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RÉ GIO N A L E S 2 010

TOU T C H A N G E R ,
rien lâcher
n p a - r e g i o n a l e s 2 010 . o r g
1
sommaire faut tout changer ! (page 3)

un projet de loi scélérat : la réforme


des collectivités territoriales (page 5)
-- La clause de compétence générale.

--
Les métropoles.
Les conseillers territoriaux.
La taxe professionnelle.

le bilan des régions socialistes : 6 ans


d’accompagnement de la politique de la droite
et du patronat (page 7)
- Plus d’impôts pour la population, plus de sous pour les

--
patrons.
Des reculs en matière de services publics.
Des politiques insuffisantes pour les besoins de la population.

le projet de la droite : la même chose en pire


(page 10)

Un programme de rupture sociale, écologique


et démocratique (page 11)
- Défendre, reconquérir et étendre les services publics.

le conseil régional, kézaco ? (page 16-17)

- Avec les transports gratuits, un plan radical pour

--
l’environnement.
Aux côtés des salariés et de leurs luttes.
Engager une rupture démocratique.

05 des élus anticapitalistes, pour quoi faire ?


(page 27)

06 vous avez dit « unité » ? (page 29)

-- Tous contre Sarkozy ?

-
Unité de la gauche antilibérale et anticapitaliste ?
Et au second tour des régionales ?
2
Faut tout changer !
Les classes populaires souffrent des conséquences souvent dramatiques
de la politique des classes dominantes et de l’État alors que ces derniers
affichent leur autosatisfaction. Cyniques et indifférents, ils s’engagent
dans une fuite en avant accentuant les aberrations économiques et
sociales qui ont conduit à la crise. Les plans de relance n’ont d’autre
objectif que d’alimenter les profits et spéculations des financiers et
des banques. Pour accroître la compétitivité et la rentabilité des en-
treprises, gouvernement et patronat multiplient les attaques contre les
salariés. Loin de répondre à la crise qu’ils ont eux-mêmes provoquée,
ils l’entretiennent et aggravent la récession. Tous les services publics
sont dans la ligne de mire. Les jeunes qui subissent les atteintes répé-
tées au droit aux études, les femmes qui voient remis en cause le droit
à l’avortement, sont particulièrement visés.
À la crise économique majeure du capitalisme s’ajoute une crise écolo-
gique d’une exceptionnelle gravité, la crise climatique. Lors du sommet
de Copenhague, les dirigeants des principales puissances de la planète
n’ont pas permis d’accord contraignant permettant de relever le défi.
Comme le dit Chavez, « si le climat avait été une banque, ils l’auraient
sauvé ».
Qu’importe le prix payé par la société à cette politique à courte vue,
l’égoïsme et l’avidité aveuglent les maîtres de ce monde. Il y a urgence
à inverser le rapport de forces, à leur donner un coup de semonce.

Les élections sont des moments importants pour dénoncer la folle po-
litique des dirigeants, défendre un programme répondant aux besoins
de la population, de ses droits, regrouper le plus grand nombre autour
de ce programme.
C’est bien pourquoi l’enjeu de ces élections régionales est aussi un
enjeu national. Ce sera l’occasion de mesurer les rapports de forces
politiques au niveau du pays, l’occasion aussi pour chaque parti de dé-
fendre ses réponses à la crise, sa politique, de les faire avaliser par les
électeurs. Ainsi s’agit-il, pour la droite au pouvoir, d’obtenir l’appro-
bation de sa politique libérale afin de continuer à la mener au service
exclusif d’une minorité de privilégiés.
La question sociale, celle des licenciements, du pouvoir d’achat, des
services publics, celle de la politique des classes dominantes et de leur
État, de l’alternative au libéralisme et au capitalisme seront au cœur
des débats. La question écologique qui implique des choix radicaux
sera elle aussi centrale.
3
Les conseils régionaux n’ont pas les pouvoirs de contrecarrer les poli-
tiques décidées par les multinationales et le gouvernement qui plon-
gent le pays dans un profond recul social, écologique, démocratique.
Mais ils pourraient être le lieu de contre-pouvoirs ou au moins, dès
aujourd’hui, devenir pour les partis qui ne se plient pas à la politique
libérale, à la logique destructrice du capitalisme un cadre de lutte po-
litique pour la défense des intérêts des classes populaires et du climat,
un point d’appui pour les mobilisations.

Dans ces élections, il s’agira également pour la droite de prendre sa


revanche sur le PS qui a conquis 20 régions en 2004. En difficulté,
Sarkozy cherche à se redorer le blason électoral en dé-
Défendre les portant le débat sur le terrain nauséabond de « l’iden-
exigences tité nationale  », pour tenter de faire oublier la crise
du monde du sociale et écologique.
travail, contre Le PS n’a d’autre souci que de sauvegarder le maxi-
les politiques mum de positions conquises en 2004 alors qu’il a
de la droite au mené dans les conseils régionaux une politique libé-
gouvernement rale qui a le plus souvent reçu l’aval des élus de droite.
et de la gauche Le petit monde des partis institutionnels a les yeux
libérale dans fixés sur l’horizon 2012. Bien plus que de répondre
les régions. aux aspirations de la population, de la jeunesse, ils ne
sont soucieux que de leurs ambitions personnelles ou
des intérêts de leur parti, de leurs élus. Le FN est en embuscade, avec
sa démagogie raciste et sécuritaire.

Pour le NPA, ces élections seront l’occasion de permettre aux tra-


vailleurs, aux classes populaires de dire qu’ils en ont assez de ces
politiques menées par la droite au gouvernement ou par la gauche li-
bérale dans les régions, politique qui distribue cadeaux et subventions
au patronat et aux classes privilégiées. L’occasion de défendre leurs
exigences pour ne pas payer les frais de la crise, de se donner aussi
des porte-parole qui font entendre leur révolte, leurs exigences, leurs
droits.
Elles seront une tribune pour mettre en échec l’offensive politique de
la droite et du patronat, pour populariser un programme d’urgence
pour les travailleurs et la population face à la crise et à la faillite des
politiques libérales. En un mot œuvrer pour unir le monde du travail
et ses organisations pour changer le rapport de forces, battre la droite,
sa politique.

4
Un projet de loi
scélérat : la réforme
des collectivités
territoriales

01
Il s’agit de forcer les collectivités à
se mouler dans le cadre des poli-
tiques néolibérales comme celle de
la RGPP (révision générale des po-
litiques publiques). Mais aussi de
permettre à la droite de reconqué-
rir des positions au plan local par
la création de conseillers territo-
laisse filer l’endettement public et
supprime des dizaines de milliers
de postes de fonctionnaires, il est
insupportable de ne pas exercer un
contrôle strict sur les collectivités
qui réalisent 73 % de l’investisse-
ment public et, selon N. Sarkozy,
« continuent à créer plus d’emplois
riaux. Pour un gouvernement qui que l’État n’en supprime ».

