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FEDERALE DE LAUSANNE
r m a t i q u e
s h info L – C P 121
– CH 1
015 LA
USANN E – TEL. +41
-21 693 2211 – FAX +41-21 693 2220
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AVANT-PROPOS
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TABLE DES MATIÈRES
Flatland [1]: un petit jeu d’esprit écrit déjà dépassé son rôle de simple calculatrice
en 1844 par le Docteur Edwin Abbott ; géante est devenu un outil de création de
dans ce monde, des êtres intelligents volumes :
(triangles, polygones, cercles) se meuvent ❚ pour se rapprocher du réel, comme dans
sur une surface plane; ils ne prennent cons- la synthèse de paysages ou d’humains ;
cience de la 3ème dimension que quand ❚ pour l’analyser comme dans le Visible
une sphère traversant leur espace les re- Human ou comme avec l’équipe de re-
pousse au-delà d’un cercle de plus en plus cherche d’IBM qui a reconstitué sur
grand, puis progressivement disparaît. 80 GB une pietà de Michel-Ange dont
Dans ces 150 pages de pré-science-fiction le maître avait cassé des membres afin
l’auteur avait voulu montrer la difficulté de connaître le mystère du geste de l’ar-
de percevoir une dimension nouvelle à tiste [2] et tenter de visualiser l’œuvre
notre univers quotidien et ce thème fut telle qu’elle aurait pu être ;
repris au début du siècle pour aider le pro- ❚ pour simuler des phénomènes comple-
fane à sentir ce qu’était cette 4ème dimen- xes comme la modélisation du climat ou
sion apparue dans les travaux des physi- les phénomènes aérodynamiques.
ciens. Les articles de ce journal traitent de
Notre monde réel n’est pas Flatland, tous ces aspects liant volumes et informa-
il a de la profondeur, du volume, tout tique, et abordent la problématique qui va
comme ce journal que vous tenez entre vos prendre de plus en plus d’ampleur dans
mains et que nous avons voulu particuliè- les années à venir : comment l’ordinateur
rement volumique pour que son épaisseur nous permet de créer un réél différent.
atomique fasse comme un contrepoids à Bonne lecture ! ■
toute cette informatique impondérable.
L’ordinateur, qui a depuis quelques années
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LES ENJEUX DU VISIBLE: PERSPECTIVE, PIÈGE, PASSAGE
La perspective naît de l’effort conju- espace donné : c’est un espace engendré par
gué d’artistes, d’ingénieurs, de savants, de une construction. [1] Et le sens de cette cons-
géomètres, de mathématiciens souvent réu- truction est de substituer à la conception
nis dans les mêmes personnes : Alberti, religieuse du Moyen Age une conception
Piero della Francesca, Brunelleschi (Léo- humaniste. La symbolique de Dieu fait
nard de Vinci reste le parangon légendaire), place à une symbolique humaine qui tou-
qui appartiennent aux milieux en pleine tes deux constituent leurs propres systè-
effervescence intellectuelle qu’animent les mes.
grands de l’époque, les Sforza à Milan, les
Médicis à Florence, les Montefeltre à Ainsi la construction en 3 dimensions
Urbin, les Gonzague à Mantoue, les Ur- de la perspective établit que :
bain VIII et Léon X à Rome, les Alde
❚ le tableau est constitué par l’intersection
Manuce, les Francesco Colonna à Venise.
La perspective n’est donc pas une in- du cône optique avec un plan vertical,
ce que l’on obtient empiriquement en
vention isolée ; elle est le fruit de rencon-
traçant sur une vitre le contour des ob-
tres et d’échanges qui témoignent de
l’émergence d’une vision nouvelle du jets qu’on perçoit à travers elle ;
monde. Au sens technique, il s’agit de ❚ le tableau se divise ainsi en deux par-
mettre au point un système de projection ties : en haut le ciel, en bas, la terre, l’un
sur un plan bidimensionnel des objets à et l’autre séparés par la ligne d’horizon
trois dimensions ou, pour reprendre les qui est à la hauteur de l’œil du specta-
termes mêmes d’Alberti : Le tableau est une teur ;
intersection plane de la pyramide visuelle. Un
tel dispositif établit et valide le système de ❚ les lignes horizontales des objets paral-
représentation qui fait de l’objet représenté lèles au plan d’intersection restent hori-
l’équivalent de l’objet perçu, ou plutôt zontales ; de même les verticales restent
l’équivalent de l’objet conçu. Ainsi que le verticales. En revanche les lignes qui ne
souligne Erwin Panofsky dans son ouvrage sont pas parallèles au plan d’intersection
intitulé à dessein La Perspective comme se dirigent vers un même point appelé
forme symbolique: L’espace homogène (ce- point de fuite ; d’où leur nom de lignes
lui de la perspective) n’est donc jamais un fuyantes ;
❚ plus la distance des objets augmente, formations prennent tout leur sens dans
plus ils paraissent petits et indistincts, l’espace cubiste.
et inversement ; leur dimension est ré- A la différence du Moyen Age et des
glée par l’échelle fuyante comme leur civilisations orales qui ont précédé, la pers-
degré de netteté est réglé par l’échelle pective inventée à la Renaissance inaugure
aérienne. avec l’avènement de la troisième dimen-
sion le règne de l’œil et, partant, la pri-
Dès qu’on quitte les idées toutes fai- mauté du visuel. Elle se prolonge pendant
tes, on se rend compte à quel point l’es- quelque quatre siècles, avec de nombreux
pace, en art, mais aussi bien dans notre avatars dont témoignent les expressions
existence quotidienne que dans nos con- artistiques tels que le baroque, le rococo,
ceptions intellectuelles, est chose arbitraire. le romantisme, le néo–clacissisme etc.
Arbitraire ne signifie nullement sans rai- Néanmoins, quels que soient les change-
son, mais qu’il est construit à partir de con- ments, la structure perspective en trois di-
ventions. De même convention ne signifie mensions se maintient. Le dispositif a beau
nullement fantaisiste ou gratuit, mais ce multiplier les transformations, anamor-
qui résulte d’un accord entre plusieurs per- phoses et trompe-l’œil, il reste inféodé à
sonnes, un groupe ou une société tout en- l’ordre du visible que les hommes de la
tière. Tout système implique donc l’adop- Renaissance ont institué au seuil des temps
tion d’un ensemble de règles dont le modernes.
fonctionnement établit la correspondance
entre le système et l’image ou l’idée de la
réalité qu’il construit. En ce sens, on peut PASSION OU IMPATIENCE ?
dire que les formes ont droit à ce terme
dans la mesure où elles sont compatibles Me trompé-je en risquant l’hypothèse
avec le type d’espace choisi alors qu’elles qu’au 19e siècle le prestige de la perspec-
apparaissent comme autant de déforma- tive tend à s’essouffler et que, les inven-
tions dans un espace qui leur est étranger. tions techniques aidant, une certaine im-
Qu’on se rappelle les cris qu’ont soulevés patience naît à son égard ? Me trompé-je
les portraits de Picasso, atteintes sacrilèges en conjecturant que la machine 3D va s’hy-
à la tradition du portrait, alors que ses dé- brider avec un engin qui, fruit de l’opti-
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LES ENJEUX DU VISIBLE: PERSPECTIVE, PIÈGE, PASSAGE
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LES ENJEUX DU VISIBLE: PERSPECTIVE, PIÈGE, PASSAGE
quer dans l’aveu : Verweile doch, du bist so velle par-delà même nos performances
schön, qui signerait notre techno-damna- démiurgiques, simulation, modélisation,
tion. Même clones de Faust, nous ne cé- réalité virtuelle, intelligence et vie
derons pas à la tentation. Une mutation artificielles comprises ?
décisive se prépare. Plus qu’un changement
de paradigme, c’est d’un changement d’or-
dre de réalité qu’il s’agit. LEIBNIZ VS. DESCARTES:
L’AVÈNEMENT DES INTERPLIS
Détail du manuscrit
de Gottfried Wilhelm
Leibniz daté du
15 mars 1679 –
Niedersächsischen
Landesbibliothek
Hannover
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LES ENJEUX DU VISIBLE: PERSPECTIVE, PIÈGE, PASSAGE
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EN ATTENDANT LE BERNIN
Georges Abou-Jaoudé, EPFL-DA-IRE, Chaire d’’informatique,
e-mail : Georges Abou-Jaoude@epfl.ch
qui porte bien son nom, The Realist. Les Si vous êtes déçus, croyant que la techni-
prospectus de Brewster ou de Kodak ven- que n’est pas assez avancée pour faire illu-
daient déjà la stéréo comme réalité vir- sion, je vous invite à faire un petit voyage
tuelle ; est-ce si différent des premiers des- à Rome pour toucher du regard le rapt de
sins de l’homme pour apprivoiser et s’ap- Proserpine du Bernin. Là, ce ne sont ni les
proprier le monde ? contraintes techniques, ni le matériau qui
Notre siècle ajoute l’interactivité à la entravent la sensation de chaleur dans le
stéréoscopie. Plusieurs modèles de capteurs marbre et ces traces légères de la main que
vont suivre vos Le Bernin im-
mouvements à la prime dans la dou-
trace, repérer l’en- ceur des chairs,
droit où vous re- sensuelles au sens
gardez afin de cal- propre du terme.
culer une image Reprenons
pour chaque œil notre modèle nu-
en temps réel, ce mérique du che-
temps de l’illusion val, dont nous al-
de l’instantané. lons modifier les
Une autre façon données pour en
de recoudre avec faire une sculpture
nos sens grâce à et non une image
nos connaissances picturale qui rap-
organoleptiques, à pelle une photo-
l’électronique et à graphie d’une
l’algorithmique. sculpture. La sur-
Pour parfaire l’il- face deviendra le
lusion, je vous in- le rapt de Proserpine – Le Bernin volume qu’elle dé-
vite à regarder limite pour en-
aussi un hologramme dans un laboratoire suite produire les strates nécessaires à une
d’optique tout en lisant l’hologramme de machine organe, un robot de découpe au
Baudrillard dans Simulacre et Simulation. laser et de laminage. Strate après strate,
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EN ATTENDANT LE BERNIN
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VISION ET MESURES STÉRÉOSCOPIQUES
fig. 1: position des yeux des herbivores (latérale avec champ de vision de 360°) et des carnivores
(sur le front, avec écartement pour permettre la vision stéréoscopique)
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VISION ET MESURES STÉRÉOSCOPIQUES
que l’image gauche ne soit vue que de l’œil ou auxiliaire optique afin de focaliser la
gauche et l’image droite que de l’œil droit. vision vers l’infini et déplacement laté-
Comme les deux figures sont espacées ral des images (stéréoscope).
d’une distance correspondant à la base des D’autre part, il convient de respecter
yeux, il est important de les observer avec les conditions suivantes :
les axes oculaires parallèles (!) et évidem- ❚ Une éventuelle différence d’échelle en-
ment d’une distance assez courte, environ tre les deux images ne devrait pas dépas-
25 cm. Du point de vue physiologique, la ser 10%.
convergence des axes oculaires est cepen- ❚ La parallaxe dans la direction de la base
dant rigoureusement liée à la distance de des yeux (différence géométrique des
focalisation et contrer ce réflexe exige un images) ne devrait pas être trop élevée.
certain effort. Le moyen le plus simple de
voir cette figure en relief est de séparer les
deux images en mettant la main entre les
deux yeux et de décontracter les yeux afin
d’arriver à un parallélisme des axes oculai-
res (cf. fig. 2).
