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TRAVAUX DU DEPARTEMENT DE GEOTECTONIOUE LABORATOIRE DE GEOLOGIE SRUCTURALE RK RRR KR RR KOK ROR ROKR RR ROR RRR ROK KOK ROK KOK OK THESE DE DOCTORAT ES SCIENCES NATURELLES présentée a l'Université Pierre et Marie Curie (PARIS VI) pour obtenir le grade de Docteur és Sciences par Jean-Marie VILA sujet: LA CHAINE ALPINE D’'ALGERIE ORIENTALE ET DES CONFINS ALGERO-TUNISIENS. t Sovtenue le Djuin 1980 devant te jury composé de MM. 4. Aubouin prés J. Dercourt rapp M. Durand Delga X.LePichon rap J. Glagon exam - J. Sigal J.M.Fontboté inv. Bile AVERTISSEMENT SUR LA CONCEPTION DE CE MEMOIRE * # J'ai systématiquenent évité les DESCRIPTIONS de détail et mis a leur place des figures. Clest ainsi que les séries de la deuxiéme partie ont au moins une re- présentation columaire dans une figure incluant leur description, soit en clair, soit 4 l'aide de figurés honogénes. J'ai autant que possible regroupé les colon- nes stratigraphiques en tableaux comparatifs. Pour la tectonique, j'ai évité la description des variations de détail en utilisant la méthode des coupes sériées. #De nombreax extraits de cartes (qui n'ont presque jamais de légende "a tiroirs") apportent l'information nécessaire pour justifier mes interprétations. Quel lecteur en effet peut-il acquérir toutes les cartes géologigues au 1/50 000 et au 1/200 000 existantes ? Combien auraient~ils le temps d'aller y retrouver les secteurs bien précis évoqués dans le texte ? La BIBLIOGRAPHIE inclut les rapports pétroliers, miniers ou de génie civil demeurés inédits. C'est un choix que j’ai fait. Quelle que soit leur valeur, tous ont leur utilité. certains rapports pétroliers n'ont rien 4 envier aux publications des revues officielle: ‘shes ANNEXES correspondent aux documents qu'il est pratique ou souhaitable @tavoir sous Jes yeux et 4 ceux qui n’auraient pas supporté une réduction supplé- mentaire. ®y'ai divisé cet OUVRAGE DELIBERENENT SYNTHETIQUE en cing parties : 1) ~ Introduction et généralités 2) ~ Nature et éléments de datation des grands ensembles structuraux avant Je Priabonien. 3) ~ Les formations post~priaboniennes : le calendrier des phases majeures. 4) ~ Etude tectonique. 5) ~ Essai de synthése géodynamique. Le TECTONICIEN pressé d'aller 4 ce qui pour lui est essentiel trouvera dans Ja premiére partie de la p.27 4 la p.48 une bréve description des matériaux de la chaine alpine d'Algérie orientale, visualisée par la figure 12 oi les corrélations essentielles sont matérialisées (calendrier du détritisme par exemple). Une comparaison entre les fig. 11 et 13 lui permettra de saisir inmédiatement la différence entre ma conception de 1a chafne et celle qui était classiquement admise. Cette conception est résumée dans les coupes sériées de I'annexe VI, de 1a Méditerranée aux monts du Hodna et des Aurés, et par la carte structurale (Annexe I). Ctest 4 son intention que j'ai adopté une terminologie paléogéographique sim~ Plifiée, Je ltinvite ensuite 4 prendre connaissance des conclusions de 1a deuxiéme par- tie, de la troisiéme partie (calendrier tectonique), puis de la suite de ce mémoire. Stil désire vérifier les indispensables datations permettant de conclure a l'exis- tence des superpositions anormales, le parallélisme du plan que j'ai adopté pour Jes deuxiéme et quatriéme parties lui permettra de le faire sans perte de temps. We Les STRATIGRAPHES et les GEOLOGUES ''GENERALISTES" plus soucieux de vérifier les datations et les variations trouveront dans 1'introduction une trés bréve descrip- tion de l’erganization de 1'édifice structural de la p. 49 A la p. 53 illustrée par les coupes synthétiques sériées de ]'Annexe VI. C'est 4 leur intention que j'ai congu la carte structurale au 1/500 000 de 1'Annexe I comme un document a deux ni- veaux de lecture. Les couleurs correspondent au premier niveau, c'est-t-dire aux grandes unités tectoniques et donc aux grandes variations de faciés. A chacune d'entre elles est consacré un chapitre de 1a deuxiéme ou de la troisiéme partie. Le deuxiéme niveau de lecture est constitué par des figurés en noir qui matérialisent Jes grandes coupures stratigraphiques. Ils permettent une comparaison efficace avec la carte géologique au 1/500 000 Constantine-Nord. Les planches de microfaciés correspondent pour l'essentiel aux Foraminiféres de plate-forme que j'ai déterminés moi-méme. Une table des espéces permet de les retrouver facilement dans le texte. Les cartes de faciés de la cinquiéme partie élargissent le débat aux cadres bético~maghrébin et africain. rs so ee a \ Sel oe Jc orn {smn LC" ae (noc rrr {MONA _ ean ‘ox tcoctne - mutate ere eet ov hea 1 ere L see vatecte—| NE [os rs stnonten — J cRETaCE suPeareuR | | | crerace \ cwerace rmrenreuR ntoconien — WAESTRICHTIEN ATUREN ov ! j— cameo | “Ginnie sree [erscrtnen rimonen coos oe ALBIEN INFERIEUR aerien — CANSAYESTEN ~{enraasien earwenien — UREDOULIEN wauTERIV EN VALANGINTEN \ ( BERRIASIEN poccer \ —) | PORTLANDTEN TITHONIQUE meniocien oxFORDIEN ) cALLOVIEN CancovtenmoxroRDiEn THERE) BATHONIEN aJocieN AALENIEN coe sinévurien ETTANGIEN TRIAS F Tableau de 1a nomenclature stratigraphique utilisée dans le texte et ges absolus correspondants(d'aprés Pomerol ,1975;8ergreen et Vancouver ing,1974) Fig.1 ss:tu verras les montagnes, que tu crois solidement fixées, marcher comme marchent les nuages... Le Coran. Sourate XXVII~la fourmi~ verset 90,p.299,Garnier-Flanmarion. A FRANCOISE qui m'a constamment soutenu et aidé, A JEROME et 4 STEPHANIE trop souvent privés de ma présence, A mes PARENTS qui mont appris le respect et l'amour du travail, A tous ceux de ma famille qui m'ont aidé. AVANT-PROPOS Cet ouvrage se situe 4 la fin d’une série de travaux sur le Nord et l'Est de L'Algérie faisant l'objet de théses de Doctorat d'Etat 4 l'initiative de Monsieur le Professeur N.DURAND DELGA. Sous sa direction active et éclairée, mes collégues J.