voit ni ne connaît rien d'autre, pour le moment, que ce que lui représentent les sens
du corps, et elle ne peut rien reconnaître d'autre en elle-même, parce qu'elle est et doit
être plongée dans l'obscurité par la masse de sa chair de telle sorte que, le plus
souvent, elle ne sait pas du tout qu'elle pourrait exister par elle-même et sans la chair.
Pendant très longtemps, elle se sent parfaitement identique à la chair, et il en faut
beaucoup pour amener une âme incarnée jusqu'au point où elle commence à se sentir et
à se considérer comme quelque chose en soi, ce qui est pourtant de la plus haute
nécessité ; car sans cela, elle ne pourrait renfermer l'esprit en elle et bien sûr encore
moins l'éveiller. C'est seulement quand l'esprit commence à s'éveiller dans l'âme que la
lumière se fait peu à peu en elle; elle commence à mieux se connaître et à découvrir
tout au fond d'elle-même des choses cachées dont, bien sûr, elle ne sait encore guère
que faire.
Ce n'est que lorsque l'esprit et sa puissante lumière sont un fait pleinement accompli
dans l'âme, que celle-ci retrouve toute sa mémoire, mais cela bien sûr sous un nouveau
jour radieux. II n'y a plus lors, ni erreur ni illusion, mais seulement une vérité céleste
éclatante, et l'âme elle-même devient une avec son esprit divin, et tout en elle et au -
dehors devient toute joie et toute félicité
CH 121 ,13 : De la raison des révélations du Seigneur. Jules dit Pourquoi donc faut-il
que je vois, entende, apprenne et comprenne une aussi énorme masse de choses ? Je
dis : Ain que tu connaisses aussi par là, combien l'homme est peu de chose par
lui-même, et que son existence, son savoir, son jugement et ses facultés ne tiennent
qu'à Dieu !
Ces choses ne vous sont pas montrées à tous pour que vous les imitiez, mais
seulement afin que vous reconnaissiez pleinement le Dieu en moi et que votre volonté
soit d'autant plus ferme pour agir selon ce que moi, le créateur de toute vie, je vous ai
enseigné et ordonné pour l'accomplissement de votre vie.
II vous suffit que votre volonté embrase ma volonté, c'est-à-dire que vous soumettiez
librement votre volonté à la mienne dans l'action et que vous travailliez scrupuleusement
à ce que ma volonté telle que vous l'avez reconnue
devienne souveraine en vous, et mon esprit s'anime alors pleinement en vous et pénètre
bientôt tout votre être. Et cette reconnaissance doit vraiment être désormais la bride par
laquelle vous guiderez votre volonté vers la mienne ; car vous devez à présent avoir
reconnu à mes actes que je suis bien celui que je ne cesse de vous donner à connaître
en moi. Si quelqu'un vous conseille un chemin et que vous remarquez à ses paroles qu'il
ne le connaît peut-être pas parfaitement lui-même, vous hésiterez sans doute à suivre
ce chemin qu'il vous indique et direz mieux vaut rester où nous sommes ! Mais si ses
paroles vous font comprendre aisément qu'il est parfaitement instruit de ce chemin,
parce qu'il vient justement de cet endroit dont il vous a décrit le chemin avec exactitude
dans les moindres détails, alors vous direz : Celui-là sait de quoi il parle, et il est de
bonne volonté, il ne peut ni ne veut nous tromper, et nous allons emprunter ce chemin
sans hésitation .
Puisque je me présente à vous, en paroles et en actes presque jusqu'au moindre
atome, et que je vous prouve avec toute ma sagesse, mon amour et ma puissance que
je suis vraiment tel que je me suis montré à vous, le résultat est assuré ! Un maître
vraiment sage ne fait rien sans raison. C'est pourquoi vous devez être initiés aux
mystères de mon royaume et de mon essence, et connaître toute la nature de l'homme
lui-même, de son origine la plus lointaine, jusque, si possible, son accomplissement le
plus haut et son accession à la pleine ressemblance de Dieu !
CH123,8: Je dis : Vous avez pu voir par vous-même quel mal constituent l'avidité et I
'amour du monde ; ainsi gardez-en soigneusement vos coeur! Car il est impossible à un
coeur avide, de comprendre quoi ce soit aux choses de l'esprit et il n'y parviendra jamais
pleinement, et ne pourra donc être suffisamment éclairé pour concevoir ce qui serait
utile à son salut. La raison en est son extrême cupidité, et cela parce qu'il est paresseux
et indolent.
Le paresseux aime l'oisiveté et veut mener la belle vie aux dépens de son prochain
travailleur, il devient alors menteur, escroc et voleur, à seul fin d'accumuler suffisamment
de richesses pour pouvoir vivre comme un roi. Celui dont l'âme est spirituelle peut
aisément concevoir le spirituel ; mais celui dont l'âme aspire à la matière, il est
impossible de concevoir ces choses hautement et purement spirituelles!
CH124,1 : De l'éducation des enfants . Nulle âme n'a été mise dans la chair sans libre
arbitre et sans intelligence propre. La cause fondamentale de la corruption des âmes
humaines se trouve principalement dans la toute première éducation et dans l'amour
aveugle qui l'accompagne. On laisse le petit arbre croître tant mal que bien, et l'on
contribue encore, par toutes sortes de cajoleries intempestives, à faire pousser le tronc
tout à fait de travers. Mais une fois que le tronc s'est endurci, toutes les tentatives
ultérieures de le redresser n'y font généralement plus rien, ou pas grand chose ; une fois
poussée de travers, il est bien rare que l'âme redevienne parfaitement droite !
Vous tous, faites donc pousser droit vos enfants lorsqu'ils sont jeunes et faciles à
diriger, et bientôt il ne se trouvera guère d'âme si matérielle qu'elle ne puisse comprendre
le spirituel et ne se résolve aisément à bien agir selon les voies de la véritable
ordonnance divine ! Jusqu'à sa septième année, un enfant demeure de loin beaucoup
plus animal qu'humain. Car l'homme dans l'enfant est encore pour la plus grande part
plongé dans un profond sommeil.
Mais comme l'enfant est beaucoup plus animal qu'humain, il a donc surtout des besoins
animaux et très peu de besoins véritablement humains.
II ne faut donc leur donner que le strict nécessaire. Qu'on les habitue assez tôt à toutes
sortes de privations, qu'on ne fasse jamais de louanges exagérées à ceux qui sont
aimables, mais qu'on ne soit jamais trop dur non plus envers ceux qui sont moins
aimables et moins doués, et qu'on les traite au contraire avec un amour et une patience
justifiés. Qu'on les fasse s'exercer à toutes sortes de choses bonnes et utiles, et qu'on
ne rende jamais un enfant, si aimable soit-il, frivole, égoïste et présomptueux.
Faites en sorte que les enfants, surtout s'ils ont quelque beauté physique, ne portent
jamais de beaux et riches vêtements qui les rendent encore plus vains et arrogants que
de tels enfants ne le sont déjà facilement par nature.
Qu'on les tienne propre, mais sans jamais en faire les idoles reconnues de la maison, et
on les mettra dès la naissance sur la voie qui les mènera avant l'âge adulte au point où
vous tous ne parvenez qu'aujourd'hui grâce à moi.
La jeune fille atteindra en toute chasteté et modestie l'état honorable de mère, le garçon
entrera dans l'âge d'homme avec une âme mûre d'homme dans laquelle l'esprit est déjà
éveillé, et il sera une bénédiction pour les siens ainsi que pour la terre et toutes ses
créatures.
Mais si vous cédez trop aux convoitises et aux passions animales de vos enfants, vous
ouvrirez ainsi grand la porte à tous les vices, et par cette nouvelle porte, ils pénétreront
en foule dans ce monde avec toute leur corruption ; et quand ils seront installés, c'est en
vain que vous partirez en guerre contre eux par tous les moyens, vous ne pourrez rien
contre leur force et leur puissance ! Prenez donc garde que les petits arbres poussent
bien droit vers le ciel, et nettoyez-les soigneusement de toute excroissance nuisible !
CH125,1 : La vie de Judas L'Iscariote. II fut le fils d'un père très riche et d'une mère
qui l'aimait de la façon la plus insensée. Les deux parents choyèrent aveuglément leur
fils, supportant tout de lui et lui donnèrent tout ce qu'il désirait. En conséquence, il
chassa ses parents de la maison et vécu une vie de débauche avec des femmes
vénales ? Après avoir rongé la fortune de ces parents, il devint pauvre et fut réduit à la
mendicité.