LA CLAUSE DE COMPÉTENCE GÉNÉRALE


Il s’agit de la possibilité, pour les arguments ne sont pas faux mais
collectivités territoriales, de ré- font l’impasse sur l’essentiel : par
pondre à des besoins sociaux in- la coopération, des collectivités
suffisamment pris en compte par peuvent répondre à des besoins
l’État. Elle serait supprimée pour sociaux que chacune d’entre elles
les départements et régions. ne pourrait pas prendre en charge
séparément. Enfin, il faut rame-
Raisons avancées : chevauche- ner l’enjeu à sa juste mesure :
ment des compétences, finan- régions et départements n’inter-
cements croisés compliqués et viennent hors de leurs compé-
opaques, lourdeur administra- tences obligatoires que pour 10 à
tive, gaspillage financier. Ces 20 % de leur budget.

LES MÉTROPOLES
« La métropole est un établissement plus de 450 000 habitants. » Quoi
public de coopération intercom- de neuf par rapport aux commu-
munal regroupant plusieurs com- nautés urbaines ? Sans doute la
munes, qui forme un ensemble de volonté de jouer dans la cour des
5
grandes métropoles européennes. Le risque est évident : siphon-
Ainsi, les métropoles seraient do- ner une part grandissante de la
tées de compétences actuelles des fiscalité au détriment des zones
régions et départements (cohésion rurales et de toute politique de
sociale, développement écono- péréquation.
mique, éducation).

LES CONSEILLERS TERRITORIAUX


« Le conseil régional est composé seul tour, avec une dose de pro-
des conseillers territoriaux qui portionnelle (20 % maximum).
siègent dans les conseils généraux
des départements faisant partie L’objectif est d’affaiblir les dépar-
de la région. » Le mode de scrutin tements au bénéfice des régions,
entrera en application en 2014 et et d’imposer une bipolarisation
fera l’objet d’une loi ultérieure. par le scrutin à un seul tour. Effet
Mais il est évoqué un scrutin à un dévastateur garanti sur la parité !

LA TAXE PROFESSIONNELLE
La TP est remplacée par la cotisa- des entreprises ». Le gain pour les
tion économique territoriale (CET) entreprises sera de 12 milliards
formée de deux taxes : une cotisa- en 2010, puis de 7 milliards. Les
tion locale d’activité, la plus faible, rares « perdantes » pourront étaler
assise sur la valeur des locaux et les effets de la réforme sur cinq
perçue par les communes ; et une ans. La TP était la principale res-
cotisation sur la valeur ajoutée des source des collectivités locales, le
entreprises, la plus importante, manque à gagner sera tel que le
perçue par les régions et départe- gouvernement s’est engagé à le
ments. L’objectif est de « favoriser compenser par des dotations, sans
la compétitivité et l’investissement garantie de leur pérennité.

LES PROPOSITIONS DU NPA


4 Maintien de la clause de compétence générale.
4 Proportionnelle intégrale à toutes les élections, contre le scrutin uninominal à un
tour, contre les élections à deux degrés (intercommunalités).
4 Maintien d’une taxe professionnelle réformée, dans le cadre d’une réforme radi-
cale de la fiscalité.
4 Défense du statut des personnels des collectivités territoriales : contre la précarité,
un CDI pour tous.
4 Maintien et renforcement du rôle des chambres régionales des comptes, renforce-
ment des possibilités de contrôle de la population sur tous les actes des collectivités
locales.
6
Le bilan des régions
socialistes : 6 ans
d’accompagnement
de la politique de la
droite et du patronat
« L’intérêt des Rhônalpins n’est ni de gauche ni de droite (...). Je
n’ai pas d’a priori idéologique pour aborder les dossiers. »
Jean-Jack Queyranne,

02
président du conseil régional Rhône-Alpes, juillet 2009.

En 2004, les présidents des 20 années, leur bilan montre qu’il


conseils régionaux de gauche n’en a rien été  : les régions de
nouvellement élus déclaraient gauche ont refusé tout affron-
vouloir faire des régions de vé- tement avec le gouvernement et
ritables contre-pouvoirs face à la ont accompagné les politiques de
politique de Raffarin. Après six la droite et du patronat.

Plus d’impôts pour la population, plus


de sous pour les patrons
Les régions socialistes ont alourdi ont aussi multiplié les aides di-
la fiscalité sur les ménages, en rectes, les garanties d’emprunt,
particulier par la mise en place les prises de participation dans
d’une TIPP régionale de 1,15 à le capital, notamment au béné-
1,77 centime sur chaque litre de fice de grands groupes qui conti-
carburant. nuent de licencier malgré des bé-
néfices colossaux. Enfin, dans le
Dans le même temps, elles ont contexte de la crise, elles ont mo-
baissé la fiscalité sur les entre- bilisé des fonds très importants
prises, en multipliant des exoné- (plus de 700 millions d’euros pour
rations de taxe professionnelle, la seule région Rhône-Alpes) pour
préparant le terrain à la prochai– des plans de relance au profit des
ne suppression de cet impôt. Elles entreprises.
7
Les régions rivalisent d’imagina- entreprises, Midi-Pyrénées et son
tion pour donner des titres ron- plan de 60 mesures (!) prolongeant
flants à leur action économique, en particulier ses contrats d’appui
en particulier en ce moment avec aux PME, et ses contrats d’appui
des plans de relance et d’aide aux aux grandes entreprises. Bref, les
entreprises pour cause de crise dispositifs sont à peu près partout
économique. On ci- les mêmes, aux sigles près.
Les régions tera par exemple
de gauche ont la Bretagne et son Contrairement à ce que les ré-
refusé tout plan de 49 millions gions prétendent, aucune contre-
affrontement d’euros pour 2009, partie sérieuse n’a été obtenue des
avec le les Pays de la Loire entreprises en échange des fonds
gouvernement et leur prêt régional perçus : malgré la mise en place
et accompagné de développement de commissions de suivi et d’éva-
ses politiques industriel, leur plan luation des fonds publics aux
pro- de renforcement de entreprises, il n’y a eu aucune
patronales. la trésorerie des en- sanction pour les entreprises
treprises, leurs aides qui n’avaient pas respecté leurs
spécifiques aux petites et moyennes engagements.

