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Protocoles de Routage
avec Qualité de Service (QoS)
dans l’Internet
(QoS Routing Protocols in the Internet)
RESUME ............................................................................................................................................. 4
INTRODUCTION............................................................................................................................... 5
CONCLUSION ................................................................................................................................. 30
GLOSSAIRE ..................................................................................................................................... 31
QUALITE DE SERVICE........................................................................................................................... 10
FIGURE 12 : COMPLEXITES AU PIRE DES CAS DES ALGORITHMES DE ROUTAGE AVEC QOS. .................. 28
Résumé
Le réseau Internet est un réseau de commutation de paquets en mode non connecté
offrant des services « au mieux » et donc non garantis. Cette absence de garantie ne
permet pas la mise en fonctionnement opérationnel d’applications demandant un
contrôle sévère des ressources utilisées, et présente donc un obstacle majeur pour le
trafic multimédia qui devient de plus en plus sollicité.
Beaucoup d’attention a été donnée ces dernières années au développement
d’algorithmes de routage avec Qualité de Service. Au sein de l’IETF, plusieurs équipes
de travail qui coopèrent afin d’aboutir à de tels protocoles.
L’objectif de ce rapport est d’étudier les protocoles de routage avec Qualité de Service
(QoS routing) dans l’Internet et les différents modèles proposés par les groupes de
travail de l’IETF.
Nous y expliciterons deux concepts clés : le routage et la Qualité de Service (QoS) .Par
la suite, nous présenterons quelques protocoles de routage avec Qualité de Service
conçus à cet effet.
Mot clés : Routage, Qualité de Service, IntServ, RSVP, DiffServ, QoSR, MPLS.
INTRODUCTION
Le besoin accru en matière d’utilisation d’applications multimédias sur Internet a déclenché
beaucoup de recherches sur la façon de satisfaire les besoins en Qualité de Service (QoS) pour ces
applications : exigences concernant la bande passante, le délai, la gigue, etc.
Chaque application peut avoir des besoins spécifiques. Par conséquent, il est difficile de définir
globalement des niveaux de service.
Par exemple, garantir une borne sur le délai de transmission des paquets peut être profitable aux
applications de téléphonie ; garantir un débit peut être nécessaire pour les applications de vidéo à la
demande (VOD), etc [CHA 03].
Dans cette dynamique, la communauté des chercheurs s’est consacrée ses derniers temps à une
étude sérieuse du problème de routage avec QoS, ce qui a donné naissance à plusieurs protocoles
de routage supportant la QoS (QoS routing protocols).
Le réseau Internet est un réseau de commutation de paquets en mode sans connexion offrant
des services au mieux (Best Effort). Il a été développé à une époque où la bande passante était rare,
la stratégie étant d'obtenir une occupation maximum des liens quitte à introduire des délais
supplémentaires dans la transmission des données.
Le principe du « Best Effort », qui est une politique de gestion de la pénurie, se traduit par
une simplification à l'extrême des équipements d'interconnexion. Quand la mémoire d'un routeur
est saturée, les paquets entrants sont rejetés [TOU 99]. L’absence de garantie caractérisant ce
principe ne permet pas de répondre aux exigences en Qualité de Service des applications
multimédias et temps réel qui sont plutôt gourmandes en bande passante et sensibles aux variations
des délais interpaquets, ainsi qu’aux pertes de paquets.
D’autre part, les protocoles de routage tels que OSPF et RIP sont basés sur le choix du plus
court chemin calculé suivant une métrique unique arbitraire (poids administratif ou nombre de
sauts). Par conséquent, Ils ne permettent pas d'utiliser d'autres chemins qui pourraient convenir
pour transporter du trafic moins prioritaire (courrier électronique).
Les manques caractérisant le routage « Best Effort» peuvent être résumés dans ce qui
suit [MEL 01] :
1. Asymétrie du routage
Le trafic sur l’Internet et les réseaux est bidirectionnel : l’émetteur possède un chemin pour
rejoindre le destinataire, qui en retour contient un chemin pour rejoindre l’émetteur. En raison des
différentes politiques de routage, il est fréquent que le chemin de retour soit complètement
différent du chemin aller. Cette asymétrie peut poser un problème dans la mesure où les chemins
empruntés à l’aller et au retour ne possèdent pas les mêmes caractéristiques de QoS (notamment en
ce qui concerne le temps de traversée du réseau).
