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1) Intro terminologie

- Libertés : pouvoir d'autodétermination de son comportement perso : pouvoir non contraint (Rivero)

- Droits : titulaire est en droit de réclamer la reconnaissance et la jouissance effective de son droit.

- Libertés publiques (correspond à la III Rép : 2ème grand moment de reconnaissance des droits et libertés +
absence de connotation révolutionnaire -> libertés reconnues et aménagées par l'Etat)

- Droits de l'homme vs droits humains -> référence philosophique + mouvement d'internationalisation des
droits de l'homme à travers des instruments de protection des droits après la 2GM (DUDH, CEDH)
 Humanisme/ individualisme
 Jus-naturalisme
 Libéralisme politique
 Titulaires des droits : individus vs personnes morales (charte africaine : droit des peuples africains) vs
minorités (aucune reconnaissance en France des minorités car indivisibilité de la République) vs
fœtus/embryon (Convention US des DH : protection du droit à la vie en principe dès la conception mais
aucun droit absolu : Cour US affaire sur l'interdiction de la PMA au Costa Rica. CEDH ne se prononce pas sur
la question de savoir si le fœtus est une personne au sens de l'article 2 : 2010, 2015 : Pirollo c. Italie, Open
Door Irlande : sanctionne sur un autre fondement que l'article 2. Mais en 2015 CEDH : les embryons
humains ne sauraient être réduits à des biens).

- Droits fondamentaux : renvoie à un niveau > de protection (critère formel : ce qui est protégé par les textes vs
critère substantiel selon E. Picard).

- Critiques :

 Contre-révolutionnaires : contre abstraction et universalisme de la DDHC.

 Marxisme : droits bourgeois, reconnus aux classes dominantes.

 Libéralisme éco : contre l'interventionnisme de l'Etat qui est une menace -> critique les droits
économiques et sociaux pour lesquels l'Etat s'ingère dans leur exercice.

 Devoirs et primat de la communauté sur l'individu : devoirs sont la contrepartie des libertés (équilibre,
aucun abus de droit permis, réciprocité entre droits et devoirs) vs devoirs vus comme une obligation à
l'égard de l'Etat (base du totalitarisme).

 Relativisme : droits et libertés sont conçus dans un cadre historique, politique et leur protection doit être
inscrite dans un contexte géo, historique local -> refus de la proclamation universaliste des DH.

 Féminisme : textes pensés par des hommes blancs. Lutte pour l'égalité formelle des droits (mêmes droits
que les hommes) + égalité substantielle (prendre en compte les particularités des femmes pour arriver à
l'égalité : paradoxal car on passe par des discriminations >0 pour arriver à l'égalité) -> condamnation du RU
+ Turquie pour violences faites aux femmes et discriminations à l'égard des femmes (S.W c. RU / Opuz c.
Turquie).

 Totalitarisme : restriction ou négation des droits et libertés -> le modèle théocratique n'est pas
conciliable avec la conception des DH de la CEDH + arrêt Refah Partisi c. Turquie : parti fondé sur la Charia
n'est pas conforme à l'idéal démocratique de la Convention -> dissolution du parti.

2) Classification des droits


- Par leur objet :

 Libertés physiques/intellectuelles

 Droits procéduraux / droits substantiels

 Libertés individuelles / collectives

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- Par génération de droits :

 1ère : droits civils et politiques (déclaration XVIIIe siècle : droits-libertés)

 2ème : droits économiques et sociaux (XXè siècle : droits-créances : objectif de justice sociale, Etat-
providence, complètent les droits de 1ère génération)

 3ème : droit de solidarité (nouvelles préoccupations suite à l'émergence des pays du Tiers-monde)

 Critiques : indivisibilité et indépendance des droits en principe or ils sont protégés dans des textes
différents et mécanisme de protection + efficace pour les droits civils et politiques (aboutit à diviser les
individus dans leurs besoins qui ne sont pas tous protégés de la même manière).

+ question de "l'invocabilité des droits" (L. Favoreux) : droits éco et sociaux sont - invocables : formulation
trop vague et nécessité d'une action positive de l'Etat justifierait cela mais en réalité cela est aussi vrai pour
les droits civils et politiques.

+ 3ème génération ne devrait pas être considérée comme des DH : indétermination de leur objet, de leur
titulaire et de leur débiteur.

- Hiérarchisation des droits :

 Source formelle

 degré d'intangibilité des droits (Constitution allemande vs art 89 al 5 Constitution française)

 Droits dérogeables/indérogeables
 Droits absolus / droits relatifs

3) Sources nationales
- Sources constitutionnelles :

 Droits et libertés :
Texte 1958
Préambule 1958 : DDHC, Préambule 1946 (PFRLR + principes particulièrement nécessaires à notre temps),
Charte de l'environnement 2005

 Principes à valeur constitutionnelle

 OVC (focus sur l'OP matériel et immatériel)

- Sources législatives et réglementaires :

 Répartition des compétences, théorie de la législation antérieure, contrôle de l'incompétence négative


par le JA et le CC, régimes d'encadrement des libertés -> répressif : le - attentatoire / ou préventif :
intervention préalable de l'AA par une autorisation préalable ou une déclaration préalable.