-P.BOUILLIN, J.-P.GELARD, M.LEIKINE, J.-F.RAOULT, D.RAYMOND, M.TEFIANI et moi-méme, avons mené nos recherches en étroite collaboration en ce qui concerne les zones interes et une partie du domaine tellien, mais je suis le seul de ce groupe qui ait recherché 1"autochtone indiscutable et ses liaisons avec le reste de 1a chafne. Dans ce groupe dynamique et passionné, j'ai bénéficié dune incomparable ambiance de travail stimulée par une émulation remarquable. Cette ambiance était enrichie par des échanges constants et féconds avec mes collégues de ce magnifique outil de travail que constitue le Département de Géotectonique. Que ses “péres fondateurs", J.AUBOUIN, A.CAIRE, M.DURAND DELGA, G.GUITARD, X.LE PICHON et H.TERMIER trouvent ici l'expression de ma reconnaissance. Liapport des géologues avec lesquels j'ai pu collaborer ou échanger des vues sur la géologie algérienne a été considérable et constructif. Mes remerciements vont notamment & MM. P.AILLOUD, M.AIT HAMOUDA, D.BASSETO, M.BENZERGA, V.BIARDEAU, J.-R.BONNETON, G.BOSSTERE, D.BUREAU, R.BUSNARDO, A.CAIRE, P.-E.COIFFAIT, G.CORMY, ALCOUTELLE, P.DELEAU, J.DELTEIL, G.DUROZOY, B.FENET, J.GLACON, R.GONNARD, M.GRAMONT, J.-C.GRIFFON, P.GUARDIA, S.GUELLAL, R.GUIRAUD, M.HAMMAT, Y.HERVOUET, JHILLY, B.HOYEZ, N.KAZI TANI, M.KIBKEN, J.-C LAHONDERE, A.LAMBERT, J.LASNIER, F.LAVAL, C.LEPVRIER, J.LEROUX, P.MACOIN, A.MARRE, J.~P.MASSE, M.MAPTAUER, C.MAUPIN, Ph.MORIN, D.OBERT, A.PARIS, J-POLVECHE, Y.QUINIF, A,REYMOND, #-ROUV} H.SENOUCI et V.TCHEKHOVITCH. Mes discussions les plus enrichissantes sur les Cordilléres bétiques ont eu lieu en compagnie de J.AZEMA, P.CHAUVE, A.FOUCAULT, E.FOURCADE et surtout de ‘J.BOURGOIS.. En ce qui concerne le Maroc, j'ai pu échanger d'intéressantes impressions “avec J.ANDRIEUX, P.LESPINASSE, D.LEBLANC, J.-C.VIDAL et plus récemment avec G.DUEE. A tous j'adresse mes plus chaleureux remerciements. Ce mémoire est 1'aboutissement de prés de quatorze missions de deux A quatre mois de terrain réalisées grace au concours financier ou 4 l'aide + ~ du Centre National de la Recherche Scientifique (dans les cadres successifs de 1'E.R.A. n°10 et du L.A. n°145 "Géologie méditerranéenne” dirigés par M.DURAND DELGA, puis du L.A. n°215 “Géologie Structurale" dirigé par J.AUBOUIN) . ~ du Laboratoire de Géologie et de 1'Institut de Météorologie et de Physique du Globe de la Faculté des Sciences @'Alger (dirigés par mon ami M.TEFIANT) . = du Service de la Carte géologique de 1'Algérie (dirigé par MM. D.ATT SAADI, M.LAKHDARI, P.LASFARGUES, O.MERABET, M.MOKKADEM, N.OUSMER, M.OUSSEDIK et A.POPOV) sous couvert de la Direction des Mines et de la Géologie du Ministére de L'industrie. ~ du Département Algérie du Nord de 1a Division Exploration de la SONATRACH (dirigé par MM. N.KAZI TANI et S.GUELLAL) pour lequel j'ai étudié les permis pétroliers "Ain Regada” (en collaboration avec le BEICIP) et “Ain Beida” et qui a financé la publication de cartes au 1/50 000 et au 1/200 000. = de la SONAREM (Base C de Skikda) pour l'exploration des secteurs .ficiles des Djebels Debar, Grar et Taya. - du Commissariat pour la mise en valeur des Hautes Plaines Sétifien- nes et de la Société 0.7.1. (Madrid), pour des études complémentaires dans la région de Sétif. ~ de L' Université de Constantine et de son recteur A.BEREHRI, actuel- lement Ministre de 1'Enseignement supérieur, dans le cadre d'un accord de coopéra~ tion avec l'Université Pierre et Marie Curie, pour 1'étude des environs de Constan- tine. ~ de la Direction Départementale des Travaux Publics et des Ponts et Chaussées des Départements d'Annaba et de Guelma grace 4 1'intervention de mon ami A.AMRANT pour l'étude du massif de 1'Edough et des régions d'Ain Berda, de Guelma et de Souk Ahras. = de 1'Inspection Académique @'Annaba et de mon ami B.DJOUDI pour son hospitalité. Pour Studier mes matériaux, j'ai fait appel a de nombreux spécialistes J.AZEMA (Calpionelles), G.BIGNOT (Rudistes en lame mince), A-BLONDEAU (Nummuliti- és), R.BUSNARDO (Ammonites du Crétacé), A.DEVRIES (Echinides), M.DURAND DELGA (Calpionelles, Nannoconus, méthode des microfaciés), S.ELMI (Ammonites jurassiques) , H.FEINBERG (Foraminiféres pélagiques du Tertiaire et Nannoplancton), Mme M.FETST= CASTEL (Charophytes tertiaires), E.POURCADE (grands Foraminiféres imperforés) , Mme G.GLACON (Foraminiféres pélagiques tertiaires), L.GRAMBAST (Charophytes cré- tacés), J.HERNANDEZ. (roches éruptives), I..HOTTINGER (Alvéolinidés), M.JAFFREZO (Algues Dasycladacées), G.LE HEGARAT (Ammonites liasiques), C.LORENZ (grands Foraminiféres oligo-miocénes) et Mme D.VELDE (laves). Tous mont chaleureusement accueilli et conseillé, mais c'est un devoir pour moi de souligner combien je suis obligé envers NM. J-MAGNE et J.SIGAL pour le travail considérable que je leur dois et envers Mme M.NEUMANN qui m'a fait découvrir toute 1'utilité de la micropaléontologie. Les problénes liés A mes sGjours en Algérie et surtout celui de mon héberge- ment ont toujours été résolus grace a l'obligeance des autorités algériennes civi-~ les ou militaires. Mais comment témoigner assez ma reconnaissance aux familles CREMADES, COIFFAIT, LAHONDERE, MARRE, MAUPIN, SALAT, ROY, TEFIANI ainsi qu'a Mile S.POLYCARPE qui A Annaba, A Constantine ou A Alger m'ont apporté avec leur amitié, la plus chaude des hospitalités, prété leur logement pendant leur absence ou réservé un accueil amical lors de mes nombreux déplacenents. Monsieur le Professeur Jean AUBOUIN a cristallisé