2. Pas d’équilibrage de charge
Autre inconvénient des protocoles de routage : l’incapacité d’équilibrage de charge sur les
liens réseaux.
3. Non prise en charge de la QoS
Les protocoles de routage « Best Effort » ne permettent pas de tenir compte de la qualité de
service demandée pour un datagramme, car le choix des routes ne fait pas intervenir de métriques
liées à la QoS. Pour pallier aux lacunes du service « Best Effort », la communauté Internet est
mobilisée pour essayer d’introduire la notion de Qualité de Service. Ainsi, sont apparus des
protocoles de routage supportant la QoS. Ces derniers font l’objet de recherche de plusieurs
équipes de travail au sein de l’IETF (Internet Engineering Task Force).
2. Paramètres de la QoS
Les principaux paramètres connus de la Qualité de Service sont [MEL 01]:
2.1. Disponibilité
Elle est définie comme étant le rapport entre le temps de bon fonctionnement des services et
le temps total d’ouverture du service. C’est la forme la plus évidente de QoS puisqu’elle établi la
possibilité d’utiliser le réseau.
2.2. Bande passante
C’est la capacité de transmission d’une liaison du réseau mesurée en bit par seconde. La
bande passante disponible sur un chemin entre une source et une destination correspond à la plus
petite capacité disponible sur ces liens. La bande passante disponible sur un lien dépend de ses
caractéristiques techniques et du nombre de flots de données.
2.3. Latence (delay)
La latence correspond au temps que requière un paquet pour traverser le réseau d’un point
d’entrée a un point de sortie. Elle dépend des facteurs suivants :
1. Type du media de transmission ;
2. Nombre d’équipements réseau traversés ;
3. La taille des paquets (temps de sérialisation).
2.4. Gigue
La gigue est définie comme étant la variation des délais d’acheminement (latence) des
paquets sur le réseau.
Ce paramètre est particulièrement sensible pour les applications multimédia temps réel qui
requièrent un délai inter paquets relativement stable. Elle dépend principalement de :
- type et volume du trafic sur le réseau ;
- type et nombre d’équipement réseau.
2.5. Taux de perte
C’est le rapport du nombre d’octets émis et le nombre d’octets reçus. Il s’agit par conséquent
de la mesure de la capacité utile de transmission.
3. Le concept de flux
Un flux est un stream individuel et unidirectionnel de données entre deux
applications identifiées par 5 paramètres [MEL 01] :
- le protocole de transport ;
- l’adresse source ;
- le numéro de port source ;
- l’adresse destination ;
- le numéro de port destination.
• Acheminer un flux le long d'un chemin satisfaisant les demandes en QoS ou bien fournir
un mécanisme pour indiquer que le flux n'a pas été admis ;
• Indiquer les perturbations dues aux changements de topologies ;
• Satisfaire le service best-effort sans réservation de ressources ;
• supporter le trafic multicast ;
• Tenter de diminuer l'overhead induit par la consommation des ressources et le calcul ;
• Fournir des mécanismes de contrôle d'admission.
La première raison est le développement rapide ces dernières années de nouvelles technologies
dans le domaine des réseaux à haut débit, traitement d’images, et la compression audio/vidéo. Il
est alors possible de supporter le trafic multimédia dans les réseaux de communication.
La seconde raison est le besoin accru des utilisateurs des réseaux informatiques en matière
d’applications multimédia avec un certain niveau de sécurité [ZHA 99].
Cette activité requiert généralement deux entités [VAN 03b] [KUI 02]: le protocole de routage et
l’algorithme de routage :
• Le protocole de routage gère la dynamique du processus de routage en capturant l’état
du réseau et des ressources disponibles sur celui-ci, et distribuant cette information sur le
réseau.
• L’algorithme de routage utilise cette information pour calculer les chemins et optimiser
un certain critère et/ou obéir à des contraintes. En d’autres termes, il s’agit ici de choisir
un chemin réalisable (feasible path).
6.2. Définition
« Le routage avec Qualité de Service est l’acte de déplacer l’information à travers un réseau à
partir d’une source à une destination tout en respectant les exigences en Qualité de Service de
façon à apporter une satisfaction à l’utilisateur d’une part et une optimisation des ressources du
réseau d’autre part.» [WAN 96].
Une autre définition de ce concept a été proposé par [CHA 03] : «Il s'agit du processus
d'établissement et de maintenance de routes optimales (pour la paire communicante comme pour le
réseau) satisfaisant un certain critère sur la qualité de la transmission de données ».
