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Quelles politiques
de JEUNESSE Atelier 4
pour nos territoires ?
Les acteurs d’une politique locale enfance jeunesse
Comment mener une réflexion commune avec les
familles, l’école, les associations, la collectivité
Témoignages : Martine Louveau, coordinatrice du réseau de réussite scolaire sur le plateau de Mondeville,
Colombelles, Giberville
Jean-Louis Lebouteiller, président de la CDC Val de Seulles
Arnaud Vasselin, responsable du pôle vie fédérative à la Ligue de l’enseignement du Calva
dos
Thématique développée :
1) Rappel rapide des facteurs économiques, sociaux et socioculturels, institutionnels qui ont diversifié et ,
multiplié les acteurs au fil du temps depuis l’après seconde guerre mondiale.
2) Rappel également des conceptions plus ou moins idéologiques, en tous cas des référentiels différents qui
diversifient les approches par les acteurs des enjeux des politiques de l’enfance et de la jeunesse.
3) La question de notre atelier : comment organiser la réflexion commune des acteurs des politiques locales
d’enfance et de jeunesse ?
Les fondements de la réflexion commune des acteurs résident le plus souvent dans la recherche de cohéren-
ce éducative et de continuité éducative.
Quelle prise de conscience des rôles respectifs des acteurs ? : la famille (donc les parents), l’école
(donc les enseignants, l’inspection de l’Education nationale, les réseaux d’éducation prioritaire), les structu-
res d’accueil péri et extrascolaire, les associations sportives, les associations ou les structures d’éducation
artistique et culturelle, les services sociaux ou médico-sociaux : qui fait quoi, dans quelle logique, avec quelle
préoccupation dominante ? Comment développer, enraciner cette prise de conscience par chaque acteur de
l’existence, de la mission, du cadre et de la logique de l’autre pour parvenir à travailler ensemble?
La cohérence éducative entre les acteurs, entre les temps de l’enfant et du jeune : pourquoi, quel
est son intérêt, son sens ? Vraisemblablement la transmission des valeurs, mais lesquelles ? Vraisemblable-
ment aussi, la transmissions des savoirs, des savoirs être et des savoir-faire en référence aux valeurs, mais
quels savoirs? Vraisemblablement enfin l’institution du rôle de l’adulte, sa reconnaissance, sa prise en compte
par les acteurs, qu’il soit enseignant, parent, éducateur, animateur, conseiller, intervenant périscolaire, assis-
tant social. Sur quoi fonder cette cohérence ? C’est la question du projet partagé, des objectifs éducatifs, des
objectifs opérationnels, des règles de vie, etc....
La continuité éducative : pourquoi ? En quoi consiste t’elle ? Notion temporelle : diachronique (assurer
CAEN
Samedi 12 septembre 2009
Colloque
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une certaine continuité éducative tout au long du parcours de l’enfant ou du jeune : conquête progressive
de l’autonomie, passerelles entre les tranches d’âges, appropriation par les acteurs de la notion de parcours)
et synchronique (continuité entre les temps de vie de l’enfant ou du jeune pendant les périodes scolaires ou
non scolaires, prise en compte des rythmes biologiques et chronobiologiques, psychologiques et chronopsy-
chologiques).
Le travail en commun des acteurs, la fédération des acteurs éducatifs : comment se construisent la
cohérence et la continuité éducatives ? On parle de diagnostic de besoins, d’attentes et de projet partagés.
On évoque l’appropriation par chaque acteur de la méthodologie du projet et de la notion de contrat. On
souhaite la construction d’une culture commune : vocabulaire commun et partagé pour désigner les valeurs
(citoyenneté, vivre ensemble, civilité, autonomie, responsabilité, esprit critique, droits et devoirs, participa-
tion active, respect de l’environnement, etc.), les projets périscolaires (accompagnement éducatif, accompa-
gnement à la scolarité, aide aux leçons, aide aux devoirs, soutien scolaire), les projets extrascolaires (accueil
éducatif collectif de mineurs, camps en autonomie, information jeunesse, locaux de jeunes, junior associa-
tions), les modes, critères, indicateurs et outils de l’évaluation. On hésite entre différents concepts de travail
en commun, de la simple information ou consultation à la co-construction ou au partenariat en passant par
la concertation, la participation.