ma vocation naturaliste vers la Géologie malgré un premier contact insolite en juin 1960, puisqu'il stagissait de 1'épreuve orale du concours d'entrée a 1'Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud. A l'issue d'un interrogatoire de prés de quarante minutes, aux formes inattendues, j'étais converti et je n'étais pas un cas isolé pour cette session. Par la suite la qualité de son enseignement magistral et 1'élégante efficacité avec laquelle il conduisit de nombreux stages sur le terrain mont donné le qoft des synthéses logiques et claires. Tl est certain que son influence est pour beau- coup dans l'orientation de mes recherches vers l'ensemble de la chafne alpine "Algérie orientale ainsi que dans 1a conception du texte de cet ouvrage et de son illustration. Je me réjouis de pouvoir a l'heure actuelle collaborer A l'oeuvre entreprise aux Amériques par un maftre aussi prestigieux et de cela je le remercie vivement.. ‘est A Monsieur le Professeur Michel DURAND DELGA, maintenant A 1'Université Pau Sabatier de Toulouse que je dois d'avoir entrepris des travaux en Algérie. =n effet, aprés un Dipléme d'Etudes Supérieures dans les Corbiéres, 1'agrégation “t une tentative malheureuse d'implantation sur le versant sud de mes Pyrénées vales, celui-ci me prit comme assistant au Laboratoire de Géologie Générale de +2 Sorbonne et me confia 1'étude des flyschs situés au Sud d'Annaba (Béne). Je lui dois done ma formation pratique et ma carriére. C'est déja beaucoup. I1 m'a en outre communiqué son enthousiasme bien connu pour la Géologie de terrain, avec 1"inesti- mable présent que constitue une Liberté totale de pensée et d'action ! 11 m'est Ace double titre particuliérement agréable de lui exprimer ici ma sincére reconnaissance. Monsieur le Professeur Jean DERCOURT m'apprit, avant son départ A Lille, lorsqu’il était maftre-assistant a 1a Sorbonne, mon métier d'enseignant avec la meilleure des néthodes : ‘exemple. Sa notoriété dans l'étude et 1" interprétation des chafnes périnéditerranéennes et son r6le de pionnier dans l'application a ce domaine complexe des modéles géodynamiques modernes le désignaient naturellement pour ce jury. Je le remercie vivement d'avoir bien voulu y participer. Monsieur le Professeur Xavier LE PICHON a bien voulu accepter de confronter mes arguments naturalistes 4 sa vaste expérience des choses cachées par les océans ou déduites des instrumentations géophysiques. Puisse son goOt pour la quantifica- tion de pas étre trop dégu par le caractére nécessairement un peu flou de certaines de mes interprétations. Sa présence dans ce jury m'honore beaucoup et je le yemercie de sa comprénension. Monsieur le Professeur Jules GLAGON a réalisé dans des conditions difficiles une oeuvre considérable dans la région sétifienne, dans le Hodna et dans les Babor, poursuivie en dirigeant par la suite de nombreux travaux. Mon activité n'ayant fait que prolonger ses reconnaissances, son avis sera précieux et Je le remercie @avoir bien voulu participer a ce jury. Nul ne connaft mieux que Monsieur Jacques SIGAL les problémes et les embaches de la stratigraphic de 1'Algérie du Nord. Tl en a pour une large part jeté les bases, définissant et affinant constamment les biozonations basées sur la Micro- paléontologie. I1 a défini bien des formes retrouvées ensuite au quatre coins du Monde. Sa participation 4 ce jury, pour laquelle je lui suis trés reconnaissant, me parait parfaitement logique étant donné "importance que j'accorde a la disci- pline qui est la sienne. Monsieur le Professeur Josep Maria FONTROTE, grand connaisseur de la Méditerranée occidentale a accepté, malgré un emploi du temps particuliérement chargé, de confronter son savoir 4 mes hypothdses. Je suis extrémement sensible A l’honneur qu'il me fait de participer 4 ce jury et je l'en remercie. Afin de me permettre de travailler dans des conditions climatiques moins Gprouvantes, plusieurs de mes collégues ont bien voulu faire l'effort de modifier leurs horaires d'enseignement, me permettant ainsi de partir au printemps ou de faire déborder mes missions jusqu'aux premiéres pluies d'automne. Ctest a Mmes A.-M.ROQUET et S.SANTAROSSA et A MM. A.ALLAIN et A.TOZZI que je dois respectivement 1a réalisation de plusieurs milliers de lavages et de lames minces. Bien d'autres encore ont été gracieusement réalisés au Laboratoire de la SONATRACH a Hydra (Alger) gréce 4 1a compétence de M.BOUDOUR et a la bienveillante attention de mes amis F.COUMES et M.HAMMAT. M, J.BROUILLET m'a efficacement conseillé pour mes travaux de dessin et a bien voulu apporter A la lettre de plusieurs d'entre eux 1a finition irrempla~ gable de l'homme de métier. Mme B.MULMANN a mis toute sa compétence a mon service pour mes recherches bibliographiques et toute sa dextérité pour la réalisation de l'essentiel de la frappe du manuscrit, complétée par Mme A-BOURGOIS. Les délicats travaux de réduction des figures au trait et les tirages photographiques ont été réalisés de main de maitre par M. M.VESLEAU. Je ne saurais oublier tous ceux qui dans le Département de Géotectonique m'ont fourni a leur fagon l'aide nécessaire pour mener A bien ce travail. La carte géologique en couleurs de 1'Annexe I est le fruit d'une collaboration avec les techniciens du bureau de dessin du BEICIP (Rueil-Malmaison) et de L'imprimerie 04 (Ozoir-la-Ferriére). Je tiens 4 exprimer toute ma reconnaissance A MM. A.CORNILLE et S.DJANIAN et a leurs équipes pour l'aide matérielle considé~ rable qu'ils mont offerte, pour leur parfaite compétence technique et pour leur godt de la belle ouvrage. Premiére Partie: INTRODUCTION, GENERALITES. # Wilaya (#Préfecture) Fig.2.