II se dit : Que faire à présent, sans argent sans maison, sans travail, sans pain ? Voler
serait le plus facile mais risqué ! Je vais acquérir un art quelconque, dussé-je apprendre
cette stupide poterie qui a enrichi mon père ! II devint maître potier. Son épouse eut
souvent à pâtir de sa dureté. II laissait ses ouvriers manquer de tout et suer sang et eau
sur leur tâche. Pour se procurer un autre revenu, il se consacra à la magie naturelle,
ayant constaté que les mages gagnaient beaucoup d'argent.
Mais il se convainquit qu'il était lui-même la dupe, et il tourna le dos à ces maîtres
distingués. Cependant il entendit parler de moi ( Jésus ) et de mes prodiges. Telle fut
donc l'unique raison pour laquelle il me suivit et abandonna tout chez lui, afin
d'apprendre de moi comment on accomplit des prodiges et de gagner beaucoup
d'argent. Mon enseignement lui importait peu.
Voulant seulement m'entendre expliquer comment ,avec quels moyens réaliser les
prodiges. Mais, n'apprenant rien qui puisse lui servir, le rend constamment morose. Du
reste, il aura fait avec moi en ce monde un très mauvais calcul. Un acte de trahison suivi
du plus noir désespoir le poussera au suicide.
Car il y a ceux qui veulent tenter Dieu, ce qui est et doit être un grand sacrilège. La
cause du suicide est toujours une sorte de stupidité née du désespoir, et celui-ci est le
résultat de quelque sacrilège commis contre Dieu ou contre ses commandements.
CH129,2 : D e ce qui se passe lorsque l'âme se sépare du corps. Je dis : Pour l'âme
en train de se séparer, c'est un effort extraordinaire que de se maintenir dans son
existence consciente d'elle-même. Toute ses parties entrent dans une vibration
extraordinairement violente. 5 : Quand l'âme, au moment de la séparation, sort du corps
ravagé, brisé et désormais inutilisable, elle vibre selon des oscillations souvent large
d'un empan, et si rapidement qu'on ne peut distinguer quoi que ce soit de sa forme
humaine. Lorsqu'elle revient enfin tout à fait au calme, elle devient visible sous une
forme parfaitement humaine, à condition qu'elle n'ait pas été auparavant trop défigurée
par toute sortes de péchés.
CH132,8 : La fin des bandits crucifiés Quand ces âmes terribles furent tout à fait
séparées du corps, elles prirent soudain une apparence un peu plus humaine et se
mirent à marcher en silence, avec un air triste et souffrant, et l'esprit qui venait que
trancher les fils par lesquels les âmes étaient encore attachées au corps, les apostropha
en ces termes : Partez vers le lieu de votre mauvais amour; il vous vêtira ! Tels vos
actes, tel votre salaire Mais les sept âmes s'écrièrent : Si nous devions être damnées,
cela pouvait attendre !
Pourquoi avons-nous été dû être martyrisées, si ce qui nous attend à présent est la
damnation éternelle ? Le puissant esprit répondit : Tout dépendait et dépend encore de
votre amour! Changez-le selon l'ordonnance divine de Dieu, qui vous est connue, et
vous serez vos propres rédempteurs ; mais, hormis vous-même, nul dans tout l'infini de
Dieu ne peut vous délivrer !
Cette vie est la votre, et cet amour est le votre ; si vous pouvez changer votre amour,
celui-ci transformera à son tour toute votre vie et votre être ! A présent partez Mais
qu'adviendra-t-il de ces sept demanda-t-on Et l'esprit se redressa et dit seulement Ce
qu'ils voudront, eux et eux seuls !
Pour eux, ce n'est pas l'éducation qui a fait défaut, ni le savoir, et ils n'étaient pas
davantage possédés, ce ne fut que leur propre mauvais vouloir. Leur destin sera tel
qu'ils en décideront eux-mêmes par leur amour. Ici, les occasions ne leur manqueront
pas, même si ce n'est qu'en apparence, d'être tentés par un mal encore plus grand ou
au contraire de s'améliorer.
CH140,4 : Je dis: Nous n'avons plus guère à nous préoccuper que des choses
spirituelles. Car à quoi serviront à l'homme les sciences et les connaissances du
monde, s'il ne se connaît pas lui-même jusque dans ses plus profondes racines,
c'est-à-dire dans le domaine de la vie et de la survie de son âme et de son esprit ? !
Aussi, loin de vous tout ce que peuvent détruire la rouille et les vers ! Seul ce qui est
de l'esprit demeure éternellement immuable ; mais tout ce qui appartient à la matière
sera soumis à des transformations souvent innombrables avant d'accéder à l'état de
spirituel. Ainsi posez des questions sur l'âme et l'esprit, mais plus jamais sur les choses
de ce monde !
CH 151,5 : Je dis: Mais comment empêcher qu'une vie totalement déchirée par
l'influence du monde et de ses convoitises infernales ne soit complètement
dilapidée et perdue, pour la sauver et la ramener peu à peu sur la bonne voie ? N'est-il
pas normal et nécessaire qu'une telle vie soit si durement frappée ? Il est vrai sans
doute que ce moment où la vie est arrachée, a pour celui qui y assiste quelque chose de
particulièrement repoussant ! Le passage par la plus étroite des portes n'est certes pas
aussi agréable à considérer que le visage d'une jeune fiancée en pleine santé ; mais il
conduit l'homme à la vie, et à la vraie vie éternelle immortelle !
7 : Les purs enfants de la terre sont constitués, tant dans leur âme que dans leur corps,
de l'ensemble de tous les éléments organiques de la genèse de cette terre. La preuve
en est déjà fournie par la grande variété de la nourriture que l'homme donne à son
corps, alors que l'animal est beaucoup plus limité dans le choix de ses aliments.
Afin que l'homme puisse apporter à toutes les particules d'intelligences dont son âme est
constituée, une nourriture animique qui leur convienne à partir des aliments naturels qu'il
absorbe, il lui est donné de tirer une nourriture très variée des règnes tant animal et
végétal que minéral ; car la substance du corps de l'âme est nourrie et mûrie tout comme
le corps de chair, par la nourriture naturelle absorbée. Cela dépend cependant aussi de
quelle sphère de créatures est principalement issue antérieurement l'âme de l'homme
purement de cette terre.
Et il faut aussi considérer ici que, surtout chez les enfants, l'âme continue de porter en
elle des traces de la nature des créatures antérieures à partir desquelles elle a ensuite
pris forme humaine. Lorsque l'enfant reçoit dès l'abord une bonne éducation, la créature
primitive prend bientôt tout à fait forme humaine, et celle-ci se renforce de plus en plus.
Mais lorsque l'éducation de l'enfant est très négligée, la forme de la créature primitive
prend de plus en plus d'importance dans son âme et entraîne même toujours plus le
corps déjà constitué vers la forme de ladite créature primitive, et c'est ainsi qu'on
reconnaît sans peine, chez bien des hommes frustres, la forme qui domine à coup sûr
dans leur âme.
11: De même que l'organe de la vue doit être au repos pour reconnaître un objet pour
ce qu'il est, de même l'âme a besoin d'un certain calme intérieur pour être capable d'une
conscience sûre et claire d'elle-même.
Plus l'âme est troublée intérieurement, plus elle perd sa conscience claire d'elle-même ;
et lorsque l'âme est en proie à la plus grande agitation possible, elle ne sait pour ainsi
dire plus rien d'elle-même tant qu'elle n'est pas revenue au calme. Et ce phénomène est
d'autant plus fort chez un mourant, que son âme se situe à un échelon plus bas dans
l'évolution de la vie.
CH158,3 : Du poison dans les minéraux, les plantes, les animaux et l'homme. Je
dis : Voyez-vous, il y a sur cette terre des minéraux empoisonnés, des plantes
vénéneuses, et aussi des animaux venimeux ! Les minéraux empoisonnés sont tout
poison, les plantes vénéneuses le sont dans leur plus grande partie, et les animaux
venimeux ne le sont
que pour une partie minime de leur être. Mais vous m'avez également entendu dire que
les âmes des hommes purement de cette terre sont des conglomérats d'âmes minérales,
végétales et animales. Vous connaissez la juste et vraie ordonnance divine, mais vous
en connaissez aussi les excentricités ( déviations ) ; vous pouvez les concevoir, les
ressentir, les éprouver !
Or, ce que vous pouvez, Dieu le peut également ; il est bien sûr celui qui connaît et
comprend le mieux son ordre éternel, mais donc également toutes les exceptions et
transgressions possibles de cet ordre, et il faut donc aussi qu'il les conçoive e les
éprouve très profondément.
Plus encore, Dieu doit disposer dans les créatures destinée devenir libres et
indépendantes et qui possèdent un libre arbitre, c'est-à-dire l'attrait de le rébellion contre
l'ordonnance, afin qu'il en résulte pour eux une véritable autodétermination parfaitement
libre.