4) Sources universelles
- DUDH (1948)

 Indivisibilité des droits : droits civils et politiques + droits économiques et sociaux (limite : satisfaction de
ses droits en fonction de l'organisation et des ressources de chaque pays).

 Référence aux devoirs de l'individu : idée que les droits ne sont pas absolus.
 Ce n'est pas un TI (pas invocable devant les juridictions mais texte de référence).

- PIDCP (pactes onusiens ouverts à la signature en 1966. Adopté en 1976)

 Droits de 1ère génération dont certains droits moins communs, qui ne sont pas mentionnés par la CEDH
(droit à la reconnaissance d'une personnalité juridique, droit à la nationalité au profit des enfants, clause
générale d'égalité devant la loi et de non-discrimination).

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 Interdiction de l'abus de droit

 Droits indérogeables + nombreux que la ceux de la CEDH.

 Plupart des droits sont relatifs : restriction doit être prévue par la loi, poursuivre un des buts prévus par
le texte et être nécessaire dans une société démocratique (proportionnalité).

- PIDESC (même Préambule et même art 1 que le PIDCP)

 Les Etats s'engagent à agir au max de leurs ressources dispo pour assurer progressivement le plein
exercice des droits : protection conditionnée (Etats ne se sentent pas contraints).

 Nombre de réserves plus important / aucun droit indérogeable.

 Comité des droits éco, sociaux et culturels : un minimum de ressources doit être consacré à la garantie
de ces droits. Les Etats ne doivent pas se servir de la reconnaissance progressive pour vider les droits de
leur substance.

 Limitation des droits : base légale, protéger la substance du droit, objectif visé de bien-être de la société
démocratique.

 Différenciation dans la reconnaissance et la garantie des droits économiques et sociaux en raison de la


réalité des PED (art 2.3 PIDESC). Or, cela ne serait pas envisageable pour les droits civils et politiques ! Le
seul droit civil différencié entre les individus est le droit de vote et d'éligibilité selon que l'individu est un
ressortissant national ou ressortissant étranger.

5) Sources régionales
- CEDH (1950, ratifié par la France en 1974)

 Convention du Conseil de l'Europ protégée de la manière la + efficace. S'inspire de la DUDH : assure la


garantie de certains des droits de la DUDH.

 Se focalise sur les droits les + violés durant la 2GM et sur les droits qui font consensus : droits de 1ère
génération principalement.

 Interdiction de l'abus de droit.

 Protocoles additionnels (modification d'un TI) : protection des DH à géométrie variable car n'engagent
que les pays qui les ont ratifiés mais étend toutefois la protection de nouveaux droits. Mais respectueux de
la volonté des Etats.

 Enrichissement de la CEDH par l'interprétation de la Cour : découvre des droits inhérents aux droits
reconnus par le texte.

 Autonomie des notions de la CEDH par rapport aux définitions du droit interne.

 Interprétation évolutive : convention interprétée à la lumière des conditions de vie actuelles -> critiqué.

 Encadrement des cas de limitation des droits (droit à la vie restreint que dans certains cas précis) -> art 2
= droit limité vs art 8 = droit conditionnel (limitation sous certaines conditions).

- Protection des droits fondamentaux dans l'UE

 Reconnaissance progressive : PGD puis Charte des DF -> droit primaire, valeur juridique contraignante,
même valeur que les traités (au départ, accord interinstitutionnel) : codification de l'existence des DF dans
l'UE.

 Sources : traditions constitutionnelles communes des EM et instruments internationaux auxquels les EM


ont adhéré (CEDH).Texte récent -> actualisation des droits par rapport à la CEDH : droits de 1ère et 2ème
génération.

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 Destinataires de ces DF : institutions de l'UE et EM qui mettent en œuvre le droit de l'UE (pas seulement
quand ils prennent des mesures de transposition) : lorsqu'il y a un lien suffisant entre la norme nationale et
le droit de l'UE (de simples effets du droit de l'UE ne suffisent pas pour lier l'Etat à la Charte).

 Restriction des droits : but légitime et principe de proportionnalité exigés.

 Niveau de protection : le texte est un plancher mais non un plafond, ne limite pas la protection des DF
apportée par les textes de droit interne ou TI. Les Etats peuvent appliquer les standards nationaux à
condition que cela ne nuise pas à la primauté, unité et effectivité du droit de l'union.

