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á.4
L'ESPOIR'
OROANE DE COMBAT ET DE LIBERATIOh' N.ATIONALE
f{f' La l"iirer:tó est à dófendre... des libertes conquises par la Revolution. tr-uttes pour la
liberté que ies mbuvements pour le droit de grève; con-
f et à conquérir. quêtes de la liberté que les lois sociales; batailles de la
rl; I-a ncticn ile liberté a l'honneur des attaques les plus
virulentes comme ceiui des plus chauds plaidoyers. Cela
iiberté qLie les grèves pour les salaires. Conquête de la
liberté encore que les droits acquis par le paysan-loca-
taire contre la volonté des proprietaires Jonciers. lls
sufïit à e11 marquer I'importance comme regle de vie pour deviennent plus libres les commergants qui ne sont plus
les indiviclus, comme principe de fonctionnement pour les à la merci de leurs propriétaíres.
societes. Et c'est au Ínoment oit ces luttes entrent dans leur
Déniant toute liirerrte à l'individu. prétextant de I'inté- pleine phase de réalisation, que les classes maïtresses
rêt de la communar.rté, Hitier prétend y substituer une Ii- comrrencent à fausser le ieu des libertes. Elles essaient
berté des Peuiries qu'il a eté bien en peine-et pouí cause d'abord d'acheter des journaux; elles interviennent de
de déÍinir jusqu'à present. Au nom de la iiberté elle- manière occulte pour faire échec aux gouvernements
-même, Ies peuples courageux, les hommes bien trenrpés democratiques qui voudraient réaliser leur programme.
Iui résistent. Quand ces moyens se révèient insuïÍisants pour endi-
La piupart des Belges apprécient, parce qu'elles man- guer I'effort novateur des petiis, elles renient complè-
quent actuellement les libertes que nous connaissions iement les libertés. Elles font elles-mêmes les coups
avant le 10 mai. Por-rrtant ils sentent, très confr-rsement ti'Etat ou, le plus souvent, elles poussent un candidat
d'ailleurs, que la société telie qu'elle etait organisée hier dictateur assez démagogue pour avoir prise sur les clas-
ne permettait pas à ia grande majorite cles honrrnes de ses desheritées. C'est à ce moment précis que se pro-
pleiriement de ces libertés.
''iouir
Nos embochés, eux, dirigent toutes leurs attaques con-
duit la conjonction de leurs eftorts et de ceux qui ne
se sont jamais cachés d'être des autoritaires, sans pour
Ire ceite notion essentielle, base des societés modernes. cela être tout au moins en intention des réaction-
Ír'. Ils savent d'ailleurs très bien ce qu'ils font : tant que - le domaine social,
naires dans -
l'f cet amour de ia libc-rte reste accroché au cceur des irom- Qu'on relise < Fascisme et Orand capital > de Daniel
mes, il est impossiblc d'etablir un régime de ciictature, Cuerin : cn veÍra comment les grands usiniers ont sou-
même avec l'appui de baïonnettes. A la longue, les tenu Mussolini, comme les magnats financiers et indus-
baïonnettes sont vaincues par la conviction tenace des triels de la Ruhr ont aidé HitJer. Qu'on regarde notre
hommes. Nos candidats-tvrans qui ne réserveraient aucun pays : les Poulet, De Becker, De iVlan, Degrelle repré-
ciroit aux individus s'ils- etaient les niaitres, s'amusent sentent le courant autoritaire pur; les potentats ind,us-
à dénoncer Ie caractère incomplet des libertés d'hier : triels et financiers I'autre courant. La conjonction des
ia presse élaii eu partic cont;ólee par des puissances deux ne s'est pas encore produite, mais tous les deux
financières, la iiberte et I'egalité politiques des citoyens sont dangereur et, si le prèmier cóurant doit. être com-
qui devaient présid.er à Ía désignation des oÍganes de battu d'a-bord, les hommes libres doivent réserver au-
direction dé l'Etat étaient faussées par l'intervention oc- tant de coups pour les seconds et le courant autoritaire
culte de force industrielles et financières, la liberte pour qui, sans se montrer actuellement sera prêt à le scute-
l'orrvrier signifiait la ilbetté de mourit: de fainr, ct ncus nir dcrnoin : Légion Nationale, Cotag, etc.
en Dassons...
Ces tares. il n'a oas fallu que nos Íascisticules ánno- Cette analyse étant faite, il nous Íaut tir.er une con-
nent en politique et en socidlogie, pour les dénoncer. clusion impoitante, une conclusion qui doit être à la
Toute Ia critique des sociologues du XlX" siècle a porté base de la-reconstntction politique
là-dessus. Leurs continuateurs sont ceux qui, simples pé- 'signifie et sociale de demain.