Des reculs en matière de services


publics
En matière d’éducation, les ré- Pour l’enseignement supérieur et
gions socialistes ont financé les la recherche, elles ont largement
lycées privés, souvent bien au- soutenu les universités privées
delà de ce que la loi leur impo- et ont financé massivement les
sait. Elles ont parfois délégué la pôles de compétitivité créés par
restauration scolaire à de grands le gouvernement pour soumettre
groupes privés et n’ont pas voulu la recherche publique aux exi-
s’opposer au transfert aux ré- gences des entreprises.
gions des personnels techniques
et d’entretien des lycées, contri- Dans le domaine de la forma-
buant ainsi à la casse des statuts tion professionnelle, les régions
de la fonction publique d’État. n’ont pas remis en cause la mise
Elles ont aussi privilégié l’essor en concurrence des structures de
de l’apprentissage au détriment formation, accompagnant ainsi
de l’enseignement professionnel, la logique de marchandisation
sans se soucier des taux très éle- du service public de la formation
vés de rupture des contrats d’ap- professionnelle, avec une prio-
prentissage qui peuvent atteindre rité donnée à l’employabilité et
50 % dans certains secteurs. l’adaptation.
8
Photothèque Rouge/Babar

Des politiques insuffisantes pour


les besoins de la population
Si le bilan est plutôt positif en plutôt qu’à les transformer en
matière de développement des profondeur.
TER (trains express régionaux),
avec une amélioration bien réelle Dans le secteur de la culture, les
de la qualité du service rendu, il régions ont concentré l’essentiel
reste beaucoup à faire en matière de leurs financements sur les
de tarification sociale. Aucune compagnies à très fort rayonne-
région n’a en effet opté pour la ment, contribuant ainsi à l’as-
gratuité des transports et seule phyxie des petites structures et
une poignée l’ont mise en place de la culture locale.
pour les personnes privées d’em-
ploi et en situation de précarité. Si les régions ont mis en place des
structures de « démocratie par-
En matière d’écologie, si les ré- ticipative », ces instances n’ont
gions ont soutenu les alterna- aucun pouvoir décisionnel et ne
tives durables, on peut regret- sont très souvent que des lieux
ter que cela se soit trop souvent de dialogue avec des spécialistes
fait en faveur d’un capitalisme et des experts. En pratique, elles
vert, avec des aides à de grands constituent bien davantage un
groupes dont certains licencient. outil de légitimation des poli-
Plus généralement, les politiques tiques des régions qu’un réel ou-
régionales se sont inscrites dans til permettant aux populations de
« le Grenelle de l’environnement », décider concrètement de la mise
ce qui a amené à repeindre en en place des politiques qui les
vert les politiques publiques concernent.
9
Le projet de la
droite : la même
chose en pire

03
À deux mois du premier tour,
l’UMP n’a toujours pas publié
d’ébauche de programme pour ces
élections. C’est sans doute qu’il
lui est difficile, sur la plupart des
dossiers, de se démarquer des
majorités en place. Outre ses vo-
ciférations quant à un prétendu
Ce projet vise, à l’aide d’un inves-
tissement formidable de 30  mil-
liards d’euros – alors que tant de
besoins sociaux sont ignorés –,
à remodeler, transformer cette
région afin de permettre à Paris
(est-il dit) de concurrencer New
York, Londres ou Shanghai. Avec
« laxisme » des présidents socia- notamment le nouveau métro au-
listes envers les grévistes dans tomatique « grand huit » reliant les
les transports publics régionaux, aéroports, les gares et les « pôles
la droite a cependant donné deux d’excellence » économiques et fi-
indications de ce qu’elle ferait nanciers, tous les domaines de
si elle reprenait le contrôle des la vie quotidienne seraient af-
régions. fectés. La spéculation foncière
se démultiplierait, les conditions
La première est son insistance de logement et de transport de la
répétée sur la « dilapidation de population s’aggraveraient, les
l’argent public ». Comme cela ne pauvres seraient encore plus re-
vise évidemment pas les aides jetés à la périphérie.
au patronat, on comprend qu’il
s’agit de supprimer les quelques En un mot, la droite veut faire
mesures sociales et écologiques dans les régions plus et mieux au
dont les majorités de gauche sau- service des capitalistes.
poudrent leur politique libérale.
La seconde est le « Grand Paris »,
projet emblématique de Sarkozy
et qui va d’ailleurs au-delà de
l’Île-de-France (ainsi, Le Havre
deviendrait « le port de Paris » !)

10
Un programme
de rupture sociale,
écologique
et démocratique

04
Répondre aux besoins sociaux
et écologiques exige un chan-
gement de cap radical, passant
par des mesures énergiques de
rupture avec la logique du profit
capitaliste. Les listes et candidats
présentés par le NPA inscrivent
leur action au niveau des régions
4 Monopole de la banque et du
crédit à travers un grand service
public bancaire ;
4 Monopole de l’énergie dans le
cadre d’un grand service public
qui donne la priorité aux éner-
gies renouvelables et tourne la
page du nucléaire ; transports en
dans le cadre de leur programme commun publics gratuits ;
national, qui met en avant les ob- 4 Soutien à une agriculture pay-
jectifs suivants : sanne, nourricière et de proxi-
mité, respectant à la fois le climat,
4 Interdiction des licenciements ; l’environnement, la
4 Augmentation de 300 €  nets biodiversité et les Un changement
des salaires, des pensions de re- salariés. Tolérance de cap
traite, des minima sociaux ; pas zéro pour les OGM passe par
un revenu inférieur à 1 500 € et les trusts de des mesures
nets ; allocation d’autonomie pour l’agro-business ; radicales
les jeunes ; 4 Fin des poli- rompant avec
4 Réduction du temps de travail, tiques sécuritaires, la logique
sans perte de salaire, sans flexi- discriminatoires et du profit
bilité ni annualisation, avec em- racistes ; régulari- capitaliste.
bauches correspondantes ; sation de tous les
4 Création de centaines de mil- sans-papiers ; droit de vote pour
liers d’emplois publics, dans tous les résidents à toutes les
l’éducation, la santé, l’énergie, la élections ;
petite enfance, le quatrième âge ; 4 égalité salariale entre les
arrêt des privatisations et déve- hommes et les femmes ; défense
loppement des services publics ; du droit à l’IVG, avortement et
11
contraception libres et gratuits vrai dans le cas des Régions que
pour toutes ; égalité des droits et celles-ci ont des pouvoirs et des
dans les faits entre les hétéros et capacités d’action limités, y com-
les personnes LGBTI ; pris par rapport à d’autres collec-
4 Solidarité avec les peuples tivités territoriales. Il reste que
en lutte contre l’impérialisme : les conseils régionaux ont les
retrait des troupes françaises moyens de mettre en œuvre une
d’Afghanistan et d’Afrique ; sou- série de mesures améliorant la si-
tien au peuple palestinien, abro- tuation des classes populaires, et
gation des accords de coopération d’en faire autant de points d’appui
– notamment ceux passés par les qui aideront à résister à la droite
conseils régionaux – avec l’État et au patronat, puis à engager une
d’Israël. contre-offensive.

