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Les NTIC dans les PME : stratégies, capacités organisationnelles et


avantages concurrentiels

par Serge AMABILE et Martine GADILLE

| Lavoisier | Revue française de gestion

2003/3 - n° 144
ISSN 0338-4551 | pages 43 à 63

Pour citer cet article :


— Amabile S. et Gadille M., Les NTIC dans les PME : stratégies, capacités organisationnelles et avantages
concurrentiels, Revue française de gestion 2003/3, n° 144, p. 43-63.

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I N F O R M AT I O N
PAR SERGE AMABILE,
MARTINE GADILLE

Les NTIC dans les PME :


stratégies, capacités organisationnelles
et avantages concurrentiels1
Les résultats de recherche

C
ompte tenu du rôle joué par les petites entre-
dont on rend compte ici
prises dans une économie de la diversité (Piore
s'intéressent aux conditions
de création d’avantages
et Sabel, 1984), les connaissances sur leurs
concurrentiels en termes modalités d’obtention d’avantages concurrentiels, à par-
de coûts, de qualité et de tir de l’usage de NTIC, constituent un enjeu du point de
nouveaux produits ou vue des sciences de gestion comme des sciences écono-
services à partir des usages miques (Foray et Mairesse, 1999). Cette question est
de NTIC dans les PME.
d’autant plus importante que ces entreprises sont suppo-
La capacité d’obtention
d'une combinaison de ces
sées ne pas posséder les ressources internes, notamment
trois sources d'avantages humaines, pour exploiter les possibilités de valorisation
concurrentiels sur la base que les NTIC représentent (Brousseau et Rallet, 1999).
de modalités d'usage de La présente recherche vise à préciser les processus et les
NTIC, est expliquée par
contextes de construction d’avantages concurrentiels à
l’insertion de ces usages
dans des contextes
la fois en termes de coûts, de qualité et d’innovation de
organisationnels, produits ou services. Dans cette perspective, le disposi-
stratégiques et industriels tif d’enquête retenu cherche à cerner les relations entre
spécifiques que l’on stratégies des PME, contextes organisationnels et modes
précise. d’usages des NTIC2 (Amabile et al., 2000). Sur la base

1. Les auteurs remercient Alain d’Iribarne (Directeur de recherches au


LEST-CNRS, Aix-en-Provence) pour l’encadrement scientifique du
projet de recherche européen DEVNET qui a permis de réaliser ce
papier.
2. Dans cet article, nous désignerons par Nouvelles technologies de
l’information et de la communication (NTIC) l’ensemble des technolo-
gies qui sont associées à l’usage de l’internet et de ses protocoles ainsi
que les différentes formes de réseaux locaux reliant des micro-ordina-
teurs ou des stations de travail.
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44 Revue française de gestion

d’une population de départ (soit 5 000 PME I. – ADOPTION DE L’INTERNET,


recensées à partir de fichiers des chambres USAGES DES NTIC ET AVANTAGES
de commerce et d’industrie des Pays de la CONCURRENTIELS
Loire), trois niveaux d’enquête successifs
Le dispositif d’enquête reprend d’une part,
s’imbriquent. Ils articulent deux enquêtes
certains traits du modèle de production
statistiques et des études monographiques
d’avantages concurrentiels de Porter (1985)
reposant sur des échantillons de tailles
et, d’autre part, s’appuie sur des conceptua-
décroissantes correspondant à l’affinement
lisations de l’entreprise puisées dans les
de la population de départ. Les résultats
théories évolutionnistes et les théories des
d’étape présentés ici sont issus de la
organisations. À partir de cette construc-
deuxième enquête statistique exploratoire
tion, notre objectif est de distinguer princi-
réalisée par entretiens téléphoniques auprès
palement deux types de sous-populations :
des responsables de 108 PME.
– une population constituée des PME qui
Nous présentons d’abord la problématique
n’obtiennent pas d’avantage concurrentiel à
de la recherche, le dispositif d’enquête,
partir de leurs stratégies d’usages des NTIC
ainsi que les caractéristiques principales
et des usages effectifs de ces technologies;
de l’échantillon des PME étudiées dans le
nous désignons cette population comme étant
cadre de ce dispositif de recherche. On
celle des entreprises « TIC-insensibles »;
propose ensuite une analyse comparative
– une seconde population composée des
entre d’une part, les PME qui déclarent
entreprises qui déclarent atteindre simulta-
obtenir par leurs usages des NTIC des
nément des avantages en termes de coûts,
résultats à la fois en termes de réduction
de qualité et d’innovation de produits et/ou
des coûts, de qualité et d’innovation et,
de services ; nous désignons cette popula-
d’autre part, les PME qui n’observent
tion comme étant celle des entreprises
aucun résultat de ce type. Cette comparai-
« TIC-performantes ».
son est conduite selon différentes dimen-
sions : sectorielle, technologique, straté- 1. Modèle d’analyse et dispositif
gique et organisationnelle. Ce travail d’enquête
permet d’élargir la définition d’avantage L’usage de l’internet et des technologies de
concurrentiel comme cela a été suggéré l’information et de la communication qui
par certains auteurs (Hamel et Prahalad, lui sont connexes, peut favoriser, sous cer-
1989 ; Bernasconi, 1996). En ce sens, nous taines conditions, l’obtention d’avantages
intégrons plus particulièrement les capaci- concurrentiels du type réduction des coûts
tés de l’organisation pour améliorer ses ou différenciation (Porter, 1985 ; Porter et
compétences et gérer des liaisons com- Millar, 1985). Toutefois, ces avantages
plexes dans une perspective d’innovation. concurrentiels, s’ils peuvent résulter de
Enfin, l’article permet de définir des pistes stratégies génériques s’inscrivent surtout
de recherche sur la viabilité des PME dans dans des aspects processuels d’organisation
une économie de marchés concurrentiels sur les bases de règles et pratiques héritées
et en constant renouvellement au niveau du passé. Ce point de vue est soutenu par de
des produits et des services. nombreux auteurs dont March (1991) qui
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Les NTIC dans les PME 45

