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GEJ3 C218

Expériences vécues par Murel lors de ses voyages

1. Comme Cyrénius fait cette remarque, Murel vient à nous, Me salue et dit : «
Seigneur et Maître, jusqu'ici, seuls deux d'entre nous, Stahar et Floran, parlaient pour tous : il
est vrai que je me taisais parce que je les approuvais sur bien des points mais il y avait aussi
bien des choses avec lesquelles je n'étais pas et ne pouvais être d'accord. Mais Stahar a éclairé
tout cela d'un jour vraiment lumineux et j'y voir bien plus clair à présent, néanmoins, il y a
encore bien des choses que je suis loin d'avoir tout à fait comprises ! Aussi, à présent que mon
opinion de toi est tout à fait changée, c'est de toi que j'aimerais recevoir quelques
éclaircissements.
2. Il est vrai que, comme mes collègues, j'étais un pharisien, dans la mesure où cet état
s'accordait avec mes conceptions et mes connaissances avérées, et je sais que tu n'es pas
particulièrement ami de ces prophètes de la nuit, du moins pour la plupart ! Mais il existe
aussi dans cette catégorie quelques hommes, au nombre desquels je me suis toujours compté,
chez qui tout esprit de bien n'a pas entièrement disparu, et c'est sous ces auspices que j'ose
venir à toi et t'interroger, non comme un de ces Pharisiens que tu hais, mais comme un être
humain ordinaire, simplement riche de son expérience, sur maintes choses que chacun, tout
comme moi, a besoin de savoir.
3. Mais une question préalable se pose, qui est celle-ci : je suis un homme et un
pécheur, et toi un Dieu très saint voudras-tu bien me faire la grâce d'une réponse qui me
satisfasse ? »
4. Je dis : « Celui qui reconnaît ses péchés en tant que péchés et les a réellement en
horreur, qui aime Dieu par-dessus tout et son prochain comme lui-même, celui-là n'est plus
pécheur devant Moi !
5. Aimer Dieu par-dessus tout signifie observer Ses commandements et ne pas vouloir
vivre hors de Son ordonnance, si c'est ton cas, parle, et Je t'écouterai et te répondrai ! »
6. Murel dit : « Alors, adieu, ami : car nous n'aurons pas grand-chose à nous dire ! A
quoi bon reconnaître mes péchés et les détester autant que possible ?! La mauvaise heure de la
tentation vient toujours, et l'on retombe mille fois là où l'on est déjà tombé !
7. On observe toujours les commandements de Dieu avec sa bonne volonté : mais dans
les actes, c'est une autre paire de manches !
8. Quant à mon prochain, je l'ai toujours aimé quand il n'était pas un coquin et un
fripon : mais s'il l'était, je ne l'aimais évidemment pas et suis encore loin d'être son ami. Si
mon prochain devient un homme d'honneur, alors, je l'aimerai et le respecterai à nouveau,
sinon, ce ne sera pas si facile ! Tu sais maintenant quelle sorte d'homme je suis. Si tu veux et
peux me faire la grâce d'une réponse, donne-la-moi franchement : mais si tu ne le peux pas,
dis-le-moi, et je m'en contenterai !
9. L'orgueil et l'égoïsme me sont des sentiments tout à fait étrangers : mais il n'y a pas
davantage de crainte en moi, parce que je ne tiens pas spécialement à la vie quelle qu'elle soit.
Ma vie m'importe exactement autant que la dernière planche de l'arche de Noé, et le néant me
serait mille fois plus cher que cette misérable existence !
10. D'ailleurs, pourquoi a-t-il fallu que je naisse et que je continue de vivre ? Ai-je eu
la possibilité de demander à un Dieu de me faire naître et exister ?! Je suis né sans l'avoir
voulu, j'existe encore sans le vouloir et dois me plier à toutes sortes de lois et autres
désagréments, en échange de quoi je n'ai rien d'autre qu'une promesse parfaitement obscure
selon laquelle, après cette misérable existence, il y aurait une existence moins misérable d'une
durée éternelle. Et pour pouvoir participer un jour de cette existence, je dois purement et
simplement fouler aux pieds, tout au long de ma vie ici-bas, toutes les tentations, si fortes
qu'elles soient, et être aussi pur que le soleil en plein midi, une condition parfaitement
impossible à remplir à moins d'avoir une nature aussi divine que la tienne l'est peut-être, cher
et très estimable ami !
11. A quoi bon tout cela ! Foin de cette vie ! Car je n'ai que faire d'une méchante vie
temporelle, et moins encore d'une vie éternelle qui, dans le meilleur des cas, pourrait être un
peu moins mauvaise ! Le parfait néant est bien la félicité la plus authentique !
