N° 273 Bulletin d’information de la Commission des Affaires étrangères du Conseil national de la Résistance iranienne 21 avril 2008

Victoire de la justice
sur la sale guerre des mollahs

Procès de la diabolisation de
l’opposition par les services de
renseignement iraniens

Une foule de
réfugiés iraniens
venus acclamer
le verdict à la
porte du palais
de justice de
Paris, agitant des
drapeaux de la
Résistance
Editorial
Le message de la justice
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Un ressortissant français du nom
“
d’Alain Chevalérias, se prétendant
journaliste et écrivain, a rédigé
de 2003 à 2005 des dizaines
d’articles, plusieurs discours et un livre contre la
Résistance iranienne. Il a participé activement
à une kyrielle de manifestations, réunions et
activités organisées par le régime de Téhéran
contre l’opposition en France, mais aussi en
Grande-Bretagne, en Suède, en Suisse et au
Luxembourg.
Parmi toutes ces activités, un site internet
opposé à la dictature religieuse en Iran et
favorable à la Résistance, www.iranfocus.com,

tard, le 3 avril, la cour a prononcé la relaxe de
a publié un article sur cet homme. Il dénonce
son rôle en s’appuyant sur des informations
fournies par des sources sûres à l’intérieur de
l’Iran. Chevalérias s’est empressé de porter
plainte pour diffamation contre la directrice du
site. Cette affaire a suivi son cours avant d’être
jugée à la 17e chambre du tribunal correctionnel
de Paris pour délit de presse.
L’audience s’est déroulée le 21 février
dernier ; mais au lieu des trois heures et demie
prévues, elle a duré plus de huit heures. Le
plaignant est rapidement passé de partie
civile en accusé. Sous le coup d’une rafale de
questions de Me Thierry Lévy, conseil d’Iran
Focus, la thèse de Chevalérias a fondu comme
neige au soleil. Au fil du procès, il est apparu
clairement que l’article incriminé ne portait pas
d’accusations diffamatoires, mais démontrait
tout simplement la vérité.
Les témoins de la défense ont fait preuve
de bonne foi et de véracité. Quant aux témoins
de la partie civile, ils ont pratiquement tous
témoigné contre Chevalérias. Sur les trois
témoins de la partie civile, figurait Bani
Sadr. Pour autant qu’elle était rebutante, sa
participation à ce procès a montré qu’il se tient
du côté du fascisme religieux, contre la liberté
d’expression. Face aux questions précises de
Me Thierry Lévy, il s’est tellement contredit
que la nature mensongère de ses propos a été
manifeste. Ce qui dans la pratique a joué en
faveur de l’accusée. Tout comme la déposition
 IRAN LIBERATION - 21 AVRIL 2008
d’un autre témoin dénommée Anne Singleton,
au passé on ne peu plus clair en matière de
collaboration avec le régime des mollahs,
qui a totalement été au détriment de la partie
civile.
Me Thierry Lévy, juriste éminent et ferme
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défenseur de la liberté, a brillamment démontré
à la cour en un peu plus d’une heure, à l’appui
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de documents et des déclarations des témoins,
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que l’article d’Iran Focus disait vrai (voir des
extraits de la plaidoirie page 7).
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Après huit heures d’audition, le jugement a
été mis en délibéré, et un mois et demi plus
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Mme Sara Rajabi, ancienne directrice du site
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3ÏTJTUBODF
Iran Focus. Me Lévy a déclaré par la suite que
ce n’est qu’après avoir été convaincue de la
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légitimité de la Résistance iranienne, que la
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cour avait rendu ce jugement.
Cette vérité s’est également bien reflétée
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tout au long de l’audience du 21 février
exposant les méthodes et l’étendue de la
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campagne de désinformation du régime contre
la juste Résistance du peuple iranien pour la
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liberté, la démocratie et les droits de l’homme.
Avec d’un côté, un peuple cruellement réprimé
EÏGBJUFT et sa résistance calomniée, et d’un autre
côté un régime intégriste, anachronique et
féroce qui se fait aider par un Bani Sadr, son
premier président et témoin de la partie civile,
ou d’autres se faisant passer pour d’anciens
membres des Moudjahidine du peuple mais
qui ont en réalité été recrutés par les services
de renseignements des mollahs et agissent
sous leurs ordres.
Le jugement du 3 avril est venu prouver
une fois de plus le sérieux et l’impartialité de
la justice française, ainsi que la justesse de la
cause de la Résistance iranienne. Il scelle en
“
matière de guerre psychologique la défaite des
mollahs et de tous leurs collaborateurs. La leçon
de ce procès, comme dans beaucoup d’autres
cas, c’est que partout où il existe une possibilité
de se défendre librement, la Résistance ressort
victorieuse et le régime des mollahs
accumule les défaites.
L’audience