mobilise pour cela les notions d’exploration entre de nombreux traits et coutumes orga-
et d’exploitation pour spécifier celle d’ap- nisationnels (par exemple entre les règles
prentissage organisationnel. de recherche et les pratiques). Ils provien-
nent également de la façon dont les objec-
Une analyse de la production d’avantages tifs sont établis ou modifiés dans les sys-
concurrentiels tèmes d’incitations.
Selon Porter (1985), trois grandes stratégies Cependant, les points de vue de Porter et
génériques peuvent être envisagées pour March convergent pour exprimer que la
créer et soutenir un avantage concurrentiel recherche d’avantages concurrentiels, selon
dans son secteur : la stratégie par les coûts, des stratégies génériques pour l’un et des
la stratégie par différenciation, la stratégie processus d’exploitation et d’exploration
qui consiste à adopter l’une des deux pre- pour l’autre, sont en compétition dans l’al-
mières, mais ciblée en fonction de segments location des ressources et la construction
spécifiques de l’activité. La mise en œuvre des compétences. De même, pour ces deux
de chacune de ces différentes stratégies auteurs, le maintien d’un équilibre appro-
implique une trajectoire de recherche prié entre les deux au niveau global de l’en-
d’avantages concurrentiels spécifique. treprise est un facteur primordial dans la
Les notions de processus d’exploitation et survie et la prospérité des systèmes.
d’exploration proposées par March (1991) Les éléments théoriques précédents méri-
en relation avec le concept d’apprentissage tent à notre sens d’être complétés et adap-
organisationnel, rejoignent par certains tés à l’analyse de l’innovation dans les
aspects celles développées par Porter tout PME. En premier lieu, les stratégies de
en relativisant le déterminisme stratégique réduction des coûts et de différenciation ne
que l’on retrouve parfois dans les travaux paraissent pas suffisantes pour qualifier les
de ce dernier. D’un côté, la notion d’exploi- différents modes de recherche d’avantage
tation désigne des processus de rationalisa- concurrentiel, appuyés sur les NTIC, de la
tion et de production, de choix et de sélec- PME. Porter et Millar suggéraient, dès
tion, de mise en œuvre et d’exécution. D’un 1985, que, si les NTIC permettaient de
autre côté, la notion d’exploration est expri- prendre de l’avance sur la concurrence (du
mée par des vocables du genre : recherche, point de vue des coûts comme de la diffé-
variation, prise de risque, expérimentation, renciation), elles permettaient également
jeu, flexibilité, découverte, innovation. de modifier – par extension géographique
En outre, March précise que les organisa- ou industrielle – le champ de l’action
tions font des choix implicites et explicites concurrentielle, ce qui correspond, pour
entre des processus d’exploitation et d’ex- une large part, à des formes de diversifica-
ploration. La compréhension de la sélection tion. D’autres auteurs (Kalika, 2000) préci-
entre les deux processus et l’amélioration seront ensuite que ces nouvelles technolo-
de leur équilibre est complexe. Les choix gies peuvent être tenues pour l’un des
explicites sont basés sur des décisions cal- vecteurs de diversification d’activités.
culées au sujet des investissements alterna- Cette position est très bien synthétisée par
tifs et des stratégies en concurrence. Les Paturel (1997) pour qui la diversification,
choix implicites résultent des interactions en tant que manœuvre stratégique, corres-
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46 Revue française de gestion

pondrait dans le cas le plus parfait, à l’en- dimensions et les types d’avantages concur-
trée dans des activités se caractérisant par rentiels obtenus.
une technologie, des produits et des mar- Ce questionnement nous conduit à mobili-
chés nouveaux pour la firme. Il semble ser de préférence un cadre théorique évolu-
donc important d’introduire la notion de tionniste, plus large que celui qui se réfère à
stratégie de diversification de l’activité qui l’économie des coûts de transaction. La
n’a pas systématiquement le même sens en productivité et les coûts ne sont pas, en
théorie et en pratique dans le cadre d’une effet, les seuls motifs ni les seuls critères de
PME que dans celui d’une grande entre- production d’avantage concurrentiel à
prise3. Cette notion ne se confond pas avec l’aune desquels les retours sur investisse-
celle de différenciation qui exprime surtout ment dans l’usage de l’internet et des NTIC
des transformations en termes de qualité peuvent être mesurés. Les opportunités ou
des produits et de marketing, entendues options d’achat, de développement et
dans un sens restreint par rapport à la créa- d’usage sont peut-être moins liées aux
tion de nouveaux produits. coûts des technologies qu’au manque d’ap-
Dans le cas des PME, l’obtention d’avan- prentissage ou, simplement, de connais-
tages concurrentiels dans l’usage des NTIC sance des usages possibles des NTIC. En ce
peut donc s’exprimer en termes de réduc- sens, l’apprentissage par l’usage permet de
tion des coûts, de différenciation ou de faire évoluer deux choses : les cadres cogni-
diversification, en particulier des produits et tifs de la prise de décision, donc les
services. De fait, il est potentiellement inté- connaissances, à différents niveaux hiérar-
ressant d’étudier les caractéristiques des chiques, ainsi que les compétences mises en
entreprises parvenant à combiner effective- œuvre. Ainsi, les choix stratégiques restent
ment, à partir de leurs usages des NTIC, ces médiatisés par des « capacités organisation-
trois types d’avantages concurrentiels. nelles » (Chandler, 1992) ou « capacités
Notons que, pour répondre à cette question, dynamiques » (Nelson 1991 ; Teece et
nous ne nous sommes pas focalisés sur les Pisano, 1998) que l’entreprise a pu
relations directes entre des stratégies géné- construire à partir de sa trajectoire passée.
riques et les avantages concurrentiels de Les avantages concurrentiels que peut obte-
différents types. Partant de l’hypothèse que nir une entreprise au moyen de nouvelles
ces stratégies génériques sont médiatisées technologies sont donc liés, pour partie, au
par des stratégies d’usages et des capacités phénomène d’apprentissage par l’usage de
organisationnelles, nous nous sommes inté- ces technologies (Rosenberg, 1982)4 sur la
ressés aux relations entre ces deux dernières base de ses capacités organisationnelles. En

3. Dans le cas de la grande entreprise, la notion de diversification est, aujourd’hui, utilisée essentiellement pour
désigner une opération financière d’achat de nouvelles activités portées par d’autres organisations. Elle renvoie seu-
lement dans une moindre mesure à l’idée de création endogène de nouvelles activités à laquelle se réfèrent princi-
palement les approches évolutionnistes de l’innovation. Dans le cas de la PME, la notion de diversification signi-
fie principalement une transformation de l’activité endogène de l’entité organisationnelle et juridique de petite
taille.
4. Précisons, qu’à travers l’expression « nouvelles technologies », Rosenberg ne désignait pas uniquement les NTIC
même si celles-ci sont intégrées dans ses développements.
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Les NTIC dans les PME 47

