Вы находитесь на странице: 1из 3

La majorité des jeunes revendiquent une plus grande marge de liberté.

Or, cette liberté ne s’offre pas. Elle se mérite ! Certains en sont conscients.
Ils font ce qu’il faut pour en être à la hauteur. D’autres, en revanche, n’ont qu’un argument : ils
pensent avoir le droit d’agir à leur guise du moment qu’ils sont arrivés à un certain âge.
Qu’inspire justement la liberté pour les jeunes gens ?

Tunis-Le Quotidien
La fougue de la jeunesse peut inciter à la rébellion. Enthousiastes et impétueux, certains
jeunes foulent aux pieds les règles. Non seulement ils s’autorisent le droit de s’affranchir de la
tutelle et des règles parentales, et se révoltent contre toute forme d’autorité. Ils ressentent le
besoin d’agir à leur guise en dehors des obligations sociales, des entraves et des contraintes.
Cela étant, bon nombre sont conscients que la liberté est toujours relative. Ils savent
pertinemment qu’ils se doivent de tenir compte des devoirs et des frontières.
Mohamed, 18 ans, ne traduit justement la liberté qu’à travers les responsabilités et les devoirs.
«D’abord, c’est depuis à peine quelque temps que j’ai commencé à réclamer plus de liberté de
la part de mes géniteurs. Je crois avoir atteint la maturité qui me permet de discerner le bien
du mal. Toutefois, avant de solliciter cette marge de liberté, j’ai dû faire mes preuves. Je suis
responsable et j’accomplis toujours mes devoirs avant d’exiger mes droits. J’ai donc prouvé
que je suis digne de confiance. De plus je fais en sorte de rester toujours à la hauteur de ce
mérite. A mon sens, la liberté est d’abord une responsabilité. Celui qui n’assume pas ses
devoirs ne peut en aucun cas prétendre à plus d’autonomie», dit-il.
Rabîi, 20 ans, dit que la liberté ne peut jamais être absolue. Le jeune homme pense qu’aucune
personne ne peut être totalement libre du moment qu’elle cohabite avec d’autres. «Nous
vivons tous dans une société qui a ses propres règles, ses propres croyances et ses us et
coutumes. On ne peut pas tout fouler aux pieds au nom de la liberté ! C’est totalement absurde
! Je ne peux pas par exemple me trimballer à moitié nu juste parce que cela me tente! Cela
revient à agresser les autres d’une manière ou d’une autre. Aucune liberté ne peut avoir lieu si
elle se fait aux dépens des autres ! Parce que tout comme moi, les autres aussi ont le droit à la
liberté et je n’ai aucunement le droit de me désintéresser de leur existence. Je suis appelé à
reconnaître mes devoirs et à me montrer responsable pour que les autres respectent mes droits.
D’ailleurs, plusieurs personnes se permettent des écarts de conduite soi-disant parce que cela
entre dans le cadre de leur liberté individuelle ! Mais, à mon sens, même la liberté
individuelle ne doit pas se faire en dehors des contraintes sociales ou morales», dit-il.
Haythem, 18 ans, rejoint ceux qui disent que “la liberté des uns s’arrête là où commence celle
des autres“. «La liberté totale est synonyme d’anarchie ! Si chacun agit comme bon lui
semble, notre société serait régie par la loi de la jungle où seuls les plus forts survivraient !!
Nous cohabitons tous ensemble que ce soit au sein de la famille, à l’école ou en société. Et
chacun est absolument redevable de se plier devant les lois et les règles qui protègent
justement les droits de chacun. On ne peut pas jouir d’une liberté sans limites et agir à notre
guise parce que cela peut entraver le cours normal des choses. En outre, je vois plusieurs
jeunes exiger continuellement une plus grande marge de liberté. Or, cette dernière se mérite.
Nous autres jeunes devons faire preuve de responsabilité et de conscience pour négocier cette
autonomie. Une fille, par exemple, peut au nom de la liberté et de l’égalité, demander les
mêmes droits qu’un garçon. Or, de part sa nature, une fille a plus besoin de tutelle qu’un
garçon. En effet, elle ne peut pas veiller jusqu’à une heure tardive et rentrer toute seule sans
être victime de mauvaises langues et sans qu’on lui colle une mauvaise réputation. Nous
sommes «pris en otage» entre le modernisme et l’authenticité. Et pour retrouver notre
équilibre, il faut justement qu’on mérite la liberté et qu’on prouve notre sens de la
responsabilité. Je trouve totalement incohérent qu’on sollicite de ses parents ou de qui que ce
soit de nous faire confiance si, en contrepartie, on n’arrête pas de les décevoir», dit-il.
Marouane, 18 ans, pense également que la liberté est toujours limitée. «Si l’on va parler d’une
liberté totale, je peux prétendre avoir le droit d’agir comme bon me semble sans que personne
ne m’arrête… quitte à ce que je commette un crime ! C’est complètement absurde ! Personne
n’est libre ! Nous sommes tous redevables de nous incliner devant les règles de Dieu, de la
morale, de la société et des parents. C’est ainsi, parce que ces règles-là protègent les intérêts
des uns et des autres et ne permettent pas aux membres de la société d’entrer en conflit. Sinon,
ce serait la catastrophe ! La liberté ? Oui, mais dans les limites des convenances communes»,
dit-il.