12. Ah, si j'avais la perspective certaine d'une vie éternelle parfaite, il en serait tout
autrement ! L'on saurait pourquoi et comment l'on doit agir dans cette vie pour pouvoir, après
elle, s'attendre avec la plus grande confiance à une vie éternelle d'autant meilleure mais ce
n'est certes pas le cas !
13. Où que l'on aille, dans quelque école que l'on se fasse initier, partout l'on trouve,
au lieu d'une perspective claire, une foi aveugle qu'accompagne un espoir parfaitement dénué
de fondement. C'est ainsi qu'en vue de la réalisation disons, éventuellement possible, de
l'espérance née de leur croyance factice, les hommes se sont partout créé des lois par
lesquelles ils se tourmentent, eux-mêmes et leur prochain, absolument pour rien, et cela
souvent de la manière la plus intolérable.
14. J'ai voyagé par toute l'Égypte à la recherche d'une conviction claire en faveur de la
vie dans l'au-delà. Mais qu'ai-je trouvé après tous les tourments des initiations ? Rien, si ce
n'est un rêve éveillé artificiellement suscité, et l'on m'a appris à interpréter les visions de mes
rêves et à leur donner une signification mystico-prophétique qui, généralement, se prêtait à
tous les événements !
15. Si, comme beaucoup d'autres, J'étais un rêveur faible d'esprit, cette sorte de
fantasmagorie des sens m'eût assurément fait une impression toute spéciale, et je me serais
mis à croire de toutes mes forces à ces stupidités : mais comme, malgré toutes les illusions, je
voyais aussitôt que tout cela n'avait aucun fondement, je reconnaissais en moi-même la dupe,
et dans les maîtres de la haute école ceux qui s'étaient fait délibérément les dupeurs, et qui ne
croyaient eux-mêmes pas un mot de tout ce qu'ils enseignaient aux autres.
16. Et ce sont encore les plus intelligents ; ceux qui, par ailleurs, croient tout de même
à quelque chose, sont bien sûr nettement plus stupides, car ils ne reconnaissent jamais la claire
vérité fondée sur d'innombrables expériences toujours identiques : "Homme, ta vie ne dure
qu'un jour !"
17. A Korak, j'ai payé la taxe demandée pour l'entrée à l'école et l'initiation, et j'en suis
parti avec la conviction très nette que j'avais payé ce prix fort pour rien - c'est-à-dire au regard
de ce que j'étais venu chercher.
18. En chemin, j'ai rencontré un homme qui s'est joint à ma caravane, et qui avait été
en Perse et même chez les vieux croyants (Birmans) : il me dit d'eux mille merveilles. Au
bout de trois jours, nous convîmes de traverser la Perse pour aller visiter ces fameux vieux
croyants. Notre voyage, semé de dangers et d'obstacles multiples, dura cinq semaines entières.
Là-bas, nous trouvâmes un peuple de pénitents menant une vie extraordinairement rigoureuse,
mais au reste fort hospitaliers et qui nous accueillirent véritablement avec amour. J'avais bien
sûr quelque difficulté avec la langue ; mais mon guide, qui la parlait, se fit mon interprète,
grâce à quoi je pus m'entendre avec ces fameux vieux croyants, censés être les descendants
directs de Noé. En peu de temps, j'eus moi-même appris suffisamment de leur langue pour
pouvoir m'entretenir avec ces bonnes gens. Bien entendu, mes questions visaient
principalement à m'informer de leurs croyances sur la vie dans l'au-delà.
19. Leur réponse fut celle-ci : seul leur prêtre suprême, qui était immortel, parlait
constamment avec Dieu et pouvait aussi voir l'autre monde et tous ceux qui y étaient entrés,
savait ces choses. Mais ce prêtre était à jamais inaccessible aux mortels ! Nul n'avait le droit
d'approcher sa résidence, sauf une fois par an, mais cela seulement à une demi-lieue du rocher
d'or sur lequel, un matin de sabbat au lever du soleil, il se montrait aux mortels pour quelques
instants. Quant à eux, ils devaient croire et espérer, à condition d'observer des lois que l'on
pourrait dire intolérablement martiales ; et si quelqu'un commettait une faute, il devait faire
pénitence d'une manière qui eût épouvanté Satan lui-même!
20. On me montra quelques-uns de ces pénitents, à la vue desquels je crus aussitôt
défaillir ! Ce qui n'arrive qu'en apparence dans les écoles égyptiennes - uniquement afin de
susciter la frayeur et la crainte -, cela et bien pire encore arrive là-bas dans la réalité la plus
absolue ! Et pourquoi les hommes, ces animaux stupides, font-ils tout cela ? Uniquement dans
l'espoir d'une vie future meilleure !
21. Ils se rivent si solidement en eux-mêmes cet espoir qu'on leur représente qu'ils
finissent par prendre cette pernicieuse illusion de leur pauvre âme pour l'une des vérités les
plus infaillibles qui soient !
