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GEJ10 C240

Conseils alimentaires. Sur les défauts des lois prophétiques

1. Je dis : «Très précisément celui que tu viens de formuler ! Ce qui entre par la
bouche, si cela est frais et bien préparé, ne rend pas l'homme impur et, s'il en use modérément,
ne nuit pas à sa santé ; seule la chair des animaux étouffés, comme c'est l'usage chez beaucoup
de païens, ne doit pas être consommée, parce qu'il y a dans le sang des animaux certains
esprits naturels immatures qui sont comme un poison pour la nature humaine ; ils rendent
donc impur le sang de l'homme, qui ne tarde pas à tomber malade et devient incapable de
vaquer a ses affaires.
2. Par exemple, le vin, lorsqu'il a fini de fermenter et s'est débarrassé de toute
impureté, est hautement recommandable à tout homme pour fortifier son corps, tant
intérieurement qu'extérieurement. Mais si l'on boit le nouveau moût dont les esprits naturels
impurs ne se sont pas encore échappés par la fermentation, cela est dommageable à l'homme ;
il ne faut donc boire qu'un vin vieilli et pur, et ne pas toucher au moût jusqu'à ce qu'il soit bien
purifié et qu'il ait au moins deux ou trois ans.
3. Je sais fort bien que Moïse, de même que son frère Aaron, a commis quelques
fautes envers son peuple ; et c'est bien pourquoi ils ne sont pas entrés en Terre promise. Aaron
a atteint la montagne de Hor et a pu voir la Terre promise avant de se coucher sur la montagne
pour mourir. Moïse est arrivé sur le mont Nébo et a vu lui aussi la Terre promise avant de
mourir. Tu connais bien ces deux montagnes, Mon cher ami, puisqu'elles sont dans ces
parages !
4. Comme Je l'ai dit, Moïse a apporté beaucoup de sagesse, surtout à la tribu de Lévi,
qui l'entourait sans cesse ; mais il a laissé les autres tribus dans une certaine barbarie et a
parfois même été un maître tyrannique, quand la divinité ne lui avait pas spécialement
commandé cela, et c'est pourquoi il a été rappelé à l'ordre un certain nombre de fois.
5. Mais ce fut aussi le cas de tous les autres prophètes ; car aucun d'entre eux ne se
réjouissait vraiment de sa vocation, et Dieu devait sans cesse être derrière eux pour corriger
cela par toutes sortes de moyens et les forcer littéralement à agir. Mais c'est l'usage en ce
monde, pour la raison que Dieu ne peut ôter même au plus sage des prophètes son libre
arbitre, son penchant, sa raison et son entendement, sans quoi Il le vouerait à n'être plus qu'un
instrument mort.
6. Il est vrai que l'esprit tout-puissant de la divinité contraint le prophète dans les
moments d'action où Dieu exige de lui qu'il parle, écrive ou agisse strictement selon la volonté
de la sagesse divine - mais elle lui rend ensuite toute sa liberté ; il peut alors agir à sa guise, et
donc aussi commettre des erreurs, comme n'importe quel être humain. As-tu compris cela,
Mon cher ami ? »