Mais la conséquence très claire en est que Dieu doit être tout aussi familier avec ce qui
peut aller contre son ordonnance qu'avec la bonne et vraie ordonnance de vie. Parmi les
pensées et les sentiments conformes à l'ordonnance, les pensées et les sentiments de
la contreordonnance, en Dieu comme dans l'homme, correspond donc au minéraux,
végétaux et animaux vénéneux.
C'est de cette source originelle qu'est précisément né l'essentiel de la création
matérielle soumise au jugement. Mais comme celle-ci est appelée à servir les
créatures spirituelles non pas seulement comme un poison qui éprouve la vie, mais
aussi, lorsqu'il en fait un bon usage, comme un baume de vie salutaire. II est prévu
également dans l'ordonnance que les pensées substantielles originelles par trop
contraires à l'ordonnance se séparent de celles qui lui sont beaucoup moins contraires,
et constituent dans chacun des trois règnes de la nature des choses visibles, extérieures
et toutes matérielles, l'ordre de créature vénéneux déjà observé.
Les poisons se tiennent donc d'abord dans la matière très grossière des minéraux, puis
ils arrivent, déjà quelque peu atténués, dans la partie appropriée du règne végétal, enfin,
réduits à peu de chose, ils deviennent dangereux, dans certains animaux d'espèce
inférieure, pour la vie extérieure meilleure, c'est-à-dire positive, et peuvent même, dans
certaines circonstances, nuire gravement à la vraie vie intérieure toute positive, sinon la
détruire complètement.
CH162,3 : De la création d'Adam et d'Eve. Je dis : Voyez-vous, tout ce que dit Moïse
dans sa genèse a trait essentiellement et presque exclusivement à l'éducation et à la
formation spirituelle des premiers êtres humains, symbolisés et représentés par le tout
premier couple humain. Par ailleurs, le corps d'Adam a bien été créé et formé par ma
volonté et selon l'ordonnance établie telle que je vous l'ai montrée, partir des éléments
éthériques du plus fin limon ; et lorsque, par ma volonté, plein de l'expérience acquise, il
eut atteint une force suffisante pour se constituer autour de lui une sphère de vie
extérieure particulièrement intense, et que, Fatigué par le labeur et les voyages, il fut
tombé dans un profond sommeil, c'est alors qu'il fut temps de faire entrer dans cette
sphère de vie extérieure d'Adam une âme naturelle assemblée à partir de tous les
échelons de la nature que vous connaissez.
8 : Les côtes sont le solide bouclier qui protège extérieurement les tendres organes
vitaux intérieurs. Moïse a donc employé cette côte dans l'écriture premièrement parce
qu'elle protège la vie ; mais deuxièmement, parce qu'une femme bonne, fidèle et
aimable, doit également être considérée comme une protection, un bouclier et un refuge
pour la vie de l'homme, et elle peut donc fort bien être représentée symboliquement
comme une côte de l'homme ; enfin troisièmement, l'éther vital extérieur est lui aussi
une toute puissance protection de la vie naturelle de l'âme contenue dans l'homme,
protection sans laquelle celui-ci ne saurait vivre plus de quelques instants.
Par ailleurs, Eve est née, du moins pour son tendre corps, du trop-plein de cet éther
vital extérieur d'Adam ; et comme cet éther vital émane de la région des côtes, du creux
de la poitrine, pour environner ensuite l'homme de toute part et jusque assez loin, Un
Moïse qui maîtrisait parfaitement la langue des symboles a pu fort justement faire
naître Eve de la côte d'Adam, et dire ensuite que Dieu recouvre ou remplace la
blessure d'Adam par la chair d'Eve. Car puisque Eve était précisément devenue la chair
d'Adam, étant née de son éther vital extérieur, Dieu a pu combler avec elle le manque
dans l'éther vital d'Adam, autrement dit recouvrir l'emplacement de la blessure avec la
chair d'Eve, si agréable à Adam, et qui était aussi à proprement parler la chair d'Adam.
CH163,1 : Je dis : Voyez-vous, c'est ainsi qu'il faut lire Moïse et le comprendre par
l'intelligence naturelle ! II y a certes également une compréhension purement spirituelle
plus profonde et plus intérieure selon laquelle il faut entendre essentiellement, dans
toute cette histoire de la création, l'entreprise d'éducation des hommes par Dieu, afin
qu'ils se connaissent et s'aiment et le connaissent et l'aiment comme étant tout pour
eux.
Ainsi, Dieu avance en esprit avec Adam, l'enseigne, lui donne des lois, le punit lorsqu'il
commet une faute et le bénit à nouveau lorsque Adam, où plutôt la première humanité
de cette terre, reconnaît Dieu, l'aime et suit son ordonnance. Aussi y a-t-il même quatre
façons de lire et de comprendre Moïse, toutes très justes et claires.
Premièrement: selon le simple sens naturel, et l'on y vois alors une évolution
nécessaire selon des périodes définies conformes à l'ordonnance divine éternelle et
immuable. Deuxièmement à la fois selon la nature et selon l'esprit. Ce domaine
également d'une très grande vérité, est le meilleur pour les hommes qui aspirent à plaire
à Dieu, car les deux aspects, marchant main dans la main, se manifestent de façon
visible et compréhensible dans l'action et dans la réalité.
Troisièmement : dans un sens purement spirituel qui ne se préoccupe pas le moins du
monde des événements naturels, de leur état et de leurs changements temporels. II ne
s'agit plus alors que de la formation spirituelle de l'homme. Enfin quatrièmement: le
sens purement céleste, où le Seigneur est toute chose et où toute chose se rapporte à
lui. Mais vous ne saurez entendre cela que lorsque, par la complète renaissance de
votre esprit, vous serez un avec Moi.
aucune règle ne peut t'être d'aucun secours ; mais quand tu le seras, tu n'auras plus
besoin d'aucune règle, parce que ton esprit éveillé trouvera très vite et très facilement ce
qui lui est semblable, même sans l'aide d'une règle générale. Si tu demeures dans la foi
et l'amour en Moi, le juste sens te viendra de lui-même, et ce en très peu de temps !
Mais au demeurant, il ne sera pas mauvais que tu relises souvent l'écriture ; car ton âme
en sera maintenue dans une activité de recherche et de réflexion.
6 : Mais à celui qui s'obstine dans les apparences d u monde, tout cela paraîtrait une
grande folie qui le mettrait fort en colère s'il l'apprenait. C'est pourquoi il vaut mieux que
le monde n'en sache rien ; mais il est nécessaire, pour vous affermir, que vous
compreniez vous-mêmes les mystères du royaume de Dieu, et c'est assez pour le reste
du monde !
Si tu as bien compris cela, tu sauras également ce que vous devrez en tout temps
prêcher aux peuples lorsque je vous enverrez vers eux : Aimez Dieu, votre Père éternel,
pardessus tout, et votre prochain comme vous-même, et respectez les commandements
que Dieu a donnés à tous les hommes à travers Moïse, voilà résumé tout
l'enseignement que vous devez prêcher aux peuples en mon nom, il n'en faut pas
davantage. Tous ce que vous apprenez ici par surcroît n'est destiné qu'à vous.
CH167,14 : Du jeûne et de la joie. Jeûner à outrance et sans motif, est autant une folie
et peut-être même tout aussi bien devenir un péché que se goberger à outrance. Celui
qui veut vivre dans une juste ordonnance, doit être mesuré en tout ; car à la longue,
toute démesure ne peut qu'avoir des conséquences néfastes pour le corps, l'âme et
l'esprit !
A présent, mangez et buvez tout à votre aise, et soyez gai et joyeux !
Un coeur gai et joyeux m'est bien plus agréable que celui qui est affligé, triste, plaintif et
morose, mécontent de tout, donc sans gratitude et renfermant à coup sûr bien peu
d'amour ; car c'est dans le coeur joyeux que résident l'amour, l'espérance et une
confiante certitude.
Lorsqu'un homme affligé pour une raison grave en rencontre un autre de gai et enjoué,
il s'accorde bientôt à la gaieté de cet autre, son âme commence à se mouvoir plus
librement et la lumière de l'esprit peut éclairer plus facilement l'âme apaisée, alors qu'une
âme triste se ratatine littéralement et finit par devenir tout à fait obscure et morose.
J'entend cette gaieté et cette joie qui emplissent le coeur d'un couple honnête et sain, ou
qu'éprouvent les êtres pieux après une bonne action agréable à Dieu.
Ch175,7 : Je dis : Tu vas comprendre pourquoi et comment cette jeune fille est attachée
à moi de tout son amour. Car aucun d'entre vous ne m'aime autant que cette jeune fille;
votre amour est davantage un étonnement devant Ma sagesse et mes prodiges pour
vous inconcevables.