On peut ainsi définir quelques condi-
tions pour la vision stéréoscopique artifi-
cielle :
❚ Séparation des images homologues afin
que chaque œil ne puisse observer
qu’une des deux images (par séparation
physique des images, par des couleurs
selon le principe de l’anaglyphe ou par
polarisation)
❚ Arrangement des images afin que la dis-
tance de focalisation et la convergence fig. 2: précaution pour séparer les champs de
des yeux correspondent : superposition vue avec la main, afin de faciliter la vision
des images selon le principe de l’anagly- stéréoscopique de l’octaèdre ci-dessous
phe ou selon le principe de polarisation (cf. fig. 3)
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VISION ET MESURES STÉRÉOSCOPIQUES
Pour des objets étendus, on devrait res- de couleurs ou leur apparence; il est pos-
pecter un rapport base/distance de 1/5 sible de fusionner deux images teintées
à 1/20. Il s’agit là de la relation entre la l’une en rouge et l’autre en vert (anagly-
base des prises de vue (distance entre les phe), mais il n’est pas possible de fusion-
deux positions de la caméra) et la dis- ner un négatif et un positif. De la même
tance des caméras à l’objet. manière, il est difficile de fusionner une
❚ Les parallaxes perpendiculaires à la base image d’hiver avec une image d’été.
des yeux devraient être faibles, l’œil to- Le stéréoscope représente le dispositif
lérant difficilement de telles déviations optimal pour l’observation d’images pho-
(effet de strabisme). tographiques (cf. fig. 4). Au moyen de deux
❚ Les deux images devraient être sembla- systèmes optiques, on regarde les deux ima-
bles en ce qui concerne la reproduction ges en veillant que les yeux soient focalisés
fig. 3: dessins d’un octaèdre en perspective montrant deux vues différentes permettant une
observation stéréoscopique
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VISION ET MESURES STÉRÉOSCOPIQUES
à l’infini. La base des yeux peut être agran- d’un agrandissement de 3 fois. Il est en-
die par des prismes ou des miroirs afin de tendu que des images peuvent aussi être
permettre aussi l’observation d’images de affichées sur un moniteur stéréo ; cepen-
grand format. De bonnes images transpa- dant, il faut dans ce cas-là compter avec
rentes supportent un agrandissement op- une certaine réduction de qualité et il faut
tique jusqu’à 20 fois. D’autre part, un bon surtout veiller à une large séparation opti-
stéréoscope offre un champ de vision par que des deux images homologues.
exemple jusqu’à 7 cm et même plus lors
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VISION ET MESURES STÉRÉOSCOPIQUES
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VISION ET MESURES STÉRÉOSCOPIQUES
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VISION ET MESURES STÉRÉOSCOPIQUES
fig. 7: principe de la
séparation des images avec
les Liquid crystal eye
shutters, un système actif
synchronisant les lunettes
par un faisceau lumineux
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VISION ET MESURES STÉRÉOSCOPIQUES
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MAQUETTE, PANORAMA ET RENDERING
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MAQUETTE, PANORAMA ET RENDERING
appelle l’écriture des solides, est précisé- ture d’une maquette en font un outil de
ment leur représentation, leur projection communication et de séduction, de pro-
orthogonale sur un plan, elle ne se conçoit pagande et de vulgarisation ; sa nature vo-
qu’ainsi. lumique permet l’étude d’aspects du pro-
L’écriture est codifiée, régie par une jet que les plans ne montrent pas. Michel-
grammaire et s’appuyant sur un vocabu- Ange expose au pape son projet de Saint-
laire reconnu de tous. La géométrie, la Pierre sous forme de maquette ; Masséna,
matérialité, la spatialité du projet d’archi- craignant de devoir livrer bataille en pleine
tecture sont représentées au moyen de co- montagne pour empêcher la jonction de
des graphiques soigneusement contrôlés et l’ennemi, confectionne, afin de s’y prépa-
diffusés par les écoles, les traités, la prati- rer, un plan-relief du massif du Susten.
que professionnelle. Le concept précède Alberti a défini ce double aspect de la ma-
son expression, on le tient avant de passer quette. Le bâtiment est défini par la linea-
à l’acte. Le dessin est l’expression du des- menta, qui est quelque chose comme la
sein. définition, au sens premier de délimitation
C’est à ce titre que la 3D représente géométrique de l’espace occupé par la ma-
une révolution, un chambardement véri- tière, la définition stéréométrique de
table des conventions en matière de repré- l’édifice [1]. Elle permet d’appréhender
sentation. Entendons-nous : la moindre l’objet dans sa plastique totale, et surtout,
qualité de l’architecte n’est pas de voir dans elle constitue un outil de projet et non une
l’espace ; tout est tridimensionnel, et si la fin en soi, comme l’aurait été une sorte de
représentation du projet ne l’est pas, le but modèle réduit du chantier. L’exhortation
ultime de son travail, le chantier, l’est à d’Alberti, de ne pas céder à la tentation
nouveau. d’une maquette trop détaillée, trop belle,
La représentation volumique d’objets dont la raison d’être n’est que de séduire,
architecturaux ne date bien sûr pas de l’ère illustre à l’envi une préoccupation qui est
informatique. Le modèle réduit, la ma- évidemment la nôtre aujourd’hui.
quette, existent depuis la nuit des temps Si la maquette de Saint-Pierre était
comme objets symboliques, et leur usage accessible à l’intérieur, elle ne parvenait
reçut les bases théoriques à la Renaissance. cependant pas à tromper l’observateur et
La haute intelligibilité, la simplicité de lec- faire croire qu’il pût se trouver dans la vraie
Roger de Piles. Illustration du principe de clair-obscur sur des cercles plats. Tiré de: Cours de
peinture par principes, 1708
église. Mais le principe d’immersion dans sur le point de mourir, à l’exemple du sau-
un espace suggéré n’a pas tardé à se déve- vetage in extremis du panorama des
lopper. Le XIXe siècle notamment a connu Bourbakis de Lucerne) trouve son prolon-
l’essor d’un type architectural populaire, gement dans le développement de la vi-
de masse, le panorama [2]. Une iconogra- sion stéréoscopique, panoramique et inte-
phie touristique, historique, naturaliste et ractive d’aujourd’hui.
patriotique permettait de visiter des lieux Le produit 3D pour architecte prévoit
inaccessibles ou de revivre des événements évidemment la finalité du travail de celui-
passés. Ce principe illusionniste (qui fut ci. Quelle que soit la philosophie du logi-
ciel, le résultat sera bi-dimensionnel. Que sion. Trente ans après avoir été démasquée,
l’on raisonne en volumes, solides, primiti- la pratique Beaux-Arts du rendu –pour le
ves formées de boîtes ou de groupements moins suspecte, refus d’une représentation
de surfaces, les éléments doivent être qua- objective de l’objet, tromperie par la sé-
lifiés, posséder une matérialité, leurs rap- duction – cette logique du beau dessin
ports respectifs doivent être définis : ils at- nous revient (les deux événements sont
tendent d’être coupés et projetés. C’est une contemporains) par l’obsession photoréa-
logique d’aspic, une logique de Visible liste de l’image de synthèse. En 1968, Ar-
Human Project. L’objet est. Il préexiste à thur Appel avait déjà formulé l’essentiel de
sa représentation, et le problème de celle- ce qui est nécessaire pour définir le
ci reste entier. rendering d’un solide, et l’ouvrage n’a pas
L’infographie 3D raisonne toujours quitté le métier depuis.
dans les trois catégories de l’antique Vi- La course au réel et à l’hallucination
truve. La scaenographia d’une cuisine réaliste est sans issue car, quand l’objet est
IKEA, réalisée à l’écran en temps réel sur la exactement semblable à un autre, il ne l’est
base de votre croquis et de votre budget, pas exactement, il l’est un peu plus. (…) Ce
prétend – et là est la naïveté de notre épo- qui est exact est déjà trop exact, seul est exact
que – à l’objectivité. Dès qu’elle fut décou- ce qui s’approche de la vérité sans y préten-
verte et théorisée par un Brunelleschi, la dre [3]. L’image de synthèse qui tend vers
loi de la perspective ne fut plus bonne qu’à le réalisme – le photoréalisme – est con-
être enfreinte, nuancée. On dut d’emblée damnée à être hyperréaliste.
reconnaître que la perspective constitue Ce n’est pas une fatalité : on a dit que
toujours une réduction de la réalité. Dès Manet ne savait pas peindre un centimètre
la découverte de la photographie, le débat de peau (…) on oubliait seulement qu’avant
autour de son statut d’art témoigne aussi de vouloir (…) peindre la chair, il voulait
de la relativité de cette notion objectivité, peindre des tableaux [4].■
de l’innocence du doigt qui a actionné l’ob-
turateur.
Le concept même de rendering engage
l’artiste qui restitue, reproduit, représente :
le rendu est avant tout celui d’une impres-
(Dumont’s dual CRT system de Logie yeux duquel on a collé des prismes, man-
Baird). A la même époque apparaissent des que sa proie pour une distance correspon-
systèmes d’affichage d’images côte à dant exactement à la distance théorique
côte devant être observées au travers de sté- calculée.
réoscopes binoculaires. Leur inventeur, L’acuité visuelle de l’être humain s’est
James Butterfield, fut également le premier dégénérée génétiquement et il est fréquent
à utiliser des verres polarisés pour obser- de constater la perte de la perception sté-
ver des anaglyphes créés en plaçant des po- réo. La grande majorité possède une bonne
lariseurs dichroïques sur la face du CRT perception, mais des tests mettent en évi-
(cathode ray tube). Cette technique, en dence de grandes disparités. La vision sté-
premier lieu appliquée grâce à la combi- réoscopique, phénomène psychique, peut
naison de deux écrans, évolua vers l’utili- être exercée. On constate alors de rapides
sation d’un seul écran en combinaison avec progrès sous la forme d’une fusion plus
des images stéréoscopiques imbriquées rapide et d’un plus grand confort de vi-
(interdigitated). sion.
Finalement, Shmakov développa les Il apparaît qu’environ 12% des indi-
bases théoriques des techniques Field vidus sont incapables de percevoir un
sequential. Pour des raisons techniques modèle stéréo [1]. Il s’agit d’un manque
(écrans plats en particulier), le premier de coordination dans le travail des yeux,
produit de ce type n’apparut qu’au début c’est-à-dire une vision binoculaire dé-
des années 80. faillante (strabisme, amblyopie…). Au
contraire, 10% des êtres humains présen-
tent des facultés exceptionnelles pour la
LA VISION STÉRÉOSCOPIQUE vision stéréo. Ces facultés, fusion rapide,
prolongée et confortable d’images, leur
GENÈSE permettent de percevoir des scènes qui res-
La vision stéréoscopique s’est dévelop- teraient très inconfortables, voire impos-
pée chez les invertébrés, il y a plusieurs sibles, pour un individu moyen. Des phé-
centaines de millions d’années, pour des nomènes de variation dus à l’âge doivent
raisons de survie. Des démonstrations ré- encore être pris en considération.
centes ont montré qu’un insecte, sur les
PERCEPTION MONOCULAIRE DE LA
PROFONDEUR
La perception de la profondeur est
avant tout le fait de notre anatomie. Mais
fig. 1: principe de la vision stéréoscopique il serait faux de ne considérer que ce seul
élément. Un seul œil reçoit différents sti-
Lorsque nous regardons un objet de- muli qui lui permettent d’interpréter la
vant nous, nous le voyons naturellement profondeur d’une scène. Une personne ne
en volume car les pupilles de nos yeux (es- bénéficiant pas de la vision stéréoscopique
pacées en moyenne de 64 mm) perçoivent développe des processus cognitifs d’inter-
deux points de vue à peine différents de prétation de ces différents stimuli. Cette
l’objet. Le cerveau combine ces deux ima- interprétation lui permet d’évoluer tant
ges en une seule. Le même point, repéré bien que mal dans l’univers 3D nous en-
sur l’image de gauche, subit un léger dé- tourant. Les éléments de la perception
placement sur l’image de droite. Cette dis- monoculaire sont :
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MON ORDINATEUR VOIT DOUBLE
interposition
Un objet en cachant partiellement un
autre est automatiquement interprété
comme étant devant ;
Une ombre permet de donner un vo-
lume à l’objet et les surfaces claires sem-
blent plus proches que les foncées ;
taille relative
parallaxe du mouvement
Dans une voiture en mouvement, les po-
teaux téléphoniques se déplacent plus ra-
pidement que les collines éloignées ;
Les objets apparaissent plus grands lors-
qu’il sont près et la mémoire permet de perspective
juger de la distance vers des objets fami-
liers ;
gradient de texture
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MON ORDINATEUR VOIT DOUBLE
la perspective est la relation entre le pre- mesurée sur le couple d’images, se trans-
mier plan et l’arrière plan ; forme sur la rétine en une disparité qui
produit le sentiment de profondeur. La
depth cuing parallaxe peut également être exprimée
sous forme angulaire en tenant compte de
la distance à l’observateur. L’appareil opti-
que permettant de visualiser un couple
d’images stéréophotographiques se nomme
stéréoscope.
