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© Thierry DUJARDIN Chef de FArrondissement grands travaux DDE du Nord © Robert HERMENT Société des Pétroles Sbell-Bitumes © Dominique LAUREAU Colas Nord Picardie © Christian BIENAIME Jean-Pierre COQUILLE Colas S.A. € concepteur routier L est toujours @ la recherche du meilleur compromis entre la qualité et le coiit. Dans une région pauore en ‘matériau et riche en sous-produits de Vindustrie, de nombrewses recherches et démarches ont conduit 4 développer Vutiisation de tels produits dans la construction routiore. Ces essais ont été souvent heureux, par exemple avec les schistes miniers en remblai et en couche de forme ou avec le laitier dans les couches de chaussée. Ils ne Vont malbeureusement pas tous été ; cest le cas de l'utilisation de charrées pour la réalisation des remblais de Vautoroute A22. En effet, si ce matériau présente des caractéristiques mécaniques satisfaisantes pour un tel usage, sa composition chimique ‘avec une teneur importante en chrome hexavalent aurait dit en interdire l'usage. Le bitume protége l'environnement mpetmédbilsaion es remiblais de | avtoroute A 22 Leese Nord & repondre & trois questions Quelles sont la source et ’étendue de la pollution ? Quelles on sont les conséquences & court et long terme sur Venvironnement ? Comment y remédier ? Les réponses aux deux premiares que tions furent assez simples et plut6t rassu- rantes: la présence du chrome hexavalent fut le phénoméne de pollution. Diverses solutions techniques étaient envisageables. Nous ‘avons opté, dans le cadre d'une section test téalisée en 1990, pour un étanchement total par la géomembrane bitumineuse Colétanche® ‘du corps de rembiai; cette solution permet en ‘effet de supprimer eau, véhicule du chrome hexavalent. Pour ce faire, la socisté Colas a pproposé la mise en oeuvre de la géomembra- re bitumineuse C ‘Au-dela. du récit de ce chante, I est inté- ressant de constater deux choses. © d’autre part, ces avancées techniques aussi du progrés: servir fa vote du progres Elles nous offrent donc das outils techniques précieux. Que ceci ne nous fasse toutefois, pas oublier qu'un bon projet ne devient réali- Sable que s'il est admis par la population et les élus qui la représentent. 1 Historique Llautoroute A 22, au nord de Lille entre Marca - en - Barceul et la frontiére, jongue de 18 km et construite de 1969 & 1971, a permis la jonction des réseaux autoroutiars francais et belge. Elle évite la traversée de nombrouses agglomérations dont Tourcoing; par ailleurs elle se trouve dans une région tres urbanisée et plate, le sol naturel superficiel étant & base de sables fins et de silts. De nombreux pas- ‘ages inférieurs ont conduit & surélever la ‘chaussée par rapport au terrain naturel ce qui a nécessité 1.500 000 m3 de remblais, 370 000 m3 de déblais récupérés conduisant |. un fort deficit de matériaux de sous-couche. ‘Le tableau 7 et la figure 1 donnent l'rigine des éléments constitutits des remblais et de la chaussée, ceux-ci sont tr6s variés at plus ‘ou moins tradtionnels (1), Ont 6t6 en particu: lier utilisées pour la construction des assises 450 000 t de charrées présentant avantage de se trouver & Wattrelos prés du trace retenu ‘pour la A 22. Les charrées sont un sous-pro- uit du traitement de minerais de chrome. Raisons de l'utilisation des charrées Outre des frais de transport réduits, une meileure réparttion des transports de maté- faux sur le réseau router vosin et un faible Gout dachat, les charrées ont 'avantage etre portousos. Elles proviennent du procédé de fabrication suivant Te minerai (chromite & 559% de Crp Ox) est broyé &'80 ji, meangé avec du carbonate de Sodium Nag COg et de la dolomie (carbonate de sodium st de Magnesium). ‘Le mélange est calciné au four tournant, le bichromate de soude étant ensuite extrat par lavage a eau Les stéres ains! obtenus sont recyciés au four pour moti, autre étant mise au teri. Une parte des charrées ainsi stackée a donc 418 routlisée en