Mais cette jeune fille m'aime purement et simplement pour moi-même, parce qu'elle sait
une fois pour toute qui demeure en moi. Et cela vaut mieux que d'admirer Dieu en moi,
puisque aussi bien, n'importe qui peut savoir qu'à Dieu toute chose est possible. Cette
seconde raison n'est certes pas mauvaise ; mais la première est meilleure. Que,
préférerais-tu toi-même; que l'on t'aime déjà pour la simple raison que tu es un être
humain, ou bien seulement parce que, étant un être humain, tu es sage et expert dans
toutes sortes d'arts ?
Le premier amour vient de la vie et attire à son tour la vie, tandis que le second n'est
qu'une question de goût et ne touche que le sens artistique et le savoir de celui qui les
possède. Ainsi, dis-moi lequel de ces deux amours tu tiendra en plus haute estime ?
Simon dit: Le premier, évidemment! Car celui qui m'aime déjà en tant qu'être humain
m'aimera d'autant plus en tant que sage et artiste ; mais celui qui m'aimera avec l'idée
que je suis un sage et un artiste, aura tôt fait de ne plus m'aimer pour peu qu'il apprenne
que je ne suis ni l'un ni l'autre !
Ainsi donc, le très pur amour de cette jeune fille pour toi, ô Seigneur, est véritablement
un amour exemplaire et nous dépasse tous de très loin !
II est certes plus facile et plus naturel à une jeune fille d'aimer un homme pour lui-même
qu'à un homme d'aimer un autre homme de la même manière; mais si un homme
s'interroge plus en profondeur, avec sa raison et ses sentiments, sur la valeur d'un autre
être humain, d'un frère, il sentira et comprendra sa propre valeur et se mettra alors à
respecter et à aimer son prochain quelles que soient les qualités bien cachées et très
estimables, il l'en aimera sans doute d'autant plus
CH176,8 : Simon reconnaît ses faiblesses charnelles. Simon dit Seigneur, qu'ai-je
donc fait pour que tu me témoignes tant de bienveillance ? Car je suis un pécheur, et ma
chair est trop faible. Les belles jeunes femmes me font une grande impression, et des
pensées inconvenantes reviennent régulièrement m'assaillir. Et bien souvent, je me
complais avec une sorte de joie et de plaisir dans ses pensées, non pas dans leur
accomplissement, par manque d'occasion, mais du moins dans mon for intérieur qui, en
de tels moment d'ardeur, m'approuve sans réserve. Je dis : Ami et frère, que t'importe la
chair et tout ce qui s'y passe ? !
Ch177,1 : Si je n'avais pas implanté dans la chair cette propriété, quel homme prendrait
donc femme et éveillerait en elle la vie d'un fruit humain ? ! Si je n'avais pas mis dans
l'estomac le besoin physique de manger, qui se donnerait jamais la peine de se nourrir ?
Et de quelle autre manière les éléments spirituels naturels pourraient-ils passer dans le
sang et les autres sucs du corps, de là dans l'éther nerveux et, ainsi purifiés, devenir la
substance de l'âme ? Par la puissance de ma volonté, il est vrai, dans l'ordonnance
primitive ; mais qu'en serait-il alors de la perpétuation ?
N'est-ce pas moi qui ai inspiré aux yeux la faculté de voir, aux oreilles la capacité
d'entendre, à la langue la faculté de parler et de goûter, au nez l'odorat ? Tous ses sens
t'ont bien été donnés pour percevoir les formes des choses, pour comprendre la
sagesse des discours et pour percevoir les esprits bons, mauvais ou nuisibles dans la
matière brute et encore inerte
Certes, tu peux pécher par les yeux, les oreilles, le nez, le palais et la langue, si tu Te
sers de ces sens de façon désordonnée, si tes yeux ne se dirigent que là où la chair
trouve son compte, si tu n'entends volontiers et avidement les blasphèmes, les injures et
les obscénités, si tu prends plaisir à respirer des choses malodorantes qui rendent la
chair impure, malade et incapable de travailler.
Tu pêches aussi par le palais et la langue si tu maîtrises pas une trop grande
concupiscence envers les morceaux de choix les plus coûteux ; car comment aurais-tu
le droit de flatter ton estomac d'une débauche de mets somptueux, quand près de toi
bien des pauvres meurent de faim et de soif ? !
Nourris-toi de mets simples et fraîchement préparés, mais quand tu t'adonnes à la
gloutonnerie et à l'ivrognerie, tu vas visiblement à l'encontre de toute ordonnance divine.
Mais ce n'est pas du tout le cas avec toi, au contraire, tu es déjà parvenu de toi-même
à bien des victoires glorieuses sur ta chair ! C'est ainsi que tu es devenu mesuré en
toute chose et sobre dans tes désirs. Tu ne rejetais pas pour autant l'écriture ; tu
souhaitais seulement une lumière et une explication, et c'est pourquoi d'ailleurs tu
étudiais les différentes philosophies, sans parvenir à y voir plus clair ; extérieurement, tu
restais un pharisien, il est vrai, mais à l'intérieur, tu n'en étais pas moins demeuré un
chercheur de vérité assidu. Désormais, tu ne pourras plus retomber dans la nuit
CH 187,1 : Les Nubiens reconnaissent le Seigneur. Je dis : Les Nubiens sont des
hommes de la pure nature encore parfaitement intègres, ils sont encore de vrais
maîtres de la nature et peuvent accomplir, par la fermeté et l'entièreté de leur foi et de
leur volonté, bien des choses qui sembleraient miraculeuses à un homme déjà
profondément dégradé par la vulgarité du monde. Ils ne connaissent pas la maladie,
leurs anciens atteignent toujours un âge avancé, et leur mort n'était jamais qu'un
endormissement tranquille et indolore. Ils ne perdaient jamais leurs enfants, qui, conçus
selon la bonne ordonnance, étaient aussi mis au monde à la bonne maturité et
parfaitement sains ; ils étaient ensuite également nourris selon la loi naturelle, et c'est
pourquoi aucune maladie n'avait prise sur eux.
CH191,2: Aimez-moi de toutes vos forces comme votre créateur, Père, Maître et
Seigneur, aimez aussi vos frères comme chacun s'aime lui-même, et vous resterez dans
mon amour, dans ma force et dans ma puissance, et ma lumière ne vous quittera plus
jamais ! Car toute force, tout pouvoir et toute action réussie en mon Nom, ne viennent
que par l'amour envers moi, et de là envers le prochain ! Mon Nom ne fait rien à lui seul,
mais seulement l'amour en lui, par lui et pour lui, et de là envers le prochain
CH197,5 : Des avantages et désavantages spirituels des noirs. Je dis : Cette race
humaine noire, a la particularité d'être capable de conserver une doctrine ou une
coutume mille ans et plus dans toute sa pureté, exactement comme elle l'a reçue au
commencement. Ils n'en retrancheront rien et n'y rajouteront rien. Mais tout cela ne
prouve pas qu'ils soient, en tant qu'être, supérieurs à vous qui avez la peau blanche ;
au, contraire, en tant que descendants de Caïn, ils sont à un échelon inférieur et ne
peuvent devenir des enfants de Dieu, précisément parce qu'ils sont des hommes
purement de cette planète.
Ce sont des créatures uniquement terrestres, douées de raison, d'intelligence et de
conscience, mais ayant moins de libre arbitre que vous, homme blanc. Pourtant, si leur
volonté est moins libre, elle est beaucoup plus ferme que la vôtre qui est parfaitement
libre !
Leur seul aspect témoigne déjà à quel point ils sont plus constants dans leurs faits et
geste que vous, descendants de Seth. Vous autres blancs, vous tombez souvent
malades, et votre peau subit toutes sortes de maux; mais ceux-là lorsqu'ils conservent
leur nourriture habituelle, ne connaissent pas les maux du corps. La plupart meurent de
l'affaiblissement de l'âge.
Mais, de même que leur nature extérieure est déjà moins changeante que la vôtre ; de
même le caractère de leur âme est tout autre et bien plus ferme que le vôtre ; mais c'est
précisément pour cette raison que leur esprit, comparé au vôtre, progresse beaucoup
moins dans son éducation, parce que, pour cela, la flexibilité de la volonté leur fait
presque entièrement défaut.
II est certes possible d'incliner quelque peu leur volonté ; mais il y faut toujours une
raison sérieuse, et beaucoup de peine et de travail. Quand à vous, la supériorité de
votre âme et de votre esprit ne réside pas dans cette fermeté assuré et presque animale
de la volonté, mais au contraire dans la capacité de discernement de l'âme, lorsqu'elle a
reconnu ce qui est vrai et bon, de faire que la volonté s'en saisisse rapidement et le
fasse passer dans l'action, sans laquelle ce que l'âme sait ne sert à rien.