TRANSPOSITION NUMÉRIQUE
Le principe énoncé ci-dessus ne peut
Réduction de l’intensité d’un objet en se reproduire sur le moniteur d’un ordi-
fonction de la distance à l’observateur. nateur que par l’émission simultanée de
deux images, l’une à destination de l’œil
Des images présentant de nombreux gauche et l’autre de l’œil droit. De manière
éléments de perception monoculaire de la générale, en émettant en alternance les
profondeur, seront d’autant plus faciles à deux images (pour autant que le balayage
interpréter en vision stéréoscopique. soit suffisamment élevé: >60Hz), il est pos-
sible de tromper notre cerveau en profitant
de notre aptitude visuelle relativement li-
VISUALISATION DES IMAGES mitée. Pour être capable de recevoir cor-
STÉRÉOSCOPIQUES rectement cette information sur la paral-
laxe, l’observateur doit encore être muni
LA MÉTHODE ANALOGIQUE d’un obturateur (shutter), synchronisé de
Reproduire la perception de la pro- manière à cacher l’image non désirée et/
fondeur est possible en forçant l’œil gau- ou au contraire permettre la visualisation
che à regarder une image et l’œil droit une de la bonne image par le bon œil.
autre, tout en prenant garde que ces deux Visualiser un couple d’images
images montrent des parallaxes sur les stéréoscopiques est également possible en
points de l’image. La parallaxe, distance projetant l’information de parallaxe non
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MON ORDINATEUR VOIT DOUBLE
plus sur un seul écran, mais sur deux. Ce Il faut que le balayage vidéo soit relative-
principe est appliqué pour les casques de ment élevé (>100 Hz) pour reproduire de
réalité virtuelle (HMD, Head Mounted bonnes conditions d’observation.
Display). Ce périphérique se compose de L’observateur doit être muni de lunet-
deux petits moniteurs LCD montés en face tes pour interpréter correctement le signal
des yeux. Chaque œil reçoit l’information émis par l’écran. On distingue deux tech-
nécessaire à la fusion des deux images, ce niques différentes, le mode actif et le mode
qui permet l’interprétation de la profondeur. passif. En mode actif, les lunettes se com-
posent d’un obturateur à cristaux liquides
LES TYPES DE FORMATS [2, 3] commandé par un signal infrarouge de
Par définition, un format electro-sté- synchronisation avec l’affichage alterné du
réoscopique est la méthode utilisée pour moniteur. Dans le cas du système passif,
définir l’appartenance des pixels à l’image on applique à la surface du moniteur un
de gauche ou droite, pour que le couple modulateur à cristaux liquides (obturateur
stéréo affiché à l’écran apparaisse aux yeux segmenté de Byatt). Il suffit à l’observa-
de l’observateur selon le principe du sté- teur de se munir de lunettes à verres pola-
réoscope binoculaire. risants (directions de polarisation différen-
On dénombre un certain nombre de so- tes de 90°) pour recevoir correctement l’in-
lutions différentes, mais seules les plus cou- formation.
rantes sont décrites ici. Il n’est pas fait cas
de systèmes tels que les anaglyphes ou l’uti-
lisation de stéréoscopes à miroirs.
Field sequential
Cet affichage encode l’image de droite
puis celle de gauche en alternance dans les
champs successifs de l’affichage vidéo. Ce
multiplexage temporel a pour avantage de
ne demander que très peu de modification
du matériel ; ce dernier argument est à la
base du succès commercial de ce format. système passif (Z-Screen de StereoGraphics Corp.)
On retrouve sur de nombreuses sta- niteur pour entrelacer les deux images sur
tions de travail graphiques (SGI, Sun, les lignes paires et impaires. Cette méthode
DEC, IBM et HP) une prise jack permet- permet d’utiliser des périphériques d’affi-
tant de connecter l’émetteur contrôlant le chage traditionnels tels que téléviseur ou
signal vidéo et produisant le signal IR. écran d’ordinateur. D’autre part, l’équipe-
ment de multiplexage est simple et bon
marché.
Above-and-Below
FI - 37
MON ORDINATEUR VOIT DOUBLE
sant un moniteur travaillant avec une fré- gnes n’est alors plus un problème. Sur une
quence de 120 Hz, les deux images juxta- vidéo, le rafraîchissement n’étant que de
posées spatialement deviennent alors jux- 30 Hz, il est nécessaire de diffuser les ima-
taposées temporellement. En portant les ges deux fois plus rapidement qu’elles n’ont
lunettes obturatrices adéquates, l’observa- été saisies.
teur reçoit à chaque seconde 60 champs
d’une image et 60 champs de l’autre.
Quand un œil voit une image, l’autre n’en
voit pas et vice versa.
Cette méthode est encore appliquée
pour les ordinateurs (PC), mais a disparu
pour la vidéo. La vision est confortable
pour peu que les images soient de résolu-
tion suffisante (au minimum 300 à 350
lignes par champ). Dans le cas de la vidéo,
le nombre de ligne est insuffisant (480 di-
visé par 2).
Pour les PC (et les cartes graphiques White-Line-Code WLC
travaillant à des taux de rafraîchissement Ce format offre une solution bon
de l’ordre de 60 Hz), il est nécessaire d’uti- marché pour les PC. Il permet de se sous-
liser un émetteur (synch doubling emitter) traire au taux de rafraîchissement pour jux-
dont le but est de créer un signal vidéo taposer temporellement les images. Une
propre en ajoutant les pulsations de syn- ligne blanche est affichée au bas de cha-
chronisation manquantes (vertical cun des champs, l’interprétation par les
blanking). lunettes de cette ligne permet de savoir si
ce champ est destiné à l’œil gauche ou
Side-by-Side droit.
Ce format résout le problème décrit Cette méthode, par sa simplicité et son
précédemment appliqué à la vidéo. En af- prix, est particulièrement adaptée pour le
fichant les images non plus l’une sous développement de jeux.
l’autre mais côte à côte, le nombre de li-
FI - 38
MON ORDINATEUR VOIT DOUBLE
LES PROBLÈMES
Différents problèmes connus peuvent
être une source d’entrave à une bonne vi-
sion stéréoscopique en application avec les
formats décrits ci-dessus.
Flicker
Le flicker, ou scintillation, est le pro-
WLC blème le plus contraignant pour une ob-
servation agréable en vision stéréoscopique.
LES LUNETTES (SHUTTERS) Les images reçues donnent l’impression de
L’observateur est contraint de porter scintiller ou de trembloter.
des lunettes dont la fonction est de sépa- Ce problème, qui peut varier en fonc-
rer les signaux reçus de l’écran vers chacun tion principalement de la brillance et de la
des yeux. taille de l’écran, est fréquemment rencon-
En mode actif, les lunettes reçoivent tré sur des systèmes ayant une fréquence
leurs ordres d’ouverture et d’obturation par de balayage faible (60 Hz).
un signal infrarouge qui doit être émis à Il faut distinguer deux types de scin-
proximité de l’écran. Cet équipement est tillation, due soit à l’illumination ambiante
moins agréable à porter que les lunettes (room flicker) soit à l’affichage proprement
FI - 39
MON ORDINATEUR VOIT DOUBLE
dit (image flicker). On peut atténuer les L’image de droite est censée disparaître
effet de la première en réduisant l’illumi- pour permettre l’affichage du champ sui-
nation du local. Pour la deuxième, il faut vant. Dans les faits, elle ne s’estompe pas
intervenir au niveau des réglages de l’affi- complètement et persiste, c’est particuliè-
chage vidéo en contrôlant les fonctions de rement vrai dans le cas du phosphore vert.
brillance et de contraste de l’écran. Son Cette rémanence provoque en mode sté-
élimination complète est réalisable en uti- réo un effet de ghosting. Il peut être mis en
lisant des fréquences supérieures (120 Hz). évidence en utilisant des images avec de
très grandes valeurs de parallaxes ou alors
Illumination asymétrique très contrastées.
Des différences dans l’illumination des
images stéréo transmises à l’observateur Absorption du signal
augmentent l’effet de flicker. Ce phénomène ne gêne pas le confort
Même faibles (de 3 à 6 dB), ces diffé- de vision, mais altère les possibilités de
rences peuvent déjà entraîner une augmen- mesures. La densité lumineuse de l’image
tation. Une différence de l’ordre de 3% émise par l’écran n’est pas complètement
dans l’illumination des images transmises transmise à l’œil. L’obturateur à cristaux
à gauche et à droite est déjà trop impor- liquides, comme tout élément placé entre
tante pour garantir une vision confortable l’émission et la réception, absorbe une par-
[1]. tie du signal.
C’est particulièrement ennuyeux pour
Crosstalk (Ghosting) le photogrammètre qui est amené à effec-
Dans le cas de l’affichage stéréo, on tuer des mesures en mode stéréo.
retrouve le phénomène du Crosstalk (in-
terférence entre deux signaux). Ce phéno-
mène pourrait se retrouver soit au niveau PERSPECTIVE ET CONCLUSION
de l’obturation (les lunettes) soit à l’écran.
Les techniques de fabrication des lunettes Le format le plus utilisé est le mode
excluent cependant une obturation impar- Field sequential. Par définition, ce standard
faite. En pratique, cet effet est dû à la per- nécessite l’utilisation d’un périphérique de
sistance du scintillement du phosphore. sélection des images (lunettes). Il conser-
fig. 1: spécification à l’aide d’une applet Java 1.1 du plan de coupe dans l’image tomographique
3D miniaturisée
FI - 43
SERVEUR WEB D’IMAGES PARALLÈLES POUR LE PROJET VISIBLE HUMAN
Assemblage des
différents morceaux
de coupe et projection
Spécification du plan Extraction d'une Les différents dans la grille de
de coupe coupe du volume 3D morceaux de coupe visualisation
fig. 2: extraction des morceaux de coupe d’un volume 3D divisé en extents
programme de la fig. 5 décrit l’application figurations. Chaque accès à une coupe est
parallèle à un niveau d’abstraction élevé décomposé en 437 requêtes d’accès de
selon le formalisme CAP (Computer- sous-volumes (total : 22 Moctets de don-
Aided Parallelization). Ce programme est nées pour les sous-volumes intersectés). Le
précompilé en code C++ qui est ensuite goulet d’étranglement est toujours le dé-
compilé pour s’exécuter sur les serveurs PC bit effectif d’entrée/sortie sur le disque
et sur le PC d’interface. (pour des blocs de 51KB: ~1.88 Moctets/s).