Relativement, plusieurs articles sont consacrés aux algorithmes de routage avec Qualité de
Service, mais très peu traitent les protocoles de routage avec Qualité de Service. Ceci signifie que
l’on trouve plus de difficulté pour définir un protocole de routage avec Qualité de Service que de
définir un algorithme de routage avec Qualité de Service [VAN 03b] [ZHA 99].
A cause des diverses exigences en Qualité de Service, le routage avec Qualité de Service est
considéré comme étant un problème NP-complet et, par conséquent, ne peut pas être résolu par un
algorithme simple et efficace [BET 01] [ALK 03].
D’autre part, malgré sa difficulté de mise en œuvre, le routage avec Qualité de Service est d’une
valeur inestimable dans une architecture réseau qui a besoin de satisfaire le trafic et les exigences
du service [VAN 03b].
Application Sensibilité
Perte Délai Gigue Bande passante sécurité
E-mail Haut Bas Bas Bas Bas
E-mail confidentiel Haut Bas Bas Bas Haut
Transfert
de Transfert de fichiers Bas
données Haut Bas Bas Moyen Bas
Haut
Transaction d’argent Haut Bas Bas Bas Haut
Audio sur demande (AOD) Bas Bas Haut Moyen Bas
Vidéo sur demande (VOD) Bas Bas Haut Haut Bas
Trafic en Téléphonie Bas Haut Haut Bas Bas
temps réel
Visioconférence Bas Haut Haut Haut Bas
Visioconférence Bas Haut Haut Haut Haut
confidentielle
Figure 1 : Exemple d’applications communes et leurs sensibilités aux exigences de la Qualité de Service.
En général, la table ci-dessus (figure 1) montre que les trafics différents peuvent être classifiés
comme suit [ALK 03] :
paquet est endommagé durant la transmission, il ne sera pas acquitté et, par conséquent, il sera
retransmis.
• Trafic sensible à la sécurité
Exemples de telles applications sont les transactions d’argent, et les applications
confidentielles.
• Trafic sensible à la bande passante
On peut citer par exemple la vidéo sur demande (VOD).
• Trafic multi-sensible
Ce type de trafic est sensible à plusieurs paramètres. Par exemple, un courrier électronique
confidentiel est sensible à la sécurité et à la perte, tandis que la vidéoconférence est sensible au
délai et à la sécurité.
Afin de fournir une Qualité de Service dans l’Internet, en utilisant la réservation de ressources et
l’ordonnancement, les étapes suivantes doivent être respectées à tour de rôle au niveau de chaque
système et composant participant dans l’application de bout en bout [ZHA 99].
1. Exigences en Qualité de Service : chaque application doit spécifier exactement ses besoins
en Qualité de Service et ceci en indiquant quel paramètre doit être maximisé ou minimisé.
2. Contrôle d’admission : quand une application émet son besoin en Qualité de Service, un
contrôle d’admission doit vérifier si cette demande peut être satisfaite en prenant en compte
les réservations déjà existantes. Si c’est le cas, la meilleure Qualité de Service possible sera
offerte et par conséquent, l’application se verra donner une certaine garantie en Qualité de
Service.
3. Réservation de ressources : selon la garantie en QoS, les ressources appropriées doivent
être réservées pour l’application concernée.
4. Respect de la garantie en QoS : les garanties en QoS doivent être exécutées par un
ordonnanceur approprié.
Des groupes de travail de l’IETF (Internet Engineering Task Force) se sont penchés sur
l’étude de politiques de services visant à classer les flux de données selon les besoins. Tout
d’abord, il est apparu le groupe pour le développement du modèle d’intégration de service IntServ
Le groupe de travail IntServ a été constitué en 1994, le but était de pouvoir améliorer le
réseau Internet et d’en faire un réseau à intégration de service [RFC 1633]. Il a fallu en effet
pouvoir différencier l’utilisation de la bande passante disponible entre les flots multimédia et les
flots de données. Les besoins requis par chacun de ces types de flots n’étant pas les mêmes, le
groupe de l’IntServ a défini un ensemble de classes de services qui, implémentées au sein des
routeurs, devraient allouer aux flots une certaine qualité de service, à chaque traversée des routeurs,
pour les acheminer jusqu’à destination avec cette QoS [TOU 02].
