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Jonathan RUSSIER
Université Pierre Mendès France, UFR ESE
Licence professionnelle Economie,
Gestion Durable de l’Eau et Territoires. (EGEDUET) Année 2009 - 2010
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CHARTE DE BONNE GESTION DES PLANS D’EAU SUR LE BASSIN VERSANT DU SORNIN
REMERCIEMENTS
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CHARTE DE BONNE GESTION DES PLANS D’EAU SUR LE BASSIN VERSANT DU SORNIN
SOMMAIRE
LE SYMISOA ............................................................................................................................. 5
MISSIONS ET ACTIVITES EXERCEES AU COURS DU STAGE ............................................................. 8
INTRODUCTION ............................................................................................................................ 9
I. Le bassin versant et la problématique des plans d’eau ..................................................... 10
A. Une gestion concertée de l’eau récente à l’échelle du bassin du Sornin : .................... 10
1. Un bassin versant à dominante rurale : .................................................................. 10
2. La gestion de l’eau sur le bassin versant : .............................................................. 12
B. La tradition des plans d’eau : ....................................................................................... 13
1. L’origine des plans d’eau : ..................................................................................... 13
2. Etat des lieux sur le bassin versant : ...................................................................... 13
3. Quels usages aujourd’hui ? .................................................................................... 15
C. Les impacts des étangs : ............................................................................................... 15
1. Des impacts qualitatifs et quantitatifs sur la ressource et le milieu. ...................... 15
a) Des conséquences quantitatives : ....................................................................... 15
b) Une dégradation de la qualité de l’eau : ............................................................. 16
2. Des modifications hydro-morphologiques des cours d’eau : ................................. 17
3. Des perturbations de la biologie des milieux aquatiques et humides : .................. 17
a) Une pression en continue : ................................................................................. 17
b) Une pression périodique et temporaire lors des vidanges : ................................ 18
II. Les bonnes pratiques et leur mise en application ............................................................. 21
A. Ce que dit la loi : .......................................................................................................... 21
1. Règlementation relative à la création d’un plan d’eau ........................................... 21
a) Régime juridique d’autorisation ou de déclaration ............................................ 21
b) Contraintes d’implantation et de réalisation ....................................................... 21
c) Aménagement du territoire ................................................................................. 22
d) Evolution de la législation : ................................................................................ 23
2. Règlementation relative à l’exploitation et à la vidange d’un étang ...................... 24
a) Nomenclature eau ............................................................................................... 24
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CHARTE DE BONNE GESTION DES PLANS D’EAU SUR LE BASSIN VERSANT DU SORNIN
LE SYMISOA
SYNDICAT MIXTE DES RIVIERES DU SORNIN ET DE SES AFFLUENTS
Le SYMISOA est un syndicat mixte fermé composé des communautés de communes
du pays de Charlieu, du canton de Belmont de la Loire, du pays Clayettois, du canton de
Chauffailles et du canton de Semur-en-Brionnais, ainsi que de la commune de Baudemont.
Cet établissement public intercommunal regroupe donc 44 communes du bassin versant.
Il a été créé par arrêté inter-préfectoral 1er janvier 2008, après que les communes aient
transféré leur compétence « rivière » à leur communauté de communes respective et que
celles-ci en fassent de même au syndicat (excepté pour la commune de Baudemont qui a
directement transféré sa compétence « rivière » au syndicat). Il a plusieurs missions : piloter
et conduire les actions inscrites au contrat de rivière, accompagner les communes dans leur
projet d’assainissement, d’eau potable et d’urbanisme, informer les riverains sur les
techniques d’entretien, assurer le suivi de la qualité physico-chimique et piscicole des
eaux…(cf. Annexe 1 : arrêté préfectoral et statut).
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CHARTE DE BONNE GESTION DES PLANS D’EAU SUR LE BASSIN VERSANT DU SORNIN
Le SYMISOA est la structure qui porte le contrat de rivière du Sornin qui a été signé
le 5 septembre 2008. Il a la maitrise d’ouvrage pour les travaux en rivière dans la limite de
son périmètre et il a signé une convention financière avec la communauté de commune du
Haut-Beaujolais (Rhône) dans le cadre de la réalisation du contrat de rivière.
L’organe décisionnel du syndicat est divisé en deux niveaux : le bureau syndical qui
est composé du président (M. Lapallus) et de 4 vice-présidents ; puis le comité syndical qui
comprend quant à lui les membres du bureau ainsi que les autres délégués titulaires des
collectivités membres, soit 13 membres.
J’ai donc intégré la cellule d’animation technique et administrative du SYMISOA
durant 4 mois, du 29 mars 2010 au 30 juillet 2010.
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CHARTE DE BONNE GESTION DES PLANS D’EAU SUR LE BASSIN VERSANT DU SORNIN
MISSIONS ET ACTIVITES
EXERCEES AU COURS DU STAGE
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CHARTE DE BONNE GESTION DES PLANS D’EAU SUR LE BASSIN VERSANT DU SORNIN
INTRODUCTION
Les plans d’eau également appelés étangs, sont des étendues d’eau quasi-exclusivement
artificielles. La distinction entre les lacs et les mares n’est pas clairement définie bien qu’il
soit d’usage de considérer qu’une mare est plus petite qu’un étang, de même que l’étang est
plus petit qu’un lac. Toutefois, l’étang a généralement la caractéristique spécifique d’être
vidangeable.