La performance du serveur a été tes- Avec 4.8 images de coupes /seconde, le PC
tée en distribuant le volume des données agissant comme serveur Web peut recevoir
du Visible Human (jeu de données pour à travers le Fast Ethernet 4.8 x 437 mor-
l’homme : 13Goctets) sur 1 à 5 PC Bi- ceaux de coupes, chacun de taille 3.8 Koc-
Pentium Pro et sur 1 à 12 disques par PC tets, ce qui donne 7.8 Moctets de données
(maximum 60 disques). La figure 6 mon- en provenance des 5 PC serveurs d’image.
tre le nombre de coupes couleurs 512x512 Pour engendrer un débit de coupes cor-
extraites par seconde pour différentes con- respondant à 7.8 Moctets/s, 60 disques
Client: Applet SCSI-2
Java 1.1 Serveur Web: Serveurs PC
Microsoft IIS 4.0
Requête
d’extraction
d’une coupe Requêtes de
lecture d’extents
SCSI-2
Image de la coupe Internet
finale (JPEG) Intranet
Morceaux de Fast
coupe extraits Ethernet
et projetés
fig. 3: envoi des requêtes de lecture d’extents et réception des morceaux de coupe
FI - 45
SERVEUR WEB D’IMAGES PARALLÈLES POUR LE PROJET VISIBLE HUMAN
t u te
te n mp ]
E x ve r [] Co r ve r[ morceau
e nt Ser Se e nt
Cli requête de de coupe Cli
lecture d'un extent extraction du morceau de extrait et
lecture de volumique coupe de l'extent & projeté
extent
l'extent du projection dans la grille de
paramètres disque
extraite
de la coupe
extraite
t u te
te n mp ]
E x ve r [ ] Co r ve r[ morceau
requête de S er Se de coupe
lecture d'un extent extrait et
lecture de extraction du morceau de
extent volumique projeté
l'extent du coupe de l'extent &
disque projection dans la grille de
visualisation
FI - 46
SERVEUR WEB D’IMAGES PARALLÈLES POUR LE PROJET VISIBLE HUMAN
sont lus à un débit de 105.6 Moctets/s lèle, en enchaînant les structures de con-
(4.8 x 22Moctets). trôle les unes après les autres ou en utili-
Les performances sont proches de cel- sant des structures de contrôle parallèles
les offertes par le matériel, le système d’ex- imbriquées.
ploitation (Windows NT) et les protoco- Pour interfacer l’architecture parallèle
les réseau (TCP/IP). du serveur avec le serveur WEB nous avons
L’outil d’aide à la parallélisation CAP utilisé le protocole ISAPI de Microsoft.
simplifie la création des applications pa- Une applet Java tourne sur les clients Web
rallèles à mémoire distribuée. Les program- et permet aux utilisateurs de spécifier la
meurs créent séparément les parties sé- position et l’orientation de la coupe et donc
quentielles du programme et expriment le d’engendrer les requêtes d’accès. Les répon-
comportement parallèle du programme à ses du serveur Web sont compressées (stan-
l’aide de CAP. La partie parallèle du pro- dard JPEG) et renvoyées aux clients Web
gramme peut être facilement modifiée en pour l’affichage. L’interface Web est opé-
changeant la séquence des opérations à l’in- rationnelle à l’adresse :
térieur d’une structure de contrôle paral- http://visiblehuman.epfl.ch/ ■
5
4.5
1 PC serveur
4 2 PC serveurs
coupes extraites/seconde
3.5 3 PC serveurs
4 PC serveurs
3 5 PC serveurs
2.5
2
1.5
1
0.5
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Nombre de disques par PC serveur
FI - 47
HUMAINS VIRTUELS SUR LE WEB
Christian Babski, EPFL-DI, e-mail: Christian.Babski@epfl.ch
& Ronan Boulic, EPFL-DI, e-mail:Ronan.Boulic@epfl.ch
FI - 48
HUMAINS VIRTUELS SUR LE WEB
représenter des humains virtuels avec cuisse, mollet, etc.) ou être formée d’une
VRML. La première version fut partielle- seule et même partie qui sera déformée
ment basée sur un modèle d’humain syn- dynamiquement en temps réel confor-
thétique mis au point à l’EPFL au labora- mément à la position du squelette sous-
toire d’infographie (LIG) dirigé par Da- jacent.
niel Thalmann [http://ligwww.epfl.ch/] et
sur un autre modèle développé au Etats DÉFINITION DE LA HIÉRARCHIE
Unis par Norman Badler. Une nouvelle C’est sur cette partie très importante
version est en passe de voir le jour, résultat que porte le travail de standardisation de
de discussions faites à travers des groupes la représentation d’humains dans les mon-
de discussions via e-mail, où toute per- des VRML. Nous avons défini une liste
sonne peut apporter sa contribution. exhaustive des articulations dignes d’inté-
rêts en fonction de la précision désirée des
animations (fig. 1). A chaque articulation,
PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE un ensemble de degrés de mobilité est dé-
DE L’HUMAIN VIRTUEL fini allant de un jusqu’à trois degrés de li-
berté (uniquement des rotations, les trans-
La définition d’un humain virtuel lations, quand elles sont présentes au ni-
passe par 2 étapes principales : veau d’une articulation, sont toujours de
❚ mise en place d’une hiérarchie : ceci cor- faibles amplitudes et donc, négligeables).
respond à l’ossature de l’humain. Cette Cette hiérarchie reste un sous-ensem-
hiérarchie est aussi proche que possible ble de la hiérarchie complète adoptée par
du véritable squelette humain afin de le groupe de standardisation. Cette der-
s’assurer, par la suite, des comportements nière inclut un modèle anatomique com-
réalistes du corps modélisé. plet de la colonne vertébrale. Une telle hié-
❚ définition d’une enveloppe corporelle (la rarchie représente l’ensemble maximal de
peau) qui suivra les mouvements du degrés de liberté supporté par le standard.
squelette précédemment défini. Cette Toute hiérarchie possédant un sous-ensem-
enveloppe peut être subdivisée en plu- ble de ces points d’articulation est valide.
sieurs parties (correspondant aux diffé- Loin de limiter les possibilités, la défini-
rentes parties du corps : bras, avant-bras, tion d’un tel standard va permettre la com-
FI - 49
HUMAINS VIRTUELS SUR LE WEB
head_top
head
r_scapula(2) vc8(3)
vt6(3) vc7(3) l_scapula(2)
r_shoulder(3) l_shoulder(3)
r_elbow(2) l_elbow(2)
r_wrist(2) r_clavicle(2) l_clavicle(2) l_wrist(2)
vt5(2)
r_hand_center l_hand_center
vt4(3)
vl3(2)
vl2(2)
pelvis (3); vl1 (1)
r_knee(2) l_knee(2)
r_ankle(1) l_ankle(1)
r_subtalar(1) l_subtalar(1)
r_mid_foot(1) l_mid_foot(1)
r_toe(1) l_toe(1)
fig. 1: le squelette humain défini au LIG
FI - 50
HUMAINS VIRTUELS SUR LE WEB
patibilité des humains virtuels à travers les modeleurs 3D qui l’exporteront vers
mondes VRML. Comme nous allons le VRML. De notre côté, la génération de
voir dans la section suivante, cela permet- cette enveloppe est automatisée, via la dé-
tra principalement d’animer un humain finition d’un ensemble de couches qui vont
virtuel avec une animation qui aura pu être s’additionner sur le squelette afin d’obte-
produite ailleurs mais qui suivra les spéci- nir l’enveloppe finale (fig. 2).
fications du standard.
DÉFINITION DE L’ENVELOPPE
FI - 51
HUMAINS VIRTUELS SUR LE WEB
Une première couche composée d’un ces statiques peuvent être calculées pour
ensemble de metaballs (sorte de sphères chaque segment. Cette solution visuelle-
déformables) modélisant les muscles vient ment moins agréable, permet de déchar-
s’additionner au squelette de départ. Ces ger la machine du calcul de la déforma-
primitives possèdent des caractéristiques tion lors de l’animation.
qui définissent leurs comportements (dé-
formation) lorsque le squelette va bouger. ANIMATION D’HUMAINS VIRTUELS
L’enveloppe est alors générée à partir de
ces primitives pour obtenir le résultat final. Toujours en exploitant les possibilités
De même qu’une seule surface couvrant liées à VRML, il est possible de gérer des
la totalité du corps, un ensemble de surfa- animations afin de donner un peu de vie à
FI - 52
HUMAINS VIRTUELS SUR LE WEB
ce qui fut longtemps un simple format sup- Nous avons développé un ensemble
plémentaire pour données 3D. Evidem- d’outils qui permettent de bénéficier en
ment, VRML peut être utilisé comme tel, VRML des capacités dont nous disposons
mais sa spécificité apparaît dans sa capa- déjà pour contrôler un humain virtuel. Il
cité à gérer des événements (qui peuvent est ainsi possible d’appliquer des anima-
s’apparenter aux événements XWindow tions basées sur la technique des temps clé
par exemple) et à intégrer du code (com- (on définit seulement la position du corps
pilé ou non) afin de piloter les mondes à certains moments, les positions intermé-
VRML depuis un véritable programme. diaires étant calculées automatiquement)
Simplement en déclarant une dépen- ou des animations issues d’une capture en
dance entre un événement et un autre (hor- temps réel des mouvements d’une vérita-
loge et tableau d’interpolation par exem- ble personne (fig. 5). La standardisation
ple), il est possible de créer des animations permet d’appliquer une animation sur
sans faire appel à aucune programmation. n’importe quel humain virtuel suivant les
fig. 5 : un humain virtuel et son squelette animé via une animation capturée en temps réel
[http://ligwww.epfl.ch/~babski/StandardBody/]
FI - 53
HUMAINS VIRTUELS SUR LE WEB
FI - 54
HUMAINS VIRTUELS SUR LE WEB
des est chargé de montrer les différentes se mouvoir en accord avec la dernière re-
voies de circulation ; l’utilisateur peut les quête du visiteur. Avec ce principe, l’ac-
suivre afin de mémoriser un éventuel par- teur de synthèse en VRML peut se trans-
cours pour se rendre dans un laboratoire former en secrétaire virtuel (Fig. 8) don-
donné (Fig. 7). nant des renseignements administratifs ou
De plus ces acteurs peuvent être doués même enregistrant les nouveaux étudiants
de parole. Ajouté à un ensemble d’outils dans un service académique virtuel.
permettant d’analyser les demandes de VRML possède également la capacité
l’utilisateur, l’acteur peut alors répondre et d’établir un lien avec une application JAVA
fig. 7: un plan classique, comme nous pouvons le trouver actuellement sur les pages WEB de
l’EPFL et une visite guidée à travers les coursives de l’EPFL comme elle est actuellement réalisable
avec les acteurs de synthèses
FI - 55
HUMAINS VIRTUELS SUR LE WEB
fig. 8: simulation d’un service académique virtuel. Les différents documents présents sur le
comptoir font l’objets d’une présentation de la part de l’humain virtuel
externe. Il est alors possible de contrôler le des fichiers VRML par exemple, qui reste
monde VRML depuis JAVA. Cette passe- un obstacle face à la saturation des réseaux
relle ouvre la porte au langage compilé classiques (malgré l’utilisation d’outils de
qu’est JAVA, les langages de programma- compression de fichiers classique) et grâce
tion script interprétés étant d’une puissance à l’augmentation de la puissance des ma-
et d’une rapidité limitée. Cette solution chines grand public dans le domaine de la
ferme cependant certaines portes, la liaison 3D, VRML peut devenir un complément
JAVA/VRML n’étant pas implémentée par pour les pages WEB classiques. Le déve-
tous les navigateurs VRML. loppement de standard pour la représen-
tation de certaines données en VRML peut
permettre de donner une nouvelle dimen-
CONCLUSION sion à la diffusion de résultats de recher-
che en 3D en s’affranchissant de la dépen-
VRML est désormais totalement in- dance du matériel qui était omniprésente
tégré au WEB. Malgré certaines petites im- auparavant. ■
perfections résiduelles comme le volume
FI - 56
DES AVATARS AUX HUMAINS VIRTUELS
AUTONOMES ET PERCEPTIFS
Daniel THALMANN, EPFL-DI-Laboratoire d’Infographie,
e-mail: thalmann@lig.di.epfl.ch, www:http://ligwww.epfl.ch
La Téléprésence est l’avenir des systè- pliquer où en sont les recherches actuelles
mes multimédia et elle permettra à des par- dans le domaine des humains virtuels, et
ticipants de partager des expériences pri- en particulier au Laboratoire d’Infographie
vées et professionnelles telles que des réu- (LIG). Le LIG a été un des pionniers dans
nions, des jeux, des TV shows, des parties. ce domaine qui est resté longtemps le
Les humains virtuels ou acteurs de synthèse thème de recherche d’une poignée de la-
ont un rôle clé à jouer dans ces Environne- boratoires. Aujourd’hui, le domaine a pris
ments Virtuels partagés et une interaction une grande importance, comme en témoi-
réelle avec eux est un grand défi. gnent les films, les jeux, les efforts de stan-
dardisation des Humains Virtuels dans
MPEG4 et VRML, efforts auxquels le LIG
INTRODUCTION participe activement, et le prochain pro-
gramme cadre de l’Union Européenne [1]
Les nouvelles technologies nous ont qui s’y intéresse aussi fortement.
