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Ann. Kinésithér., 1985, t. 12, n° 1-2, pp.

59-61 NOTE DE TECHNIQUE


© Masson, Paris, 1985

Réalisation et utilisation de la manœuvre du contracté-relâché


E. VIEL
Directeur, école de cadres « Bois-Larris », B.P. 12, F60260 Lamorlaye

L'utilisation de plus en plus fréquente de cette Techniques d'exécution


technique de mise en tension suivie d'un
relâchement nous oblige à la décrire une
nouvelle fois afin qu'elle soit comprise et La manœuvre se réalise en quatre étapes
appliquée raisonnablement. succeSSIves:
Il s'agit d'une technique de traitement basée
sur les concepts de Kabat et décrite par Knott. 1) Le rééducateur amène le muscle perçu
Nous l'avions décrite pour la première fois en comme raide à sa longueur maximale (dans
. 1970, puis évoquée en 1977 (Viel; Viel et notre exemple illustré, le membre inférieur) ; s'il
Ogishima), mais les différences d'interprétation s'agit des ischio-jambiers, c'est bien entendu une
qui existent encore nous montrent que l'explica- flexion de hanche, genoux en extension.
tion n'a pas été suffisamment claire.
2) Le rééducateur demande alors au sujet
« poussez contre moi », le patient faisant un
effort aussi puissant que possible dans la
Utilité
direction de l'extension complète de hanche,
sans rechercher la flexion du genou (fig. 1).
La résistance doit être parfaitement stable, et
Il s'agit d'un gain d'amplitude articulaire, avec un sportif, par exemple, il convient de
suite au relâchement actif d'un muscle raide. La
s'arc-bouter de manière à être certain de ne pas
technique est utilisée le plus souvent sur les être pris en défaut. Le sanglage du membre
muscles ischio-jambiers ; elle peut être transpo- inférieur contro-Iatéral est possible, mais la
sée à tous les muscles qui gênent une amplitude manœuvre peut également s'exécuter sur le
articulaire du fait de leur manque de longueur. stade, ou en dehors de la salle de traitement,
et, dans ce cas, l'extrémité inférieure contro-
latérale reste libre; ce qui compte, c'est d'obtenir
Concept général un effort maximal des groupes musculaires
extenseurs, avec une résistance qui bloque le
sujet sur place, l'empêchant de réaliser le
Un muscle sain est à la fois un muscle fort mouvement. Pour ceux qui connaissent la
et souple, c'est-à-dire qu'il possède simultané- méthode de Kabat, la rotation est résistée mais
ment les deux caractéristiques de contractilité autorisée; pour le vulgum pecus ignorantus, la
et d'extensibilité. Pour cette raison, on demande prise traditionnelle de traction sur les ischio-
au muscle que l'on a l'intention d'étirer une jambiers peut suffire, bien qu'elle soit moins
contraction maximale au préalable. L'état de efficace que celle dérivée du traitement neuro-
raideur visqueuse du muscle sera modifié par cet musculaire par la proprioception.
effort préalable (Gottlieb et Agarwal, 1973), ce La contraction maximale est maintenue pen-
qui permet d'obtenir un relâchement du muscle dant 4 seco-ndes.
immédiatement après les contractions intenses.
3) Le temps du relâchement est très important,
Tirés à part: E. VIEL, à l'adresse ci-dessus. et le rééducateur doit s'entraîner à le réaliser
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FIG. 1 - Le rééducateur amène le membre FIG. 2 - Au moment où le sujet arrête son FIG. 3 - Après la période de relâchement,
inférieur à la position d'étirement maximal effort, le kinésithérapeute maintient le le kinésithérapeute demande au sujet :
possible, puis demande une contraction la membre inférieur dans la même position, «pliez la hanche, amenez votre pied vers
plus vigoureuse possible. Noter le contre- sans autoriser de débattement en flexion ou moi» .. il accompagne le membre inférieur
appui fourni par le genou du kinésithéra- extension de l'articulation de hanche. Du- sans appliquer lui-même de traction
peute contre le bassin du sportif D'autre rée: 4 secondes. mécanique.
part, le rééducateur a porté son bassin vers
l'arrière, utilisant le poids de son corps pour
résister à la traction.
lorsqu'il donne l'ordre «décontractez-vous». réaction musculaire due aux réflexes myotati-
Il doit maintenir le membre inférieur aussi ques. La répétition successive de ces étirements
immobile que possible, sans autoriser de débatte- mécaniques permet de gagner une amplitude
ment articulaire et surtout sans chercher à importante.
gagner d'amplitude (fig. 2). b) A la suite de la période de relâchement,
Si l'on étire immédiatement après la contrac- le rééducateur demande au sujet de « plier la
