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Hervé
POURTOIS
2016-‐2017
Ethique
de
l’éducation
et
de
la
formation
L’utilitarisme
:
une
éthique
du
bien-‐être
1. Introduction
Une
éthique
philosophique
animée
par
un
projet
de
réforme
de
la
société.
Fondateurs
:
Jeremy
Bentham
(1748-‐1832)
John
Stuart
Mill
(1806-‐1873)
Henry
Sidgwick
(1838-‐1900)
Contemporains:
Richard
M.
Hare
(1919-‐2002)
Peter
Singer
(1946-‐)
2. Le
projet
utilitariste
(selon
Bentham)
Identifier
un
principe
éthique
unique
et
objectif
pour
nos
choix
individuels
et
collectifs
:
Le
plus
grand
bonheur
possible
du
plus
grand
nombre
de
personnes
possible.
Face
à
un
choix,
il
faut
procéder
un
calcul
de
l’utilité
(somme
des
avantages
déduction
faite
inconvénients
pour
le
bien-‐être
de
tous
les
individus
affectés)
générée
par
les
différentes
options
possibles
et
retenir
celle
qui
maximise
le
résultat.
L’utilitarisme
s’oppose
dès
lors
à
l’intuitionnisme,
selon
lequel
le
jugement
moral
ne
peut
être
que
l’expression
de
sentiments
moraux.
3. Les
trois
caractéristiques
essentielles
de
l’utilitarisme
3.1.
Le
conséquentialisme
L’utilitarisme
est
une
éthique
conséquentialiste
:
seules
comptent
les
conséquences
de
nos
choix.
La
valeur
morale
d’une
action,
d’une
norme,
d’une
politique
ou
d’une
institution
se
mesure
uniquement
à
leurs
conséquences.
Contre
les
éthiques
déontologiques
(de
la
règle),
selon
lesquelles
il
y
a
des
obligations
morales
que
l’on
doit
respecter
quelles
qu’en
soient
les
conséquences
(Kant).
Contre
les
éthiques
de
l’intention,
selon
lesquelles
la
valeur
morale
d’une
action
dépend
de
l’intention
de
celui
qui
la
pose
(cf.
Kant).
3.2.
L’égalité
des
individus
implique
la
maximisation
de
l’agrégat
des
biens
individuels
L’égal
respect
dû
à
chaque
individu
implique
que
dans
l’évaluation
des
conséquences
des
choix,
il
faut
donner
le
même
poids
au
bien
de
chacun.
Cela
implique,
pour
l’utilitarisme
que
le
bien
commun
à
promouvoir
n’est
rien
d’autre
que
la
somme
des
biens
individuels.
L’utilitarisme
repose
donc
sur
une
conception
individualiste
du
bien
commun
au
sens
où
les
actions
et
les
institutions
sociales
sont
au
service
des
individus.
Contre
les
éthiques
égoïstes
ou
particularistes,
selon
lesquelles
nous
pouvons
dans
nos
choix
accorder
plus
valeur
à
notre
propre
bien
ou
à
celui
du
groupe
auquel
nous
appartenons
3.3.
Le
welfarisme
L’utilitarisme
est
une
éthique
welfariste
:
le
bien
d’un
individu
n’est
rien
d’autre
que
son
bien-‐être
(welfare)
considéré
du
point
de
vue
propre
à
cet
individu.
Qu’est-‐ce
que
le
bien-‐être
?
Bentham
en
proposait
une
définition
hédoniste
:
le
maximum
de
plaisir
pour
le
minimum
de
peine.
“La
nature
a
soumis
l’humanité
à
l’autorité
de
deux
souverains
maîtres,
la
douleur
et
le
plaisir.
C’est
à
eux
seuls
qu’il
revient
d’indiquer
ce
que
nous
devons
faire,
aussi
bien
que
de
déterminer
ce
que
nous
ferons”.
Sur
cette
base,
Bentham
proposa
même
un
«
calcul
de
félicité
»
qui
devait
prendre
en
compte
l’intensité
et
la
durée
des
plaisirs
et
des
peines.