Abir CHEMLI

L’homme primitif vivait sans aucune limite. Sa vie était anarchique et c’est la loi du plus fort
qui régnait. La société, la culture, la religion, la politique et les convenances sont venues
peaufiner la liberté de l’homme pour qu’il puisse avoir une cohabitation facile avec autrui. La
définition de la liberté varie d’une personne à une autre. Il y a ceux qui la conçoivent en tant
que liberté totale et sans limites. Il y a d’autres qui trouvent que la liberté de l’un prend fin là
où commence celle de l’autre. Qu’en pensent les jeunes? Tunis - Le Quotidien Dès la petite
enfance, on a besoin d’exprimer librement nos émotions et nos impulsions naturelles. La
nature a donné à l’enfant le moyen de coordonner toutes ses potentialités et les orienter vers
un but. Les parents sont redevables de veiller à ce que l’enfant ait la liberté de s’exprimer et
d’agir. Au lieu de tout faire à sa place, il faut le laisser essayer de réaliser seul certaines
choses. Au lieu de décider à sa place, il faut l’encourager à prendre seul ses décisions et à
penser par lui-même. Cela va lui procurer un équilibre psychique. ?l incombe donc aux
parents de faire en sorte que l’enfant s’exprime et s’épanouisse. Il faut tout simplement
l’encourager à être spontané car la spontanéité chez un enfant, passe avant la discipline. Les
petits se conduisent tout naturellement comme de petits sauvages, car ils sont à l’état brut. Ils
ne peuvent pas passer du jour au lendemain de l’état de «nature» à celui d’un membre social.
Pour ce faire, il faut commencer par implanter dans son esprit, un idéal stable à qui il
s’identifiera et qu’il prendra pour guide et comme un moyen de contrôle. L’enfant se
discipline et apprend à être poli en l’imitant. La discipline est une loi nécessaire dans la vie en
société. Ceux qui préconisent la libre expression de tous les instincts et sans aucune maîtrise
n’agissent pas en accord avec la nature, mais au contraire à l’opposé de ce qu’elle souhaite.
La discipline ne met aucun obstacle à la liberté de la personne; elle lui est indispensable car la
véritable liberté ne peut se concevoir sans discipline. Cela implique une maîtrise de soi et cela
n’a rien à voir avec la répression. A bien observer le comportement des jeunes, l’on remarque
qu’une partie d’entre-eux vivent presque en marge de la société. D’autres s’affranchissent des
règles. Ils disent être libres… Bassem Saïd, étudiant, 21 ans, pense que la liberté est
indispensable pour l’équilibre et le bien-être de la personne. Mais elle ne doit pas avoir lieu en
dehors des lois et de la discipline d’une société. «La meilleure définition de la liberté à mon
sens est celle qui dit que la liberté de l’un prend fin là où commence celle de l’autre. Ce n’est
pas à la société toute entière de s’adapter aux exigences d’une personne. C’est plutôt à la
personne d’adapter ses besoins selon la convenance sociale. Hélas un grand nombre de
personnes dont essentiellement les jeunes, comprennent de travers le sens de la liberté. Ils
violent les règles et s’affranchissent des règlements soi-disant parce qu’ils croient à la liberté