 Adhésion de l'UE à la CEDH : modifier les traités pour permettre cette adhésion (soumettre l'UE à la
compétence de la CEDH).  L'accord d'adhésion doit préserver les caractéristiques de l'UE. Avis négatif de
la CJUE en 2014 : projet incompatible (préserver la spécificité de l'UE qui est son autonomie et le monopole
de la Cour dans l'interprétation du droit de l'UE, crainte de détournement du droit de l'UE pour favoriser les
instruments de la CEDH,...).

6) Mécanismes juridictionnels nationaux de protection


- Le droit au juge

 Droit d'accès à un juge : CEDH (inhérent à l'art 6§1), CJUE (PGD relatif à la protection juridictionnelle
effective), CC (garantie effective du droit des personnes + droit à un recours effectif a valeur
constitutionnelle) -> droit fondamental pour garantir les autres droits et libertés.

 Droit effectif mais non absolu : ne doit pas exister d'obstacles trop importants mais limitation possible
(RAPO, filtre) à condition de ne pas vider le droit de sa substance.

 Garanties juridictionnelles :
 indépendance à l'égard des autres pouvoirs de droit et de fait (indépendance de l'autorité judiciaire
et du JA : PFRLF).
 impartialité (PGD : éviter le traitement préférentiel d'une partie, impartialité objective vs subjective.
Procédure de déport/récusation).
 procès équitable (art 16 DDHC) : inclut le respect du contradictoire (pouvoir discuter les éléments
présentés au procès par l'adversaire. Garantie devant le JJ et le JA, exigence adaptée à l'urgence des
procédures, au secret de la défense nationale et à la sécurité des personnes) et l'égalité des armes
(présenter sa cause sans être dans une situation de net désavantage par rapport aux adversaires)->
Idée d'égalité à travers ces droits de la défense.
 publicité : des décisions de justice et des débats (non absolu, accès à la salle d'audience peut être
interdit pour certains buts légitimes - ex : huit-clos)
 célérité et efficacité de la justice : rendre un jugement dans un délai raisonnable (art 6 CEDH). L'Etat
est tenu de réparer le dommage causé par le fonctionnement défectueux du SP de la justice.
Procédures où les garanties sont allégées pour aller vite (JU, aucune ccl du rapporteur pb ou aucune
possibilité de faire appel) vs rapidité gage de protection (ordonnance en référé face à une atteinte
manifestement illégale à une LF).

 Critiques :
 JJ : magistrats du siège (inamovibles) vs Parquet (autorité hiérarchique exercée par le Garde des
sceaux + rôle différent du CSM dans leur nomination et sanction : avis simple) -> CC maintient l'unité
du corps judiciaire : les liens entre les procureurs et le garde des sceaux sont conformes à la
Constitution (8 décembre 2017).
 JA : grande proximité avec l'administration mais garanties d'indépendance (aucune soumission au
ministre de la justice). Nomination au tour extérieur + cumul des fonctions juridictionnelles et
ministérielles sont critiqués. Décret de 2008 renforce la séparation entre la section administrative et
contentieuse du CE.
 CC : difficultés en termes d'indépendance et d'impartialité + nomination.

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- Le Conseil constitutionnel

 Protecteur des libertés : rôle se développe à partir de 1971-> contrôle les engagements internationaux et
les lois.

 Ouverture du droit de saisine 1971.

 Contrôle a priori, par ricochet, a posteriori (2008 : art 61-1).

 Double filtre : juges du fond (disposition contestée est applicable au litige ou à la procédure, elle n'a pas
déjà été déclarée conforme à la Constitution dans les motifs et le dispositif d'une décision du CC, la
question n'est pas dépourvue de caractère sérieux) + juges du droit ( disposition applicable au litige, pas
déclarée conforme par le CC à moins d'un changement de circonstances, question nouvelle ou présente un
caractère sérieux).

 Respect du contradictoire et de l'impartialité dans le traitement des QPC.

 Articulation des contrôles de constitutionnalité et de conventionalité : CC estime que les 2 sont


complémentaires, que la QPC s'affirme prioritaire à un contrôle de conventionalité mais que ce dernier
appartenait toujours aux juges judiciaires -> Cour de cassation a saisi la CJUE (crainte que la QPC l'empêche
d'opérer un contrôle de conventionalité et que la QPC soit contraire au droit de l'UE): se fonde sur
l'explication du CC et estime possible la conciliation des 2 mécanismes.
 Laisse une marge d'appréciation au Parlement pour les sujets de société.

 Refuse une hiérarchie des droits et libertés : choisit de les concilier entre eux.

- JJ et JA : (JA contrôle les actes administratifs tant que n'est pas en cause la liberté individuelle)

 JA : à l'exception des matières réservées par nature au JJ, le JA est compétent pour l'annulation des
décisions (en principe unilatérales) prises par les autorités exerçant le pouvoir exécutif -> compétence
minimale du JA mais dérogation possible par des blocs de compétences.

