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Remerciements
Dédicace
Sommaire
Remerciements ....................................................................................................................... i
Dédicace ................................................................................................................................ ii
II. Les déterminants de la croissance de dépenses et des déficits publics : principaux fondements théoriques :........... 10
III. La décomposition des postes budgétaires : une revue de littérature théorique et empirique .................................... 18
Conclusion du chapitre 1 : ................................................................................................................................................ 25
Chapitre 3 : Etude économétrique des déterminants des postes publiques au Maroc. ... 61
III. Analyse des résultats de l’estimation : la nature des déterminants de l’évolution des postes publiques au
Maroc……………………………………………………………………………………………………………………..102
Conclusion du chapitre 3 : .............................................................................................................................................. 108
Introduction générale
Au cours du 19ème siècle et jusqu’à la première guerre mondiale, l’activité économique et
sociale a été prédominée par la prérogative des mécanismes du marché et l’initiative privée, et
durant cette phase les finances de l’Etat classiques étaient dominées par l’idée de neutralité
budgétaire car pour cette conception, l’Etat gendarme devait se tenir en dehors de l’activité
économique et exerce une action assez légère et neutre que possible.
En effet, puisque tout déficit se termine par une dette, il s’agit de en quelque sorte de
confronter les thèses classiques qui fustigent l’existence d’un déficit budgétaire en dehors de
certaines circonstances comme les guerres par exemple, aux prises de position keynésiennes
qui sont plutôt favorables à l’utilisation de ce déficit budgétaire par l’Etat pour négliger la
contrainte d’équilibre intertemporel par le biais de l’endettement.
Pour les économistes classiques, le déficit public est prohibé puisqu’il engendre un
endettement public qui est lui-même un coût pour les générations futures ou présentes d’où la
nécessite d’enlèvement de la pression fiscale afin de rembourser l’endettement qui découle de
ce déficit.
Ainsi, selon J.B Say un déficit budgétaire, utilisé pour financer les travaux publics, offre un
débouché aux capitaux privés qui auraient pu être gaspillés par leurs détenteurs sous forme de
consommations ou de dépenses inutiles.
Dans ce sens, en tant que défendeur de la redistribution, Keynes recommande l’affectation des
fonds du déficit budgétaire même à des dépenses de transfert, quitte à les rembourser sur la
base d’une richesse accrue au travers de l’offre de titres intéressants aux épargnants, ce qui
n’est pas censé obérer tant les générations présentes que futures.
De ce fait, le développement des déficits budgétaires dans les Pays En voie de Développement
(PED) trouve son origine dans les guerres mondiales, les sécheresses et les chocs pétroliers
qui poussèrent les gouvernements de ces pays à épuiser leurs ressources potentielles de
financement et recourir ainsi, à l’endettement extérieur pour financer ces déficits, suite à cette
situation les pays en voie de développement se sont trouvés enfermés dans cercle vicieux
d’endettement.
Cette situation a obligé la majorité des Pays En voie de Développement de vivre, depuis le
début des années 80, l’heure des programmes d’ajustement structurel dirigés par la Banque
Mondiale (BM) et le Fonds Monétaire International (FMI). Les axes fondamentaux de ces
programmes étaient généralement constitués de la régulation de la demande globale, de la
libéralisation des prix, de la privatisation et de la libéralisation commerciale.
Le Maroc, en tant que Pays En voie de Développement, ne fait pas une exception par rapport
à ses voisins. Dans ce pays, les déficits budgétaires sont graves et ils sont devenus successifs
et structurels, surtout à partir du milieu des années 70. Ni le plan de pause et de réflexion
adopté à la fin des années 70, ni le Plan d’Ajustement Structurel (PAS) entrepris durant la
période 1983-1992 n’ont permis un assainissement durables des finances de l’Etat permettant
une adéquation à long terme entre les recettes et les dépenses publiques.
Le solde budgétaire, étant donné qu’il est un outil qui conditionne la stabilité
macroéconomique du pays, du fait qu’il impact les grandeurs du carré magique de Nicholas
Kaldor à savoir : la croissance économique, la balance des paiements, le niveau général des
prix,… Il est nécessaire de maîtriser son évolution, et cette maîtrise implique la connaissance
des causes qui sont à l’origine de cette évolution.
Parfois, on entend que le déficit budgétaire au Maroc est dû à une mauvaise gestion de
l’argent publique, mais les élus mettent d’importants déficits publics sur le compte des
conditions économiques qui se dégradent, tandis qu’ils attribuent les déficits modestes et les
excédents bien sûr à des politiques publiques efficaces.
Alors, peut-on dire que le déficit budgétaire au Maroc est totalement dû à une mauvaise
conjoncture économique ? Est-il la conséquence directe d’une insuffisance des recettes
publiques ou bien d’une mauvaise gestion des dépenses publiques ?
De manière globale, le déficit budgétaire au Maroc est-il endogène ? Ou bien encore, quelle
est la nature des déterminants du déficit budgétaire au Maroc ?
Qu’est-ce que le concept de déficit budgétaire ? Quels sont les concepts liés à ces derniers ?
Quels sont les indicateurs d’appréciation de la position budgétaire d’un pays ?
Pourquoi y-a-il une accumulation des déficits publics dans la majorité des pays ? Quels sont
les déterminants de l’évolution des postes publics dans un pays donné et au Maroc en
particulier ? Quelle est la nature de ces déterminants pour le cas marocain ?
Afin de répondre à ces questions, la présente note a pour objectif principal d’étudier
l’évolution des postes publics au Maroc, ainsi que de déterminer les déterminants principaux
de de cette évolution et enfin d’analyser la nature de ces déterminants, c’est-à-dire s’ils sont
endogènes ou exogènes.
En essayant d’atteindre cet objectif, nous adopterons en premier lieu une approche descriptive
d’analyse de l’évolution des postes publiques ainsi que l’analyse des déterminants de cette
évolution. Ensuite nous adopterons une approche empirique basée sur l’estimation d’une
fonction de comportement des soldes publics face à leurs principaux déterminants.
En vertu de ce qui précède et afin d’atteindre l’objectif cité ci-dessus et de répondre aux
questions cités précédemment, notre travail est organisé sous forme de trois chapitres et
chacun de ces chapitres est subdivisé en trois sections.
Ainsi, dans le premier chapitre nous tenterons tout d’abord de de définir les concepts
fondamentaux relatifs à la position budgétaire d’un pays. Ensuite nous présenterons les
principaux travaux théoriques qui ont tenté d’expliquer l’évolution des dépenses et des
déficits publics. Et enfin, nous allons présenter également les principaux travaux théoriques et
empiriques relatifs à la décomposition de l’évolution des postes budgétaires et l’analyse de
leurs déterminants.
Dans le second chapitre, nous analyserons en premier lieu l’évolution des recettes publiques
et les déterminants principaux de cette évolution. Ensuite celle des dépenses publiques et ses
déterminants principaux. Et enfin, en combinant les deux évolutions précédentes, nous
analyserons l’évolution des soldes publiques au Maroc ainsi que les déterminants principaux
de cette évolution.
Et enfin, le dernier chapitre sera consacré à l’élaboration d’un modèle de comportement relatif
aux recettes publiques, aux dépenses publiques et au solde budgétaire global face à leurs
principaux déterminants. Dans ce chapitre, nous présenterons, en première section, les
modèles à estimer et les variables choisies. La deuxième section sera consacrée à l’analyse
statistique des variables choisies et l’estimation des modèles présentés précédemment. Et
enfin, la dernière section sera consacrée à l’analyse des résultats obtenus et la nature des
variables jugées pertinentes dans l’explication de l’évolution des soldes budgétaires au Maroc,
ce qui va nous permettre de répondre à la problématique principale de ce travail.
Dans ce chapitre nous examinerons en premier lieu, les concepts fondamentaux qui nous
semblent primordiales pour la compréhension de l’intérêt de ce sujet. Ensuite dans une
seconde, section nous présenterons l’ensemble des travaux théoriques qui ont tenté
d’expliquer l’évolution des postes publiques. Et enfin, dans sa troisième section ce chapitre
abordera la problématique de la décomposition des postes budgétaire, cette présentation
traitera l’ensemble des travaux théoriques et empiriques appliquées dans cette optique ainsi
que celles appliquées au cas marocain.
Le concept de recettes correspond à toutes les transactions qui renforcent les avoirs, et donc la
richesse des administrations publiques. Il s’agit plus simplement des ressources mobilisées
sans contrepartie directe ou équivalente. Ainsi, les recettes d’emprunts ne sont pas des
recettes. De même, les organismes internationaux ne classifient pas les produits de la
privatisation en tant que recettes publiques courantes car ces produits ne constituent en fait
que le remplacement d’un actif réel en un actif financier correspondant aux liquidités perçues.
Dans le même sens d’idées, la vente d’un actif non financier ne constitue pas une ressource.
Dans le du Maroc, au niveau de la situation des charges et ressources du Trésor, les recettes
sont considérées tout en introduisant la notion du solde budgétaire hors recettes de
privatisation qui exclut la vente d’actifs financiers.
L’article 11 de la loi organique des finances 130-13 stipule que : « Les ressources de l'Etat
comprennent:
Ces ressources de l’Etat doivent être prévues et autorisées dans la loi de finances de l’année
où elles sont présentées dans la première de la composante budgétaire concernée : Budget
Général (BGE), Compte Spécial de Trésor (CST) ou Service de l’Etat Gérée de Manière
Autonome (SEGMA).
Les dépenses publiques correspondent à toutes les transactions qui diminuent les avoirs, et
donc la richesse des administrations publiques. Ainsi, le remboursement en principal de la
dette ne constitue pas une dépense alors que les charges d’intérêts de la dette sont des
dépenses effectives occasionnées par l’endettement.
Concernant les investissements directs de l’Etat, ils ne devraient pas être considérés comme
des dépenses (acquisition d’actifs non financiers) qu’à hauteur des charges correspondant à
l’année. Il faudrait pour ce faire, identifier une consommation du capital fixe, comme dans la
pratique privée qui correspondrait à l’amortissement de la valeur des immobilisations. A
défaut de pouvoir identifier cet amortissement, toutes les charges d’investissement sont
considérées comme des dépenses.
L’article 12 de la loi organique des finances 130-13 stipule que : « Les charges de l'Etat
comprennent:
Cet article est complété par l’article 13 qui stipule que : « Le budget général comporte deux
parties: la première partie concerne les ressources et la seconde est relative aux charges. Les
ressources du budget général comprennent les ressources visées à l'article 11 ci-dessus. Les
charges du budget général comprennent les dépenses de fonctionnement, les dépenses
d'investissement et les dépenses relatives au service de la dette publique. »
Parmi les soldes effectifs on distingue le solde budgétaire global, le solde primaire et le solde
ordinaire.
L’équilibre des finances publiques est décrit par le solde budgétaire de l’Etat, qui est un
solde global consolidé résultant de la somme des recettes globales du trésor diminué de
l’ensemble de ses dépenses y compris les dépenses d’investissement (recettes totales –
dépenses totales). Le Trésor a un solde budgétaire excédentaire si les recettes sont
supérieures aux dépenses (excédent budgétaire ou solde budgétaire positif) et un déficit
budgétaire si les recettes sont inférieures aux dépenses (déficit budgétaire ou solde
budgétaire négatif). Ainsi, le déficit budgétaire est la situation dans laquelle les recettes de
l'Etat (impôts et charges sociales) sont inférieures à ses dépenses (administration, éducation,
dépenses sociales...) au cours d'une année. C'est donc un solde négatif . De même le
solde budgétaire s’écrit comme suite :
Le besoin de financement (BDF), ou déficit de caisse, est égal au déficit budgétaire global
auquel s’est ajouté les fonds réservés, appelés aussi les arriérées de paiement. Ces derniers
sont composés des sommes ordonnées dont le paiement a été reporté aux fin d’allègement du
déficit de caisse ou de trésorerie. Le besoin de financement dégagé est égal au déficit
budgétaire global base de paiement, c’est-à-dire par la différence entre les ressources
réellement encaissées et les dépenses réglées.
Lorsqu’un pays est fortement endetté et qu’il cherche à réduire son déficit budgétaire, il lui
dégager un solde primaire largement excédentaire pour compenser le poids élevée des intérêts
dans le déficit budgétaire.
Le solde ordinaire est la différence entre les recettes et les dépenses ordinaires (y
compris les intérêts de la dette). Ainsi le solde ordinaire s’écrit comme suit :
La règle d’or des finances publiques pose la condition que le solde ordinaire soit équilibré de
manière à ce que le déficit ne soit possible que pour financer l’investissement public .
( )
Le terme ( ) est donc le solde cyclique. Ce dernier est fortement dépendant de manière
positive de la position de l’output gap et donc le coefficient est positif.
Les stabilisateurs automatiques sont des recettes ou des dépenses qui varient au cours du cycle
économique, et ont ainsi des effets contra-cycliques sur les recettes et les dépenses publiques
sans intervention des autorités. Ils ont pour effet d’amortir les chocs économiques.
Au contraire d’une politique budgétaire volontariste, qui amène les autorités à choisir
d’accroître ou de diminuer le déficit budgétaire, les stabilisateurs automatiques amorcent les
changements souhaités au budget sans intervention humaine.
L’inflation a également un impact sur le budget, en se traduisant par une hausse des recettes
de TVA ou d’IS, qui est plus forte que celle des dépenses de consommations intermédiaires,
de rémunérations de personnel et de prestations sociales, si ces dernières ne sont pas indexées
sur l’inflation anticipée. Si non, un taux d’inflation est élevé engendre une augmentation
proportionnelle des dépenses publiques indexées sur l’inflation. C’est parfois le cas des
salaires et des prix des biens et services. En général, les salaires et les prestations sociales sont
1
Les décaissements de l’assurance chômage augmentent lorsque l’économie ralentit, ce qui amortit la baisse du
revenu disponible de la population.
2
En vertu d’un système d’impôt progressif, à savoir un système dans lequel l’élasticité de l’impôt au revenu est
supérieure à l’unité, la hausse des recettes fiscales est supérieure à celle du PIB, et il suit que le revenu après
impôt progresse à un rythme inférieur à celui du PIB. Cela a pour effet de freiner la hausse de la demande des
consommateurs. Un tel régime fiscal a l’effet d’un stabilisateur automatique en ce sens qu’il ralentit
systématiquement une économie menacée de surchauffe. Un système d’impôt progressif a l’effet contraire en
période de récession : lorsque le revenu chute, les recettes fiscales diminuent relativement plus, laissant aux
contribuables un revenu disponible après impôts supérieur.
indexés sur l’inflation anticipée, de sorte que dans le cas d’un choc inflationniste non anticipé,
les recettes augmentent automatiquement mais pas les dépenses, et le solde budgétaire
s’améliore.
⇒ ⇒ ⇒ ⇒ ⇒
Les stabilisateurs automatiques ont ainsi tendance à accroître les déficits budgétaires ou à
diminuer les excédents budgétaires pendant les récessions et, inversement, à réduire les
déficits budgétaires ou à accroître les excédents budgétaires en cas de croissance économique
plus forte que prévu, sans que le gouvernement intervienne.
L’analyse de Wagner part du constat que dans les pays en voie de développement (PED)
occidentales du XIXe siècle, marqués par une croissance de la population et du revenu par
habitant , les dépenses publiques croissent plus vite que l’activité économique
globale. La régularité de cette tendance en Europe l’amène à qualifier cette observation
empirique de loi : l’élasticité des dépenses publiques par rapport au PIB par habitant est
supérieure à l’unité pour les principaux pays de ce continent.
⁄
⁄
Avec ⁄ l’élasticité des dépenses publiques par rapport au PIB par habitant.
Ensuite, il est acceptable que les projets d’augmentation notable des dépenses
publiques en période d’absence de crise se heurtent à la résistance de la population à
l’égard l’accroissement de la charge fiscale correspondante. Par contre, les pouvoirs
publics arrivent à convaincre les citoyens de l’utilité d’une augmentation des dépenses
publiques en période excessivement troublée et l’effet de déplacement est constaté :
les modalités diverses de financement y compris la taxe inflationniste sont mobilisées
et les montants des dépenses, de l’impôt, de l’emprunt augmentent sensiblement.
Enfin le calme revenu, les dépenses publiques se réduisent peut et ne rejoignent plus
leur niveau initial.