permis depuis quelques années de créer des Pour expliquer les différents types
êtres virtuels et de les animer. Plus récem- d’humains virtuels et leur évolution, nous
ment, la Réalité Virtuelle nous a amené la allons nous servir de la nouvelle classifica-
possibilité de s’immerger dans les mondes tion [2] des humains virtuels que nous
virtuels et d’y rencontrer des êtres virtuels. avons proposée avec quatre types :
Enfin grâce aux recherches en intelligence ❚ les avatars
artificielle et en vie artificielle, les êtres vir- ❚ les acteurs guidés
tuels sont capables d’une certaine autono- ❚ les acteurs autonomes
mie. Dans cet article, nous essayons d’ex- ❚ les acteurs perceptifs interactifs
connu et parfois dynamique. Lorsqu’on se Le principe repose sur une boucle dite
déplace sur un trottoir, il ne faut pas seu- de perception-action. A chaque instant,
lement éviter de se cogner aux parcomè- pour chaque être virtuel, on crée une per-
tres, mais surtout éviter le piéton qui vient ception de l’espace virtuel, c’est-à-dire que
en face ; sans oublier que ce piéton va aussi l’on simule dans l’ordinateur ce que cha-
tenter de vous éviter. Ce type de compor- que être peut voir, entendre et toucher à
tement, de nature dynamique, ne peut être l’aide de sens virtuels. Ainsi l’humain vir-
simulé en animation qu’avec une démar- tuel aura un vrai champ de vision, il pourra
che de type sensorielle. C’est effectivement entendre les bruits produits par d’autres
le sens de nos recherches. Nos humains êtres ou se cogner à une table. Sur la base
virtuels ont maintenant une vision, une de ce que ces êtres ressentent, ils sont ca-
audition et un toucher de synthèse. Ils pables de prendre des décisions simples.
peuvent se diriger vers un bruit déterminé Par exemple, un être virtuel, attiré par un
ou éviter la table qu’ils voient ou enfin réa- son en dehors d’une pièce, pourra cher-
gir même dans l’obscurité en reconnais- cher la porte et lorsqu’il l’aura aperçue,
sant qu’ils ont cogné un mur. Ils peuvent pourra trouver le chemin jusqu’à cette
même jouer au tennis en basant leur jeu porte et sortir et ceci sans aucune inter-
sur celui de l’adversaire. vention d’un vrai humain.
FI - 59
DES AVATARS AUX HUMAINS VIRTUELS AUTONOMES ET PERCEPTIFS
influence directe sur la manière de se com- tar jouant au tennis avec un acteur per-
porter, de marcher par exemple (fig. 3). ceptif interactif. Concernant le sens tac-
tile, nous pouvons considérer l’exemple
suivant : une lutte entre une personne réelle
et un acteur autonome. Le mouvement de
la personne réelle est capturée avec un Flock
of Birds. Les gestes sont reconnus par le
système [5] et l’information est transmise
à l’acteur virtuel qui est capable de réagir
aux gestes et décider quelle attitude adop-
ter. La fig. 4 montre un exemple.
les deux avec une vision virtuelle. La fig. 5 suivant la balle avec son système de vision.
montre une séance interactive. Les carac- Marilyn peut aussi entendre des événe-
téristiques géométriques du court de ten- ments sonores et obéit aux décisions de l’ar-
nis font partie de la connaissance des bitre.
joueurs. Pour la simulation de la dynami-
que de la balle, la gravité, le filet, le sol et LES HUMAINS VIRTUELS DANS LES
la raquette, nous employons des calculs ENVIRONNEMENTS VIRTUELS
basés sur la physique. Le dépistage de la DISTRIBUÉS
balle par le système de vision est contrôlé
par un automate spécial qui suit la balle, VLNET (Virtual Life Network) ) [6]
estime le temps de collision et le point de [7] a été développé en Suisse conjointe-
collision de la balle avec la raquette et ef- ment par le Laboratoire MIRALab de
fectue le coup avec la force donnée et dans l’Université de Genève et le Laboratoire
la direction voulue. L’arbitre juge le jeu en d’Infographie de l’EPFL. L’avantage de
VLNET sur les autres systèmes est qu’il les tâches dans un seul environnement vir-
offre le plus grand réalisme dans la repré- tuel avec une interface naturelle sembla-
sentation des humains virtuels. VLNET ble à ce qu’offre le monde naturel. Notre
supporte un environnement virtuel distri- environnement virtuel doit d’ailleurs ré-
bué et partagé permettant à des utilisateurs pondre au critère de généralité, permettant
multiples d’interagir avec chacun et leur ainsi d’être utilisé dans des applications et
environnement en temps réel. Les usagers des circonstances très différentes.
sont représentés par des avatars 3D les plus Le système continue à être développé
réalistes possibles. Les utilisateurs peuvent pour d’une part augmenter le nombre
aussi guider des acteurs humains virtuels d’usagers et d’autre part permettre des
3D. Ces acteurs guidés ont des comporte- communications entre usagers utilisant
ments et une apparence similaire aux hu- différentes plates-formes comme UNIX et
mains réels, et aident à soutenir le sens de WINDOWS NT. Pour que l’Environne-
présence des utilisateurs dans l’environne- ment Virtuel soit réaliste, il faut que le sys-
ment. En plus d’acteurs guidés, l’environ- tème soit suffisamment rapide pour four-
nement peut aussi inclure des acteurs per- nir une interaction naturelle. Pour un affi-
ceptifs interactifs et autonomes qui servent chage rapide, nous utilisons l’environne-
surtout comme interface amicale pour les ment IRIS Performer de Silicon Graphics
utilisateurs désirant accéder à certains ser- qui fournit un environnement facile à uti-
vices. Les humains virtuels peuvent aussi liser pour le développement d’applications
être employés pour représenter les parte- temps réel. Pour les communications, nous
naires actuellement indisponibles, permet- pouvons utiliser Internet, mais ATM est
tant ainsi une coopération asynchrone en- nécessaire pour les communications de-
tre des partenaires distants. L’environne- mandant une plus grande bande passante.
ment virtuel peut renfermer plusieurs Nous exploitons un modèle distribué
médias différents: du son, des modèles 3D, de communication, ainsi chaque utilisa-
des interactions faciales représentées par teur est responsable pour la mise à jour de
des textures du visage et des films diffusés l’ensemble des données locales nécessaires
en temps réel. A la place d’utiliser des fe- au rendu et à l’animation des objets. Il y a
nêtres multiples ou des applications pour toujours un usager qui détermine l’envi-
chaque média, on préfère intégrer toutes ronnement. Les autres usagers sont invités
FI - 63
DES AVATARS AUX HUMAINS VIRTUELS AUTONOMES ET PERCEPTIFS
et n’ont pas besoin de donner tous les pa- que les actions surviennent. Des actions-
ramètres. Toutes les données sont initiale- type peuvent changer la position ou
ment chargées à travers le réseau dans la l’orientation des acteurs, ou saisir ou lâ-
machine locale dès qu’un usager se bran- cher un objet. Les actions sont diffusées
che à l’environnement partagé. La com- aux autres utilisateurs en termes de nou-
munication est asynchrone. Les informa- velles orientations des objets dans l’espace
tions sur les actions des utilisateurs sont ou d’autres changements possibles.
transmises aux autres utilisateurs à mesure
FI - 64
DES AVATARS AUX HUMAINS VIRTUELS AUTONOMES ET PERCEPTIFS
Parmi les applications, on citera l’utili- 97. C’était un jeu de tennis (fig. 6) entre
sation de VLNET entre Genève et Singa- Genève et Lausanne où chaque joueur por-
pour permettant à des personnes des deux tait un casque de réalité virtuelle pour être
sites de visualiser et de manipuler des mon- immergé dans un court virtuel. Les joueurs
tres de luxe. Dans le domaine des loisirs, étaient également équipés de capteurs
VLNET a aussi été utilisé pour jouer aux magnétiques pour enregistrer en temps réel
échecs ou pour résoudre un casse-tête. leurs mouvements et les représenter par des
avatars dans le monde virtuel, donc sur le
court. Un arbitre autonome (fig. 7),
Marilyn, était capable de juger le jeu de
ses propres yeux.
CONCLUSION
FI - 65
DES AVATARS AUX HUMAINS VIRTUELS AUTONOMES ET PERCEPTIFS
méthodes d’Intelligence Artificielle. Les acteur peut être considéré comme libre si
acteurs intelligents sont capables d’appren- son comportement futur est imprévisible
dre ou de comprendre des situations très aux autres.
simples. La mémoire est généralement dé-
finie comme le pouvoir de reproduire ou
de se rappeler ce qui a été appris et retenu REMERCIEMENTS
surtout par des mécanismes d’association.
L’auteur est reconnaissant aux gens qui
Nous avons vu que des aspects émo- ont contribué à ce travail, en particulier
tionnels peuvent être importants dans l’in- Pascal Bécheiraz, Ronan Boulic, Tolga
tercommunication non-verbale. Les émo- Çapin, Amaury Aubel, Tom Molet, Luc
tions sont aussi essentielles dans l’anima- Emering et Hansrudi Noser. Le système
tion faciale. Cependant, une émotion réelle VLNET et le tennis interactif ont été dé-
devrait être considérée comme un état de veloppés conjointement avec MIRALab à
ressentir, une réaction physique et psychi- l’Université de Genève. Les recherches ont
que subjectivement ressentie comme une été financées par le Fonds National Suisse
sensation forte et entraînant physiologi- de la Recherche Scientifique, le Pro-
quement des changements qui préparent gramme Prioritaire SPP et l’Office Fédé-
le corps pour une action vigoureuse im- ral de l’Education et de la Science dans le
médiate. Dans ce cas, nous sommes loin cadre de plusieurs projets Européens : ES-
de réaliser des acteurs véritablement émo- PRIT Humanoid-2, ESPRIT VISTA,
tionnels. ACTS COVEN, ACTS VPARK.■
Enfin, les acteurs dans l’avenir de-
vraient être flexibles, conscients et libres.
Un acteur est flexible aussi longtemps qu’il
peut survivre dans des environnements plus
ou moins imprévisibles et dangereux. Se-
lon Alexander [8], un acteur conscient
devrait être conscient surtout de quelque
chose en lui-même ou caractérisé par une
sensation, une émotion, ou une pensée. Un
FI - 67
OUTILS DE LA PHOTOGRAMMÉTRIE POUR VISUALISER DES PROJETS
FI - 68
OUTILS DE LA PHOTOGRAMMÉTRIE POUR VISUALISER DES PROJETS
tographique, capteur CCD, etc.) et à chif- tifs des images de synthèse doivent paraî-
frer la distorsion, ce qui correspond au ca- tre cohérents. On profite de la forte corré-
librage de la caméra. L’orientation externe lation entre les éléments d’orientation. De
détermine la position et l’orientation de la faibles déplacements latéraux du centre de
caméra dans l’espace-objet. Selon nos ex- projection peuvent être compensés par des
périences, il suffit pour des applications en rotations autour des axes passant par le plan
réalité augmentée de déterminer les six de l’image.
paramètres de l’orientation externe (trois
pour la position et trois pour l’orientation L’AÉROTRIANGULATION
dans l’espace).
La triangulation aérienne est un pro-
cédé de la photogrammétrie classique, qui
est utilisé pour orienter un grand nombre
d’images avec peu de points d’ajustage. Il
existe plusieurs logiciels d’aérotriangula-
tion, avec différents degrés d’automatisa-
tion. Sous certaines conditions, ces logi-
ciels rendent aussi service pour orienter des
images vidéo.
FI - 70
OUTILS DE LA PHOTOGRAMMÉTRIE POUR VISUALISER DES PROJETS
FI - 71
OUTILS DE LA PHOTOGRAMMÉTRIE POUR VISUALISER DES PROJETS
été par la suite superposés aux images sur la base des plans. Comme on vou-
réelles. Le film qui en résulte montre lait simuler la vue du conducteur égale-
bien la nouvelle ligne de chemin de fer, ment pour un tracé alternatif, il a fallu
respectivement son environnement. utiliser la technique Image Draping.
Contrairement au exemples précédents,
Sécurité Routière on n’a pas utilisé la vidéo, mais une di-
La route Cossonay - La Sarraz est répu- zaine d’images aériennes. Le résultat est
tée être un tronçon dangereux. Le pro- très satisfaisant, seule la résolution est
jet [2] a mis en évidence des problèmes trop faible pour les objets au premier
de visibilité, qui est à plusieurs endroits plan. D’où l’intérêt d’utiliser des ima-
largement en dessous de celle calculée ges vidéo.
fig. 3: image aérienne projetée sur la maille du modèle numérique de terrain. Les barres noires
aident à estimer la distance de visibilité [2]
COLOPHON
FLASH INFORMATIQUE
Les articles de ce journal ne reflètent que l’opinion de leurs auteurs. Toute reproduction, même
partielle, n’est autorisée qu’avec l’accord de la rédaction et des auteurs.