s’appuyant sur ces éléments théoriques, on Comme nous l’avons déjà observé, les capa-
propose le modèle d’analyse suivant. cités organisationnelles sont définies par des
combinaisons entre des processus d’explora-
Modèle d’analyse de la production tion et d’exploitation de routines. S’agissant
d’avantages concurrentiels à partir des usages des NTIC qui nous concernent
des usages des NTIC directement, ces processus entretiennent une
La figure 1 met en relation cinq dimensions relation d’interdépendance dynamique dans
que nous proposons de mobiliser pour ana- le temps : la recherche de nouvelles règles
lyser les conditions d’obtention d’avan- d’usage se fait sur les bases d’anciennes et se
tages concurrentiels par l’usage de NTIC. traduit, dans le temps, par de nouvelles rou-
Le premier bloc représente l’hypothèse tines. Ces interactions se concrétisent par
d’existence pour des PME des trois types l’évolution des compétences et des connais-
d’actions stratégiques que nous avons déjà sances en matière de nouvelles possibilités
évoqués. Le deuxième bloc met en perspec- d’usages ou de nouvelles possibilités techno-
tive que ces stratégies s’appuient, sous cer- logiques. Cette évolution peut rétroagir sur
tains aspects volontairement, sur des infra- le processus de prise de décision stratégique
structures technologiques dont le système à partir des compétences, des connaissances
technique d’information et de communica- et plus largement des « cadres interprétatifs »
tion constitue aujourd’hui un élément du management.
essentiel. Celui-ci est utilisé en fonction de De l’ensemble de ces interdépendances
stratégies d’usages5 pouvant être initiées temporelles (Gaffard, 1990) qui médiatisent
par le management et/ou les utilisateurs les stratégies génériques initiales découlent
(troisième bloc). Ces usages peuvent se réa- des effets de compétitivité que nous propo-
liser avec des partenaires à l’intérieur ou à sons d’évaluer en termes de réduction des
l’extérieur de l’entité organisationnelle coûts, de différenciation (par la qualité) et
considérée, selon des applications et des de diversification (création de nouveaux
domaines d’activité divers (ce que nous produits/services).
préciserons par la suite). La relation entre
les stratégies génériques et les stratégies 2. Dimensions et indicateurs
d’utilisation du système technique d’infor- du questionnaire
mation et de communication est elle-même La construction du questionnaire reprend
dépendante des capacités organisation- les dimensions principales évoquées ci-des-
nelles et collectives d’appropriation de ces sus et permet de tester leurs interrelations
technologies. Inversement, ces dernières dans l’obtention d’avantages concurrentiels
sont aussi, dans le temps, transformées par analysées selon les trois dimensions : pro-
les interactions entre ces différentes straté- ductivité et réduction des coûts, différencia-
gies, dont une part relève de résultats non tion en qualité, diversification des produits
intentionnels. et services.

5. Nous verrons dans la deuxième partie de cet article que ces stratégies d’usages peuvent correspondre à la mise
en place de pratiques et d’applications de veille économique, de marketing, etc.
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48 Revue française de gestion

Figure 1
NTIC, APPRENTISSAGES PAR L’USAGE ET RECHERCHE
D’AVANTAGES CONCURRENTIELS

La configuration du système technique perspective les dates de découverte des


et son évolution usages possibles de l’internet et de la pre-
Une première dimension permet de caracté- mière connexion.
riser le niveau et la stratégie de configura-
Les stratégies d’usages
tion des équipements informatiques :
nombre d’ordinateurs, types de réseaux, Les stratégies d’usages sont d’abord repé-
fonctions et acteurs de l’entreprise équipés rées à partir d’une question sur le ou les
pour utiliser les accès réseaux. motifs de la décision de la connexion à l’in-
Elle prend également en compte les projets ternet. Afin de mieux lier ces stratégies aux
d’évolution du système technique, son éva- capacités organisationnelles de la PME, il a
luation par le responsable de l’entreprise également été demandé si le ou les acteurs
ainsi que le moment de l’adoption de l’in- à l’origine de l’utilisation de l’internet et de
ternet. Sont donc demandées dans cette la mise en réseau des ordinateurs étaient des
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Les NTIC dans les PME 49

acteurs internes, externes ou les deux. Cette – les changements organisationnels (for-
dernière question donnait un point de vue mels/informels) qui sont intervenus ou non
supplémentaire sur les capacités internes pour favoriser l’usage des NTIC. L’occur-
mobilisables et/ou mobilisées dans l’orga- rence de ces changements renseigne sur la
nisation. nature de l’équilibre entre processus d’ex-
Les stratégies d’usages sont aussi analysées ploitation et d’exploration ;
à partir de l’existence déclarée d’applica- – l’accès à des informations sur l’entreprise
tions utilisées ou développées par l’entre- ou son environnement par les salariés et la
prise autour d’internet et des NTIC : le transmission de l’information obtenue au
courrier électronique, l’échange de fichier, moyen de NTIC entre les services ou les
la consultation et/ou le développement de employés ;
sites web, les applications de commerce – l’apport des technologies de l’information
électronique, de marketing, de veille, etc. dans les processus de communication, de
L’évolution des projets de développement décision et d’organisation ;
et d’usages de NTIC a également été abor- – la construction des compétences d’usage
dée afin de mesurer la cohérence entre les et de maintenance : l’entreprise s’est-elle
capacités organisationnelles et les projets. donné les moyens de ces processus d’ex-
La mobilisation des NTIC pour médiatiser ploration et d’exploitation, quelles sont les
les relations de l’organisation avec diffé- procédures à l’œuvre concernant la forma-
rents types de « partenaires externes » peut tion des ressources humaines ?
être à la fois perçue comme un révélateur – la représentation par le responsable de
des stratégies d’usages et des possibilités de PME du potentiel de compétences qu’il
capter des externalités de réseaux agissant détient pour les usages en cours et les
sur les capacités organisationnelles. usages futurs.
La mise en relation des stratégies d’usages
avec le système technique permet de saisir la La contribution de l’internet et des NTIC à
cohérence stratégique entre la configuration la compétitivité de l’entreprise
du système technique et celle des usages Sont considérés comme des facteurs de
« internes » comme « externes ». Ces deux second rang pouvant agir sur la compétitivité
premières dimensions sont regardées dans de l’entreprise : la réactivité aux marchés,
leur relation d’interdépendance avec les l’élargissement du portefeuille clientèle,
capacités organisationnelles et leur évolution. l’augmentation du nombre de partenaires
externes avec lesquels l’entreprise est reliée
Les capacités organisationnelles et leur via les NTIC. Le questionnaire comprend
évolution donc un jeu d’items de cette nature.
Les capacités organisationnelles sont repé- Ensuite, afin de recueillir l’opinion6 des
rées à partir de plusieurs sous-dimensions : responsables d’entreprises sur les trois