Un procès inattendu
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Huit heures pour un procès en diffamation semble de la défense assemblera avec brio.
démesuré, mais huit heures pour dénoncer une campagne Il est suivi de près par deux de ses acolytes, Bani Sadr, l’ancien
de désinformation activée par le réseau et les lobbies des président des mollahs, qui s’est tant appliqué à cacher sa
services de renseignement des mollahs à l’étranger contre collaboration active aux côtés des agents du Vevak, qu’il est allé
la Résistance de toute une nation, c’est court, vraiment très jusqu’à accepter que les agents de ce réseau étaient manipulés
court. par Téhéran et qu’on pouvaient ne pas les croire. Aussi quand
On peut facilement saisir le stratagème, il a voulu salir la Résistance, la présidente lui a
puisque les agents du Vevak ont voulu utiliser cloué le bec par un «vous ne savez pas si c’est
la justice française pour donner un vernis de vrai ou pas». L’arroseur arrosé.
légalité à leurs accusations mensongères qui La deuxième acolyte, Anne Singleton, est un agent
Les agents du
ont déjà fait des milliers de victimes en Iran. qui a ses entrées à la sinistre prison d’Evine de
Aveuglés par leur arrogance, les mollahs se Vevak ont voulu Téhéran, côté interrogateurs et mâtons, qu’elle
sont imaginés que la justice en France était utiliser la justice côtoie avec plaisir. Elle et son mari, comme le
à leur ordre, comme en Iran, pour étouffer la française pour dira un parlementaire, «ont pour profession de
liberté d’expression et écraser les droits de donner un vernis noircir l’OMPI. Peut-on faire ça indépendamment
l’homme. du régime iranien ?» Cet agent dénoncé par des
Mais dès les premières dépositions, le procès de légalité à leurs parlementaires britanniques comme tel, n’hésite
a pris une tournure à laquelle les mollahs ne accusations pas à parler de ses étroites relations avec
s’attendaient absolument pas. Le scénario si mensongères. Chevalérias.
bien rôdé, les accusations éculées, les postures Les témoins de la défense ont non seulement
de victimes ou les titres ronflants, se sont révélé les liens actifs de Chevalérias avec les
retournés les uns après les autres contre eux. réseaux du Vevak, et démontré leurs mécanismes,
La justice a repris ses droits et les imposteurs mais ils ont aussi rappelé les crimes sans nombre
ont été démasqués. des mollahs. Face à ce côté obscur, ils ont souligné le courage
A commencer par Chevalérias, pris la main dans le sac des de la Résistance, ses efforts incessants pour instaurer la
erreurs flagrantes de son livre copié-collé sur les documents liberté en Iran, ainsi que les relations démocratiques et les
du ministère du Renseignement des mollahs, à la virgule près valeurs humaines qui en constituent l’épine dorsale.
ou presque, puisque dans sa fougue, il s’est lamentablement C’est ainsi qu’une salle d’audience a permis de démasquer le
emmêlé les pinceaux et a commis des énormités. Chacune de véritable diffamateur et de rétablir le droit. Quand la présidente
ses interventions va un peu plus scier la branche sur laquelle a prononcé le mot «relaxe», tous les Iraniens ont entendu
il est assis, éclairant chaque pièce du puzzle que la plaidoirie «liberté». Les mollahs aussi.