Choc
Stabilisation
Temps
Pour expliquer la croissance des dépenses publiques, la thèse de l'électeur médian peut être
vue selon deux formes :
Il est communément admis que le gouvernement a le rôle de fournir les biens publics et de
participer à évincer les économies externes et que chaque citoyen a une demande pour le bien
public. Selon la théorie du votant médian qui revient à Black, c'est la demande des électeurs
possédant le revenu médian (revenu divisant la population en deux groupes égaux) qui
détermine le niveau des dépenses publiques.
PELTZMAN, quant à lui appuie sur l'importance du votant médian, c'est-à-dire les classes
moyennes qui ont tendance à utiliser des mécanismes politiques en vue d'augmenter la
production des biens publics collectifs, puisque ceux-ci les favorisent plus que ne les frappent
leurs contreparties fiscales3. Dans cette situation, la diminution des inégalités sociales et la
croissance des classes moyennes forment une source importante de progression des dépenses
publiques, ce qui confère un rôle décisif au votant médian. Néanmoins, le gouvernement
n'existe pas seulement pour la fourniture des biens publics mais aussi pour la redistribution du
revenu.
3
En effet, la charge des prélèvements pèse proportionnellement plus sur les catégories aisées du fait de la
progressivité de l'impôt sur le revenu et sur celles des plus défavorisées (du fait du mode de prélèvement des
cotisations sociales et de l'importance de l'imposition sur la dépense).
4
La norme de lissage fiscal voudrait que l’Etat épargne en période de croissance pour être en mesure de soutenir
la demande en période de récession. C’est donc l’application du principe d’équivalence néoclassique en tenant
compte des diverses configurations conjoncturelles; l’équilibre budgétaire est conçu sur un plan intertemporel.
Ce comportement optimal de l’Etat a été repris par DIAMOND pour établir des liens avec les
contributions précédentes. Il souligne la négligence de certains de certains aspects dans la
thèse de l’effet de déplacement :
En période de stabilité, les pouvoirs publics sont contraints par le marché politique qui
délimite l’essor des dépenses publiques. Tout gouvernement sensé est prudent dans ses
conditions. Des dépenses accrues sans nul doute liées à des espoirs de réélection,
encore que les élections doivent être proches, sinon, en période de stabilité, les
dépenses publiques ne sont pas augmentées de manière inconsidérée.
S’il se produit un écart important entre le niveau actuel des dépenses et leur niveau
passé, c’est qu’il s’est produit une crise.
Ce concept renvoie à l’irrationalité des électeurs, leur incapacité à anticiper les événements
futurs. Lorsqu’ils reçoivent un programme de dépenses financé par un emprunt venant
augmenter le déficit, ils surestiment les avantages reçus aujourd’hui sous forme de transferts
divers, et sous-estiment le poids et l’ampleur des impôts à venir. Egalement les allégements
fiscaux et l’usage de la taxe inflationniste ne sont pas interprétés comme une augmentation
future des impôts : l’illusion budgétaire et fiscale serait doublée d’une illusion monétaire.
Les hommes politiques dont l’objectif est leur propre réélection, profitent de cette confusion
pour accroître davantage les dépenses publiques par rapport aux recettes fiscales, afin de
plaire à des électeurs fiscalement abusés. De ce point de vue, ils se plient aux préférences des
électeurs et sont opportunistes.
Ces politiques sont tout le contraire de la norme de lissage fiscal : les politiciens ne se
comportent pas en responsables des finances publiques. Si les autorités s’empressent
d’augmenter les dépenses, elles sont peu disposées à les diminuer ou à créer des excédents à
la fin des difficultés économiques comme les récessions, d’où leur choix de politique
asymétrique. L’épargne publique n’est pas un choix volontaire en période de croissance et les
déficits budgétaires sont justifiés aisément par les politiciens en période troublée ou de
récession, ne trouvant pas une contestation vigoureuse auprès des électeurs.
Les modèles politico-économiques que nous allons maintenant présenter ont commencé à
prendre corps vers 1985, et ont connu un réel sucées après le milieu des années 90. En
introduisant l’idée des cycles électoraux, ils essaient de rendre compte des fluctuations de
court terme de la dépense publique et des impôts, avant et après élection. De même il se peut
que les déficits soient liés à la formation d’un gouvernement de coalition ; les divers partis au
pouvoir sont un frein à l’action ou à l’ajustement budgétaire nécessaire.
Un parti au pouvoir, en tant que décideur aujourd’hui, peut influer sur la situation budgétaire
dont hériteront ses successeurs ; il dispose de possibilités stratégiques. Le mécanisme invoqué
part de l’hypothèse que deux partis sont potentiellement en position d’accéder fréquemment
au pouvoir, ces partis ont des préférences différentes quant à la nature des dépenses publiques
à engager : des dépenses sociales et de fonctionnement ou des dépenses d’investissement.
L’idéologie est présente dans le désir dans le désir d’accéder au pouvoir pour la mise en
œuvre de politiques partisanes désirées par les électeurs de chaque champ.
Supposons que l’un des partis soit au pouvoir et soit suffisamment informé quant à l’issue
incertaine pour lui-même des prochaines élections, parce que l’électeur médian oscille entre
tous les types de dépenses. Etant au pouvoir, il peut décider une loi de programmation
En effet, le deuxième parti, dès qu’il arrivera au pouvoir, il sera tenu de rembourser à un
moment le service de la dette de l’emprunt, et sera obligé de réviser ses promesses électorales
en diminuant certaines dépenses intéressantes et au risque de mécontenter son électorat.
Ce modèle explique les déficits publics par le report des réformes fiscales nécessaires à
l’ajustement budgétaire dans un contexte où deux ou plusieurs partis d’un gouvernement au
pouvoir ne s’entendent pas sur la répartition de la charge fiscale pouvant compenser les
déficits budgétaires. En effet, dans cette situation, chaque parti essaie de préserver son
électorat et de faire payer les autres franges de la population réservées par rapport à son
idéologie : un tel comportement est celui d’un passager clandestin.
En effet, plus il coûte de rester dans une économie instable, plus les groupes politiques seront
amenés à négocier rapidement. Inversement moins il coûte de vivre dans une économie
instable, plus il sera retardée la stabilisation. Il existe donc des économies instables (variation
de la production, niveau élevé de chômage…) où il fait bon vivre, et l’agent représentatif
bénéficie de reports d’ajustement. En général les reports d’ajustement amplifient les déficits,
en raison :
5
SPALAORE a défini deux types de gouvernements :
le gouvernement unitaire où tous les membres (ou une bonne majorité) appartiennent à un même parti et ce parti
est largement majoritaire au Parlement ;
le gouvernement de coalition où aucun parti ne se suffit à lui-même pour gouverner car au Parlement, ce
gouvernement a besoin d’addition de voix pour faire passer des projets, des lois, des règlements…
Dans ces conditions de concessions pouvant être retardées à l’infini, seule une crise
économique sérieuse pourra faire avancer le moment de la stabilisation.
Si certaines branches d’activité ne peuvent économiser du travail autant que d'autres, et s'il est
essentiel de payer ce travail à peu près de la même manière quel que soit le secteur où il est
mobilisé, le coût de certaines activités accroîtra plus vite que d'autres, ces activités épuisent
alors une part croissante du revenu national. La production des services publics non
marchands souffre en effet, de faibles gains de productivité et c'est aussi ce qui peut expliquer
l’accroissement des dépenses publiques. Même à activité publique fixe, son coût relatif
accroîtrait.
Cette thèse renvoie aux travaux de BAUMOL, dont l'objectif préliminaire n'était pas
d'expliquer le développement des dépenses publiques mais les obstacles d’administration de
certains secteurs. Dans la société, il subsiste deux grands types d'activité : celles où il est
possible de prélever en permanence d'importants gains de productivité, par exemple les
industries automobiles ou chimiques ; et celles où il est quasiment impossible d'économiser le
travail usé au cours du temps. L'exemple de référence est celui de l'éducation où le maître
peut voir son nombre d'élèves agrandir, mais il lui faudra à peu près le même temps, à nombre
d'élèves donné, pour enseigner des fondements mathématiques qu'il y a vingt ou trente ans. Il
subsiste donc des activités où on ne peut pas économiser du travail et dégager des gains de
productivité correspondants, alors que c'est le cas dans le reste de l'économie. Le secteur de
l'économie qui capte des bonis de productivité en fera profiter à ses salariés qui verront leurs
rémunérations croissantes, la limite maximale de cette élévation étant donné par la
récupération maximale de ces gains de rendement. Et BAUMOL a remarqué qu'une part
essentielle des interventions progressives de l'Etat a porté sur des activités telles que
l'éducation, la santé, le bien-être, la culture, autant d'activités où les gains de productivité sont
faibles sinon nuls. Ceci explique donc l'influence croissante de l'intervention publique sur un
certain nombre d'activité, celles où les gains de productivité sont systématiquement plus
faibles que dans d'autres, et le coût progressif de ces activités.
Il y a très peu de tentatives dans la littérature pour expliquer le développement des dépenses
publiques à l'aide du modèle de revenu, plus précisément la capacité du système fiscal.
Certains économistes comme MUSGRAVE et KAU et RAUBIN voient plutôt les facteurs
influençant l'offre des fonds publics comme déterminants du degré des dépenses publiques.
D'après ces auteurs, le niveau de développement d'un pays a une conséquence sur la capacité
de prélever des taxes. Si tel est le cas, on devrait s'espérer à ce que dans les pays à faible
revenu par habitant, les électeurs soient contraints par la capacité du système fiscal d'extraire
des revenus provenant des taxes. MUSGRAVE préconise, par exemple que la contrainte
exigée par la capacité de taxation est une variable qui détermine immédiatement le niveau
total des dépenses publiques. Leur théorie est construite autour de l’argument de
FRIEDMAN qui annonce que la possibilité d’optimiser les revenus découlant des taxes est
déterminée par la taille et par la forme d'une nation, et cela conduit à un développement des
dépenses publiques. Leur principal argument, pour expliquer la croissance de la part du
secteur public, est la transformation de la technologie qui a conduit à une simplification dans
les coûts de collecte d'impôts. Donc, s'il est moins coûteux de taxer et que le gouvernement
réussit à étouffer l'évasion fiscale, les dépenses publiques seront d'autant plus importantes. Ils
posent comme hypothèse que le revenu du gouvernement provenant des taxes dépend de
quatre paramètres suivants : la proportion de travailleurs autonomes, des économies
d'échelles, du taux de contribution féminine et de l'urbanisation.
Sur le plan théorique, les travaux les plus connus sont ceux de Marshall, Rodriguez et
Schmidt-Hebbel (1989), de Ziller (1989) et de Blanchard (1990).
Les chocs extérieurs résident principalement dans les fluctuations des prix des biens primaires
exportés ou importés ainsi que celles des taux d’intérêt de la dette extérieure. Quant aux
macro-économiques internes, ils comportent des variables comme l’inflation, le taux d’intérêt
domestique. Et enfin les variables budgétaires se présentent sous forme d’investissement
public et des salaires du secteur public.
Cet indicateur est toutefois très controversé dans la mesure où il ne reflète pas les variations
de l’inflation et des taux d’intérêts réels. Blanchard propose alors d’identifier des variables
autres que celle du chômage et qui constituent des déterminants importants du budget.
Marshall et Schmidt-Hebbel annoncent que les déficits budgétaires sont affectés par les
politiques budgétaires et les variables exogènes : les premiers sont contrôlés directement par
les décideurs publics, tandis que les deuxièmes ne le sont pas. Ainsi, une évaluation de la
contribution relative de ces deux types de variables à l’évolution des déficits budgétaires aide
à comprendre le signe et l’effet net des actions de la politique budgétaire.
Les deux auteurs ont étudiés pour le cas chilien, l’impact net de la politique budgétaire et des
variables internes et externes sur le déficit budgétaire. Ainsi, nous présentons dans ce qui suit
les principales conclusions de ces auteurs, et elles se subdivisent en quatre sous-périodes :
La chute du déficit budgétaire en 1973-1975 est largement expliquée par les variables
de la politique budgétaire ; les principaux changements de la politique budgétaire qui
ont conduit au massif ajustement durant cette sous-période ont été les réformes
fiscales qui ont entrainé une augmentation des taux effectifs d’imposition au niveau
bien de la fiscalité directe que de la fiscalité indirecte, le déclin de l’emploi dans le
secteur public et l’amélioration des surplus des entreprises publiques.
La stabilité relative du secteur public durant la sous-période 1976-1981 a été le résultat
de deux forces opposées. D’un côté, les variables de la politique budgétaire et le déclin
de l’inflation ont entrainé une hausse du déficit. De l’autre côté, l’importante
amélioration du revenu national et la reprise des prix du cuivre ont réduit le déficit.
L’augmentation du déficit public durant la sous-période 1982-1986 était le résultat
d’actions de la politique budgétaire, y compris des taux d’impositions réduits, la
diminution du nombre d’affiliés au système de sécurité sociale et l’augmentation du
stock de la dette publique.
La reprise du secteur public durant la sous période 1987-1988 a été associée à des
changements favorables des variables macro-économiques domestiques (amélioration
du revenu réel) et externes (hausse des prix du cuivre). Toutefois, les changements
intervenus dans les variables de la politique budgétaire comme la réduction du taux de
la TVA et la diminution continue du nombre d’affiliés au système de sécurité sociale
ont influé négativement sur les finances publiques.
En vue de comparer le rôle des variables de la politique budgétaire à celui des variables qui
sont hors du contrôle direct des pouvoirs publics. Marshall et Schmidt-Hebbel (1994) ont
Ils concluent que ces résultats confirment la grande prédominance des changements de la
politique budgétaire dans l’évolution aussi bien cyclique que tendancielle du déficit
budgétaire. Même si les chocs externes et domestiques sont importants dans la formation des
déficits budgétaires, ils sont compensés par de larges variations de la politique budgétaire.
Ainsi, il convient de mentionner que même si dans une économie comme la Chili où le budget
est soumis à des forts chocs, les décideurs publics sont les premiers responsables de la
situation budgétaire du pays.
Pour le cas particulier du Ghana, Islam et Wetzel annoncent que presque chaque année, la
variation totale du déficit est à peu près expliquée par les variables de la politique budgétaire.
De même, ils insistent sur le rôle important des dépenses salariales au sein du secteur public
ghanéen dans la formation de déficits budgétaires : par exemple durant la deuxième moitié
des années 70 et les 80, la facture salariale a entrainé une aggravation du déficit budgétaire de
2,5 de pourcentage du PIB.
Parfois, les dépenses publiques en biens et services ont également d’importants effets sur le
déficit budgétaire. A titre d’exemple en 1984, les dépenses publiques en biens et services
avaient leur effet le plus important, année où elles ont entrainé une augmentation de l’ordre de
2% du PIB.
dues à une augmentation des droits de douane. Cependant, d’autres variables sous le
contrôle des pouvoirs publics ont contribué à l’aggravation du déficit : la facture
salariale du secteur public a considérablement augmenté et, dans une moindre mesure,
des dépenses en biens et services croissantes ainsi qu’un déficit élevé des entreprises
publiques et des gouvernements locaux ont entrainé une augmentation du déficit
budgétaire. En plus l’augmentation continue du stock de la dette publique domestique
tend à élever les paiements d’intérêts intérieurs.
Le calcul de la contribution moyenne de différentes variables à la variation du déficit
budgétaire sur la période 1981-1989 a donné les résultats suivants : variables exogènes
internes (7%) ; variables exogènes externes (-11%) ; variables de la politique
budgétaire (110%).
Une synthèse des trois études de cas cités précédemment a été effectuée par Easterly et
Schmidt-Hebbel, ces auteurs estiment que les chocs exogènes extérieurs sont une source
d’instabilité budgétaire dans la majorité des pays en développement, les fluctuations des prix
des exportations, et des taux d’intérêts extérieurs impliquent que les pays exportateurs de
biens primaires et les pays lourdement endettés risquent une instabilité évidente qui évidente
qui entravent souvent les efforts d’ajustement budgétaire. Par ailleurs ils affirment qu’en plus
de la mesure de l’impact des chocs extérieurs, il est nécessaire d’évaluer la contribution des
chocs aux déficits budgétaires. D’après ces auteurs, il existe un second groupe de variables
qui affectent les déficits budgétaires et qui sont en dehors du contrôle direct des décideurs
budgétaires, ce réside dans les variables macro-économiques externes. Dans ce cadre, quatre
variables sont considérées comme ayant des effets importants sur les soldes publics, à savoir
l’inflation, le taux d’intérêt, le taux d’intérêt réel, le taux de change réel et le revenu national.