6. À chaque fois que cela s’est révélé possible et pertinent, nous avons cherché à approfondir les réponses recueillies au
sein des entreprises enquêtées. En effet, prétendre utiliser ou, a fortiori, valoriser les NTIC – en particulier l’internet –
peut conférer une « étiquette » d’entreprise innovante parfois recherchée par les dirigeants de PME. Ainsi, en « surfant »
sur le Web, nous avons pu vérifier l’existence d’un site pour les responsables déclarant en avoir fait développer un dans
leur organisation, envoyer des messages aux différentes adresses électroniques signalées par les répondants, etc.
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50 Revue française de gestion

types d’avantages concurrentiels, des ques- Critères de constitution


tions directes sont posées quant à : des sous-populations
– l’effet des NTIC sur la productivité et la Selon les travaux précédemment mobilisés
réduction des coûts ; dans cet article, nous retiendrons que l’uti-
– la différenciation en termes d’améliora- lisation des NTIC soutient, sous certaines
tion de la qualité ; conditions, la réalisation de gains de pro-
– la diversification des produits et services. ductivité, la réduction des coûts et des
délais de production et de transaction, par
3. Méthodologie de l’enquête et
exemple en matière de télécommunication.
constitution de sous-populations
Elle peut également favoriser une adapta-
Le dispositif tion de la qualité des produits ou services
Nous avons déjà précisé que les résultats pré- existants. Enfin, elle peut favoriser la diver-
sentés dans cet article proviennent du sification en termes de produits et services.
deuxième niveau d’une enquête statistique Cette diversification peut permettre à l’en-
réalisée, sous la forme d’une enquête télépho- treprise de rester unique sur le marché, elle
nique, au cours du premier semestre de l’an- repose sur une capacité de compréhension,
née 1999 dans le cadre du projet européen d’adaptation, voire de création de nouveaux
DEVNET7. Les 108 entreprises ainsi étudiées marchés9. Les NTIC sont alors, potentielle-
font partie d’un premier échantillon de 600 ment, mobilisables comme instruments de
PME, toutes connectées à l’internet, et ayant veille économique, marketing ou technolo-
initialement répondu à une enquête postale gique et législative. En ce sens, elles déve-
réalisée au cours du second semestre de 1998. loppent une accessibilité aux informations
Cet échantillon avait été constitué principale- que l’entreprise pouvait difficilement
ment en fonction de 2 critères : la taille (les atteindre auparavant ou, plus simplement,
firmes ayant un nombre de salariés inférieur à elles peuvent améliorer l’accès à certaines
400 ont été retenues8) et la localisation géo- informations. L’utilisation d’un site, l’usage
graphique (ont été retenues, des entreprises d’applications de marketing sur l’internet,
des régions de la Loire et du Poitou-Cha- une activité de veille économique et tech-
rentes) en relation avec les hypothèses d’effet nologique peuvent être des supports impor-
territorial sur la capacité des PME à s’appro- tants de la stratégie de diversification de la
prier des usages de NTIC. Ce dispositif per- PME. Toutefois, ils peuvent également rele-
met d’approfondir les champs d’interroga- ver des deux stratégies précédentes. En ce
tions mis en perspective à la suite du sens, il semble intéressant d’appréhender et
questionnaire postal (Gadille et Iribarne, de relier les facteurs et les contextes organi-
2000).

7. Ce projet a été financé par le Fond social européen et piloté par la chambre régionale de commerce et d’indus-
trie (CRCI) des pays de la Loire.
8. On remarque que les très petites PME n’ont pas été exclues de l’échantillon : 27 entreprises dont le nombre de
salariés est inférieur à 11 ont été conservées.
9. Le projet de cet article n’étant pas de développer une présentation des stratégies de diversification, nous ren-
voyons le lecteur vers des ouvrages spécialisés comme, par exemple, celui de P. Very, Stratégies de diversification,
Éditions Liaisons, 1991.
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Les NTIC dans les PME 51

sationnels associés à ces différentes straté- – 11 % observent une relation entre la mise
gies avec les usages des NTIC. en œuvre d’un processus de diversification
En fonction de leurs capacités à obtenir des de leurs produits ou services et leurs usages
avantages concurrentiels selon les deux cri- des NTIC ;
tères que constituent la réduction des coûts – 14 % (15 en VA) des PME déclarent, à
et la diversification, quatre types de PME partir de leurs usages des NTIC, obtenir une
sont identifiés. Un premier filtre est ainsi réduction des coûts et, simultanément,
opéré avec les indicateurs d’opinion développer un processus de diversification
concernant d’une part, les gains de produc- de leurs produits ou services (ces PME
tivité et la réduction des coûts et, d’autre constituent la population des TIC-perfor-
part, la diversification. Pour faciliter l’ana- mantes).
lyse, la différenciation par la qualité sera La combinaison des deux types d’avantages
introduite par la suite comme indicateur de concurrentiels est donc bien réalisée par
second rang dans la réalisation d’avantages certaines entreprises même si cela ne
concurrentiels. concerne qu’une minorité de PME enquê-
En termes de résultats et selon la combina- tées. Ce constat semble rejoindre les hypo-
toire des deux types d’avantages concurren- thèses de March et Porter sur la difficulté de
tiels retenus en premier rang : combiner différents types d’avantage
– 43 % des PME (44 en VA10) n’observent concurrentiel11.
pas, à partir et dans leurs usages des NTIC, Si l’on réintègre la création d’avantages
de mise en œuvre de processus de diversifi- concurrentiels à partir de la différenciation,
cation, d’obtention de gains de productivité les résultats déclarés en termes d’améliora-
ou de réduction des coûts (ces PME consti- tion de la qualité (tableau 1) suggèrent que
tuent la population des TIC-insensibles) ; la population des TIC-performantes, cumu-
– 32 % déclarent effectuer uniquement des lant la réduction des coûts et la diversifica-
gains de productivité ou des réductions de tion de leurs produits ou services, bénéficie
coûts ; également d’une capacité plus importante

Tableau 1
UTILISATION DES NTIC ET AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ
DES SERVICES OU PRODUITS
TIC-performantes TIC-insensibles

En désaccord 1 7% 25 56 %
En accord 13 87 % 17 38 %
Ne sait pas 1 6% 3 6%

10. Précisons que les pourcentages sont sensiblement équivalents aux valeurs absolues (VA), en fonction des non-
réponses, puisque le nombre d’entreprises interrogées était de 108.
11. Rappelons toutefois que pour le deuxième type d’avantage concurrentiel, M. Porter évoquait la différenciation
et non uniquement la diversification comme nous le proposons dans cet article.
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52 Revue française de gestion

quant à l’amélioration de la qualité. Ce tages concurrentiels – population des


résultat corrobore l’hypothèse selon « TIC-insensibles », 44 répondants –.
laquelle les différents types d’avantages Compte tenu de la faiblesse des effectifs
concurrentiels peuvent être combinés au dans la population des TIC-performantes, il
sein d’une même organisation sous diffé- s’agit bien d’une phase exploratoire en
rentes conditions qui semblent interdépen- termes d’hypothèses et de problématique12.
dantes et qui restent à préciser. La comparaison entre ces deux sous-popu-
lations permet, in fine, de repérer les effets
de dépendance du chemin et d’apprentis-
II. – STRATÉGIES D’USAGE sages par l’usage tels qu’ils sont supposés
DES NTIC, CAPACITÉS par Rosenberg (1982).
ORGANISATIONNELLES ET
OBTENTION D’AVANTAGES 1. Nature sectorielle et création
CONCURRENTIELS d’avantages concurrentiels
On précise la nature industrielle des PME
Cette partie apporte des éléments sur la
dans les deux sous-populations afin d’iden-
nature industrielle et les caractéristiques
tifier au préalable l’existence de facteurs
stratégiques ou organisationnelles des deux
discriminants en faveur de l’obtention ou
sous-populations d’entreprises : celles qui
non d’avantages concurrentiels sur la base
réalisent principalement les deux types
des usages des NTIC. Pour cela, on propose
d’avantages concurrentiels – réduction des
de comparer les tailles, les secteurs, les taux
coûts et diversification des produits et ser-
d’équipements, les dates de connexion à
vices, population des « TIC-performantes »,
l’internet ainsi que les caractéristiques des
15 répondants – et celles qui déclarent ne
réseaux informatiques et télécommutés.
réaliser aucun de ces deux types d’avan-