individuelle. Si chacun de nous comprend la liberté de cette manière là, il peut donc se
permettre à titre d’exemple de circuler totalement nu en pleine rue ! On ressemblera alors à
des êtres barbares. La liberté est un comportement civilisé. Elle exige une reconnaissance des
lois et des devoirs sinon on va vivre en marge de la société», dit-il. Sami Ben Abdessalem, 25
ans, étudiant, troisième cycle, pense que la liberté totale ne peut s’effectuer qu’au niveau des
idées et de l’opinion. «Chacun est libre de penser ce qu’il veut et la différence des opinions ne
doit jamais poser de problème dans la mesure où nul ne doit imposer son avis à son
interlocuteur. Mis à part ce volet, je pense que la liberté ne peut pas être arbitraire. C’est
d’ailleurs, une forme de barbarie que d’avoir un comportement qui va à l’encontre des
convenances sociales. En outre, bon nombre de personnes se font un piercing, un tatouage ou
adoptent des comportements qui ne sont pas reconnus par notre culture et nos traditions… Ils
disent être libres. Or je pense que ce sont les personnes les moins libres dans la mesure où ils
sont prisonniers d’une culture étrangère et influencés jusqu’à la moelle d’un mode de vie
occidentalisé. Ils ont des comportements qui veulent traduire qu’ils rejettent la société. Or
c’est la société qui les rejette», dit-il. Lamia, étudiante, 20 ans, dit que la liberté ne peut pas
avoir une définition précise. La jeune fille croit que chacun est libre de nature tant qu’il se
respecte et respecte les autres. «Nous vivons dans une société arabo-musulmane qui a ses lois,
sa culture, sa religion et ses traditions. Nul ne peut prétendre rejeter tout cela parce qu’il croit
à sa liberté. A mon sens ce sont ceux qui savent respecter les règles d’une société et qui
arrivent à réussir qui sont les personnes les plus libres. Parce que le fait de marcher à contre-
courant est plus facile que d’avoir une ligne de conduite irréprochable. Si l’on veut être libre,
on doit être libre de choisir nos études, notre partenaire, notre manière de nous conduire. Cette
liberté est une responsabilité parce que si on se trompe, on n’a personne d’autre à blâmer à
part nous-mêmes», dit-elle. Emna Trabelsi, 19 ans, étudiante, dit que la signification de la
liberté varie d’une personne à une autre. Pour elle, la liberté peut se résumer en un seul mot:
la responsabilité. «On veut être libre? On doit d’abord être responsable et capable d’assumer
cette liberté ! Certains disent avoir choisi d’être libres, ils ont un comportement qui sort du
lot, ils s’habillent de manière ostentatoire ou bizarre, ils agissent contre les règles de la société
et en contrepartie ils rechignent à être critiqués et refusent le regard suspicieux de la société.
S’ils ont choisi d’être hors norme, ils doivent en assumer toutes les conséquences. Ils
provoquent les autres et trouvent que nul n’a le droit de les juger… La liberté ne s’offre pas,
elle se mérite . Elle doit être positive et limitée. Si l’on veut être libre, on doit d’abord être
responsable», dit-elle. Abir CHEMLI

Вам также может понравиться