CH 198,2 : De la diversité des climats et des races sur la terre. Nous ne leur en
contestons nullement la capacité, car ils sont parfaitement capables d'apprendre
l'architecture ; mais il leur manquera le très flexible esprit d'entreprise nécessaire à
l'homme pour l'accomplissement de toute oeuvre !
8 : Selon mon ordonnance, chaque nécessité en entraîne une autre, et qu'une
température égale d'un pôle à l'autre de la terre ne peut exister, mais qu'il est par ailleurs
nécessaire que la terre soit autant que possible peuplée en tous lieux, afin que les âmes
issue de créatures antérieures et devenues plus libres, puissent entrer dans un corps
correspondant à leur nature.
( Le chef des Nubiens tente de convaincre ses compatriotes de la divinité de Jésus )
Constatant un doute de leur part, Je dis Patiente encore un peu, jusqu'à ce que la chose
ait suffisamment mûri, et alors seulement nous viendrons au secours du chef. Mais il est
bon qu'il en soit ainsi, sans quoi il n'aurait pas été facile de les convaincre d'une chose
encore par trop contraire à l'idée de Dieu dont ils se sont pénétrés à Memphis.
II leur paraît impossible de concilier l'infinité de Dieu avec ma personne ; mais lorsque
la pâte aura suffisamment levé, nous en viendront vite à bout ! Chaque fois que
quelqu'un exprime un injuste soupçon à l'égard d'un juste miracle, iI doit en être puni par
un châtiment exemplaire ! Ainsi, plus ces noirs seront corrigés et confondus par la parole,
plus facilement et plus fermement ils nous demeureront ensuite fidèles.
CH208,6 : Des coutumes des Nubiens et de celles des blancs. Le chef Nubien dit : II
est vrai que nous n'avons rien dont nous puissions nous glorifier devant toi, ô Seigneur ;
mais nous savons pourtant que, n'étant que des hommes, nous sommes tous l'oeuvre
d'un seul et même créateur et ne pourrons donc jamais imaginer qu'aucun de nous
dépasse les autres comme s'il étais un demi-dieu dominateur, chose que nous avons
vue chez les blancs, où il y a toujours quelqu'un pour se croire un Seigneur et vouloir
que tous les autres s'inclinent devant lui jusqu'à terre, et faire aussitôt battre de verges
ceux qui ne le feraient pas.
Seigneur, nous n'avons pas aimé cette vertu des blancs, et il nous semble qu'il y a bien
peu de sagesse dans une telle discipline.
Nous ne frappons jamais nos enfant, ni un animal ; mais avec patience et indulgence,
nous enseignons
sans relâche à nos enfants tout ce que nous avons reconnu comme bon, vrai et
nécessaire. Et une fois que nos enfants sont devenus grands, forts et raisonnables,
nous ne les traitons plus comme des esclaves à vie, mais comme nos frères et nos
égaux, nés tout comme nous, leurs parents, de la main de Dieu avec tous les droits de
la vie. Pourtant nos enfants nous aiment infiniment, et jamais un fils ou une fille ne trahit
son père ou sa mère !
Chez les blancs nous avons vu des enfants ramper et gémir de crainte comme des
chiens devant les visages sévères de leurs parents ! On aurait pu en conclure que c'était
des anges que l'on formait ainsi. Mais lorsqu'il arrivais que de tels enfants ne soient plus
sous les yeux de leurs parents, ils changeaient du tout au tout, et on aurait pu aisément
les prendre pour des disciples du diable, tels ceux dont le grand prêtre de Memphis
nous a appris la maligne présence dans les abîmes de la terre.
CH209,1 : De la formation de l'intelligence et du coeur. Chez nous, une véritable
éducation consiste d'abord à ennoblir autant que possible les sentiments de nos enfants
selon ce que nous sommes ; une fois que le coeur est en ordre, alors la raison reçoit à
son tour l'éducation qui est la nôtre. Les blanc eux, commencent par former la raison de
leurs enfants dès leurs premiers balbutiement, et ils croient qu'une fois que l'intelligence
de l'enfant sera parfaitement constituée, elle saura bien s'occuper elle-même des
sentiments ! O Seigneur quelle n(est pas la stupidité des blancs à cet égard, pour qu'ils
ne voient pas qu'une raison formée la première ne fera jamais que tuer le coeur ! Car
l'intelligence pure rend l'enfant vaniteux et orgueilleux ; et une fois que la vanité, la
suffisance et l'orgueil se sont rendus maîtres des sentiments, quiconque tentera de
changer ces derniers aura tôt fait de se convaincre qu'un vieil arbre poussé de travers
ne se laisse plus jamais redresser.
II n'y a chez nous ni juges, ni cachots, et pas d'autres lois que celles que prescrit à
l'homme un coeur bien fait. Et c'est pourquoi le péché n'est pas connu chez nous et les
crimes n'ont pas de nom, et les châtiments n'existent donc pas davantage, car chacun
d'entre nous fait au prochain autant et plus que ce qu'il juge bon pour lui-même.
Mais chez les blancs hommes de raison, nous avons trouvé exactement le contraire.
C'est presque le grand nombre qui a la plus haute idée de soi-même et n'estime son
prochain que pour autant qu'il peut le servir en quoi que ce soit. Si, un égoïste s'aperçoit
que tel ou tel autre ne peut ou ne veut lui être d'aucune utilité, il lui préférera n'importe
quel animal ! Chez nous, au contraire, on estime les hommes d'abord en tant qu'êtres
humains.
Si un autre ne peut m'être utile, je peux lui être utile moi-même, et ceci compense cela.
J'ai sans doute un serviteur; mais je ne l'ai jamais contraint d'aucune manière à me
servir, il le fait entièrement de son plein gré. Nous nous servons sans doute davantage
l'un l'autre, qu'aucun blanc n'est jamais servi pour les misérables gages du devoir; au
contraire, pas une seule volonté n'est asservie à une autre par des moyens extérieurs,
et ce que chacun fait, il le fait librement et sans aucune contrainte !
C'est pourquoi nous n'avons ni palais ni grandes demeures de pierre, mais des huttes
très simples et toutes semblables. Si quelqu'un n'a pas de hutte et ne peut trouver place
dans celle de l'un ou l'autre, il n'est pas obligé de s'en construire une par ses seuls
moyens ou d'aller mendier pour cela dans une communauté éloignée, mais nous lui
construisons aussitôt de plein gré, par amour et par respect pour son humanité toute
semblable à la nôtre, une hutte identique à celles que nous avons ; c'est ainsi que la
paix et la concorde règnent avec constance entre nous.
Et que fait un blanc, avec toute son éducation raisonnable, lorsqu'il tombe à l'eau ? II
coule et se noie ! Mais nous autres pouvons à volonté nous déplacer à la surface de
l'eau comme sur la terre ferme.
Celui qui le veut peut toujours plonger ; mais cela lui demande toujours beaucoup
d'efforts. Les serpents venimeux fuient à notre approche ; les méchantes termites
craignent notre voisinage et nos poules, et les vautours et les aigles se nourrissent de la
chair des lions, des panthères et des renards morts. C'est ainsi que semble perdurer
chez nous autres Noirs, l'ordonnance qui prévalait sans doute au commencement selon
la volonté du créateur et aurait dû continuer de prévaloir parmi les hommes, quelle que
soit la couleur de leur peau ; car si le premier couple humain avait été mis sur terre dans
la mauvaise ordonnance des hommes blancs actuels, j'aimerais bien savoir comment il
se serait défendu contre les attaques de toutes les bêtes sauvages et féroces !
Car avant que le premier couple humain foulât cette terre, la terre pullulait de bêtes
féroces de toute espèce, comme le sage grand prêtre de Memphis nous l'a clairement
indiqué. Ainsi, selon ce que le grand prêtre nous a enseigné, si le premier couple
humain avait été aussi faible dans tout ses éléments vitaux que le sont à présent les
hommes à la peau blanche, n'aurait-il pas été cent fois déchirés et dévorés par des
meutes entières de bêtes féroces ? ! Mais si les premiers hommes de cette terre étaient
semblable à nous dans tous leurs éléments vitaux intérieurs, alors, naturellement, ils
n'avaient pas besoin d'armes pour être, par leur force intérieure, les maîtres et les
Seigneurs de tout le monde des bêtes, des plantes et des éléments !
Parce que nous sommes tous ainsi faits, il me semble que si tu nous adressais
quelques paroles de vie, elles prendraient très profondément racine en nous ! Et si tu
voulais, ô Seigneur nous dicter des lois ou des règle de vie, nous nous y conformerions
à coup sûr très strictement ; car lorsque nous avons reconnu la vraie et juste
ordonnance, nous savons nous y tenir comme sans doute peu de blancs.