Tableau 2
DÉTAILS DES EFFECTIFS13
TIC-performantes TIC-insensibles

0 à 10 4 27 % 14 32 %
11 à 30 3 20 % 8 18 %
31 à 50 4 27 % 9 20 %
51 à 401 4 27 % 13 30 %

12. Nous avons délibérément choisi dans cet article de ne présenter que les tendances les plus significatives repé-
rées au sein de ces 2 populations sans produire différents tableaux (de contingence, par exemple). Nous le verrons
en conclusion, certains faits semblent suffisamment significatifs sans mobiliser des analyses multivariées.
13. Dans ce tableau ainsi que dans les suivants, les pourcentages ont été arrondis pour des raisons de lisibilité des
données mobilisées et des résultats présentés. Par ailleurs, pour chaque variable étudiée, les tableaux reprendront
l’architecture suivante : la première colonne présente les différents items ou classes de la variable concernée
(exemple : pour le tableau 1, les classes d’effectifs), les deuxième et quatrième colonnes indiquent respectivement
les effectifs de chacune des 2 populations en fonction des réponses obtenues alors que les troisième et cinquième
colonnes présentent les pourcentages correspondant à ces effectifs (respectivement, pour la population des entre-
prises TIC-performantes et la population des TIC-insensibles).
04/Amabile & Gadille/144 17/06/03 9:00 Page 53

Les NTIC dans les PME 53

Le tableau 2 sur les effectifs de ces PME teurs les moins touchés (au moment de
permet de suggérer (vue la stabilité entre les l’étude) par l’usage des NTIC : agriculture,
2 populations) que le nombre d’employés construction, transport. Nous repérons donc
ne pourra – dans nos interprétations ulté- un effet structurel de l’industrie sur la capa-
rieures – constituer une explication perti- cité des PME à utiliser et valoriser les
nente des différences de valorisation des NTIC. Ces résultats rejoignent d’autres
NTIC entre les 2 populations. développements, obtenus sur la population
Par contre, on observe une différence dans mère, mettant en perspective que le secteur
la nature des secteurs représentés entre les des services aux entreprises et des biens
deux populations. En effet, le tableau 3 d’équipement tirent la dynamique de diffu-
montre que les entreprises parvenant à allier sion des NTIC (Gadille et Iribarne, 2000).
réductions de coûts et diversification sont Les dates de connexion à l’internet, qui ren-
plus nombreuses dans le secteur des ser- voient en théorie à la notion d’adoption de
vices au sein duquel le secteur des services la technologie, constituent un indicateur du
aux entreprises joue un rôle moteur dans la temps passé pour l’apprentissage par
dynamique d’adoption de l’internet l’usage et les possibilités de développement
(Gadille et Iribarne, 2000). En sens inverse, de nouveaux usages. Leur analyse révèle
la population des TIC-insensibles se dis- qu’il y a, de ce point de vue, peu de diffé-
tingue par une surreprésentation des sec- rences entre les deux populations et que si

Tableau 3
SECTEURS D’ACTIVITÉS
TIC-performantes TIC-insensibles

Agriculture, transports, construction 1 7% 8 18 %


Industries 2 13 % 14 31 %
Commerce 2 13 % 6 13 %
Services 10 67 % 17 38 %
Total répondants 15 45

Tableau 4
DÉTAIL DES DIFFÉRENTS ACCÈS RÉSEAUX
TIC-performantes TIC-insensibles

Accès internet par ordinateur 15 100 % 39 100 %


Réseau intranet 10 67 % 6 15 %
Réseau extranet 1 7% 0 0%
Réseau local ou propriétaire 14 93 % 31 80 %
Total répondants 15 39
04/Amabile & Gadille/144 3/06/03 9:54 Page 54

54 Revue française de gestion

différences il y a, elles montrent que les coûts et d’innovation de produits et services


entreprises ne créant pas d’avantages soit moins liée au fait de se connecter à l’in-
concurrentiels à partir de leurs usages des ternet qu’au contexte technologique, secto-
NTIC se sont équipées plus tôt14. De fait, le riel et organisationnel dans lequel l’entre-
temps écoulé après l’adoption de la techno- prise se connecte. La dépendance du
logie ne peut être considéré comme la seule chemin évoquée par les évolutionnistes
base de l’apprentissage et de la valorisation serait donc d’abord liée à la position du sec-
liés aux NTIC. Ces derniers semblent éga- teur d’appartenance de la PME par rapport
lement provenir des modalités d’usages de à la diffusion du paradigme technologique.
et dans l’organisation. Néanmoins, cette dynamique sectorielle
Les équipements informatiques – mesurés n’est pas suffisante pour expliquer la pré-
dans un premier temps par le nombre sence de PME appartenant à d’autres sec-
moyen d’ordinateurs – ne constituent pas teurs. Probablement ce résultat suggère que
non plus une variable réellement discrimi- les entreprises compétitives au moyen des
nante pour l’obtention d’avantages concur- NTIC savent généralement mieux articuler
rentiels entre les deux populations. Alors une technologie et une organisation tournée
que la répartition en fonction de la taille des sur les échanges externes et une technolo-
entreprises est homogène entre les deux gie et une organisation tournée sur les
populations, ces dernières présentent des échanges internes. Il convient donc d’abor-
moyennes respectives de 28 et de 20 ordi- der les dimensions de stratégies d’usages et
nateurs par PME. de capacités organisationnelles.
En revanche, la présence de l’intranet
semble différencier ces deux populations 2. Stratégies d’usages des NTIC et
(sous réserve de la significativité du nombre source d’avantages concurrentiels
d’entreprises concernées). En effet, un désé- Les stratégies d’usages qui concernent tant
quilibre important apparaît sur le nombre le management que les utilisateurs en géné-
d’intranet développé (2 entreprises sur 3 ral, ne sont pas forcément homogènes et
dans la population des TIC-performantes, cohérentes dans l’entreprise, elles se distri-
moins d’une entreprise sur 6 au sein des buent selon des constructions spécifiques
TIC-insensibles). Les entreprises TIC-per- d’acteurs de l’organisation. Il s’agit ici
formantes s’approprieraient donc mieux la d’évaluer le rôle de l’intentionnalité du diri-
technologie intranet, connexe à l’internet, geant à partir des motifs d’adoption, ainsi
qui permet d’échanger et de mutualiser des que l’effet d’une volonté stratégique en
informations sur un réseau interne à l’orga- matière de développement d’applications
nisation, ce qui apparaît cohérent avec une liées aux NTIC. Pour approfondir cela,
activité de service prédominante. nous abordons également l’usage des accès
Il semble donc que la capacité de création réseaux dans l’organisation, selon diffé-
d’avantages concurrentiels en termes de rentes activités et différents partenaires, et