rombals, Le tabieau 2 donne {a composition de ces charrées tandis que le tableau 3 et les figures 2 et 3 indiquent res- sot once Figure 2. Courbe granulométrique ‘des charrees [ Tobleau 8 Recapitlaté ceeebi |e ‘ome | ham nie | Xone] _ nae exmeg | eg centeteg | atone nd ‘compactage we ip 'p inte | nacode indo do | ‘ouoee | pecs pats | =» | * [we] ae) e | « | wa | aa compas brecte moans | - nth kee mesn 129 Un 70m. Elle disparait au sud, au bord do la vallée de la Marque. = Sables d’Ostricourt (Landénien) - 2b ; ables trés fins, vert ou gris-foneé, homomé- triques, relativement propres au sommet de Vassise,trés argileux vers la base ou se déve- loppent des niveaux lenticulaies imbriqués de gres tendre (tuffeau). L'épaisseur de ces ables est réguliére, de Vordre de 30m, et ne diminue gu’en rive droite de la Marque. ‘agile de Louvil (Landénien) - e2a’ agile souvent sablonneuse et tres compacte, de teinte gris-foncé. S'y intercalent a la base des niveaux plus sableux de tuffeau. Son épals- ‘sour ost do ordre de 10 a 15m. Secondaire (Crétacé) ‘Sénonien (C4) ; craie blanche contenant des silex & la base; fine, tondre et porouse, allo est souvent compacte et peu fissurée, saut dans les zones de fracturation ou d'altération préfé- rentiella (valde de la Marque). Son épaisseur ‘est de 'ordre de 10 8 20m. = Turonien supérieur (C3c) ; eraie grise, glau- conieuse a silex et niveaux durcis (‘meule’) Epaisseur de 10 a 20m. = Turonien moyen et inférieur (C3b-a) ; le som- ‘met est représenté par des alteriances déci- ‘métriques ou métriques de craie dure, dense, ‘et de marnes plastiques blevatres. Vers la base, la fraction arglleuse devient prédomi- nnante. Epaisseur de 10 & 20m. Primaire Les bance de caleaire dur, de teinte grse, ren- contrés en profondeur sont rapportés au Tournaisien (carbonifére). En téte, is présen- tent localement des phénoménes d'altération (paléokarst), obltérés par des dépots argilo- sableux continentaux souvent rattachés au Weaidien Systéme aquifére (Quatre niveaux aquiteres sont superposés ¢ Largile des Flandres retient une nappe dans les formations quaternaires. De faible abit potentiel, cette nape n'est explcités ‘que par quelques puits domestiques. 4 ¢ Largile de Louvil retient également une nappe dans les sables d’Ostricourt et, en absence de I'argile des Flandres, dans les formations quaternaires de la vallée de la ‘Marque. L'explotation de cette nappe est cif ficle en raison de la granulométrie des sables. ft de la qualité de l'eau. Par ailleurs, souvent profond et de faible debit, cet aquifére n'est pas exploité,& notre connaissance, sure site. La nappe de la crale, retenue par les mares du Turonien, est intensément exploi tée dans les zones & forte capacité situses hors ou en bordure des gisements tertiaires. Cette nappe n'est pas exploitée pour I'alimen- tation en eau potable (AEP) sur le site (les Ccaptages AEP les plus proches se situent & plus de 4 km et en amont de nappe) ‘¢ La nape du calcaire carbonifére, autre- fois artésionne, a vu son niveau baleser dans des proportions considérables. Elle est cexploitée & Roncq, Wattrolos, Tourcoing (los forages se situent & environ 1 km de la A 22), Elle y est cependant protégée par les trois, niveaux imperméables et les aquiféres repris ci-dessus. La présence de chrome 6 dans les remblais de Tautoroute et uniquement dans les nappes. superficieles n’a pas eu pendant ces vingt années de conséquences néfastes. Un seul lieu ne parait pas protégé: I"échangeur de ‘Mareq - en - Bareaul: les deux nappes d'eau (superfcieles et des sables) circulant en sens Inverse, se mélangeraient. Cependant la Société des Eaux du Nord n'a pas constaté d'augmentation de la teneur en chrome. Certas ce demier passe évidemment dans la Marque, ou un phénomane de réduction transformerat le Cr La teneur en C6) des prélovernents d'eau 9m et plus a done été jusqu’a maintenant toujours en dessous ou égale au plafond fixé par 'OMS. “Toutefois des sondages ont montré que le produit est présent