On
a
objecté
à
cette
version
hédoniste
de
l’utilitarisme
que
le
plaisir
(ou
la
peine)
est
difficilement
mesurable
et
surtout
il
n’est
pas
nécessairement
le
but
ultime
que
recherchent
les
individus.
Certains
sont
en
effet
prêts
à
renoncer
au
plaisir
au
profit
d’un
engagement
ou
d’un
bien
–
religieux
ou
politique,
par
exemple
–
qu’ils
jugent
supérieurs
au
plaisir.
C’est
la
raison
pour
laquelle
les
utilitaristes
contemporains
privilégient
une
définition
plus
neutre
du
bien-‐être
individuel
:
la
maximisation
de
la
satisfaction
des
préférences
(quel
que
soit
leur
contenu).
Un
individu
sera
d’autant
plus
heureux
que
ses
préférences
seront
satisfaites.
Notons
toutefois
que
l’utilitarisme
hédoniste
conserve
un
avantage
lorsqu’il
s’agit
de
considérer
que
nous
avons
aussi
le
devoir
de
prendre
en
compte
le
bien-‐être
d’êtres
–
humains
ou
animaux
–
qui
peuvent
éprouver
du
plaisir
ou
le
peine,
qui
ont
une
sensibilité
alors
qu’ils
ne
sont
pas
capables
de
former
ou
de
manifester
des
préférences.
C’est
sur
cette
base
que
Singer
défend
la
thèse
selon
laquelle
nous
avons
des
obligations
vis-‐à-‐vis
des
animaux
dans
la
mesure
où
nos
choix
peuvent
affecter
positivement
leur
bien-‐être.
Ne
pas
prendre
en
compte
le
bien-‐être
animal
serait
faire
preuve
de
spécisme.
Quelle
que
soit
la
définition
du
bien-‐être,
elle
implique
cependant
pour
l’utilitariste
le
refus
d’une
éthique
perfectionniste.
Une
éthique
perfectionniste
repose
sur
l’idée
qu’il
y
a
une
manière
de
vivre
qui
est
supérieure
à
d’autres,
parce
qu’elle
consacre
l’accomplissement
de
la
nature
humaine.
Une
action
ou
une
institution
est
bonne
dès
lors
qu’elle
contribue
à
promouvoir
cet
accomplissement
(Cf.
Platon,
Aristote,
Thomas
d’Aquin,
Marx
etc.)
LFOPA2921b.1617.02.Utilitarisme
2
4. Différentes
versions
de
l’utilitarisme
4.1.
Utilitarisme
hédoniste
vs
utilitarisme
des
préférences
Voir
ci-‐dessus
4.2.
Utilitarisme
de
l’acte
vs
utilitarisme
de
la
règle
La
distinction
renvoie
à
l’objet
dont
les
conséquences
doivent
être
évaluées.
Pour
l’utilitarisme
de
l’acte,
la
valeur
d’une
action
particulière
x
se
mesure
exclusivement
à
ses
conséquences
pour
le
bien-‐être
agrégé
et
ce
en
la
comparant
à
d’autres
actions
possibles
dans
la
même
situation.
Cette
valeur
est
donc
fortement
dépendante
du
contexte.
Pour
l’utilitarisme
de
la
règle,
la
valeur
d’une
action
se
mesure
au
fait
qu’elle
suit
une
règle
générale
qui
est
meilleure
que
d’autres
règles
possibles
pour
le
bien-‐être
agrégé.
L’idée
sous-‐jacente
est
que
du
point
de
vue
de
l’utilité
sociale
générale,
il
est
préférable
de
vivre
dans
un
monde
où
le
comportement
des
individus
est
conduit
par
des
règles
plutôt
que
laissé
à
l’arbitraire
de
chacun
dans
chaque
situation.
L’important
est
que
ces
règles
sociales,
et
non
pas
nécessairement
chaque
acte
pris
isolément,
soient
les
plus
favorables
possibles
au
bien-‐être
du
plus
grand
nombre.
Ainsi
à
propos
du
recours
à
la
torture.
L’utilitarisme
de
l’acte
affirmera
qu’il
faut
considérer
au
cas
par
cas
si
on
peut
y
avoir
recours.
