Nature

Environnement 77
Depuis 1972

Comité départemental sécheresse du 9 mars 2010.

Maintien du seuil de « crise renforcée

sur la nappe de Champigny.

1. Bilan de la campagne 2009 :

Pluviométrie :

De 09/2008 à 09/2009 la pluviométrie accuse un déficit de 100mm (582mm contre

683mm en période normale). De 09/2009 à 01/2010 la pluviométrie est encore
légèrement déficitaire. Depuis 2003 c’est la cinquième année où la pluviométrie est
déficitaire (déficits variant de 50 à 150mm).

Situation des nappes au 3 mars 2010 :

Champigny Ouest (Montereau sur le Jard)

Cote au 3/3/2003 : 52 Cote au 3/3/2010 : 47,9
Le seuil de crise renforcée est fixé à la cote 47,6.

Champigny Est (Saint Martin Chenetron)

Cote au 3/3/2003 : 137 Cote au 3/3/2010 : 118
Le seuil de crise renforcée est fixé à la cote 121,6

Nappe de Beauce :
Au 28/02/2010 suivant les secteurs les niveaux se situent entre le seuil d’alerte et le
seuil de crise.

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 Analyse des données :

Dispositif de réduction des prélèvements pour l’alimentation en eau potable.

« Préleveurs » Prélèvements en Réduction Réduction Prélèvements

2005 (m3/j) crise crise renforcée de fin
(m3/j) (m3/j)
03/2009 à
début
01/2010
(m3/j)

Lyonnaise des 46 600 40 000 30 000 30 320

eaux
Véolia SEDIF 31 800 28 000 22 000 21 971
(Arvigny)
Véolia SAN 8 491 7 200 5 500 5 195
Sénart

Usages agricoles : les prélèvements agricoles représentent de 3 à 5% de

l’ensemble des prélèvements. En 2009 une expérimentation de « Gestion
collective des irrigations » a été mise en place avec des agriculteurs irrigants
volontaires : attribution de volumes pour les usages agricoles, calcul des
volumes nécessaires par culture. Les résultats sont encourageants mais il y a
(peu) des forages non déclarés et il y a eu des épisodes pluvieux significatifs
en fin de printemps 2009. Le dispositif sera reconduit, étendu et perfectionné
en 2010.

Prélèvements industriels : réduction effective des prélèvements mais il est

difficile de faire la part des choses entre une vraie réduction des usages et
l’impact des réductions d’activités liées à la crise économique.

Un exemple cependant : une blanchisserie industrielle ayant mis en place

des procédés pour réduire la consommation d’eau est passée de 24 litres
par kilo de linge à 8 litres.

2. Prévisions pour la campagne 2010 :

Sur la nappe de Champigny, le plus probable est que l’on ne dépasse pas le seuil de
crise renforcé. C’est un scénario « jamais vu ».
La nappe de Champigny, en déficit structurel, est classée en ZRE (Zone de
Répartition des Eaux).
140 000 m3/j prélevables vs 170 000 m3/j prélevés.

Plan d’action 2010:

- Eau potable : révision des autorisations de prélèvements des plus gros préleveurs,
révision du SDAEP (Schéma Départemental d’Alimentation en Eau Potable).
Remarque de la représentante du SAN Sénart : ne conteste pas la nécessité de
réduire les prélèvements mais dans la mesure où l’état oblige le SAN à livrer 1000
logements par an elle juge que cela va devenir impossible.
 - Usages industriels : recensement, diagnostic, dispositifs de réduction des
prélèvements.

- Usages agricoles : gestion collective de l’irrigation et mise en place d’un organisme

unique de gestion. Aucune dérogation ne sera accordée.
Recensement exhaustif des forages. Préparation de l’intégration au dispositif des
irrigants du Val de Marne

- Etablissements de lavage de véhicules : représentent 6% des consommations

moyennes d’eau potables. Durcissement des mesures : interdiction en crise renforcée
sauf si recyclage (dérogations possibles si engagement de recyclage dans les deux
ans). Information active sur les systèmes de recyclages, aides financières. Exemple :
dans l’Oise pour 5 pistes de lavage, 128 000€ investis, économie d’eau proche de
85%.

3. Solidarité :
Mesures relatives à Paris : au vue de l’importance de la contribution de certains
départements à l’alimentation en eau potable de Paris, dès qu’un bassin versant
dépasse le seuil d’alerte (il y en a 4 dont 2 en Seine et Marne) les mesures
correspondant au seuil de vigilance sont mises en place à Paris et une réduction des
prélèvements est réalisée.