Comment instituer, animer, “gouverner” cette fédération des acteurs entre pilotage politique et conduite
technique du projet, entre réflexion territoriale (la politique enfance / jeunesse sur le territoire avec tous
ses aspects “temps scolaire, temps libre et temps familial”) et réflexion thématique (parentalité, accueil des
personnes en situation de handicap, éducation contre les discriminations, éducation à l’environnement et au
développement durable, prévention de la délinquance, etc. selon les besoins repérés sur le terrain).
On ne prend pas assez de temps pour réfléchir sur le temps de vie de l’enfant, notamment le temps scolaire,
et formaliser une culture commune de ce temps comme socle de travail ensemble.
On ne prend pas le temps pour se dire sur quoi on est d’accord. Ou alors on peut être d’accord d’un point de
vue politique mais le projet éducatif, notamment scolaire, n’est pas au centre des dispositifs. Tel un simula-
cre, au sein des dispositifs, on parle de l’école mais sans réellement la prendre en compte alors qu’il y a une
injonction des acteurs institutionnels qui fonctionne comme une incantation (s’inscrire dans la « cohérence,
la continuité, la complémentarité avec l’école »).
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2) Jean-Louis Lebouteiller, président de la Communauté de communes du Val de Seulles, évo-
que les difficultés qu’il a rencontrées avec les enseignants, par exemple des problèmes de partage des
locaux scolaires. Localement, un coordonnateur fait le lien entre l’Education Nationale et le C.E.L.
Ni l’Ecole, ni la famille, ni la société ne prennent en compte vraiment le temps de l’enfant.
Qui est au centre de la politique de l’enfance et de la jeunesse ? L’école, les parents, les élus qui se font
plaisir ? Pas vraiment l’enfant et le jeune.
Comment se fait le lien entre le programme scolaire et l’exigence de formation du citoyen (cf. vie associative
et / ou conseils de jeunes) ? Quelle cohérence éducative car il existe un décalage entre les contenus scolai-
res et les besoins de formation, notamment du citoyen ?
Il y a un cloisonnement entre les temps scolaire – périscolaire et celui de la famille. Le besoin se fait sentir
de décloisonner mais que faire du consumérisme des parents (véritable obstacle à la continuité éducative) ?
Les acteurs éducatifs doivent-ils simplement répondre à des attentes ?
Il est nécessaire de réunir des personnes compétentes dans différents domaines et de renforcer la coordina-
tion et la professionnalisation des acteurs.
Les acteurs (parents et enseignants compris) ont besoin d’analyser ensemble, d’identifier ensemble des en-
jeux, des problématiques à traiter, des objets communs à partager. Ce « travailler ensemble » est indispen-
sable pour connaître et comprendre son territoire. Il permettra de mutualiser des intérêts différents.
Il faut une volonté, une énergie, une force considérables pour travailler ensemble, partager, échanger.
Les contrats engagent les acteurs, certes, mais ça ne suffit pas. Ils ne font pas, à eux seuls, les dynami-
ques.
La question inévitable pour les acteurs est : qu’est-ce qui fait intérêt général, quel(s) projet(s) ?
Il est essentiel que les élus affirment un projet de politique éducative : des valeurs pour partager et négo-
cier, pour proposer une vision de l’avenir. Il ne suffit pas de vouloir réunir les gens.
Arnaud Vasselin évoque également le rôle de l’animateur du groupe d’acteurs. Comment remettre en mou-
vement les acteurs pour travailler ensemble sur une volonté commune ?
Pour vaincre des résistances liées aux représentations et au manque de temps pour les partager ? L’anima-
teur doit être respectueux des acteurs, prendre en compte leurs logiques, leur disponibilité aussi (respecter
le temps des réunions).