Dans
un
cas
où
elle
maximiserait
l’utilité
–
en
permettant
de
sauver
un
nombre
importants
de
vie,
par
exemple
–,
la
torture
ne
serait
pas
à
rejeter.
L’utilitarisme
de
la
règle
posera
la
question
de
savoir
s’il
est
souhaitable,
pour
la
maximisation
du
bien-‐être
que
les
règles
en
vigueur
dans
notre
société,
dans
notre
monde,
interdisent
ou
autorisent
le
recours
à
la
torture.
On
évaluera
les
conséquences
globales
de
la
règle
et
non
celles
de
chaque
cas
isolément.
4.3.
L’utilitarisme
négatif
L’utilitarisme
négatif
est
une
version
atténuée
de
l’utilitarisme.
Il
repose
sur
le
principe
qu’aucune
de
nos
actions
(ou
de
nos
règles
d’action)
ne
devrait
susciter
une
réduction
du
bien-‐être
global
(une
augmentation
de
la
souffrance).
Cela
ne
veut
pas
dire
que
l’on
ne
peut
réduire
le
bien-‐être
d’un
individu
(lui
infliger
une
souffrance).
Mais
on
ne
le
fera
que
pour
éviter/compenser
une
plus
grande
réduction
de
bien-‐être
(souffrance)
chez
un
autre.
En
revanche,
on
ne
pourrait
jamais
imposer
une
quelconque
réduction
de
bien-‐être
(souffrance)
chez
l’un
pour
accroître
le
bien-‐être
(le
plaisir)
chez
un
autre.
4.4.
De
l’utilitarisme
moral
à
l’utilitarisme
politique
L’utilitarisme
moral
pose
que
nous
devons,
pour
tout
choix,
individuel
ou
collectif,
suivre
le
principe
d’utilité.
L’utilitarisme
politique
pose
que
le
principe
d’utilité
doit
guider
les
choix
politiques/collectifs
relatifs
à
la
manière
organiser
la
vie
sociale
et
aux
institutions
sociales
fondamentales.
En
matière
de
justice
sociale,
la
meilleure
distribution
des
avantages
et
charges
de
la
vie
sociale
est
celle
qui
maximise
le
bien-‐être
du
plus
grand
nombre.
L’utilité
marginale
étant
décroissante,
une
distribution
égalitaire
tend
(le
plus
souvent)
à
maximiser
le
bien-‐être
global.
LFOPA2921b.1617.02.Utilitarisme
3
Utilité
marginale
:
gain
de
bien-‐être
apporté
par
l’allocation
d’une
unité
supplémentaire
d’un
bien
donné.
L’utilité
marginale
est
décroissante
:
plus
on
possède
de
biens,
plus
le
gain
d’utilité
apporté
par
une
unité
supplémentaire
de
ce
bien
est
faible.
5. Quelques
implications
de
l’utilitarisme
politique
5.1.
Utilitarisme
et
politiques
éducatives
Considérations
préliminaires
1.
Les
choix,
individuels
ou
collectifs,
en
matière
éducative
doivent
viser
la
maximisation
de
la
satisfaction
agrégée
des
préférences
individuelles.
De
ce
point
de
vue
un
système
scolaire
qui
privilégie
la
liberté
de
choix
semble
préférable
puisqu’il
prendrait
mieux
en
compte
les
différences
de
préférences.
2
La
quantité
globale
de
ressources
qu’une
société
affecte
à
l’éducation
ne
peut
être
déterminée
a
priori.
Elle
doit
être
déterminée
en
évaluant
la
contribution
relative
de
l’éducation
au
bien-‐
être
global
au
regard
d’autres
facteurs
ou
préférences
en
matière
de
bien-‐être
:
la
santé,
la
protection
des
personnes
et
de
biens,
la
culture,
le
revenu,…
3.
Le
bien-‐être
(bénéfice)
visé
par
l’éducation
peut
se
définir
de
deux
manières.
• De
manière
interne
:
les
connaissances/compétences
acquises
par
l’éduqué
grâce
à
l’éducation.
Ex.
:
parler
une
langue
étrangère.
• De
manière
externe
:
l’ensemble
des
bénéfices
sociaux
acquis
grâce
à
l’éducation
(et
définis
en
fonction
des
préférences
individuelles
agrégées).