22. Les prêtres, hélas, ont bien sûr leur part dans tout cela, parce que cette tromperie
leur permet toujours de jouir d'une très grande considération. Les hommes sont assez bêtes
pour accepter avec complaisance une telle tromperie. Mais c'est loin d'être mon cas ; je veux
une certitude, ou sinon, une mort qui me délivre totalement !
23. Au bout d'une année de tourments, je quittai les vieux croyants et rentrai à
Jérusalem avec une caravane perse. Au Temple, je devins bientôt un lévite, puis un Pharisien
(VARIZAER = gardiens, pasteurs), et peu après, j'arrivai en cette ville, où j'officie en tant que
prêtre juif depuis onze années déjà.
24. Par mes paroles et par mes actes, je n'ai sans doute pas rendu les hommes plus
stupides qu'ils n'étaient déjà, mais pas plus sages non plus ; car je me disais : si quelqu'un est
heureux dans son ignorance, il ne faut pas le détromper ! Car même avec les vérités les mieux
établies, je n'ai rien de meilleur à lui offrir ! - Tu sais à présent très exactement ce que je
pense et qui je suis.
25. Si ce sont des lois faites par des hommes et difficiles à observer qui décident si un
homme est un juste ou un criminel, je suis à l'évidence un pécheur devant ta personne très
pure selon la loi et, pour toi-même, ne puis ni ne dois m'entretenir avec ta sainteté.
26. Si au contraire, pour toi comme pour moi, ce n'est pas la loi des hommes, mais
seulement l'homme lui-même qui en décide selon ce qu'est sa nature, alors tu peux, malgré ta
divinité qui d'ailleurs ne me regarde pas, t'entretenir avec moi comme je puis le faire avec toi !
Mais ne t'attends de ma part ni à des remerciements, ni à la moindre vénération - quand bien
même tu serais Yahvé en personne : car alors, je serais ton œuvre, et je ne vois pas pour quelle
raison je devrais te craindre, t'aimer ou t'honorer !
27. Ah, si j'avais pu d'abord te demander la vie, les circonstances seraient tout autres,
de même si j'étais ami de la vie : mais je suis devenu ennemi de la vie, parce que j'ai toujours
vu l'humanité pauvre et honnête languir, pitoyablement opprimée par une foule de lois vaines
et stupides. Seuls ceux qui s'y entendent dès le début à duper comme il faut leur prochain plus
faible d'esprit sont heureux, parce qu'ils savent toujours se mettre au-dessus des lois.
28. Ceux-là accroissent l'ignorance de leurs malheureux contemporains en leur faisant
mille promesses pour l'au-delà, afin de n'en être eux-mêmes que plus libres de mener fort
bonne vie ici-bas, Je connais ces choses et sais ce qu'il faut penser et attendre de cette vie
future dans l'au-delà. C'est pourquoi je ne crains nullement un Dieu tout-puissant, et moins
encore les souverains de ce monde, si puissants soient-ils.
29. Je ne crains pas Dieu, parce qu'il doit être à l'évidence quelqu'un de trop sage pour
pouvoir éprouver le moindre plaisir à tourmenter un misérable ver de terre qu'Il pourrait
anéantir mille fois d'un seul souffle, s'il Lui devenait importun. Et s'Il est un être parfaitement
sage, Dieu ne peut davantage me demander raisonnablement de Le vénérer, de Le prier ou de
L'aimer, puisqu' Il ma jeté sans que je L'en prie ou Le lui demande dans cette misérable
existence qui, par la bouche d'hommes avides de pouvoir et de gain, m'enseigne que je dois
espérer la félicité dans l'au-delà, et je devrais tenir cette doctrine pour la vérité toute nue, alors
que de tous côtés l'expérience tangible me montre mille et mille fois que c'est exactement le
contraire et que la grande nature crie par toutes ses tombes : "Homme, toute ta vie ne dure
qu'un seul jour !"
30. Tu vois qu'avec moi il n'y a rien à faire, absolument rien, pour la bonne vieille foi
et sa compagne consolatrice, cette chère espérance ! Aussi, donne moi une vérité que je puisse
éprouver aussi vivement que ma propre existence, et je me passerai de n'importe quelle foi
comme de n'importe quelle vaine espérance!
31. O sage et puissant homme de Dieu, n'aiguise pas notre appétit, à nous humains,
pour ne rien nous donner ensuite à nous mettre sous la dent ! Je ne t'aurais pas ainsi
questionné sans ménagement, ô sage ami, si je n'avais conclu de tes propos et de tes leçons
précédentes que tu es toi aussi un homme de vérité qui entends traiter avec honnêteté la
pauvre humanité.