Ces dix dernières années ont été le des objets numériques. Cette nouvelle
théâtre d ’une évolution foudroyante dans technique nécessite de la part des proje-
le domaine de l’informatique. teurs une connaissance accrue du dessin
Ce secteur d’activité a passablement assisté par ordinateur (DAO), de la mo-
modifié l’approche pratique des métiers délisation tridimensionnelle (3D), la créa-
techniques, notamment les métiers tou- tion d’images de synthèse ainsi que des
chant à la construction et à l’élaboration connaissances en montage vidéo et anima-
de projets environnementaux. tion d’images.
Cette nouvelle manière de présenter
les projets simplifie la compréhension et Suite à cette évolution, on peut donc
la lecture des informations. A l’heure du parler aujourd’hui d’une nouvelle branche
multimédia, les projets de tous genres peu- de métier que l’on pourrait nommer
vent être consultés de façon plus facile, plus technico-artistique étant donné que les des-
rapide et plus conviviale par l’image nu- sinateurs-projeteurs doivent maîtriser les
mérique. Le profane est ainsi plus impli- connaissances de plusieurs logiciels :
qué dans la critique. ❚ dessin technique
Actuellement, les projets d’études ❚ modélisation
d’impacts sur l’environnement amènent les ❚ animation
bureaux techniques à présenter au public ❚ traitement d’images
FI - 74
GÉNIE RURAL ET ENVIRONNEMENT – MODÉLISATION 3D ET ANIMATION VIRTUELLE
MODÉLISATION 3D
PROJETS DE CONSTRUCTION
Les projets destinés à être re-
présentés de façon imagée ou ani-
mée devront tout d’abord être dé-
finis en trois dimensions. En outre,
les divers matériaux seront séparés
par couches distinctes. De même,
les parties de construction qui uti-
lisent une inclinaison ou une rota-
tion (toitures, escaliers, rampes etc.)
seront également séparées par cou-
ches. fig.1: modélisation 2D
FI - 75
GÉNIE RURAL ET ENVIRONNEMENT – MODÉLISATION 3D ET ANIMATION VIRTUELLE
Une fois que le modèle 3D est con- tés les éclairages, les caméras et les autres
forme au plan architectural, ces données éléments du décor (effets visuels, particu-
sont transférées dans un logiciel de traite- les, ondulations des surfaces, effets de vent,
ment visuel 3D tel que Autodesk 3DStudio explosions, fumées, brouillard, véhicules,
ou plus récemment Kinétix 3DStudioMax. personnages, animaux etc.).
Les divers matériaux sont alors appli- Les figs 1 et 2 montrent un projet de
qués sur le modèle. Sont également ajou- bâtiment public à Evolène.
fig.2: modélisation 3D
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GÉNIE RURAL ET ENVIRONNEMENT – MODÉLISATION 3D ET ANIMATION VIRTUELLE
fig. 3
fig. 4
FI - 77
GÉNIE RURAL ET ENVIRONNEMENT – MODÉLISATION 3D ET ANIMATION VIRTUELLE
GÉNIE CIVIL
Lors d’un projet de cons-
truction de Génie civil, la re-
présentation par images virtuel-
les facilite l’interprétation des
plans et le montage étant donné
que toutes les pièces et structu-
res sont visuellement reconnais-
sables.
fig.6
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GÉNIE RURAL ET ENVIRONNEMENT – MODÉLISATION 3D ET ANIMATION VIRTUELLE
fig.7: exemple de projet d ’implantation de chalets de vacances dans une station valaisanne
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GÉNIE RURAL ET ENVIRONNEMENT – MODÉLISATION 3D ET ANIMATION VIRTUELLE
PLANS DE QUARTIER
Les plans de quar-
tier issus d’études con-
juguées entre le plan
d’aménagement local,
les architectes, les urba-
nistes, les paysagistes,
peuvent également être fig. 8: avant
représentés par photo-
montage. Toutes les
structures du projet peu-
vent ainsi être regrou-
pées sur une seule
photo. Pour le projet des
Frisses à Ayent, les figs
8 et 9 montrent l’inté-
gration par photomon-
tage de l’aménagement
de quartier, réalisé sur
une prise de vue aé-
rienne.
fig. 9: après
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GÉNIE RURAL ET ENVIRONNEMENT – MODÉLISATION 3D ET ANIMATION VIRTUELLE
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GÉNIE RURAL ET ENVIRONNEMENT – MODÉLISATION 3D ET ANIMATION VIRTUELLE
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GÉNIE RURAL ET ENVIRONNEMENT – MODÉLISATION 3D ET ANIMATION VIRTUELLE
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CONSTRUCTION DE PANORAMAS
PHOTOGRAPHIQUES À L’AIDE DE
PLUSIEURS IMAGES
David Hasler, EPFL-DE-Laboratoire de commmunications
audio-visuelles, e-mail: David.Hasler@epfl.ch
Ne vous est-il pas déjà arrivé, lors d’un marqué qu’il s’agit là d’une tâche labo-
voyage à l’étranger, de traverser des con- rieuse. Ce que nous exposons dans cet ar-
trées magnifiques et de vouloir les immor- ticle est une méthode qui effectue le col-
taliser sur une magnifique photo?! Quelle lage des photos automatiquement. Evi-
frustration cependant, lorsqu’on rentre au demment, il faudra avoir scanné les ima-
pays et montre les images des vacances à ges auparavant, et disposer d’une bonne
nos amis : la photo n’arrive souvent pas à imprimante pour pouvoir profiter du ré-
restituer l’impression du moment. Une des sultat.
raisons à ce phénomène –mais évidem- Le problème est le suivant : on dispose
ment pas la seule– est que la photo ne con- de 2 images (voir fig. 1) ; on remarque qu’il
tient pas tout le paysage visible à l’œil nu. y a une partie de recouvrement entre les
Techniquement, l’angle de vue de notre œil images, sans quoi la méthode ne marche-
est nettement supérieur à celui de l’appa- rait pas.
reil photo, ce qui nous force à choisir un Rappelons qu’une image peut être re-
élément particulier de la scène. Pour pa- présentée par une matrice dont les élé-
lier à cet inconvénient, il est possible de ments représentent l’intensité de chaque
prendre une multitude de photos du même point de l’image (pour une image en noir
endroit, puis de les recoller pour ne for- et blanc). Par exemple, si un point est blanc
mer qu’une seule grande image. Ceux d’en- sur l’image, il sera représenté par la valeur
tre vous qui l’avez tenté ont sans doute re- 100 dans la matrice, s’il est noir il aura la
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CONSTRUCTION DE PANORAMAS PHOTOGRAPHIQUES À L’AIDE DE PLUSIEURS IMAGES
image 1 image 2
fig. 1: la partie de la fresque qui se trouve sur les 2 images permet d’estimer le
déplacement entre les images
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CONSTRUCTION DE PANORAMAS PHOTOGRAPHIQUES À L’AIDE DE PLUSIEURS IMAGES
valeur -100, s’il est gris il sera égal à 0, et connaît à peu près. Puis, on va le modifier
ainsi de suite. légèrement afin de faire décroître la fonc-
Dans l’exemple des deux images ci- tion objective et ainsi de suite jusqu’à l’ob-
dessus, le mouvement peut être représenté tention du mouvement correct.
par une translation. Supposons que cette Le problème peut être vu d’une ma-
translation soit connue. Pour vérifier son nière totalement différente :
exactitude, on bouge l’image 1 sur l’image 2, Oublions un instant ce qui a été écrit
et fait une comparaison point par point : jusqu’à présent et supposons que nous
on soustrait les éléments des deux matri- sommes à la montagne. Supposons égale-
ces correspondant aux images. Idéalement, ment que le but de la journée soit de trou-
on devrait obtenir zéro à chaque soustrac- ver le point le plus bas du massif monta-
tion. En pratique, à cause des perturba- gneux. Pas de chance, il fait un temps
tions introduites par le dispositif d’acqui- maussade et le brouillard ne permet pas
sition (film, développement, scanner, etc.) de voir à plus de 2 mètres. Une stratégie
leur différence n’est pas nulle (voir fig. 2). possible pour atteindre un point de basse
On introduit alors un critère – appelé altitude consiste à suivre la pente vers le
fonction objective – qui nous permet de dé- bas. Malheureusement, on procédant ainsi,
terminer si l’hypothèse de mouvement est le risque est de se retrouver au fond d’une
satisfaisante. S’il n’y a pas d’objets qui se vallée d’altitude.
sont déplacés dans les images, on choisira Pour en revenir au problème des pho-
généralement la moyenne du carré de la tos, on peut considérer la fonction objec-
différence de chaque point des images. tive comme étant l’altitude du massif mon-
Bref, pour savoir si on a déplacé les images tagneux. Notre position (longitude, lati-
correctement, on choisit de les déplacer un tude) représente le déplacement (transla-
peu différemment, et la fonction objective tion verticale, translation horizontale) né-
devrait augmenter. Le problème se résume cessaire à superposer l’image 2 sur
ainsi à trouver le déplacement qui donnera l’image 1. Le problème qui consiste à trou-
le minimum de la fonction objective. ver le minimum de la fonction objective
Que faire maintenant si on ne con- est similaire à celui qui trouve l’endroit le
naît pas le déplacement a priori? Eh bien plus bas du massif montagneux. La mé-
on va tout simplement supposer qu’on le thode qui consiste à suivre la pente est une
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CONSTRUCTION DE PANORAMAS PHOTOGRAPHIQUES À L’AIDE DE PLUSIEURS IMAGES
fig. 2a: image 1 de la figure 1 à laquelle on a fig. 2b: image 2 de la fig. 1, filtrée
appliqué un mouvement et un filtrage
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CONSTRUCTION DE PANORAMAS PHOTOGRAPHIQUES À L’AIDE DE PLUSIEURS IMAGES
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CONSTRUCTION DE PANORAMAS PHOTOGRAPHIQUES À L’AIDE DE PLUSIEURS IMAGES
par les méthodes multi-résolution, c.à.d. rotation de l’appareil n’occasionne pas une
des méthodes qui estiment d’abord le mou- simple translation au niveau de l’image
vement sur une version floue de l’image et (voir fig. 3).
contenant moins de pixels que l’originale, On introduit souvent les changements
pour ensuite disposer d’un meilleur point de focale (zooms) dans les modèles ci-des-
de départ pour l’estimation de l’image sus.
finale. Le modèle le plus général est le dépla-
cement libre dans l’espace. La grande dif-
ficulté liée à ce modèle est l’apparition du
LES DIFFÉRENTS MODÈLES DE phénomène de parallaxe : si un objet est
MOUVEMENT près du photographe, il se déplacera plus
rapidement dans son champ de vision
Pour savoir comment glisser l’image 2 qu’un objet éloigné. Ce phénomène occa-
sur l’image 1, il faut disposer d’un modèle sionne des difficultés majeures lors de la
de mouvement. reconstruction de l’image finale, et fera
Le plus simple est le modèle bi- l’objet de recherches plus approfondies.
dimensonnel. On ne fait que reproduire
l’action de recoller les images avec des ci-
seaux et de la colle. En réalité, ce modèle LES DIFFICULTÉS
suppose que les images proviennent de la
photographie d’un grand poster collé sur Le procédé qui consiste à construire
un mur plat, et que l’appareil photo s’est un panorama constitué d’objets se trou-
déplacé parallèlement à ce mur. Ce mo- vant loin du photographe avec un appa-
dèle est surtout approprié pour recons- reil de bonne qualité dont on connaît les
truire une grande image numérisée avec caractéristiques ne pose pas de problèmes
un petit scanner en plusieurs fois. majeurs, si ce n’est pour égaliser les cou-
Le modèle le plus courant est le mo- leurs entre les différentes photos. Par con-
dèle rotationnel. On suppose que le pho- tre, dès qu’il faut estimer une longueur
tographe prend ses photos en tournant focale, corriger les aberrations de l’optique
l’appareil, mais ne se déplace pas. Contrai- de l’objectif, ou lors d’apparition d’objets
rement à ce qu’on pourrait penser, une mobiles dans la scène, le problème d’esti-
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CONSTRUCTION DE PANORAMAS PHOTOGRAPHIQUES À L’AIDE DE PLUSIEURS IMAGES
fig. 3b: modèle projectif appliqué à une rotation. Les images sont superposées en transparence. On
constate que le modèle translationnel est peu adapté pour restituer une image prise en effectuant
une rotation avec l’appareil photo. Sur cette image on peut apercevoir le phénomène de parallaxe:
la lampe qui se trouve en bas de l’image apparaît double.