Processus de Contrôle
routage d’admission
Ordonnanceur
¾ Le contrôle d’accès (policy control) : vérifie si la requête d’un flot est légitime par rapport
aux règles fixées par l’administrateur du réseau.
¾ Le classificateur de paquets (packet classifier) : accueille les paquets entrants et classe
chaque paquet dans la classe de flots convenable.
¾ L’ordonnanceur (scheduler) : reçoit les paquets du module précédent et gère leur
retransmission en utilisant des files d’attente. Tous les paquets qui seront classés par le
classificateur et appartenant à une même classe seront traités de la même manière par
l’ordonnanceur.
¾ Le contrôleur d’admission (admission controller) vérifie s’il est capable de garantir la
qualité de service requise par un flot et s’il y a suffisamment de ressources disponibles au
moment de l’établissement d’une réservation.
¾ Le module de réservation de ressources : qui est en permanence en communication avec
les différents composants du routeur. Il offre les mécanismes de signalisation nécessaires
pour mettre en place une réservation le long d’un chemin pour un flot donné.
La spécification des flots permet d’expliciter la Qualité de Service requise par chacun des
flots ainsi que les caractéristiques du trafic généré par ceux-ci.
Les besoins de Qualité de Service spécifiés par une application sont définis selon les paramètres
suivants :
– la priorité : priorité qui sera attribuée au flot ;
– le débit : débit requis par l’application ;
– le délai : besoin en délai de bout en bout ;
– la perte : taux de perte autorisé par l’application.
Pour pouvoir utiliser les services définis pour les réseaux à intégration de services, le
groupe IntServ a défini et déterminé une propriété pour caractériser les trafics d’un tel réseau.
[RFC 2215] décrit les paramètres de spécification de trafic contenus dans une structure de données
de spécification de trafic appelée TSpec (Traffic Specification).
La caractérisation s’effectue selon le modèle représenté par la figure 3 ci-dessous : le token bucket
(seau à jetons).
Jetons, débit r
Seau de jetons
Capacité b
Débit crête, p
flot
¾ b : capacité du « seau »
¾ r : débit moyen délivré par le « seau »
¾ p : débit crête
¾ M : taille maximale du paquet
¾ m : taille minimale d’un paquet contrôlable
Le mécanisme du seau à jetons (token bucket) est utilisé pour lisser le trafic afin de mieux
le contrôler. Il regroupe trois paramètres parmi cinq du TSpec. Tout d’abord, par sa capacité
(paramètre b) et par le débit autorisé (paramètre r), il permet de contrôler le débit moyen du flot.
Le paramètre p est utilisé pour limiter le débit crête. Les deux autres paramètres de TSpec qui
interviennent dans la spécification des flots sont « la taille maximale » du paquet contenu dans le
flot (notée M), et « la plus petite unité de traitement » (notée m).
Ces deux paramètres ne caractérisent les flots que par rapport à l’implémentation des mécanismes
de QoS. Ainsi, on ne pourra garantir une certaine QoS qu’aux paquets du flot n’excédant pas la
taille maximale définie dans TSpec. Le paramètre « m » indique que tous le paquets dont la taille
lui sera inférieure, seront tout de même traités comme un paquet ayant cette taille « m ».
Ces nouveaux services sont la classe à charge contrôlée, mieux connue sous le nom « controlled
load service », où les performances reçues sont celles d’un réseau peu chargé ; et la classe de
service garanti, ou encore « guaranteed service », où l’application qui demande le service possède
l’assurance que les performances du réseau vont rester celles dont elle a besoin [TOU 02].
3. Le service garanti (Guaranteed Service) [RFC 2212] est basé sur les résultats du Network
Calculus qui permet de trouver une borne maximale pour le temps de transmission d'un
paquet et la taille maximale des mémoires tampons nécessaires dans les équipements pour
éviter les pertes de paquets. Le destinataire en fixant le débit minimal que doit offrir le
réseau à ce flux influe sur le temps maximal de transmission des paquets. Ainsi, pour
réduire les temps de traversée, il est possible de réserver à un débit nettement supérieur à
celui de la source.