Retablir les libertes, ceia les elargir. Sans l'éli-
kins ou revêtus de l'uniforme, luttent à l'heure actuelle mination des éléments qui Taussent le ieu des libertés
contre l'ideologie destructrice de toute liberté, f idéologie ou qui en rendent I'exeicice iltusoire p-our la majorité
nazl. des èitoyens il n'y a pas de liberte durable demain. Cer-
Mais même ainsi mutilée, la liberté mériterait d'être tes le reiablissemént pur et simple des libertés du 10 mai
défendue. Elle !e mériterait parce qu'elle est le ferment satisÍerait déjà beaucoup de personnes mais leur main-
indispensable à toute progression humaine. Sans elle tien à longuti echéance-ne peut être assure que par de
pas de mouvement social vraiment libérateur qui dépas- très grandes réformes.
se comme objectiÍ les questions d'estomac. Sans elle, (lue les tibertés ne soient plus Ïanssées !
la pensée est stagnante et s'étiole, la recherche scienti-
J fique est impossible. Là presse doit être^ libre. Les journaux doivent pu-
Et puis n'est-ce donc rien que dans un même village blier ler-rrs ressouÍccs. On verra ainsi ceux qui sont ache-
des croyants appartenant à dilférents cultes comme des tés"
incrovants notoires nuissent vivre en paix constante ? Il faut rrettre au pas les congregations économiqttes
Revoit-on un Galiléo abjurant ses théoiies scientifiques et financières qui vóudraient dirlgei I'Etat à leur seul
sous la menace du bourreau ? A la base de cette dispo- proÍit; il iaut leur enlever les moyens- de.pression qu'ils
sition de tolérance et de curiosité de l'esprit ? La li- àétieínent sur les gouvernemen{s. Le banquier à sa
berté |
banque, I'induskiel à son usine, I'homrne d'Etat au gotl'
La liberté d,'opinion et de réunion, 1a liberté d'editer verÍrement.
iournaux, revues, livres ont été conquises après des siè- L'exercice des libertés ne doit plus être illusoire pour
èles de luttes, Elles constituent le óomplement des au- la majorite des eitoyens !
tres. Elles empêchent qu'une clique groupée autour d'un Il Íáut mettre au service de la collectivité ces ntêmes
tvran se campe en maïtresse dans l'Etat et n'asseruisse gíoupes industriels et Íinanciers qui voudraient diriger
ses semblablés. A elles seules, ces libertes mériteraient i'Etat" Ce sera dur direz-vous ? Certainement ! Mais c'est
qu'on fasse les plus grands sacÍifices pour leur maintien. demain ou jamais que les hornmes doivent se libérer sur
Four leur conquête des héros sont tombés, d'autres sont ce plan.
prêts à les suivre. I-e travailleur, tant intellectuel que manuel, le cultiva-
li est bien .vrai que la société moderne, telle qu'elle teur, Ie commergants doivent se sentir les égaux, comm€
est sortie de la Révolution frangaise restreignait, en Íait, homrnes, des industriels, des banquiers, des propriétaires
l'importance de ces libertés pour la majorité des citoyens. fonciers, des gros distributeurs de produits. A cette con-
Transposée dans le domaine économique et social, -la dition ils seront libres. Il faut donc établir un régime qui
liberté signiÍiait pour les maitres des usines et des fa- Ieur assure une iiberté de choix de leur travail, une sé-
briques lè droit d'user et d'abuser du personnel qu'ils curité de I'existence, une egalité complète dans la dis-
occupaient. Détenant le pouvoir politique d'ailleurs, ces cussion des conditions de tràvail. Celui-qui travaille réel-
maitres avaient eu soin de supprimer l'exercice de la lement a olus de droits sur les instruments qu'íl mani-
liberté pour leurs ouvriers dans ce qu'il avait de plus pule que ielui qui, gràce à son etat de lortune, a pu les
précieux pouÍ ces clerniers : le droit de s'associer libre- àcqueiir. La ilbèrte-réelle des hornmes est à ce prix.
inent pour la défense de leurs intérêts, avec son corol- En bref, il ïaut agir pour que, liberés de leur infé-
laire naturel, Ie droit de cesser collectivement le travail. riorite écónomique, lés non-polsedants puissent utiliser
Mais iuste retour des choses, c'est en s'appuyant sur à plein rendement, pour leur développernent individuel et
cette même idéologie de 1789, que les sacriiies surent ponr I'avenir de ta-Nation, les libeités conquises depuis
faire valoir leur bón droit. En definitive, même quand i5O ans. C'est donc en novateurs que les artisans de
ils ne s'en rendaient pas compte, toutes les luttes politi- la liberte se préparent à agir; en novateurs qui savent
ques et sociales menées par les non-possédants depuis ce qu'ils veulènt et qui se rendent compte que les lut-
un siecle et demi visent à leur assurer le plein exercice tes difficiles sont peut-être pour demain.
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