Pour être mis en application, ce En ce sens, nous luttons pour im-


programme exigera une mo- poser dans les régions les trans-
bilisation populaire capable de formations suivantes.
dépasser les restrictions qu’im-
posent les actuels cadres insti-
tutionnels. C’est d’autant plus

Photothèque Rouge/tn
12
1. Défendre, reconquérir et étendre
les services publics
La droite au pouvoir multiplie le principe simple : l’argent public,
les contre-réformes organisant la qui est fondamentalement celui
privatisation, la mise en concur- des impôts des salariés, doit aller
rence, la destruction des services exclusivement au service public.
publics. Loin de s’opposer effica-
cement, les majorités régionales Fonds publics à l’école publique.
d’union de la gauche se sont adap- Les conseils régionaux financent
tées à cette politique. les lycées privés même quand ce
n’est pas légalement obligatoire,
Ainsi, pour la grande majorité de comme c’est le cas avec les dé-
leurs actions, les Régions agissent penses d’investissement (répara-
comme des « donneurs d’ordre » tions, entretien…). Nous proposons
faisant appel, dans un cadre de de supprimer immédiatement ces
mise de concurrence et de « moins- subventions à l’école privée, ce qui
disant », c’est-à-dire de dumping permettra d’accroître l’effort en
social, à des organismes et entre- faveur des lycées publics. Quant à
prises privés comme publics. la dotation de fonctionnement des
établissements privés, nous nous
Même s’ils évitent d’en faire éta- appuierons sur la mobilisation
lage en période électorale, les laïque des personnels de l’ensei-
exécutifs dirigés par le PS et inté- gnement et de la population pour y
grant le PCF, les Verts ou le Parti mettre également un terme.
de gauche, financent très large-
ment les lycées privés, notam- Les budgets qui seront ainsi li-
ment confessionnels, ainsi que les bérés permettront de mieux as-
centres d’apprentissage contrô- surer le service public d’éduca-
lés par les syndicats patronaux. tion, notamment en renforçant
De même offrent-ils sans aucune les personnels non enseignants
nécessité des marchés juteux à (qui dépendent des Régions) là où
des entreprises privées, souvent c’est nécessaire, en augmentant
membres de grands groupes ca- les dotations aux établissements
pitalistes, dans les domaines de situés en zone ou réseau d’éduca-
la formation professionnelle, des tion prioritaire, ainsi qu’en assu-
services scolaires (cantines, infor- rant partout la gratuité des livres
matique…) ou encore du transport scolaires.
par autocars.
Les services scolaires que plu-
Il faut mettre un terme à ces dé- sieurs conseils régionaux ont
rives libérales, en se guidant selon privatisés doivent être réintégrés
13
dans le secteur public. Soustraire même l’obtention du diplôme. De
la restauration scolaire à la loi du plus, les apprentis doivent trou-
profit permettra de garantir une ver eux-mêmes leur patron, ce qui
meilleure qualité d’alimentation, fait que nombre de jeunes sortis
en développant avec les produc- du système scolaire sont laissés à
teurs locaux de l’agriculture vi- l’abandon. Aujourd’hui, les CFA
vrière des partenariats qui seront (centres de formation d’appren-
utiles à toute la société. tis), très majoritairement privés et
sous le contrôle direct du patronat,
Défense de l’enseignement  pro- reçoivent des Régions des cen-
fessionnel public. Avec ses contre- taines de millions d’euros d’aides
réformes adaptant les formations et subventions, alors que les LEP
aux besoins immédiats du patro- (lycées d’enseignement profession-
nat, régionalisant les diplômes et nel) publics sont sous-équipés et
excluant un nombre croissant de sous-encadrés.
jeunes du service public d’édu-
cation, le gouvernement saccage Nous proposons d’inverser radica-
l’enseignement professionnel. Au lement le cours de cette politique.
lieu de résister à D’affirmer et de garantir dans les
Au lieu de cette politique, les faits la priorité à l’enseignement
résister aux conseils régionaux professionnel public par rapport
politiques l’accompagnent. à l’apprentissage. Avec les bud-
de saccage gets qui seront ainsi dégagés, de
des services C’est ce qu’ils ont contribuer à donner aux LEP les
publics, les fait, en particulier moyens de fonctionner correcte-
conseils face à la suppression, ment, afin de pouvoir offrir à tous
régionaux sous couvert de « bac les jeunes une formation de qua-
les ont professionnel en trois lité, adaptée à leurs besoins.
accompagnées. ans », des formations
en CAP et en BEP Créer un véritable service public
dispensées dans les lycées. Alors de la formation professionnelle.
que les majorités de gauche au- Les plans de formation profession-
raient pu combattre cette mesure, nelle mis en place par le PS et ses
en faisant que les Régions repren- alliés ne portent que le nom, trom-
nent ces formations dans le cadre peur, de « service public régional ».
de l’enseignement public, elles ont Celui-ci est en réalité inexistant,
au contraire accru massivement ce domaine de compétence des Ré-
leur soutien à l’apprentissage. Ce gions étant très largement ouvert
dernier est le mode de formation aux officines privées de formation,
préféré du patronat, qui bénéfi- dans le cadre d’une concurrence
cie par lui d’une main-d’œuvre impitoyable. Nous proposons de
pas chère et obéissante, avant construire dans les Régions – face
14
Photothèque Rouge/GGrun