Emetteur Récepteur
Le message PATH
Le message RESV
Chaque paquet RSVP contient les détails sur la session à laquelle il appartient. L'affectation
des ressources demandées par l'intermédiaire de RSVP pour un flot donné est indépendante de
RSVP, elle dépend d'IntServ. Une fois que les ressources demandées par RSVP sont réservées,
elles sont utilisées pour ce flot de données. RSVP établit et maintient un état logiciel (soft state)
entre les noeuds constituant le chemin réservé. Par opposition à la réservation d'un chemin statique,
cet état logiciel est caractérisé par des messages de rafraîchissement envoyés périodiquement le
long du chemin pour maintenir l'état [LEG 01].
RSVP fournit aussi une QoS dynamique tenant compte des modifications de ressources ; celles-ci
peuvent être dues au destinataire, à l'émetteur ou encore à de nouveaux membres dans un groupe
multicast.
Dans RSVP, le destinataire est responsable de la réservation de ressources QoS. L'émetteur RSVP
envoie ses exigences au destinataire. Après réception, le destinataire RSVP utilise le même chemin
pour renvoyer un message spécifiant la QoS souhaitée et fixer la réservation des ressources
correspondantes dans chaque nœud. L'émetteur RSVP envoie alors les données.
Ainsi, si une route change au cours de la transmission, des données peuvent être
temporairement transmises à travers un chemin où aucune réservation n’a été faite.
De plus, RSVP a été prévu pour fonctionner dans un environnement où certains routeurs ne
garantissent pas la réservation de ressources (routeurs non-RSVP). Dans ce cas, la réservation ne
sera réalisée que dans les nœuds la permettant. Les participants de la session en sont informés, ce
qui leur permet de prendre les décisions applicatives qu’ils souhaitent. Cette traversée de routeurs
classiques n’est pas une cause d’échec du processus de réservation.
Dans le cas de défaillance d’un routeur, le protocole RSVP reconstruit la route depuis l’émetteur
jusqu’aux récepteurs si les mécanismes de routage permettent cette reconfiguration.
Avec RSVP, les détails de cette reconstruction dépendent du protocole de transmission utilisé ; en
effet, la source continue de transmettre des données à travers un chemin sans réservation jusqu’à ce
qu’il y ait eu un échange de messages PATH et RESV.
Un autre problème important concerne RSVP et les politiques de contrôle. RSVP ne définit
pas la politique elle-même mais définit seulement le mécanisme pour transporter celle-ci. Certains
constructeurs désirant alors fournir des mécanismes propriétaires, un nouveau groupe de travail
"RAP" de l'IETF a été créé fin 1997 pour définir des extensions à RSVP relatives aux politiques de
contrôle et spécifier un protocole d'échange d'informations de contrôle entre des nœuds RSVP et
des « policy servers » capables de fournir ces informations.
Le traitement supplémentaire lié à RSVP résulte principalement du rafraîchissement périodique de
l’information contenue dans les routeurs. Ce qui semble impliquer que celui-ci va être directement
Source Address
Destination Address
0 1 2 3 4 5 6 7
CSCP unused
DSCP
Figure 7 : Format du champ DS.
Routeurs frontières
Routeurs internes
Domaines DiffServ
L’architecture adoptée par DiffServ est fondée sur deux principales catégories de routeurs : les
routeurs frontières (edge routers) et les routeurs de coeur (ou internes) (core routers).
Avant d’être envoyés vers l’intérieur du réseau, les paquets subissent une dernière opération :
l’étiquetage effectif du champ DSCP. La valeur attribuée au champ correspond au résultat de
toutes les opérations précédentes. Celle-ci peut être modifiée au sein d’autres routeurs de bordure,
selon le nouveau conditionnement qui va être appliqué au flot après sa traversée dans les
équipements. La marque qu'un paquet reçoit identifie la classe de trafic à laquelle il appartient. Les
paquets ainsi marqués sont alors envoyés dans le réseau avec cette mise en forme.
IN DSCP marking
shape
Classifier meter mark
OUT drop
Les routeurs internes (voir figure 9) se chargent de la gestion des états par classe et traitent
les paquets en fonction de la classe codée dans l’en-tête en les traitant en accord avec le
comportement local correspondant : le Per-Hop-Behavior (PHB). Les PHB se basent
uniquement sur le marquage de paquet, pour permettre aux routeurs d’identifier la classe de
trafic à laquelle le paquet appartient ; en aucun cas ils ne traiteront différemment des paquets de
sources différentes.