14. 13 % des entreprises de la population des entreprises TIC-performantes (2 en VA) se sont connectées avant
1997 contre 19 % pour la population des entreprises TIC-insensibles (8 en VA) ; 80 % (12 en VA) des entreprises
TIC-performantes se sont connectées entre janvier 1997 et janvier 1999 contre 74 % (32) pour les TIC-insensibles.
Les 7 % restant pour les deux populations se sont connectés après janvier 1999, année de l’enquête.
04/Amabile & Gadille/144 3/06/03 9:54 Page 55

Les NTIC dans les PME 55

enfin, la diffusion ou non dans l’entreprise tants : 60 % des entreprises de la population


des accès au réseau. des entreprises TIC-performantes se sont
connectées dans le cadre d’un projet en vue
L’importance de l’intentionnalité du d’applications précises (par exemple, la mise
dirigeant dans les stratégies d’usages en œuvre d’échanges de données informati-
Pour évaluer dans quelle mesure les organi- sés) alors que…55 % des entreprises des
sations concernées ont produit une entreprises TIC-insensibles (soit 23 firmes)
réflexion sur elles-mêmes et quelle fut leur se sont connectées à l’internet « pour voir » !
intentionnalité, nous avons posé la question Le fait que les entreprises déclarant valori-
en priorité aux managers ou à leurs proches ser les NTIC soient majoritairement celles
collaborateurs concernant le ou les motifs à pour lesquelles un projet précédait la mise
l’origine de la décision de la connexion à en place de ces dernières (la connexion à
internet. l’internet tout au moins) mérite un appro-
Même si les effectifs des populations étu- fondissement. C’est ce que nous proposons
diées ne permettent pas d’établir des résul- de faire en comparant les deux populations
tats statistiquement significatifs, il paraît dans leurs stratégies de développement
opportun de souligner deux faits concomi- d’application.

Tableau 5
MOTIFS DE LA DÉCISION DE LA CONNEXION À L’INTERNET
TIC-performantes TIC-insensibles

Pour voir 3 20 % 23 55 %
Par contrainte 3 20 % 5 12 %
Dans le cadre d’un projet en vue d’applications
9 60 % 12 29 %
précises
Autre 3 20 % 14 33 %

Tableau 6
DÉVELOPPEMENT D’APPLICATIONS DE « MISE EN RELATION
ET CONNAISSANCE DE L’ENVIRONNEMENT »
TIC-performantes TIC-insensibles

A développé son site web : oui 15 100 % 11 25 %


Non 0 0% 33 75 %
A développé des applications pour le marketing : oui 11 79 % 4 9%
Non 3 21 % 38 91 %
A développé des applications pour la veille économique : oui 6 55 % 5 12 %
Non 5 45 % 37 88 %
04/Amabile & Gadille/144 3/06/03 9:54 Page 56

56 Revue française de gestion

Avec des écarts allant de 43 points à 75 (médiatisées par les NTIC) avec un large
points en pourcentage, une tendance claire se spectre de partenaires. Le tableau 7 montre
détache du tableau précédent. Cette tendance que, s’il y a une certaine stabilité sur la plu-
s’accentue encore lorsqu’on vérifie que 87 % part des items, un écart manifeste apparaît
des entreprises TIC-performantes ont déve- quant à la rubrique prospection de nouveaux
loppé 2 des 3 applications citées…contre marchés et marketing. Cette différence d’in-
16 % pour les TIC-insensibles. On note que tensité d’usage en faveur de ce dernier
les applications les plus discriminantes en domaine semble aller de pair avec l’exis-
faveur de la création d’avantages concurren- tence de stratégies de développement d’ap-
tiels sont celles liées au marketing (91 % de plication marketing constatée au sein des
« non » au sein de la population des entre- entreprises TIC-performantes qui semblent
prises TIC-insensibles). Cette observation créer des avantages concurrentiels sur cette
confirme l’hypothèse générale de mobilisa- base. Cette tendance se retrouve au niveau
tion du système d’information pour capter de l’élargissement du portefeuille clientèle
les aspirations des clients et ainsi anticiper (tableau 8) : les entreprises TIC-perfor-
au mieux les évolutions de marchés (Ben- mantes qui réalisent des réductions de coûts
ghozi, 1996 ; Bernasconi 1996). et une diversification de ses produits et ser-
vices accroissent également leur clientèle.
Domaines d’usages, partenariat et Par ailleurs, si les entreprises des deux
externalités de réseaux populations sont largement amenées à utili-
Cette dynamique d’usage pour soutenir l’at- ser les NTIC avec différents types de parte-
tention des PME à leurs environnements se naires (ceci dans des proportions relatives
retrouve également dans les domaines stables d’une population à l’autre), nous
d’usages mobilisés dans leurs relations notons que 40 % des entreprises TIC-per-

Tableau 7
DOMAINES D’UTILISATION DES NTIC AVEC LES PARTENAIRES
TIC-performantes TIC-insensibles

Formation et formation à distance 1 7% 1 2%


Recherche-Développement pour de nouveaux
7 47 % 9 21 %
produits, services ou technologies
Suivi clientèle, assistance après vente, échange
11 73 % 24 56 %
de documents avec le réseau vente
Achats/Ventes 6 40 % 15 35 %
Gestion de production 2 13 % 6 14 %
Comptabilité 5 33 % 7 16 %
Prospection de nouveaux marchés, marketing 12 80 % 8 19 %
Autres 6 40 % 16 37 %
Total répondants 15 43
04/Amabile & Gadille/144 3/06/03 9:54 Page 57

Les NTIC dans les PME 57

Tableau 8
L’UTILISATION DES NTIC A PERMIS À VOTRE ENTREPRISE
D’ÉLARGIR SON PORTEFEUILLE CLIENTÈLE
TIC-performantes TIC-insensibles