L’article en question.
La plainte a été déposée à la suite
de la publication, le 11 juillet 2005, d’un
article intitulé «Iran-espionnage : Comment le Vevak s’infiltre en
France ». Dans cet article on pouvait lire notamment :
«Du 28 mars au 1er avril à Paris, à Auvers-sur-Oise, Cergy
et Taverny, un groupe d’une quarantaine de personnes, toutes
des agents notoires des services de renseignement des mollahs
(le Vevak), a posé devant ses propres caméras, affichant des
pancartes calomnieuses contre l’opposition iranienne, dans le
but de choquer et de provoquer (…) Dans ce groupe venu d’Iran
et d’Europe et dont certains se prévalaient d’être des transfuges
des Moudjahidine du peuple, tous étaient Iraniens, sauf un. Cette
présence anodine d’un Français, qui selon les témoins était le
meneur du groupe, ne manque pas d’attirer la curiosité. En effet,
on peut se demander ce que fait Alain Chevalérias?»
L’article dévoilait également que quelques jours avant la rafle
du 17 juin 2003 par la police française au siège du Conseil national
de la Résistance iranienne à Auvers-sur-Oise (en contrepartie de
contrats juteux signés plutôt avec les mollahs), Alain Chevalérias
s’y était pointé pour recueillir des informations, affichant un
comportement suspect. Le papier notait par ailleurs ses voyages
en Iran et ses liens étroits avec des agents du régime, pour conclure
à son implication manifeste dans la campagne de désinformation
orchestrée par le régime contre l’opposition.
www.iranfocus.com

IRAN LIBERATION - 21 AVRIL 2008 

Quelques documents
présentés au procès

La facture de
Chevalérias à l’hôtel
Laleh de Téhéran
d’un montant de 1
758 dollars réglée
par la Maison des
Travailleurs (un organe
écran du ministère du
Renseignement des
mollahs).

Le rapport
d’enquête d’un
intergroupe du
Parlement européen
– Les Amis d’un Iran
Libre – sur le réseau
de renseignement du
régime à l’étranger,
notamment Massoud
Khodabandeh et Anne
Singleton.

La chaîne de
télévision Al Alam que
Chevalérias a évoquée
et pour laquelle il
travaillait quand il a
contacté le bureau du
CNRI à Auvers-sur-Oise,
est la chaîne officielle
en arabe du régime
iranien. Par conséquent
il travaillait directement
pour ce régime.