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CONSTRUCTION DE PANORAMAS PHOTOGRAPHIQUES À L’AIDE DE PLUSIEURS IMAGES
fig. 4a fig. 4b
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CONSTRUCTION DE PANORAMAS PHOTOGRAPHIQUES À L’AIDE DE PLUSIEURS IMAGES
fig. 5a: illustration de la sensibilité de la méthode aux objets mobiles– Estimation des moindres
carrés. On voit le même skieur à deux instants différents. La méthode n’a pas réussi à aligner la
porte correctement.
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CONSTRUCTION DE PANORAMAS PHOTOGRAPHIQUES À L’AIDE DE PLUSIEURS IMAGES
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CONSTRUCTION DE PANORAMAS PHOTOGRAPHIQUES À L’AIDE DE PLUSIEURS IMAGES
REPRÉSENTATION DU RÉSULTAT
Lorsque tous les paramètres de mou-
vement ont été identifiés, l’image finale
peut être synthétisée sous plusieurs formes. fig. 7: scène reconstruite à partir d’une
Dans le cadre d’un panorama, on aura ten- séquence vidéo. La double flèche montre la
dance à projeter les images sur un cylindre taille d’une image vidéo
(ou une sphère). Si on veut simuler un
appareil à très grand angle, on aura ten-
dance à faire une projection sur un plan est la création de données destinées à être
(c.f. fig 6). L’avantage de ce dernier est qu’il regardées à l’aide d’un visualiseur, dont
conserve les lignes droites. La représenta- l’application principale serait le tourisme.
tion finale peut également être conservée Les techniques présentées ici peuvent aussi
dans l’ordinateur pour être visualisée en être appliquées à la vidéo, comme l’illus-
réalité virtuelle. tre la fig. 7. Ce dernier exemple montre
qu’il est tout à fait possible d’agrandir l’an-
gle de vue de certaines séquences vidéo,
APPLICATIONS
ou de modifier leur cadrage.■
La plus évidente des applications est
la photographie de panoramas. Une autre
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L’INSTITUT EUROPÉEN D’ÉTUDE, DE
RECHERCHE ET D’APPLICATION DU
PAYSAGE ALPIN (IDERALPE)
Jacques Monnier-Raball & Michel Bécholey, IDERALPE, PSE-EPFL
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L’INSTITUT EUROPÉEN D’ÉTUDE, DE RECHERCHE ET D’APPLICATION DU PAYSAGE ALPIN (IDERALPE)
éprouvé le besoin, dans les milieux mili- découvrir, connaître et parcourir des ré-
taires, de rendre les plans plus éloquents gions plus vastes, de manière virtuelle, de
et de leur restituer leur volumétrie, jusqu’à pénétrer des espaces et ce à plusieurs échel-
valoriser leur dimension tactile. Dès le les, par le truchement de l’effet zoom.
XVIIe siècle, la construction des fameux Mieux encore, l’interactivité qu’autorise
plans-reliefs (conservés à Paris, aux Invali- l’ordinateur permet de modifier une situa-
des) n’a pas d’autre origine que la volonté tion initiale à vue, voire en temps réel.
d’illustrer, de la façon la plus concrète, soit S’agissant d’un projet d’aménagement spa-
sous la forme de grandes maquettes en trois tial, d’ingénierie civile, d’urbanisme ou
dimensions, des sites urbains à défendre, à d’architecture, l’observateur a le loisir de
fortifier et à aménager en vue d’opérations comparer plusieurs variantes de solutions
de guerre, défensives et offensives. L’échelle à un problème donné, en examinant cha-
même desdites maquettes –qui peut varier que proposition de plusieurs points de vue,
du 50ème au 100ème– leur interdisait de de près et de loin, dans son ensemble et
couvrir des régions entières. Leur valeur dans le détail, et même de pénétrer à l’in-
descriptive, tant au niveau du bâtiment, térieur du bâtiment A la différence des
qu’à celui de la voirie, de la végétation et maquettes traditionnelles, faites de balsa,
du terrain, était naturellement fonction de bristol ou de sagex, et généralement
d’une élévation suffisante, pour que l’on monochromes, qui se contentent de mon-
pût, sans inconvénient, préparer des affûts, trer la construction dans ses alentours im-
concentrer et déplacer virtuellement des médiats, de façon relativement abstraite,
troupes, élever des redoutes, des saillants la maquette infographique permet au con-
ou des redans… Il fallait suffisamment de traire une vue extensive du projet, dans son
détails pour que le cavalier, l’artilleur ou le contexte paysager le plus large. En plus,
fantassin aient une vision quasi immédiate grâce à la précision des relevés photogram-
du terrain, des obstacles et des matériaux métriques, photographiques et vidéogra-
qu’ils allaient rencontrer en cours de mou- phiques, comme au degré de résolution des
vements d’attaque ou de repli. images, l’accent peut être porté, pour un
Aujourd’hui, l’infographie, c’est-à-dire bâtiment par exemple, sur l’articulation des
l’image de synthèse et l’imagerie assistée volumes, le traitement des façades, le choix
par ordinateur, offre le moyen idoine pour des matériaux, l’expression des textures, qui
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L’INSTITUT EUROPÉEN D’ÉTUDE, DE RECHERCHE ET D’APPLICATION DU PAYSAGE ALPIN (IDERALPE)
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L’INSTITUT EUROPÉEN D’ÉTUDE, DE RECHERCHE ET D’APPLICATION DU PAYSAGE ALPIN (IDERALPE)
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TECHNIQUES 3D POUR LE BUREAU
D’INGÉNIEURS
Mauro Pedretti, Bureau d’ingénieurs Passera & Pedretti SA, e-mail:apedretti@ppeng.ch
FI - 99
TECHNIQUES 3D POUR LE BUREAU D’INGÉNIEURS
Concours Nibelungstrucke
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TECHNIQUES 3D POUR LE BUREAU D’INGÉNIEURS
Station d’essence
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TECHNIQUES 3D POUR LE BUREAU D’INGÉNIEURS
Patinoire de Saas-Grund
FI - 102
TECHNIQUES 3D POUR LE BUREAU D’INGÉNIEURS
FI - 103
LA MODÉLISATION NUMÉRIQUE DU CLIMAT:
UN OUTIL EN PLEINE ÉVOLUTION
Hervé Le Treut, Laboratoire de Météorologie Dynamique du CNRS,
Université Pierre et Marie Curie, Paris, e-mail: letreut@lmd.ens.fr
FI - 104
LA MODÉLISATION NUMÉRIQUE DU CLIMAT: UN OUTIL EN PLEINE ÉVOLUTION
l’échelle du globe, que l’on appelle encore physiques de formation des nuages, de l’in-
circulation générale de l’atmosphère ou de teraction avec la surface continentale pour
l’océan. Pour cela ils utilisent les équations ne prendre que quelques exemples. Les
très classiques de la mécanique des fluides. simplifications nécessaires pour représen-
La composante atmosphérique, par exem- ter ces processus dans les modèles climati-
ple, calcule ainsi aux nœuds d’un maillage ques constituent à la fois une faiblesse des
qui couvre la planète avec une résolution modèles, et l’aliment d’une recherche ac-
de quelques centaines de kilomètres, l’évo- tive et multidisciplinaire, comme nous le
lution, toutes les demi-heures environ, de verrons plus loin.
paramètres tels que le vent, la température, Outre les équations du mouvement,
l’humidité, l’eau nuageuse, les précipita- les échanges d’énergie, en particulier sous
tions, ou l’eau du sol. Pour l’océan la maille forme de rayonnement électromagnétique,
d’espace retenue est souvent plus petite que entre la terre, l’océan, l’atmosphère et l’es-
pour l’atmosphère, mais l’évolution est gé- pace, sont calculés de manière explicite par
néralement calculée de jour en jour. La ré- les modèles. Il s’agit de décrire comment
solution des équations pose des problèmes l’énergie reçue du soleil, est compensée par
difficiles en grande partie parce que cette une énergie terrestre, émise dans le do-
échelle spatiale du maillage est trop lâche maine infrarouge par la surface des océans
pour retenir tous les processus qui ont une ou des continents, les nuages, ou les gaz
importance significative et un grand nom- absorbants de l’atmosphère. L’étude du
bre d’entre eux doivent être représentés de transfert radiatif dans l’atmosphère cons-
manière simplifiée, ou paramétrée. C’est titue aussi un problème physique étudié
le cas des écoulements convectifs respon- depuis longtemps, mais où subsistent en-
sables de la formation des cumulonimbus, core de nombreux processus mal compris
qui ont une taille de quelques kilomètres, – par exemple l’absorption de la lumière
des rouleaux turbulents de quelques cen- solaire dans des nuages aux géométries
taines de mètres qui se forment dans les complexes.
basses couches de l’atmosphère et sont à Le développement des modèles se
l’origine de nuages tels que les strato-cu- poursuit donc. Mais leur niveau de réalisme
mulus, des zones de formation d’eau pro- en fait déjà des outils performants qui sont
fonde dans l’océan, des processus micro- devenus indispensables pour des tâches mul-
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LA MODÉLISATION NUMÉRIQUE DU CLIMAT: UN OUTIL EN PLEINE ÉVOLUTION
FI - 106
LA MODÉLISATION NUMÉRIQUE DU CLIMAT: UN OUTIL EN PLEINE ÉVOLUTION
tiples: prévision du temps à des échéances ques et océaniques sont couplés pour ne
qui atteignent désormais plusieurs jours, constituer qu’un seul modèle intégré de no-
compréhension fine des différents régimes tre environnement physique. La prise en
de circulation atmosphérique, sensibilité de compte de la dynamique de l’océan
ces circulations à des fluctuations climati- modifié complètement l’échéance des pré-
ques naturelles ou provoquées par la pollu- visions climatiques. Au bout de quelques
tion d’origine humaine. Au cours des der- jours, en effet, l’écoulement atmosphéri-
nières années l’augmentation des ressour- que devient chaotique et oublie ses condi-
ces en temps de calcul a permis de modifier tions initiales : il devient alors impossible
radicalement le type de problèmes aborda- de réaliser des prédictions météorologiques
bles par la simulation numérique. Pour si- précises. Mais l’évolution de l’atmosphère
tuer par un chiffre les progrès accomplis en reste guidée par des processus plus lents
matière de calcul au cours des dernières qui, eux, sont prévisibles. Et c’est le cas en
années, mon laboratoire, le Laboratoire de particulier de la circulation océanique.