 Voie de fait : sanctionner une illégalité d'une particulière gravité commise par l'administration : juge civil
exclusivement compétent quand la décision porte atteinte à une liberté individuelle ou éteint le droit de
propriété et ne peut être rattachée aux pouvoirs de l'administration (TC Bergoend 2013). Les 2 juges
peuvent constater la voie de fait mais seul le JJ peut annuler l'acte, enjoindre à l'administration d'y mettre
fin etc.

 Emprise : JJ est garant de la propriété immobilière (avant : emprise régulière : JA compétent vs emprise
irrégulière/dépossession illégale du fait de l'administration : JJ compétent). Depuis 2013 (TC Epoux
Panizzon), le JA est compétent pour statuer sur le recours en annulation sauf si la décision a emporté
extinction définitive du droit de propriété -> JJ.

 JJ : gardien de la liberté individuelle et de la propriété privée (domaine réservé au JJ) -> sûreté de la
personne, protection contre les arrestations et détentions arbitraires (contrôle d'identité, protection du
domicile) -> intervention immédiate ou différée du JJ (art 66) : le JJ intervient pour toute privation de liberté
mais ne doit pas forcément être saisi préalablement à toute mesure privative (hospitalisation forcée vs
rétention de sûreté).

- Juges ordinaires et contrôle de conventionalité :

 Contrôle des lois aux TI par les juges ordinaires

 Invocabilité des TI devant le juge français : stipulations doivent avoir un effet direct (créer des droits et
des obligations pour les parties), être suffisamment précises pour être appliquées sans mesure interne.
Effet direct est plus facilement reconnu par les juges au profit des droits civils et politiques.

 Effet direct : disposition n'ayant pas pour objet exclusif de régler les relations entre les Etats et qui ne
requiert pas l'intervention des Etats pour prendre des actes complémentaires. On ne peut pas déduire
l'absence d'effet direct de la seule circonstance que la stipulation désigne les Etats.

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7) Mécanismes non juridictionnels nationaux de protection
- Protection des libertés par des autorités non juridictionnelles :

 Développement des AAI dans le domaine des droits et libertés : arguments d'équité, juridiques.

 Avis sans caractère contraignant.

 Pouvoir décisionnel : sanction + pouvoir normatif si la loi leur donne cette compétence.

 Nouveau statut général depuis 2017 pour renforcer leur indépendance.

- Le Défenseur des droits :

 Regroupe les fonctions de l'ancien Médiateur de la République, de la HALDE, du Défenseur des enfants et
du CNDS -> veille au respect des droits et libertés par les administrations de l'Etat + protection es enfants +
discriminations + déontologie.
 Organe de médiation, de consultation (peut être saisi par des personnes ou se saisir d'office).

8) Mécanismes internationaux de protection


- PIDCP : (contrôle par le CDH : ce n'est pas une juridiction)

 Contrôle sur rapport : Etats soumettent des rapports sur les mesures prises pour donner effet aux droits
reconnus par le Pacte -> pas très contraignant.

 Contrôle sur plainte : protocole facultatif qui prévoit la possibilité de saisir le CDH pour se plaindre
individuellement de la violation d'une garantie du Pacte. Voies de recours internes doivent être épuisées.

 CDH peut formuler des constatations qui ont un caractère obligatoire envers les Etats.

- La CourEDH : (mécanisme juridictionnel pour la préservation de la ConventionEDH)

 Au départ, système peu ouvert : accepter la juridiction de la Cour et accepter le droit de recours
individuel -> aucun droit direct pour les individus : système contraint car saisine de la CommissionEDH et si
la juridiction de la CEDH était acceptée, la Commission pouvait saisir la Cour.

 Protocole 11 : CourEDH = juridiction unique et permanente (suppression de la Commission). Le droit de


recours et la juridiction de la Cour sont obligatoires.

 Protocole 14 : création du JU + comité de 3 juges : nouvelles formations de jugement.

 Protocoles 15 et 16 (pas encore en vigueur) : modification des conditions de recevabilité + mécanisme


d'avis consultatif au profit des juridictions étatiques.

 Requêtes interétatiques : mécanisme objectif pour contrôler les Etats (un Etat attaque un autre).

 Droit de recours individuel (contre un Etat) : la Cour peut être saisie par toute personne physique, ONG
ou groupe de particuliers qui se prétend victime d'une violation d'un droit garanti par la CEDH -> notion de
victime : victime directe, potentielle, par ricochet (lien suffisant avec la victime directe) tout au long de la
procédure (+ conditions de recevabilité du recours).

 Introduction du critère de «l'absence de préjudice important» (pour écarter une requête) assortie de 2
clauses de sauvegarde : affaire n'a pas été dument examinée en interne ou le respect des DH exige l'examen.