Ex
:
accéder
à
un
emploi
du
fait
que
l’on
parle
une
langue
étrangère.
Un
utilitariste
conséquent
devrait
considérer
les
deux
aspects.
4.
L’éducation
n’est
pas
seulement
un
moyen
possible
pour
chacun
de
satisfaire
son
propre
bien-‐être.
Elle
est
aussi
un
moyen
nécessaire
pour
faire
de
chacun
un
instrument
au
service
du
bien-‐être
de
ses
semblables.
Application
du
principe
utilitariste
à
la
justice
en
matière
d’allocation
des
ressources
éducatives.
L’utilitarisme
met
en
avant
la
promotion
du
bien-‐être.
Toutefois
il
ne
promeut
pas
une
vision
strictement
individualiste.
En
matière
scolaire,
il
ne
faut
pas
seulement
considérer
le
bien-‐
être
de
l’élève
dans
sa
classe
ou
à
l’école,
mais
le
bien-‐être
de
tous
les
membres
de
la
société,
tout
au
long
et
dans
les
différentes
dimensions
de
leur
vie.
On
doit
donc
allouer
des
biens
éducatifs
(scolariser
un
élève)
tant
que
le
coût
social
que
cela
occasionne
est
compensé
par
un
bénéfice
social
supérieur
(bien-‐être
individuels
agrégés).
L’utilité
marginale
étant
décroissante,
la
poursuite
de
la
scolarisation
d’un
élève
faiblement
scolarisé
devrait
générer
un
bénéfice
social
plus
grand
que
la
poursuite
de
la
scolarisation
d’un
élève
déjà
fortement
scolarisé.
Le
financement
public
des
études,
en
particulier
des
études
universitaires,
ne
se
justifie
qu’en
raison
de
leur
utilité
sociale
globale
(et
non
exclusivement
de
leur
utilité
pour
ceux
qui
poursuivent
des
études).
On
ne
peut
donc
concevoir
l’accès
aux
études
universitaires
comme
un
droit
individuel
et
inconditionnel.
LFOPA2921b.1617.02.Utilitarisme
4
La
règle
de
justice
pourrait
être
:
on
n’offre
un
service
d’enseignement
à
un
individu
que
dans
la
mesure
où
le
gain
qu’il
recueille
d’une
unité
supplémentaire
d’enseignement
ne
s’opère
pas
au
détriment
de
l’utilité
sociale
globale.
5.2.
Utilitarisme
et
sanction
L’opportunité
d’une
sanction
doit
être
évaluée
en
considérant
ses
conséquences
non
seulement
pour
l’auteur
et
la
victime
éventuelle
de
l’acte
fautif,
mais
aussi
pour
le
groupe
et
même
la
société
dans
son
ensemble.
Les
utilitaristes
ont
souvent
une
conception
préventive
de
la
sanction
(pénale
ou
éducative).
Elle
doit
mettre
un
terme
au
comportement
incriminé,
prévenir
la
récidive
par
le
fautif
et
dissuader
les
autres
d’adopter
le
même
type
de
comportement.
5.3.
Utilitarisme
et
politique
de
santé
L’Etat
doit
veiller
au
bien-‐être
des
citoyens.
Il
doit
donc
veiller
à
leur
santé
qui
en
est
une
composante
essentielle.
Conformément
au
principe
de
l’utilitarisme,
l’objectif
des
politiques
de
santé
devrait
être
d’élever,
autant
que
possible
et
de
la
manière
la
plus
efficiente
possible,
le
niveau
de
santé
du
plus
grand
nombre
(augmenter
le
niveau
de
santé
moyen
de
la
population
ce
qui
peut
équivaloir
à
augmenter
l’espérance
de
vie
moyenne).
Il
s’ensuit
1°
qu’il
faut
toujours
accorder
une
priorité
à
la
médecine
préventive
par
rapport
à
la
médecine
curative
;
2°
qu’il
faut,
dans
le
domaine
de
la
médecine
curative,
toujours
accorder
une
priorité
aux
soins
de
base
par
rapport
aux
interventions
coûteuses
et
risquées
et
3°
qu’il
peut
être
juste
d’introduire
une
sélectivité
à
l’égard
des
bénéficiaires
potentiels
de
la
prévention
et
des
soins
(de
manière
à
ce
que
le
bénéfice
qui
en
ressort
contribue
le
plus
possible
à
une
augmentation
du
niveau
de
santé
moyen).