Classificateur
Comme le montre la figure 10 le classificateur envoie les paquets vers différentes files
d’attente, selon l’identificateur placé dans le champ DS, préalablement marqué par les routeurs
d’entrée du réseau (les routeurs « edge »). Seule une partie du champ permet d’indiquer la file
d’attente appropriée : il s’agit du champ CSCP (Class Selector Code Points) qui, constitué de 3
bits, permet de coder la classe de service correspondant à la catégorie du paquet. Ainsi, chaque
file d’attente caractérise une classe de service et ne recevra que les paquets qui sont conformes
à ce service.
Au niveau des files d’attente, des mécanismes de gestion sont implémentés pour obtenir un
maximum d’équité de traitement lors de congestions. Les mécanismes d’ordonnancement,
permettent de traiter les paquets en fonction de leur besoin en débit, délai, etc…
Le service EF est un service à forte priorité, délivrant des garanties en matière de bande passante,
et permettant des taux de perte, de délai et de gigue faibles [TOU 02].
Le groupe de travail QoSR (Quality of Service Routing) de l'IETF a pour objectif d'intégrer les
métriques de la QoS et les critères de choix d'un chemin dans les protocoles de routage existants.
Pour cela, un RFC [RFC 2386] définissant les conditions auxquelles doit satisfaire ce modèle a été
rédigé par le groupe de travail QoSR, avec pour objectifs:
Un protocole de routage "à état de liens" dont la caractéristique est de détecter rapidement les
modifications de topologies et les transmettre à ses voisins, peut convenir. Mais des modifications
sont nécessaires pour intégrer les exigences QoS et minimiser les informations échangées dans les
annonces de liens. Deux propositions ont été faites pour utiliser OSPF en ce sens.
L'aspect principal dans le routage entre domaines différents (AS) est la stabilité. C'est pourquoi,
un protocole de routage à état de liens, qui communique les modifications de topologies à ses
voisins, semble peu adapté, là où il est préférable de minimiser les échanges d'informations entre
AS voisins.
Actuellement le protocole BGP (Border Gateway Protocol) largement implémenté dans l'Internet,
fournit le routage inter domaines dans l'Internet. Dans BGP, le chemin est basé sur la destination et
est sélectionné suivant le plus long préfixe correspondant. Plusieurs mécanismes basés sur les
attributs de BGP peuvent influencer le choix de celui-ci, sans toutefois offrir un bon niveau de
fonctionnalité. Cependant, ils conservent une certaine importance, tant que des méthodes de choix
du chemin basé sur les métriques QoS ne sont pas disponibles.
Un autre problème affectant la QoS est le routage asymétrique du fait des politiques différentes de
routage des diverses organisations. Ceci affecte surtout les nouvelles applications temps réel audio
et vidéo, mais aussi le protocole RSVP qui nécessite la symétrie des chemins pour fonctionner.
Le protocole MPLS est un protocole qui utilise un mécanisme de routage qui lui est propre,
basé sur l'attribution d'une étiquette (label) à chaque paquet. Cela lui permet de router les paquets
en optimisant les passages de la couche 2 à la couche 3 du modèle OSI et d'être indépendant du
codage de celles-ci suivant les différentes technologies (ATM, Frame Relay, Ethernet etc...). Le
but est d'associer la puissance de la commutation de la couche 2 avec la flexibilité du routage de la
couche 3. Schématiquement, on peut le représenter comme étant situé entre la couche 2 (liaison) et
la couche 3 (réseau).
La base de MPLS, la commutation donc, introduit bien entendu une étiquette (label, tag) qui sert à
chaque équipement MPLS pour acheminer (forward) chaque unité de donnée entrante : chaque
unité de données (PDU, Protocol Data Unit dans le vocabulaire ISO) contient une marque, une
étiquette qui en permet l’identification, comme un code barre sur un produit. Il n’y a pas de
différence avec ce que fait un commutateur X25, FR, ATM ou MAC (commutateur de réseau local,
commutateur Ethernet, LAN switch) ou même un routeur IP, appelé aujourd’hui commutateur de
niveau 3, surtout dans le haut de gamme. Ces commutateurs MPLS portent le nom de LSR (Label
Switch Router) qui fait référence et à la commutation (switch) et aux étiquettes.
1. Label ou étiquette : entier qui est associé à un paquet lorsqu'il circule dans un réseau MPLS
et sur lequel ce dernier s'appuie pour prendre des décisions de routage.
2. MPLS Ingress node : un routeur d'entrée MPLS routeur qui gère le trafic qui entre dans un
réseau MPLS.