9) Respect de la personne humaine


- La décision de donner ou non la vie :

 Procréation : plus une liberté qu'un droit. Consentement de la personne est l'élément central.
 Accès à la PMA : article 2141-1 Code de la santé publique
- Conditions restrictives en France : médicales et sociales.
- PMA avec tiers donneur : anonymat du donneur (compatible avec le droit de connaître ses origines).

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- PMA et couples homosexuels : interdit en France -> compatible avec la CEDH.
- Adoption par un couple homosexuel d'un enfant né d'une PMA à l'étranger : intérêt supérieur de
l'enfant.
- Insémination et transfert d'embryons post-mortem : interdiction en France conforme à la CEDH.

 Accès à la GPA : interdiction absolue en France -> convention frappée de nullité d'OP. Contrevient à
l'adage "mater semper certa est"
- Code pénal punit l'entremise en matière de GPA.
- Etablissement de l'état civil des enfants nés de mère porteuse à l'étranger : impossible de voir
retranscrire leur acte de naissance dans l'état civil donc impossible d'établir leur filiation. Pour la Cour
de cassation (2011) ce refus est conforme à l'interdiction de la loi française (enfants nés d'un procédé
interdit en France). En 2013 C. Taubira a enjoint aux magistrats et greffiers de délivrer des certificats
de nationalité française pour des enfants nés à l'étranger en exécution d'une convention de GPA.
Suite à des affaires portées devant la CEDH, la France doit au moins établir la filiation biologique de
l'enfant à l'égard de son parent biologique et de l'inscrire à l'état civil : la France dépassait sa marge
d'appréciation dans ses décisions relatives à la GPA.
Cour de cassation applique la jurisprudence de la CEDH : la GPA ne justifie pas à elle-seule le refus de
retranscrire à l'état civil français l'acte de naissance étranger d'un enfant ayant un parent français dès
lors que les faits sur l'acte reflètent la réalité des faits.
- Accès sur le territoire français d'un enfant né d'une GPA à l'étranger : l'AA doit lui délivrer tout
document de voyage lui permettant de rentrer sur le territoire avec la personne qui s'en occupe.

 Stérilisation, contraception et interruption de grossesse : principe cardinal en ce qui concerne la santé


est le consentement : consentement libre et éclairé qui peut être retiré à tout moment.
 Stérilisation :
- forcée : technique interdite / infraction pénale
- à but thérapeutique : protection de la santé de la personne mais le médecin doit respecter son
consentement (mais des fois intervention d'urgence du médecin et impossibilité de recueillir le
consentement de la personne) -> interdiction de stérilisation des mineurs et restrictions pour les
majeurs incapables.
- à visée contraceptive : conditions par le CSP (ligature des trompes ou canaux déférents;
consentement clair, libre, éclairé, par écrit; délai de réflexion; établissement médical; consultation
médicale).

 Contraception et IVG : (CEDH ne dit pas qu'il y a un droit à l'avortement mais en contrôle l'application)
- Contraception : loi Newirth 1967 -> accès à la pilule mais interdit la pub en faveur de la
contraception. CSP : toute personne a droit d'être informée et de choisir une méthode contraceptive
librement (ne suppose pas le consentement des parents).
- IVG : crime jusqu'en 1923 puis pénalisée jusqu'à la loi VEIL 1975 -> conforme à la Constitution, ne
méconnaît aucun PFRLR, ni principe à valeur constitutionnelle, ni le principe de protection de l'enfant
(sécuriser l'accès à l'IVG pour situation de détresse ou raison médicale). En termes de conditions, la
situation de détresse de la femme a été remplacée par la volonté de la femme d'interrompre sa
grossesse (art 2212-1 CSP).
Assouplissements : délai 12 semaines, remboursement, plus besoin de l'autorité parentale, médecin
ou sage-femme.
Extension du délit d'entrave à l'avortement par une loi de 2014 puis par une loi de 2017 : modification
de l'article 2223-2 CSP -> le fait d'empêcher ou de tenter d'empêcher une IVG ou de s'informer sur une
IVG par tout moyen est puni de 2 ans de prison et 30000€ d'amende. Pour éviter l'entrave à la liberté
d'expression, le CC pose 2 réserves : il y a délit d'entrave si une information sur l'avortement est
sollicitée et non une opinion, que l'information porte sur les conditions d'exercice et les conséquences
de l'IVG, et qu'elle soit donnée par une personne détenant une compétence en la matière.
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- Interruption de grossesse pour motif médical : la vie de la mère est en danger grave. Prévu dans le
CSP : possible quand la grossesse met en péril la santé de la femme ou en cas de forte probabilité que
l'enfant soit atteint d'une maladie incurable d'une particulière gravité -> médecins.