6. Les
difficultés
de
l’utilitarisme.
L’éthique
utilitariste
semble
correspondre
à
des
intuitions
morales
fortes
:
nous
devons
essayer
d’agir
en
faisant
autant
que
possible
le
bonheur
autour
de
nous
et
en
considérant
les
conséquences
de
nos
actes.
Cependant
elle
se
heurte
aussi
à
des
difficultés
importantes.
6.1.
Les
difficultés
cognitives
:
difficultés
d’application
a.
Il
est
extrêmement
difficile
de
prévoir
toutes
les
conséquences
d’une
action.
De
multiples
paramètres
interviennent.
Le
risque
d’erreur
est
grand.
b.
Procéder
à
un
calcul
d’utilité
prend
du
temps:
il
faut
considérer
toutes
les
options
de
manière
exhaustive.
Souvent
nous
avons
à
décider
rapidement.
c.
Il
est
extrêmement
difficile
de
déterminer
ce
qui
chez
autrui
est
source
de
plaisir
et
de
souffrance
et
encore
plus
difficile
de
comparer
les
plaisirs
et
les
peines
en
les
quantifiant.
Les
utilitaristes
contemporains
ont
essayé
de
rencontrer
cette
objection
en
remplaçant
les
idées
de
plaisir
et
de
déplaisir
par
celle
de
satisfaction
des
préférences.Toutefois
nous
ne
souhaitons
pas
la
réalisation
de
toutes
nos
préférences,
mais
seulement
de
celles
qui
sont
bonnes,
c’est-‐à-‐dire
informées
et
raisonnées.
LFOPA2921b.1617.02.Utilitarisme
5
6.2.
Les
difficultés
morales
:
un
principe
sacrificiel.
a.
Dans
certaines
circonstances,
il
y
a
des
devoirs
qui
semblent
primer
sur
le
principe
d’utilité,
par
exemple,
le
devoir
d’honorer
une
promesse.
b.
Il
y
a
des
préférences
qui
manifestement
ne
mériteraient
pas
d’être
prises
en
considération
(des
préférences
racistes,
par
exemple).
c.
Certaines
préférences
sont
adaptatives
:
les
individus
forment
leur
préférences
en
fonction
de
leur
perception
du
contexte.
Ainsi,
dans
des
situations
de
privation
ou
d’oppression,
des
individus
ajustent
leurs
aspirations
à
la
baisse
et
adoptent
des
attitudes
qui
sont
manifestement
contraires
à
leur
intérêt
(par
exemple,
refuser
de
suivre
une
formation).
d.
Le
principe
utilitariste
recommande
de
minimiser
les
inconvénients
(les
sacrifices)
mais
sans
se
préoccuper
de
savoir
qui
assumera
les
inconvénients
(fera
des
sacrifices).
Il
se
contente
de
faire
la
somme
des
sacrifices
et
des
satisfactions
sans
considérer
leur
répartition
entre
les
personnes.
L’égalité
n’est
en
effet
recherchée
que
si
elle
contribue
à
la
maximisation
du
bien-‐être
global.
Or
il
est
des
situations
où
la
solution
optimale
du
point
de
vue
du
bien-‐être
global
pourrait
être
une
solution
qui
impose
le
sacrifice
de
la
vie
ou
des
droits
fondamentaux
de
quelques-‐uns.
e.
D’une
manière
plus
générale,
l’utilitarisme
réduit
les
relations
sociales
et
les
institutions
sociales
à
leur
utilité.
Il
ne
considère
pas
que
les
agents
pourraient
être
mus
par
des
motifs
non
utilitaires.
*
En
guise
de
prolongements
• METAYER
M.,
La
philosophie
éthique.
Enjeux
et
débats
actuels,
Saint-‐Laurent
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Editions
du
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1996,
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Ethique
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La
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Paris,
La
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Questions
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Paris,
Bayard,
1997.
LFOPA2921b.1617.02.Utilitarisme 6