De par leur origine artificielle, les plans d’eau créent des nuisances sur le milieu environnant,
qui peuvent être amplifiées par les conditions climatiques (sécheresse notamment) et par
l’effet cumulatif. En effet, dans certaines régions de France (Bresse, Brenne, Limousin…) la
prolifération des étangs est un problème majeur qui a entre autre, considérablement modifié
le paysage originel de ces régions.
Aussi, la règlementation sur la création de plans d’eau fait l’objet d’une évolution depuis la
fin des années 90. Cette évolution se poursuit aujourd’hui, comme c’est le cas sur le bassin
hydrographique Loire-Bretagne au travers du nouveau Schéma Directeur d’Aménagement et
de Gestion des Eaux 2010-2015 et de sa politique de limitation et d’encadrement des plans
d’eau encore plus restrictive.
Certains départements comme la Cote d’Or, ont déjà pris des mesures d’opposition presque
systématique aux projets de construction de nouveaux plans d’eau. C’est dans ce contexte que
le Syndicat des Rivières du Sornin et ses Affluents désire œuvrer sur cette problématique dans
le cadre du contrat de rivière, mais dans une démarche plus volontaire et pédagogique.
Mon travail devra donc inciter les propriétaires de plans d’eau à mettre en application des
pratiques limitant l’impact hydrologique et écologique des étangs.
Dans une première partie, j’aborderai le contexte local et j’étudierai quelles sont les
caractéristiques des plans d’eau sur le bassin versant du Sornin afin de mieux cerner la
problématique et la finalité de mon travail.
Et c’est dans une seconde partie que je présenterai la législation et les pratiques de gestion qui
peuvent être mises en place, ainsi que les bénéfices qui peuvent en être tirés.
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CHARTE DE BONNE GESTION DES PLANS D’EAU SUR LE BASSIN VERSANT DU SORNIN
Localisation
La vallée du Sornin, essentiellement dans la plaine, a toujours été confrontée aux crues de la
rivière. Plusieurs d’entre elles ont marqué les mémoires et sont citées dans les archives : celle
de juillet 1882, d’octobre 1893, d’octobre 1907 et de novembre 1951 pour les plus anciennes.
Quant aux évènements récents de décembre 2003 et d’avril 2005, ils ont rappelé aux riverains
que la rivière qu’ils avaient tendance à oublier est toujours présente, et qu’elle constitue un
risque naturel non négligeable ; ils ont par la même incité les élus à se lancer dans une
démarche de gestion concertée à l’échelle du bassin versant.
« Le Sornin et ses affluents ont, par le passé trop souvent été négligés,
oubliés… Nous rappelant finalement qu’ils existent en sortant
brutalement de leur lit ! » René Lapallus – Président du SYMISOA.
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CHARTE DE BONNE GESTION DES PLANS D’EAU SUR LE BASSIN VERSANT DU SORNIN
Les plans d’eau au fil de l’eau (ou en travers du cours d’eau) sont nettement
majoritaires sur le bassin versant puisqu’ils représentent environ 69% de la surface totale en
eau, avec également d’importantes disparités selon les sous-bassins versants : 91% pour la
Genette et 86 % pour l’Aron. De plus, les étangs au fil de l’eau sont les plus vastes du bassin
versant (comme c’est le cas sur la Genette ou sur le Botoret), avec une taille moyenne de 0.84
ha. Le reste des plans d’eau se répartit ainsi : 25% sont alimentés par ruissellement et
seulement 6% sont en dérivation par rapport au cours d’eau.
Les plus grands étangs du bassin versant sont : le Grand Etang sur la commune de la Clayette
(32 ha), l’étang de la Basolle sur la commune de Curbigny (10 ha) et l’étang situé au lieu dit
« les grands moulins » sur la commune de Gibles (8.5 ha), tous les trois situés sur la Genette.
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CHARTE DE BONNE GESTION DES PLANS D’EAU SUR LE BASSIN VERSANT DU SORNIN
Carte 3 : Typologie et localisation des plans d'eau (source : études préalables au contrat de rivière Sornin - lot 4)
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CHARTE DE BONNE GESTION DES PLANS D’EAU SUR LE BASSIN VERSANT DU SORNIN
Les plans d’eau créent une pression supplémentaire sur la ressource en cas de non
respect du débit réservé en aval de la prise d’eau ou de l’étang. En effet, sur le bassin versant
du Sornin, seuls 4 étangs sont équipés d’un système permettant d’assurer un débit de réserve
tout le temps (2 sur le Bézo et 2 sur l’Aron). Le fonctionnement hydrologique du cours d’eau
en aval est donc fortement perturbé.
Qui plus est, les éventuelles fuites au niveau de la digue engendrent un prélèvement
plus important qui accentue encore la pression quantitative sur le cours d’eau.