Des photos de
Chevalérias dans
diverses activités du
Vevak contre l’OMPI et
le CNRI, notamment son
déplacement à la Cour
de justice européenne
à Luxembourg dans
le but d’empêcher le
retrait des Moudjahidine
de la liste du terrorisme
ou sa présence dans un
rassemblement illégal à
Auvers-sur-Oise pour y
troubler l’ordre public et
y faire de la provocation
contre la présence du
CNRI dans cette ville.
 IRAN LIBERATION - 21 AVRIL 2008
Abol Hassan Bani Sadr
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DIBSHF
 Abol Hassan Bani Sadr est le
seul témoin iranien venu déposer
à la demande et en faveur d’Alain
Chevalerias, allié du régime
des mollahs. Sa présence à ce
procès et sa déposition en faveur
de la campagne de diabolisation
menée par la dictature religieuse
contre la juste Résistance du
peuple iranien, montre une fois
de plus très clairement qu’il est
devenu un vecteur des complots
du ministère du Renseignement
(Vevak) de Téhéran contre l’OMPI
et la Résistance. Il a pourtant levé
la main droite et juré de dire la
vérité.
Au début de sa déposition,
après avoir évoqué la dictature
en Iran, Bani Sadr prend pour
cible les groupes iraniens à
l’étranger dans le but de les
salir. Les taxant de «groupes
anti-démocratiques», il n’hésite
pas à dire qu’ils cherchent à faire
régner la répression à l’étranger !
Anne Singleton
5ÏNPJO
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DIBSHF
 Face aux questions claires de la défense
démontrant qu’elle est un agent des services
de renseignement iranien, elle n’a pas su quoi
répondre.
Thierry Lévy : Vous avez des
rapports avec le Vevak?
Anne Singleton : Non
Q : Et Lord Corbett vous
connaissez ?
R : Corbett ? de réputation.
Q: Il dit que vous êtes en liaison
avec le gouvernement iranien
R: Il ne me l’a jamais dit.
Q : Vous l’avez dit. Vous
connaissez le député Win Griffith?
R : Oui
Q : Où l’avez-vous rencontré ?
R : A la prison d’Evine à Téhéran
Q : En quelles circonstances,
Vous étiez détenue ?
R : Non je n’étais pas détenue.
Q : Qu’y faisiez-vous alors ?
R : Je rendais visite à mon beau-
frère, qui y était détenu.
Q: Il était un ancien membre des
Il visait essentiellement les
Moudjahidine du peuple
et le Conseil national de la
Résistance iranienne, à savoir
la principale opposition au
régime.
A la question de la présidente
du tribunal lui demandant s’il
connaît Chevalérias, il répond
« non ». Or il va suffire de
quelques minutes, le temps
d’évoquer une rencontre chez
lui avec Chevalérias, pour que
ce mensonge éclate. Puis il
affirme que Khomeiny avait
désapprouvé son élection à la
présidence de la république.
Chevalérias, lui, dans son
livre souligne qu’il en a reçu la
pleine approbation. De même,
il évite de dire la vérité sur son
départ d’Iran, comme quoi
ce sont les Moudjahidine du
peuple qui l’ont fait sortir du
pays, de peur de prononcer un
seul mot en leur faveur.
Moudjahidine ?
R : Oui.
Q: Vous vous souvenez de la
conversation avec Griffiths ?
R: Je ne lui ai pas parlé.
Q : Massoud Khodabandeh
votre époux, est-il considéré
comme un agent du
gouvernement iranien ?
R : C’est à vous de le lui
demander.
Q: Votre mari ne vous l’a jamais
dit ?
R : Ca nous arrive d’en parler.
Non il ne me l’a jamais dit.
Dans sa plaidoirie, Me Thierry
Lévy n’a pas manqué de relever
la nature des activités de ce
témoin : « Anne Singleton est
propriétaire d’un site dans
Cependant, face aux questions de
la défense, il est forcé d’admettre
des vérités du bout des lèvres,
notamment que les transfuges
des Moudjahidine (comme
Khodabandeh), acteurs de la
campagne de diabolisation contre
l’OMPI, peuvent être manipulés
par le régime.
Quoi qu’il en soit, le seul
paramètre invariable de Bani
Sadr, c’est sa disposition à être
présent sur tous les terrains
dans le cadre des complots
du Vevak contre l’OMPI et la
Résistance pour y « déposer des
mensonges». C’est pourquoi les
Iraniens et même les Français
qui ont assisté à ce témoignage
honteux en faveur du Vevak et à
ses mensonges, n’ont pas hésité
à la sortie du palais de justice
à lancer à Bani Sadr le nom de
«collabo ! »
lequel tout ce qui est publié est
une attaque contre l’OMPI. Nous
avons plusieurs témoignages
de parlementaires sur sont
appartenance au Vevak. La pire
information vient du parlementaire
britannique Win Griffith. Il s’est
rendu à la prison d’Evine. Les
pires crimes sont commis dans
cette prison d’Evine. Et il la voit,