32. Mais si par hasard tu avais autre chose en tête, alors, laisse-moi m'en tenir à la
vérité que j'ai conquise au prix de mille dures et amères expériences ! »

GEJ3 C219
Il faut chercher la vérité là où elle se trouve

1. Je dis : « Ami, si, ayant perdu une chose, tu la cherches en un lieu inconnu où tu
n'as rien perdu, et si, après cela, n'ayant pas retrouvé ce que tu as perdu, tu t'indignes et
t'étonnes de n'avoir rien trouvé alors que tu as si longtemps cherché avec beaucoup de zèle et
d'abnégation, tu as beau être un homme intelligent et raisonnable, tu ne l'auras vraiment pas
été en cette occasion !
2. Vois-tu, dès le début de ta recherche, tu as trouvé Moïse et tous les prophètes vains,
sans esprit et sans vérité, tu as jugé que, comme tout le reste, ils étaient une invention des
hommes, mais tu ne t'es jamais efforcé de pénétrer l'esprit de l'Écriture, préférant perdre ton
temps et ton argent à chercher la vérité là où elle ne se trouverait jamais !
3. C'est ainsi que tu n'as pu qu'être partout dupé et trompé, et que tu n'as découvert que
mensonge, hypocrisie et tromperie. Aussi tes multiples expériences ne pouvaient-elles être
qu'amères, et, jusqu'à ce jour, elles n'ont servi qu'à te faire haïr la vie et à t'ôter tout amour,
tout respect et toute crainte de Dieu.
4. Si seulement tu avais cherché la vérité à sa place, tu l'aurais assurément trouvée
depuis longtemps, comme bien d'autres l'ont trouvée avant toi !
5. Crois-Moi, la vérité ne demande pas une croyance au sens où tu l'entends, ni une
vaine espérance sans fondement, au contraire, elle met au plus profond de toi une certitude
aussi lumineuse que le soleil et ne te laisse plus le moindre doute sur la vie dans l'au-delà !
C'est une conviction totale et parfaitement tangible qui se met à vivre dans ton esprit dès lors
qu'il s'éveille par l'amour de Dieu et de ton prochain !
6. Mais ce n'est certes pas dans l'école païenne de Korak, en Égypte, et encore moins
chez ces vieux fous de l'Inde que tu trouveras une telle chose !
7. Tout cela est bien plus proche de l'être humain, et très facile à atteindre pour celui
qui cherche avec zèle ; encore faut-il qu'il le cherche là où il peut le trouver sans quoi tous ses
efforts sont vains ! On n'a jamais récolté de raisins ni de figues sur les ronces et les chardons,
et le blé ne pousse pas dans les mares et dans les bourbiers.
8. Tu as dit aussi que tu ne devais à Dieu ni amour, ni crainte, ni gratitude, parce que
tu ne Lui avais jamais demander de te faire vivre ! Si ton esprit était déjà éveillé, il te
montrerait assurément très clairement ce dont tu es redevable à Dieu. Mais ta chair ne le sait
bien sûr pas davantage que ton vêtement ne sait quand tu as faim.
9. Tu trouveras ici, à cette table, un certain Philopold, de Cana en Samarie. Il y a
quelques semaines, il pensait exactement comme toi à présent, et ses propos aussi
ressemblaient aux tiens. Parle avec lui, et tu commenceras à comprendre ; ce n'est qu'ensuite
que Je te dirai tout, et tu verras bien alors si Dieu mérite quelque amour véritable et fidèle de
ta part ! Quant à l'homme avec qui tu dois t'entretenir d'abord, il est là, juste en face de Moi.
Va et suis Mon conseil, car tu en tireras à coup sûr un meilleur parti que de l'école de Korak !
»
10. Murel, contournant la longue table, va trouver Philopold et lui dit : « Le Maître
m'envoie à toi pour que tu me donnes un premier aperçu de la vérité sur la question qui me
préoccupe. Aussi, dis-moi quelque chose de bon et de vrai ! »
11. Philopold dit : « Ami, j'ai entendu tout ce que tu as dis au Seigneur devant nous.
C'est ainsi que j'ai reconnu à part moi que je ne pensais et ne parlais guère autrement naguère :
mais la cause en était en moi-même. Moi aussi, je cherchais là où je n'avais jamais rien
perdu : mais là où j'avais perdu quelque chose, je ne cherchais point et ne trouvais donc rien.
Ce n'est qu'à l'arrivée de ce Seigneur et Maître éternel venu d'en haut que mes yeux se sont
ouverts ! J'ai connu qui j'étais et pourquoi j'étais en ce monde, et j'ai aussi reconnu ce qu'est
l'homme lui-même et pourquoi il existe ! A présent, ami, tout est clair en moi et la noirceur du
doute n'obscurcit plus ma lumineuse existence ! Et il en sera à coup sûr très bientôt de même
pour toi!»