- Présentation des limites de la zone étudiée mise @ jour et I'indication des principaux + *Daira (#Sous-Préfecture) par rapport au fond topographique de I'annexe I avec une toponymie entres administratifs. -12- A partir des données géologiques accumnmulées sur 1a chatne alpi- ne d'Algérie orientale et des confins algéro-tunisiens,ce mémoire a pour ambition de réaliser une synth@se homogéne et d'en analyser les conséquences, a 1'échelle régionale, a celle de 1'Algérie alpine et a celle du systéme alpin bético-maghrébin de la Méditerranée occidentale. jtappelle "CHAINE_ALPINE_D'ALGERIE ORIENTALE_ET_DES_CONFINS_AL- (CHEVAUCHEMENTS ET NAPPES DE CHARRIAGE) IMPLIQUANT DES TER D MiockNE. CHAPITRE 1 LES LIMITES * I - LES LIMITES (fig.2 ) : 1 - La Limite méridionale a été fixée de facon A englober le chevauchenent alpin le plus méridional, jusqu'd 1a limite de sa zone d'enracinenent. Nous verrons qu'il stagit de l'anticlinal complexe du Ravin bleu prés de Batna. 2-la j'ai réalisées dans ce secteur, notamment A la Limite septentrionale des monts te oi lentale a été £ixée en fonction des reconnaissances que du Hodna. 3 - La Limite orientale est une ligne brisée située entiérement en terri- toire tunisien. L'irrégularité de cette limite est due & l'absence plus a 1'Est de documents géologiques modernes homogénes. 4 ~ La Limite septentrionale est naturellement constituée par la céte méditerranéenne. Quelques rares documents me permettront d'aller au-deld ; il stagit notamment de données aéromagnétiques. -13- CHAPITRE II LE CADRE MEDITERRANEEN OCCIDENTAL * La figure 3, trés schématique, indique 1a position de 1a zone étudiée dans le cadre méditerranéen occidental. De part et d'autre de la Méditerranée, & partir de la courbure de Gibral- tar, les deux branches de la chafne alpine présentent sensiblement 1a mime zonation 1) Les zones internes sont caractérisées par 1a dominance des affleure- ments de socles métamorphiques de nature variée, comprenant localement des for- Fig.3.- Situation de la zone étudiée dans le cadre maghrébin(d'aprés M.Durand Delga ,1969,nodi fie) mations catagonales et des péridotites. Leur structure est complexe dans 1a l'on dénombre plusieurs ensembles empilés au cours 4 chaine bético-rifaine Lhistoire alpine (Névado-Filabrides, Alpujarrides et Malaguides en Espagne ; btides et Ghomarides dans le Rif) alors qu'en Algérie, dans les Kabylies, il paralt, en l'état actuel de nos connaissances, s‘agir d'un bloc unique. Les formations sédimentaires secondaires et tertiaires y affleurent essentiellement (en dehors des Malaguides bétiques) sur une frange trés étroite (1) ni constitue la "Chaine caleaire" ou “Dorsale’ (1) De ces deux termes, d'usage courant, le moins mauvais depuis la généralisa- tion de l'utilisation du terme "dorsale" dans le domaine océanique, est celui de “Chaine calcaire". C'est lui que j'utiliserai. La "chaine calcaire" est qualifiée de kabyle, de bétique et de rifaine selon les secteurs. Le terme Chaine bordi@re est utilisé en Sicile. -14- 2) Les flyschs occupent essentiellement une position allochtone par rap- port aux zones externes, d'origine tectonique au Maghreb, tectono-sédimentaire en Andalousie (Bourgois, 1977). Ils reposent aussi avec des modalités variées, sur les zones internes ou sur 1a Chaine calcaire. La constance de leurs faciés est remarquable puisqu'on peut, en premiere approximation, les suivre longitudi- nalement du Campo de Gibraltar jusqu'en Sicile, malgré deux interruptions nota- bles au niveau de la frontiére algéro-marocaine (relévement axial) et a l'Est du méridien d'annaba en ce qui concerne le flysch gréseux du Crétacé inférieur. 3) Les zones externes présentent une grande diversification qui interdit des corrélations sur d'aussi grandes distances que pour les zones internes. En Espagne, il stagit de la zone subbétique au Sud, décollée au-dessus du Trias et de la zone prébétique plus septentrionale, largement écaillée. 11 semble que l'on puisse suivre leur prolongement jusque dans les fles Baléares. Au Maroc, il s'agit du Nord au Sud des zones intra, méso et prérifaines, a ma- tériel essentiellement crétacé et éocéne, largement allochtones sur un avant~ pays constitué par la Meseta marocaine. En Algérie, il stagit des nappes telliennes pour lesquelles une terminolo- gie simplifiée sera adoptée et argumentée dans ce mémoire. Du Nord au Sud, je distinguerai a) la zone ultra-tellienne (Durand Delga, 1969), caractérisée par des faciés “bathyaux" clairs au Crétacé et a 1l'Eocéne et par une composante détriti- que au Sénonien et A 1‘Eocéne a sa marge septentrionale. b) la zone tellienne sensu stricto qui regroupe l'essentiel des unités A et B des élaves de L.Glangeaud, les Biban (Vila et Leikine, 1976) et les uni- tés épi, méso et infra-telliennes de M.Kieken (1962). ©) Ia zone péni-tellienne récemment aéfinie (Vila, 1977) of les influen~ ces néritiques deviennent prépondérantes. Ses séries Gtaient précédenment confon- dues avec les formations de type plate-forme réputées autochtones. Les unités telliennes les plus méridionales & Nummalites peuvent en repré: senter la couverture décollée. 