Dans cette sous-section nous présentons les principaux travaux empiriques appliqués au cas
marocain, à savoir le travail de Brahim Mansouri6 (2003), le travail de Mohamed Karim7
(2009), le travail de Douira8 (2014) et le travail d’Akboul et Ragbi9 (2O15)
6
B. Mansouri, « Soutenabilité, déterminants et implications macro-économiques des déficits publics dans les
pays en développements : cas du Maroc », Thèse de Doctorat d’Etat, janvier 2003, pages 55-113.
7
Mohamed Karim, « Viabilité budgétaire et financière au Maroc », 2009, UM5S-R et CNRST, pages 89-99.
8
Douira Tarik (2014), « Evaluation de l’orientation de la politique budgétaire au Maroc », Cité dans : k. El
Mokri, A. Ragbi et S. Tounsi, « Politique budgétaire et activité économique au Maroc : une analyse
quantitative », 2015, OCP Policy Center et FSJES-Rabat-Agdal, pages 69-77.
9
Akboul Naima et Ragbi Bouamour (2015), « Evaluation de l’orientation de la politique budgétaire au Maroc »,
Direction des Etudes et des Prévisions Financières, Ministère de l’Economie et des Finances – Maroc, Cité
Dans sa thèse de doctorat d’Etat, Brahim Mansouri a développé une nouvelle méthodologie
de décomposition des postes budgétaires en se basant sur les travaux de Ziller (1989) et les
recommandations de Blanchard (1990).
Cette méthodologie part du cas simple d’un poste d’impôt, elle identifie dans la variation de
chaque poste budgétaire, les variations induites et les variations discrétionnaires. Tout en liant
chaque poste budgétaire à une variable macro-économique à laquelle il est intimement lié.
En appliquant cette méthodologie au cas marocain, l’auteur conclu que les décideurs
budgétaires se trouvent responsables de toutes les aggravations du déficit budgétaire au
dans : k. El Mokri, A. Ragbi et S. Tounsi, « Politique budgétaire et activité économique au Maroc : une analyse
quantitative », 2015, OCP Policy Center et FSJES-Rabat-Agdal, pages 69-77.
Mohamed Karim (2009) précise que pour le cas du Maroc, sur la période 1993-2009,
l’impact de la conjoncture économique sur le budget est faible ; le déficit budgétaire
cyclique moyen est de 0,2% du PIB soit 5% du déficit budgétaire total, alors que le
déficit budgétaire structurel moyen est de 4,3% du PIB soit 95% du déficit budgétaire
total. Toutefois, il annonce que dans certaines périodes (2001, 2003, 2004) et (2006-
2009), la conjoncture économique a été favorable engendrant ainsi des excédents
budgétaires. Par contre, pour les années 2002 et 2005, années de fortes sécheresses, les
déficits budgétaires étaient élevés.
Douira Tarik (2014), a identifié deux cycles, celui de 1995 à 2002 et de 2003 à 2011.
Le premier a connu des conditions économiques défavorables, soit un output gap
négatif. Le déficit budgétaire a été constitué des deux tiers par une composante
conjoncturelle et pour un tiers de celle structurelle. Le deuxième cycle a de son côté,
été assorti de conditions économiques favorables avec un output gap positif et un
déficit budgétaire constitué majoritairement de la composante structurelle. Il semble
évident que durant ces années, le Trésor a pu réduire certaines vulnérabilités
budgétaires tout en enregistrant un déficit structurel plus élevé. Cette situation révèle
donc une aggravation de la situation sous-jacente des finances publiques.
Akboul Naima et Ragbi Bouamour (2015) précisent que pour le cas du Maroc, la
composante structurelle explique largement l’évolution du solde budgétaire.
L’assainissement budgétaire est imputable, en grande partie, à la composante
structurelle du solde budgétaire qui est passée de -11,9% à +0,9% du PIB potentiel
entre 1981 et 1999. Hors éléments exceptionnels, la décomposition du solde
budgétaire indique une dégradation du solde structurel sur la période 2000-2004 et une
amélioration entre 2005 et 2008 vu l’exclusion des éléments qui ont caractérisé ces
deux périodes (35,5 milliards de dirhams de recettes de privatisation et 21,4 milliards
de dirhams au titre des charges exceptionnelles précitées). La prise en considération de
la réponse cyclique des différentes recettes fiscales à l’écart de production et de l’effet
de décalage entre la base taxable et la recette effective n’affecte que légèrement
l’évaluation du solde structurel.
Conclusion du chapitre 1 :
Dans ce chapitre nous avons essayé, en premier lieu, de cibler et définir les principaux
concepts qui nous semblent les plus essentiels pour notre sujet.
Ensuite, dans une seconde section, on a présenté les principales théories relatives à la
description du rôle du budget public dans l’activité économique, ainsi que celles explicatives
de la progression des dépenses et des déficits publics.
Enfin, nous avons examiné, dans une troisième section, les principaux travaux théoriques et
empiriques relatifs à la décomposition des postes budgétaires, ainsi que ceux appliqués au cas
marocain.
En ce qui concerne la suite de ce travail et la méthode que nous allons adopter ; en se basant
sur le travail de Brahim Mansouri, on va analyser l’évolution des postes publics et du déficit
budgétaire par la description de l’évolution des variables macro-économiques auxquelles ces
postes sont intimement liés.
Ainsi dans le second chapitre, nous allons décrire l’évolution des postes budgétaire à partir de
l’analyse de la corrélation entre chaque poste budgétaire et les variables macro-économiques
que nous allons supposer qu’il est lié avec elles.
Par la suite, en se basant sur les principales théories et travaux théoriques et empiriques, on va
essayer d’élaborer un modèle économétrique de comportement des dépenses publiques, des
recettes publiques et du solde budgétaire global.
Plusieurs facteurs expliquent ces déficits ; parmi eux, on peut citer la faible mobilisation des
recettes fiscales, le poids de la dette intérieure et extérieure, la faible croissance économique
et en plus de tous ces facteurs on trouve la croissance des dépenses publiques.
Dans ce chapitre nous examinons en premier lieu les recettes publiques, ensuite en deuxième
section les dépenses auxquelles elles sont affectées et enfin en troisième section nous
traiterons les déficits budgétaires qui en résultent.
L’examen de l’histoire des finances publiques au Maroc, nous permet de subdiviser la période
étudiée en trois principales sous-périodes à savoir :
La raison derrière ce choix est que les évènements relatifs à chacune de ces phases avaient des
implications, négatives ou positives, sur la variation globale des finances de l’Etat tout en
ayant à chaque fois un impact sur la modification de leurs composition.
Entre 1980 et 1982, le Maroc a connu un grand problème en termes de mobilisation des
ressources financières permettant au gouvernement de continuer son activité économique et
sociale, et répondre ainsi aux besoins de la population.
Cette mauvaise situation des finances publiques, due essentiellement à l’insuffisance des
recettes publiques au financement des plans adoptés par le gouvernement et à l’échec des
deux plans de stabilisations (plan quinquennal), a conduit le Maroc à adopter un Plan
d’Ajustement Structurel (PAS) établi en collaboration avec la Banque Mondiale et le Fonds
Monétaire International. Ce plan a été mis en œuvre de 1983 à 1992.
Comme le montre le graphique 1, au début des années 80, il y avait une faible couverture des
dépenses publiques par les recettes que ça soit globales ou seulement fiscales, ce qu’on
appelle couramment par le ratio d’autosuffisance fiscale (recettes fiscales/dépenses totales).
Sur les deux premières années 81 et 82, ce ratio n’était que d’environ les 50%, ce qui signifie
l’étroitesse des ressources fiscales par rapport aux dépenses engagées.
Après l’application du PAS, on remarque un retour lent vers l’égalisation entre les recettes et
les dépenses publiques, ceci était parmi les objectifs fondamentaux de ce programme. Durant
cette période, les recettes publiques et les recettes fiscales couvrent les dépenses publiques
respectivement jusqu’à 76% et 69%.
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
80%
60%
40%
20%
0%
1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 moy
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
Pour mieux cerner l’évolution des ressources publiques, nous optons ainsi à l’analyse de
chacune de leurs composantes. Ainsi, nous analyserons en premier lieu les recettes fiscales,
ensuite les recettes non fiscales et en enfin l’élasticité du système fiscal par rapport à l’activité
économique.
L’évolution des recettes fiscales (graphique 1) durant la phase considérée est caractérisée par
une tendance haussière de ces dernières poursuivant ainsi un taux de croissance moyen de
13%. Cette évolution est expliquée par le souci permanent des pouvoirs publics d’augmenter
les recettes fiscales pour réduire le déficit budgétaire qui a nécessité l’application d’une
réforme fiscale dont les ramifications proviennent de la loi cadre de 1984. Les principaux
objectifs de cette réforme visaient d’une part la simplification et l’harmonisation du système
fiscal, et d’autre part l’accroissement de son degré de rendement financier et d’équité sociale.
Cette tendance est comparable à celle des recettes globales ce qui confirme la prédominance
de ces recettes dans le finances publiques marocaines.
En effet la réforme fiscales mise en place a donné lieu à l’introduction de la TVA en 1986, de
l’IS en 1987 et de l’IGR (connu actuellement par l’IR), et ceci afin de réaliser des recettes
fiscales permettant de couvrir les dépenses publiques.
En termes de structure (graphique 3), les recettes fiscales au Maroc comme dans le cas de la
majorité des pays en développement elles sont essentiellement des impôts indirects, qui en
moyenne constituent durant la période considérée 39% des recettes fiscales. Mais
l’importance des recettes d’impôts indirects connait une baisse tendancielle au profit de celles
d’impôts directs et ceci est dû essentiellement aux mesures de réformes appliquées à
l’imposition du revenu et du capital à savoir l’introduction de l’IS et de l’IR cités
précédemment.
Les composantes des recettes fiscales ont connu une évolution modérée et presque dans la
même tendance qui globalement haussière (graphique 5). En effet, les impôts directs ont
connu un de croissance moyen de 15% représentant ainsi 25% des recettes fiscales. Cette
évolution est expliquée par la surimposition des salaires, et des traitements qui ont connu une
hausse entre 1990 et 1992. En d’autres termes, l’essentiel de ces recettes provenait de l’IS et
de l’IR qui constituait, d’ailleurs plus des trois quarts des recettes fiscales directes.
80%
60%
40%
20%
0%
1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 moy
impôts indirests (%) impôts directs (%) droits de douane (%) autres recettes fiscales (%)
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
Quant aux impôts indirects, ils ont évolué à un taux moyen de 12% représentant ainsi 39% des
recettes fiscales.
En ce qui les droits de douane, en raison de l’application du PAS et des accords du GATT
visant à réduire les barrières douanières à la libre circulation des biens et services, leur
croissance moyenne a été de 18%. En effet cette évolution a été irrégulière, d’un côté à cause
des aménagements apportés aux tarifs douaniers qui ont passé de 400% à 45% en 1986 et,
d’un autre côté, à la suppression de la taxe spéciale à l’importation et le droit de timbre
douanier. Les différentes mesures adoptées dans ce cadre ont eu pour effet un ralentissement
du rythme de croissance de ces dernières par rapport à ce qui devrait être, mais à la fin de la
période considérée, les droits de douane ont connu un taux d’évolution moyen de 22,6% grâce
à l’accroissement considérable du volume et de la valeur des échanges.
60,0
40,0
20,0
0,0
1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 moy
-20,0
-40,0
impôts directs impôts indirests droits de douane autres recettes fiscales
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
L’introduction de la TVA n’a pas apporté les résultats escomptés et ce à cause de nombreuses
lacunes observées dans sa mise en œuvre, notamment la multiplication des taux qui augmente
son coût de gestion, la non couverture de la totalité de l’activité économique et l’importance
des exonérations.
Enfin, les autres recettes fiscales, constituées principalement par les droits d’enregistrement et
de timbres, ont évolué à un taux annuel moyen de 9%. Toutefois, ils ont connu une baisse
importante (-18% par rapport années précédentes), due à la fusion du droit de timbre au taux
de 2,5 avec le Prélèvement Fiscal à L’importation (PFI). Ces recettes ont enregistré une
participation non négligeable dans le total des recettes fiscales avec une part de 18%.
L’analyse de l’évolution des recettes totales, au cours de cette période, laisse apparaître la
croissance des recettes des impôts directs durant les années 1990 et 1992, soit respectivement
34% et 25%. En réalité, cette évolution est le résultat des mesures ponctuelles entreprises pour
se procurer des recettes additionnelles durant ces années.
En ce qui concerne l’équité du système fiscal, ce dernier reste largement concentré sur les
revenus salariaux et les dépenses de consommation surtout de base. Ainsi, « l’assiette fiscale
sur laquelle repose ce système et sur laquelle il cherche à prélever ses ressources est
précisément l’assiette qui est comprimée par le modèle économique, c'est-à-dire les dépenses
de consommation »10.
Pour résoudre la grande crise des finances publiques, la réforme fiscale n’a cherché à élargir
véritablement la matière imposable là où c’est possible, ni à offrir les moyens nécessaires à
une lutte efficace contre la fraude et l’évasion fiscales.
Au cours de cette période (1980-1992), les recettes non fiscales ne sont accrues qu’à un taux
annuel moyen de 19%. Les recettes de monopoles ont participé par 43% des recettes non
fiscales et 5% des recettes totales du Trésor.
10
N. AKESBI et M. ELKTIRI, « La réforme de la fiscalité marocaine à l’heure de l’ajustement », Edition
Toubkal, 1987, p.44.
Cité par : T.RACHIDI, « Dépenses d’intérêts de la dette du trésor et déficit budgétaire au Maroc : une analyse à
l’aide d’un modèle de cointégration et à correction d’erreurs », mémoire DESA, FSJES-Rabat-Agdal, 2007,
p.13.
Quant aux recettes du domaine de l’Etat, sa participation reste faible enregistrant 4% des
recettes non fiscales et 0,5% de l’ensemble des recettes. Les autres recettes ont rapportés au
Trésor presque la moitié des recettes autres que fiscales et 4,5% des recettes courantes du
Trésor.
L’élasticité des recettes fiscales (RF) à l’activité économique est exprimée par le rapport entre
la variation des recettes fiscales en pourcentage et la variation du PIB en pourcentage.
⁄
⁄
Coefficien
Variable t Std. Error t-Statistic Prob.
Donc
L’examen de l’élasticité de la fiscalité à l’activité économique montre une faible élasticité des
recettes fiscales par rapport au PIB. Ce constitue l’un des facteurs explicatifs de la faiblesse
des recettes fiscales et donc l’aggravation des déficits budgétaires.
Comme le montre le graphique 5, en moyen dans cette période les recettes publiques arrivent
à couvrir jusqu’à 89% des dépenses publiques avec une amélioration de 13 points par rapport
à la période précédente. De même, il est nécessaire de signaler que ces recettes arrivent à
dégager un excédent de 3% en 1999 ce qui confirme que l’objectif permanent des autorités
publiques à cette époque est d’assurer un équilibre entre les postes publiques.
30,0 150,0
20,0 100,0
10,0 50,0
0,0 0,0
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 moy
-10,0 -50,0
-20,0 -100,0
recettes publiques recettes fiscales recettes non fiscales
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
En termes d’évolution, les recettes publiques ont progressé durant la période considérée de
6% en moyenne, enregistrant ainsi une progression plus faible de 12 points par rapport à la
période d’ajustement structurel.
En ce qui concerne l’autosuffisance fiscale, ce ratio a atteint dans cette période les 75%, avec
une amélioration de 6% par rapport à la période précédente.
En termes de structure, les recettes fiscales détiennent toujours la part du lion dans les
ressources publiques avec une part moyenne de 84%, mais avec une baisse par rapport à la
période précédente de 6 points au profit des recettes non fiscales.
80%
60%
40%
20%
0%
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 moy
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
Comme d’habitude nous procédons à l’analyse des deux catégories des recettes publiques, une
par une, pour mieux cerner l’évolution des ressources publiques.
A leur part, les recettes fiscales ont évolué en moyen dans cette période de 4,5% (graphique
5), comparativement à la période précédente où il s’est appliqué le PAS, ces dernières ont
connu une nette réduction de leur taux de progression de 10%, ceci peut être expliqué par le
désir des pouvoirs publics d’alléger un peu la progression de la pression fiscale.