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CHARTE DE BONNE GESTION DES PLANS D’EAU SUR LE BASSIN VERSANT DU SORNIN
emblématique or elle a besoin de pouvoir circuler librement entre l’amont et l’aval des cours
d’eau afin de se reproduire. De plus, les modifications hydrodynamiques engendrées par la
création de plans d’eau (eaux chaudes, calmes et stagnantes) ne sont pas propices au
développement de la truite, qui préfère les eaux fraiches, oxygénée et rapides. En effet, la
diminution de la teneur en oxygène dissous dans l’eau (conséquence directe du réchauffement
et du faible renouvellement des eaux des étangs) est fortement défavorable à la croissance des
salmonidés.
b) Une pression périodique et temporaire lors des vidanges :
Les autres effets sur les organismes aquatiques surviennent majoritairement lors de
vidanges des étangs mais leurs impacts n’en sont pas moins importants. La forte quantité de
MES (matières en suspension) contenue dans les eaux lors de la vidange pose plusieurs
problèmes. Tout d’abord, l’apport de fines particules dans le cours d’eau nuit, entre autre, à la
reproduction des truites Fario puisqu’elles sont susceptibles de venir colmater les zones de
frayère. Ensuite, ces particules, lorsqu’elles se déposent sur le fond du lit de la rivière
viennent perturber l’habitat des invertébrés aquatiques qui tendent à disparaitre, détruisant
ainsi la base du régime alimentaire des poissons.
Ces modifications qui réduisent la capacité de développement des espèces piscicoles des
cours d’eau de première catégorie sont accentuées par une modification du peuplement
piscicole. En effet, lors de la vidange (le plus souvent) certains poissons de type carnassiers
ou cyprinidés (brochet et carpe notamment) de l’étang peuvent arriver jusqu’à la rivière.
Heureusement, ces espèces de seconde catégorie ne peuvent théoriquement pas effectuer tout
leur cycle de développement et de reproduction dans la rivière et ne devraient pas être en
mesure de coloniser le milieu.
La vidange peut également être à l’origine d’une dissémination d’espèces indésirables
ou nuisibles (végétales ou animales) jusque là inféodées aux plans d’eau : la jussie, la perche
soleil, le poisson chat, l’écrevisse américaine… Ces espèces ont une capacité de coloniser le
milieu très importante et peuvent donc exercer une pression supplémentaire sur les espèces
typiques des cours d’eau de première catégorie. A titre d’exemple, dans son rapport de suivis
piscicole pour l’année 2008, la fédération de pêche du Rhône a listé les différentes espèces
théoriquement présentes ou absentes et celles observées ou non pour les trois Sornins en tête
de bassin versant (Voir Figure 6 : Liste des espèces piscicoles présentes ou absentes (source :
FDP 69). En effet, la présence d’espèces telles que le spirlin, la perche soleil ou le gardon sur
ces cours d’eau de première catégorie a probablement pour origine une dispersion accidentelle
à partir des plans d’eau présents dans ce secteur. L’exemple du plan d’eau de Cadollon est
particulièrement significatif. Cet étang en travers du cours de l’Aron a pour effet de déclasser
d’un rang ce cours d’eau selon l’Indice Poisson Rivière (IPR). Le peuplement piscicole de
l’Aron déjà très impacté par des étangs au fil de l’eau dans sa partie amont voit son IPR
passer de la classe « médiocre » à la classe « mauvais » à l’aval du plan d’eau de Cadollon.
C’est d’ailleurs avec la fédération de pêche du Rhône, que j’ai pu constater les effets
de la présence de plans d’eau sur des cours d’eau de ce département et notamment sur le
Sornin.
J’ai notamment pu observer la disparition des
écrevisses autochtones (écrevisses à pieds blancs)
sur un affluent de la Trambouze à l’aval de l’étang
créé par le barrage du Berthier (commune de
Cours-la-ville), au profit de l’écrevisse américaine.
Cette écrevisse est particulièrement dangereuse
pour l’équilibre biologique de nos cours d’eau car
outre le fait qu’elle présente des capacités de
colonisation plus importantes que l’écrevisse à
pieds blanc (tolérance accrue aux variations du
milieu, férocité et forte fécondité), elle a importé
Figure 7 : Ecrevisse américaine, espèce invasive lors de son introduction dans les rivières françaises
« la peste de l’écrevisse » dont elle est porteuse saine. Cette maladie décime les populations
d’écrevisses autochtones, ce qui profite à cette espèce invasive. Or celle-ci apprécie
particulièrement les eaux chaudes des plans d’eau.
J’ai également pu constater la dissémination d’espèces
typiques des eaux de deuxième catégorie piscicole, tel
que le chevesne, qui ne devraient pas être observées sur
des stations de têtes de bassin versant.
Un autre impact moins facilement observable et qui
touche les populations de salmonidés (essentiellement Figure 8 : Chevesne de plus de 30cm
la truite Fario) concerne la vidange en période observé sur le Sornin de St-Bonnet
hivernale. Effectivement, par le même mécanisme qu’en été mais avec un effet inverse, l’eau
d’un étang en hiver est globalement plus froide que celle du cours d’eau. Or, le nombre de
jours d’incubation des œufs de truite dépend directement de la température. En temps normal,
il faut environ 410 degrés jours d’incubation soit 41 jours dans une eau à 10°C pour que les
œufs éclosent. Ainsi, une réduction de seulement 1°C prolonge le temps d’incubation de 4.5
jours (410/9 = 45.5), augmentant donc le risque de colmatage (asphyxie) ou de piétinement
des œufs avant leur éclosion.
Plus généralement, le problème que pose les étangs est un problème sous jacent à la
répartition des débits prélevés et des usages. Il s’agit en effet de concilier et de satisfaire tous
les usages que peut apporter la rivière dans le respect de chacun : eau potable, pêche,
tourisme, préservation des milieux aquatiques… Ainsi, les prélèvements d’eau pour les plans
d’eau ne doivent pas impacter durablement l’un ou l’autre des usages.