à la défaillance actuelle de l’État – d’établissements publics d’ensei-


de véritables services publics ré- gnement) ; de définir la carte des
gionaux, qui auront vocation à formations en fonction des vœux
se coordonner dans une perspec- des élèves et non plus des besoins
tive de généralisation à l’échelle patronaux.
nationale.
Pour le secteur de l’apprentissage,
Cela implique de renoncer aux pro- cela veut dire mener une poli-
cédures d’appels d’offres ouverts tique d’intégration des CFA dans
au privé ; d’attribuer les missions le nouveau service public régio-
de formation et d’insertion pro- nal qui sera créé. À cette fin, les
fessionnelle avant tout selon des Régions engageront une négocia-
critères de qualité adaptée aux be- tion avec l’Éducation nationale
soins ; de les confier exclusivement et, chaque fois que nécessaire,
à des organismes publics, princi- proposeront aux personnels des
palement les AFPA (associations CFA de rejoindre la fonction pu-
pour la formation professionnelle blique territoriale, en prenant les
des adultes, qui passent en 2010 dispositions nécessaires à leur
sous le contrôle des conseils régio- accueil en son sein.
naux) et les GRETA (groupements [Suite p.18]
15
Le conseil
régional,
kézaco?
conseil économique et
social régional (assemblée
consultative). Le CESR
comprend quatre collèges :
entreprises et activités
non salariées, syndicats
La loi de décentralisation de salariés, organismes
du 2 mars 1982 donne gouvernement concernant le participant à la vie de
aux régions le rang de développement économique la région, personnalités
collectivités territoriales et l’aménagement du qualifiées. Son rôle est
(art. 59). Cette disposition territoire. La loi du 5 juillet d’émettre des avis sur le
ne devient effective qu’en 1972 met en place les 22 budget de la région et sur
1986, lors de la première régions. Le préfet de région les principaux domaines
élection des conseils détient alors le pouvoir d’intervention.
régionaux au suffrage exécutif. Il existe des régions à statut
universel. La loi Deferre, en 1982, particulier : les ROM (régions
Cette loi constitue fait de la région une d’outre-mer) constituées
l’aboutissement du collectivité territoriale de d’un seul département, et
processus de mise en place plein exercice. La région la Corse dotée d’un statut
d’une structure régionale, devient une collectivité particulier depuis 1991.
liée à l’aménagement du territoriale à part entière Principales compétences
territoire datant de 1955, (comme les communes ou des régions : enseignement,
avec la création de « 21 les départements), inscrite formation professionnelle,
régions de programme ». dans la constitution en transports – qui absorbent
Un décret du 14 mars 2003. Elle est composée les deux tiers du budget.
1964 crée les préfets de de deux assemblées : le Autres domaines
région, chargés de mettre conseil régional (assemblée d’intervention : action
en œuvre la politique du délibérative) et le CESR, économique, aménagement
16
Hôtel de Région,
Montpellier

centralisation jacobine
française. Pourquoi passer
du territoire, agriculture, En 1982 ont été également par Paris pour construire un
culture, environnement. instituées les Chambres gymnase à Guéret ? Certes,
Dans l’ensemble des budgets régionales des comptes mais les lois Defferre et
des collectivités locales, (une par région) chargées celles qui ont suivi n’ont
les régions ne pesaient en de contrôler la gestion des guère remis en cause le
2004 que 11,5 %, contre collectivités locales. Ce pouvoir des notables (au
34,4 % aux départements et garde-fou était le minimum contraire même), elles n’ont
54,1 % aux communes. La nécessaire pour éviter les pas favorisé une plus grande
fiscalité des régions repose dérives de potentats locaux intervention des citoyens
principalement sur la taxe à la tête de baronnies dotées dans la vie locale, et elles
professionnelle et sur les des nouveaux pouvoirs. Ce n’ont pas favorisé non
taxes foncières (les régions rôle pourtant limité est plus une redistribution des
ne lèvent plus la taxe cependant remis en cause richesses et une réduction
d’habitation). La principale aujourd’hui par le projet des inégalités entre
dotation de l’État (DGF) a Sarkozy de les regrouper et collectivités locales. Bien
été peu revalorisée et les de réduire leurs prérogatives. loin de la décentralisation
transferts de compétences solidaire et démocratique
n’ont pas été entièrement Les lois de 1982 rompaient nécessaire.
compensés. partiellement avec la
17
[Suite de la p.18]
Dans tous les do- d’offrir à toutes les populations
maines d’intérêt collectif – trans- une solution alternative publique,
ports, eau, énergie… – priorité ab- nous proposons de mettre en place
solue au service public. Une autre des régies publiques régionales de
politique peut et doit être menée l’eau, que toutes les communes qui
dans de nombreux domaines, y le souhaiteront pourront rejoindre.
compris hors des compétences ha- Ces régies pourraient développer
bituelles des Régions, si l’on veut une politique tarifaire alternative,
que celles-ci servent réellement de partant de la quasi gratuité pour
« boucliers » contre la libéralisation les besoins de base des habitants.
et la privatisation. Les conseils ré-
gionaux doivent mettre en œuvre Au-delà, il faut refuser l’ouverture
la « clause de compétence générale » à la concurrence et revenir sur les
(que le gouvernement veut suppri- contrats dits de « délégation de
mer) pour répondre aux besoins service public », à travers lesquels
sociaux insuffisamment ou pas des activités d’intérêt collectif ont
du tout pris en compte par l’État. été livrées à des entreprises et
Ainsi, un service public d’accueil groupes capitalistes qui gèrent ces
des femmes victimes de violences pactoles au détriment de la qua-
doit être créé sans tarder. lité du service et de l’entretien des
infrastructures, tout en imposant
Parce qu’elles ne disposent pas des tarifs prohibitifs. Les activi-
d’une autre solution, de très tés concernées doivent être réin-
nombreuses communes petites tégrées dans le secteur public, y
et moyennes sont aujourd’hui, compris au moyen de mesures de
contre leur gré, dépendantes des régionalisation publique (de « na-
grands groupes de la gestion de tionalisation » dans le cadre des
l’eau (Veolia, Saur, Lyonnaise des Régions).
eaux/Suez…) qui réalisent sur leur
dos des profits considérables. Afin

2. Avec les transports gratuits,


un plan radical pour l’environnement
Au-delà des discours, les majori- Un plan alternatif intégrera de
tés régionales de gauche se sont nombreux terrains d’action. Le re-
contentées, sur le terrain de l’éco- tour au public des services privati-
logie, de mesures de saupoudrage. sés en fait partie, puisque c’est une
Dans le même temps, elles ont fois libérés des impératifs du profit
continué à favoriser des intérêts capitaliste qu’ils pourront être or-
patronaux contradictoires avec la ganisés dans un but de satisfaction
défense de l’environnement. écologique des besoins sociaux. De
18
même, les Régions peuvent impo- peut être menée. Aux consé-
ser des critères écologiques pour quences de la circulation automo-
la construction et rénovation des bile sur le changement climatique
infrastructures qu’elles financent, s’ajoutent les maladies et allergies
et soutenir le fret ferroviaire face générées par les pollutions, sans
au tout-camion. parler des nuisances sonores et
des accidents. Huit habitants sur
En cessant de subventionner les dix ont une voiture, à laquelle ils
entreprises de l’agro-alimentaire, consacrent 20 % de leur budget.
en réservant les aides régionales 80 % des déplacements urbains
aux petits producteurs et en les et périurbains sont inférieurs à
conditionnant au respect de cri- 100  kilomètres, et 67 % d’entre
tères écologiques, en se dotant eux à 2 kilomètres. Les véhicules
d’une politique afin de contre- particuliers sont responsables de
carrer la spéculation foncière, 65 % des émissions de CO2 dues
les Régions disposent également à ces déplacements, les véhicules
de moyens de contrer les effets utilitaires y entrant pour 30 %,
de l’agriculture productiviste qui les transports en commun pour
pollue et épuise les sols comme 3 % et les deux-roues pour 2 %.
les ressources hydrauliques. Il n’y aura pas de réduction suf-
fisante des gaz à effets de serre
C’est dans le domaine des trans- sans une diminution drastique
ports que l’action la plus efficace de la circulation automobile, et