a 4m sous terre: ily a done lieu d'aréter le phénoméne de pollution Constaté, et ce dautant plus que les eaux de ruissellement chargées de chrome peuvent provoquer des troubles cutanés ot & la limite olluer des nappes d'eau intermédiaires ultli- ‘8608 pour Iirigation des potagors a |'exciu- sion de toute fourniture d'eau potable. Information et concertation Comme nous 'avons vu, l'année 1989 et fo début de 'année 1990 ont été essertieliement consacrés aux investigations préalables et & la conception de diverses solutions tech- niques. C'est en avril 1980 que le groupe ‘experts ost constitué; il se réunit aussitot En trols mols, le projet de traitement d'une section test est élaboré, approuve et financé par le directeur des Routes pour un montant de 9 MF. Durant ces trois mois, les élus concemés et les représentants du mouve- ment écologiste du Nord sont informés et consultés au fur et & mesure de la mise au point du projet. En juillet, la presse est infor- ée du projet. En soit, le chantier s'engage: les lus, les représentants du mouvement écologiste et la presse sont conviés successi- vement a le visiter. Les riverains s'inquiétent du projet de dépét provisoire des terres pol- ludes dans une double enceinta étanche pré- vue dans une boucle d’échangeur. Des réunions de concertation avec les élus, les écologistes, les riverains et une réunion publique sont tenues en aodt et septembre. Le projet est ensuite amendé pour tenir compte des réserves émises. Le chantier test s'est achevé en fin d'année 1990. ‘Compte tenu du contexte sensible du projet et de son adaptation répétée aux analyses du groupe d'experts et aux contraintes de len Fonnement, il était indispensable que la cconcertation et la coopération entre fe maitre d'eeuvre et I'entreprise soient maintenues & tous les niveaux. Dans cette optique, le princi pe du marché de ciientéle a été retenu avec Une entreprise présentant les structures capables de répondre aux besoins d'adapta- tion rapide du projet. Les prescriptions spé- ciales annexées au marché ont servi de base ‘en liaison permanente entre le maitre Cauvre, la direction des travaux de entvepr- se et le service technique de celle-ci asé & ‘Amiens) qui a assuré le controle externe de la ‘qualité des ouvrages exécutés et qui n'a pas de relations higrarchiques avec la direction des travaux. Les services techniques centraux de Colas et ceux des principaux fournisseurs, ‘en particulier de Shel-Bitumes, ont aussi été impliqués dans la conception detailiée des ouvrages & chaque étape de la réalisation ‘Toutes ces responsabiltés ont ét8 garanties par une assurance décennale, Marché des travaux Qualite de la réalisation Géneralités Les travaux sur la section entre Ronca et “Tourcoing de 800m de long sur les 18 km do Yautoroute ont commencé début aodt 1990 parle romplacoment des glisigres acer par Ses glssires en beton arm, 'étanchement 4u terre-piein central (TPC) et celui de la chaussée igure 5) limpermeabilsation des remblais et ta construction dun caniveau on beton arm fort Fbjt c'une deuriéme phase (igure 6. Gos travaux consistent & Imperméabilser es suraces de nature oérente, TPC. chaus- 60s ot falus. Le matérau principal dimpor- méabilsation est Ia membrane btumineuse Figure 5. Etanchement du TPC ofdes chavssbes Glissidre béton arms Terre-plein central Géotextile Membrane Enduit au bitume élastomere| Géotextile Enrobé dense 6m Ballast Ancienne chaussée conservée Figure 6. Etonchement du talus Film anti-adnérent (polyetyis Sablage en surtace ‘sable fin ecto) Film artipertoration (batvester) Film anti-achéront Sebiage en surface 7. ta géomembrone Papier crépon av diot duvomt Fim antiperoration armée prétabriquée Colétanche® qui a été récemment utils pour la protection d'un ter constitué par l'apport de 18 000 m® de char rées évacubes des rampes d'accés & ouvra- {ge de franchissement de voies SNCF Cari hem, Décharge des terres usées de Carihem Cas 18 000 m? ont été stockés contre un teri txistant étanché en 1986 par une