- Le choix de la mort :

 La liberté de se donner la mort : liberté de se suicider en France mais sont pénalisés ceux qui y incitent +
responsabilité de l'Etat pour le suicide des personnes sous sa garde.

 Le refus de soin et la fin de vie : on a le droit de refuser un traitement et le médecin a l'obligation de


respecter cette volonté (consentement : CSP). Mais le médecin peut quand même faire des actes
indispensables à la survie de la personne.

Refus de l'acharnement thérapeutique : obstination raisonnable -> soins peuvent être interrompus
conformément à la volonté du patient ou à l'issue d'une procédure collégiale.

 Euthanasie : CSP condamne le fait de donner volontairement la mort à autrui. La CEDH n'impose aucune
obligation d'instaurer un tel système mais s'il existe, elle vérifie que l'Etat fournit des garanties suffisantes.

 Loi Leonetti 2005 : interdiction de l'euthanasie active - précise les conditions dans lesquelles un
traitement peut être suspendu (aucune dépénalisation de l'euthanasie) : importance du consentement et
de la prise en charge digne de la fin de vie de la personne + avis CCNE 2013.
 Loi Claeys-Leonetti 2016 : introduit dans le CSP la sédation terminale en cas de maladie incurable à la
demande du patient (droit à un endormissement général jusqu'à la mort pour éviter toute souffrance
insupportable due à la maladie) et rend obligatoires les directives anticipées (peuvent être rédigées et
révoquées à tout moment) à la suite de l'affaire Vincent Lambert.
L 1111-4 al 2 CSP : Toute personne a le droit de refuser ou de ne pas recevoir un traitement. Le suivi du malade reste
cependant assuré par le médecin, notamment son accompagnement palliatif.

L 1111-4 al 3 CSP : Le médecin a l'obligation de respecter la volonté de la personne après l'avoir informée des conséquences
de ses choix et de leur gravité. Si, par sa volonté de refuser ou d'interrompre tout traitement, la personne met sa vie en
danger, elle doit réitérer sa décision dans un délai raisonnable. Elle peut faire appel à un autre membre du corps médical.
L'ensemble de la procédure est inscrite dans le dossier médical du patient. Le médecin sauvegarde la dignité du mourant et
assure la qualité de sa fin de vie en dispensant les soins palliatifs.

L 1111-4 al 5 et 6 CSP : Lorsque la personne est hors d'état d'exprimer sa volonté, aucune intervention ou investigation ne
peut être réalisée, sauf urgence ou impossibilité, sans que la personne de confiance, ou la famille, ou à défaut, un de ses
proches ait été consulté.
Lorsque la personne est hors d'état d'exprimer sa volonté, la limitation ou l'arrêt de traitement susceptible d'entraîner son
décès ne peut être réalisé sans avoir respecté la procédure collégiale et les directives anticipées ou, à défaut, sans que la
personne de confiance ou, à défaut la famille ou les proches, aient été consultés. La décision motivée de limitation ou d'arrêt
de traitement est inscrite dans le dossier médical.
L 1110-5-1 CSP : Les actes ne doivent pas être mis en œuvre ou poursuivis lorsqu'ils résultent d'une obstination
déraisonnable. Lorsqu'ils apparaissent inutiles, disproportionnés ou lorsqu'ils n'ont d'autre effet que le seul maintien
artificiel de la vie, ils peuvent être suspendus ou ne pas être entrepris, conformément à la volonté du patient et, si ce dernier
est hors d'état d'exprimer sa volonté, à l'issue d'une procédure collégiale définie par voie réglementaire. La nutrition et
l'hydratation artificielles constituent des traitements qui peuvent être arrêtés.

10) La liberté d'aller et venir


- Les sources de la liberté d'aller et venir : (liberté de circulation sur le territoire national et liberté de le quitter)

 Art 12 PIDCP : concerne toute personne se trouvant de manière légale sur le territoire d'un Etat : droit de
circuler librement, quitter un pays y compris le sien, droit d'entrer dans son propre pays (étendu aux
ressortissants étrangers établis de longue date dans un pays), droits non absolus, aucun droit d'entrer de
l'étranger sur le territoire d'un Etat dont il n'est pas le ressortissant (seulement LC quand il y est établi
régulièrement), expulsion de l'étranger légalement établi sur le territoire doit être entourée de garanties
procédurales (décision conforme à la loi, recours effectif).

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 Art 2§1 P4 CEDH : liberté de circulation pour toute personne qui réside régulièrement sur le territoire
d'un Etat, droit de quitter un pays y compris le sien, le national ne peut être expulsé ni se voir refuser le
retour dans le pays dont il est le ressortissant (ne concerne pas le ressortissant étranger).
Expulsion d'un étranger légalement établi sur le territoire -> décision conforme à la loi et doit pouvoir faire
valoir ses droits devant une autorité compétente.  Aucune expulsion collective d'étrangers.