Mesures relatives aux départements de proche couronne alimentés par la nappe de

Champigny : dès lors que le département de Seine et Marne adopte un arrêté de
constatation de situation de crise pour la nappe de Champigny, les prélèvements
provenant d’autres sources seront systématiquement privilégiés en proche couronne
pour l’alimentation en eau potable de la zone interconnectée et les prélèvements dans
la nappe seront réduits.

Pour les usages agricoles la DDEA de Seine et Marne devrait être rapidement
chargée d’assurer la gestion des eaux pour les irrigants des départements 77, 94 et
91.
 JANVIER 2010 depuis le 1er septembre 2009
cumul RR rapport normale ETP Pluie - ETP cumul hydro rapport normale cumul efficace
(mm) (%) (mm) (mm) (mm) (%) (mm)
MELUN (77) 33,8 61 8 25,8 243,6 82 99,2
PARIS-MONTSOURIS (75) 28,4 53 12,7 15,7 245 88 80,7
ROISSY (95) * 29,6 48 11,3 18,3 255,2 79 78,1
TRAPPES (78) 38,2 62 8,2 30 262,6 86 114,8
DIREN Ile de France - SHyRN-SPC

CARACTERISATION DES DEBITS

DU MOIS DE JANVIER 2010

RAPPEL DES PARAMETRES UTILISES :

VCN3 : débit moyen sur les 3 jours les plus faibles (en m3/s), représentatif du débit de base
QJ max : débit journalier maximal (en m3/s) représentatif du débit de crue
T : période de retour T (en années). Le caractère sec ou humide de ce mois par rapport à un mois normal est
signalé par la lettre S ou H : 5 ans S = débit quinquennal sec, 3 ans H = débit triennal humide(
Q moyen : débit moyen du mois (m3/s)
Hydraulicité : rapport du débit moyen du mois au débit moyen d'un mois normal
GLS : débits influencés par les grands lacs de Seine (écrêtement des crues et soutien des étiages)
STEP : débits fortement influencés par les stations d'épuration
BR : débits fortement influencés par des bassins de rétention (écrêtement des crues)
m : minima connu (pour les VCN3)
Toutes ces données sont fournies sous réserve de modifications ultérieures.

JANVIER DECEMBRE 2009

Période Q moyen du Q moyen du
STATION VCN3 VCN3
étudiée mois mois
T T T T
Hydraulicité Hydraulicité

Rivières principales
Yonne :
COURLON 1958-2009 116.00 74.00 84.70 38.80
l'Yonne - 10700 km² 2 à 3 ans S 2 ans 3 ans S 3 ans S
GLS 0.7 0.7
Seine :
ALFORTVILLE 1966-2009 227.00 180.00 141.00 71.40
la Seine - 30800 km² 3 ans S 2 ans 5 ans S 5 à 10 ans S
GLS 0.7 0.5
PARIS (Pt d'AUSTERLITZ) 1927-2009 324.00 242.00 211.00 132.00
la Seine - 43800 km² 3 ans S 2 ans 4 ans S 3 ans S
GLS 0.6
POISSY 1975-2009 445.00 322.00 348.00 231.00
la Seine - 64200 km² 4 ans S 3 ans S 4 ans S 3 ans S
GLS 0.6 0.6
Marne :
GOURNAY SUR MARNE 1974-2009 105.00 64.70 81.90 50.60
la Marne - 12600 km² 3 ans S 3 ans S 4 ans S 3 ans S
H5841020 GLS 0.6 0.6
Oise :
CREIL 1960-2009 126.00 82.60 104.00 68.50
l'Oise - 14200 km² 3 ans S 3 ans S 2 à 3 ans S 2 ans
0.7 0.7

Pour les stations indicatrices de l'étiage, l'état de D'après le débit VCN3 mensuel par rapport au seuil fixé
criticité est précisé Vigilance Alerte Crise Crise renforcée

1
 Rivières secondaires en Ile de France
Bassins de l'Yonne et du Loing :
PONT-SUR-VANNE 1963-2009 3.56 3.29 3.11 2.75
la Vanne - 866 km² 10 ans S > 20 ans S > 10 ans S > 20 ans S
0.6 0.6
CHÂLETTE 1966-2009 11.30 5.49 6.80 3.01
le Loing - 2300 km² 3 ans S 4 ans S 4 ans S 5 à 10 ans S
0.5 0.4
EPISY 1969-2009 0.49 0.35 0.34 0.25
le Lunain - 252 km² 3 ans S 4 ans S 5 ans S 10 ans S
0.5 0.5
EPISY 1949-2009 16.30 10.90 10.70 7.03
le Loing - 3900 km² 3 ans S 3 ans S 4 ans S 5 à 10 ans S
0.5 0.5
BLENNES 1978-2009 0.20 0.18 0.19 0.16
l'Orvanne - 108 km² 10 ans S 5 à 10 ans S > 20 ans S 20 ans S
0.4 0.5