En désaccord 6 43 % 35 80 %
En accord 8 57 % 4 9%
Ne sait pas 0 5 11 %

Tableau 9
LES ACTEURS EXTERNES AVEC LESQUELS
LES PME UTILISENT LES NTIC
TIC-performantes TIC-insensibles
Clients 13 87 % 33 82 %
Entreprises donneurs d’ordre 6 40 % 10 25 %
Entreprises sous-traitantes 5 33 % 5 12 %
Entreprises partenaires 13 87 % 13 32 %
Établissements, agence ou siège 6 40 % 11 27 %
Laboratoires de recherche, organismes
3 20 % 1 2%
de formation supérieure
Organismes professionnels ou organismes consulaires 6 40 % 5 12 %
Collectivités territoriales, services déconcentrés de l’État 2 13 3 7%
Banques 2 13 5 12 %
Autres dont fournisseurs 2 13 % 4 10 %
Total répondants 15 40

formantes (pour seulement 12 % des entre- Il est possible d’apporter des éléments de
prises TIC-insensibles) utilisent les NTIC réponse à cette question en observant que,
pour échanger avec des organismes profes- tout en étant relativement plus en relation
sionnels ou des organismes consulaires. via les NTIC avec d’autres entreprises par-
Ne révèle-t-on pas ici un comportement de tenaires, les entreprises TIC-performantes
renseignement, d’écoute et d’ouverture sur ont également trouvé de nouveaux parte-
l’environnement à travers des contacts naires grâce à l’usage des NTIC (57 % des
avec les organismes consulaires, les orga- entreprises de cette population contre 23 %
nismes de formation supérieure (afin de de la population des TIC-insensibles).
trouver de nouvelles compétences, par Peut-on supposer qu’au sein de ces parte-
exemple) et d’autres entreprises parte- naires se retrouvent surtout des firmes
naires. avec lesquelles les organisations inter-
04/Amabile & Gadille/144 3/06/03 9:54 Page 58

58 Revue française de gestion

Tableau 10
L’UTILISATION DES NTIC A PERMIS À VOTRE ENTREPRISE DE…
…trouver de nouveaux fournisseurs ou partenaires TIC-performantes TIC-insensibles
En désaccord 5 36 % 30 68 %
En accord 8 57 % 10 23 %
Ne sait pas 1 7% 4 9

rogées ont développé des processus de tir de modalités d’usage des NTIC des
coopération (pour de la R&D, de la for- avantages concurrentiels.
mation, etc.), des procédures de codéve-
loppement de produits, etc. On retrouve- 3. Capacité organisationnelle et usages
rait là, en partie, l’aspect de construction efficients des NTIC
sectorielle des entreprises de services aux On suppose plus précisément que les
entreprises dont l’utilisation de l’internet options collectives de transformation de
et la production de services liés aux NTIC l’organisation, des relations de travail et des
est centrale dans leur production de ressources par rapport à une trajectoire pas-
valeur. Néanmoins cette appartenance sée ne sont pas neutres dans la capacité
sectorielle n’est pas une condition suffi- d’obtention d’avantages concurrentiels sur
sante ni même nécessaire pour créer à par- la base d’usage de l’internet.

Tableau 11
MODIFICATION DE L’ORGANISATION FORMELLE DE L’ENTREPRISE POUR
COMMUNIQUER DES INFORMATIONS OBTENUES VIA LES NTIC
TIC-performantes TIC-insensibles
En désaccord 3 23 % 31 82 %
En accord 8 62 % 3 8%
Ne sait pas 2 15 % 4 10 %

Tableau 12
MODIFICATION DES RELATIONS ENTRE LES SERVICES ET LES PERSONNES
POUR TRAITER LES INFORMATIONS OBTENUES VIA LES NTIC
TIC-performantes TIC-insensibles
En désaccord 6 50 % 32 84 %
En accord 6 50 % 2 5%
Ne sait pas 0 4 11 %
04/Amabile & Gadille/144 3/06/03 9:54 Page 59

Les NTIC dans les PME 59

De façon limpide, les entreprises déclarant par les organisations des deux populations
valoriser les NTIC (autant sur la diversifica- ici étudiées : 2 entreprises sur 3 de la popu-
tion que sur la réduction des coûts de revient) lation des entreprises TIC-performantes
sont majoritairement celles ayant procédé à disposent d’un intranet pour moins de
des adaptations de leur organisation. On peut 1 entreprise sur 6 au sein des entreprises
donc faire l’hypothèse que les firmes décla- TIC-insensibles. Or, les intranets (Kalika,
rant valoriser ces technologies ont remis en 2000 ; Laval, 2000) sont tenus, sous cer-
cause avant, pendant ou après l’adoption des taines conditions, comme l’un des outils de
NTIC, leur fonctionnement global d’une communication facilitant l’accès aux infor-
part, leur organisation du travail d’autre part. mations de l’entreprise et le travail en
En cela, nos résultats rejoignent les conclu- équipe.
sions de récentes publications qui souli- Une large diffusion des NTIC à l’intérieur
gnent que les entreprises développant une de l’organisation semble faciliter l’accessi-
stratégie internet ne peuvent faire l’écono- bilité aux informations et l’interactivité
mie de profondes modifications de leur dans certaines relations interpersonnelles.
organisation (Kalika, 2000). Ces technologies peuvent donc être tenues
Afin de prolonger les interprétations précé- pour l’un des facteurs jouant favorablement
dentes et de s’interroger sur les choix orga- sur la perméabilisation des frontières hié-
nisationnels liés aux NTIC, il semble inté- rarchiques et fonctionnelles (Laval,
ressant de connaître le degré de diffusion de 2000), sur l’élargissement des frontières
ces dernières parmi le personnel des organi- organisationnelles (Benavent, 2000), voire
sations concernées. sur la mise en ligne de l’organisation dans
À un premier niveau de lecture, remarquons son ensemble (Kalika15, 2000).
que les entreprises déclarant valoriser les À ce stade de l’étude, il est possible de
NTIC correspondent largement à celles développer nos interprétations précédentes
ayant fait un effort sur l’accessibilité et la à partir d’interrogations sur la construction
diffusion de ces dernières. Cette analyse de ressources par l’entreprise afin de pro-
paraît d’autant plus intéressante si on rap- mouvoir et favoriser l’utilisation des
pelle le nombre des intranets développés NTIC et sur les échanges spontanés d’infor-

Tableau 13
DIFFUSION DES NTIC DANS L’ENTREPRISE :
LES ACTEURS AYANT ACCÈS À L’INTERNET
TIC-performantes TIC-insensibles

La majorité du personnel 7 47 % 11 24 %

Seulement certaines personnes 8 53 % 34 76 %

15. Précisément, Kalika remarque que si l’organisation en ligne peut être la source d’avantage concurrentiel, cette nou-
velle forme d’organisation repose surtout sur la « mise en place d’intra-extranet et l’on peut légitimement se demander
si le système d’information ne va pas constituer l’essentiel de l’organisation de ces entreprises ».
04/Amabile & Gadille/144 3/06/03 9:54 Page 60