en compagnie des officiels du
régime, libre. Dans le dossier il y
a un témoignage de son propre
beau-frère qui a été donné à un
tribunal britannique, la Commission
d’Appel des Organisations
Proscrites. Il dit que son frère et
sa belle-sœur sont des agents du
Vevak. Nous sommes en face de
quelqu’un qui ment de manière
organisée. »
Alain Chevalerias
1BSUJF
DJWJMF
un journaliste, vous
commencez votre livre avec
la mort d’une personne qui
est vivante.
Et sur cette photo c’est
Mme Radjavi ?
R : Si c’est écrit, c’est que
c’est vrai.
Q: Pas du tout ce n’est pas
Apres la déposition de Mme Radjavi ! Ce n’est pas
Chevalérias, l’avocat de la sérieux !
défense lui pose une série R : En tant que journaliste,
de questions sur son livre je fais mon travail.
entièrement dirigé contre Personne ne m’a dit ces
les Moudjahidine du peuple erreurs. Ils ne m’ont pas
et qu’aucun éditeur n’a accusé d’avoir dit des
accepté. Il prétend en avoir mensonges. Pourquoi se
financé lui-même, à perte, sont-ils contentés d’attaquer
la publication. Puis Me Lévy ma personne ?
relève les erreurs grossières Q : Est-ce que vous
emmagasinées au fil des considérez que c’est
chapitres, démontrant sérieux ? Au début de
que cet ouvrage n’est l’année 2006, vous êtes allé
pas, contrairement aux au Luxembourg.
allégations de Chevalérias, R : Je ne sais pas. Je
basé sur une enquête voyage beaucoup… ah,
minutieuse, mais bien sur de vous voulez parler du
la propagande. tribunal européen? Est-ce
en rapport avec la Cour de
Extraits des échanges : justice européenne ? J’y ai
Thierry Lévy : Vous êtes accompagné des gens qui
engagé; vous vous dites étaient d’anciens membres
sérieux. A l’origine de ce de l’OMPI et qui voulaient
livre, vous dites qu’il y a présenter des pièces à la
eu des immolations. Vous justice. Je n’ai pas consulté
évoquez le cas de Marzieh les pièces en persan. J’y
Babakhani qui s’est immolée. suis allé pour traduire pour
Alain Chevalérias : Je suis eux.
ici pour parler du fond du Q : Vous êtes le seul au
livre ou de pourquoi je suis Luxembourg à parler
un agent ? anglais et à traduire ?
Q : Vous avez raison de Saviez-vous que cette
vouloir clarifier la situation. délégation se rendait au
J’ai des questions sur le Luxembourg pour empêcher
livre. Vous avez dit que les Moudjahidine de sortir
Marzieh Babakhani est morte de la liste du terrorisme ?
brûlée vive. Vous y avez donc participé
R: Oui. en tant que journaliste,
Q : Elle n’est pas morte. traducteur et ami.
Elle est même venue R : Dans un but de justice.
ici témoigner il y peu à Q: Aux côtés d’une
un procès avec d’autres délégation pour empêcher
personnes. Vous qui l’OMPI de sortir de la liste
vous présentez comme du terrorisme.
Des acteurs du procès
Mehdi Abrichamtchi
Président de la commission de la Paix
du CNRI, avec un passé de 40 années
de résistance aux régimes du chah et
des mollahs.
Paulo Casaca
Eurodéputé, a mené en Irak une
contre-enquête sur les accusations
portées contre l’OMPI, pour découvrir
l’énorme machine de propagande du
régime iranien
Christophe Joseph
Directeur des services municipaux
d’Auvers-sur-Oise, a été confronté à
une manifestation illégale organisée
notamment par Chevaliéras dans sa
ville.
Leïla Jazayeri
Réfugiée iranienne à Londres,
présidente d’une association de
femmes, harcelée par Chevalérias, elle
a porté plainte.
Hassan Habibi
Président d’un association des victimes
du fanatisme, a été témoin de scènes
d’agression à l’arme blanche d’agents
des mollahs contre des réfugiés iraniens
au Fiap de Paris le 17 juin 2007, agents
qui avaient invité Chevalérias à parler
contre l’OMPI.
Alain Chevalérias
Se présente comme journaliste et écrivain. Multiplie les activités
contre l’OMPI et se retrouve partout où il est question d’agir
contre la Résistance.
Anne Singleton (Khodabandeh)
Britannique recrutée par les services de renseignement iraniens.
Dirige un site exclusivement orienté contre l’OMPI, est un agent
majeur de la campagne de désinformation contre l’OMPI.
Abol Hassan Bani Sadr
Premier président de Khomeiny, qui après une période
d’opposition au régime et d’alliance avec la Résistance, s’est
lié à nouveau à la théocratie. Dans la pratique, il se positionne
en faveur des mollahs et agit contre la Résistance dans le cadre
des réseaux du ministère du Renseignement.
IRAN LIBERATION - 21 AVRIL 2008 
Des témoins à décharge