géomem- brane Colétanche® [2, 3, 4). Les terres pol- luées provenant de Carihem ont été transpor: tées en septembre 1989 sur le site du teri et complétement envejoppées dans une mem brane Colétanche®. Un systéme de drain Classique est mis en place a l'intérieur de envelope pour l'essorage des terres. La surface totale du Colétanche® appliqué a été de 7 000 m2. Des gabions plats posés sur le Colétanche® et remplis de torre végétale per: rmettent 'engazonnement des talus. Les clauses techniques du projet spécifique ala A 22 Le CCTP envoyé aux entreprises prévoyait '# létanchement du terre-plein central avec décapage de la terre végétale, compactage Soigné et pose dune étanchété. Ceci exige un déplacement des cAbles d'éclairage et telephoniques qui vont étre incorporés dans les glissidres en béton armé (GBA) qui rem- placent les glssieres métalliques le long du TPC; ‘¢ Vétanchement de la plate-forme routiére ‘Comprenant le remplacement des glissiéres métalliques par des GBA le long de voles lentes, le pontage des fissures, application Sur un enduit & !'émulsion élastomare d'un fenrobé dense de 6cm d'épaisseur sur les ‘deux chaussées, la bande d'arrét d'urgence ¢t la bande dérasée de gauche ¢ le traitement des bermes et talus. La pre- mire solution envisagée consistait a retirer les torres polluées on pied de talus, & les rem placer par un massif drainant et a stocker ces, terres dans une décharge controlée classe 1, installée dans 'emprise d'un échangeur, avec double étanchéité comprenant une étanchéité bitumineuse au contact des terres, une couche drainante de controle de fuite et une seconde étancheité de prétérence constituée par largile des Flandres en place. Cette argile était présente sur le site retenu a une profon- deur de Em, ce qui aurait nécessité des déblals importants. Une autre solution retenue par la DDE a été préférée, limperméabilisa- tion du talus par géomembrane bitumineuse recouverte de gabions butés sur un caniveau ‘en béton en pied de talus et engazonnés, Les tavaux comprennent lexécution des ‘ouvrages en béton pormettant damener les ‘eaux pluviales en provenance de la chaussée ‘at du TPC vers le caniveau en pied de talus. Ces eaux de ruissellement n’ayant jamais été fen contact avec les terres du remblai ne sont pas polluées et retournent au réseau pluvial existant Les géomembranes bitumineuses armées préfabriquées Colétanche® La lecture du CCTP montre que la fabilté du projet repose sur l'utilisation de géomem- branes btumineuses armées. ‘¢ Leur structure apparalt, en bas de la page Précédente, sur la figure 7, et comprend depuis le bas, “un film antiperforation pour s'opposer aux remontées éventueles de végétation ; ‘une armature en polyester non tiss® impré ‘gnée et revétue de bitume Shell Mexphalte® +100/40 filerieé avec un pourcentage d'environ 20% de fines < 80 us “ne surface sabiée ; un film antiadhérgnt. Le Colétanche® est fabriqué en usine en rouleaux de 4m de largeur pesant 1 500 kg. La longueur des rouleaux de Colétanche' NTP 2 est do 80m. 1 Ses caractéristiques sont: poids : 4,5 kg/m? = 6paisseur : 3,9 mm = essai de traction (Norme NF GO 7001modi- ‘ies 20 0G, vitesse 100 mmimn, éprouvettes fen forme d'haitére dont la partie centrale a 550 mm de large et 200 mm de long) + résistance la rupture * sens de la longueur : 19 kN/m. sens de la largeur 14 kN/m * allongement la rupture: 35 & 45% - perméabiitg (oi de Darcy) Ks 10°19 mis. = résistance chimique : la résistance aux agressions chimiques est celle du bitume. Des essais conduits par Shell montrent que le bitume résiste trés bien & une solution & 25% de bichromate de potassium (73 gi) méme portée & 702C. Las mesures effectuées (tableau 4) montrent que les eaux super Clelles les plus chargées en chrome qui ne Ccontiennent que moins de 4 g de bichromate par litre ne sont pas on mesure d'attaquer le bitume, qui par allaurs présente une durabilté prouvée en contact avec les facteurs naturels

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