3. MPLS Egress node : Un routeur de sortie MPLS ou encore MPLS Egress Node est un
routeur qui gère le trafic qui sort d'un réseau MPLS.
4. LSR : Un routeur de commutation par label ou LSR (Label Switch Router) est un routeur
d'un réseau MPLS qui est capable de retransmettre les paquets au niveau de la couche 3 en
s'appuyant seulement sur le mécanisme des labels.
5. LER : Un LER (Label Edge Router) est un LSR qui fait l'interface entre le réseau MPLS et
le monde extérieur. C'est lui qui est chargé par exemple d’étiqueter les paquets à leurs entrées
dans le réseau MPLS.
Inclusion du label
selon la FEC et
transmission LSR
LSR Echange de
labels selon la
FEC et Edge
Echange de transmission LSR ou
labels selon la LER
Ingress FEC et
transmission
node
LSR
Egress
node
LER
• Gestion du trafic (Traffic Engineering) i.e. la capacité de configurer le chemin que vont
emprunter les différents flux sur le réseau et d'associer des caractéristiques de performances à une
classe de trafic,
• Etablissement de VPNs, i.e. la possibilité d'établir des VPNs sur un réseau MPLS sans la
réseau utilisent un modèle de recouvrement où SONET/SDH est déployé à la couche 1, ATM est
utilisé à la couche 2 et l'IP est utilisé à la couche 3. En utilisant MPLS, les fournisseurs de réseaux
peuvent faire passer plusieurs des fonctions de contrôle de SONET/SDH et d'ATM à la couche 3,
simplifiant de ce fait la gestion du réseau et sa complexité.
Un chemin basé sur les mécanismes MPLS (LSP) peut être établi en traversant plusieurs couches
de transports de niveau 2 tels que ATM, Frame Relay ou l'Ethernet. Une des vraies promesses de
MPLS est la capacité de créer les circuits de bout en bout, avec des caractéristiques de
performances spécifiques, à travers n'importe quel type de support de transport, éliminant le besoin
de réseaux de recouvrement ou de mécanismes de contrôle de niveau 2 seulement.
L'évolution rapide des systèmes mobiles impose la prise en compte des utilisateurs mobiles
utilisant la même variété d'applications que les utilisateurs fixes. L'introduction de la QoS dans les
réseaux mobiles est encore plus complexe, car leur topologie et leurs ressources évoluent
dynamiquement. Le besoin de mécanismes de QoS dans ces environnements est incontestable du
fait de la rareté des ressources, de l'imprévisibilité de la bande passante et des taux d'erreurs
importants.
S’il est facile de prendre en considération la disparition ou la faible fiabilité d’un lien dans les
réseaux filaires, il n’en est pas de même dans les réseaux ad hoc. En effet, le simple fait de fermer
une porte suffit pour couper un lien déjà existant. Par conséquent, il est impossible de prévoir si un
lien existant à une certaine date sera toujours valide à une date ultérieure. (Voir [CHA 03])
Les travaux publiés concernant le routage avec QoS dans les réseaux ad hoc reposent beaucoup sur
les protocoles de routage du groupe Manet (Mobile Ad hoc NETworks) [RFC 2501].
Un protocole a été proposé par [LEG 01] appelé MIR (Mobile IP Reservation Protocol). Il
est basé sur un algorithme distribué qui répartit la bande passante localement et sur un contrôle
d’admission dans le réseau qui garantit une plus faible probabilité de blocage aux handoffs qu’aux
nouvelles connexions. Il propose également des mécanismes pour optimiser l’utilisation de la
bande passante pour cette solution.
V. Algorithmes de routage
Il es aujourd’hui connu et démontré que le problème de routage avec QoS est un problème
NP-complet [VAN 03a][BET 03]. En pratique, ceci signifie la non faisabilité de la solution exacte.
La problématique ne réside pas dans le fait de trouver un algorithme exact pour le routage avec
QoS mais réside en fait dans la complexité de l’algorithme proposé.
1. Exemples d’algorithmes de routage avec QoS
Plusieurs algorithmes ont été proposés pour le routage avec Qualité de Service. On peut citer par
exemple :
- Algorithme approximatif de Jaffe,
- Algorithme de Iwata,
- Algorithme approximatif de Chen,
- Algorithme aléatoire,
- Algorithme H_MCOOP,
Figure 12 : Complexités au pire des cas des algorithmes de routage avec QoS.