Bassin de la Marne :
MONTMIRAIL 1973-2009 1.43 0.96 1.10 0.52
le Petit-Morin - 364 km² 5 à 10 ans S 5 à 10 ans S 5 ans S > 10 ans S
0.5 0.5
JOUARRE (VANRY) 1962-2009 2.71 1.41 2.63 1.18
le Petit-Morin - 605 km² 4 ans S 10 ans S 3 ans S 10 ans S
0.5 0.6
Le GUE-A-TRESMES 1970-2009 0.42 0.31 0.40 0.29
la Thérouanne - 167 km² 10 ans S 10 ans S 5 à 10 ans S 20 ans S
Vigilance 0.6 0.6
MEILLERAY 1997-2009 1.64 0.78 1.76 0.67
le Grand-Morin - 336 km² 3 ans S 4 ans S 2 à 3 ans S 20 ans S
0.5 0.6 Mini connu !
POMMEUSE 1971-2009 5.20 2.09 4.45 1.71
le Grand-Morin - 770 km² 4 ans S 10 ans S 2 à 3 ans S 50 ans S
Alerte 0.6 0.6 Mini connu !
GOUVERNES (Deuil) 1979-2009 0.08 0.05 0.07 0.03
le ru de la Gondoire - 19.6 km² 4 ans S 3 ans S 3 ans S 2 à 3 ans S
0.4 0.5

Bassin de l'Oise :
BERTINVAL (Luzarches) 1968-2009 0.18 0.12 0.21 0.11
l'Ysieux - 57.3 km² 5 à 10 ans S 10 ans S 4 ans S 50 ans S
0.7 0.8 Mini connu !
NESLES-LA-VALLEE 1969-2009 0.49 0.43 0.52 0.44
le Sausseron - 101 km² 10 ans S 10 ans S 5 ans S 4 ans S
0.7 0.8

Pour les stations indicatrices de l'étiage, l'état de D'après le débit VCN3 mensuel par rapport au seuil fixé
criticité est précisé Vigilance Alerte Crise Crise renforcée

2
Affluents rive gauche de la Seine en amont de Paris :
LA MOTHE (Guigneville) 1975-2009 2.80 2.30 2.85 2.39
l'Essonne - 875 km² 5 à 10 ans S 10 ans S 4 ans S 10 ans S
Vigilance 0.6 0.7
BALLANCOURT 1964-2009 7.06 6.01 6.57 5.14
l'Essonne - 1870 km² 5 ans S 5 à 10 ans S 5 à 10 ans S > 20 ans S
0.8 0.7
ST-EVROULT(St-Chéron) 1981-2009 0.34 0.25 0.33 0.26
l'Orge - 114 km² 3 ans S 2 à 3 ans S 2 à 3 ans S 2 ans
0.8 0.9
ST-CYR-SOUS-DOURDAN 1968-2009 0.62 0.40 0.52 0.37
la Rémarde - 147 km² 3 ans S 5 à 10 ans S 5 ans S 5 à 10 ans S
0.6 0.6
EPINAY (Le Breuil) 1983-2009 3.06 1.49 2.39 1.24
l'Orge - 632 km² 2 ans 2 à 3 ans S 2 à 3 ans S 2 à 3 ans S
1.0 0.8
VILLEBON 1968-2009 1.52 0.89 1.23 0.75
l'Yvette - 224 km² 2 à 3 ans S 2 à 3 ans H 3 ans S 2 à 3 ans S
STEP 0.8 0.8
MORSANG SUR ORGE 1968-2009 4.70 2.62 4.09 2.37
l'Orge - 922 km² 2 ans 2 à 3 ans S 2 ans 2 à 3 ans S
BR 0.8 0.9

Affluents rive droite de la Seine en amont de Paris :

JUTIGNY 1975-2009 0.99 0.92 0.97 0.88
la Voulzie - 280 km² 10 ans S 5 ans S 5 à 10 ans S 5 ans S
Vigilance 0.5 0.6
BLANDY LES TOURS 1983-2009 0.29 0.081 0.08 0.020
le ru d'Ancoeur - 181 km² 5 ans S 4 ans S 5 ans S 5 ans S
0.3 0.1
COURTOMER-PARADIS 1968-2009 1.59 0.249 0.75 0.103
l'Yerres - 429 km² 3 ans S 3 ans S 2 à 3 ans S 4 ans S
0.5 0.4
LA JONCHERE (Férolles-Attilly) 1975-2009 0.16 0.040 0.12 0.019
le Réveillon - 55.4 km² 5 à 10 ans S 10 ans S 4 ans S 10 ans S
STEP 0.3 0.3