Christophe Joseph a expliqué que Chevalérias était
un des organisateurs d’un rassemblement illégal à Auvers-
sur-Oise le 1 avril 2005. Il n’y était pas du tout présent en
tant que journaliste. Christophe Joseph est allé devant
les deux bus de manifestants leur demander de repartir,
la manifestation n’étant pas autorisée. Il s’est heurté au
refus de Chevalérias, qui reconnaît à l’audience: « j’ai
aidé à l’organisation de cette manifestation et j’ai participé
à des discussions. Ce jour-là, je n’y étais pas en tant que
journaliste ».

Leïla Jazayeri dit lors de son audition sur les activités
des agents des mollahs, que certains membres des
services du renseignement du régime impliqués dans
une campagne de diabolisation de l’opposition, et surtout
de l’OMPI, sont bien connus. Elle ajoute qu’elle a vu
Chevalérias collaborer avec des agents du Vevak comme
Karim Haghi, Massoud Khodabandeh et Anne Singleton.
Elle a affirmé que Chevalérias l’avait contactée plusieurs
fois pour l’intimider, en Grande-Bretagne où elle réside,
mais qu’elle avait alerté les services de police et déposé
plainte contre lui. Chevalérias a refusé de dire comment il
s’était procuré le numéro privé de téléphone du témoin.

Mehdi Abrichamtchi a expliqué que le régime a
déclenché deux guerres contre la Résistance : La première
ouverte avec les exécutions, la torture, la répression ; et
l’autre, une guerre psychologique à travers une campagne
de désinformation pour diaboliser la Résistance. La
deuxième guerre est menée par d’anciens membres
des Moudjahidine du peuple recrutés par le régime, car
plus personne ne croit les allégations des mollahs contre
la Résistance.

Hassan Habibi était le dernier témoin. Il a fait part
de ses observations personnelles sur la présence
de Chevalérias auprès d’agents du Vevak dans une
réunion au Fiap de Paris le 17 juin 2007. Au cours de
cet événement, ces agents ont attaqué à l’arme blanche
des réfugiés iraniens. Trois agents ont été arrêtés, dont
Hossein Sobhani, compagnon de Chevalérias dans
les manifestations. Deux ont été mis en examen et le
troisième est un témoin assisté.

Une campagne organisée ciblée contre l’OMPI

Paulo Casaca, eurodéputé, dévoile les mécanismes de cette machine de désinformation

Thierry Lévy: Vous êtes signataire
d’un rapport sur une mission d’enquête
concernant les Moudjahidine du peuple.
Pouvez-vous expliquer les raisons de cette
enquête et dire en quelques phrases quel
en a été le résultat ?
Paulo Casaca: Je suis engagé dans
Amnesty International. Pour moi les
droits de l’homme sont quelque chose de
sérieux. J’ai été confronté à un rapport
important de Human Rights Watch qui
lançait des accusations accablantes contre
ce mouvement. J’ai été très surpris par ce
rapport. Je voulais savoir ce qui s’était
passé. Le rapport parlait de plusieurs
cas de violations des droits de l’homme à
Achraf, la cité des Moudjahidine en Irak.
J’ai décidé avec un collègue du Parlement
européen et une avocate britannique
d’origine iranienne, Azadeh Zabeti, de
partir en Irak et nous sommes allés sur
place. On a confronté les accusations avec
les témoins. Nous sommes partis sans
prévenir pour être sûrs d’arriver dans une
situation normale. On a décidé de faire des
recherches.
Nous sommes arrivés à une conclusion
fondamentale : c’était une campagne
organisée, ciblée contre l’OMPI pour porter
préjudice à cette organisation.
Le rapport s’appuyait sur douze
témoignages téléphoniques et c’était
une falsification complète. C’était une
campagne très bien organisée pour noircir
le nom de l’OMPI. Je peux le confirmer
car j’ai moi-même aussi été la cible d’une
campagne. J’ai des collègues qui ont été
bombardés de livres, de communiqués et
de choses contre moi. Et je suis allé voir le
président du Parlement européen pour lui
en parler. Il a adressé une lettre à tous les
députés disant qu’il était conscient de cette
campagne contre moi et qu’il fallait y mettre
un terme.
Thierry Lévy: Le régime iranien est engagé
dans des campagnes de longue haleine.
Paulo Casaca: C’est le résultat de la
désinformation. On a lancé un nombre
très élevé d’accusations. Quand on a vu la
machine qui a mis ça en marche, on a vu
que le régime iranien était derrière.
Thierry Lévy : Vous êtes allés à Achraf.
Quelles étaient les conditions pour y entrer.
Qu’est-ce que vous y avez vu ?
Paulo Casaca: Nous sommes arrivés à
l’aéroport. A cette époque, il n’y avait pas
besoin de visa. Nous avons pris une voiture
pour aller à Achraf. A l’entrée il y avait la
sécurité américaine. Mais nous sommes
entrés sans problème. Ce qui m’a le plus
frappé, c’est que le camp était rempli
d’Irakiens, des milliers d’Irakiens. Il y avait
beaucoup de constructions de bâtiments.
Et puis il y avait les Irakiens qui tenaient
des réunions à Achraf.
Thierry Lévy: quel contrôle ont fait les
Américains à l’entrée?
Paulo Casaca: Il n’y avait pas de contrôle
spécial en 2005. Et les Américains l’avaient
confié aux Iraniens. C’est une organisation,
les gens ne sont pas armés, ils avaient
l’uniforme militaire mais ils n’étaient pas
armés. Moi je dis que c’est un oasis irakien,
le seul endroit où on trouve un peu d’ordre,
des manifestations culturelles. C’est très,
très bien organisé. Le dialogue avec les
Irakiens m’a surpris. On s’est installé dans
un bâtiment modeste et on a demandé à
voir tous les gens en relation directe avec
les faits (du rapport de HRW). On a parlé
avec eux.