 Droit de l'UE : LC et LE -> principe structurel de l'ordre juridique de l'UE.

 Charte de l'UE : aucune expulsion vers un pays qui présente des risques de peine de mort ou de
traitements inhumains et dégradants.

 Droit français : droit de valeur constitutionnel rattaché à l'article 66 puis aux articles 2 et 4 DDHC.
Constitution ne consacre pas vraiment le droit d'entrer et de quitter le territoire pour le national et encore
moins pour les étrangers (aucun droit général et absolu pour les étrangers). -> aucune mention expresse de
la liberté d'aller et venir car découverte par le CC puis affinée par la jurisprudence.

- La liberté d'aller et venir des nationaux :

 Extradition des nationaux : France la refuse sauf en cas de mandat d'arrêt européen (principe législatif
ici) -> règles relatives au MAE (motifs de non exécution possibles)

 Interdiction d'empêcher les nationaux d'entrer sur le territoire de leur Etat : contrôle possible à l'égard
des personnes qui reviennent sur le territoire depuis loi 3 juin 2016 -> contrôler le retour en cas de risque :
Code de la Sécurité Intérieure (art L 225-1 et suivants) : contrôle mis en place par le Ministre de l'Intérieur
(obligation de résidence dans un périmètre déterminé, astreinte à demeurer à domicile, aller à la
gendarmerie, déclarer son domicile,...) entouré de garanties (décision écrite et motivé, recours possible,
décision levée quand les conditions ne sont plus réunies) et dure le temps que les poursuites judiciaires
soient engagées (mesures alors abrogées).

 Possibilité d'interdire le retour du non-national : déchéance de nationalité très encadrée (art 25 et 25-1
du Code civil) : après avis du CE, s'il a commis certains crimes ou délits et à condition de ne pas rendre la
personne apatride. Seulement si les faits se sont produits avant l'acquisition de la nationalité française ou
dans les 10 ans de l'acquisition (impossible pour quelqu'un né en France). Déchéance = décision
administrative donc possibilité de jugement postérieur (ne viole pas le principe non bis in idem).

- Quitter le territoire :

 Protection internationale et constitutionnelle : CC -> liberté d'aller et venir comprend celle de quitter le
territoire = liberté fondamentale selon Cour de cassation (la délivrance du passeport conditionne l'exercice
effectif de la liberté de quitter le territoire). Rappelé par le CE : corollaire à la liberté de quitter le territoire
est le droit d'obtenir un passeport (refus justifié est possible).

 Possibilités de restrictions :
 Interdiction de quitter le territoire prononcée par le JJ (peine complémentaire).
 Juge d'instruction peur ordonner la remise des papiers d'identité y compris le passeport dans le cadre
d'un contrôle judiciaire.
 Décision administrative qui empêche une sortie qui porterait atteinte aux intérêts de la Nation.
 Empêcher le départ de personnes vers des théâtres d'opérations jihadistes, loi du 13 novembre 2014
puis modifiée en 2016 -> dispositif d'interdiction administrative de sortie du territoire prononcée par le
ministre de l'Intérieur (durée max 6 mois mais renouvellement possible). Art L224-1 CSI. Entraîne
l'invalidité du passeport/carte d'identité ou bloque leur délivrance.

 Départ des mineurs : dispositif d'autorisation de sortie du territoire a été rétabli en 2016.

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11) La participation à la vie de la société démocratique
- La liberté d'expression : protégée en raison de sa valeur subjective et objective alors même que c'est un droit
relatif. C'est une condition essentielle d'une société démocratique.

 Les sources

 Internationales : art 19 PIDCP (nul ne peut être inquiété pour ses opinions. Toute personne a droit à la
liberté d'expression qui comprend le fait de s'exprimer, de recevoir et de répandre des infos par quelque
moyen que ce soit) -> peut revêtir différentes formes / non absolu.

Art 10 CEDH (toute personne a droit à la liberté d'expression -> droit fondamental mais non absolu : Etat
peut soumettre les entreprises de médias à un régime d'autorisation).

Art 11 Charte de l'UE (Toute personne a droit à la liberté d'expression + mise en avant du pluralisme et
de la liberté des médias).

 Nationales : art 10 et 11 DDHC (liberté d'opinion et d'expression pourvu que leur manifestation ne
trouble pas l'OP. La liberté de communications des pensées et des opinions et l'un des droits les +
précieux de l'homme mais sanction de l'abus : système répressif).

 Le contenu :

 Liberté d'opinion : avoir des opinions avant même des savoir si on va les reconnaître.

 Liberté de communication : aspect actif de cette liberté

 Les formes : liberté de presse, artistique, académique, des médias (très important : pluralisme rattaché
à l'art 11 DDHC + art 34 Constitution). Liberté d'expression protège aussi bien les idées politiques que les
informations plus frivoles -> différents niveaux de protection.