En effet, plusieurs mesures ont été prises, pour réduire progressivement les taux en vue de
réduire la charge fiscale sur les entreprises et les particuliers, appuyés par l’élargissement de
l’assiette. Il en est ainsi de l’institution de la prescription anticipée 51997-1998), la réduction
des taux de l’IR et de l’IS et l’harmonisation de ceux de la TVA et l’institution de la
contribution libératoire…
Malgré ces réductions, les recettes en provenance de ces impôts ont connu une hausse année
par année11, faisant ainsi augmenter la part des impôts directs dans le produit fiscal qui est
devenu dans cette période en moyenne de 41%, c'est-à-dire une amélioration de 16 points par
rapport à la période précédente.
Au niveau de la structure des recettes fiscales (graphique 7), les impôts indirects (y inclus les
droits de douane) restent les participants majeurs dans les recettes fiscales avec un taux plus
de 50% dans cette période. Or, la part de ces impôts a connu une tendance baissière au profit
des impôts indirects.
11
Les économistes de la fiscalité annoncent que plus le système fiscal, plus ses taux sont acceptés par les
contribuables, plus l’assiette fiscale est élargie et plus son rendement financier est important. Ceci est connu
théoriquement par la fameuse courbe de Laffer qui montre que la relation positive entre croissance des taux
d’imposition et croissance des recettes s’inverse lorsque ces taux deviennent insupportables.
Ceci s’explique par la baisse des recettes provenant des droits de douane suite au
démantèlement tarifaire, en contrepartie de la hausse des recettes de l’IR et de l’IS. Même
avec un taux de croissance de 10%, moins important que celui enregistré au cours de la
période d’ajustement de 5 points, les impôts directs ont vu leur part dans les recettes fiscales
s’améliorer, grâce à l’évolution des recettes des impôts frappant les salaires et les entreprises,
et ce malgré les aménagements apportés aux taux de l’IS 12 et de l’IR13. Les recettes provenant
de ces impôts, qui représentent d’ailleurs plus de 75% des impôts directs se sont améliorées,
suite à l’augmentation des salaires et des traitements opérés, surtout dans les dernières années
de cette période caractérisées par le fameux dialogue social.
80%
60%
40%
20%
0%
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 moy
impôts indirests (%) impôts directs (%) droits de douane (%) autres recettes fiscales (%)
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
Quant aux impôts indirects (graphique 7), on a déjà monsionné qu’il ont connus une baisse en
terme de progression et en termes de structure. Au sein de ces prélèvements, les impôts
touchants les transactions (TVA et TIC) ont représenté plus 65% au cours de cette période,
marquant ainsi une amélioration imporatante par rapport à la phase d’ajustement strucuturel
(46%), bien que bienque leur taux de croissance n’ait été que de 6% contre 10% dans la
période précédente.
En ce qui concerne les droits de douane, leur progression a subi une légère baisse par rapport
à la période précédente de même elle a devenu négative en moyenne, soit 0,5% contre 17%
dans la période du PAS. Cette situation s’explique par le démantèlement tarifaire prévu dans
le cadre de l’accord de libre-échange avec l’Union Européenne. Par ailleurs, la quasi-
stagnation de ces recettes est inhérente à l’institution d’un droit minimum de 2,5% sur presque
la totalité des produits importés14.
12
Le taux de l’IS a passé de 49,5 en 1987 à 44% en 1988, à 41,8% en 1993, à 39,6% en 1994 et 35% en 1996.
13
Le taux de l’IR est passé de 52% en 1990 à 48% en 1993, à 46% en 1944, à 44% en 1998 et à 42% en 2007.
14
J.BOUARFA, « Déficit budgétaire et effet d’éviction de l’entreprise au Maroc », Thèse de Doctorat, FSJES-
Rabat-Agdal, 2004-2005, page 98.
100,0
50,0
0,0
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 moy
-50,0
-100,0
impôts directs impôts indirests droits de douane autres recettes fiscales
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
Toutefois, leur contribution aux recettes fiscales reste inchangée en moyenne durant les deux
périodes, soit presque 16% du total des recettes fiscales.
Et enfin, les autres recettes fiscales représentés principalement par les droits d’enregistrement
et timbres comme on a déjà mentionné, ils ont connu une faible progression par rapport à la
période précédente en passant de 9% de croissance annuel à 1% durant la période étudiée. De
même leur contribution aux recettes fiscales a considérablement diminué passant de 18% à
7% en moyenne annuelle, et ceci peut être expliqué par la progression importante des recettes
fiscales précédentes.
En général, les recettes non fiscales ont connu une évolution importante de 33% par rapport à
la période précédente qui n’a été que de 19%, mais également leur participation aux recettes
totales a passé de 9% durant la phase d’ajustement structurel à 15% durant la période après
PAS. Cette amélioration est due aux recettes de privatisation et aux autres recettes15.
En effet, les recettes de privatisation sont évaluées, jusqu’en 1993 à 54.212 MDH en réalisant
d’importantes opérations sans précédent :
La structure des recettes non fiscales montre la forte participation des produits de monopoles
et exploitations de l’ordre de 38% en moyenne durant cette période et des produits domaniaux
(autres recettes non fiscales) de l’ordre de 36% du total des recettes non fiscales.
15
Notamment les redevances de la pêche jusqu’en 1999 et du gazodue Maghreb-Europe.
80%
60%
40%
20%
0%
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 moy
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
En ce qui concerne les recettes de privatisation, ils progressé d’une manière significative
durant cette période par rapport à la période précédente. Contribuant ainsi aux recettes autres
que fiscales à hauteur de 25% ce qui a amélioré de manière significative les recettes
publiques.
De la même manière que la période précédente nous procédons au calcul de l’élasticité des
recettes fiscales au PIB, ainsi les résultats de l’estimation sont :
Coefficien
Variable t Std. Error t-Statistic Prob.
Donc
En ce qui concerne l’élasticité des recettes fiscales à l’activité économique, elle reste faible
malgré les changements opérés dans la fiscalité marocaine, de même elle a devenu plus faible
que celle dégagée dans la période du PAS
A partir de 2005, les recettes publiques commencent à enregistrer des évolutions intéressantes
(graphique 12), ces évolutions étaient en moyenne de 12% entre 2OO5 et 2008. Cette
amélioration continue des recettes publiques s’explique largement par l’évolution stable et
continue des recettes fiscales.
Toutefois, ces recettes ont connu une énorme chute de 7% en 2009, sous l’effet de la crise
financière de 2008 et du fait qu’il existe un retard d’une année entre l’évolution de la base
imposable et les recettes qui en découlent. Après la disparition des effets de cette crise, les
recettes publiques commencent à retourner à leur trajectoire habituelle grâce à l’évolution des
recettes fiscales et le soutien des recettes non fiscales.
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
En termes de structure (graphique 13), les recettes fiscales restent les principales ressources
publiques avec une amélioration de 2 points par rapport à la période précédente. Les recettes
non fiscales vue que leur caractère d’instabilité, elles voient leur part dans les recettes
publiques se dégrade au profit des recettes fiscales.
Cette évolution croissante des recettes publiques au début de cette période jusqu’à 2008, a
permet une couverture importante des dépenses publiques, même à dégager un excèdent en
2007 et 2008. Ceci est attribuable en grande partie à l’amélioration des recettes fiscales.
80%
60%
40%
20%
0%
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 moy
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
Juste après, au moment de la crise financière de 2008, les recettes publiques perdent leur
capacité à couvrir les dépenses publique et le pays revient aux situations de déséquilibres
budgétaires.
Comme d’habitude nous procédons à l’analyse des deux catégories des recettes publiques, une
par une, pour mieux cerner l’évolution des ressources publiques.
L’évolution des finances publiques a été caractérisée par une phase de consolidation des
recettes fiscales atteignant une progression de 24% en 2008 permettant ainsi une couverture
des dépenses publiques de l’ordre de 91%, c'est-à-dire un ratio d’autosuffisance fiscales de
91%. Atout cela était bon pour les finances publiques, avant que ces dernières recettes ne
connaissent une instabilité en termes d’évolution engendrant ainsi une dégradation continue
du ratio d’autosuffisance fiscale qui n’arrive pas à atteindre les 65% en 2014.
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
En ce qui concerne les composantes des recettes fiscales (graphique 15), en général tous
impôts et taxes ont connu une progression stable entre 2005 et 2007 atteignant 11%, 12%, 5%
et 18% respectivement pour les impôts directs, les impôts indirects, les droits de douane et les
autres recettes fiscales composées généralement par les droits d’enregistrement et timbres.
L’année 2008 a été caractérisée par une progression importante des recettes d’impôts directs
arrivant jusqu’à les 36%, cette évolution est liée au changement de la structure du PIB marqué
par l’émergence des secteurs dynamiques comme le secteur des bâtiments et travaux publics,
postes et télécommunications et activités financières et assurances.
Le développement des recettes fiscales a été accompagné par des transformations profondes
au niveau de leur structure au profit des impôts directs, ces derniers ont arrivé à atteindre en
2008 jusqu’à 49% des recettes fiscales. Cette évolution est imputable en grande partie par
l’accroissement des recettes de l’IS. Plusieurs facteurs expliquent ces changements,
notamment, la croissance économique, l’amélioration des bénéfices des grandes entreprises,
ainsi que l’accroissement du nombre d’entreprises s’acquittant de leurs obligations fiscales,
fruit des efforts de modernisation de l’Administration fiscale dans la collecte de l’impôt et du
renforcement du contrôle16.
Cette évolution positive des impôts directs a été suffisante pour compenser la tendance
baissière des droits de douane sur la même période.
Au moment de la crise financière, l’ensemble des recettes fiscales a connu une chute très
importante commençant de 5% pour les impôts indirects jusqu’à 13% au niveau des droits de
douane.
80%
60%
40%
20%
0%
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 moy
impôts directs (%) impôts indirests (%) droits de douane (%) autres recettes fiscales (%)
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
16
N. Akboul et B. Ragbi, « Evaluation de l’orientation de la politique budgétaire au Maroc », 2015, Direction
des Etudes et des Prévisions Financières, Ministère de l’Economie et des Finances – Maroc.
Cité par : k. El Mokri, A. Ragbi et S. Tounsi, « Politique budgétaire et activité économique au Maroc : une
analyse quantitative », 2015, OCP Policy Center et FSJES-Rabat-Agdal, pages 69-77.
Au lendemain de la crise financière et les problèmes financiers qu’ont connu les principaux
partenaires du Maroc, notamment la France et l’Espagne, les recettes fiscales du Maroc voient
leur importance se dégrade ainsi que leur structure revient à être de prédominance des impôts
indirects.
En ce qui concerne les impôts indirects, ils ont connu une chute de 1% en moyenne en 2013 et
2014 après avoir enregistré un pic de 8% en 2012.
En général, les recettes autres que fiscales ont connu une évolution moins importante que
celle de la période précédente enregistrant ainsi une évolution de 7% contre 33%. Toutefois
en 2011, ces recettes ont enregistré un pic de 55% garce à l’accroissement des recettes de
privatisations.
80%
60%
40%
20%
0%
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 moy
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
En termes de structure (graphique 14), ces dernières ont devenu prédominées par les recettes
domaniaux et autres recettes non fiscales.
Toutefois, cette importance des recettes de domaine de l’Etat est très récente puisque juste
avant il y avait une importante contribution des recettes de monopoles depuis 2005 jusqu’à
2012.
En ce qui concerne les recettes de privatisations, leur contribution n’est observable que dans
la période avant crise qui était en moyenne de 17% et en 2011 et 2012 où ils ont enregistré
une contribution respectivement de 21% et 15%.
De la même manière que la période précédente nous procédons au calcul de l’élasticité des
recettes fiscales au PIB, ainsi les résultats de l’estimation sont :
Coefficien
Variable t Std. Error t-Statistic Prob.
Donc
En ce qui concerne l’élasticité des recettes fiscales à l’activité économique, elle a connu un
faible changement positif par rapport à la période précédente, mais comparativement à la
période du PAS elle reste très faible.
17
T.RACHIDI, « Dépenses d’intérêts de la dette du trésor et déficit budgétaire au Maroc : une analyse à l’aide
d’un modèle de cointégration et à correction d’erreurs », mémoire DESA, FSJES-Rabat-Agdal, 2007, p.19-20.
Au début des années 80, le Maroc a souffert du gonflement inconsidéré des dépenses
publiques et une mauvaise qualité de leur gestion qui ont conduit à une progression de ces
derniers de l’ordre de 20% en moyenne atteignant 36% du PIB en moyenne durant la période
1980-1982 (graphique 18). La progression des dépenses publiques de l’ordre de 26% en 1981
s’explique par l’approbation des dépenses effectives très expansionnistes dans le cadre du
plan quinquennal19.
De même l’ensemble des agrégats macroéconomiques du pays ont connu une dégradation
passant au rouge durant les années 80,81 et 82.
40,0 20,0
30,0 10,0
20,0 0,0
10,0 -10,0
0,0 -20,0
1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 moy
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
18
La vérification fiscale est la contrepartie normale d’un système fiscale déclaratif et sans une vérification fiscale
généralisée l’équité fiscale ne peut être atteinte.
19
Le plan quinquennal est plan de développement économique qui a pour objectif, entre autres l’accélération du
niveau d’industrialisation du pays.
Cette situation a poussé le Maroc à abandonner le plan quinquennal dans sa deuxième année
au profit d’un programme d’ajustement structurel (PAS) établit en collaboration avec la
Banque Mondiale (BM) et le Fonds Monétaire International (FMI) et appliqué entre 1983 et
1992.
Il est nécessaire de noter que ce plan a été conditionné par deux normes :
Une norme quantitative qui avait pour objectif la rationalisation des dépenses
publiques à travers la sélection des dépenses rentables et indispensables au
fonctionnement des rouages de l’Etat.
Une norme qualitative qui impose l’argument de la compatibilité entre les ressources
et les charges de l’Etat.
En effet, les règles du PAS avaient une incidence importante sur les dépenses de l’Etat que sur
ces recettes20, ceci est observable dans la contraction important qu’ont connu ces derniers de
l’ordre de 16% en 1983, réduisant ainsi leur part dans le PIB jusqu’à 29%.
Ensuite, jusqu’à la fin de cette période les dépenses publiques ont continué à se dégrader en
termes de croissance et en termes de part dans le PIB atteignant respectivement en moyenne
durant la période considérée 9% de variance annuelle moyenne et 29% du PIB.
En termes de structure (graphique 16), les dépenses publiques restent de prédominées par les
en biens et services, ces derniers constituent plus que la moitié des dépenses de l’Etat.
80%
60%
40%
20%
0%
1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 moy
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
Pour mieux cerner l’évolution des dépenses publiques nous proposons d’analyser, une par
une, chacune de leurs composantes.
20
Dans cette phase de stabilisation, les experts du FMI considèrent qu’il faudrait privilégier l’action sur les
dépenses aux mesures fiscales dans la mesure où les délais nécessaires pour que la politique fiscale produise tous
ses effets sont assez longs, sans parler de l’impact d’une hausse d’impôts.
Pour leur part, les dépenses publiques en biens et services ont connu une large progression au
début des années 80 atteignant jusqu’à 32% de croissance, soit 19% du PIB et 52% des
dépenses publiques.
Lors de l’application du PAS, les pouvoirs publics avaient pour objectif de réduire les
dépenses publiques afin de rétablir l’équilibre des finances publiques, les dépenses en biens et
services ont connu une faible réduction vue leur caractère incompressible. En effet, en 1983
ces dépenses se sont évolués de -7%, pour revenir ensuite à leur situation initiale en
progressant en moyenne durant cette période du PAS de 11%, en atteignant ainsi 15% et 52%
respectivement du PIB et des dépenses publiques totales. Mais en termes de progression, ils
ont évolué dans un rythme assez faible par rapport aux années avant le PAS.
Les principales mesures entreprises pour la réduction de ces dépenses étaient : le gel des
salaires, la contraction des dépenses en matériel, la réduction des recrutements dans la
fonction publique... Certes, l’application de ces mesures a eu pour effet la réduction de la
croissance des dépenses publiques en biens et services, mais au prix d’un sous équipement de
l’administration de l’Etat, l’accroissement du chômage et la dégradation du pouvoir d’achat
de la majorité de la population.
20,0 60,0
40,0
15,0
20,0
10,0
0,0
5,0 -20,0
0,0 -40,0
1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 moy
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
Par ailleurs, la progression positive constatée entre 1986 et 1990 est due à l’amélioration du
régime indemnitaire des fonctionnaires ainsi qu’un relèvement des traitements des agents
temporaires afin d’atténuer les effets négatifs des politiques poursuivies.
En ce qui concerne les dépenses d’intérêts de la dette publique, ils ont connu une évolution
considérable au début des années 80 vue que l’importance de l’endettement public conjugué
de la hausse des taux d’intérêts internationaux, ces dépenses ont progressé en 1982 de 80%
atteignant ainsi 5% et 14% respectivement du PIB et des dépenses publiques totales.