4) La présence d'unités allochtones plus méridionales (vila, 1977) est un des traits les plus originaux de la chaine alpine a'Algérie orientale. Alors qu'en Espagne ou au Maroc les zones A sédimentation dominante de type plate -15+ forme correspondent @ 1'autochtone ou au parautochtone, nous verrons que les séries de l'avant-pays sétifien ou constantinois constituent un vaste ensemble Atunités allochtones au front duquel se manifestent des phénoménes morphotecto- niques. Leur faciés se diversifient vers 1'Est 2 partir du méridien de Constan- tine. 5) Ltautochtone vrai est constitué par les mesetas ibériques ou marocaines au Nord et a l'Ouest. Au Sud, en Afrique, du Moyen-Atlas au Sud de Tunis, i1 stagit du domaine atlasique. C'est une chaine modérement plissée a la fin de A'Eocéne, affectant une série secondaire parfois épaisse, A nettes influences continentales & l'Ouest, engendrée par une subsidence localement tras forte et possédant un Trias gypsifére. En Algérie, dans ce domaine atlasique, on peut distinguer autour de ‘Tlemcen, une zone plus rigide od le socle apparaft, c'est 1a meseta oranaise. Dans 1'st de 1'Algérie, le bord septentrional de 1'autechtone atlasique a 6té assez violemment affecté par la tectonique alpine, ce qui permet de daéfi- Aix un ensemble d'unités parautochtones développées 4 fagon relativement con- tinue du Sud de Sétif jusqu’au Sud-Est de Constantine. Dans l'Ouest et le centre de 1'Algérie, le Nord des formations atlasiques isparait généralement sous d'épaisses séries mioctnes anté ou synchro-nappes sur lesquelles reposent les nappes telliennes. *suaystun-ougble suijuod sap 3a ajequazuo atsably,p ausdie aurey> e1 32 atydeuGodoy e1 a4yua suoL3e{ay -"p°BL4 -17- CHAPITRE ITI LE CADRE GEOGRAPHIQUE * La figure 4, malgré un trés fort degré de réduction (il s'agit du fond topographique de la carte structurale au 1/500 000 de 1'annexe I), permet de constater qu'il n'y a aucun lien entre l'orographie ou 1'hydrographie et la Limite méridionale de la chafne alpine. on peut distinguer, du Nord au Sud, trois vastes régions naturelles : 1) Les reliefs littoraux ou zones telliennes (au sens géographique du erme) . 2) Les hautes plaines sétifiennes ou constantinoises avec leurs reliefs isolés trés caractéristiques. 3) Les monts du Hodna, du Bélezma et les reliefs du Nord des Auré: Une rapide conparaison avec les cartes structurales (fig.13 au 1/1 000 000 ou ANNEXE I au 1/500 000) permet de constater que les reliefs cdtiers portent a des altitudes comparables des éléments de nature trés variée : flyschs en Grande Kabylie, chafnons jurassiques telliens dans les Babor , roches éruptives et socle métamorphique interne en Petite Kabylie, Chafne calcaire, flyschs variés {y compris le Numidien), nappe néritique constantinoise et Mio-Pliocéne conti- nental dans la chafne numidique, socle tellien dans 1'Edough, Numidien en kroumirie. La nature du substratum des hautes plaines n'est guére plus homogéne. A l'Ouest, elles sont installées sur les nappes telliennes méridionales (nappe de Djemila) et sur les unités allochtones issues de la plate-forme sétifienne. A l'Est, leur substratum est constitué soit par les unités allochtones de type Sellaoua, soit par 1'autochtone atlasique des monts de Souk-Ahras ou du Méllégue. Les monts du Hodna et de Bélezma constituent un bel exemple de reliefs conformes mais englobent 4 leur revers septentrional des unités allochtones issues de la plate-forme sétifienne ou méme des lambeaux de nappes telliennes. “1 axauue, | ap ajeanganags a3ue> el e Iepuodses409 QO OS/T Ne sanbiydesBodo, saqsv> sap abelquasse,p nealgel -"¢°BLy -19- Cette absence d'homogénéité peut en premiére approximation étre expliquée par la vigueur de 1a néotectonique. Le climat vari du Nord vers le Sud d'une fagon assez considérable. Les reliefs littoraux jouent un réle de barriére qui atténue ou qui arréte rapide- nent les influences adoucissantes méditerranéennes. Alors qu'il tombe par an prés de 2 m d'eau sur les Babors ou en Petite Kabylie, les précipitations ne dépassent guére 350 A 400 mm dans le méne temps sur les hautes plaines. Crest déja l'aridité. Certains secteurs calcaires ou dolomitiques des monts du Hodna sont de véritables déserts. Les couverts forestiers denses sont donc 1'apanage des versants septen- trionaux des reliefs c8tiers. Ailleurs, les conditions clinatiques, 1'6rosion, 1a voracité des ovins et des caprins ne laissent généralenent subsister que la steppe dans les zones plates. Malgré de méritoires efforts de reboisement, 1s for€ts méridionales sont presque toutes relictuelles. Le plus bel exemple est la foret de c&dres du col de Telnet, prés de Batna. Malgré le grand développement des formations quaternaires, les hautes plaines et les reliefs méridionaux offrent des conditions remarquables d'affleu- rement. L'existence d’une couverture aérienne complete (au 1/25 000 et au 1/50 000) et dtexcellente qualité et les fonds topographiques précis au 1/50 000 et au 1/200 000 permettent des reconnaissances méthodiques et fructueuses (fig.5). Presque partout, en dehors d'un excellent réseau routier, un solide réseau de pistes, entretenu naturellement par la généralisation de l'usage de petits tracteurs montés sur place, permet d'accéder assez commodément 4 la plupart des reliefs. -20- CHAPITRE IV HISTORIQUE SOMMAIRE * I ~ AVANT LES ANNEES CINQUANTE : Liouvrage de J.Savornin (1913) donne une description savoureuse et docu- nentée des premidres phases des explorations géologiques : "observateurs isolés" suivant 1a conquéte militaire ou y participant, "pionniers~écuneurs", premiares recherches néthodiques et premiers levés détaillés. La géologie moderne commen - cera véritablenent avec le siécle en Algérie orientale, aprés 1'impulsion donnée au printemps 1896 par 1a Réunion extraordinaire de 1a Société Géologique de France en Algérie. De cette période sont issues les précieuses monographies régionales de J.Dareste de 1a Chavanne (1910), L.Joleaud (1911), J.Blayac (1912), J.Savornin (1920) mais aussi la premiere polémique sur 1'existence des nappes de charriage. Proposée par P.Termier puis défendue par L.Joleaud, elle sera vigoureusement combattue par J.Savornin. La figure 6 montre que cette premiére vague a laissé peu de vides dans ses