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CHARTE DE BONNE GESTION DES PLANS D’EAU SUR LE BASSIN VERSANT DU SORNIN
C’est dans ce contexte, où le constat est fait que la multiplication des étangs crée un
dysfonctionnement majeur des milieux aquatiques, qu’il apparait nécessaire de sensibiliser les
propriétaires et les gestionnaires de plans d’eau et de les inciter à mettre en place des
pratiques efficaces et cohérentes avec les actions du contrat de rivière. En effet, ce projet
s’inscrit dans la logique de gestion intégrée et concertée à l’échelle du bassin. Il faut toutefois
se demander quelles pratiques mettre en place ? Comment et dans quel but ?
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CHARTE DE BONNE GESTION DES PLANS D’EAU SUR LE BASSIN VERSANT DU SORNIN
Afin de pouvoir définir le régime juridique il est donc nécessaire d’estimer la surface
du futur étang. Elle est définie comme la surface correspondante à la cote du déversoir (s’il y
en a plusieurs la surface sera celle correspondant à la cote du déversoir le plus bas). Si le plan
d’eau n’est pas équipé de déversoir, la surface du plan d’eau retenue sera la surface de
l’excavation pratiquée pour réaliser le stockage de l’eau. De plus, si le projet prévoit la
création de plusieurs plans d’eau sur un même secteur hydrographique et par un même
propriétaire, la surface considérée est la surface cumulée de tous les plans d’eau.
D’après la nomenclature, si l’étang projeté a une surface de moins de 1000m² il n’est
pas soumis à autorisation ni à déclaration mais il est tout de même préférable de le signaler en
mairie. Tandis que s’il est concerné par une procédure de déclaration ou d’autorisation les
démarches sont à effectuer auprès de la préfecture dont dépend l’emplacement du futur plan
d’eau. Le dossier à déposer doit comporter certaines pièces obligatoires dont le niveau de
précision est à adapter selon l’importance du projet (cf. annexe 5 : dossier type de déclaration
de vidange). Il doit renseigner : les informations relatives au pétitionnaire, la localisation du
projet, la description technique du projet, un document d’incidences sur le milieu naturel, un
document exposant les moyens de surveillance mis en place ainsi que des documents
cartographiques, plans ou schémas.
La création d’un plan d’eau peut également relever de plusieurs autres rubriques
relatives au volume d’eau retenu, à la continuité écologique et à la modification du profil en
long… (cf. annexe 1).
b) Contraintes d’implantation et de réalisation
L’arrêté du 27 août 1999 relatif aux opérations de création de plans d’eau établit des
prescriptions concernant la réalisation et l’implantation d’un plan d’eau. Ainsi, il doit être
implanté à « une distance suffisante du lit mineur d’un cours d’eau » afin d’éviter une
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CHARTE DE BONNE GESTION DES PLANS D’EAU SUR LE BASSIN VERSANT DU SORNIN
éventuelle communication entre les milieux en cas d’érosion des berges et dans le but de
permettre le passage des engins pour l’entretien du cours d’eau.
Dans le cas d’un cours d’eau dont la largeur du lit mineur est inférieure à 7,5 m cette
distance ne peut être inférieure à 10 m, pour les autres cours d’eau un minimum de 35 m est à
respecter.
L’article 5 de cet arrêté précise que l’étanchéité de la cuvette doit être suffisante pour
permettre le bon remplissage du plan d’eau sans dépassement du débit d’alimentation affecté.
Ce même article précise que les digues doivent être établies « conformément aux
règles de l’art » afin de garantir la sécurité des personnes et des biens en aval et d’assurer la
stabilité des autres ouvrages. Elles doivent également comporter une revanche de 40 cm au-
dessus de la limite des plus hautes eaux et présenter une protection contre le phénomène de
batillage le cas échéant. Elles doivent être dimensionnées de façon à résister à la surverse et
équipées d’un dispositif de déversoir de crue capable d’évacuer au minimum une crue
centennale. De plus, elles ne doivent pas être recouvertes par de la végétation ligneuse qui
pourrait fragiliser la structure et mettre en péril leur stabilité. Les éventuelles eaux de fuite
seront drainées et canalisées vers l’aval par la mise en place d’un fossé en pied de digue.
En outre, l’article L214-18 du Code de l’Environnement précise les prescriptions
applicables à la construction d’ouvrages dans le lit mineur d’un cours d’eau notamment en ce
qui concerne la continuité écologique et le débit minimal biologique. Un ouvrage à construire
dans le lit d’un cours d’eau doit être équipé de dispositifs permettant la circulation et la
reproduction des espèces vivant dans la rivière ainsi que des dispositifs empêchant l’entrée du
poisson dans les canaux d’amenée et de fuite du plan d’eau. L’ouvrage doit également
pouvoir assurer le maintien d’un débit minimal dans le cours d’eau qui ne doit pas être
inférieur au dixième du module sauf situations particulières précisées dans le même article.
c) Aménagement du territoire
Tout d’abord, il apparait essentiel que la création d’un étang soit en accord avec le
document d’urbanisme de la commune (notamment POS et PLU), dans le cas où le terrain est
concerné par ce type de document. Si l’affouillement a une surface égale ou supérieure à 2 ha
et une profondeur de plus de 2 m, un permis d’aménager est nécessaire.