Lors de l’application du PAS, les dépenses d’intérêts de la dette ont progressé faiblement au
début du programme, mais continuant ensuite à se progresser et à peser lourdement sur le
budget de l’Etat. Le caractère incompressible de ces dépenses les rend difficilement
contrôlables vue qu’ils sont soumis aux contraintes des créanciers.
6,0
50,0
4,0
0,0
2,0
0,0 -50,0
1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 moy
dépenses d'intérêts (pib) dépenses d'intérêts (%)
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
Durant cette phase du PAS les dépenses d’intérêts de la dette publique ont progressé en
moyenne de 21% atteignant ainsi en pourcentage du PIB et des dépenses publiques
respectivement 5% et 16%.
Ceci montre le caractère pénible de l’endettement aussi bien externe qu’interne sur le budget
de l’Etat. Or, si le recours à la dette est devenu un phénomène irréversible, le caractère
nouveau durant cette phase d’ajustement est le recours massif à l’endettement intérieur surtout
à partir du milieu des 80. En effet, la situation que vivait le Maroc durant cette période, la
rareté des capitaux et l’accroissement des taux d’intérêts internationaux la rendu incapable
d’avoir des emprunts extérieur ce qu’il a poussé à se diriger vers le financement intérieur du
déficit budgétaire.
Au début des années 80, les dépenses de compensation avaient leur importance dans le budget
de l’Etat, cette part a été de l’ordre de 6% des dépenses publiques, enregistrant un taux de
croissance moyen durant la période avant PAS de 22% atteignant ainsi 2% du PIB en
moyenne durant cette phase.
rigoureuse. Les raisons de cette baisse sont liées aux réductions touchant les subventions
accordées à la caisse de compensation, ce qui a réduit le nombre de produits subventionnés.
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
En effet, durant la période du PAS et vue leur caractère compressible, les dépenses de
subvention ont connu une chute importante, ce qui a passé leur part dans les dépenses
publiques de 6% en 1982 à 2% en 1992, soit de 2,2% à 0,7% en pourcentage du PIB.
A côté des dépenses publiques en biens et services, les dépenses d’investissement constituent
part importante des dépenses de l’Etat mais également sont les plus importants entre eux vue
leur importance économique. Ces derniers ont connu une progression moyenne de 18% au
début des années 80, leur permettant d’atteindre 36% et 14% respectivement en pourcentage
des dépenses publiques totales et du PIB.
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
Durant la phase d’ajustement, les dépenses publiques d’investissement ont été les plus touchés
par les mesures d’austérité du programme adopté durant cette phase. La difficulté de
En effet, durant la période du PAS et vue leur caractère compressible, les dépenses
d’investissement ont connu une chute importante, ce qui a passé leur part dans les dépenses
publiques de 37% en 1982 à 22% en 1992, soit de 14% à 6% en pourcentage du PIB.
En 1993, une nouvelle phase pour les finances publiques marocaines puisque le PAS s’est
disparu et les autorités publiques commencent à prendre conscience des effets néfastes de ce
programme sur la situation économique du pays.
En effet, les dépenses publiques ont vu leur rythme de progression continue à se dégrader,
atteignant en moyenne durant la période du post-PAS 6%, soit une chute de 3 points par
rapport à la période précédente ce qui montre la volonté des pouvoirs publiques de stabiliser
cette progression. En termes de pourcentage du PIB, les dépenses publiques voient leur poids
progressant un peu atteignant jusqu’à 34% en 2001 et 30 en moyenne comme la période
précédente.
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
En termes de structure, ces dernières restent dominées par les dépenses publiques en bien et
services qui voient leur part s’améliore, et ceci est attribuable à leur caractère incompressible.
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
Comme dans la sous-section précédente, nous procéderons dans le cadre de cette sous-section
à l’analyse des composantes des dépenses publiques, une par une, pour mieux cerner leur
évolution.
Durant cette phase, les dépenses en biens et services ont représentés 60% des dépenses
publiques contre 52% durant la phase du PAS, ceci confirme leur caractère incompressible
malgré les efforts de stabilisation de ces dépenses adoptés par les pouvoirs publics.
15,0 20,0
10,0
10,0
0,0
5,0 -10,0
0,0 -20,0
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 moy
dépenses en biens et services (pib) dépenses en biens et services (%)
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
En termes d’évolution (graphique 23), ces derniers ont vu leur progression se dégrade en
passant de 11% durant la période précédente à 7% durant la période étudiée.
Néanmoins, ce recul doit être analysé avec prudence dans la mesure où les dépenses de
personnel ont connu une amélioration importante, et ce en application des accords conclus
dans le cadre des dialogues sociaux. Cette baisse au niveau de croissance peut être aussi
expliquée par la contraction des dépenses de matériels, ce qui se répercute directement sur le
niveau d’équipement des administrations publiques21.
En fait, même si le rythme d’évolution de ces dépenses a fléchi par rapport à la phase
précédente, ils ont connu une bonne amélioration en termes de points du PIB de 2 points
passant de 15% à 17% du PIB entre les deux périodes.
L’évolution des charges d’intérêts de la dette publique (graphique 27) a diminué de 22% entre
1980 et 1992 à 3% durant la période 1993-2004 soit une chute en termes de progression de
l’ordre de 19 points, mais leur poids dans le PIB a été amélioré de deux points du PIB passant
de 4% à 5% en moyenne durant les deux périodes.
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
En termes de poids dans les dépenses publiques, les intérêts de la dette publique ont vu leurs
part se dégrade également durant cette phase par rapport à la phase du PAS, cette part a été de
16% et elle a devenu de 13% en 2009. Mais en moyenne leur poids dans les dépenses totales
reste stable d’environ 16%.
Cette progression relative de ces dépenses peut être attribuée à la baisse générale des taux
d’intérêts, observée lors de cette période sur le marché marocain de la dette intérieure et
surtout sur le marché international.
Malgré leur fluctuation continue, ce sont les dépenses de compensation qui ont connu
l’évolution la plus importante parmi les autres dépenses publiques, soit une progression
moyenne de 18% durant cette période et arrivant jusqu’à se doubler en 2004. Mais
comparativement à la période précédente, leur progression est plus faible de 8 points, faisant
21
J.BOUARFA, « Déficit budgétaire et effet d’éviction de l’entreprise au Maroc », Thèse de Doctorat, FSJES-
Rabat-Agdal, 2004-2005, page 1O2.
ainsi passer leur poids dans les dépenses publiques et le PIB respectivement de 5% à 3% et
de 1,5% à 1% entre les deux phases.
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
Pendant cette période les dépenses de compensation ont connu des évolutions importantes qui
ne peuvent pas se décrire en utilisant les moyennes, soit un pic en 2003 et 2004
respectivement de 23% et 96%. L’origine de cette hausse est attribuée à l’accroissement des
prix des biens importés subventionnés, surtout le prix du pétrole qui a atteint des niveaux
record depuis la dernière guerre contre l’Iraq.
Comme dans la période précédente, et depuis la mise en œuvre du PAS, les dépenses
d’investissement ont été les plus touchées par les mesures d’économie. C’est ainsi, que leur
taux de croissance a fortement régressé en passant de 7% dans la phase précédente à 3%
durant la phase post-ajustement. Cette faible croissance est attribué au fait que ces dépenses
sont les plus faciles à contrôler afin de compenser l’accroissement des dépenses publiques en
biens et services.
6,0 10,0
4,0 0,0
2,0 -10,0
0,0 -20,0
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 moy
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
En termes de pourcentage du PIB et des dépenses publiques, ces dépenses ont connu une
dégradation de 4 points du PIB passant de 8% durant la période précédente à 6% durant la
phase post-PAS, pour leur part dans les dépenses totales, elle a passé de 26% à 19% soit une
dégradation de 7 points de pourcentage des dépenses totales.
Depuis 2005, les dépenses publiques ont connu des évolutions différées, mais en général, ces
derniers ont connu une progression moyenne de 3% durant la période considérée contre 6%
dans la période précédente et 10% dans la phase du PAS. Ce qui traduit une grande maîtrise
de l’évolution de ces dépenses par rapport aux années antérieures, et aussi leur rythme
d’évolution traduit une tendance baissière pendant ces dernières années.
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
En termes de structure des dépenses publiques, les dépenses en biens et services restent les
détenteurs de la part du lion dans les charges publiques poursuivis par les dépenses
d’investissement.
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
Comme dans les sous-sections précédentes, nous procéderons dans le cadre de cette sous-
section à l’analyse des composantes des dépenses publiques, une par une, pour mieux cerner
leur évolution.
Durant cette période, les dépenses publiques en biens et services ont connu une progression
annuelle moyenne de 7% contre 7,5% durant la période post-PAS et 11% durant la période du
PAS. Ce qui traduit une stabilisation de la progression moyenne de ces dépenses entre les
deux dernières périodes.
En termes de pourcentage des dépenses totales et du PIB, ces dépenses ont arrivé à atteindre
jusqu’à 60,5% en 2014 et 58,6% en moyenne durant cette période contre 60,3% durant la
période précédente et 52,5% durant la phase du PAS. Alors que pour leur poids dans le PIB
elles atteignent jusqu’à 19% en moyenne durant cette période contre 16% durant la période
précédente et 15% durant la période du PAS.
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
Toutefois, l’évolution de ces dépenses durant la période considérée. Au début de cette période
on remarque qu’ils ont connu une chute considérable passant de 5,4% en 2006 à -11,8% en
2007 en termes de croissance annuelle, ceci est attribuable à l’Opération du Départ Volontaire
à la Retraite menée en 2005 qui a permis de réduire une part importante des dépenses
salariales.
En 2008, les dépenses publiques en biens et services ont vu leur croissance s’améliore
atteignant 6,4%, et ce en lien avec la progression des dépenses du personnel à cause des
revalorisations des salaires dans le cadre du dialogue social. Et cette opération a pesé
lourdement sur le budget de l’Etat puisque elle a engendré une croissance moyenne des
dépenses publiques en biens et services de 14% entre 2009 et 2011 avant de se stabiliser aux
alentours d’une progression moyenne de 5% pour les années suivantes.
Quant aux dépenses d’intérêts de la dette publique, ils ont connu une tendance baissière au
début de cette période atteignant jusqu’à 2% du PIB en 2011 soit une réduction de l’ordre de 3
points du PIB ceci est fortement et attribuable aux améliorations des conditions de
financement du trésor public.
10,0
3,0
5,0
2,0
0,0
1,0
-5,0
0,0 -10,0
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 moy
dépenses d'intérêts (pib) dépenses d'intérêts (%)
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
Mais juste après, ces derniers ont pu revenir à leur tendance haussière depuis 2012 attribuable
en grande partie à la hausse de l’endettement du pays, atteignant ainsi 3% du PIB qui est la
moyenne du poids de ces dépenses durant cette phase.
En termes de croissance, ces dépenses ont progressé en moyenne durant cette période de 4%
soit une amélioration de 2 points de croissance par rapport à la période précédente ce qui
traduit l’incompressibilité de ces dépenses.
Durant cette période, les dépenses de compensation ont évolué d’une façon instable.
Globalement elles ont progressé en moyenne de 31% durant cette phase contre 17% durant la
phase antérieure. Atteignant ainsi 13% et 3,8% respectivement dépenses globales et du PIB
contre 3% et 1% respectivement dans la phase poste-PAS. Ce qui traduit une amélioration
considérable de ces dépenses qui pèsent lourdement sur le budget de l’Etat et qui ont arrivé à
dépasser les dépenses d’intérêts de la dette, ce qui est d’un côté pour l’économie marocaine
puisque les dépenses de compensation améliorent le pouvoir d’achat de la majorité de la
population du pays.
A partir de 2013, on remarque que ces dépenses connaissent une tendance à la baisse, ceci est
fortement dû à la mise en œuvre d’un système d’indexation partielle des produits pétroliers. Il
y a lieu de rappeler qu’avant, en juin 2012, il a été procédé au relèvement des prix à la pompe,
en répercutant partiellement l’augmentation du prix de pétrole sur les prix intérieurs de
certains produits énergétiques (essence, gasoil et fuel). Et au début de l’année 2014, il a été
100,0
6,0
50,0
4,0
0,0
2,0
-50,0
-100,0 0,0
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 moy
dépenses de compensation (pib) dépenses de compensation (%)
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
Grâce à ces mesures, la charge de compensation a été réduite de 24% entre 2012 et 2013 puis
de 21% entre 2013 et 2014. Cet effort budgétaire de l’ordre de 1,9 et 1,2 points du PIB,
respectivement en 2013 et 2014, explique en grande partie la réduction des dépenses
publiques au cours de ces deux dernières années.
Au niveau des dépenses d’investissement, on remarque qu’ils ont connu un retour à la hausse
traduisant l’effort d’investissement engagé par les autorités publiques. En effet ces dépenses
ont progressé en moyenne de 11% durant cette période contre 3% au cours de la période
précédente, soit une amélioration de 8 points de croissance, mais leur poids moyenne rapporté
au PIB reste stable entre les deux périodes, il en est de même pour leur poids dans les
dépenses totales qui a resté également stable.
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
Au début des années 80, le Maroc a souffert d’un gonflement inconsidéré des dépenses
publiques dues essentiellement à la réalisation du plan ambitieux 73-77, qui a exigé la
mobilisation de ressources importantes dépassant largement les recettes ordinaires et une
qualité médiocre de leur gestion qui ont conduit à un déficit budgétaire atteignant jusqu’à
12% du PIB en moyenne entre 1980 et 1982.
Sous les mêmes conditions, le déficit de caisse a atteint environ 10% en moyenne durant cette
période. Une telle situation a poussé l’Etat à solliciter le recours à l’emprunt externe conjugué
par une aggravation du service de la dette due à l’augmentation des taux intérêt sur les
marchés internationaux et de son niveau d’endettement devenu préoccupant et insoutenable.
Quant au solde primaire, il est de la même situation que les soldes précédent, ce qui montre
que les pouvoirs publics s’endettent pour payer les intérêts des dettes antérieures. Ce solde a
atteint au début des années 80, en moyenne -8,5% du PIB, soit un poids comparable à celui du
déficit global ce qui montre l’influence considérable des intérêts de la dette publique sur le
déficit budgétaire au Maroc.
Pour sa part, le solde ordinaire reste en moyenne presque équilibré, en réalisant un excédent
en 1980 et 1982 de 2% du PIB en moyenne pour ces deux années. Mais en 1981, ce solde est
devenu déficitaire ce qui signifie que les recettes de l’Etat ne permettent même pas de
financer ses dépenses courantes.
5,0
0,0
1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 moy
-5,0
-10,0
-15,0
solde budgétaire global (pib) besoin de financement (pib)
-20,0 solde primaire (pib) solde ordinaire (pib)
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
Les résultats du PAS ont été acceptables au niveau de la réduction des déficits budgétaires.
Toutefois, ce résultat demeure peu convaincant si l’on considère les éléments qui ont été à
l’origine de cette baisse. Ainsi, à côté des recettes, l’évolution constatée au cours de cette
période provenait, principalement, de deux mesures :
Du côté des dépenses, la mise en œuvre d’une austérité budgétaire sévère touchant aussi bien
les dépenses ordinaires que les dépenses d’investissement mais avec un niveau plus élevé, la
prise en compte des seuls intérêts de la dette dans la comptabilisation des dépenses de la dette
et l’utilisation des arriérés de paiement comme outil d’atténuation du déficit ont participé
considérablement à sa réduction au cours de cette période22.
Certes, l’application du PAS a eu des effets positifs sur les soldes budgétaires au Maroc, mais
au prix d’une dégradation du niveau de vie de la population de ce pays, du tarissement du
niveau de la croissance économique et l’augmentation du poids de la dette, et sa
concrétisation comme donnée structurelle des finances publiques de ce pays23.
22
T.RACHIDI, « Dépenses d’intérêts de la dette du trésor et déficit budgétaire au Maroc : une analyse à l’aide
d’un modèle de cointégration et à correction d’erreurs », mémoire DESA, FSJES-Rabat-Agdal, 2007, p.36-37.
23
J.BOUARFA, « Déficit budgétaire et effet d’éviction de l’entreprise au Maroc », Thèse de Doctorat, FSJES-
Rabat-Agdal, 2004-2005, page 93.