Photothèque Rouge/Franck Houlgatte

19
la seule alternative à l’automobile de subventions publiques. Une
est le développement des trans- partie importante si ce n’est la
ports collectifs. Directement en totalité de ces montants pourrait
charge des transports intra-régio- être couverte en généralisant à
naux (TER – trains express régio- l’échelle nationale la contribu-
naux – et lignes d’autocars dans 21 tion transport des entreprises,
régions, ensemble des transports en la portant à 100 % du trajet
collectifs en Île-de-France), les Ré- domicile-travail des salariés,
gions peuvent jouer un rôle déter- ainsi qu’en taxant les entreprises
minant, en engageant un processus (grandes surfaces, promoteurs
qui ne pourra ensuite que se géné- immobiliers…) qui bénéficient
raliser. C’est pourquoi nous pro- du service public des transports
posons d’instaurer sans y contribuer aujourd’hui.
Impératif partout, au cours de Cela implique aussi de réduire les
écologique, la prochaine manda- budgets affectés au réseau rou-
la gratuité ture, la gratuité des tier : on ne peut, comme le font
des transports transports collectifs aujourd’hui toutes les régions,
a aussi un régionaux. Ceux-ci clamer la priorité aux transports
contenu social : ne pouvant se déve- publics, et maintenir des budgets
défense de lopper que dans le pour des projets routiers inaccep-
l’environnement cadre des monopoles tables et très coûteux (tunnels,
et droit à se publics, cela impli- liaisons 2x2 voies, etc.).
déplacer se quera d’abroger la
rejoignent. décision (prise par la La gratuité devra naturellement
droite mais appliquée aller de pair avec une politique
avec zèle par le gouvernement PS- d’amélioration, développement et
PC-Verts de Jospin dès 1997) de extension du service public des
création de Réseau Ferré de France, transports. L’abandon de projets
prélude à la libéralisation des che- (lignes à grande vitesse, aéroports,
mins de fer. métro automatique « grand  8 » en
Île-de-France…) démesurés, dé-
Impératif écologique, la gratuité pourvus d’utilité sociale, conçus
des transports a aussi un contenu uniquement pour la concurrence
social  évident : défense de l’en- capitaliste et la rentabilité finan-
vironnement et mise en appli- cière, permettra dans une large
cation du droit à se déplacer se mesure de dégager les moyens
rejoignent. Contrairement aux nécessaires.
idées reçues, elle n’a rien d’irréa-
lisable ni de très compliqué. Les La gratuité des transports débou-
recettes de billetterie ne couvrent chera aussi sur un développement
qu’entre 17 % et 30 % des coûts, de l’emploi public, socialement
le reste provenant pour l’essentiel utile. Les embauches nécessaires
20
s’accompagneront de la recon- missions d’accueil, d’informa-
version des agents qui étaient tion et de sécurité au service des
chargés des contrôles dans des usagers.

3. Aux côtés des salariés et de leurs


luttes
De droite ou de gauche, toutes 4 Constitution de fonds régio-
les majorités actuelles affirment naux publics d’investissement,
veiller à un développement har- qui seront mis à la disposition
monieux de leur région, dans des coopératives ouvrières et des
une convergence d’intérêts entre producteurs candidats à la reprise
« l’entreprise » (c’est-à-dire le pa- autogérée, par les travailleurs
tronat), « les publics » (autrement eux-mêmes, de sites fermés ou
dit, les salariés) et « les terri- démantelés par les capitalistes.
toires » (les habitants des diffé-
rentes zones géographiques, plus 4 Mise en place d’offices publics
ou moins favorisées ou défavori- régionaux de conseil juridique
sées). En réalité, leur action éco- aux salariés. Les ressources de ces
nomique est guidée avant tout par offices seront, notamment, pla-
l’amélioration de la sacro-sainte cées gratuitement à la disposition
« compétitivité », c’est-à-dire la des organisations syndicales de
capacité du patronat à réaliser sur travailleurs et des représentants
place le maximum de profits. des salariés aux CE, pour ins-
truire au civil comme au pénal,
Parce que nous voulons des Régions ainsi que devant les chambres
au service des classes populaires, prud’homales, les dossiers d’in-
nous mettrons fin au scandale fractions aux lois commises par
des multiples aides et subventions les patrons. Les Régions se por-
au patronat distribuées par les teront systématiquement partie
conseils régionaux. Nous récu- civile, au côté des représentants
pérerons les aides et subventions des salariés, quand il aura été
versées aux entreprises qui ont li- constaté que de telles infractions
cencié. Nous supprimerons immé- portent également préjudice à la
diatement toutes les aides directes collectivité territoriale. Ces of-
au patronat, notamment celles liées fices  serviront aussi au soutien
au développement des pôles de des luttes des sans-papiers, en
compétitivité, qui atteignent dans particulier (puisque les lycées
chaque région des dizaines de mil- sont une compétence des Régions)
lions d’euros, et nous réaffecterons à la défense des lycéens sans pa-
les sommes correspondantes dans piers menacés d’expulsion.
trois actions nouvelles : photothèque rouge/Babar
21
Photothèque Rouge/tn