La création d’un plan d’eau peut également être soumise à l’article L.311-1 du code
forestier dans le cas où le projet nécessite le défrichement d’une parcelle de plus de 4 ha (ou
d’une parcelle incluse dans un massif de plus de 4 ha). Dans ce cas, une autorisation préalable
est à demander auprès des services de la D.D.T. (Direction Départemental des Territoires).
En outre, l’article 92 des règlements sanitaires départementaux de la Loire, du Rhône
et de la Saône-et-Loire précise que « la création de mares ne peut se faire qu’avec
autorisation du Maire ». De plus, elle est interdite à moins de 35 m des sources, des forages
et des puits et à moins de 50 m « des immeubles habités ou habituellement occupés par des
tiers » et « des zones de loisirs ou des établissements recevant du public ». On entend
généralement par « mare » un plan d’eau permanent ou non, naturel ou non de faible
profondeur (inférieure à 2 m), d’une surface inférieure à 0,1 ha et peu entretenu.
Il peut être également nécessaire de se renseigner auprès des syndicats d’eau potable
ou des mairies afin de vérifier que le projet n’est concerné par aucunes servitudes relatives à
la mise en place des périmètres de protection des captages d’eau potable. La création d’un
plan d’eau peut être interdite dans les différents périmètres de protection (immédiat,
rapproché et éloigné) afin de protéger la qualité de l’eau. De même, il peut être nécessaire de
prendre contact avec la D.R.E.A.L. (Direction Régionale de l’Environnement de
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CHARTE DE BONNE GESTION DES PLANS D’EAU SUR LE BASSIN VERSANT DU SORNIN
Figure 10 : Rubriques 3.2.4.0. et 3.2.1.0. de la nomenclature eau relative à la vidange et au curage des plans d'eau.
Les références du niveau S1 (cf. annexe 3) sont des valeurs seuils de teneur en
différents éléments dans les sédiments, le dépassement d’une de ces valeurs suffit à déclasser
les sédiments.
b) Règlementation sur l’exploitation
Lorsqu’il y a un rejet dans le cours d’eau par l’exutoire de l’étang (hors vidanges
régulières) l’eau restituée doit l’être dans un état proche de celle du cours d’eau récepteur.
Qui plus est, dans le cas où le rejet du plan d’eau se fait dans un cours d’eau de première
catégorie des normes de qualité sont à respecter. La différence entre l’amont (la mesure
s’effectue à l’amont immédiat du point de rejet) et l’aval du rejet (la mesure s’effectue à 50 m
au moins à l’aval du rejet après dilution) ne devra pas dépasser :
0,5 °C pour la température pendant la période du 15 juin au 15 octobre,
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CHARTE DE BONNE GESTION DES PLANS D’EAU SUR LE BASSIN VERSANT DU SORNIN
Tout au long de la vidange les eaux rejetées, de par leur qualité, ne doivent pas nuire à
la vie du poisson, ni à sa reproduction, ni à sa valeur alimentaire. De plus, tous les poissons et
les crustacés présents dans le plan d’eau devront être récupérés et ceux qui appartiennent à des
espèces interdites devront être éliminés.
Au regard de l’état de l’étang à vidanger (état d’envasement, date de la dernière
vidange, importance du plan d’eau, usages en aval…) et conformément à l’article 5 de l’arrêté
du 27/08/2010 relatif aux opérations de vidanges de plans d’eau, le préfet est en mesure
d’imposer un suivi de la qualité des eaux pendant la vidange.
Le propriétaire de l’étang devra laisser l’accès aux agents en charge du contrôle
(Office National de L’Eau et des Milieux Aquatiques, Direction Départementale des
Territoires).
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CHARTE DE BONNE GESTION DES PLANS D’EAU SUR LE BASSIN VERSANT DU SORNIN
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b) Empoissonnement
Les poissons destinés au repeuplement d’un étang doivent provenir d’une pisciculture
ou aquaculture agréée d’après l’article L432-12 du Code de l’Environnement. De plus, ils
doivent appartenir à la liste des espèces autorisées dans les eaux douces françaises fixée par
l’arrêté du 17 décembre 1985.
Qui plus est, l’article R432-5 du Code de l’Environnement dresse une liste des espèces
de poissons, de crustacés et de grenouilles dont l’introduction dans les eaux douces est
interdite car susceptible de provoquer des déséquilibres biologiques (cf. annexe 4).
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CHARTE DE BONNE GESTION DES PLANS D’EAU SUR LE BASSIN VERSANT DU SORNIN
Pour les étangs en barrage, la création d’une dérivation est la principale mesure à
mettre en place (dans la mesure du possible) afin que le plan d’eau ne soit pas directement en
contact avec le cours d’eau. Outre la dérivation busée présentée ci-dessus qui n’apporte pas la
solution idéale.
b) Le système d’évacuation :
Le moine est un système
d’évacuation des eaux du fond qui sert
également à réguler le niveau d’eau dans
l’étang. Ce système permet d’évacuer
des eaux plus froides que par un système
de surverse classique de surface. Le
moine est recommandé pour les étangs
clos afin de créer « un aménagement
permanent des lieux qui fait obstacle au
passage naturel du poisson ». Il
contribue ainsi, à assurer la non-
circulation des poissons entre l’étang et
le cours d’eau récepteur et à limiter
l’impact thermique de l’étang sur la
rivière.