tion, l'effet inhibiteur n'a pas eu le temps de hanche, amenez la hanche vers moi ». Il peut
prendre place et la ré-activation du système être nécessaire d'entraîner préalablement le
myotatique met immédiatement les muscles en patient, afin de lui faire comprendre qu'il doit
tension, faisant perdre le bénéfice de la garder le genou en extension et exécuter ce
manœuvre. mouvement volontaire avec les fléchisseurs de
La durée de décontraction doit être de
hanche (fig. 3).
4 secondes.
L'utilisation des muscles fléchisseurs ajoute
Pendant tout ce temps de décontraction, le le phénomène d'innervation réciproque à l'effet
poids du membre inférieur doit être entièrement neuro-physiologique, déjà préalablement obtenu
soutenu par le rééducateur, le sujet se trouvant par la décontraction qui suit une contraction
dans un état de décontraction totale, membres
puissante.
inférieurs abandonnés au thérapeute. Le plus De plus, c'est le sujet lui même qui exécute
petit effort en contraction active est suffisant la flexion de hanche et donc l'étirement des
pour gêner le résultat final. ischio-jambiers; le rééducateur se borne à
soutenir le membre inférieur et accompagner le
4) A l'issue de la période de repos de 4 secondes, mouvement; le sujet perçoit ceci et la crainte
le muscle se trouve en état réfractaire et moins
d'une agression douloureuse disparaît.
prêt à se défendre contre l'étirement. On a alors
deux possibilités : DIFFÉRENCE ENTRE L'ÉTIREMENT MÉCANIQUE
a) Soit exécuter un étirement mécanique; le ET LA FLEXION VOLONTAIRE
sujet étant complètement relâché, le rééducateur
gagne précautionneusement, et à vitesse lente, L'étirement mécanique, même réalisé dans
une amplitude articulaire très modérée, s'arrê- une amplitude réduite à vitesse très lente, risque
tant avant que ne réapparaisse la douleur ou la toujours d'exciter le système fusorial et donc de
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remettre en tension les muscles que l'on désire rons à expliquer pourquoi nous préférons le
étirer. Au contraire, l'effort volontaire du muscle contracté-relâché plutôt que le tenu-relâché.
antagoniste (ici les fléchisseurs de hanche) Dans le « tenu-relâché», après avoir amené
permet d'une part d'obtenir une innervation le membre inférieur jusqu'à l'étirement limite,
réciproque des muscles extenseurs de hanche on demande au patient «résistez-moi, tenez
(dans notre exemple les ischio-jambiers), et contre moi », de manière à lui faire comprendre
d'autre part de tirer parti au maximum du qu'il doit équilibrer sa contraction musculaire
phénomène d'induction successive décrit par à la traction impartie par le rééducateur. Chez
Sherrington comme l'accroissement de l'excita- une personne faible, pusillanime ou très algique,
bilité des fléchisseurs après une mise en tension la seule idée d'avoir à résister à la traction du
des extenseurs. rééducateur crée une anxiété.
Le lecteur aura compris que nous utilisons une Au contraire, dans le « contracté-relâché »,
contraction très intense d'une durée de plusieurs c'est le patient lui-même qui va exécuter la
secondes afin que la tension monte lentement contraction et le thérapeute qui équilibre sa
dans le muscle. A ceci succèdent plusieurs résistance; le sujet est donc libéré de la crainte
secondes de décontraction, afin d'obtenir un que l'on réveille chez lui la douleur puisque c'est
relâchement graduel d'activité neuro-mus- lui-même qui va tirer autant qu'il le peut, mais
culaire; l'immobilité quasi totale du membre pas plus.
inférieur permet de ne pas réveiller le réflexe
myotatique; enfin l'effort volontaire en flexion
recrute simultanément deux phénomènes décrits Conclusion
par la physiologie neuro-musculaire, qui sortent
ainsi du laboratoire pour rendre service en salle Au terme de ceci, le lecteur aura compris que
de rééducation.
nous préférons de loin la technique du
« contracté-relâché », avec fin d'exercice dé-
DIFFÉRENCE ENTRE « CONTRACTÉ-RELÂCHÉ» crite en 4b. Dans ce cas, c'est le patient lui-même
ET « TENU-RELÂCHÉ ». qui déclenche les efforts qu'il est en mesure de
tolérer: c'est lui qui tire en extension de hanche
Les deux manœuvres existent, la différence aussi fort qu'il le peut mais sans se faire mal;
ne porte que sur la seconde partie de ce que nous c'est lui de nouveau, en fin d'exercice, qui gagne
avons décrit, mais l'effet psychologique sur le en amplitude articulaire vers la flexion, de
patient est très important et nous nous attache- nouveau sans réveiller la douleur.

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