4 Création de fonds régionaux de en fait qu’aux capitalistes pro-


solidarité avec les travailleurs en priétaires de grandes et moyennes
lutte. Ces fonds serviront en par- entreprises.
ticulier à couvrir financièrement
les pertes subies pour fait de grève 4 Redéploiement des autres aides,
contre des plans de licenciement qui seront désormais réservées,
ou de fermeture d’entreprise, et sous des conditions de respect de
à offrir gratuitement des presta- critères sociaux et écologiques,
tions en nature  : repas, prise en aux entreprises du secteur coo-
charge des enfants et personnes pératif et de l’économie solidaire,
dépendantes des grévistes, etc. ainsi qu’aux petits producteurs et
aux entrepreneurs individuels.
Les autres actions menées jusqu’à
présent en faveur des entreprises Un tel changement de cap permet-
feront l’objet d’un audit, à l’issue tra de dégager dans chaque région
duquel les budgets correspon- des dizaines de millions d’euros.
dants seront modifiés de la façon Ces sommes seront réaffectées
suivante : aux actions de service public me-
nées dans le domaine du logement
4 Suppression des mesures dont qui, s’il n’est pas une des princi-
il s’avérera qu’elles ne bénéficient pales compétences des Régions, se
22
situe au premier plan des urgences en effet avec leurs personnels
sociales. comme de vulgaires patrons. Sou-
vent, ils se targuent de mener une
Aujourd’hui, les conseils régio- politique de réduction de l’emploi
naux et d’autres collectivités précaire ; pour cela, ils mettent en
territoriales financent nombre avant des mesures d’intégration
de constructions destinées aux d’agents non titulaires. Mais en
« classes moyennes » : catégories réalité, ils renouvellent et main-
PLS et PLI, avec des plafonds de tiennent dans le même temps un
ressources pouvant aller – en ré- volet de non-titulaires qui est aussi
gion parisienne – jusqu’à 4 000 € ou plus important que le nombre
pour une personne seule et des personnels intégrés chaque an-
8 700 € pour un couple avec deux née à la fonction publique territo-
enfants. Nous romprons avec ces riale. Ce « choix de gestion », au lieu
pratiques et réserverons les finan- de l’emploi sur les mêmes postes de
cements régionaux au logement fonctionnaires terri-
étudiant et à la construction des toriaux, leur sert de A l’opposé
véritables logements sociaux, qui sas de recrutement, des pratiques
manquent dramatiquement : ceux de variable d’ajus- actuelles, les
de catégorie PLA-I et PLUS, attri- tement et d’outil de financements
bués aux personnes disposant de réduction des coûts régionaux
revenus moyens ou modestes. de personnel – exac- doivent être
tement comme le réservés au
Défendre dans les régions les inté- fait n’importe quelle véritable
rêts des salariés passe d’abord par entreprise capita- logement
assurer des conditions correctes à liste avec ses CDD et social, destiné
celles et ceux qui sont employés par ses intérimaires. La aux revenus
les conseils régionaux eux-mêmes : situation est parti- moyens et
les agents des services de la Région culièrement difficile modestes.
et les personnels TOS (techniciens, pour les personnels
ouvriers et de service – personnel TOS employés à temps partiel ou
non enseignants des lycées) que pour des remplacements.
l’État a récemment « décentralisés ».
Cela implique de satisfaire les re- Nous nous engageons à mettre un
vendications portées par leurs or- terme à cette précarité et cette si-
ganisations syndicales, en termes tuation discriminatoire, en procé-
de salaires (traitement et primes, dant à l’intégration statutaire im-
ratios d’avancement à 100 %), de médiate de tous les employés non
conditions de travail et de statuts. titulaires, personnels TOS comme
agents des conseils régionaux.
De gauche comme de droite, les
exécutifs régionaux se comportent
23
4. Engager une rupture démocratique
Pour que ces différentes mesures (pas plus de deux mandats dans
puissent être appliquées, la par- la fonction, pas d’élus à vie).
ticipation et la mobilisation des Nous sommes pour la limitation
salariés et de la population sera du pouvoir et des prérogatives du
indispensable. Il faudra en effet président de région, le refus de
se confronter à la fois aux inté- la personnalisation, la propor-
rêts patronaux, à la politique du tionnelle aux régionales comme
gouvernement et aux tentatives dans toutes les élections. Pour
de blocage de l’appareil d’État re- les associations, nous proposons
présenté par le préfet. un accès public aux dossiers dès
le travail en commission. Nous
Cette mobilisation sera d’autant sommes pour que les réunions
plus nécessaire que les pouvoirs des commissions permanentes
et capacités d’ac- (qui votent notamment des sub-
Parce qu’il tion des Régions, ventions) soient publiques. Pour
faudra se qui étaient déjà li- que les élus rendent compte pu-
confronter mités, risquent de bliquement de leur action dans
à la fois au se voir encore ré- des bilans de mandature au mi-
patronat, au duits par les plans nimum annuels.
gouvernement du gouvernement :
et à l’état, la suppression de la Les cadres technocratiques d’une
participation et taxe profession- gestion institutionnelle sou-
la mobilisation nelle qui consti- vent complexe sont un obstacle
des populations tuait leur prin- à l’implication des salariés et
seront cipale ressource des couches populaires dans les
indispensables. autonome, projet choix politiques des Régions.
de réforme des col- Cette situation, s’ajoutant à l’em-
lectivités territoriales visant no- pilement des compétences entre
tamment à supprimer la « compé- les différents niveaux des collec-
tence générale » permettant aux tivités territoriales (communes,
collectivités territoriales d’inter- départements, régions), explique
venir dans d’autres domaines que pourquoi l’action quotidienne des
ceux que leur attribue la loi. conseils régionaux intéresse re-
lativement peu les populations.
Afin de mettre un terme au clien-
télisme, nous nous prononçons Dans plusieurs régions, les majo-
pour la suppression du cumul rités d’union de la gauche ont mis
des mandats des conseillers ré- en place des structures consulta-
gionaux, pour la limitation du tives, dites de « démocratie par-
nombre des mandats des élus ticipative ». Mais celles-ci sont
24
Photothèque du mouvement social/Peniguel

dépourvues de pouvoir réel et ne public développées dans le cadre


jouent en fait qu’un rôle décora- des Régions, sous le contrôle des
tif. Les propositions consistant usagers ainsi que des personnels
aujourd’hui à adjoindre au conseil concernés.
régional les avis d’une « assemblée
participative », qui serait composée Par exemple, toute décision
pour moitié de volontaires tirés au concernant l’enseignement secon-
sort et pour l’autre moitié d’élus et daire devrait être soumise à l’ap-
de responsables syndicaux et pa- probation d’un conseil participa-
tronaux nommés, se situent dans tif, constitué dans ce secteur par
le même cadre et n’apporteraient des représentants élus des parents
pas d’amélioration démocratique. d’élèves et des lycéens, ainsi que
des personnels enseignants et non
Il faut au contraire éclairer les enseignants, et qui disposerait
enjeux des décisions prises au également de pouvoirs de proposi-
niveau des Régions et développer tion. De même pour les transports,
un pouvoir de contrôle effectif où un conseil de ce type réunirait
des salariés et de la population, des représentants des usagers et
au plus près des dossiers. À cette des organisations syndicales de
fin, nous proposons : salariés, ainsi que pour les autres
domaines d’action des Régions.
4 De placer les services publics
régionaux, existants et à créer, 4 Que les grands choix, notam-
ainsi que les actions de service ment d’investissement, qu’ils
25
relèvent d’ailleurs de décisions De telles procédures démocra-
du conseil régional ou qu’ils tiques, outre qu’elles permet-
n’en dépendent pas mais affec- traient aux populations de mieux
tent la vie de la population (par s’approprier les choix des Régions
exemple, en ce moment, le pro- et de jouer dans ceux-ci un rôle
jet du « Grand Paris » sarkozyste), plus direct, seraient aussi un ou-
soient soumis au suffrage popu- til de mobilisation contre les dé-
laire, à travers des référendums cisions et les projets qui portent
pouvant être convoqués soit par atteinte à leurs droits et à leurs
le conseil régional lui-même, soit conditions d’existence.
à la demande de 5 % des électeurs
inscrits.