GEJ10 C241
De l'imperfection du savoir humain

1. L'aubergiste : «Ah, Maître merveilleux, la brève réponse que Tu viens de faire à ma


longue question m'a paru plus compréhensible que la précédente ; mais je dois me souvenir là
d'un proverbe des anciens sages qui dit qu'il n'est rien de parfait sous le soleil, que tout ce que
l'homme vit, sait et connaît n'est qu'un ouvrage décousu, et que même celui qui, par son zèle,
a beaucoup appris, devra finalement reconnaître que l'homme, même s'il a tout vu, tout appris
et tout vécu, ne devient vraiment sage que lorsqu'il en vient à comprendre qu'en vérité il ne
sait rien - car seul un esprit divin sait tout, et l'homme ne sait que ce que cet esprit veut bien
lui apprendre en l'inspirant de quelque manière.
2. Mais il y a aussi que la vie est bien trop changeante et bien trop courte pour que
l'homme puisse parachever son savoir. Lorsqu'il est encore jeune et fort, il est le siège de
toutes sortes de passions bonnes ou mauvaises auxquelles il s'adonne, ce qui l'empêche
généralement de s'élever vers la lumière supérieure de l'esprit divin ; et il n'y a là peut-être
qu'une exception sur mille. Puis l'homme vieillit, et ses pensées deviennent un peu
meilleures ; mais alors, il devient souvent maladif, fatigué et paresseux, et s'en tient aux lois
extérieures et aux formalités, oubliant là-dedans l'esprit divin. Si tout va bien, il atteint l'âge
de soixante, soixante-dix ou même quatre-vingts ans ; mais, sur ses vieux jours, il pense certes
à la mort, mais il est sans force et sans courage, et souvent plus guère capable de s'occuper
intensément de l'esprit divin.
3. La vraie sagesse ne se porte donc jamais très bien parmi les hommes, pour les trois
raisons que j'ai dites. Ah, si un homme pouvait vivre au moins trois cents ans en pleine
possession de sa force, cela irait assurément beaucoup mieux qu'à présent pour la vraie
sagesse ; mais, dans son bref temps de vie, l'homme ne peut que grappiller ici et là, et, faute
de temps, il ne peut jamais rassembler en un tout cohérent ce qu'il a récolté.
4. Il y a à Alexandrie l'une des plus grandes collections de livres qui soient, et une
grande partie de l'expérience et du savoir humains dans toutes les matières y est consignée.
Mais où est l'homme qui vivrait assez longtemps pour lire tous ces livres ne serait-ce qu'une
fois ? Ainsi, nous devons, nous, hommes de bien, nous consoler avec notre vieux proverbe :
SAPIENTI PAUCA SUFFICIT*( Le sage se contente de peu), qui, selon mon opinion, a dû
contenter et consoler même les plus grands sages de cette terre.
5. Moi qui suis un guerrier, j'ai parcouru bien des pays de la terre sans jamais voir la
fin de quoi que ce soit, et sans même rien comprendre à tout ce que j'ai vu. J'ai certes
accumulé dans ma mémoire beaucoup d'expériences vécues et d'images, mais à quoi bon, si je
ne comprends pas ce qu'elles sont, ce qui les a produites et à quoi elles servent ?
6. Les hommes savent d'expérience que certains fruits sont bons à manger, qu'il y a
dans certaines plantes une vertu curative, que l'herbe sert à nourrir les animaux que nous
nommons herbivores, que le bois est utile pour faire du feu ainsi que pour bâtir des maisons et
des huttes ; mais, pour la plupart, ils n'en savent guère davantage ! Ainsi, les hommes
m'apparaissent toujours comme les plus à plaindre de toutes les créatures d'un Dieu tout-
puissant, qu'ils vivent dans les plus noires ténèbres de la superstition ou qu'ils soient les sages
les plus célébrés de la terre, puisque, tous autant qu'ils sont, ils ne savent pas vraiment
pourquoi ils ont été mis sur cette terre à leur insu et sans l'avoir souhaité - et Toi, Maître
merveilleux d'une sagesse extrême, Tu ne me donneras sans doute pas tort !
7. Que l'âme humaine doive survivre et avoir quelque forme d'existence après la mort
du corps, tous les sages dont j'ai eu connaissance sur cette terre s'accordent à le dire ; mais de
quelle sorte de vie il s'agit, personne ne s'est entendu là-dessus à ce jour.
8. Tu dois assurément avoir à ce sujet de fort sages conceptions ; mais, lorsqu'on
voudra les comparer à celles de tous les autres sages, elles ne s'accorderont certainement pas
entre elles. - N'ai-je pas raison ? »

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