5,0
0,0
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 moy
-5,0
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
Quant au solde primaire, il reste positif comme dans la période précédente atteignant en
moyenne 2% du PIB durant cette phase contre 3% en 1992. Toutefois, ce solde voie son
poids se dégrade voir devenir négatif en 2000. De sa part les solde ordinaire, il reste lui-même
positif atteignant jusqu’à 7% du PIB en 1999 et par la suite il voie sa valeur se dégrade à
partir de 2000.
L’amélioration des soldes budgétaires à la fin des années 90 est attribuée à la présence des
recettes exceptionnelles de la privatisation qui ont contribué à hauteur de 4,5% en moyenne
dans les recettes publiques.
De même, la dégradation qu’ont connue ces derniers à partir de 2000 est attribuable à la prise
en compte des dépenses du Fonds Hassan II dans les dépenses publiques et aussi
l’augmentation des dépenses publiques en biens et services surtout celles du personnel.
L’utilisation des arriérés de paiement pour maîtriser le déficit de caisse dans des limites biens
définies semble être le principal outil dont usent les pouvoirs publics au cours de cette
période. Ainsi, dans les années où les déficits publics ont été élevés comme 1995, 1998 et
2000, les arriérés de paiement ont été fortement accumulés pour consoler la trésorerie
publique. En revanche, dans les périodes où le déficit budgétaire a été maîtrisé, elles ont été
ont usées pour réduire le déficit de caisse. Toutefois, le recours à cet outil ne se fait pas sans
Au début de cette période, les soldes budgétaires connaissent une nette amélioration voir
devenir positifs. En effet, le solde budgétaire global et le besoin de financement ont progressé
d’une manière rapide atteignant en 2007 et 2008 en moyenne 0,5% du PIB.
Quant aux soldes ordinaires et primaires, le premier continue son rythme d’évolution de la
période précédente atteignant ainsi jusqu’à 4,7% du PIB en 2008. Alors que le deuxième
commence à devenir positif à partir de 2006 et en réalisant jusqu’à 3,5% du PIB d’excédent
en 2008.
Cette amélioration des soldes budgétaires s’explique en grande partie par les mesures prises
au niveau des dépenses (cf. chapitre 2, section 2) et les changements opérés au niveau des
recettes publiques (cf. chapitre 2, section 1). En effet, les recettes fiscales ont connu une nette
amélioration contribuant ainsi positivement à l’amélioration des soldes budgétaires. Quant
aux dépenses publiques, leur réduction réside dans la mise en œuvre de l’opération de Départ
Volontaire à la retraite.
Une année après, tous les soldes budgétaires voient leurs valeurs se dégradent, sous l’effet de
la crise financière, l’augmentation des cours des matières premières et la hausse considérable
des charges de compensation. En effet, le solde budgétaire global et le besoin de financement
ont devenu négatifs atteignant respectivement -6,8% et -7,8% en points du PIB. Quant au
solde ordinaire, lui-même il a devenu négatif atteignant -1,7% du PIB, ce qui montre la
mauvaise situation dont vivent ces soldes, sous l’effet de l’alourdissement des charges
ordinaires, notamment celles de subventions. Le solde primaire, lui-même n’a pas fait
l’exception de la situation, il a devenu négatif à partir de 2009 atteignant ainsi jusqu’à 6,8%
du PIB de déficit. Ce qui montre que le problème n’est pas fortement lié aux intérêts de la
dette publique.
Cette mauvaise situation dont connaissent les postes publiques a poussé les pouvoirs publics à
penser à réduire leurs dépenses, cette réduction provient essentiellement des mesures prises au
niveau des charges de compensation et des mesures prises au niveau des recettes.
S’agissant des recettes, des mesures fiscales ont été introduites et portent essentiellement sur
la création de nouveaux impôts et taxes ou sur l’augmentation des taux de ceux déjà existants.
La maîtrise du rythme de croissance des dépenses publiques à partir de 2013 est imputable
aux décisions prises au niveau de la compensation et des transferts aux EEP. En effet, face à
la hausse conséquente de la charge de compensation et l’accumulation d’arriérés qui en
5,0
0,0
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 moy
-5,0
Source : élaboré par nos propres soins sous la base des données de BAM et de la DEPF.
En effet, l’ensemble des soldes budgétaire ont connu une nette amélioration, commençant du
solde ordinaire, le principal bénéficiaire des mesures entreprises, il devenu positif en 2014.
Quant aux autres soldes, ils ont connu une amélioration s’approchant de l’équilibre et
atteignant ainsi -4,1%, -4,6% et -5,1% du PIB respectivement pour le solde primaire, le solde
budgétaire global et le besoin de financement.
Conclusion du chapitre 2 :
L’Etude analytique de l’évolution des postes budgétaires au Maroc depuis 1980, nous a
permis de montrer que l’ampleur des déficits de ces derniers n’a cessé de s’accroître depuis le
début des années 80 pour commencer à se fléchir à partir de la phase du PAS et en réalisant
des excédents au milieu de la première décennie du 21ème siècle.
On peut tirer les remarques suivantes de l’analyse de l’évolution des postes budgétaires durant
cette période :
Les recettes publiques n’ont jamais couvert les dépenses publiques depuis 1980 qu’en
2007 et 2008, c’est à partir des recettes exceptionnelles résultantes des grandes
opérations de privatisations, des dons provenant d’autres pays et enfin des mesures
entreprises au niveau des recettes et des dépenses.
Les recettes publiques n’ont commencé à financer les dépenses primaires qu’à partir
de 1987, mais elles ont, presque toujours, permis de financer les dépenses ordinaires,
sauf pour le début des années 80 et l’année 2011.
L’évolution des dépenses publiques était plus rapide que celle des recettes publiques,
ce qui a aggravé les déficits budgétaires de toute la période étudiée.
Les dépenses publiques ont atteint un niveau record au début des années 80, elles ont
représenté jusqu’à 39% du PIB en 1981.
En ce qui concerne l’étude de la nature des déterminants du déficit budgétaire, cette analyse
historique, empirique et descriptive nous a permet de dire au préalable que le déficit
budgétaire au Maroc est globalement endogène. Ceci se justifie par que les déficits dégagées
durant la période étudiée ont été essentiellement d’origine des mesures prises par les pouvoirs
publics au niveau des dépenses qu’au niveau des recettes. Quant aux améliorations des soldes
publiques, elles sont dues essentiellement à des restrictions au niveau des dépenses et des
accroissements des recettes publiques en augmentant les taux d’impositions, la création de
nouveaux impôts et enfin la privatisation des actifs publics. Toutefois, il y a des périodes où la
conjoncture économique a été favorable ou défavorable aux finances publiques marocaines, et
parmi les principaux facteurs conjoncturels on peut citer : la bonne année agriculture ou la
sécheresse et la variation des cours des matières premières importées ou exportées.
Cette situation critique nous pousse à poser plusieurs questions sur l’avenir des finances
publiques au Maroc surtout après la disparition des recettes de privatisation, l’accroissement
des cours du pétrole, le démantèlement tarifaire,…
Dans ce qui suit, nous procédons à une analyse plus pratique et plus empirique des
déterminants des soldes publiques, cette analyse réside dans l’estimation d’une fonction de
comportement des principaux postes publiques (les recettes publiques, les dépenses publiques
et le solde budgétaire global) face à leurs principaux déterminants.
L’analyse de l’impact des variables choisies en se basant sur les travaux théoriques
antérieurs sur les recettes publiques, ainsi que d’analyser la nature de ces variables.
L’analyse de l’impact des variables choisies en se basant sur les travaux théoriques
antérieurs sur les dépenses publiques, ainsi que d’analyser la nature de ces variables.
L’analyse de l’impact des variables choisies en se basant sur les travaux théoriques
antérieurs sur le solde budgétaire global, ainsi que d’analyser la nature de ces
variables.
Un modèle économétrique est une représentation schématique et structurée, mais qui reste
approximative et incomplète de la réalité. Autrement dit, il illustre le rapprochement de la
théorie à la réalité afin de dégager des conclusions et des enseignements permettant de
comprendre la réalité.
Le modèle sur lequel on va se baser pour analyser le comportement des recettes publiques
s’écrit comme suit :
Avec :
Variable dépendante :
Variables explicatives :
Le modèle sur lequel on va se baser pour analyser le comportement des dépenses publiques
s’écrit comme suit :
Avec :
Variable dépendante :
Variables explicatives :
Le modèle sur lequel on va se baser pour analyser le comportement du solde budgétaire global
s’écrit comme suit :
Avec :
Variable dépendante :
Variables explicatives :
L’analyse commence par l’étude de stationnarité des variables qui est préalable à toute
analyse de régression, il est nécessaire de préciser qu’une série chronologique est stationnaire
elle possède d’une moyenne constante et d’une variance finie et si ces deux propriétés sont
indépendantes du temps durant la période étudiée. Si les séries sont non stationnaires, les
résultats sont invalides et on doit les remplacer par leurs différentielles dans l’estimation.
Nous utiliserons ainsi la technique de la racine unitaire (Unit Root) pour examiner cette
stationnarité puisque son absence permet d’accepter la stationnarité de la variable étudiée. En
effet, si le coefficient de la variable explicative est sensiblement différent de zéro, alors la
variable ne contient pas de racine unité.
Nous utiliserons ici le test de Dickey-Fuller-Augmenté (ADF), ce test est fondé, sous
l’hypothèse alternative | | , sur l’estimation des trois modèles suivants :
En utilisant une stratégie simplifiée (schéma 1) basée sur l’étude des trois modèles, on peut
analyser la stationnarité des variables étudiées.
En poursuivant la stratégie des tests de racine unitaire présentée au schéma 1, on élabore les
tests suivants :
Tests ADF :
t-Statistic Prob.*
On rejette l’hypothèse nulle de racine unitaire, nous pouvons donc interpréter directement les
probabilités critiques calculées selon la loi de Student, selon ses probabilités il apparaît que le
terme de la tendance est nul, c’est-à-dire on accepte l’hypothèse b=0.
t-Statistic Prob.*
On rejette l’hypothèse nulle de racine unitaire, nous pouvons donc interpréter directement les
probabilités critiques calculées selon la loi de Student, selon ses probabilités il apparaît que le
terme de constant est différent de zéro, c’est-à-dire on refuse l’hypothèse c=0. Donc, la série
du compte courant est stationnaire.
En poursuivant la stratégie des tests de racine unitaire présentée au schéma 1, on élabore les
tests suivants :
Tests ADF :
t-Statistic Prob.*
Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [3]), nous acceptons l’hypothèse b = 0. Donc, on doit passer à
l’estimation du modèle sans tendance et avec constante (M5) :
t-Statistic Prob.*
Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [2]), nous acceptons l’hypothèse c = 0. Donc, Il s’agit donc
d’un processus DS sans dérive : Nous le stationarisons par le passage aux différences
premières.
t-Statistic Prob.*
Nous refusons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous pouvons donc interpréter directement
les probabilités critiques calculées selon les lois de Student, refus aussi de l’hypothèse b = 0.
Le processus DCFM est un TS (Trend Stationnary), la bonne méthode de stationnarisation
consiste donc à enlever la tendance du processus. La méthode la plus utilisées est celle du
filtre de Hodrick-Prescott.
En poursuivant la stratégie des tests de racine unitaire présentée au schéma 1, on élabore les
tests suivants :
Tests ADF :
t-Statistic Prob.*
Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [3]), nous acceptons l’hypothèse b = 0. Donc, on doit passer à
l’estimation du modèle sans tendance et avec constante (M5) :
t-Statistic Prob.*
Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [2]), nous acceptons l’hypothèse c = 0. Donc, Il s’agit donc
d’un processus DS sans dérive : Nous le stationarisons par le passage aux différences
premières.
t-Statistic Prob.*
Nous refusons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous pouvons donc interpréter directement
les probabilités critiques calculées selon les lois de Student, refus aussi de l’hypothèse b = 0.
Le processus DCFM est un TS (Trend Stationnary), la bonne méthode de stationnarisation
consiste donc à enlever la tendance du processus. La méthode la plus utilisées est celle du
filtre de Hodrick-Prescott.
En poursuivant la stratégie des tests de racine unitaire présentée au schéma 1, on élabore les
tests suivants :
Tests ADF :
t-Statistic Prob.*
Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [3]), nous acceptons l’hypothèse b = 0. Donc, on doit passer à
l’estimation du modèle sans tendance et avec constante (M5) :
t-Statistic Prob.*
Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [2]), nous acceptons l’hypothèse c = 0. Donc, Il s’agit donc
d’un processus DS sans dérive : Nous le stationarisons par le passage aux différences
premières.
t-Statistic Prob.*
Nous refusons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous pouvons donc interpréter directement
les probabilités critiques calculées selon les lois de Student, refus aussi l’hypothèse de TS
(b≠0). On passe à l’estimation du modèle sans tendance et avec constante (M5) :
t-Statistic Prob.*
Nous refusons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous pouvons donc interpréter directement
les probabilités critiques calculées selon les lois de Student, refus aussi de l’hypothèse c = 0.
Donc la série DGI est stationnaire, c’est-à-dire que la série GI est intégrée d’ordre 1.
En poursuivant la stratégie des tests de racine unitaire présentée au schéma 1, on élabore les
tests suivants :
Tests ADF :
Tableau 13 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série IMP-BS.
Null Hypothesis: IMP_BS has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
t-Statistic Prob.*
Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [3]), nous acceptons l’hypothèse b = 0. Donc, on doit passer à
l’estimation du modèle sans tendance et avec constante (M5) :
t-Statistic Prob.*
Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [2]), nous acceptons l’hypothèse c = 0. Donc, Il s’agit donc
d’un processus DS sans dérive : Nous le stationarisons par le passage aux différences
premières.
t-Statistic Prob.*
Nous refusons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous pouvons donc interpréter directement
les probabilités critiques calculées selon les lois de Student, refus aussi de l’hypothèse b = 0.
Le processus DCFM est un TS (Trend Stationnary), la bonne méthode de stationnarisation
consiste donc à enlever la tendance du processus. La méthode la plus utilisée est celle du filtre
de Hodrick-Prescott.
En poursuivant la stratégie des tests de racine unitaire présentée au schéma 1, on élabore les
tests suivants :
Tests ADF :
t-Statistic Prob.*
Nous refusons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous pouvons donc interpréter directement
les probabilités critiques calculées selon les lois de Student, refus aussi de l’hypothèse b = 0.
Le processus INF est un TS (Trend Stationnary), la bonne méthode de stationnarisation
consiste donc à enlever la tendance du processus. La méthode la plus utilisée est celle du filtre
de Hodrick-Prescott.
L’analyse du graphique et du corrélogramme de la série du PIB réel nous montre son non
stationnarité. Mais cette non stationnarité est douteuse, c’est pour cela nous allons ensuite
confirmer cette conclusion par l’un des tests de racine unitaire, ainsi que de quel type de non
stationnarité s’agit-il ?
En poursuivant la stratégie des tests de racine unitaire présentée au schéma 1, on élabore les
tests suivants :
Tests ADF :
Tableau 17 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série PIBR.
Null Hypothesis: PIBR has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
t-Statistic Prob.*
t-Statistic Prob.*
Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [2]), nous acceptons l’hypothèse c = 0. Donc, Il s’agit donc
d’un processus DS sans dérive : Nous le stationarisons par le passage aux différences
premières.
t-Statistic Prob.*
L’analyse du graphique et du corrélogramme de la série du PIB réel par habitant nous montre
son non stationnarité. Mais cette non stationnarité est douteuse, c’est pour cela nous allons
ensuite confirmer cette conclusion par l’un des tests de racine unitaire, ainsi que de quel type
de non stationnarité s’agit-il ?
En poursuivant la stratégie des tests de racine unitaire présentée au schéma 1, on élabore les
tests suivants :
Tests ADF :
Tableau 20 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série PIBR-HAB.
Null Hypothesis: PIBR_HAB has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
t-Statistic Prob.*
Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [3]), nous acceptons l’hypothèse b = 0. Donc, on doit passer à
l’estimation du modèle sans tendance et avec constante (M5) :
t-Statistic Prob.*
Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [2]), nous acceptons l’hypothèse c = 0. Donc, Il s’agit donc
d’un processus DS sans dérive : Nous le stationarisons par le passage aux différences
premières.
t-Statistic Prob.*
Nous refusons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous pouvons donc interpréter directement
les probabilités critiques calculées selon les lois de Student, refus aussi de l’hypothèse b = 0.
Le processus DPIBR_HAB est un TS (Trend Stationnary), la bonne méthode de
stationnarisation consiste donc à enlever la tendance du processus. La méthode la plus utilisée
est celle du filtre de Hodrick-Prescott.