Les eaux closes doivent faire
l’objet d’une attention particulière afin
Figure 13 : Schéma d'un moine en coupe (source : CR Limousin) de préserver au maximum le peuplement
piscicole originel du cours d’eau. La
mise en place de différents systèmes (moine, filtre à gravier…) doit permettre d’assurer le
maintien des poissons dans l’étang. Ceci afin de ne pas disséminer des espèces qui pourraient
créer des déséquilibres au sein du peuplement piscicole (voir floristique) du cours d’eau en
aval.
Afin de réduire l’impact thermique, notamment dans le cas d’un plan d’eau équipé
d’un système de surverse des eaux de surface, il peut être envisagé d’installer une conduite
enterrée sur plusieurs dizaines de mètres (voire une centaine) afin profiter de la fraicheur du
sol pour refroidir l’eau du plan d’eau. Toutefois, cet aménagement nécessite de disposer de
l’emprise foncière en aval et il faut respecter une pente faible pour que l’eau ait le temps de se
refroidir correctement.
Figure 14 : Schéma d'une conduite enterrée pour refroidir les eaux de surverse
c) La qualité de l’eau et des sédiments :
Les étangs ont généralement la capacité de stocker la pollution dans leurs vases, du fait
de leur caractère lentique (eaux à renouvellement faible). Cependant, ces polluants sont
brutalement remobilisés et disséminés lors de la vidange. Il convient donc de mettre en place
des pratiques limitant les entrées de polluants dans les eaux de l’étang. Dans le cadre d’un
étang piscicole à gestion extensive, il faut proscrire l’apport de nutriment pour les poissons.
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CHARTE DE BONNE GESTION DES PLANS D’EAU SUR LE BASSIN VERSANT DU SORNIN
En effet, la production de plancton (base de la chaine trophique d’un étang) est théoriquement
suffisante pour une production piscicole extensive.
Afin de retenir ces sédiments, parfois pollués, on peut réaliser un bassin de décantation
à l’aval du plan d’eau. Même s’il présente une faible surface (quelques mètres carrés), en
brisant le flux, il permet de récupérer les sédiments par décantation en période de vidange, et
le reste du temps il peut constituer un dernier obstacle à la fuite en aval des espèces du plan
d’eau, par l’installation de grilles supplémentaires notamment.
De plus, la mise en place de milieux de type roselières ou prairies humides,
généralement présents aux abords d’un plan d’eau, présente un intérêt majeur vis-à-vis de la
phyto-épuration des eaux. Ces milieux permettent de retenir certains éléments polluants et de
réduire ainsi leur concentration dans les cours d’eau. D’après les valeurs citées sur le site des
zones humides de France (www.zones-humides.eaufrance.fr), ces milieux semi-aquatiques
retiendraient jusqu’à :
- 86% de l’azote organique
- 84% du phosphore total
- 78% de l’azote ammoniacal
- 64% du carbone organique
- et plus de 90% des matières en suspension transportées par les eaux de
ruissellement (PETERJOHN & CORELL, 1984).
Il peut être également nécessaire d’inciter à la mise en place de zones tampons ou de haies
dans le but de retenir certains polluants et en quelque sorte de « filtrer » les eaux de
ruissellement. Ces actions, qui peuvent s’inscrire dans le cadre des Mesures Agro-
Environnementales de la Politique Agricole Commune, peuvent être couplées à une politique
de réduction des pesticides et des intrants dans les champs aux abords du plan d’eau. En ce
qui concerne le désherbage, des techniques alternatives aux désherbants chimiques, tel que le
désherbage thermique, peuvent être appliquées.
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c) Le remplissage :
Il est également indispensable, afin de limiter l’impact du prélèvement sur le cours
d’eau, de procéder à un remplissage progressif et lent de l’étang après la vidange, ne serait-ce
que pour respecter l’impératif du débit minimum. En outre, le remplissage est interdit entre le
15 juin et le 30 septembre.
d) Les aménagements temporaires ou permanents :
Plusieurs ouvrages peuvent être
créés ou temporairement installés pour
réduire les conséquences de la vidange sur la
biologie de la rivière. La mise en place d’un
filtre, que ce soit temporaire (en paille) ou
permanent (filtre à gravier), permet de retenir
une grande partie des sédiments emportés
lors de la vidange. De même que le bassin de
décantation aval qui permet de redéposer les
sédiments avant que l’eau ne rejoigne la
rivière. Ces aménagements ne sont pas
systématiquement réalisables, notamment
dans le cas des plans d’eau en barrage, et Figure 15 : Mise en place d'un barrage en bottes de foin
nécessitent une emprise foncière importante pour retenir les sédiments (source : CR Limousin)
ou l’accord des riverains voisins. Lors de la
vidange, il est préférable de maintenir un débit relativement constant et d’éviter les « à-
coups » hydrauliques (fermeture et/ou ouverture rapide dans le cas d’une vanne) afin de ne
pas remettre les sédiments en suspension.
En outre, la création d’une chute d’un ou deux mètres permet de ré-oxygéner l’eau,
afin de la restituer avec une teneur en oxygène qui permette le bon développement des
organismes vivant dans le cours d’eau (notamment la truite Fario).