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De la décadence des sagesses égyptienne et indienne

1. Murel prie alors Philopold de lui expliquer suffisamment tout cela. Philopold lui
répond : « Mon ami et cher frère, tu as vécu bien des choses, tu es allé jusqu'en Inde et même
dans les pays qui sont bien au-delà du Gange, jusque dans les montagnes où nul mortel n'a
encore mis le pied, et avant cela, tu as traversé toute l'Égypte jusqu'aux lieux où le Nil dévale
des rochers en mugissant avec fureur. Le vieux temple des rochers de IA BU SIM BIL[C'est-
à-dire Abou Simbel] ne t'est pas demeuré inconnu, et un matin, tu as entendu retentir les
colonnes de Mem'n'on. Tu as contemplé les anciens caractères cunéiformes, et tu as cherché à
déchiffrer les croissants[Nous ne savons pas ce que peut être cette « écriture en croissants » (Hornsc•hrift)
plus ancienne que l'écriture cunéiforme (Keilschrift), la plus ancienne écriture connue, le sumérien, étant elle-
même une écriture cunéiforme. (N.d.T.)] plus anciens encore.
2. Les maîtres de Korak t'auraient bien expliqué toutes ces choses, car tu voulais les
payer richement pour cela : mais ils ne l'ont point fait, parce qu'ils ne le pouvaient point. Car
les sages et les érudits de l'Égypte actuelle ne sont plus du tout de la même trempe que ceux
qui fondèrent ces écoles et ces temples au temps des anciens pharaons. Pour ce qui est de
l'ancienne sagesse, ils vont plus mal encore que les lévites et les Pharisiens de Jérusalem, et
c'est encore bien pis chez les Birmans. Ceux-ci en sont venus à une forme d'ascétisme qui est
une honte pour l'humanité : et qu'est-ce que cet ascétisme, sinon d'une part un orgueil
incommensurable, et d'autre part, pour cette raison même, une sottise incommensurable ?!
3. Il est vrai que ces hommes ont possédé jadis la vraie sagesse, à l'instar du patriarche
Noé : mais avec le temps, comme les familles grandissaient et devenaient des peuples ayant
nécessairement de plus grands besoins qu'une petite famille, la force physique des hommes
prit une importance trop considérable pour que chacun pût ne s'occuper que de sa sagesse
intérieure.
4. Ces peuples choisirent en leur sein les plus sages, à qui ils confièrent les affaires
sacrées et la tâche de faire en sorte que la connaissance de Dieu se maintînt toujours chez eux
et que la vérité essentielle ne se perdît point, mais perdurât pour eux-mêmes et pour leurs
enfants.
5. Dans le même temps, le peuple avait donné aux représentants et gardiens de la
sagesse le droit de dicter des lois conformes à cette sagesse, lois dont la sanction était assurée
par tout le peuple, chacun, du premier au dernier, en étant le garant et l'exécuteur, et ceux qui
transgressaient ces lois sacrées devaient être très durement châtiés.
6. Au début, cette institution fonctionna fort bien et eut des effet plutôt bénéfiques.
Mais avec le temps, la caste des prêtres s'accrut et devint plus exigeante quant à sa subsistance
matérielle. C'est alors qu'apparurent bientôt, sous l'intitulé mystique "donné par Dieu'', de
nouvelles lois et dispositions. Les punitions, les pénitences et toutes sortes de tromperies
d'apparence miraculeuse devinrent monnaie courante, sans oublier les indulgences : celui qui,
ayant outrepassé telle ou telle loi supposée divine, voulait échapper à la punition, devait payer
une rançon exorbitante. Naturellement, les pauvres devaient s'accommoder de la pénitence,
cela pour l'exemple martial. L'on imagine sans peine que les choses ne sont pas allées en
s'améliorant jusqu'à nos jours !
7. Et c'est là, ami, que tu allais chercher la vérité et la plus profonde sagesse ?! Il est
concevable que tu n'aies pu l'y trouver, et aussi que cela ait véritablement fait de toi un
ennemi de l'existence : mais ce qu'il m'est malaisé de concevoir, c'est que tu n'aies jamais eu
l'idée, toi qui es un prêtre et un érudit de l'Écriture, de chercher s'il n'y avait pas dans l'Écriture
elle-même, et dans quelle mesure, une vérité et une sagesse cachées, et s'il n'y avait pas
moyen de parvenir à une conception de la vie intérieure en suivant les préceptes de l'ancienne
école des prophètes !
