Вы находитесь на странице: 1из 2

La fête du PDS est concrètement terminée

Une fois de plus, après l’alternance de l’an 2000, ce sont les électeurs sénégalais qui auront eu le dernier mot.

Et toute la nation sénégalaise peut-être fière, d’avoir une fois de plus, montré son vrai visage. Celui d’une démocratie qui sait rappeler
à ses dirigeants politiques, pris par le vertige du pouvoir, leur propre statut : un contrat à durée déterminée, renouvelable ou pas,
suivant les résultats obtenus.

Les élections de 2009 vont rester dans l’histoire du Sénégal, car elles furent peut-être l’enjeu historique le plus important depuis
l’indépendance du pays.

Avec l’alternance, lors des présidentielles, en 2000, la mission principale d’Abdoulaye Wade s’acheva lorsqu’Abdou Diouf eut
reconnu sa défaite. Le premier vrai changement de régime1 au Sénégal, eut donc lieu, entre un pouvoir usé jusqu’à la corde et un
challenger au soir de sa vie, vainqueur éreinté.

Passé les inévitables transactions politiques, les récompenses à la clientèle, les observateurs lucides de l’époque, n’attendaient pas
autre chose d’Abdoulaye Wade, qu’une gestion à peu près correcte des affaires de l’Etat, et, le renouvellement du personnel politique
et administratif, avec des femmes et des hommes capable de servir le pays. Une rupture avec les pratiques de l’interminable fin de
règne du parti socialiste. Puis, Wade ayant obtenu cette place inespérée dans l’histoire avec ce premier mandat, les mêmes
observateurs espérèrent le voir abandonner, en vieillard sage, la compétition pour le pouvoir en 2007. C’était prêter à Maitre
Abdoulaye, un costume bien trop grand pour sa taille, car, évidemment, il n’en fut rien.

Au lieu de servir son pays, suivant l’opportunité extraordinaire que lui proposèrent les sénégalais en 2000, et, réserver sa place dans le
panthéon des grandes hommes sénégalais, eh bien non, Abdoulaye Wade va préférer jeter du sable dans son propre tiep. Préférant la
médiocrité en raison de l’allégeance, Wade va choisir d’écrire son parcours, comme un « roi nègre » halluciné, allant jusqu’à se
laisser aller à croire à un destin dynastique. L’Histoire sera sévère et le destin misérable. Quel monstrueux gâchis !

Face à ces dérives2, la confirmation du gout des sénégalais pour la démocratie, était un enjeu historique. Le rejet d’un régime
autocratique, va peut-être permettre à une opposition, renouvelée, de se préparer, dans les fiefs électoraux que les électeurs ont bien
voulu lui confier. Si toutefois elle est à la hauteur.

Car il en faudra du temps, pour présenter un programme de gouvernement digne de ce nom, si l’on considère le niveau proposé par
les ténors de « l’opposition », lors des présidentielles de 2007. Où sont discutées et formalisées les intentions, s’agissant du
développement industriel, du tourisme, de la gestion des ressources halieutiques, des mines etc. ? Quelle politique étrangère pour le
Sénégal, dans une sous région instable ? Avec quelle stratégie budgétaire mener ces actions, face au saccage des finances publiques,
laissé par l’administration Wade ? Autant de questions sans réponses élaborées, et, publiques.

Du temps, il en faudra également pour préparer des équipes. Choisir des personnels professionnellement aptes, et décidé à servir
plutôt que de se servir. Chacun se rappelle la succession des transhumants, inquiets, venus se confesser au palais, sitôt après
l’alternance. Nous verrons sans doute bientôt des fils, spirituels ou pas, tuer leur père.

Des figures, y compris respectables, de l’opposition, se doivent aussi préparer leur succession, plutôt que de risquer définitivement
leur réputation ou la dague de Brutus : la prochaine révolte ne jouera pas forcément dans les urnes, si certaines pratiques perdurent, et
c’est le Sénégal tout entier qui en paiera le prix fort.

Dans l’euphorie de la victoire, chacun devrait se rappeler soigneusement, de son propre état d’esprit, le 19 mars 2000, puis de ce qu’il
en advint.

La saison n’est pas aux hommes providentiels, les politiques n’obéissent à leur mandat que lorsqu’ils sont surveillés en permanence
par leurs électeurs et les contre-pouvoirs classiques de la démocratie. Les nouveaux élus, n’échapperons pas à cette règle.

Il faut se préparer.

Trois ans, au plus. Cela peut paraître long, mais le temps passe vite.

Amath
25/03/2008

1
On me permettra de ne pas discuter ici, l’éviction et l’emprisonnement par Senghor de Mamadou Dia, ce qui fut d’une certaine
manière, une inflexion radicale dans l‘histoire politique sénégalaise.

1
On me permettra de ne pas discuter ici, l’éviction et l’emprisonnement par Senghor de Mamadou Dia, ce qui fut d’une certaine
manière, une inflexion radicale dans l‘histoire politique sénégalaise.

Document4 - Créé le 25/03/2009 14:15:00 - Page n°1


2
« Les sept dérives d’Abdoulaye Wade, ou la descente aux enfers du Sénégal qui gagne » A. Mbaye, Paris, 2008.

Document4 - Créé le 25/03/2009 14:15:00 - Page n°2

Вам также может понравиться