1. Les pratiques :
Un mode de gestion approprié peut permettre de valoriser au maximum la présence
d’un étang, en créant un milieu écologiquement intéressant.
a) La gestion des espèces indésirables :
Les premières pratiques permettant de maintenir ou d’améliorer la biodiversité du plan
d’eau se traduisent par une gestion des espèces invasives ou indésirables.
« Espèce invasive : espèce introduite et s'étant établie dans le milieu naturel hors de son aire
géographique d'origine, où elle devient un agent de perturbation et nuit à la diversité
biologique, suite à un fort accroissement de sa population et/ou de son aire de répartition. »
Définition de l’Agence de l’Eau Seine Normandie.
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nécessaire pour une bonne efficacité), ainsi que la mise en concurrence avec
d’autres espèces (ray grass en semis dense, saules...).
Dans la lutte contre les espèces invasives il faut également penser à l’assec. Cette
période de quelques semaines à plusieurs mois pendant laquelle le plan d’eau reste vide
permet de l’assainir (en éliminant certains micro-organismes et certains parasites) et de
minéraliser les vases. Cette technique permet d’éliminer certaines espèces invasives telles que
la jussie ou le ragondin, et permet une meilleure production piscicole les 2 ou 3 années
suivantes.
Il est possible de l’accompagner par un chaulage qui contribue à détruire les
indésirables et favorise la minéralisation des vases. Le chaulage, quand il est pratiqué lorsque
l’étang est en eau, a un autre intérêt puisqu’il permet une meilleure floculation des argiles en
suspension et donc une clarification de l’eau de l’étang. La croissance de la faune et de la
flore est dynamisée par l’apport d’amendements calciques tandis que le pH et la dureté de
l’eau sont stabilisés (un milieu stable favorise le développement des poissons). En outre, la
réduction du volume des vases permet un espacement de la fréquence des vidanges.
b) La préservation des espèces sensibles :
En complément des opérations de lutte contre les espèces envahissantes, il est
important de mener des actions permettant de conserver et de favoriser la présence d’espèces
sensibles. La pratique du faucardage est essentielle afin de ne pas laisser les roselières
s’étendre et contribuer à combler le milieu. Le faucardage consiste à couper les plantes
aquatiques ou semi-aquatiques afin de contenir leur extension (notamment les roselières). En
outre, cela permet d’exporter de la matière organique à l’extérieur de l’étang, ce qui contribue
à diminuer la teneur en Matière Organique et donc à améliorer la qualité de l’eau. Attention, Il
faut bien veiller à entreposer les plantes coupées quelques temps en bordure du plan d’eau
afin de laisser le temps à la faune (insectes notamment) de quitter les résidus de coupe.
La fermeture progressive des
prairies humides et leurs colonisations
par les joncs appauvrissent la
biodiversité. On observe dans la plupart
des zones humides une fermeture du
milieu qui se traduit par un fort
développement de végétations denses
provoquant un atterrissement par le dépôt
progressif de sédiments (principalement
de la matière organique). Les surfaces en
eau libre et les milieux pionniers
favorables à certaines espèces
disparaissent. La végétation se banalise et
la biodiversité diminue. On rencontre
Figure 20 : Zone humide sur le bassin versant du Sornin : fréquemment des prairies humides aux
une roselière abords d’un plan d’eau (queue d’étang,
bordure…). Les roselières (mais plus
généralement les zones humides) présentent plusieurs intérêts : lorsqu’elles sont en queue
d’étang elles sont susceptibles de limiter l’entrée de polluants, elles constituent un habitat
privilégié pour de nombreux oiseaux et amphibiens et elles ont un intérêt paysager indéniable.
Pour limiter le phénomène de fermeture, le pâturage extensif de ces prairies permet de
maitriser l’expansion des joncs. Dans le cas où ces prairies humides sont destinées au
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fourrage, il est essentiel de pratiquer une fauche tardive (fin d’été) afin de ne pas perturber ou
porter atteinte à l’avifaune qui est susceptible de nicher dans ce type de milieu.
Le marnage est une pratique qui permet de diversifier
les milieux. La variation du niveau d’eau selon les saisons
permet l’apparition de berges exondées qui abritent une flore
et une faune spécifique adaptée à la géologie des vases et
attirent particulièrement les oiseaux limicoles.
La présence de berges vaseuses hors d’eau est
essentielle pour ces espèces d’oiseaux car c’est là qu’ils
trouvent leur nourriture (insectes, larves, vers, mollusques et
crustacées) en fouillant la vase avec leur long bec. On les
rencontre seulement durant leur période d’hivernage qu’ils
viennent passer aux bords des rivières et des lacs du sud et de Figure 21 : Grande Aigrette, se
l’ouest de l’Europe ainsi qu’en Afrique. Les étangs sont donc nourrissant sur les berges exondées
(crédit photo : Hervé Michel,
des haltes essentielles pour les individus qui ont choisi oiseaux-nature.com)
d’effectuer leur
migration à
l’intérieur des terres
sans longer le littoral.
Ils retrouvent dans
ces milieux des
conditions
semblables à leurs
zones de nidification
de Scandinavie ou de Figure 23 : Bécassine des marais (crédit photo : Figure 22 : Flûteau fausse-renoncule,
Eric Brocard) plante typique des berges exondées
Russie. (source : bourgogne-nature.fr)
Le piétinement animal est une problématique importante lorsque l’étang sert pour
l’abreuvage du bétail, d’une part vis-à-vis de la qualité de l’eau (matière organique, matières
en suspension et azote) et d’autre part pour la qualité des habitats. Aussi, la limitation de
l’accès du bétail au plan d’eau est nécessaire si de tels problèmes sont rencontrés.