O Seigneur, toi l'éternel nous t'implorons par ma bouche d'accepter de nous dire
toi-même quelques mots !
CH211,4 : Comment les noirs dominaient les eaux. Mais il ne peuvent jamais rester
longtemps sous l'eau, parce que leur puissante sphère de vie intérieure et extérieure
rend la matière de leur corps plus légère que l'eau. A présent, ils sont assis sur l'eau, et
par la force de leur volonté ils attirent les poissons de très loin ! Ils les sortent de l'eau à
la main et mettent ceux qu'ils veulent garder dans la pièce d'étoffe, et dans cette position
assise, reviennent très vite vers le rivage. Leur voiles et leur gouvernail sont constitués
par leur seule volonté, ils n'ont qu'à le vouloir dans toute la certitude de leur foi
inébranlable, et tout se passe comme ils veulent ! Aussi, le chef adresse ces paroles aux
blancs : Ce que nous venons d'accomplir sur l'eau, nous hommes simples de la nature,
nous est aussi naturel que vous le sont la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût et le toucher.
L'homme endurci et égaré dans son âme devient également plus lourd dans son corps
et de plus en plus semblable à une pierre, qui ne peut flotter sur l'eau parce qu'elle est
plus lourde que l'eau. Nous sommes, nous, semblables au bois, dont les esprits vitaux
intérieurs sont déjà beaucoup plus libres que ceux, fortement soumis au jugement, de
n'importe quelle pierre.
C'est pourquoi l'eau est considérée chez nous comme une bonne épreuve de la qualité
intérieure d'un homme. Celui que l'eau ne porte plus tout à fait comme il faut a subi à
coup sûr quelque dommage à son âme, et l'élément ne sera plus aussi bien disposé
envers lui et ne lui rendra pas tous les services qu'il voudra. O, que vous êtes donc loin
de la véritable humanité ! II vous faut toutes sortes d'armes pour mettre un ennemi en
fuite.
Si nous recevons de vous les instruments les plus nécessaires, nous nous en servirons
avec d'autant plus d'amour du prochain ; mais aucune arme ne nous rendra jamais le
moindre service !
CH212,2 : Comment les noirs dominaient les animaux. Je dis : Voyez là-haut cette
colline qui tombe abrupte vers la mer. Elle grouille de serpents très venimeux et de
vipères, il faut que vous chassiez ces bêtes pour moi ! Nous partîmes et nous
dirigeâmes rapidement vers ladite colline, nous trouvâmes cette colline, qui était assez
étendue fort animée par les serpents et les vipères ; il s'en élevait un sifflement si
intolérable que l'on s'entendait à peine parler. Et tous ces milliers d'animaux se
précipitèrent dans la mer et se mirent à filer sur les flots, la colline en fut débarrassée en
peu d'instant.
Cependant, le chef vint vers moi et dit : Seigneur, tous les serpents, du plus vieux
jusqu'à ceux qui sont à peine sorti de l'oeuf, sont partis ; qui va aller chercher ceux dans
les nids au fond des innombrables trous ? Car dans six mois ce monticule sera aussi
animé qu'il était jusqu'ici !
Qui le nettoiera alors ? Car nous ne pouvons rester ici pour étouffer ces bêtes par la
persistance de notre influence extérieure. Je dis : Laissons cela ! Je mettrai moimême
de l'ordre à tout cela ! Quand nous montâmes sur le vaste plateau, un grand vol de grues
passa, haut dans le ciel. Et je dis au chef : Ami, ces oiseaux vous sont-ils soumis aussi ?
Le chef regarda alors ses compagnons et dit : Désirez-le avec moi, afin que nous
accomplissions la volonté du Seigneur
Dès que le chef eut prononcé ces paroles, les grues commencèrent à descendre, et en
quelques instants elles furent au milieu des noirs ; cependant elles évitaient les blancs.
Le chef leur signifia qu'elles devaient repartir, et elles s'envolèrent. Le chef dit alors aux
blancs : A présent, faites descendre vous-mêmes ce couple de vautours qui tournent en
cercle ! Cyrénius dit au chef:
Pourquoi nous adresser cette mise en demeure qui paraît bien arrogante ? Le chef dit
: Tu penses que c'est en quelque sorte pour me faire valoir que je vous ai invités à faire
descendre ces deux vautours ? Oh, tu te trompes ! C'est uniquement pour vous rappeler
plus profondément, à vous frères blancs l'ampleur de votre erreur, et ce rappel ne peut
faire de mal à aucun d'entre vous Comment pourrions-nous nous glorifier de nos
capacités naturelles ? ! Vous arrive-t-il à vous, de vous glorifier de voir ou d'entendre ?
Car si nous devions concevoir de l'orgueil de facultés qui nous paraissent merveilleuses,
nous ne les posséderions plus depuis longtemps ; mais cela nous est impossible, nous
continuons d'être en possession de ces facultés apparemment merveilleuses , dont
vous allez avoir une nouvelle preuve ! Descendez, ô habitants des airs ! A cet appel à
haute voix, les deux oiseaux vinrent se poser sur la main droite du chef avec une visible
amitié.
CH213,1 : Comment les noirs dominaient les plantes et les éléments. Là-dessus je
dis à oubratouvishar : Au commencement il a été donné à l'homme dans sa pureté, une
maîtrise sur les esprits de l'air, afin que ceux-ci le servent chaque fois qu'il en aurait
besoin !
Aussi montrez-nous à quel point vous êtes pourvus de cette faculté vitale originelle Le
chef des Nubiens au milieu de dix de ses compagnons qui tendirent les mains vers lui,
quitta le sol et flotta tout à fait dans les airs, à une hauteur d'homme. Dans cette
situation, il me demanda s'il devait s'élever encore ou si ce témoignage suffisait.
Je dis :C'est assez tu peux revenir II revint et demanda s'il devait montrer autre chose.
Je dis : Comment déracinez-vous les arbres, et comment déplacez-vous de grosses
masses rocheuses ?
Le vieux Marc désigna un cèdre âgé pour le moins de cinq cent ans ! Les noirs posèrent
très légèrement leurs mains autour du tronc, au bout d'un demi-quart d'heure, l'arbre
commença à tourner, d'abord lentement en faisant entendre des craquements.
Cependant, comme l'arbre tournait de plus en plus avec les treize qui l'étreignaient
légèrement , il tournais désormais en l'air, avec le bloc de terre.
Au même instant, les noirs qui encerclaient l'arbre le lâchèrent, sautèrent à bas du
monticule et coururent vers nous. Et l'arbre se mit à vaciller en l'air avant de s'incliner du
côté de son centre de gravité naturel et se coucha au sol doucement. Je dis au chef:
Soulevez ce rocher, et placez-le dans le trou ménagé par l'enlèvement de l'arbre ! Les
noirs l'encerclèrent de la même manière que l'arbre.
Le roc se trouva suspendu en l'air plus vite encore que l'arbre. Chacun pouvait se
rendre compte que mille hommes des plus robustes eussent été bien loin de suffire à
vaincre le poids de ce rocher. A présent je dis au chef de montrer comment ils
provoquent le feu et le maîtrisent.
Aussitôt, tous les noirs présents formèrent un demi-cercle autour d'un vaste fourré, ils
étendirent les mains, les doigts écartés comme des rayons vers les buissons. En peu
d'instant, de hautes flammes jaillirent . Quand le fourré entier fut en flammes, les noirs
se couchèrent face contre terre, et le feu fut parfaitement éteint.
CH214,1 : De la connaissance de soi chez les hommes. Je dis aux noirs que j'allais
expliquer aux blancs ce qu'ils venaient de faire. Le chef des Nubiens demanda s'il
pouvait assister, avec ses compagnon à mes explication. Je dis : Sans le moindre
inconvénient ; car il faut bien que vous connaissiez votre vie !
Vous êtes certes encore en pleine possession de la force vitale originelle de l'homme,
et, à ma grande joie, également encore parfaitement maîtres de la nature entière,
toutes choses qui tiennent à votre confiance absolue et à la fermeté de votre foi et de
votre volonté.
Mais cette force qui est la votre, vous ne la connaissez pas mieux que tout homme ne
connaît celle qui met ses membres en mouvement, qui fait circuler le sang dans ses
veines et battre son coeur, qui contraint ses poumons à inspirer l'air selon les besoins de
l'existence et selon leur activité interne, en relation avec le plus ou moins de chaleur
occasionnée en eux dans le sang par la plus ou moins grande activité des parties du
corps.