Affluents rive gauche de la Seine en aval de Paris :

BEYNES (mairie) 1968-2009 1.20 0.72 0.96 0.64
la Mauldre - 216 km² 2 à 3 ans S 2 à 3 ans S 2 à 3 ans S 3 ans S
STEP 0.8 0.8
AULNAY sur MAULDRE 1969-2009 1.88 1.30 1.69 1.23
la Mauldre - 369 km² 5 à 10 ans S 5 à 10 ans S 5 à 10 ans S 5 à 10 ans S
STEP 0.7 0.7
MAREIL-LE-GUYON 1983-2009 0.17 0.08 0.12 0.07
la Guyonne - 34.1 km² 3 ans S 4 ans S 5 ans S 5 à 10 ans S
STEP 0.7 0.6
LES 4 PIGNONS (Thiverval-Grignon) 1988-2009 0.60 0.42 0.56 0.38
le Ru de Gally - 88.2 km² 5 à 10 ans S 5 à 10 ans S 5 à 10 ans S > 10 ans S
STEP 0.8 0.8

Pour les stations indicatrices de l'étiage, l'état de D'après le débit VCN3 mensuel par rapport au seuil fixé
criticité est précisé Vigilance Alerte Crise Crise renforcée
3
DIREN
DIREN Ile-de-France Les nappes d'eau souterraine
Délégation
Délégation de
de Bassin
Bassin Seine−Normandie
Seine−Normandie en Ile
Ile de
de France
France
en

Nappe du calcaire de Champigny

L'aquifère de l’Eocène supérieur s’étend à l’affleurement sur environ 1700 km2 couvrant la région de Brie dans l'est de la région
et le nord-est de la Beauce au sud de la région. C'est une des nappes les plus exploitée d'Ile-de-France. Le réservoir de la nappe
du Champigny est de type calcaire dominant, fissuré, avec de nombreux phénomènes karstiques. La couche imperméable de
marnes supra gypseuses et de marnes vertes qui l’isole sur les plateaux, disparaît dans les vallées et sur certains coteaux, lui
conférant ainsi, en certaines zones, une vulnérabilité naturelle. L’aquifère du Champigny se décompose dans sa partie
occidentale en trois couches : le Calcaire de Champigny stricto sensu, le Calcaire de Saint-Ouen et le Calcaire du Lutétien. Ces
niveaux aquifères sont délimités par des couches marneuses peu perméables. La nappe est libre en général, mais les calcaires
sont recouverts sur les plateaux par le manteau des "marnes vertes", soutenant une nappe perchée peu abondante, dans les
calcaires de Brie.

Les caractéristiques hydrodynamiques sont très hétérogènes dans cet aquifère multicouche. Le coefficient d'emmagasinement y
varie de 0.01 à 1 %. La perméabilité de l'ensemble est une perméabilité des fissures. La transmissivité du calcaire de
Champigny varie généralement de 10-2 à 10-3 m2/s, avec localement des amplitudes plus importantes, la transmissivité des
calcaires de Saint Ouen varie de 10-3 à 10-4 m2/s. Le sens général d’écoulement souterrain s’opère d’Est en Ouest. La nappe
est généralement libre et située en moyenne à 15 m de profondeur.

Les relations entre nappe et rivière sont caractérisées par des zones de pertes dans des vallées et des zones d'alimentation de
la rivière par la nappe généralement en aval. Ces pertes sont la cause d’une importante vulnérabilité de la nappe.

Coupe hydrogéologique de la nappe du calcaire de Champigny

Piézométrie de la nappe du calcaire de Champigny en 1974
Shéma structural et hydrogéologique de la Brie
 Captage artésien dans la vallée de l'Aubetin

Suite aux problèmes de baisse de niveau piézométrique, particulièrement dans les années sèches 1992-93, de hausses teneurs
en nitrate et d'augmentation des prélèvements un contrat de nappe a été élaboré en 1996 avec l'objectif de rendre compatibles
les besoins de l'agriculture, la qualité et les niveaux d'étiage des rivières. Depuis, ce contrat a pris forme d'une association,
AQUI'Brie, qui réunit l'état, les collectivités la Région, le Département de la Seine-et-Marne, les principaux usagers de la nappe
et des associations.

Source du Dragon :
Cette source fait partie du groupe qui a été capté dans la Voulzie près de Provins. Etat de la source pendant la période
d’observation avant captage dans les Calcaires de Champigny.
 Photo Direction des services industriels et commerciaux.

Carte des formations géologiques du tertiaire (nouvelle carte interactive).