8. Il est vrai que, d'une certaine manière, je n'étais sans doute guère plus avancé que toi
dans la connaissance de la vérité, et ma sagesse consistait essentiellement dans la philosophie
grecque, même si j'avais davantage de respect pour les écritures sacrées des Juifs, mais il me
manquait les racines, et c'est pourquoi, chez moi non plus, cet arbre magnifique ne pouvait
porter ses fruits. »
GEJ3 C221
De l'existence antérieure de l'homme

1. (Philopold : ) « Mais quand, il y a quelques semaines, j'eus l'insigne bonheur de


rencontrer ce divin Maître, tous les obscurs nuages se sont évanouis d'un seul coup, et le soleil
de la vie divine s'est mis à rayonner dans mon âme ! C'est dans cette sainte lumière que j'ai
reconnu pour la première fois mon essence et celle de Dieu : mais c'est alors aussi que j'ai vu
ce que je dois à Dieu, notre unique saint Père, Lui qui est l'amour le plus pur de toute éternité.
2. Je me suis connu tout à fait, et j'ai connu qu'avant mon incarnation sur cette terre,
seule dans tout l'infini à être destinée à porter les enfants de Dieu, conçus et élevés selon
l'ordonnance éternelle de Son amour, j'avais passé avec l'Esprit divin, pour devenir l'un de ces
enfants de Dieu, un contrat fort singulier.
3. Regarde ces étoiles innombrables ce sont toutes des mondes, bien plus grands et
plus magnifiques que cette terre, et sur chacun de ces mondes, l'on trouve des hommes tout
pareils à nous par la forme : partout, l'on voit chez eux une grande sagesse, et ils ne sont pas
entièrement dépourvus d'amour : mais, presque comme les animaux de cette terre, ils viennent
au monde déjà parfaits et n'ont pas à apprendre depuis le commencement tout ce qu'ils veulent
et doivent savoir. La langue est presque partout la même, et leur science a des limites fort
précises : mais partout, cette science va jusqu'à la connaissance de l'esprit suprême de Dieu.
Connaissance qui, toutefois, est davantage un sentiment confus qu'une véritable connaissance.
4. En somme, l'on trouve sur tous ces innombrables mondes des hommes qui sont
presque semblables aux meilleurs des païens de cette terre, à la différence que les hommes de
ces mondes ne découvrent au fond rien de nouveau : mais ce qui existe, existe dans son état
d'accomplissement le plus élevé, tandis que les païens peuvent sans cesse inventer quelque
chose de neuf et que la voie d'un perfectionnement et d'un progrès sans fin ne leur est pas
fermée.
5. Mais sur ces grands mondes, il se trouve également des sages qui, à certains
moments, rencontrent, pourrait-on dire, des esprits supérieurs par qui ils apprennent à mieux
connaître Dieu. Il arrive alors parfois que certains de ces êtres plus éveillés soient pris du désir
de devenir eux aussi des enfants de Dieu °.
6. Car dans tous ces mondes, les sages savent par les esprits supérieurs qui se révèlent
à eux qu'il existe dans le vaste espace de la Création un monde où les hommes sont les enfants
de Dieu, et que c'est là aussi qu'une âme de leur monde, une fois qu'elle a perdu son corps,
peut entrer à nouveau dans un corps de chair, cependant tout à fait grossier. Et, dès l'instant où
quelqu'un en manifeste sérieusement le désir, on lui représente par le menu tout ce qu'il aura à
subir dans ce monde-là.
7. Tout d'abord, l'âme est privée de tout souvenir de son précédent état de bien-être, de
sorte que, lorsqu'elle naît au nouveau monde, d'une femme et avec un corps imparfait, elle se
trouve dans un état d'infériorité quasi animal et dépourvu de conscience, et n'a pas la moindre
notion de sa nouvelle existence. Ce n'est que peu à peu, au bout d'un an peut-être, qu'une toute
nouvelle conscience commence à se développer à partir des images, des événements et des
impressions perçus par les sens : la mémoire et le souvenir récent des impressions reçues sont
donc les seuls indicateurs et les seuls secours sur le nouveau chemin qu'est la vie sur cette
terre. Nul esprit supérieur envoyé par Dieu ne vient guider l'enfant vers une connaissance
supérieure et plus profonde, et seuls les parents doivent s'efforcer de mettre l'enfant sur la
bonne voie à partir de leur propre expérience. Ensuite, l'enfant doit beaucoup apprendre,
commencer à se déterminer par lui-même, chercher, demander, il doit connaître la peur, la
faim, la soif. les douleurs et les privations de toute sorte, il sera humilié jusqu'au dernier
moment, et à la fin d'une telle vie, c'est ordinairement une maladie longue et douloureuse qui
ôtera la vie à cet homme de chair.
8. Si l'homme a rempli dans sa vie toutes les conditions nécessaires prescrites, s'il a
aimé Dieu par-dessus tout et son prochain, même lorsque celui-ci l'a persécuté comme son
pire ennemi, plus que lui-même, alors, il a animé et fait croître en lui l'étincelle d'esprit divin
déposée au cœur de son âme.