 Les procédés : concerne tout support y compris les moyens modernes (importance de ces nouveaux
moyens rappelée par le CC et la CEDH). Liberté d'expression vaut sans considération de frontières ni de
langues -> protège le mode d'expression des idées au-delà de leur substance.

 Statut privilégié : contrôle strict des ingérences car la liberté d'expression sert de protection des autres
droits fondamentaux grâce à la contribution qu'elle apporte au fonctionnement de la société
démocratique : valeur objective (rappelé par le CC : son exercice est une garantie essentielle du respect
des autres droits et libertés -> cohésion avec la CEDH sur son importance).

 Conciliation avec d'autres intérêts parfois : protection française de la liberté d'expression est inférieure
à celle souhaitée par la CEDH. Ex : protection du secret des sources vs liberté d'expression.

 Restrictions : base légale, but légitime, atteinte proportionnée à cet objectif (CEDH). Incriminations qui
répriment les abus de la liberté d'expression :
- atteinte à l'OP et droits des tiers : injure, diffamation -> atteinte à la liberté d'expression adaptée,
nécessaire et proportionnée.
- préservation du pluralisme
- sauvegarde de l'OP : protection d'intérêts étatiques (délit d'offense à chef d'Etat, protection de
l'autorité et de l'indépendance de la justice, protection du drapeau), de l'ordre social (paix sociale ->
incitation à la haine/violence/provocation aux crimes et délits/ encouragements à la discrimination,
haine, violence, négationnisme), de la moralité publique (disparition des délits d'outrage à la
moralité publique, protection des mineurs, protection des sentiments des croyants surtout par la
CEDH).

- La liberté de religion :

 Les différentes facettes (interdiction de faire l'objet de discriminations, liberté de ne pas adhérer à une
religion, droit de changer de religion, de manifester sa religion et croyances, droit d'essayer de convaincre
son prochain en dehors de tout prosélytisme)

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 Sources : art 10 DDHC (nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur
motif ne trouble pas l'OP) : d'abord un PFRFL -> liberté d'enseignement et de conscience.
Art 18 PIDCP (droit indérogeable) : avoir une croyance de son choix et pouvoir la manifester par
différents moyens.
 For interne est absolu (fait d'avoir des opinions, de croire ou de ne pas croire) mais la liberté de
manifester sa croyance peut être restreinte, est conditionnelle.
Art 9 CEDH (droit dérogeable) + art 2P1

 Devoir de neutralité de l'Etat vis-à-vis des religions : assurer la coexistence pacifique des croyances.
Pas de consensus en Europe sur la place de la religion dans la société donc marge de Etats pour assurer
la conciliation avec d'autres droits et intérêts (diversité des 47 EM).

Crèches de Noël dans les bâtiments publics -> loi 1905 interdit les signes religieux dans les monuments
publics. Leur installation dans le siège d'un SP ou d'une CT n'est pas conforme en l'absence de
circonstances spécifiques. Mais dans les autres emplacements (voie publique), possible à condition de
ne pas constituer un acte de prosélytisme.

 Manifestation des croyances et enseignement :

 Principe de neutralité du SP : devoir de neutralité des fonctionnaires quelque soit leur poste (inscrit
dans la loi depuis 2016). Principe étendu à l'ensemble des agents publics.

 Manifestation des croyances des élèves : avis du CE -> pas d'incompatibilité par nature entre le port de
signes religieux et le principe de laïcité. Mais limites : respect du pluralisme et de la liberté d'autrui.
Interdiction de porter des signes d'appartenance religieuse qui par leur nature ou caractère ostentatoire
constitueraient un acte de pression provocation, prosélytisme, propagande ou troubleraient le
fonctionnement normal de l'établissement -> analyse in concreto dans les établissement scolaires
(annulation des interdictions générales de port de signes distinctifs).

 Loi 15 mars 2004 sur le port de signes ou tenues manifestant une appartenance religieuse dans les
écoles, collèges et lycées publics introduite dans le Code de l'éducation : le port de signes ou tenus par
lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit (signes discrets
= ok) -> Etat n'a pas dépassé sa marge d'appréciation selon la CEDH malgré cette interdiction générale.

 Accompagnants de sorties scolaires : ne sont pas des agents du SP qui seraient soumis au principe de
neutralité. Possible de restreindre la liberté de manifester la religion dans certains SP en vertu d'un texte
spécial ou pour des raisons liées à l'OP ou de bon fonctionnement.

Art 1 de la loi du 11 nov 2010 interdit la dissimulation du visage dans l'espace public (voies publiques,
lieux ouverts au public ou affectés au SP sauf lieux de culte, fêtes ou raison médicales) -> idée d'exigence
minimale de la vie en société validée par la CEDH.

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