En poursuivant la stratégie des tests de racine unitaire présentée au schéma 1, on élabore les
tests suivants :
Tests ADF :
Tableau 23 : Estimation du modèle 6 d’ADF pour la série RECP.
Null Hypothesis: RECP has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
t-Statistic Prob.*
Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [3]), nous acceptons l’hypothèse b = 0. Donc, on doit passer à
l’estimation du modèle sans tendance et avec constante (M5) :
Tableau 24 : Estimation du modèle 5 d’ADF pour la série RECP.
Null Hypothesis: RECP has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
t-Statistic Prob.*
Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [2]), nous acceptons l’hypothèse c = 0. Donc, Il s’agit donc
d’un processus DS sans dérive : Nous le stationarisons par le passage aux différences
premières.
t-Statistic Prob.*
Nous refusons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous pouvons donc interpréter directement
les probabilités critiques calculées selon les lois de Student, refus aussi de l’hypothèse b = 0.
Le processus DRECP est un TS (Trend Stationnary), la bonne méthode de stationnarisation
consiste donc à enlever la tendance du processus. La méthode la plus utilisée est celle du filtre
de Hodrick-Prescott.
Graphique 15 : Filtrage de la série DRECP en tendance et cycle à l’aide du filtre HP.
En poursuivant la stratégie des tests de racine unitaire présentée au schéma 1, on élabore les
tests suivants :
Tests ADF :
t-Statistic Prob.*
Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [3]), nous acceptons l’hypothèse b = 0. Donc, on doit passer à
l’estimation du modèle sans tendance et avec constante (M5).
t-Statistic Prob.*
Nous acceptons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous ne pouvons pas interpréter les
probabilités critiques calculées directement selon les lois de Student : ̂ ̂
(valeur lue à 5%, modèle [2]), nous acceptons l’hypothèse c = 0. Donc, Il s’agit donc
d’un processus DS sans dérive : Nous le stationarisons par le passage aux différences
premières.
t-Statistic Prob.*
Nous refusons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous pouvons donc interpréter directement
les probabilités critiques calculées selon les lois de Student, refus aussi l’hypothèse d’un TS
(b≠0). On passe à l’estimation du modèle sans tendance et avec constante (M5) :
t-Statistic Prob.*
Nous refusons l’hypothèse H0 de racine unitaire, nous pouvons donc interpréter directement
les probabilités critiques calculées selon les lois de Student, refus aussi de l’hypothèse c = 0.
Donc la série DSBT est stationnaire, c’est-à-dire que la série SBT est intégrée d’ordre 1.
Après avoir stationnariser l’ensemble des variables, il est maintenant possible d’élaborer des
modèles de régression en utilisant ces variables stationnaires.
En conclusion, le tableau ci-après synthétise les résultats des tests de racine unitaire :
Stationnaire ___ oui oui ___ oui oui ___ ___ oui oui
sans tendance
en différences
premières
En vertu de ces conclusions, nous allons prendre l’ensemble des variables vont être prises à
leur état stationnaire et les modèles présentés précédemment vont devenir comme suite :
Après avoir validé la structure globale des modèles à estimer, l’estimation de ces modèles et
l’analyse de leur validité économétrique fera l’objet de la prochaine section, ainsi que la
discussion des résultats dégagés.
Le test de Student a pour objectif de vérifier la significativité individuelle des coefficients des
variables, permettant ainsi de valider la contribution des variables explicatives à l’explication
de la variable dépendante. Soit les hypothèses du test :
Sur la sortie Eviews, ce test est facilement interprétable, puisqu’elle donne les probabilités
critiques (prob.), ces dernières sont à comparer avec le seuil α choisi, dans notre étude nous
allons prendre le seuil de 5% qui le plus utilisé. Ainsi si la p-valeur est supérieure au seuil
choisi donc on accepte l’hypothèse nulle et par conséquent la variable considérée n’est pas
contributive à l’explication de la variable dépendante.
Pour notre modèle, il apparait que la constante n’est pas significative, ainsi que après une
manipulation des variables et leurs nombre de retards, il est remarquable que la
consommation finale des ménages n’est significative également. Et enfin nous obtenons le
modèle suivant :
Pour calculer des intervalles de confiance prévisionnels et aussi pour effectuer les tests de
Student sur les paramètres, il convient de vérifier la normalité des erreurs. Le test de Jarque et
Bera, fondé sur la notion de Skewness (asymétrie) et de Kurtosis (aplatissement), permet de
vérifier la normalité d’une distribution statistique. Ce test est basé sur l’hypothèse nulle de
normalité des résidus.
Dès que la probabilité de Jarque-Bera est supérieure à 5% donc on accepte l’hypothèse nulle
de normalité des résidus.
Tableau 33 : Test d’autocorrélation des résidus du modèle relatif aux recettes publiques.
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
Ce test est facilement interprétable sur la sortie Eviews en utilisant les probabilités critiques
(prob.), en effet puisque las probabilités associées à la statistique de Fisher (Prob. F(2,30)) et
au Multiplicateur de Lagrange (Prob. F(2,30)) sont supérieures à 5% donc on accepte
l’hypothèse nulle d’indépendance des erreurs.
Tableau 34 : Test d’homoscédasticité des résidus du modèle relatif aux recettes publiques.
Heteroskedasticity Test: ARCH
Test Equation:
Dependent Variable: RESID^2
Sample (adjusted): 1979 2014
Included observations: 36 after adjustments
Le fait que les probabilités associées aux éléments cités précédemment sont supérieures à 5%
donc on accepte l’hypothèse d’homoscédasticité.
Et donc nos résidus sont des bruits blancs gaussiens, ce qui confirme la validité des
estimations établis.
Dès que la probabilité de Jarque-Bera est supérieure à 5% donc on accepte l’hypothèse nulle
de normalité des résidus.
Tableau 37 : Test d’autocorrélation des résidus du modèle relatif aux dépenses publiques.
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
Ce test est facilement interprétable sur la sortie Eviews en utilisant les probabilités critiques
(prob.), en effet puisque las probabilités associées à la statistique de Fisher (Prob. F(2,30)) et
au Multiplicateur de Lagrange (Prob. F(2,30)) sont supérieures à 5% donc on accepte
l’hypothèse nulle d’indépendance des erreurs.
Tableau 38 : Test d’homoscédasticité des résidus du modèle relatif aux dépenses publiques.
Heteroskedasticity Test: ARCH
Test Equation:
Dependent Variable: RESID^2
Sample (adjusted): 1979 2014
Included observations: 36 after adjustments
Le fait que les probabilités associées aux éléments cités précédemment sont supérieures à 5%
donc on accepte l’hypothèse d’homoscédasticité.
Et donc nos résidus sont des bruits blancs gaussiens, ce qui confirme la validité des
estimations établis.
Pour notre modèle, il apparait que la constante n’est pas significative, ainsi que après une
manipulation des variables et leurs nombre de retards, il est remarquable que la
consommation finale des ménages n’est significative également. Et enfin nous obtenons le
modèle suivant :
Dès que la probabilité de Jarque-Bera est supérieure à 5% donc on accepte l’hypothèse nulle
de normalité des résidus.
Tableau 41 : Test d’autocorrélation des résidus du modèle relatif au solde budgétaire global.
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
Ce test est facilement interprétable sur la sortie Eviews en utilisant les probabilités critiques
(prob.), en effet puisque les probabilités associées à la statistique de Fisher (Prob. F(2,30)) et
au Multiplicateur de Lagrange (Prob. Chi-Square(2)) sont supérieures à 5% donc on accepte
l’hypothèse nulle d’indépendance des erreurs.
Test Equation:
Dependent Variable: RESID^2
Sample (adjusted): 1979 2014
Included observations: 36 after adjustments
Le fait que les probabilités associées aux éléments cités précédemment sont supérieures à 5%
donc on accepte l’hypothèse d’homoscédasticité.
Et donc nos résidus sont des bruits blancs gaussiens, ce qui confirme la validité des
estimations établis.
Après avoir validé les modèles estimés d’un point de vue économétrique, maintenant il
convient de les utiliser pour des interprétations économiques. Cette analyse fera l’objet de la
prochaine sous-section.
Les recettes publiques de l’année précédente sont liées négativement à celles de l’année en
cours, ce qui signifie que si les pouvoirs publics ont vu leurs ressources croissantes en termes
de variation ceci va les pousser à voir leurs recettes actuelles se réduisent en termes de
croissance. Dans le cas inverse, c’est-à-dire que si les recettes antérieures étaient plus faibles
en termes de croissance, les pouvoirs publics auront intérêt à les augmenter dans la période
actuelle.
De façon chiffrée, une croissance des recettes de l’année précédente de 10% (engendre une
réduction), pousse les pouvoirs publics à réduire leurs recettes actuelles de 8,2%, et
inversement une décroissance des recettes publiques antérieures de 10% incite les pouvoirs
publics à augmenter leurs recettes actuelles de 8,2%.
Cette situation est vraiment conforme à la réalité des finances publiques au Maroc. En effet,
les pouvoirs publics ont toujours intérêt à stabiliser les recettes publiques, à chaque fois
qu’elles se dégradent, ils commencent à effectuer des réformes et instituent de nouveaux
impôts et ce afin de réduire l’écart entre les recettes et les dépenses publiques.
A notre sens, ce déterminant reste endogène de l’évolution des recettes publiques puisqu’il
dépend en grande partie des décisions des pouvoirs publics.
La croissance solde budgétaire global des années antérieures est positivement lié à celle des
recettes publiques actuelles. En effet, une amélioration du solde budgétaire des années
précédentes entraine une amélioration des recettes publiques actuelles.
Ces résultats montrent le désir de l’ajustement budgétaire qu’ont les pouvoirs publics, puisque
une amélioration du solde budgétaire conduit à une amélioration des recettes et par
conséquent une autre amélioration du solde budgétaire.
A notre sens, ce déterminant est endogène puisqu’il fortement dépendant des décisions
budgétaires.
Quant aux dépenses publiques, ces dernières restent positivement liées aux recettes
publiques ; en effet, une forte croissance des dépenses publiques engendre également une
forte croissance des recettes publiques et inversement en cas de décroissance des dépenses
publiques.
En termes de chiffres, une croissance des dépenses publiques de 10% nécessite une croissance
des recettes publiques de 3% et inversement en cas de décroissance.
Ces résultats montrent que les pouvoirs publics recourent à l’accroissement des recettes
publiques lorsqu’ils ont intérêt à accroitre les recettes publiques, mais cette croissance n’est
pas suffisante pour compenser la hausse des recettes, ce qui est l’une des explications de
l’aggravation des déficits budgétaires au Maroc.
A notre sens, ce déterminant est endogène de la croissance des recettes publiques vue qu’il est
lié aux décisions des pouvoirs publics.
En termes de chiffres, une croissance du PIB par habitant de 1% permet d’avoir une
croissance de 5% des recettes publiques, et inversement en cas de décroissance de cet agrégat.
Ces résultats montrent la forte dépendance des recettes publiques de l’activité économique,
mais le problème qui existe est que cet impact ne se réalise qu’après 2 ans, et ceci est dû aux
décalages qui existent entre la base imposable et les recettes prélevées sur ces agrégats.
A notre sens, ce déterminant est exogène puisque les pouvoirs publics ne contrôlent pas
directement le niveau de la croissance économique et par conséquent celui du développement
économique.
Les importations en biens et services des années antérieures sont liées positivement, en termes
de croissance, aux recettes publiques. Et ceci reste normal puisque les importations sont la
base imposable des recettes des droits de douane qui sont parmi les principales recettes
publiques au Maroc.
En termes de chiffres, les recettes publiques croissent de 2,7% quand les importations de
l’année précédente ont augmenté de 10% et inversement en cas de décroissance.
A notre sens, ce déterminant est exogène puisqu’il n’est pas directement contrôlé par les
pouvoirs publics.
Les recettes publiques de l’année précédente sont positivement liées aux dépenses publiques
actuelles. En effet une forte croissance des recettes publiques de l’année précédente entraine
une forte croissance des dépenses publiques.
En termes de chiffres, une croissance des recettes publiques de l’année de 10% permet
l’augmentation des dépenses de 2,2% et inversement en cas de décroissance.
Ces résultats montrent que, au Maroc, la croissance des dépenses publiques est liée à celle des
recettes publiques antérieures. En d’autres termes, lorsque les pouvoirs publics voient leurs
recettes antérieures s’accroissant, ils attribuent une estimation de la même croissance pour les
recettes actuelles, ceci les encourage à dépenser plus. Et inversement en cas de décroissance.
A notre sens, ce déterminant est endogène puisqu’elle est fortement dépendante des pouvoirs
publics.
Le solde budgétaire de l’année précédente est lié négativement aux dépenses publiques en
termes de croissance. En effet, une croissance positive su solde budgétaire de l’année
précédente engendre une réduction de la croissance des dépenses publiques de l’année en
cours.
Ces résultats montrent que les efforts d’ajustement budgétaire continuent en baissant les
dépenses suite à une réduction du déficit budgétaire.
Or, ce résultat peut être interprété d’une autre façon en disant qu’un déficit budgétaire
croissant s’accompagne d’une augmentation des dépenses publiques ce qui se traduit par une
aggravation du solde budgétaire.
Ce déterminant est à notre sens endogène, puisqu’il dépend en grande partie des décisions des
pouvoirs publics.
Ces résultats montrent la prédominance des dépenses d’investissement dans les dépenses
publiques.
La croissance économique est négativement liée aux dépenses publiques. En effet une forte
croissance économique permet la réduction du rythme de croissance des dépenses publiques.
En termes de chiffres, une croissance économique de 10% permet une réduction de 2,3% des
dépenses publiques et inversement en cas de dépression.
On remarque la non validité de la loi de Wagner pour le cas marocain, puisque les dépenses se
décroissent en cas de croissance de l’activité économique. Cette loi n’est valable que dans un
contexte qui débouche sur une amélioration du niveau de vie de la population, et qui nécessite
une augmentation des biens et services publics ; une telle condition n’est pas satisfaite au
Maroc.
Ce déterminant est à notre sens exogène, puisqu’il est difficile à le contrôler directement par
les pouvoirs publics.
Les importations en biens et services sont positivement liées aux dépenses publiques en
termes de croissance. En effet, une amélioration de la croissance de ces importations
provoque une croissance des dépenses publiques positive.
En termes de chiffres, une croissance des importations en biens et services de 10% engendre
2,7% de croissance des dépenses publiques et inversement en cas de décroissance.
Ces résultats s’expliquent par le fait que ces importations peuvent représenter les importations
publiques en matières premières et aussi en biens et services nécessaires au fonctionnement
des administrations publiques.
Ce déterminant est à notre sens exogène, puisque les fluctuations des prix des matières
premières et des biens et services sont hors contrôle des pouvoirs publics.
Le solde budgétaire antérieur est positivement lié au solde budgétaire actuel, c’est-à-dire que
si le premier est en croissance positive le deuxième va avoir la même situation.
En termes de chiffres une croissance du solde budgétaire antérieur de 10% se traduit par une
amélioration du solde actuel de 3,3%.
Ces résultats montrent que s’il existe un effort d’ajustement budgétaire, il va se poursuivre
vers une réduction du déficit budgétaire et inversement si les déficits budgétaires s’aggravent.
A notre sens, ce déterminant est endogène puisqu’il est sous le contrôle des pouvoirs publics.
En termes de chiffres, une croissance des recettes fiscales de 10% permet une amélioration du
solde budgétaire de 5,5% et inversement en cas de décroissance.
Il est à noter que la contribution des recettes publiques reste minime ce qui explique la
persistance des déficits budgétaires au Maroc.
Les dépenses d’investissement ont une relation négative avec le solde budgétaire global en
termes de croissance. En effet, une croissance des dépenses d’investissement engendre une
aggravation du solde budgétaire et inversement en cas de décroissement
En termes de chiffres, une croissance des dépenses d’investissement de 10% engendre une
décroissance du solde budgétaire de l’ordre de 7,1% et inversement en cas de décroissance.
Les dépenses d’investissement, vue leur importance économique, il est nécessaire de les
augmenter afin de soutenir l’activité économiques mais pas à des niveaux engendrant des
déficits budgétaires insoutenables.
Ce déterminant est, à notre sens, endogène puisque il découle des décisions discrétionnaires
de la politique budgétaire.
En termes de chiffres, une croissance du PIB par habitant de 1% engendre une amélioration
de 3,68% du solde budgétaire global et inversement en cas de décroissance.