9. De ce moment, Dieu commence à grandir dans l'homme. Il imprègne son âme et la
fait Son égale, et c'est ainsi que l'ancien homme de nature quitte le profond bourbier de son
inanité pour devenir un enfant de Dieu, jouissant dans cet état accompli de toutes les
perfections présentes en Dieu Lui-même.
10. C'est ainsi, ami Murel, que tout ce que je viens de te décrire aussi brièvement que
possible est représenté à cet homme du monde des étoiles : et s'il le demande alors avec la
plus grande détermination, il est débarrassé en un instant de son léger corps et, tout à fait
inconscient, transporté aussitôt sur cette terre pour y être procréé, et cela donne ensuite un
homme comme toi et moi.
11. Diras-tu maintenant que nous n'avons pas conclu librement un contrat avec le
Seigneur avant de venir sur cette terre ?
12. Et Dieu tient immuablement la parole issue de Son ordre éternel, rien ne peut Le
faire changer d'avis : quant à savoir si nous en avons toujours fait autant et si nous avons suivi
la loi qu'il a donnée à tous les hommes à travers Moïse et les patriarches et qu'Il a de plus
inscrite au cœur de tout homme, c'est une autre question !
13. Nous l'observerons sans doute désormais, je n'en doute point ; mais il ne faut pas
attribuer cela à nos efforts, mais uniquement à la miséricorde divine. - Dis-moi maintenant ce
que tu penses de ma petite leçon de sagesse ! »

GEJ3 C222
Ce que Philopold a vécu dans l'au-delà

1. Murel dit : « Ah, ami Philopold, tu m'apprends là des choses dont nul mortel n'avait
jamais eu idée jusqu'ici ! Je vais d'émerveillement en émerveillement ! Mais dis-moi pour tout
de bon si tout cela ne peut être le fruit de quelque imagination de ta part : car cela paraît aussi
étrange et aussi extraordinaire que les plus grandes fables de la croyance païenne.
2. Au reste, il se peut fort bien que tout cela soit vrai, ce dont je ne suis pas capable de
juger, la connaissance des étoiles étant bien mon point faible ! Mais qui imaginerait que les
étoiles, ces petits lampions du ciel, sont des mondes, et des mondes plus vastes encore que
notre terre, dont pourtant nul homme n'a encore vu le bout ?!
3. Je t'en prie, confirme-moi cela ; car tu as éveillé en moi un trop puissant désir d'en
savoir davantage sur ces choses remarquables ! On n'en trouve pas la moindre trace dans
Moïse, non, pas même la plus petite allusion : car il n'y a pas un traître mot là-dessus dans sa
Genèse. D'ailleurs, pas un homme ne comprend ce qu'il a voulu dire avec cette Genèse ! »
4. Philopold dit : « Ami, celui qui appréhende correctement Moïse y trouve cela aussi ;
mais pour cela, il faut autre chose qu'en apprendre par cœur un malheureux sens littéral ! Mais
à celui qui aime Dieu par-dessus tout, l'esprit de Dieu donne la bonne explication, et il sait
alors que la Genèse de Moïse ne décrit pas tant la Création des mondes proprement dite, mais
bien davantage et plus précisément l'éducation et la formation spirituelle de l'homme tout
entier et de son libre arbitre, et la manière dont ceux-ci intègrent l'ordonnance divine. Celui
qui comprend et conçoit cela comprend aussi bien vite le reste, car on y trouve, exprimé par
des correspondances infaillibles, ce que je pourrais moi-même te montrer d'une manière
parfaitement claire. Mais nous n'en aurions pas le temps aujourd'hui.
5. Cependant, j'ai ici autre chose, qui a été mis entre mes mains comme une preuve
incontestable venue d'en haut, par la grâce miraculeuse du Seigneur qui Se trouve ici parmi
nous véritablement et dans la chair même, tel que tous les prophètes nous L'avaient
fidèlement annoncé.
6.Ce jour-là, c'est-à-dire quand le Seigneur, venant de Kis, est venu nous rendre visite
à Cana, il y avait parmi nous, comme aujourd'hui, un esprit angélique revêtu d'un corps
éthérique. Sur l'ordre du Seigneur, cet ange délia le bandeau qui couvrait les yeux de mon
âme, et la pleine conscience de mon existence dans un monde antérieur, ou plutôt un autre
monde, fut alors rendue à l'instant à mon être tout entier.
7. Je reconnus aussitôt le magnifique grand monde où j'avais vécu dans la chair avant
d'exister sur cette terre ; oui, je vis même mes parents et mes frères et sœurs qui y vivaient
encore ; qui plus est, l'ange fit venir pour moi sur cette terre quelques-uns des objets qui
m'avaient appartenu, et que je reconnus aussitôt sans le moindre doute comme authentiques.
8. Mais quand cette extraordinaire lumière de l'esprit eut été allumée en moi, je
compris aussi tout ce que je devais à Dieu le Seigneur, qui est plus encore notre Père plein
d'amour !