Photothèque Rouge/JMB
26
Des élus
anticapitalistes, pour
quoi faire ?

05
L’absence de réelle proportion-
nelle a fortement limité la pos-
sibilité d’avoir des élus anticapi-
talistes dans les régions. Ainsi,
en 1998 les listes soutenues par
la LCR ont obtenu trois élus, une
quatrième se rajoutant en cours
de mandat. Actuellement le NPA
Cela n’a jamais empêché, contrai-
rement à ceux qui nous repro-
chent de ne pas mettre les mains
dans le cambouis, de voter toutes
les délibérations allant dans le
bon sens. Ce fut en particulier
le cas en Midi-Py-
rénées où, sur la Nous avons
a deux élus, issus des élus PCF en base du rapport de gardé et
Rhône-Alpes et Picardie. forces construit par garderons
Cette expérience limitée, aux les syndicats et as- une totale
côtés de celles des dizaines de sociations, nos élus indépendance,
conseillers municipaux, permet ont été à l’initiative vis-à-vis des
néanmoins de mettre en valeur de la délibération majorités,
le rôle d’élus anticapitalistes dans instaurant la gra- dirigées par
les conseils régionaux. tuité des transports le PS, qui
sur le réseau TER poursuivent
Le point essentiel c’est d’avoir pour les chômeurs des gestions
gardé, à la différence des alliés et précaires. libérales.
du PS, une totale indépendance
vis-à-vis des majorités d’union Cela ne nous a pas
de la gauche qui ont dirigé les ré- empêchés non plus d’apporter, par
gions. Nos élus n’ont jamais été notre travail préparatoire dans
tenus d’appliquer la solidarité de les commissions, toutes les amé-
gestion, aussi bien pour le vote liorations possibles aux textes
du budget que pour les délibé- proposés.
rations auxquelles nous étions
opposés (en particulier sur l’en- Mais surtout, cette indépendance
seignement privé, les subventions nous a permis de nouer des liens de
aux entreprises, la formation confiance avec des associations et
professionnelle). des syndicats. D’abord par la totale
27
transparence sur les dossiers, sans Seule une telle orientation dans
aucune rétention d’information, et les institutions permet de rester
bien sûr par le soutien entier à leurs en cohérence avec notre projet po-
revendications, pour autant qu’il y litique : œuvrer à la construction
avait accord sur le fond. Nous avons d’une alternative anticapitaliste,
ainsi fait l’expérience d’associations qui passe essentiellement par les
qui ont très vite déchanté de leurs mobilisations de masse, et non
illusions envers le PS et ses alliés, et par la gestion, fût-elle critique,
qui ont fini par travailler fructueu- aux côtés du social-libéralisme.
sement avec nos élus.
28
Vous avez dit
« unité » ?

06
Tous contre Sarkozy ?
Chaque jour, l’envie légitime de chasser Sarkozy grandit. Pour y parve-
nir, on veut nous vendre une solution « pragmatique », celle d’une alliance
rose/orange/verte rendue possible par la dérive du PS vers la droite. C’est
précisément la méthode qui a conduit à la catastrophe en Italie. Alliée
au centriste Prodi – une sorte de Bayrou italien –, la gauche a d’abord
battu Berlusconi puis déçu les attentes populaires, ouvrant la voie à
Berlusconi II. Aujourd’hui, il ne reste plus un seul député de gauche au
Parlement italien.
Il faut à la fois battre la droite et battre les politiques de droite. Pour
cela, il faut descendre plus souvent et plus nombreux dans la rue. Il faut
aussi changer les rapports de forces à gauche, entre la gauche radicale
et la gauche qui gère le capitalisme. Plus la gauche anticapitaliste sera
forte, plus les idées qu’elle défend auront de l’influence.

Unité de la gauche antilibérale et anticapitaliste ?


Pour ces régionales, le NPA a, tant au plan national que local, engagé
des discussions unitaires pour parvenir à l’unité de toutes les forces qui
affirment ne pas avoir renoncé à un changement radical de société c’est-
à-dire avec le PCF, Lutte ouvrière, le Parti de gauche, les Alternatifs, la
Fédération, les Objecteurs de croissance...
Le fossé qui sépare le programme du PS et celui d’une gauche digne de
ce nom justifie la présentation de listes séparées de celles des socialistes
partout.
À l’inverse de son choix de 2004, le PCF a cette fois décidé de présenter
des listes « autonomes » dans 17 régions sur 22. Mais plutôt que de pous-
ser jusqu’au bout l’indépendance vis-à-vis du PS, le PCF a tourné le dos
à l’unité de la gauche radicale sur des bases claires. En effet, il a annoncé
qu’il constituerait de toute façon avec les socialistes des majorités de
gestion. Quitte à reproduire la politique qu’il mène actuellement dans 16
régions puisqu’il juge le bilan « plutôt satisfaisant ».
Contrairement à l’image qu’on veut lui coller, le NPA ne refuse ni d’avoir
des élus ni de prendre ses responsabilités pour appliquer un programme
radical s’il en a le rapport de forces. Ce qu’il refuse, c’est de cautionner
29
dans les institutions l’inverse de ce pourquoi il se bat au quotidien. Les
dirigeants du PCF – et leurs alliés du PG – ont refusé d’adopter la même
attitude et nous le regrettons.
Dans quelques régions cependant, et c’est positif, des listes unitaires
associant le NPA, le PG et parfois le PCF, constituées sur des bases plus
claires ont pu voir le jour. Des accords ont également pu se faire avec des
mouvements de l’écologie radicale.
Quant à Lutte ouvrière, cette organisation a tout simplement refusé toute
discussion.

Et au second tour des régionales ?


Le NPA entend tout faire pour que l’UMP subisse la défaite la plus cui-
sante possible. Dans chaque région, les listes que nous soutenons exa-
mineront la situation à l’issue du premier tour. Comme la loi électorale
le prévoit, les listes qui auront dépassé les 5 % peuvent fusionner avec
des listes qui ont recueilli plus de 10 %. Évidemment nous ne propose-
rons cette fusion « démocratique » qu’à des listes de gauche, donc sans le
Modem qui est un parti de droite. Cette fusion permettra à nos électrices
et électeurs de premier tour de revoter pour nous au second tour. Ils
pourront ainsi à la fois œuvrer à la défaite de la droite et envoyer dans
les conseils régionaux des élus anticapitalistes.

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