• Scalabilité
Le critère de scalabilité ou de « mise en échelle » est un critère très évident.
Les problèmes suivants sont classées comme problèmes ouverts (open issues) dans le domaine du
routage avec QoS, et donc représentent un défi pour la communauté des chercheurs dans ce
domaine [VAN 03a].
- Déterminer dans quels graphes et structures à états de liens le problème du MC(O)P (Multiple
Constraints (Optimal) Path) n’est pas NP-complet,
- Comparer de façon détaillée et objective les aspects dynamiques proposés du routage avec
QoS,
- Concevoir un protocole optimal de routage avec QoS,
- Déployer les protocoles de routage avec QoS pour DiffServ,
- Combiner les approches du routage avec QoS et les protocoles de signalisation,
- Routage multipoint (multicast routing) avec QoS,
- Routage avec QoS dans les réseaux mobiles ad hoc.
Conclusion
Comme nous l’avons vu dans ce rapport, le problème de définir un protocole de routage
avec QoS répondant à toutes les exigences attendues est très délicat
Les trois modèles de l’IETF connus dans ce domaine sont IntServ, DiffServ et MPLS. Ce dernier
protocole est une approche très prometteuse vu ses caractéristiques. Cependant, il rencontre
certains problèmes de mise en œuvre. Une autre version de MPLS appelée GMPLS (Generalized
MPLS) a été conçue pour répondre à quelques problèmes techniques de mise en œuvre.
La difficulté pour le routage avec QoS dans les réseaux mobiles est plus grande vu la mobilité des
nœuds. La tâche se complique plus lorsqu’il s’agit d’un routage multipoint (multicast routing) avec
QoS.
D’autre part, un algorithme qui puisse répondre à toutes les exigences en Qualité de Service
des utilisateurs n’existe pas encore. Le problème majeur des solutions proposées est le facteur
d’échelle ou « scalabilité ». Plusieurs problèmes restent ouverts et présentent donc un défi pour la
communauté des chercheurs dans le domaine du routage avec Qualité de Service.
.
Glossaire
AOD Audio On Demand
ATM Asynchronous Transfert Mode
CCITT Comité Consultatif International Téléphonique et Télégraphique
DiffServ Differentiated Services
DVMRP Distance Vector Multicast Routing Protocol
IETF Internet Task Engineering Force
IntServ Integrated Services
IP Internet Protocol
ISP Internet Service Provider
ISSLL Integrated Services over Specific Link Layers
ITU International Telecommunication Union
LER Label Edge Router
LSR Label Switch Router
MPLS Multi-Protocol Label Switching
OSI Open Systems Interconnection
OSPF Open Shortest Path First
QoS Quality of Service
QoSMIC QoS Sensitive Multicast Internet protoCol
RAP Ressource Allocation Protocol
RFC Request For Comments
RIP Routing Information Protocol
RSVP Ressource ReSerVation Protocol
RTCP Realtime Transport Control Protocol
RTP Realtime Transport Protocol
TCP Transmission Control Protocol
UDP User Datagram Protocol
YAM Yet Another Multicast protocol
VOD Video On Demand
Références bibliographiques
[CHA 98] Gordon Chaffee, “RSVP: The ReSerVation Protocol” Berkeley Multimedia
Research Center.
[MAC 02] José Antonio Garcia Macias, " Architecture de Communication Mobile avec
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[MEL 01] Jean-Louis Mélin, « Qualité de service sur IP ». Editions EYROLLES 2001.
[TOU 00] Laurent Toutain, Jean Marie Bonnin, Octavio Medina ,« La qualité de service
dans l'Internet » ALGOTEL 2000.
[TOU 02] Leila TOUMI, « Algorithmes et mécanismes pour la qualité de service dans
des réseaux hétérogènes ». Thèse de doctorat soutenue le 20 décembre 2002.
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Delft University of Technology.Information Technology and Systems.P.O Box
5031, 2600 GA Delft, The Netherlands.
[VAN 03b] Van Mieghem, P. (ed.), F.A. Kuipers, T. Korkmaz, M. Krunz, M. Curado, E.
Monteiro, X. Masip-Bruin, J. Solé-Pareta, and S. Sánchez-López, «Quality of
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Les RFCs
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Septembre 1997
[RFC 2210] J. Wroclawski .The Use of RSVP with IETF Integrated Services. Septembre
1997.