9. Dès lors, je compris l'inestimable valeur de mon existence, ainsi que de celle de tout
homme, et je ne puis désormais assez louer et aimer Dieu le Seigneur et tous les humains !
10. Quant aux miracles, j'en étais l'ennemi mortel, tout comme toi : mais je suis
convaincu d'avance que d'ici peu, tu seras et penseras comme moi à présent. Presque tous
ceux qui sont ici à cette table peuvent, si tu le leur demandes, témoigner que ce que je viens
de te conter est parfaitement véridique.
11. Mais le plus grand témoin et le plus digne de foi est précisément le Seigneur Lui-
même, qui t'a envoyé à moi afin que je t'apprenne si, comme tu sembles le penser, un homme
ne doit vraiment à Dieu ni gratitude, ni louange, ni amour ! »

GEJ3 C223
De l'ordonnance naturelle des mondes

1. Murel dit : « Je te remercie, ami et frère Philopold, pour la révélation que vient de
me faire ton esprit profondément éveillé ! Dans sa grande sagesse, Salomon n'avait sans doute
jamais imaginé une telle chose. Il est vrai qu'elle est si extraordinaire que tout homme doué de
raison ne peut dès l'abord que la mettre en doute, parce qu'il n'y en a pas l'ombre d'un
pressentiment dans notre entendement humain superficiel et pourtant, je ne peux désormais
plus avoir le moindre doute à ce sujet. Car tu n'aurais pu me conter toutes ces choses si elles
n'étaient pas fondées sur ta propre expérience objective : jamais, depuis qu'il y a des hommes
sur terre, un homme n'aurait pu imaginer cela, et tu n'aurais pu y songer toi-même si tu n'y
avais été conduit par une expérience très claire. Ce sont des choses que l'on n'invente pas, et il
faut que ce soit une révélation parfaitement miraculeuse d'en haut, aussi l'admets-je comme
aussi évidente que si je l'avais moi-même vécue.
2. Mais parle-moi encore un peu de ce monde des étoiles : car je ne parviens toujours
pas à imaginer comment ces minuscules points lumineux peuvent être des mondes ! »
3. Philopold dit : « Ah, cher ami, ce sera un peu difficile, parce que tu n'as encore
aucune notion de ce monde-ci ni aucune représentation vraie de son apparence extérieure et
de sa structure physique comparée à celle des autres mondes ! Il faut donc que je te dise
d'abord à quoi ressemble cette terre et comment elle est faite, et il te sera plus facile ensuite de
te faire une juste idée de ce que sont les autres mondes.
4. Philopold décrivit alors toute la terre à Murel comme un distingué professeur de
géographie, appuyant ses dires sur ce que Murel n'avait pu manquer de voir et de rencontrer
lors de ses grands voyages. Il lui montra aussi pourquoi, en conséquence, le jour et la nuit
devaient invariablement se succéder l'un à l'autre, et il lui expliqua aussi la lune avec sa
nature, son éloignement et sa vocation, ainsi que les autres planètes qui dépendent de notre
soleil.
5. C'est seulement lorsqu'il en eut terminé avec ces explications, qu'il rendit aussi
claires et palpables que possible, qu'il passa aux étoiles fixes, poursuivant en ces termes :
6. « Tu viens de faire connaissance, autant qu'il est possible en un temps si bref, avec
la nature de notre terre, de la lune, du soleil et des autres planètes qui l'entourent, et tu ne peux
plus guère douter que les choses sont ainsi et ne sauraient en aucun cas être différentes ; à
présent, je puis te dire que tous les points lumineux, grands et petits, ne sont eux-mêmes rien
d'autre que des mondes solaires d'une taille extraordinaire, certains incroyablement plus
grands que ce soleil qui est le nôtre, et dont la taille, pourtant, pourrait te donner le vertige.
7. S'ils nous paraissent si petits, c'est à cause de leur prodigieux éloignement. Imagine
l'énorme distance de notre terre au soleil prolongée quatre cent mille fois, et tu auras à peu
près la distance de notre soleil à l'étoile fixe la plus proche. Tu comprendras aisément par là
pourquoi elles semblent si petites à nos yeux de chair, puisque notre soleil, pourtant assez
grand pour contenir un million de fois notre terre, nous paraît déjà à peine aussi grand que la
surface d'une main.
8. D'autres étoiles fixes, cependant encore visibles à nos yeux, sont si
incommensurablement éloignées que nous n'avons pas de nombres pour désigner la distance
qui nous en sépare. Si tu as bien saisi cela, il te sera assurément très facile de concevoir que
ces petits points lumineux peuvent fort bien être des mondes d'une taille prodigieuse, même
s'ils n'apparaissent pas à nos yeux de chair pour ce qu'ils sont ! - As-tu bien compris tout
cela ? »

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