L’installation d’une clôture et la limitation de l’accès à 1 mètre de la berge sont à envisager
ainsi que la mise en place d’un empierrement ou d’un seuil en bois.
Figure 25 : Cloture aménagée limitant l'accès au Figure 26 : Rampe d'accès empierrée limitant le
plan d'eau piétinement des berges
Si des activités de pêche et de chasse sont pratiquées sur le plan d’eau, il est important
:
de penser à aménager des zones d’accès privilégiées au bord du plan d’eau. Ces
aménagements permettent le limiter de piétinement des roselières, notamment par le passage
répété des pêcheurs ou des chasseurs.
Le choix et la gestion des espèces arbustives et arborées sont très importants. Il est
indispensable d’implanter des essences autochtones afin de respecter l’équilibre écologique
du milieu et d’intégrer parfaitement l’étang dans le paysage. Qui plus est, la présence d’arbres
sur une partie des berges de l’étang permet d’assurer un ombrage qui atténuera les effets du
réchauffement de l’eau.
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D. L
’
i
n
s
t
Figure 27 : Suivi photographique de l'effacement de l'étang de Butten (crédit photo : ONF)
a
Etang en Juillet 2007 avant effacement
Etang 6 mois plus tard après effacement
u
ration des nouvelles pratiques :
1. Comment les faires accepter ?
L’acceptation de ces nouvelles pratiques par les propriétaires et les gestionnaires
d’étangs va nécessiter un important travail de pédagogie. La gestion des plans d’eau est une
tradition (notamment la vidange) au même titre que leur construction. Aussi, afin de faciliter
l’acceptation et la mise en place de ces techniques de gestion destinées à limiter l’impact des
plans d’eau sur les rivières il peut être efficace d’appliquer la règle du « donnant-donnant ».
Dans l’inconscient collectif, il est utile de changer la manière de faire quelque chose
seulement si cette nouvelle méthode nous apporte un bénéfice supplémentaire pour une
contrainte raisonnable. Dans le cadre de la charte de bonne gestion des plans d’eau,
l’instauration de nouvelles pratiques peut être encouragée par la proposition de fournir au
propriétaire de l’étang un dossier type de déclaration de vidange à présenter au service de
l’état, une assistance sur la procédure de déclaration ainsi que l’outil d’information que
constitue la charte en elle-même.
Bien sûr cette logique n’est pas idéale, mais elle permet dans un premier temps,
d’engager les personnes dans une dynamique en faveur de l’environnement. Ensuite, la mise
en place de ces techniques doit donner le sentiment à l’individu d’être le maillon d’une chaine
et c’est ainsi, en comprenant qu’il œuvre à son échelle pour améliorer la situation, qu’il
acceptera réellement et de lui-même ces modifications. Il peut être utile de rappeler
l’importance de l’effet de synergie : « le tout est plus que la somme des parties », qui
représente bien la logique de gestion concertée (des actions collectives et concertées sont plus
efficaces que les actions isolées et au coup-par-coup).
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CONCLUSION GENERALE
1
La notion d'aménité évoque les aspects agréables de l'environnement, qui ne sont ni appropriables, ni
quantifiables en termes de valeur monétaire.
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CONCLUSION PERSONNELLE
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BIBLIOGRAPHIE
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Avesnois. Parc Naturel Régional de l’Avesnois. Université des Science et
Technologies de Lille. 2008.
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2008
Robichon S., Comeaux A. et Tesseyre D. Evaluation Economique des Zones Humides
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Trintignac P., Kerleo V. Impact des étangs à gestion piscicole sur l’environnement.
Syndicat Mixte pour le Développement de l’Aquaculture et de la Pêche en pays de la
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piscicole des étangs. Syndicat Mixte pour le Développement de l’Aquaculture et de la
Pêche en pays de la Loire. 2004-2005.
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Fiche 19 : La gestion des plans d’eau. Agence de l’Eau Seine Normandie. Décembre
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Blondel L., Devineau P., Histace C. Les étangs solognots, un patrimoine à préserver.
Sologne Nature Environnement. 2009.
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Sites internet :
http://www.legifrance.gouv.fr/
http://www.zones-humides.eaufrance.fr/?q=node/15
http://agentdeterrain.espaces-naturels.fr/node/39
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CC : Communauté de Communes
MO : Matière Organique
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ANNEXES
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III.
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Annexe 3 : Niveaux relatifs aux éléments et composés traces (en mg/kg de sédiment
sec analysé sur la fraction inférieure à 2 mm)
Annexe 4 : Liste des espèces dont l’introduction est interdite dans les eaux douces
françaises.
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C’est l’article R214-32 qui établit le cadre du dossier d’autorisation, par la suite chaque
service de la police de l’eau ou chaque préfecture est en mesure de demander des informations
supplémentaires.
Il comprend généralement 3 paragraphes et un document d’incidence comme suit :
1°/ L’identité du demandeur :
- Nom, coordonnées ;
- l’identité et les coordonnées de l’opérateur de la vidange si ce n’est pas le
propriétaire.
2°/ Information sur le plan d’eau :
Document d’incidence :
1°) Milieu récepteur :
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- Qualité de l’eau.
b) Bassin versant et usages en aval :
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