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DE L'ANCIEN RÉGIME
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OUVRAGES DE o1EAN BOUVIER
FINANtES ET FINANOERS
DE L'AN[IEN RÉGIME
par
Jean BÙUVIER
DodBur ès LeI/res
Aqrlg4 d. l'UmrersiU
DiNCletw d'UtIIfA A l'Éeolt Pratique du Bllulea É/tIIfA
et
Henry GERMAIN-MARTIN
Pro/_ /lU CmIre d'ÉItIIfA ~ à Ballqllf
1964
D~POT L~GAL
1re édition 1er trimestre 1964
TOUS DROITS
de traduction, de reproduction et d'adaptation
réserVés pour tous pays
© 1964, Presses Universitaires de France
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INTRODUCTION
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FINANCES DE' L'ANCIEN RSGlMÈ
J. BOUVIER ET H. GERMAIN-MARTIN
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."titatifs . eUx-mêmes peuvent se muer en modifica.", . /
tions qualitative8. Et c'e8t en quoi peut·être le ~
XVIe 8i~cle économique, bancaire .et financier: :se ',".
,différencie du Moyen Age. 5'11 y a « différence,dè
proportion8 » (1) entre le8 deux époque8, c'e8t ' en :
r~8on d"un «phénomène pui88ant de croi88ance » (1) ::", '.,
. de la fin du xve siècle jusqu~au début du xVIle siècle.,:'; /' ,"" :,'
la conjoncture économique est à l'expansion. Lon,g;.'
temp8 portée au 8eul crédit de l'inflation monétaire '
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(l'afflux de8 métaux précieux d'Amérique) cettè'
, expan8ion tend à être compri8e aujourd'hui en tant"
que phénomène économique général qui a touché
agriculture et industrie dè8 le dernier quart du , '
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d'Anvers-(Chatles Quint,:puisPhilipPè: Il). et' de
'. Lyoli(Fl'ançois 1er, puis Renri II). Le dâliget :de'
l'emprunt à court terme c'est que, à l'écheance;,
. l'emprunteur est rarement en mesure de rembo~ser,
l'échéance venant toujours trop tôt. Alors l'exq:pruiJ.t
est: reconduit, les intérêts s'accumulent, :d':u,utTes
: emprunts sont conclus dans l'intervalle et la! 'dette'
fait boule de neige « dans une confusion et un .toUli-
billon vertigineux» (Ehrenberg) qui entraînaient
prêteurs d'argent et princes. Les taux des ,prêt~ ~,"
à, court terme oscillaient entre 12 % et 25 %l'an;:>
'ils étaient conclus en général pour des périodes "de
,trois mois correspondant à l'origine aux échéanc~$:"
, des foires. Il arrivait que certaines firmes famili~es ; i
les traitent avec leurs seules forces ; le plus souvent
se constituaient de véritables syndicats : tel le
fameux Grand Party de Lyon en 1555, ou les ,grou-
pements de financiers génois, espagnols, allemands ,
qui concluaient des asientos à Madrid ou à Bruxelles. "
Dans ce dernier cas, le pr,êt se compliquait d'UJ:l
tr~nsfert de fonds à longue distance; la mona~hie
espagnole vivait sur les arrivages d'argent;' d~~
Amériques ; mais les galions ne touchaient SéviUe
qu'une fois l'an; les contrats d'asientos assuraiènt,
à l'Etat des disponibilités sur diverses places
,1'.- d'Europe à termes fixes - le plus souvent sur la
place d'Anvers en raison du rôle des Pays-Bas espa-
gnols dans l'équilibre de l'empire des Habsbourg ~
et ils prévoyaient le remboursement de ces ,ayances','
en,Espagne.,L:int~!Y~:tltion des gens d'affaires était
ainsi particulièrement nécessaire dans le cas~e8
Etats relevant de la couronne d'Elllpagne, où la.
dispersion géographique des revenus à recevoir "'",
s'ajoutait à celle des paiements à faire.
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Les ,hommes d'àlfaires. - « Banque 1) 0'11
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". ,'déa:CJ.'éances (lettres de change) ; du maniement des .