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Deuxième intervenant :
Les acteurs n’ont pas d’autre solution que de travailler sur la cohérence des objectifs, des moyens entre les
différents temps de l’enfant. Les instances de pilotage, de suivi, avec des régulations sollicitant des regards
externes, sont à prévoir dans la gestion du projet éducatif local, parce qu’elles sont indispensables.
Il faut interroger la place des parents dans le projet. Ils ont souvent leur place dans les conseils d’écoles,
dans les commissions municipales « enfance / jeunesse ». Mais ils ne sont souvent seulement qu’un alibi ?
Comment faire une vraie place aux parents ?
Il existe une difficulté de parler un langage commun, de donner suite aux avis des parents.
Martine Louveau :
Comment faire en sorte que les acteurs se connaissent, apprennent à travailler ensemble ?
=> Se connaître et échanger sur ses représentations sur le travail de l’autre
Besoin de se rencontrer sans objet de décision.
Besoin d’un animateur extérieur pour dépasser le pointage des manques de autres.
Evocation d’une formation interinstitutionnelle des acteurs éducatifs de la Politique de Cohésion sociale : 8
journées en 2008 (des responsables de service municipaux, des coordinateurs de l’Education Nationale, un
chargé de mission de la DRAC, des directeurs de structures socioéducatives, associatives ou gérées par la
CAF, etc....). Le bénéfice de cette formation, c’est la connaissance mutuelle des acteurs, de leurs logiques,
de leurs métiers, de leurs représentations, c’est le partage sur l’analyse des besoins des enfants et des jeu-
nes, c’est l’élaboration pas à pas d’un référent commun (vers le projet éducatif).
Synthèse :
Faire connaissance, partager et faire évoluer ses représentations à partir des visions différentes même si il
existe des intérêts communs
Besoin …
- de faire connaissance ; formaliser le travail d’inter connaissance (heure de réunion, statut et prise en
compte de la parole, suites données…) ; respecter les autres
- de temps ; de rencontres sans enjeu de décision ; d’une médiation ; d’un animateur très extérieur ;
de rendre compte des résultats
- d’expliciter les points d’accord et de désaccord
- que les élus formulent, affirment leurs valeurs pour initier les débats et négocier avec les acteurs
- d’énergie pour mobiliser et pour maintenir la mobilisation
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Les partenaires doivent prendre conscience de leurs cultures, attitudes et habitudes pour dépasser les
postures (Education Nationale, parents, élus, professionnels)
Education nationale fermée sur elle-même ? Programmes décalés, inadaptés ? Est ce si sûr ?
Parents consuméristes ? Quelle réponse des élus, donc quel projet éducatif ? Si la philosophie éducative du
projet est établie, la réponse à la revendication consumériste sera facilitée.
L’évaluation ? Quelles méthodes ? Des acteurs ne peuvent prétendre avoir conçu un projet que s’ils ont
envisagé, conçu une méthode d’évaluation.
Un professionnel nécessaire = coordinateur local pour animer, mobiliser
Un décalage entre ces deux temps qui percute le travail ensemble et la cohérence. Le temps du projet doit
prévaloir sur le temps du dispositif. Le dispositif, le contrat ne font pas la dynamique d’acteurs nécessaire au
projet.
Des temps scolaires, périscolaires, familiaux... qu’il faut décloisonner : travailler finement la continuité édu-
cative (dans la journée et la semaine, tout au long du parcours du jeune).
Dans les réunions d’acteurs des politiques de jeunesse, il n’est pas rare, surtout si les représentants ensei-
gnants ou non de l’Education nationale ne sont pas là, de voir l’Ecole accusée de tous les maux. Là aussi,
des représentations plus ou moins stéréotypées sur le fonctionnement des équipes éducatives, sur les pro-
grammes ou les savoirs enseignés, sur les méthodes utilisées, sur les difficultés rencontrées par les en-
seignants et les autres personnels éducatifs, sont à l’oeuvre. La réalité n’a pas toujours sa place dans ces
discours. Le rôle de l’école, son projet, la vie de l’enfant et du jeune à l’école doivent être mieux connus des
acteurs éducatifs.
CAEN
Samedi 12 septembre 2009