investigations. Une nouvelle génération les comblera : M.Roubault en Petite Kabylie (1932 a 1952), P.Ehrmann dans les Babor (1920 a 1953), P.Deleau dans la chafne numidi- que (1934 4 1952), J.Flandrin prés de Souk-Ahras (1932 1955) et R.Laffitte (1939) dans les Aurés ; L.Joleaud (1946) poursuit ses explorations a l'Est 'Annaba. La carte au 1/500 000 de Constantine-Nord, publiée a l'occasion du Congrés géologique international d'Alger en 1952 concrétise ces entreprises et intégre partiellement les résultats des chercheurs qui commencent a utiliser systématiquement les méthodes de la micropaléontologie. Il s'agit notamment de L.David, de M.Durand Delga et de J.Hilly. Mais ce beau document ne laisse apparaitre aucune tectonique de nappes. TI ~ DES ANNEES CINQUANTE A 1962 : Avec L'arrivée de chercheurs hollandais, les années cinquante correspon- dent a une grande diversification mais aussi A un confinement relatif des sec~ teurs étudiés qui sortent rarement du cadre exigu d'une ou deux feuilles au 1/50 000. A Constantine, la polémique sur 1'existence des nappes a repris, autour du célébre Rocher ; R.Busnardo la défend et 1'argumente (1954 1957), M.Mattauer (1954) la nie. Paraissent successivement les beaux mémoires de M.Durand Delga (1955), de J-Hilly et G.Dubourdieu (1956), de C.B.B&r, J-Rex- traneu, L.David et J.R.Van de Fliert (1957) et enfin de G.Durozoy (1958). Pendant ce temps, J.Glacon entreprend 1'étude métallogénique de la région séti- fienne et des monts du Hodna, C.Gottis et P.Sainfeld étudient 1'ouest de la ‘Tunisie. Ces travaux fixeront l'essentiel des bases stratigraphiques nécessaires A une interprétation "nappiste" de 1'Algérie orientale. Pourtant, longtemps aprés le Congrés d'Alger, c'est toujours 1'hypothése de P.Deleau (1951) sur les "variations rapides de faciés" qui sera admise dans L'avant-pays de 1'Algérie orientale. Plus au Nord, il faudra attendre les Wane {MRoubaul mi SS fae? mel te | | _ ; te, . f heal sc }Bertraneu, publiés avant 1962. =22- synthéses successives de M.Durand Delga (1956, 1962, 1969) et 1a parution des travaux de J.Glacon (1967) ou de M.Kieken (1962, 1971) pour que commence a se dessiner une évaluation des nappes telliennes reconnues en sondage en Algérie centrale. Plus A l'Ouest, une nouvelle polémique opposait les péres présumés de la découverte des nappes telliennes ; A.Caire en a analysé les péripéties (1957). Avant 1'indépendance de 1'Algérie, le degré de couverture géologique par des cartes au 1/50 000 en Algérie orientale (fig.7) permettait en effet de penser que les limites de la chaine alpine étaient solidement fixées. Au Sud d'une ligne Sétif-Constantine-Souk-Ahras, tout sera considéré comme autochtone ou parautoch- tone, bien que les recherches de la S.N.REPAL (permis "Constantine") et les travaux de C.Volte (1967) aient éliminé, comme l'avait proposé G.Durozoy (1935), Lthypothése stérilisante des "variations rapides de faciés". C'est la notion syncrétique (morphologique, structurale et paléogéographique) de “néle d'Ain M'lila” qui lui sera substituée (M.Kieken, 1962) et qui deviendra le "mdle néri- tique du Constantinois" (Durand Delga, 1969), notion a laquelle j'ai personnelle- ment souscrit avant 1972, TIT - APRES 1962 Aprés 1962 (fig.8), les recherches qui avaient marqué le pas au cours des episodes dowloureux qui conduisirent 1'Algérie A l'indépendance, se sont locali- sées dans les reliefs littoraux sous la direction de M.Durand Delga en ce qui concerne les travaux de M.Leikine dans les Babor occidentaux (1963 a 1971), J.-P.Bouillin en Petite Kabylie (1966 4 1977), J.-F.Raoult dans le centre de la chaine numidique (1965 a 1974), les miens prés d'Annaba et de Guelma (1965 4 1972) et aussi ceux de H.Rouvier en Kroumirie (1963 a 1977). Les recherches de F.Laval en Grande Kabylie et de D.Obert dans les Babor orientaux, tous deux sous la direction d'A.Caire, se sont poursuivies parallélement. Les travaux de C, Lemoy et de C.Perrin, dirigés par J.Hilly, dans le Filfila (1969) sont restés ponctuels. Plus au Sud, les travaux de R.Guiraud (1964 a 1973), ¥.Bellon (1973), de J.-L.Blés, de D.Bureau et de J.-J.Fleury (1970) ont contribué a préciser nos connaissances sur le domaine atlasique. Dans 1a chaine littorale, les faits marquants sont a mettre essentiellement au crédit de T'équipe dirigée par Durand Delga : definition des grands ensem- bles structuraax des Babor (M.Leikine, 1971) qui seront retrouvés par D.Obert et intégrés aux nappes telliennes (Leikine, Obert et Bellier, 1975), existence d'une phase testonique fini-lutétienne dans 1a Chaine calcaire (Raoult, 1969), présence de séries de transition entre la Chaine calcaire et les flyschs (Raoult, 1969 ; Vila, 1969), présence de séries de transition entre le flysch & microbréches et les unités ultra-telliennes (Vila, 1971), présence de séries nésozolques épinétanorphiques, précédenment confondues avec le socle kabyle (Durand Delga, 1971), position en fenétre sous le socle kabyle de séries & affi- nités telliennss (Durand Delga, Raoult et Vila, 1967 ; Lenoy et Perrin, 1969 Bouillin, 1971), mise en évidence d'un olistostrome en Petite Kabylie (Bouillin, 1971), définition du domaine péni-tellien et d'une tectonique de nappes pria~ boniennes dans tout le domaine tellien (Vila, 1977 ; Vila et al., 1978). Parallélement a l'activité des universitaires et des chercheurs du CNRS, les recherches pétroliéres (fig.9) poursuivies par la S.N.REPAL et prises en main 4 partir de 1969 par la SONATRACH, se situent dans 1’avant-pays réputé autochtone, avec pour objectif principal les “réservoirs” carbonatés du "néle @AIn M'lila" (fig.11). J'ai pu y participer a partir de 1971 avec d'autant plus