Ces résultats montrent la contribution positive du PIB par habitant, qui représente le
développement économique et social, à l’amélioration du solde budgétaire et donc un facteur
essentiel pour les finances publiques.
Comme on a déjà mentionné, ce facteur est à notre sens endogène puisqu’il n’est pas sous le
contrôle direct des pouvoirs publics.
Quant au compte courant, sa relation en termes de croissance avec le solde budgétaire global
est positive. En effet, un accroissement de la croissance du compte courant engendre une
amélioration du solde budgétaire global.
En termes de chiffres, une croissance du solde du compte courant de 10% permet d’avoir une
croissance du solde budgétaire global de 2,7% et inversement en cas de décroissance.
Ces résultats montrent l’importante influence des transactions avec le Reste Du Monde sur les
soldes budgétaires au Maroc. Et donc il est nécessaire de développer ces relations pour
conduire les finances publiques vers une meilleure situation.
Cet agrégat est, à notre sens exogène, puisque les pouvoirs publics n’ont pas un contrôle
direct sur ce dernier.
Conclusion du chapitre 3 :
L’analyse économétrique des déterminants de l’évolution des postes budgétaires au Maroc
nous a permis d’apprécier cette évolution ainsi que de savoir la nature de chaque déterminant
et la nature de son impact sur les postes budgétaires.
En ce qui concerne les recettes publiques, il apparait que leurs déterminants principaux sont
endogènes à savoir les recettes antérieures, le solde budgétaire antérieur et les dépenses
publiques actuelles. Mais n’oublions pas l’impact positif du PIB par habitant et des
importations en biens et services qui sont à notre sens exogènes. Finalement nous pouvons
dire que les recettes publiques au Maroc sont, de majorité, endogènes.
Quant aux dépenses publiques, ces dernières sont initialement d’un caractère endogène
puisqu’elles sont dans la majorité des cas contrôlées par les pouvoirs publics. En effet, les
dépenses publiques sont influées négativement par les soldes budgétaires antérieurs et la
croissance économique, tandis que les autres variables ont contribué à l’accroissement de ces
dépenses à savoir : les recettes publiques antérieures, soldes budgétaires antérieurs et les
dépenses d’investissement actuelles.
Et enfin, l’objectif principal de notre étude qui est le déficit budgétaire, par déduction il
apparait que ce dernier est endogène puisqu’il est à des recettes et dépenses endogènes. Et
directement l’analyse de sa fonction de comportement en fonction de ces déterminants montre
qu’il est déterminé en majorité par des variables endogènes à savoir le solde budgétaire
antérieur, les recettes publiques et les dépenses d’investissement. Mais n’oublions pas
l’impact des autres agrégats économiques exogènes, à savoir le PIB par habitant et le compte
courant, qui a été positif sur le solde budgétaire.
En conclusion de ce travail, on peut dire que le déficit budgétaire au Maroc est endogène.
C’est-à-dire que ce sont les pouvoirs publics qui se trouvent responsables de la situation des
finances publiques au Maroc, et l’impact de la conjoncture économique reste minime et
ajustable en cas de retournement de la conjoncture économique.
Conclusion générale
Le débat sur les déterminants de l’évolution des soldes publiques n’est pas récent dans la
littérature économique, c’est plutôt l’un des sujets les plus abordés, les économistes et les
politiciens l’accordent une valeur importante suite à leur grande importance et leurs
conséquences néfaste.
Les dépenses publiques constituent un instrument pour financer à la fois les objectifs de
croissance et de redistribution de richesse, toutefois le débat sur l’efficacité des dépenses
publiques comme instrument de régulation conjoncturelle a connu une ampleur considérable,
tant par le nombre élevé d’analyses théoriques et d’études empiriques.
Notre analyse descriptive de l’évolution des postes publiques depuis 1980 nous a permis de
dire ce qui suit :
L’ampleur des déficits de ces derniers n’a cessé de s’accroître depuis le début des années 80
pour commencer à se fléchir à partir de la phase du PAS et en réalisant des excédents au
milieu de la première décennie du 21ème siècle.
On peut tirer les remarques suivantes de l’analyse de l’évolution des postes budgétaires durant
cette période :
Les recettes publiques n’ont jamais couvert les dépenses publiques depuis 1980 qu’en
2007 et 2008, c’est à partir des recettes exceptionnelles résultantes des grandes
opérations de privatisations, des dons provenant d’autres pays et enfin des mesures
entreprises au niveau des recettes et des dépenses.
Les recettes publiques n’ont commencé à financer les dépenses primaires qu’à partir
de 1987, mais elles ont, presque toujours, permis de financer les dépenses ordinaires,
sauf pour le début des années 80 et l’année 2011.
L’évolution des dépenses publiques était plus rapide que celle des recettes publiques,
ce qui a aggravé les déficits budgétaires de toute la période étudiée.
Les dépenses publiques ont atteint un niveau record au début des années 80, elles ont
représenté jusqu’à 39% du PIB en 1981.
Le rythme de croissance des charges en intérêts de la dette du Trésor a commencé à se
fléchir à partir des années 90.
En ce qui concerne l’étude de la nature des déterminants du déficit budgétaire, cette analyse
historique, empirique et descriptive nous a permet de dire au préalable que le déficit
budgétaire au Maroc est globalement endogène. Ceci se justifie par que les déficits dégagées
durant la période étudiée ont été essentiellement d’origine des mesures prises par les pouvoirs
publics au niveau des dépenses qu’au niveau des recettes. Quant aux améliorations des soldes
publiques, elles sont dues essentiellement à des restrictions au niveau des dépenses et des
accroissements des recettes publiques en augmentant les taux d’impositions, la création de
nouveaux impôts et enfin la privatisation des actifs publics. Toutefois, il y a des périodes où la
conjoncture économique a été favorable ou défavorable aux finances publiques marocaines, et
parmi les principaux facteurs conjoncturels on peut citer : la bonne année agriculture ou la
sécheresse et la variation des cours des matières premières importées ou exportées.
Notre étude économétrique est basée sur une série chronologique relative au cas du Maroc
pendant la période 1974-2014, en élaborant un modèle relatif aux dépenses, aux recettes et au
solde budgétaire global, on a déduit ce qui suit :
En ce qui concerne les recettes publiques, il apparait que leurs déterminants principaux sont
endogènes à savoir les recettes antérieures, le solde budgétaire antérieur et les dépenses
publiques actuelles. Mais n’oublions pas l’impact positif du PIB par habitant et des
importations en biens et services qui sont à notre sens exogènes. Finalement nous pouvons
dire que les recettes publiques au Maroc sont, de majorité, endogènes.
Quant aux dépenses publiques, ces dernières sont initialement d’un caractère endogène
puisqu’elles sont dans la majorité des cas contrôlées par les pouvoirs publics. En effet, les
dépenses publiques sont influées négativement par les soldes budgétaires antérieurs et la
croissance économique, tandis que les autres variables ont contribué à l’accroissement de ces
dépenses à savoir : les recettes publiques antérieures, soldes budgétaires antérieurs et les
dépenses d’investissement actuelles.
Et enfin, l’objectif principal de notre étude qui est le déficit budgétaire, par déduction il
apparait que ce dernier est endogène puisqu’il est à des recettes et dépenses endogènes. Et
directement l’analyse de sa fonction de comportement en fonction de ces déterminants montre
qu’il est déterminé en majorité par des variables endogènes à savoir le solde budgétaire
antérieur, les recettes publiques et les dépenses d’investissement. Mais n’oublions pas
l’impact des autres agrégats économiques exogènes, à savoir le PIB par habitant et le compte
courant, qui a été positif sur le solde budgétaire.
En conclusion de ce travail, on peut dire que le déficit budgétaire au Maroc est endogène.
C’est-à-dire que ce sont les pouvoirs publics qui se trouvent responsables de la situation des
finances publiques au Maroc, et l’impact de la conjoncture économique reste minime et
ajustable en cas de retournement de la conjoncture économique.
Notre recherche a été partiellement limitée du côté économétrique suite à une insuffisance du
temps, manque des données qui peuvent mieux représenter l’évolution des postes budgétaires
et nos modestes connaissances en économétrie. En effet, ce travail pourrait être plus pertinent
dans son analyse empirique si nous utiliserons une analyse basée sur les données de panel, ce
qui va nous permettre de faire des comparaisons entre pays développés et pays en
développement par exemple.
Une autre limite qu’on peut citer est celle qui est relative au calcul du solde structurel et
conjoncturel. En effet, le calcul de ce solde va être plus utile dans l’analyse descriptive, il va
renforcer cette dernière en distinguons dans l’évolution des postes publiques celle qui
incombe aux décisions discrétionnaires et celle qui est dû à la conjoncture économique, et ceci
est très intéressant pour répondre à la question principale du sujet.
En dépit des résultats obtenus, l’avenir des finances publiques au Maroc se voit incertain et
plein de surprise. Cette situation critique nous pousse à poser plusieurs questions sur l’avenir
des finances publiques au Maroc surtout après la disparition des recettes de privatisation,
l’accroissement des cours du pétrole, le démantèlement tarifaire,…
Les pouvoirs publics continuent à gaspiller leurs ressources et essayent de stabiliser leur
position politique en augmentant les dépenses publiques et en réduisant les recettes publiques,
ce rend grave la situation budgétaire. Donc, dans quel niveau la thèse de myopie des
gouvernements et leur irrationalité va rester applicable au cas marocain ?
Ce travail, comme il a été appliqué au ca du Maroc, peut être appliqué à d’autres pays, ce qui
peut être un peu différent c’est la structure des comptes publics et donc une forme de
l’analyse descriptive.
De même ce travail n’est qu’une initiation simple à d’autres recherches très approfondies en
la matière.
Références Bibliographiques
Ouvrages :
Bourbonnais R., « Econométrie », 9ème édition, 2015, Dunod, pages 1-274.
El MOKRI K., RAGBI A., et TOUNSI S., « Politique budgétaire et activité
économique au Maroc : une analyse quantitative », 2015, OCP Policy Center et
FSJES-Rabat-Agdal, pages 1-112.
FLORENCE H., « Economie des finances publiques », 2010, Dunod, pages 77-
92 et 149-204.
MOHAMED K., « Viabilité budgétaire et financière au Maroc », 2009, UM5S-R
et CNRST, pages 89-99 et 197-204.
MUELLER D.C., « Choix publics : analyse économique des décisions
publiques », Ouvertures Economiques, pages 497-541 et 575-610.
SEMEDO G., BENSAFA M., GAUTIER L., « Economie des finances publiques
», 2010, Edition Ellipses, pages 240-323.
Mémoires et thèses :
BOUARFA J., « Déficit budgétaire et effet d’éviction de l’entreprise au Maroc »,
Thèse de Doctorat, FSJES-Rabat-Agdal, 2004-2005, page 60-101.
MANSOURI B., « Soutenabilité, déterminants et implications macro-
économiques des déficits publics dans les pays en développements : cas du
Maroc », Thèse de Doctorat d’Etat, janvier 2003, pages 55-113.
QACHAR A., « Causalité entre dépenses publiques et croissance économique :
Cas du Maroc », Thèse du doctorat, FSJESA-RABAT, 2012, pages 39-49 et 106-
123.
T.RACHIDI, « Dépenses d’intérêts de la dette du trésor et déficit budgétaire au
Maroc : une analyse à l’aide d’un modèle de cointégration et à correction
d’erreurs », mémoire DESA, FSJES-Rabat-Agdal, 2007, pages 6-41.
HAHOU J., « Les déficits financiers Publics au Maroc : analyse et étude
d’impact », mémoire DESA, année universitaire 2006-2007, FSJESR- AGDAL,
pages 31-28.
EL YAALAOUI H., « Le financement du déficit budgétaire au Maroc »,
mémoire DESA, FSJESR- AGDAL, pages 6-54.
Sites Web (bases de données):
http://www.banquemondiale.org (site de la BANQUE MONDIALE)
http://www.bkam.ma (site de BANQUE AL MAGHRIB)
http://www.hcp.ma (site du Haut-Commissariat au Plan marocaine)
http://www.finance.gov.ma (site du ministère de l’économie et de finances
marocaine)
Sommaire ............................................................................................................................. iv
1) Des explications non keynésiennes des déficits budgétaires basées sur la demande : ..................... 10
1.1) La loi de Wagner : ................................................................................................................ 10
1.2) L’effet de déplacement de PEACOCK et WEISEMEN: .......................................................... 11
1.3) La thèse de l’électeur médian : ............................................................................................ 12
1.3.1) Demande de bien public par l’électeur médian : ................................................................. 12
1.3.2) Redistribution de revenu à l’électeur médian : ................................................................... 13
1.4) La contribution de DIAMOND et la théorie du lissage fiscale : ............................................ 13
1.5) La Nouvelle Economie Politique (NEP) et la dette publique : ............................................. 14
1.5.1) L’illusion budgétaire (myopie inter-temporelle) des agents: .............................................. 14
1.5.2) Les politiques de stabilisation asymétriques : ..................................................................... 15
2) Déficits publics, stratégies électorales et cycles politiques : ............................................................. 15
2.1) Le problème de myopie des gouvernements : .................................................................... 15
2.2) Le modèle théorique d’ALESINA & TABELLINI : ................................................................... 15
2.3) La coalition au sens DRAZEN & ALESINA :............................................................................ 16
3) Les explications de la croissance des dépenses et des déficits budgétaires basées sur l’offre : ....... 17
3.1) La thèse de BAUMOL ou thèse de différence de productivité: ........................................... 17
3.2) La théorie de la capacité fiscale : ......................................................................................... 17
III. La décomposition des postes budgétaires : une revue de littérature théorique et empirique .................................... 18
1) La sous-période 1980-1992 : les problèmes des finances publiques et l’application du PAS. ........... 26
1.1) Les recettes fiscales : ........................................................................................................... 28
1.2) Les recettes non fiscales : .................................................................................................... 30
1.3) L’élasticité du système fiscal par rapport à l’activité économique : .................................... 31
2) La sous-période 1993-2004 : fin du PAS et le retour aux équilibres fondamentaux. ........................ 32
2.1) Les recettes fiscales : ........................................................................................................... 33
2.2) Les recettes non fiscales : .................................................................................................... 35
2.3) L’élasticité du système fiscal par rapport à l’activité économique : .................................... 36
3) La sous-période 2005-2014 : le soutien des finances publiques et la relance de la croissance. ....... 37
3.1) Les recettes fiscales : ........................................................................................................... 38
3.2) Les recettes non fiscales : .................................................................................................... 40
3.3) L’élasticité du système fiscal par rapport à l’activité économique: ..................................... 41
II. Explication de l’évolution des dépenses publiques : ................................................................................................... 42
1) La sous-période 1980-1992 : les problèmes des finances publiques et l’application du PAS. ........... 42
1.1) Les dépenses en biens et services : ..................................................................................... 44
1.2) Les dépenses en intérêts de la dette publique : .................................................................. 44
1.3) Les dépenses de compensation : ......................................................................................... 45
1.4) Les dépenses d’investissement :.......................................................................................... 46
2) La sous-période 1993-2004 : la fin du PAS et le retour aux équilibres fondamentaux. ..................... 47
2.1) Les dépenses en biens et services : ..................................................................................... 48
2.2) Les dépenses en intérêts de la dette publique : .................................................................. 49
2.3) Les dépenses de compensation : ......................................................................................... 49
2.4) Les dépenses d’investissement :.......................................................................................... 50
3) La sous-période 2005-2014 : le soutien des finances publiques et la relance de la croissance. ....... 51
3.1) Les dépenses en biens et services : ..................................................................................... 52
1) La sous-période 1980-1992 : les problèmes des finances publiques et l’application du PAS. ........... 55
2) La sous-période 1993-2004 : la fin du PAS et le retour aux équilibres fondamentaux. ..................... 57
3) La sous-période 2005-2014 : le soutien des finances publiques et la relance de la croissance. ....... 58
Conclusion du chapitre 2 : ................................................................................................................................................ 59
Chapitre 3 : Etude économétrique des déterminants des postes publiques au Maroc. ... 61
3.1) Solde budgétaire antérieur et rationalité des pouvoirs publics : ...................................... 107
3.2) Recettes publiques : effet minime dans l’amélioration du déficit budgétaire. ................. 107
3.3) Dépenses d’investissements : facteurs d’aggravation du déficit budgétaire. ................... 107
3.4) Développement économique et déficit budgétaire au Maroc : ........................................ 108
3.5) Compte courant et déficit budgétaire au Maroc : ............................................................. 108
Conclusion du chapitre 3 : .............................................................................................................................................. 108