~pèceli est sortie la banque de dépôts et de vire-
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•. pnv;s, soit .par des banques publiques - exclusi- . , ~I,
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tireront'.le maximum de leUrs entreprises d'indus- ,.,.;"
~:,,:"trie, de,négoce et de banque. D'un côté, alliance
, ' 'avec les Habsbourg, dont la cause est embrassée
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76. FINANCES DE L'ANCIEN R:gGIME
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Sous Léon X et Clément VII -au début du _siècle
il y eut une véritable « invasion florentine» ; Une
trentaine de banqui~rs étaient alors fixés à Rome.
La seconde moitié du siècle voit grandir la place des
: ' ,' .. Génois, surtout sous Sixte-Quint, à la fin de la période. p';;
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luerative, la depositeria generale, consistait à -tenir
le mouvement de caisse de la Chambre apostolique;
Mais surtout : achats et ventes des emprunts des
papes~ Jes monti ; achats en gros et revente en détail.
Sans doute, la nature juridique d,es monti était-elle
adaptée aù.x interdits ecclésiastiques conce~t le
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80 FINANCES DE, L'ANCIEN. RPJ:GIME' -'
. (1). Sur les ,rapports étroits entre (IIcienlos et luros, voir le très
suggestif article de M. A. CASTILLO, Dette flottante et dette conso-
nd~e en Espa(p1e de 1557 à 1600'(Annales. no 4;1963).
HOMMES D'AFFAIRES AU XVIe SI:kCLE ·87
VUE PERSPECTIVE
DES AFFAIRES DE FINANCE'
AUX XVIIe ET XVIIIe SIÈCLES
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; ' .. d~ pouvoir centi-~ i :progr'èil d~Ù:;« ceIltraJisatio~:~~
de la « bureaucratie D mO:r;larchiqu~ sans :doute,Jnau ..
pl'ogrès imposé par l'étàt de gu~rre ét les. e~gence8
fiscales; et conflit inteme fondaniental à l'intérièuJ;' .'
III,ême des structures administratives d'Ancien
Régime. Ce conflit rebondira,. une fois passé le rèp'e.:
de Louis XIV, t01,lt au long du XVIII~ siècle~ jusquià
· culminer en 1787-1788 au cœur de la « r6volte :.
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nobilia4'e D . · . ' .: :
. D'autre part, maintien du principe de l'aff~rm~ge ..
· '. po~ la perception des taxes indirectes, mais conceIl~
tration progressive des« fermes D de la fin au
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XVIe. siècle jusqu'à Colbert, qui sceJle, pour Un
siècle, la définitive organisation de l'imniense JD,achi.. .
nerie de la « ferme générale D. Mais sur ce' point,
grave c~nce de la recherche historiquè : l'histoire ... ;.•
de là ferme générale au XVIIIe siècle - et celle des .
· « :fermes D royales dans les périodes précédentes - .
· restent pour ainsi dire à faire alors que l'on a d~li.
monographies nombreuses et valables sur l'impat
··dijoect. Parmi les nombreuses questions que pose
le fonctionnement de la ferme générale on.peùt .
.retenir le problème: « ferme D ou « régie D des impatâ ~
indirects ? On sait que la monarchie, dans la seconde
· paxtie du règne de Louis XV, puis sous Louis XVI; \
· . essaya .de diminuer les attributions et pouvoirà des .: ..
" " fermiers généraux et de passer à une formep~us . ;
·"modeme de perception ~e certaines taxes •. ·. Autre
· suje:tde recherches: l'évolution desprodui~ de la
. ferme générale, à l'échelle nationale e.t régionale,
j:.•
comme. traduisant la conjoncture économique\ elle-
même. Mieux que la taille, semble-t-il, leI!: taxés
· . indirectes devaient refléter dans une certaine mesure
· la'situàtion des échanges. Mais nouslaissons)~Lde
· caté, en tant que telles, les questi9ns - et labiblio-
~aphie - concemant l'ensemble de la 1iscalitéroyale(
·~ ,"
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. ...
120 FINANCES DE. L'ANCIEN R:tGIME .
CONCLUSION