d'enthousiasme qu'aprés avoir effectué de nombreuses reconnaissances, j"étais convaincu de la grande complexité de ce secteur. En compagnie des L.Duplan et Tes canting algéro-tunisic -ebt90 puema"h ep worao027p #1 ston epay tps rseleesnepelus sayequasso apaaBly ua ,Svatusu, no ,SsaLLourad,, S3LpaUL xNeAesZ sa{ sed sazseAnod sadejans sap uoLyESOd ap Ueig -"6°6L4 -26- ingénieurs de la SONATRACH - N.Kazi Tani, S.Guellal, M.Boumaza - et du BEICIP - D.Basseto, R.Gonnard et A.Paris - j'ai ainsi pu trouver une explica~ tion aux anomalies que j'avais observées dans la région de Guelma et qui m'avaient conduit A envisager un aéplacement “en bloc" des séries néritiques. Alors, aprés des discussions passionnées, avait été définie la "nape néritique constanti- noise" (1972). De 1974 4 1976, j'ai pu, grfce a la collaboration de M.Leikine et avec l'appui du Commissariat pour 1a mise en valeur des Hautes Plaines séti- fiennes, poursuivre les reconnaissances vers l'Ouest et repousser, 14 encore, plus au Sud, les limites de la tectonique tangentielle miocéne et donc de la chaine alpine. Clest en décidant de rendre publics les travaux de 1a SONATRACH auxquels jtavais participé, et en m'invitant a les mettre au point en y joignant l'essen- tiel de mes levés (fig.10) que S.Guellal et N.KaziTani ont ouvert la possibilité @’une nouvelle définition de 1a chaine alpine d'Algérie orientale et des confins algéro-tunisiens. Peut-étre ai-je ainsi pu accéder au voeu que P.Fallot formu- lait en 1960 : "j'espére vous voir établir quel es dizaines de feuilles bien levées, fondement essentiel de toute synthése geologique valable” ? Cette activité ne peut qu'étre artificiellement isolée des travaux menés plus & l'Ouest par D.Raymond, G.Bossiére, J.-P.Gélard et A.Coutelle en Grande Kabylie, M.Tefiani, ¥.Hervouet, C.Lepvrier, J.-R.Bonneton et V.Biardeau dans LAlgérois, J.Delteil, B.Fenét et P.Guardia dans 1'Oranais, et par H-Rouvier en Kroumirie. Si le probléme des flyschs a donné lieu a une polémique, toujours latente, aussi affligeante que les précédentes, un accord parait plus aisément réalisa~ ble en ce qui concerne les domaines telliens, notamment quant a la position des Biban ou a celle des unités 4 Nummulites. CONSTANTINE 17200000. Te % “peas eran aa romans | anvacioor aero, Oe OHH gag | ‘MEROUANA ‘AINE SAR ‘BOULEHILET | exam (Garwood Mata | SARAET eT Tae | FORIIA L | razout ae TOussANA | ENCHELA eae Fig.10.- Tableau d'assemblage des feuilles au 1/50 000 et au 1/200 000 publiées par l'auteur en 1977. -27- CHAPITRE V LES MATERIAUX DE LA CHAINE ALPINE D/ALGERIE ORIENTALE ET DES CONFINS ALGERO-TUNISIENS * Za chaine alpine d'Algérie orientale et des confins algéro-tunisiens (annexe I et fig.12) est constituée par la superposition de plusieurs types de séries hétéropiques, définissables on général du Trias au Priabonien (fig.13), parfois adhérentes 4 un socle paléozofque ou plus ancien. Dans ce dernier cas, il est de nature cristallophyliienne complexe. Dans ces superpositions anornales sont également impliquées des formations oligo-miocénes variées, localement or- ganisées en deux cycles successifs, avant et aprés le Burdigalien basal. Cet Edi fice complexe est partiellement oblitéré par une sédimentation mio-pliocéne et/ou quaternaire essentiellement continentale en dehors de quelques affleure- ments marins septentrionaux trés limités. Le Mio-Pliocéne et le Quaternaire ancien sont repris par une vigoureuse néotectonique. Les grands ensembles structuraux sont les suivants de haut en bas et 11 Nord au Sud de 1'édifice. I- 1) ANTE-PRIABONTENNES 'S SERIES ALPINES "CLASSIQUE 1) Le sotle kabyle et les séries de 1a chaine calcaire. a) Le socle kabyle développé surtout en petite Kabylie (Roubault, 1934 ; Durand Delga, 1955) comporte A sa base des formations gneissiques présentant Le facias des granulites (haute pression) ; & ces "kinzigites" sont associées (Bouillin et Kornprobst, 1974 ; Bouillin, 1977) les péridotites de "type alpin" du Cap Bougaroun. Au-dessus se développe une série de gneiss, de marbres et de micaschistes recouverte par des phyllades (discordantes ?) antérieures au Can- (1) Si l'on exclut les séries de type Djemila (Vila et al., 1976), et celles de type péni-tellien (Vila, 1977), toutes ces séries étaient déja connues et ont été décrites 4 plusieurs reprises. Fig.t1 ESQUISSE TECTONIQUE DE L‘ALGERIE(extRAIT) D’apres M,KIEKEN(1962) . ROCHES RECENTES Nappe NAPPES TEL TINT sappe ma LULU TTT] Nappe HUE “PP Roches érupti- -29- iContact normal 2-Failles 3-Charriages et chevauchements (les barbelures sont du coté chevauchant) . a-visibles b-supposé(e) s. AUTOCHTONE JJa~ Jurassique des Babor et du Hodna Les figurés utilisés sont les mémes que ceux de la carte structurale de 1'Al- gérie orientale et des confins algéro-tunisien: =30- brien supérieur (Baudelot et Géry, 1979). Le Silurien A Graptolites n'est connu qu'aux Béni-Afeur (Durand Delga, 1955). Tl est discordant sur les phyllades. b) La chaine calcaire est développée sur prés de 90 km d'Ouest en Est depuis 16 Djedel Bis, au sud de Collo, jusqu'A Zitenba (Gast) au Sud du cap de Fer. Au-dessus de phyllades analogues & celles du socle kabyle (ou en conti- nuité d'affleurement avec celui-ci), la série comporte des terrains d'Age silu- rien (?) & carbonifére puis une succession trés variable de formations allant du Permo-Trias au Lutétien supérieur. L'analyse des écailles empilées permet de distinguer trois types de séries (Raoult, 1969, 1974 ; Vila, 1969, 1971) Gites internes, médianes et externes. # Les séries internes dont le type peut @tre pris au Kef Sébargoud montrent une série pratiquenent compléte depuis le Perno~Trias (rouge et conglo- nératique 4 sa