C'est là l'expérience quotidienne de tout homme, et pourtant, nul ne la comprend,
parce que nul ne se connaît lui-même. ; et combien moins sont comprises vos
extraordinaires facultés de vie, à l'évidence plus profondes que celles qui s'expriment
simplement dans votre organisme physique ! Cependant, si je vous explique ces
facultés plus profondes, vous les comprendrez plus vite que si je vous expliquais
l'organisation du corps et la relation de celui-ci avec l'âme.
6 : Pour comprendre l'édifice organique du corps humain, en connaître les plus petits
atomes et vraiment savoir pourquoi il n est ainsi et pas autrement, il faut d'abord s'être
accompli dans l'esprit. Quand l'esprit et l'âme ne font qu'un, l'âme accomplie et lucide peut
regarder de l'intérieur dans son corps, en reconnaît d'un seul regard l'architecture
artistiquement organisée, se souvient de la raison d'être et de l'origine de la moindre
partie organique et en connaît le mécanisme parfaitement approprié. Mais tant qu'une
âme n'a pas atteint la perfection de la vie, elle ne peut accéder à la connaissance
profonde de l'organisation de son corps. II en va tout autrement de son pouvoir
spirituel !
Celui-ci peut être expliqué à l'âme à grand traits, et il est d'ailleurs nécessaire qu'elle
l'identifie au plus tôt et sans peine. Car sans cette reconnaissance effective, l'âme
pourrait bien ne jamais parvenir à une véritable union avec son esprit, sans laquelle,
cependant, une connaissance de soi intérieure et profonde est impossible.
CH217,1 : Des avantages d'une bonne formation des âmes. Je dis : Mais si l'âme de
l'homme est enfouie sous toute sortes de préoccupations matérielles ou si elle
commence à s'y enfouir, elle trouble ainsi son être de lumière, et il finit par faire tout à
fait noir en elle. II ne s'y trouve plus alors de grandes forces d'amour, mais une infime
quantité qui lui suffit à peine pour elle-même ; c'est de là que vient l'égoïsme, cet amour
qui ne peut plus se tourner vers personne d'autre.
Mais quand l'amour est ainsi réduit, d'où une foi et une volonté puissantes
pourraient-elles venir, puisque la foi est la lumière de la flamme d'amour et que la
volonté est la force tout-agissante de cette lumière ? ! Lorsque de tels hommes avares
d'amour commencent enfin à apercevoir en eux-mêmes, fût-ce très vaguement, que
c'est à cause de la faiblesse de leur amour que rien ne leur réussit et qu'ils voient la
plupart du temps leurs projets déjoués, ce dont ils sont responsable, car aucun
résultat ne peut se produire là où manque la force nécessaire, ils pourraient encore être
secourus ; mais cela ne fait que les emplir de colère et d'amertume contre chaque
succès des autres.
II est vrai que la colère elle aussi ne manque pas d'éclat, mais c'est un éclat nuisible.
A sa lueur diabolique, ces hommes commencent à entrevoir toutes sortes de moyens
trompeurs qui pourraient leur procurer le bien-être. Ils éprouvent bientôt ces moyens,
ceux-ci parce qu'ils sont fallacieux échouent la plupart du temps. Mais, loin de les
instruire, ces fréquents échecs ne font que les exaspérer et les rendre plus coléreux. Ils
deviennent fiers et pleins d'orgueil, commencent à chercher des moyens violents et
même à les mettre en oeuvre. Enhardis par quelques succès, ils deviennent cruels et
cherchent à se débarrasser de tout ce qui leur paraît un obstacle sur le chemin de ce
qu'ils pensent être leur bonheur. Ayant ainsi atteint par les pires moyens une aisance
considérable, ils ne connaissent plus d'autre vraie et bonne voie que celle par laquelle ils
ont eux-mêmes fait fortune. Les enfants de tels gens ne peuvent être élevés autrement
que selon la manière dont leur parents ont réussi en ce monde, par toute sortes
d'astuces de ce monde.
Ils font apprendre à ces enfants quantités de choses, mais tout cela uniquement pour le
monde ! De l'éducation de l'âme, qui devrait être considérée avant tout, il n'est tenu
absolument aucun compte, et il ne peut en être autrement, puisque les parents, tout
comme les professeurs et les éducateurs qui cherchent à leur plaire par amour du gain,
n'ont eux-mêmes plus aucune idée de la vie intérieure.
Tout est mis en œuvre pour former et aiguiser au plus tôt l'intelligence.
L'enfant est stimulé autant qu'il est possible par toutes sortes de présents et de
récompenses, et dès son plus jeune âge, avec le développement de son intelligence, il
s'exerce autant que possible à l'égoïsme et à l'avidité, porte de beaux vêtements et des
ornements, et il n'est pas rare qu'avant l'âge de dix ans il ne se sente plus d'orgueil.
Malheur au pauvre enfant, voire au pauvre homme qui ne témoigne pas à cet enfant
perverti les honneurs qu'il désire, ou qui se moque de lui !
Car il se fait de cet enfant gâté un ennemi à vie ! 8 : Au contraire, lorsque l'âme de
l'homme est correctement formée, elle est et demeure à la fois tournée vers l'intérieur et
active, et ce que vous appelez intelligence est le rayonnement de l'activité intérieure de
l'âme.
La lumière extérieure de l'intelligence éclaire toutes les circonstances extérieures, si
critiques soient-elles, dans lesquelles se trouvent l'âme, et la volonté de l'âme passe alors
dans cette lumière extérieure et, par son action merveilleuse, fait fructifier et prospérer
toute chose ; car parce que l'ordonnance de l'homme est disposée selon mon
ordonnance, sa volonté et sa confiance sont également issues de moi ou de ma volonté
toute puissante, à laquelle toute créature doit se soumettre.
Lorsqu'un tel homme vient à renaître entièrement de et par son esprit, il est alors
pleinement mon égal et, dans la pleine liberté de sa vie, peut vouloir par lui-même tout
ce que bon lui semble à l'intérieur de mon ordonnance, à laquelle il s'identifie
désormais, et sa libre volonté dit se réaliser.
CH225,3 : De la force de ceux qui sont nés à nouveau. Lorsque, non pas par votre
mérite, mais uniquement par mon amour, ma grâce et ma miséricorde, vous renaîtrez
en esprit, vous accomplirez de plus grandes choses que ces noirs, non pas par la force
de la perfection de vos âmes, mais par la force de mon esprit qui imprégnera vos âmes
en elles-mêmes faibles, et par lequel, il est vrai, vos âmes elles aussi verront la force de
vie croître sans cesse en elles !
CH228,1 : De la bonne formation du cerveau. Je dis : Tant que l'âme habite le corps, le
cerveau demeure son principal organe de la vision. Lorsque celui-ci est bien conformé,
l'âme perçoit distinctement les images vitales qui s'impriment dans le cerveau, venant de
la sensibilité' '(impulsions venues du coeur ) , et elle pense, décide et agit selon ces
images .Seule l'âme peut percevoir ce qui est à l'intérieur de la chair.
3 : Ce qui se grave dans le cerveau de l'âme, celle-ci ne peut le voir par ses yeux, qui,
comme ceux du corps, sont tournés uniquement vers l'extérieur, ni l'entendre par ses
oreilles, mais seul l'esprit en elle peut faire cela, raison pour laquelle un homme ne peut
connaître pleinement une chose purement spirituelle que lorsque l'esprit, largement
éveillé dans l'âme, c'est assimilé celle-ci.
Quand à ce qui est intérieur à l'esprit, c'est moi qui le connais, et par moi le connaît à
son tour l'esprit de l'homme qui est devenu pareil à moi ou à mon esprit ; car il est à mon
image dans son âme, de même que le soleil dépose sur un miroir son exact reflet. En
conséquence, tant que l'âme demeure dans un corps, un cerveau corporel bien conformé
est indispensable pour une vision authentique.
Car bien que cela reste gravé pour toujours dans son cerveau spirituel, l'âme n'a pour
ces choses ni yeux ni oreilles, ce que seul l'esprit aura, lorsqu'il s 'éveillera en elle. Ainsi,
lorsque le cerveau a été bien et justement formé à partir du coeur, selon mon
ordonnance, et que les images spirituelles de la vie, qui sont sa lumière, se sont gravées
sur les tablettes du cerveau avant les matérielles, les images du monde qui lui arrivent
ensuite en sont illuminées et peuvent donc être comprises dans toutes leur partie et
appréhendées selon la vraie sagesse.
Et la lumière qui le traverse non seulement emplit alors l'organisme entier de l'homme,
mais étend ses clairs rayons spirituels bien au-delà pour constituer la sphère de vie
extérieure grâce à laquelle, lorsque, avec le temps, elle est nécessairement devenue
plus dense et plus puissante, l'homme peut accomplir des prodiges dans le monde
extérieur.
