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1. Je dis : «Très précisément celui que tu viens de formuler ! Ce qui entre par la
bouche, si cela est frais et bien préparé, ne rend pas l'homme impur et, s'il en use modérément,
ne nuit pas à sa santé ; seule la chair des animaux étouffés, comme c'est l'usage chez beaucoup
de païens, ne doit pas être consommée, parce qu'il y a dans le sang des animaux certains
esprits naturels immatures qui sont comme un poison pour la nature humaine ; ils rendent
donc impur le sang de l'homme, qui ne tarde pas à tomber malade et devient incapable de
vaquer a ses affaires.
2. Par exemple, le vin, lorsqu'il a fini de fermenter et s'est débarrassé de toute
impureté, est hautement recommandable à tout homme pour fortifier son corps, tant
intérieurement qu'extérieurement. Mais si l'on boit le nouveau moût dont les esprits naturels
impurs ne se sont pas encore échappés par la fermentation, cela est dommageable à l'homme ;
il ne faut donc boire qu'un vin vieilli et pur, et ne pas toucher au moût jusqu'à ce qu'il soit bien
purifié et qu'il ait au moins deux ou trois ans.
3. Je sais fort bien que Moïse, de même que son frère Aaron, a commis quelques
fautes envers son peuple ; et c'est bien pourquoi ils ne sont pas entrés en Terre promise. Aaron
a atteint la montagne de Hor et a pu voir la Terre promise avant de se coucher sur la montagne
pour mourir. Moïse est arrivé sur le mont Nébo et a vu lui aussi la Terre promise avant de
mourir. Tu connais bien ces deux montagnes, Mon cher ami, puisqu'elles sont dans ces
parages !
4. Comme Je l'ai dit, Moïse a apporté beaucoup de sagesse, surtout à la tribu de Lévi,
qui l'entourait sans cesse ; mais il a laissé les autres tribus dans une certaine barbarie et a
parfois même été un maître tyrannique, quand la divinité ne lui avait pas spécialement
commandé cela, et c'est pourquoi il a été rappelé à l'ordre un certain nombre de fois.
5. Mais ce fut aussi le cas de tous les autres prophètes ; car aucun d'entre eux ne se
réjouissait vraiment de sa vocation, et Dieu devait sans cesse être derrière eux pour corriger
cela par toutes sortes de moyens et les forcer littéralement à agir. Mais c'est l'usage en ce
monde, pour la raison que Dieu ne peut ôter même au plus sage des prophètes son libre
arbitre, son penchant, sa raison et son entendement, sans quoi Il le vouerait à n'être plus qu'un
instrument mort.
6. Il est vrai que l'esprit tout-puissant de la divinité contraint le prophète dans les
moments d'action où Dieu exige de lui qu'il parle, écrive ou agisse strictement selon la volonté
de la sagesse divine - mais elle lui rend ensuite toute sa liberté ; il peut alors agir à sa guise, et
donc aussi commettre des erreurs, comme n'importe quel être humain. As-tu compris cela,
Mon cher ami ? »
GEJ10 C241
De l'imperfection du savoir humain