base) jusqu'au Néocomien. Le Crétacé inférieur post-néocomien et le Crétacé moyen y sont inconnus. Les formations turono-sénoniennes sont épiso- diques, trés minces et de faciés noduleux. Le Paléocéne est transgressif et débute par une série carbonatée massive de plate-forme. Tl est suivi par des couches éocénes & Algues et Foraminiféres trés abondants qui atteignent le Lutétien terminal. Cette derniére série détermine par exemple le relief abrupt du Kef Toumiette nord et les pointements caleaires du Nord de Zitenba (Gastu). ® Les séries médianes comme 1a série du Bou Aded (Raoult, 1968) ou celles des “écailles inférieures" de 1a Guelaa Zitemba et de la Koudiat Kalaa, A la terminaison orientale de la chaine calcaire (Vila, 1966) comprennent elles aussi du Permo-Trias, du Lias calcaire et un Crétacé inférieur micritique pou- vant atteindre le Barrémien. Leur originalité vient de la présence de dépéts lacuneux micritiques ou marneux 4 microfaune pélagique od ont été datés tous les étages depuis le Turonien inférieur jusqu'au Lutétien inférieur, sur une épaisseur tras réduite. * Les séries externes du Rhedir, de Mera, de Tengout (Raoult, 1969) et du Djebel Abiod (Vila, 1969) sont caractérisées par un Lias A Rhynchonellines et A Arnioceras et par un Crétacé et un Eocéne détritiques. La série la plus compléte est celle du Djebel Abiod 4 Lias carbonaté, Dogger rouge pélitique a conglomérats, Malm 4 radiolarites, Crétacé inférieur gréseux fin discordant, Sénonien A Lutétien détritique grossier a composante surtout calcaire. Les -31- faciés détritiques sont, en plus grossiers, analogues a ceux du flysch mauréta~ nien interne, si bien qu'A partir du Malm la coupure entre ces deux domaines est bien difficile a tracer. Ces séries externes fournissent le meilleur argument pour placer les flyschs kabyles en position méridionale (citra ou externe) par rapport 4 la Chaine calcaire. 2) Les séries de type flysch et leur substratum, Deux grands types de séries ont été distingués avec au Nord le flysch de type maurétanien (Gélard, 1969) et au Sud, le flysch de type massylien (Raoult, 1969, 1972). Examinées avec soin, les séries sont rarement identiques A ces deux types et tous les intermédiaires sont connus depuis un maurétanien interne jus~ qu'A un massylien 4 nettes influences telliennes. Les définitions successives du massylien (Raoult, 1969, 1972) illustrent bien la difficulté a'opérer des cou- pures dans un ensemble 4 variations continues du Nord vers le Sud. Je conserve- rai néanmoins cette classification pratique en regrettant le caractére ésotéri- que de ces deux termes a) Le flysch maurétanien montre dans ses séries médianes les plus typi- ques, de bas en haut : * un complexe de base flyschoide 4 petits bancs de micrites du Tithoni- que (?) ~ Néocomien. un flysch argilo-gréseux qui atteint 1'Albien moyen. ® un Vracono~Cénomano~Turonien calcaire conglomératique ou microconglomé- ratique 4 bandes silicifiées blanches. un Sénonien et un Paléocéne-Eocéne moyen argilo-conglomératiques avec, 4 1'Eocéne et notamment au Lutétien, des niveaux bioclastiques a grands Forami- niféres. Localement des radiolarites sont connues 4 la base de cette série et rapportées au Malm. Les flyschs découverts par J.~P.Bouillin prés de Sidi Rhiat sont métamor- phiques et peuvent @tre rapportés au Maurétanien. La série des Achaiches, essen- tiellement déf:nie par M.Durand Delga (1971) peut donner une idée du substratum du flysch maurétanien : Trias rouge gréseux et radiolaritique (Bouillin, 1977), Lias calcaire 4 silex, Dogger calcaire A "filaments", Malm calcaire a Aptychus et épaisses radiolarites rouges. La série de Sendouah-Tabellou (Durand Delga, 1971) qui comporte A sa base un complexe éruptif A pillow-lava, peut étre elle aussi rattachée au domaine maurétanien mais elle demeure sans datation convain- -32- Fig. TABLEAU COMPARATI+ SYNTHETIQUE DES SERIES 200m. SERIES TELL ¥ z TELLIEN POST-TRIASIQUES ET ANTE-PEIABONIENNES DE | CHAINE ALPINE D'ALGERIE ORIENTALE DRAA EL ARBA ET EOCENE A GLOBIGERINES Toutes les séries sont représentées a 1a méme échelle. SERIES DE LA CHAINE CALCAIRE Ny SERIES DE TYPE FLYSCH INTERNE MEDIANE EXTERNE MAURETANIEN asS¥CieN a =i LIAS INFERTEUR = A B CONVENTIONS LITHOLOGIQUES. L-Caleaires massifs et dolonies 2-Nicrites et calcaires marneux 3-Flysch conglonératique crétacé et paléogene. ‘-Flysch gréseux de type Guerrouch. eer S-Radiolarites du Malm. S-Flysch schisto-quartziteux “albo-aptien" LIAS-E TeMarnes et argiles & microbréches BeHarnes.. B-Calcaires & silex. G 10-Pélites marnes et bancs de grés. Ii-Lunachefies 3 Ostreides. 12-Conglonérats grossiers. 13eRepére tellien 3 silex(Turonten basa? 14-Flysch sénonien & microbréches. 15-Caleaires phosphates a silex. 16-Gres grossiers 8 sédimentation entrecroisée. A-type pris dans la série du Sébargoud(Raoult 1974); B-type pris dans la série du Djebel (Raoult 1974); C-type pris dans la série du Djebel Abiod(Vi- 1a,1965);"O-type pris dans la série de Korchef(Raoult,1974); E-type pri la série de Ziane(Raoult,1974); F- par: érieure,type pris dans la région de Guelma au et au Djebel Aquara(Vila,1971), partie supérieure i G- partie inférieure de type Draa_e]_Arba(Leiki- a(Rouvier ,1977 ie supérieure-unité_tellienne supérieure 4 mate s(Vila,1977 ab); H-partié inférieure,type pris 4 la ale des Biban(Vila et Leikine,1976) partie supérieure ,unité de Ja région sétifienne(Vila,1977 ab); I-partie inférie le (vila,1977 ac) partie supérieure prie dans les unites 1s Akhral Ti as(Vila,1977 ac); J-type Ti “33+ ENNES, AUTOCHTONE ET PARAUTOCHTONE ™ PENI-TELLIEN Xe Waures EOCENE 3S. ET EOCENE Procol INFERTEUR

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