60 Revue française de gestion

Tableau 14
MISE EN PLACE DE RESSOURCES OU D’ASSISTANCES LORS DE
L’IMPLANTATION ET DU DÉVELOPPEMENT DES NTIC
TIC-performantes TIC-insensibles
Mise en place des plans de formation 7 50 % 4 13 %
Financé des actions de formations ponctuelles 4 29 % 8 26 %
Mise en place des assistances internes pour ceux
qui en avaient besoin 11 79 % 9 29 %
Laissé chacun trouver les aides dont il estimait avoir besoin 4 29 % 16 52 %
Total répondants 14 31

mation – obtenues via les NTIC – dans l’en- révélait utile pour l’organisation concernée
treprise (respectivement, tableau 14 et et augmentait ses chances de succès quant à
tableau 15). l’exploitation de ces technologies.
Si plus d’une structure sur deux de la popu- Il semble important de rapprocher ces der-
lation des TIC-performantes a laissé les niers résultats avec ceux obtenus précédem-
« problèmes se régler d’eux-mêmes » lors ment. On peut vérifier en effet que pour les
de l’implantation et du développement entreprises de la population des entreprises
des NTIC (« laissé chacun trouver les aides TIC-performantes, le projet de se « connec-
dont il estimait avoir besoin »), près de ter » (via un site web, des applications de
quatre entreprises sur cinq des entre- marketing ou de veille économique) à l’en-
prises TIC-performantes ont « mis en place vironnement « externe » est largement
des assistances internes pour ceux qui en concomitant à la volonté de transformer
avaient besoin ». Plus précisément, dans l’organisation et de construire des res-
cette population, une large majorité d’entre- sources nécessaires aux acteurs pour s’app-
prises (près de 90 %) a répondu favorable- roprier les NTIC.
ment à 2 des 3 items du tableau précédent Le tableau suivant (tableau 15), évoquant
et… une entreprise sur quatre au sein dans les échanges spontanés ou informels (d’ac-
la population des TIC-insensibles. Ici aussi, teur à acteur) d’informations, corrobore
nous constatons que la valorisation des aussi le raisonnement reliant la diffusion
NTIC dans les entreprises de la population des NTIC au degré de communication (au-
des TIC-performantes est, pour une large delà des frontières hiérarchiques et fonc-
part, concomitante, avec la construction tionnelles) dans l’entreprise.
(intentionnelle) de ressources multiples et Ces résultats prolongent les explications
variées (assistances internes, plans de for- développées dans différentes recherches en
mation). Sur ce point, nos résultats rejoi- management stratégique. En premier lieu,
gnent ceux de recherches récentes (Laval, un grand nombre de travaux (Lesca, 1989 ;
2000 ; Osterman, 1995) soulignant qu’une Marmuse, 1992 ; Martinet, 1991) rappellent
participation précoce du personnel lors du que si les interactions et les échanges d’in-
processus de mise en place des NTIC se formations dans l’entreprise semblent
04/Amabile & Gadille/144 3/06/03 9:54 Page 61

Les NTIC dans les PME 61

Tableau 15
DES PERSONNES DE L’ENTREPRISE
ÉCHANGENT SPONTANÉMENT OU DE FAÇON INFORMELLE
DES INFORMATIONS OBTENUES VIA DES NTIC
TIC-performantes TIC-insensibles
En désaccord 1 8% 25 64 %
En accord 12 92 % 11 28 %
Ne sait pas 0 3 8%

insuffisants, cela provient souvent de la cation médiatisée via les NTIC ne fonc-
structure organisationnelle de celle-ci. Il tionne que dans la mesure où chaque acteur
paraît en effet difficile d’entretenir une cer- perçoit un intérêt collectif et individuel,
taine interactivité selon le degré de parcelli- c’est-à-dire qu’il a « un rôle au sein de l’en-
sation ou de spécialisation des activités, le semble qui fait de lui un véritable relais
cloisonnement des informations en fonction permettant la circulation de la communi-
des niveaux hiérarchiques et des fonctions. cation via le média à l’intérieur du réseau »
Dans ce cas le degré de diffusion des NTIC (Comtet, 2000)16.
n’est qu’un reflet des structures communi- De façon générale, ces résultats semblent
cationnelles et professionnelles de l’entre- révéler la capacité organisationnelle et la
prise. C’est en ce sens que l’on peut parler volonté stratégique des entreprises de la
de capacités organisationnelles : ses struc- population des TIC-performantes de faire
tures sont héritées du passé et doivent être des NTIC une source de multiples avan-
intégrées en tant qu’objet de la stratégie tages concurrentiels. Leur caractéristique
d’usage. À l’inverse, le fait d’impliquer et principale est une mise en réseau au sens
d’aider, dès le départ, un ensemble impor- humain et technique avec différents acteurs
tant d’acteurs (de la direction générale aux économiques en même temps qu’elle consi-
opérationnels) semble exercer une dère comme normal l’usage généralisé en
influence favorable sur la circulation des leur sein de cette technologie. On observe
informations dans l’entreprise. L’accrois- alors au sein de ces PME une synergie entre
sement constaté des échanges spontanés l’internet et l’intranet.
d’information par les NTIC serait le reflet
de la participation d’un plus grand nombre CONCLUSION
d’acteurs au processus communicationnel.
Nos résultats corroborent ainsi ceux La capacité des PME à combiner, à partir de
d’autres études menées sur des organisa- leurs usages des NTIC, des réductions en
tions ayant adopté des NTIC : la communi- termes de coûts et des innovations en termes

16. Caractères gras ajoutés par les auteurs.


04/Amabile & Gadille/144 17/06/03 9:02 Page 62

62 Revue française de gestion

de produits et services, peut être interprétée d’échanges qui préexistait, à la fois la réduc-
comme le résultat d’une interdépendance tion des coûts de l’information ou des délais
temporelle entre trois grands types de et la recherche d’information, voire l’acqui-
variables : la dynamique sectorielle du para- sition de connaissances favorables à l’inno-
digme technologique, les stratégies d’usages vation. Elle devient pour les entreprises qui
mises en œuvre dans le cadre de stratégies répondent à cet ensemble de conditions
génériques et les capacités organisation- structurelles une source d’avantages concur-
nelles de l’entreprise17. Ces capacités orga- rentiels simultanément exprimable en termes
nisationnelles reposent à la fois sur une de réduction des coûts, d’amélioration de la
forme d’organisation du travail interne per- qualité et d’innovation de produits et ser-
missive, une large diffusion des accès aux vices. Enfin, si l’hypothèse de rupture de
NTIC ainsi que sur des modalités de consti- paradigme technologique liée à l’avènement
tution des ressources et d’interactions avec de l’internet peut être envisagée (Benghozi
des acteurs externes, au moyen de ces tech- et al., 1996), il semble, du moins dans le cas
nologies. La technologie de l’internet vient des PME, qu’elle soit fortement liée à une
alors faciliter au sein d’une structure nouvelle donne des activités de services.

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17. Cette notion a été développée au cœur du courant évolutionniste, sur la base des travaux anciens de Marshall,
Shumpeter et Penrose, par Nelson et Winter (1982) ainsi que de Chandler, Teece, Dosi, et Lazonick. Elle repose sur
l’idée de l’existence d’une hiérarchie de routines organisationnelles (définies dans le passé) qui déterminent large-
ment ce que la firme est effectivement capable de faire (Nelson, 1991).
04/Amabile & Gadille/144 3/06/03 9:54 Page 63

Les NTIC dans les PME 63

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