 IRAN LIBERATION - 21 AVRIL 2008

 La plaidoirie de Me Thierry Lévy (extraits)
Que la justice française rende aux réfugiés honneur et dignité
“
Dans la salle des pas perdus qui est
derrière nous, il y a beaucoup de gens qui
sont arrivés très tôt. Ils sont là, debout.
La salle est trop petite, on ne le leur a pas permis
d’entrer. Ils sont restés ici jusqu’à la fin des débats,
dans le calme, sans avoir été conduits par aucune
force extérieure.
Et cette scène que je décris sommairement nous
rappelle qu’à intervalles réguliers, la justice française
est appelée dans des conflits graves, comme une
sorte de refuge intellectuel et moral, pour dire le droit
et rendre à chacun sa dignité et son honneur.
Ce n’est pas sans rappeler après la guerre, l’affaire
Kravchenko qui avait été accusé de diffamation parce
qu’il avait dénoncé le gouvernement. C’était un
tournant dans l’histoire du communisme soviétique
vu de l’Europe. L’affaire Kravchenko a été un de ces
moments où l’autorité judiciaire française départage
dans le respect de la loi et du droit, des ennemis
irréconciliables. Et c’est ce qui vous est demandé de

iranien. Il a été photographié en compagnie de gens
faire aujourd’hui dans ce dossier.
Lorsque M. Chevalerias examine la nature de ce
gouvernement et de cet Etat en Iran, il relève des
dérives, des fautes et des erreurs, rien de plus. A
côté de cette prudence, pour ne pas employer de mot
injurieux, il a contre les Moudjahidine du peuple, les
accusations les plus graves : un mouvement terroriste
dans lequel on trouve des gens qui ont assassiné,

Ë
persan. Le document anglais est une facture de l’hôtel
torturé, dominé les esprits, privé les membres de
la secte de toute liberté. Le livre est entièrement
consacré à la dénonciation des prétendus crimes des
Moudjahidine du peuple qui sont, comme cela vous l’a
été dit par le parlementaire européen, la seule force

parent tué par le régime. Ils sont devant un homme qui
d’opposition actuelle au régime des mollahs.
Alors la question qu’on peut se poser concernant
M. Chevalerias, quand on examine les méthodes qu’il
a utilisées pour arriver à ses conclusions, c’est s’il
n’est pas un naïf manipulé. En Iran, où il s’est rendu,
on a amené vers lui des témoins, endoctrinés. Il les
a écoutés, il a accueilli leurs déclarations sans la
circonspection nécessaire et a écrit avec sincérité ce
qu’il a cru voir. Première hypothèse.
Deuxième hypothèse : Est-ce que M. Chevalerias
n’est pas de la plus totale mauvaise foi ? Est-ce qu’il
y a dans la démarche de M. Chevalerias, quoi que
ce soit d’honnête du point de vue intellectuel ? Nous
avons, pour choisir une de ces deux alternatives,
une quantité d’éléments objectifs. Au tout début de
son livre, il fait un déni d’enquête, il n’a même pas
pris soin de s’assurer que la personne qui avait été
victime, était morte ou vivante.
Les photographies réunies l’ont été avec une
légèreté insoutenable. Une de ces photographies veut
représenter Mme Radjavi avec des menottes alors que
ce n’est pas elle, une autre photographie représente
un personnage qui est décrit comme un membre
déterminé des Moudjahidine, et ce n’est pas lui.
Par ailleurs, le livre fourmille d’erreurs de ce type.
On pourrait en relever d’autres en prenant du temps,
en prenant beaucoup plus de temps, et jusqu’à la fin
de cette journée. Mais cet inventaire est inutile car
5PVT
DFVY
RVJ
l’examen de l’ouvrage, de la méthode utilisée par M.
BTTJTUFOU
Ë
DFUUF
Chevalerias suffit à aboutir à une conclusion certaine.
BVEJFODF
POU
Il va partout. A Auvers-sur-Oise, il manifeste
VO
QBSFOU
UVÏ
contre les Moudjahidine. Et il va dire « mon honneur
est bafoué», alors qu’il va avec des agents actifs du
QBS
MF
SÏHJNF