Météorologie Dynamique du CNRS, uti- Dans les Tropiques le phénomène appelé
lisait encore en 1982 un CYBER 760 du El-Niño-Southern-Oscillation offre
CNES, pour lequel une simulation d’un l’exemple d’une fluctuation climatique
mois d’évolution de la circulation atmos- naturelle associant étroitement l’atmos-
phérique réclamait plus de 30 heures de phère et l’océan, qui se répète de manière
calcul. A résolution égale, la même simula- irrégulière toutes les quelques années, avec
tion réclame aujourd’hui environ 15 minu- des modifications importantes des régimes
tes de temps de calcul sur un processeur de climatiques locaux. Des études récentes
Cray 90, probablement 8 fois moins sur les montrent aussi qu’une variabilité plus lente
processeurs qui deviendront disponibles encore de l’océan ou du système couplé
l’année prochaine. océan/atmosphère, à l’échelle de la dizaine
Cette différence est considérable et d’années, se manifeste dans l’Atlantique ou
ouvre des domaines de recherches entière- le Pacifique Nord.
ment nouveaux. En particulier il devient Ces fluctuations naturelles du système
possible d’étudier des processus se déve- climatique sont au moins partiellement
loppant sur une durée de plusieurs années, prévisibles, et constituent une première
et pour lesquels les modèles atmosphéri- motivation forte pour le développement
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LA MODÉLISATION NUMÉRIQUE DU CLIMAT: UN OUTIL EN PLEINE ÉVOLUTION
FI - 108
LA MODÉLISATION NUMÉRIQUE DU CLIMAT: UN OUTIL EN PLEINE ÉVOLUTION
exprime que tout battement d’ailes, aussi festations initiales de l’effet de serre. Cette
minime soit-il, modifie irréversiblement intégration de toutes les composantes chi-
l’histoire de l’atmosphère. Il en résulte que miques, biochimiques ou physiques du
toute prévision climatique est une prévi- système climatique constitue l’un des
sion statistique. La nature profondément grands chantiers ouverts dans le domaine
aléatoire de ces processus n’est pas toujours de la modélisation.
bien admise : chaque année les interroga- L’accumulation de ces facteurs d’in-
tions sur le pourquoi d’un hiver particuliè- certitude rend sans doute illusoire, pour le
rement froid reviennent à la une des jour- moment, la prédiction détaillée d’une évo-
naux. Malgré tout, nous nous sommes lution du climat futur. On peut même dire,
habitués à l’idée que deux hivers successifs en grossissant un peu le trait, que plus la
ne sont pas identiques mais qu’un hiver recherche progresse, plus l’énorme com-
est en moyenne plutôt plus froid qu’un été, plexité des processus qui participent à
et c’est ce type de raisonnement qui doit l’évolution de notre environnement glo-
être transposé dans le domaine climatique : bal apparaît de manière évidente, et plus
l’effet de serre va guider lentement l’évo- reculent ainsi les possibilités de prévoir en
lution du climat, mais il va se superposer détail l’évolution future du climat.
une variabilité naturelle qui rend le sys- En conclusion, si le système climati-
tème partiellement imprévisible. Un troi- que n’est pas nécessairement prévisible
sième facteur vient limiter la portée prati- dans le détail, l’ensemble convergeant des
que des modèles: c’est qu’en dépit des pro- résultats obtenus reste un facteur fort, qui
grès affichés dans ce domaine, ce sont en- explique que la communauté scientifique
core le plus souvent des modèles physiques, ait ressenti le devoir d’alerter l’opinion sur
qui négligent les composantes biologiques les risques climatiques liés à une
ou chimiques du système, dont le rôle es- modification de la concentration atmos-
sentiel apparaît pourtant de plus en plus phérique en gaz à effet de serre. Mais cette
clairement. Au cours des dernières années exploitation des modèles doit se faire en
les aérosols soufrés ont ainsi été reconnus réalisant qu’elle transmet une expertise
comme l’un des facteurs importants sus- sophistiquée sur un problème complexe,
ceptibles de masquer, dans l’hémisphère plutôt qu’une prédiction précise de ce qui
Nord tout au moins, les premières mani- peut se passer. ■
FI - 109
HAEDB
BASE DE DONNÉES DE
L’AÉROTHERMODYNAMIQUE HYPERSONIQUE
Silvio Merazzi, SMR S.A., Bienne, CH, merazzi@smr.ch, Richard Schwane, ESTEC/ESA,
Noordwijk, NL, schwane@euler.jsc.nasa.gov & Jan Vos EPFL-DGM-LMF, jan.vos@epfl.ch
FI - 110
HAEDB: BASE DE DONNÉES DE L’AÉROTHERMODYNAMIQUE HYPERSONIQUE
modèles qu’ils utilisent. La conséquence est d’années auparavant ne sont plus utilisés,
qu’il est très difficile de comparer deux jeux malgré le fait qu’une grande quantité de
de résultats expérimentaux ou numériques ces résultats peut être encore de valeur.
sans un pré-traitement important. L’utilisation d’un système de base de
Par conséquent, un des efforts du pro- données peut aider à résoudre ce problème.
gramme de la conservation de la techno- A la place d’un processus de sélection basé
logique MSTP (Manned Space Transport- sur les besoins du moment et en écartant
ation Programme), était de se concentrer les données brutes, toutes les données sont
sur l’harmonisation des formats et la syn- à présent conservées et préservées.
thèse des données brutes afin que l’infor- Les documents de synthèse sont tou-
mation soit accessible à la communauté jours disponibles chez les experts, mais ils
d’utilisateurs non directement impliqués ne sont plus la seule source de données.
dans les travaux techniques d’HERMES. Les données brutes sous forme d’enregis-
En considérant que les rapports de trements expérimentaux ou de résultats
synthèse écrits par des experts, en général tridimensionnels de simulation sont aussi
les personnes qui ont effectué le travail stockées avec un jeu d’outils de post-trai-
technique, sont très utiles, car ils permet- tement, qui permettent de générer de fa-
tent à une personne qui n’est pas forcé- çon semi-automatique les courbes de syn-
ment directement impliquée dans le pro- thèse, par exemple des coupes planes à tra-
jet d’utiliser les résultats d’une expérience vers des champs 3D aux positions des ins-
et/ou d’un calcul CFD qui s’est déroulé truments de mesures expérimentaux. Dans
pendant le programme, le risque existe ce cas, en se basant sur les données brutes
d’une méconnaissance des hypothèses de toujours disponibles et sur la génération
départ ou du fait que certains résultats ont automatisée des données de synthèse, la
été invalidés par la suite. Dans ce cas, la connaissance de nouvelles incertitudes ou
synthèse devrait être refaite, ce qui souvent de données brutes mises à jour permet de
dans la pratique n’est pas possible, car les générer des nouveaux documents de syn-
experts ont entre temps changé de projet. thèse basés sur de nouveaux critères de sé-
Nous sommes donc dans la situation où le lection de données.
travail technique devient rapidement ob- Le système HAEDB a été développé
solète et où les résultats même produits peu pour l’ESA (European Space Agency) par un
FI - 111
HAEDB: BASE DE DONNÉES DE L’AÉROTHERMODYNAMIQUE HYPERSONIQUE
consortium suisse composé de l’EPFL, stockées sur disque. Ce sont des don-
l’Entreprise Suisse d’Aéronautique et de nées résultant de post-traitement, par
Systèmes à Emmen, et SMR. exemple coupes ou surfaces à partir d’un
calcul CFD tridimensionnel, des fichiers
postscript contenant des textes de syn-
LES CONCEPTS thèse – ceux des chairmen des groupes
de travail tests – et des données expéri-
Le concept de cette base de données mentales dans un format graphique ou/
se déduit des objectifs qui ont été décrits et texte.
dans le paragraphe précédent. De plus, on Les données de synthèse qui sont crées
a dû tenir compte de certaines limitations à la demande d’un utilisateur sont en gé-
et contraintes, par exemple la disponibi- néral gardées sur disque jusqu’à ce qu’elles
lité du personnel pour maintenir la base soient invalidées par de nouvelles données
de données ou les taux de transfert des brutes. La quantité de données directement
données à travers le réseau. Afin d’offrir accessibles sur le net va donc augmenter,
aux utilisateurs d’HAEDB un maximum et l’intervention humaine décroître avec le
d’informations utiles, des temps de réponse temps.
rapides et un minimum de données ren- Les utilisateurs peuvent se connecter
dues obsolètes par le fait que les papiers de à HAEDB à travers le Web. Une interface
synthèse ne sont pas immédiatement mis par menus successifs guide l’internaute
à jour avec les nouveaux résultats, la struc- jusqu’à l’information désirée. Si celle-ci
ture suivante a été choisie, basée sur deux n’est pas encore disponible, parce que per-
catégories de stockage différentes : sonne n’a encore demandé le post-traite-
❚ les données brutes (par exemple en pro- ment de ce jeu de données brutes, l’utili-
venance de calculs CFD ou de campa- sateur est invité à envoyer un e-mail au
gnes expérimentales) sont stockées sur manager de la base de données, qui initia-
des cartouches et peuvent être copiées lisera le post-traitement nécessaire à l’ob-
sur disque à la demande d’un utilisateur tention de l’information demandée. Tou-
ou dans le but d’un post-traitement ; tes les fonctionnalités sont accessibles à
❚ les données qui sont immédiatement ac- travers une interface Web ou par le biais
cessibles aux utilisateurs d’HAEDB sont d’une interface utilisateur locale (écrite en
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tcl/tk) en tenant compte du degré de pri- préparation en batch d’un graphique, suivi
vilèges d’accès (voir fig.1) : par une copie ou un affichage sur le poste
de travail du client.
ACCÈS DE NIVEAU 1
réservé aux personnes qui maintien- ACCÈS DE NIVEAU 3
nent la base de données. Elles ont plein C’est l’accès public par le Web. Les
pouvoir pour créer, mettre à jour la base. requêtes peuvent être faites en consultant
Les manipulations de données sont acces- les tables autorisés à ce niveau, c’est-à-dire
sibles graphiquement en interactif. L’accès les résultats de synthèse, à travers l’inter-
au serveur à ce niveau n’est possible qu’à face Web. Les sorties graphiques sont li-
travers une connexion locale au serveur. mités à des bitmaps prédéfinis.
Les comptes utilisateurs des niveaux
ACCÈS DE NIVEAU 2 1 et 2 sont protégés par mots de passe afin
cet accès offre des possibilités limitées d’assurer que seuls les utilisateurs autori-
à un client distant. Les sorties graphiques sés peuvent travailler sur les données. Ceci
sont limitées à des bitmaps fournis par l’in- garantit aussi les droits de propriété des
terface Web et les courbes sont générées différents contributeurs à la base de don-
par le système de traitement de données nées.
distant, c’est-à-dire le serveur. L’informa- Dans certains cas exceptionnels, les
tion est affichée sous format bitmap ou données brutes qui ne peuvent être envoyées
postscript. Cela peut être, par exemple, la par le réseau à cause de taux de transfert
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lecture de données et de conversion dans dans un mode différé. Pour le niveau 3 les
le format standard (fichier fortran) ainsi données ne sont accessibles qu’à travers une
que les outils d’insertion, extraction, et interface Web. Les résultats d’une requête
mise à jour. consistent aux données réclamées (princi-
Dans les fonctions de visualisation, on palement des données de synthèse) et à des
retrouve des outils pour la représentation pointeurs vers les fichiers de la base de don-
graphique des modèles de calculs en dy- nées où les données détaillées résident. Les
namique des fluides et des outils pour la clients qui ont accès aux données de ni-
présentation graphique des données. veau 2 ont la possibilité de consulter, au
L’extraction des données est possible moins partiellement, les fichiers contenant
à tous les niveaux d’accès. Le niveau 1 per- les données détaillées.
met d’accéder à toutes les données, à tra- En général, tout type de données peut
vers l’interface locale pour accéder aux être extrait en fonction de n’importe quel
outils d’extraction. Le niveau 2 permet critère d’extraction. Cependant, du fait que
d’accéder à un nombre limité de données les calculs sont liés aux informations géo-
Model HALIS, Mach= 9.80, Alpha= 40.00, Beta=0.000000
1.8
0.8
0.6
fig.3: Exemple de
0.4
document de synthèse:
0.2 Cp dans le plan de
symétrie du cas test
0
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35 0.4 HALIS
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métriques et physiques, la plupart du phe complet à partir d’un calcul fait sur la
temps les données seront extraites suivant moitié du modèle. C’est réalisé en copiant
les critères tels que: les données géométriques et les champs de
❚ géométrie : on extrait les nœuds, les élé- solution. Un autre cas d’augmentation de
ments, les facettes ; on peut spécifier des données consiste à calculer les quantités
critères supplémentaires comme flags de dérivées. Certaines quantités dérivées sont
sélection de nœud, d’élément ou de fa- relativement faciles à obtenir par extrac-
cette ; tion des données depuis la base, en effec-
❚ champs de solution : on extrait un tuant les calculs et en insérant les nouveaux
champ de solutions et on l’ajoute à la champs dans la base. Exemple : intégrer le
géométrie dans la forme voulue. Voir cœfficient de pression Cp sur la surface
l’exemple en fig. 4 ; d’un avion. D’autres quantités dérivées
❚ attributs : on extrait les attributs, comme sont des lignes ou bandes de courant et
le nombre de Mach du calcul, etc. des lignes de frottement.
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