Ce n'est qu'à travers une vraie humilité, un très puissant amour envers Dieu et le
prochain et une aspiration aux choses spirituelles que les images matérielles du cerveau
s'éclairent et deviennent alors spirituelles, et que le cerveau est ramené par là à un
ordre, du corps. La force de mes enfants doit naître de leur faiblesse
CH229,7 : Je dis : Ces noirs ont certes la peau très sombre, mais leur âme n'en est que
plus lumineuse. Ils connaissent pour l'essentiel les principaux organes vitaux de leur
corps, et les tablettes du cerveau leur sont familières ; car leur âme originelle parfaite
peut voir de l'intérieur dans leur corps, et si quelque chose en lui est malade, ils voient ù
réside le mal et en quoi il consiste.
Par leur sphère de vie extérieure qui, en ces moments-là agit très puissamment, ils
découvrent bientôt l'herbe au moyen de laquelle ils chasseront très vite le mal. C'est
seulement lorsque leurs tendons se relâchent et que leur sang s'épaissit qu'ils ne croient
plus pouvoir trouver aucune herbe capable de guérir leur vieux corps affaibli, fatigué et
rendu paresseux par des causes toutes naturelles ; selon eux, le mieux est alors de
laisser leur âme prendre soin d'elle-même et rassembler ses forces pour abandonner un
corps devenu parfaitement inutilisable et haïssable et rejoindre définitivement, libérée de
tous ses liens terrestres, le pays des bienheureux, entre le soleil, la lune et la terre. Ces
hommes n'ont donc pas la moindre crainte de la mort, et redoutent bien plus la maladie
du corps, car les forces de l'âme sont alors activement mises à contribution en pure
perte, ce qui, à la longue, affaiblit l'âme et la rend imparfaite.
CH240,2 : Le cerveau d'un sage selon le monde. Je dis : Aussi, dès que tu
entreprends de parler devant une telle âme de choses supérieures et surnaturelles, elle
te prie aussitôt de te taire ; car si elle devait y réfléchir davantage, elle se ridiculiserait
manifestement. C'est pourquoi il est impossible de parler de quoi que ce soit avec ces
hommes, parce que tu comprends maintenant, ils sont incapables d'appréhender ces
choses.
Car si tu entreprends de lui parler d'une chose trop au-dessus de l'horizon limité de son
savoir, au mieux, il te raillera de bon coeur et te prendra pour un idiot. Et si tu persiste
avec ces choses qu'il juge imaginaire, il deviendra furieux et te montrera la porte furieux.
Cyrénius dit : Mais alors, comment porter ta parole à de tels hommes, qui sont pourtant
innombrables ?
Je dis : Chez des hommes au coeur compatissant, demeurez chez eux et éveillez
autant que possible leurs coeurs où il y a quelque vie. Si vous faites cela, le coeur de
ces hommes, devenant de plus en plus actif, commencera à diffuser dans leur cerveau,
et la chaleur de cette lumière mettra peu à peu dans les tablettes du cerveau un ordre
acceptable; ces hommes deviendront bientôt capable de recevoir une doctrine
supérieure et s'élèveront ainsi graduellement vers une lumière toujours plus pure. Mais
si, chez ceux que vous trouverez un coeur parfaitement mort, repartez au plus vite !
CH246,4 : Pourquoi Dieu a voulu que l'âme humaine libre s'accomplisse elle--
même. Je dis : Je peux cependant te dire une chose, à savoir que pas une âme qui sont
ici n'est plus jeune que l'ensemble de la création visibles des mondes ! Créer un soleil et
une terre avec tout ce qu'elle porte est chose facile ! Cela ne prend pas si longtemps. Et
il n'est pas plus difficiles de créer des âmes d'animaux et de plantes soumises au
jugement. Mais fabriquer une âme qui me ressemble parfaitement en tout, c'est là, même
pour le créateur tout-puissant, une chose d'une extrême difficulté, parce que la
toute-puissance ne peut rien y faire, mais seulement la sagesse, la patience et la plus
parfaite longanimité
Car lorsqu'il s'agit d'engendrer une âme toute pareille à moi, donc une seconde divinité,
très peu doit être fait par ma puissance, et tout par le nouveau Dieu en devenir issu de
moi. De moi, il ne reçoit que les matériaux spirituels, mais aussi matériels selon ses
besoins.
Ch248,1 : De l'opportunité des miracles. Je dis : aussi dois-tu éclairer tous tes frères
de ta lumière. Mais éveille aussi ta foi à la puissance de mon nom ; car c'est seulement
en mon nom que tu pourras en cas de nécessité accomplir devant les hommes des
signes qui les éveilleront pour la première fois en moi
La vérité doit parler d'elle-même, et si elle n'est pas comprise, il faut l'expliquer un peu
plus, et cela jusqu'à ce que la vérité soit comprise pour elle-même ! Cependant pour les
besoins de l'explication qui ne suffit pas, auprès des peuples encore très frustres et mal
dégrossis ; il est alors bon par un signe approprié d'éclairer l'explication pour une plus
vive lumière. Que ce bienfait survienne comme un effet de la foi de ceux à qui il et
accordé ; mais en aucun cas, ce signe ne doit contraindre à croire ; car ils ont
suffisamment d'entendement pour reconnaître une vérité pour ce qu'elle est, même en
l'absence de signe.
9 :(Tout est pur à celui qui est pur !)
CH257,4 : De l'omniscience de Dieu. Je dis : O estimable ami noir ! Pour ce qui est
des questions, on ne demande pas toujours, loin de là, ce qu'on ne sait pas déjà
soi-même ! Au contraire, une question est bien souvent une mise à l'épreuve, une
manière d'inciter son prochain à réfléchir. Le noir dit : La principale chose qu'il m'est
difficile à comprendre est l'omniscience de Dieu ! Seigneur comment peux-tu savoir tout
ce qu'il se passe dans l'infini tout entier ? 10 : Je dis : L'espace sans fin de la création
est éternel et infini, et il n'est empli de rien d'autre éternellement et partout que de mon
esprit, qui est pur amour, c'est-à-dire Vie, sagesse, la plus claire conscience de soi et la
plus grande sûreté de sentiment, de perfection, de vision, d'audition, de pensée, de
perfection, de vision, d'audition, de pensée, de volition et d'action.
13 : Mais l'éther de vie extérieure de l'esprit, lui, ne peut en aucun cas rencontrer
d'éléments étrangers, parce qu'au fond, tout est lui-même ; c'est ainsi qu'il peut en toute
liberté et sans le moindre obstacle tout voir et tout sentir en toute chose, et entendre et
comprendre parfaitement toute chose. Et, vois-tu, c'est là dessus que repose de façon
très claire et aisément compréhensible l'omniscience divine qui te paraît si difficilement
concevable !
joyeusement la volonté de votre prochain ? Tout est dans fait d'accomplir la volonté de
celui que l'on honore vraiment CH261,5 : De la croissance de la sphère de vie
extérieure de l'homme. Je dis : Une âme part trop matérielle, est incapable de se
constituer une sphère de vie extérieure, ni de sentir elle-même la moindre faculté
exceptionnelle et supérieure. II n'y a pas trace en elle de la maîtrise de toutes les
créatures, ni de la perception de la voix intérieure de l'esprit, encore moins d'une
quelconque compréhension de la langue des animaux, voire des plantes. Car que
pourraient bien éclairer la sphère extérieure spirituelle de l'âme, lorsque, étant sensé
briller ellemême, elle ne parvient pas à émettre suffisamment d'éther vital lumineux pour
se voir exister et savoir qui elle est ? Une telle âme à peine consciente d'exister, elle ne
connaît rien de ses propres fondements, et tout ce qui touche à l'esprit lui répugne. Ah,
lorsque, au contraire, l'esprit se met à souffler sur une âme, comme une nouvelle
confirmée qui arrive, ou comme par une conviction acquise de soi-même, alors elle
commence d'abord à se sentir exister en tant qu'âme et à reconnaître la base sur
laquelle elle repose.
Et à mesure que le souffle se fait plus puissant, devenant elle-même de plus en plus
lumineuse, elle va reconnaître sa propre identité comme toujours plus claire et distincte
de la matière, et sa lumière commencera désormais à s'étendre au-delà d'elle-même et
à éclairer sa sphère de vie extérieure. Lorsque cette dernière, issue de l'âme, atteint
sa plus grande expansion et intensité, ce qui lui permet de régner sur toutes les
créatures, puisque elle rentre dans une correspondance parfaitement intelligente et
puissamment efficace avec toutes les créatures qui se trouvent à proximité.
Fin