gouvernement iranien, anti Moudjahidine. Dans cette
*MT
TPOU
EFWBOU
manifestation, il y avait une caméra mise à sa disposition
VO
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RVJ
par la chaîne Al Alam, c’est une chaîne contrôlée par
QBSUJDJQF
Ë
EFT
le gouvernement iranien. Il travaille avec un matériel
NBOJGFTUBUJPOT
fournit par une chaîne contrôlée par le gouvernement
DPOUSF
M0.1*
dont on sait qu’ils ont menti. Ce menteur de Sobhani est
EPOU
JM
WFVU
MB

compagnon de Chevalerias dans les manifestations.
EJTQBSJUJPO
En Allemagne et en Hollande, les rapports de police
$PNNFOU
disent que le gouvernement iranien utilise d’anciens
WFVUPO
RVJMT
membres contre les Moudjahidine.
OF
QFOTFOU
A l’hôtel Laleh en Iran : On voit sur ce document,
QBT
Ë
VOF
sur la même page, un document en anglais et en
DPMMBCPSBUJPO
[de Chevalérias], qui a été envoyée à la Maison du
VO
BDUF
IPTUJMF

Travail ; cet organe, c’est le gouvernement iranien. Il
EVOF
FYUSÐNF
a payé en espèce.
HSBWJUÏ

&O
Tous ceux qui assistent à cette audience ont un
ÏDSJWBOU
DF
MJWSF
JM
B
GBJU
DF
RVF
MF
participe à des manifestations contre eux et destinées à
SÏHJNF
JSBOJFO
amener les autorités françaises contre les Moudjahidine
du peuple, dont il veut la disparition. Comment veut-on
BUUFOEBJU
EF
MVJ
qu’ils ne pensent pas à une collaboration, à un acte
hostile d’une extrême gravité ? En écrivant ce livre, il a
Me Thierry Lévy fait ce que le régime iranien attendait de lui.
Cette affaire importante est une étape dans la vie
de la Résistance. On le sait, le gouvernement a inscrit
l’OMPI dans la liste du terrorisme. Les tribunaux les en
ont sortis. Aujourd’hui, l’OMPI fournit des informations
précieuses sur ce qui se passe en Iran et pour le
régime c’est dangereux.
“
Une fois de plus, un tribunal français va jouer un
rôle majeur pour quelque chose qui ne concerne pas la
France. En accusant Chevalerias, le tribunal permettrait
à ces réfugiés de retrouver la dignité et l’honneur.
M. Chevalérias, ne prétendez pas à la protection
des lois, quand vous avez renoncé à tous
les principes de votre métier.
IRAN LIBERATION - 21 AVRIL 2008 
A peine la
cour a-t-elle
prononcé son
jugement
favorable à
l’ancienne
directrice
du site, que
le tribunal
se vide, les
Iraniens
arborant le
signe de la
victoire.
A la sortie
de la salle
d’audience,
une foule de
sympathisants
de la
Résistance
iranienne les
acclame, fleurs
à la main,
aux cris de
“ Justice et
liberté sont
notre droit
inaliénable”
et “Mollahs
écoutez, nous
avons encore
gagné”.

 IRAN LIBERATION - 21 AVRIL 2008

Pour davantage d’informations, consultez notre site: www.ncr-iran.org